Logo de l'épisode Voir toujours plus gros - avec Alexandre Cormont du podcast Marketing Mania - Conversations d'entrepreneurs

Voir toujours plus gros – avec Alexandre Cormont

Épisode diffusé le 22 mars 2022 par Marketing Mania

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D’un love coach à un empire mondial : les secrets de l’expansion internationale d’Alexandre Cormont

Il y a quelques années, Alexandre Cormont était déjà le love coach le plus connu de France. Aujourd’hui, son ambition ne connaît plus de frontières. Avec plus d’un million d’abonnés sur ses chaînes françaises, il a répliqué son succès aux États-Unis, cumulant plus d’un million d’abonnés supplémentaires sur ses quatre chaînes anglophones. Mais ce n’était qu’un début. Désormais, il s’attaque au Brésil, à l’Espagne, à l’Allemagne et même à la Russie, à la tête d’une équipe de plus de 100 personnes. Dans cette conversation avec Stan Leloup, Alexandre Cormont dévoile son playbook pour une croissance explosive, les leçons tirées de ses échecs et la philosophie qui le pousse à voir toujours plus gros.

Le playbook de l’expansion internationale : comment dupliquer un succès ?

Après avoir conquis le marché américain, l’étape suivante semblait logique pour Alexandre Cormont. « Une fois que je me suis bien implanté sur le marché américain, je me suis dit bah, je vais pas m’arrêter, j’ai créé une méthodologie donc on va continuer », explique-t-il. Cette volonté l’a poussé à ouvrir des équipes au Brésil, en Espagne, en Italie et en Allemagne. Mais cette expansion internationale ne s’est pas faite sans heurts, et c’est en tirant les leçons de ses erreurs qu’il a pu bâtir un modèle scalable.

L’échec en Russie : une leçon cruciale sur l’adaptation marketing

L’une des premières tentatives d’internationalisation a été la Russie, et elle s’est soldée par un échec. Une expérience qu’Alexandre analyse avec recul : « Je me suis planté sur la Russie, tu vois. J’ai essayé de me lancer sur le marché russe, mais c’était des règles complètement différentes au niveau du marketing web. » La raison principale ? Un écosystème digital radicalement différent.

« C’est Yandex, c’est pas Google. Donc moi j’ai quand même une méthodologie qui repose beaucoup sur le SEO et sur le SEO aussi des vidéos. […] C’était d’autres outils, un autre alphabet, donc j’avais vraiment aucune prise entre guillemets sur le marketing et je pense que j’ai pas su m’entourer de la bonne personne. »

Cet échec a mis en lumière un point fondamental : on ne peut pas simplement copier-coller un modèle sans comprendre les spécificités locales. Une stratégie de croissance solide nécessite une adaptation profonde aux outils et aux cultures de chaque nouveau marché.

Standardiser pour accélérer : la naissance du modèle de franchise

Les premières expansions, comme au Portugal ou en Espagne, se sont faites « à l’arrache ». Fort de l’expérience russe, Alexandre a compris la nécessité de structurer sa démarche. Pour les marchés plus récents comme l’Allemagne et l’Italie, l’approche a été radicalement différente.

Aujourd’hui, tout est systématisé. « Aujourd’hui, en fait, tout est standardisé, le site internet est standardisé, les modèles de miniature, la recherche de keywords sur le même logiciel. Voilà, on sait ce qu’il y a à faire », détaille-t-il. Cette approche s’apparente à un modèle de franchise, où des règles et des standards clairs permettent d’aller beaucoup plus vite et de construire une structure d’équipe plus cohérente et performante. Ce « playbook » est devenu la pierre angulaire de sa stratégie de développement international.

Bâtir une organisation mondiale : structure et management d’équipe

Avec une équipe de plus de 110 personnes (60 en full-time et le reste en freelance), l’organisation est la clé pour ne pas sombrer dans le chaos. La structure mise en place par Alexandre Cormont est pensée pour une croissance continue et une délégation efficace.

Le rôle du « head coach » et la centralisation du marketing

Dans chaque nouveau pays, le modèle est le même : un coach local devient la « tête d’affiche » et le représentant de la marque. Cependant, contrairement aux débuts, ce coach n’est plus responsable du marketing. « Le coach, si tu veux, il est là pour porter la marque, il est là pour affirmer le message, mais il est pas là pour faire toute la partie marketing. Toute la partie marketing, ça, c’est nous qui allons nous en occuper », précise Alexandre. L’équipe centrale gère la stratégie SEO, la création de contenu (en s’inspirant des vidéos qui ont déjà fonctionné), et toute la machine marketing. Le coach peut ainsi se concentrer sur sa zone de génie : le coaching et la création de contenu incarné.

Déléguer pour scaler : l’importance des « bras droits »

Pour éviter de devenir le goulot d’étranglement de sa propre entreprise, Alexandre a dû mettre en place une couche de management intermédiaire. Auparavant, les chefs de projet de chaque pays lui reportaient directement. Aujourd’hui, l’organisation est plus structurée.

« Aujourd’hui, j’ai un espèce de bras droit qu’on peut appeler comme ça, c’est un gestionnaire des pays. […] J’ai deux bras droits entre guillemets, un bras droit, un bras gauche, une personne qui gère la France, les États-Unis et une personne qui va gérer le développement à l’international. »

Cette structure permet de piloter la croissance de manière plus sereine, en s’assurant que chaque projet reçoit l’attention nécessaire, tout en libérant Alexandre pour qu’il se concentre sur la vision globale.

Scaler son business sans céder son capital : la leçon sur l’equity

L’une des erreurs les plus communes des entrepreneurs est de céder des parts de leur entreprise trop tôt. Alexandre Cormont l’admet volontiers : la peur et le manque d’expérience l’ont poussé à s’associer rapidement au début, notamment aux États-Unis et au Brésil.

L’erreur de l’association trop rapide

« Quand je me suis lancé, j’ai eu un petit peu peur et je me suis associé trop rapidement et trop facilement », confie-t-il. Même s’il a eu la chance de tomber sur des personnes formidables, il réalise avec le recul qu’il a « donné beaucoup d’equity », ce qu’il n’aurait pas dû faire. Cette prise de conscience a radicalement changé son business model pour les nouvelles expansions.

Un modèle de rémunération motivant qui préserve 100% de l’entreprise

Aujourd’hui, le modèle est clair : « Le business model, il est détenu à 100 % par moi, par ma holding ». Au lieu de céder du capital, il a mis en place un système de rémunération qui aligne les intérêts de tous sans diluer sa propriété. Les coachs ou responsables de pays sont rémunérés via un salaire fixe ou, plus souvent, un pourcentage progressif sur le chiffre d’affaires. L’objectif est d’atteindre un partage équitable des profits, pouvant aller jusqu’à un « 50-50 qui soit le plus juste entre guillemets », mais sans jamais toucher à la structure du capital. « Je reste propriétaire de tout. L’entreprise reste propriétaire du contenu, du fond de commerce, du site internet. »

Les complexités cachées de l’equity

Comme le souligne Stan Leloup, le modèle de l’equity, popularisé par la Silicon Valley, est souvent mal adapté aux entreprises de services ou de contenu qui ne visent pas une revente à court terme. Les associés se retrouvent avec des parts « bloquées » sans liquidité, et des conflits peuvent naître de besoins financiers différents. Si un associé a besoin de cash rapidement et que l’autre veut réinvestir tous les bénéfices pendant des années, les tensions sont inévitables. Le modèle d’Alexandre, basé sur le partage des revenus plutôt que du capital, offre plus de flexibilité et évite ces blocages.

Le recrutement : trouver et fidéliser les talents pour une croissance durable

Le succès de l’expansion internationale repose entièrement sur la capacité à trouver les bonnes personnes pour incarner la marque et piloter les projets dans chaque pays. Mais comment les dénicher ?

Comment trouver les perles rares ?

Au début, le recrutement se faisait principalement par le bouche-à-oreille, souvent parmi les personnes rencontrées dans ses propres formations de coaching. Aujourd’hui, la méthode s’est professionnalisée. Pour le marché allemand, par exemple, le processus a été différent :

« On a fait une annonce sur LinkedIn. On a mis ‘recherche love coach Miami qui parle anglais et allemand’. On a recruté cette personne, je l’ai formée dans mon équipe aux États-Unis et ensuite, une fois que j’ai senti qu’elle avait de quoi développer son propre projet, on a lancé le premier site en allemand. »

L’entreprise agit désormais comme un incubateur ou un centre de formation interne. Les nouvelles recrues sont intégrées, formées à la méthode, et une fois qu’elles sont prêtes, elles se voient confier la responsabilité d’un nouveau marché. Une évolution motivante qui leur permet de passer de salarié à partenaire intrapreneurial.

La clé de la rétention : offrir une vision d’évolution

Comment éviter qu’un coach, une fois formé et connu, ne décide de partir pour créer sa propre chaîne ? Pour Alexandre, la réponse réside dans la valeur continue qu’il apporte à ses équipes. Il identifie trois piliers pour la rétention :

  1. La décharge opérationnelle : « Beaucoup ne veulent pas s’occuper de toutes les problématiques du quotidien. » En leur fournissant une équipe marketing et administrative, il les laisse se concentrer sur ce qu’ils aiment faire, leur évitant les tracas de la gestion d’un business.
  2. La vision à long terme : Inévitablement, les coachs en amour veulent, à un moment, évoluer vers le développement personnel. « Exactement ce que moi, j’ai vécu », dit-il. Au lieu de voir cela comme une menace, il leur offre cette plateforme pour évoluer. « Demain, si la personne me dit ‘maintenant, je vais former des coachs’, bah je vais te dire ‘OK, moi je l’ai fait, viens, on le fait ensemble’. »
  3. L’absence de plafond : Il doit toujours y avoir une nouvelle étape, un nouveau défi. Si une personne sent qu’elle a atteint un plafond, elle partira. La structure doit permettre une évolution perpétuelle.

« Écris ta légende » : la transition vers le développement personnel

La propre évolution d’Alexandre Cormont l’a mené du coaching amoureux à une approche plus large du développement personnel, incarnée par son nouveau livre, Écris ta légende. Cette transition est une étape naturelle, car comme il le dit, « on fait du coaching en amour, mais c’est du dev perso ». Il s’agit toujours d’aider les gens à croire en eux, à mieux communiquer et à prendre confiance.

Les trois piliers de la réussite : Qui suis-je, Où vais-je, Pourquoi ?

La méthode qu’il propose dans son livre est celle qu’il s’est appliquée à lui-même. Elle repose sur trois piliers fondamentaux :

  • Qui suis-je ? (L’amour de soi) : Apprendre à se connaître et à reconnaître sa propre valeur en faisant l’inventaire de tout ce qu’on a déjà accompli. « Je me suis dit mais en fait, waouh, je suis pas une mauvaise personne, je suis pas nul, je suis pas débile. »
  • Où vais-je ? (La vision) : S’autoriser à rêver grand, sans limites. C’est ce qui permet de se projeter et de mobiliser son énergie vers un but inspirant. « Aujourd’hui, je m’autorise à rêver. Je me dis mais bien sûr que je vais être Tony Robbins. »
  • Pourquoi ? (La mission) : Trouver le moteur profond de ses actions. C’est la source de la résilience, la raison pour laquelle on est prêt à faire des sacrifices.

Puiser sa force dans l’adversité : la source d’une ambition sans limites

Gérer 110 personnes et une expansion mondiale requiert un niveau d’énergie et de concentration hors du commun. D’où vient cette force ? Alexandre identifie deux expériences fondatrices dans sa vie.

Du basketteur talentueux à l’entrepreneur acharné

Issu du sport de haut niveau, il a appris la discipline, le sacrifice et le leadership. Cependant, il admet qu’il lui manquait quelque chose à l’époque pour atteindre le niveau professionnel. « Si j’avais eu le mindset que j’ai aujourd’hui, franchement, je serais basketteur professionnel. Mais quand il fallait faire le dernier effort, […] j’avais tendance à me trouver une excuse. » C’est le regret de ne pas avoir tout donné qui a forgé sa détermination future.

La perte d’un père, le déclic d’une vie

Le véritable tournant a été un drame personnel. « Le moment où j’ai perdu mon père. Ça, tu vois, ça a été vraiment la plus grosse claque de la vie, c’est là où je me suis dit OK, j’ai connu la vraie souffrance à ce moment-là. » Cet événement aurait pu l’anéantir. Au lieu de cela, il l’a transformé.

« Quand tu connais ça, moi, de mon côté, maintenant, je me dis mais en fait, faire des sacrifices ou faire des efforts, ou être à 200 %, […] ça m’a changé en bien. C’est fou à dire, mais comment un événement qui peut être douloureux peut te changer aussi en bien. »

Regarder vers l’avenir : la clé pour surmonter les drames

Qu’est-ce qui fait la différence entre quelqu’un qui s’effondre après un drame et quelqu’un qui le transcende ? Pour Alexandre, la réponse est claire : la vision. Au lieu de rester bloqué dans le passé et les regrets, il s’est immédiatement projeté dans l’avenir. « Je me suis réveillé avec de l’envie. Je pense que quand tu vis un drame, généralement, tu regardes le passé. […] Ça va pas faire avancer le Schmilblick. » Son message est un appel à l’action : « Créer, croyez en vous, regardez devant. Aujourd’hui, on a qu’une vie. On va pas continuer à perdre du temps. »

Questions fréquentes sur l’expansion internationale et la stratégie d’Alexandre Cormont

Comment Alexandre Cormont a-t-il réussi son expansion internationale ?

Alexandre Cormont a réussi son expansion internationale en développant un ‘playbook’ standardisé. Après un échec en Russie, il a systématisé ses processus (recherche de mots-clés, modèles de miniatures, structure de site) pour pouvoir les dupliquer rapidement et efficacement dans de nouveaux pays comme l’Allemagne et l’Italie.

« Aujourd’hui, en fait, tout est standardisé, le site internet est standardisé, les modèles de miniature, la recherche de keywords sur le même logiciel. Voilà, on sait ce qu’il y a à faire, on sait ce qu’il y a à mettre en place, ce qui nous a permis de vraiment attaquer le marché allemand et italien avec beaucoup plus de structure. »

Quelle est la structure d’équipe idéale pour se développer à l’étranger ?

La structure d’Alexandre repose sur un coach local (‘tête d’affiche’) qui incarne la marque, soutenu par une équipe marketing centralisée qui gère la stratégie. Au-dessus, des ‘bras droits’ ou managers de régions supervisent plusieurs pays pour permettre au fondateur de se concentrer sur la vision globale.

« Le coach, il est là pour porter la marque, mais il est pas là pour faire toute la partie marketing. Toute la partie marketing, ça, c’est nous qui allons nous en occuper. […] J’ai deux bras droits, une personne qui gère la France, les États-Unis et une personne qui va gérer le développement à l’international. »

Pourquoi Alexandre Cormont déconseille-t-il de donner des parts (equity) de son entreprise ?

Il déconseille de céder de l’equity trop rapidement car cela lui a fait perdre une partie significative de son entreprise par peur au début. Il préfère désormais un modèle où il détient 100% du capital et motive ses partenaires avec un partage des revenus progressif, ce qui aligne les intérêts sans complexifier la structure de propriété.

« Le business model, il est détenu à 100 % par moi. […] Je me suis associé trop rapidement et trop facilement. Je me rends compte qu’en réalité, j’ai donné beaucoup d’equity, ce que j’aurais pas dû faire. Donc là, j’ai 100 % de la boîte. »

Comment recruter les bonnes personnes pour porter sa marque dans un autre pays ?

Alexandre Cormont recrute via son réseau, ses formations, mais aussi via des annonces professionnelles comme sur LinkedIn. Il intègre ensuite les nouvelles recrues dans ses équipes existantes pour les former à sa méthode avant de leur confier le développement d’un nouveau marché, agissant comme un incubateur de talents.

« On a fait une annonce sur LinkedIn. […] On a recruté cette personne, je l’ai formée dans mon équipe aux États-Unis et ensuite, une fois que j’ai senti qu’elle avait de quoi développer son propre projet, on a lancé le premier site en allemand. »

Comment garder ses coachs et têtes d’affiche motivés sur le long terme ?

Pour les garder motivés, il leur offre une décharge opérationnelle complète (marketing, administration), une vision d’évolution continue pour éviter tout sentiment de plafond (passer au dev perso, former d’autres coachs), et une structure où ils peuvent se concentrer sur leur zone de génie.

« Il faut qu’il y ait une perpétuelle évolution. Si la personne elle sent qu’elle a mis un plafond, là, elle va quitter l’entreprise. C’est ce que j’ai compris dans mon évolution. »

Quelles sont les plus grosses difficultés rencontrées lors d’une expansion internationale ?

Les plus grandes difficultés sont l’adaptation aux spécificités de chaque marché, que ce soit les outils marketing (Yandex en Russie vs Google), les canaux de communication (WhatsApp en Espagne vs email), ou le pouvoir d’achat qui influence le prix des produits.

« Je me suis planté sur la Russie, c’était des règles complètement différentes au niveau du marketing web. […] Le marché espagnol, on a eu du mal à l’implanter parce qu’on était sur de l’e-mailing alors que c’est du WhatsApp là-bas. »

Quelle est la philosophie derrière le livre « Écris ta légende » ?

La philosophie de « Écris ta légende » repose sur trois piliers pour atteindre le succès : 1) ‘Qui suis-je ?’ pour apprendre à s’aimer et reconnaître sa valeur, 2) ‘Où vais-je ?’ pour définir une vision ambitieuse, et 3) ‘Pourquoi ?’ pour identifier la motivation profonde qui alimente la persévérance.

« C’est trois piliers, mais très simples. Le premier, c’est qui suis-je ? […] Le deuxième pilier, c’est le Où vais-je ? Et donc là, c’est définir la vision. […] Et le troisième pilier, c’est le Pourquoi. Pourquoi c’est important de le faire. »

Comment transformer une épreuve personnelle en moteur pour son business ?

Selon Alexandre Cormont, la clé est de se concentrer sur l’avenir plutôt que de rester bloqué dans le passé. En transformant la douleur en une mission (par exemple, ‘je ne veux pas que les autres souffrent comme moi’), et en se créant une vision inspirante, on peut puiser dans l’adversité une force et une détermination extraordinaires.

« Quand tu vis un drame, généralement, tu regardes le passé. […] Je me dis OK, qu’est-ce que je pourrais faire pour le rendre plus fier de moi aujourd’hui ? […] C’est de continuer à contribuer à rendre ce monde meilleur. »


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