Logo de l'épisode Recevoir 1,8 million de visiteurs /an sans être à plein temps - avec Frédéric Canevet du podcast Marketing Mania - Conversations d'entrepreneurs

Recevoir 1,8 million de visiteurs /an sans être à plein temps – avec Frédéric Canevet

Épisode diffusé le 14 octobre 2015 par Marketing Mania

Écouter l'épisode :

L’histoire de Conseil Marketing : d’un bloc-notes personnel à 1,8 million de visiteurs par an

Frédéric Canevet, l’homme derrière le succès de conseilmarketing.com, n’a pas toujours eu pour ambition de créer l’un des blogs marketing francophones les plus influents. Son parcours illustre parfaitement comment un projet personnel peut se transformer en un véritable blog business. Comme il l’explique, tout a commencé de manière très pragmatique.

Les débuts : un simple pense-bête pour un projet de start-up

L’aventure a démarré bien avant le blog, au début des années 2000. « J’ai commencé en 2000 avec une start-up e-commerce », raconte Frédéric. Après cette expérience, il a continué sa carrière dans l’édition de logiciels. C’est en 2006, en voulant monter un nouveau site internet avec des amis développeurs, qu’il a réalisé un décalage. « Le web avait beaucoup évolué. Moi je dis toujours que le web c’est des années de chien parce que non seulement c’est dur mais en plus ça passe 4, 5, 6, 7 fois plus vite. »

Pour se remettre à niveau, il a commencé à compiler des notes. « J’ai commencé à prendre des notes sur un fichier Word et dire bon OK, quand on va lancer le site, il faudra faire ça, ça, ça. » La logistique de partager ces notes est vite devenue complexe. La solution ? Un blog. « Je me dis bon, je vais pas garder ça dans des fichiers Word, traîner avec une clé USB, c’est compliqué. Donc j’ai commencé à le mettre sur BlogSpot. » À l’origine, le blog était donc un simple outil personnel, un « aide-mémoire » ou un « vide-poche », qui lui permettait d’accéder à ses notes de n’importe où.

La transition vers un blog business et la première monétisation

Pendant environ trois ans, le site est resté un hobby. Le projet de start-up initial s’est essoufflé, mais la passion de Frédéric pour le blogging a grandi. Le tournant a eu lieu en 2009. « C’est en 2009 que j’ai vraiment commencé à monétiser le blog de manière sérieuse », explique-t-il. En collaboration avec un partenaire, Boris, ils ont lancé ce qui fut la première formation sur le blogging et les médias sociaux en France. Le succès fut immédiat : « On a eu plus de 500 clients » pour une formation à 149€. C’est à ce moment que le site a commencé à générer un chiffre d’affaires stable, oscillant entre 1500 et 2000€ par mois.

Cependant, la véritable accélération s’est produite fin 2014. Après une période de stagnation due à des contraintes personnelles et professionnelles, Frédéric a décidé de passer au niveau supérieur. « J’ai commencé à considérer le blog comme un vrai business. Et c’est justement ce qu’il y a de plus dur, c’est qu’il y a beaucoup de gens en fait qui considèrent leurs blogs comme un blog et pas comme un business. » C’est cette distinction fondamentale qui a tout changé, le faisant passer d’un blog passion à un véritable blog business.

Comment faire sortir son contenu du lot face à l’infobésité ?

Dans un univers numérique où des milliers d’articles sont publiés chaque minute, comment s’assurer que son contenu ne se noie pas dans la masse ? Frédéric Canevet a fait face à ce défi et a développé des stratégies concrètes pour non seulement survivre, mais prospérer.

Le constat : même un contenu de qualité peut devenir invisible

Frédéric part d’un constat simple et partagé par de nombreux créateurs : « Il y a une infobésité, il y a vraiment des contenus de plus en plus nombreux, de plus en plus importants et même en écrivant des bons articles, c’est difficile de sortir du lot. » Il avoue lui-même avoir connu des baisses de motivation et vu l’impact de ses articles diminuer avec le temps. « Je me suis rendu compte que donc même les dossiers importants avec des super articles avec du super contenu n’avaient pas le punch et n’avaient pas le trafic qu’il y avait il y a 4-5 ans, tout simplement parce qu’il y a de plus en plus de monde qui a du contenu de qualité. »

Créer l’événement : la clé pour dépasser son cercle d’influence

Face à cette réalité, la solution n’est plus de produire plus, mais de produire différemment. « Écrire des articles tout le temps, c’est bien mais ça ne permettra pas d’aller au-delà de son cercle d’influence naturel. Ce qu’il faut faire c’est créer un événement qui va attirer des gens en dehors. »

Qu’est-ce qu’un événement web ? Il peut prendre plusieurs formes :

  • Un livre blanc (ebook) : « Le livre blanc c’est tout simplement une centaine de pages sur une thématique bien précise avec entre guillemets le contenu de référence. Je l’offre justement parce que le but c’est de donner ce bouquin là pour générer du trafic et attirer une cible. »
  • Un web-séminaire : « Je fais à peu près deux web-séminaires par mois et ces web-séminaires là sont vraiment des moments aussi d’événement pour essayer d’aller choper des nouveaux prospects. »
  • La sortie d’un livre : « J’écris un bouquin sur le e-commerce […]. Ça va m’attirer des nouvelles personnes et ça va créer un événement et ça va faire un pic de trafic. »

L’objectif est de concentrer ses efforts sur un contenu majeur qui, par sa valeur et sa forme, devient un point de ralliement et justifie une campagne de promotion intense.

L’importance de l’effet « waouh » pour marquer les esprits

Au-delà de l’événement, le contenu lui-même doit provoquer une réaction forte. C’est ce que Frédéric appelle « l’effet waouh ». « Il faut vraiment un contenu exceptionnel, ce que j’appelle moi l’effet waouh. C’est-à-dire que les gens doivent dire waouh, c’est un contenu top. » L’objectif est que la qualité perçue soit si élevée que le partage devienne une évidence pour le lecteur. Il cite un exemple amusant et révélateur : « Il y a pas longtemps, j’ai écrit un article et j’en ai parlé sur internet, il y a quelqu’un qui l’a retweeté qui a dit ‘Bon, j’ai pas lu le truc mais connaissant conseil marketing ça doit être génial’. Et oui, c’est génial. » C’est cette réputation d’excellence, bâtie sur des contenus marquants, qui permet de se distinguer durablement.

La « Buzz Checklist » : une méthode structurée pour promouvoir son contenu

Stanislas Leloup le souligne dans l’épisode : « Un article qui va être poussé versus un article le même mais qui va beaucoup moins être poussé par nous avec de la promotion active, va avoir des résultats qui vont être 10 fois moins importants. » Créer un contenu exceptionnel n’est que la moitié du travail. L’autre moitié, souvent négligée, est la promotion. Frédéric Canevet l’a bien compris et a systématisé ce processus grâce à sa « Buzz Checklist ».

Du simple tweet à une promotion orchestrée en 15 étapes

Pour ses contenus les plus importants, ceux qui visent l’effet « waouh », Frédéric ne laisse rien au hasard. Il a développé une méthode rigoureuse : « J’ai créé ma Buzz Checklist. C’est un fichier Excel avec tout ce que je dois faire pas à pas, à peu près, il y a une quinzaine d’étapes avec tout ce que je dois faire pour faire la promotion d’un article. » Il précise que ces 15 étapes sont réservées aux contenus exceptionnels comme un livre blanc ou un webinaire. Pour un contenu « moyen », il en appliquera environ la moitié.

Cette approche tranche avec celle de nombreux créateurs qui, comme il le dit, « se contentent d’écrire un article, disent voilà, il y a des gens qui vont venir. Je fais un ou deux tweets et voilà et puis c’est bon. En fait ça ne marche plus suffisamment. »

Utiliser son réseau et les influenceurs pour un effet de levier

La force de cette checklist réside dans l’activation de tous les leviers disponibles, en particulier le réseau. « Ce qui est ma force en fait, c’est d’avoir une notoriété, d’avoir fait beaucoup d’interviews de guest posting, bla bla bla bla. Et donc en fait j’utilise beaucoup la puissance de mon réseau. »

Concrètement, lorsqu’un événement est lancé, il contacte personnellement son réseau. « Je vais aller dans ma boîte email, j’ai un répertoire qui s’appelle en fait ‘contact pro’, donc maintenant tu es dedans et quand j’ai un gros événement, ben je dis tiens voilà, je viens de sortir un contenu de qualité. » Cette démarche personnalisée est essentielle pour obtenir le relais des influenceurs.

Des techniques concrètes : SlideShare, accès limité et chat en direct

La checklist de Frédéric inclut des actions très spécifiques pour maximiser la diffusion :

  • Programmation sur les réseaux sociaux : « J’utilise Tweettox et tout simplement, je vais programmer une dizaine de tweets pour faire la promo de cet événement là. »
  • Utilisation d’un chat en direct : « J’utilise un chat et avec le chat, je vais automatiquement faire apparaître une fenêtre pour inciter les gens à s’inscrire au web séminaire. »
  • Faciliter le partage par les influenceurs : « Si tu mets un formulaire sur ton site et que donc un livre blanc est téléchargé, ça fait promo et les gens n’aiment pas ça. Par contre si tu le mets sur SlideShare en libre accès, là les gens vont plutôt le partager. »
  • Créer l’urgence : « Tu mets ton bouquin ou ta formation en libre accès pendant X semaines et une fois que c’est passé en fait, tu mets un formulaire et comme ça tu récupères les leads. »

En structurant la promotion, on transforme une simple publication en un véritable lancement orchestré, capable de générer un pic de trafic et de notoriété.

Transformer son blog en un véritable business : les 5 piliers essentiels

Pour Frédéric Canevet, le succès durable d’un blog ne tient pas à une seule astuce, mais à un changement de mentalité et à l’application de principes fondamentaux. Il faut sortir de l’idée qu’un blog est une fin en soi. « Un blog c’est uniquement la partie émergée de l’iceberg et tout en dessous en fait, c’est ce qui va vous permettre de vivre », affirme-t-il. Voici les piliers qu’il a identifiés pour construire un business solide basé sur un blog.

Pilier 1 : Transformer son site en un générateur de prospects

C’est le point le plus crucial. « La réussite et votre succès viendra de la liste de prospects que vous allez pouvoir créer grâce à votre site. » Il explique que si Google peut apporter 80% du trafic, 80% des résultats financiers viendront de la liste email. Pourquoi ? « Grosso modo la plupart des sites internet ont un taux de conversion des visiteurs de 2 %, c’est-à-dire que 98 % des gens qui vont sur un site internet ne reviennent jamais. »

Pour y parvenir, il faut optimiser la capture d’emails. Une astuce simple lui a permis d’augmenter ses abonnés de 30% : le contenu contextuel. « Moi par exemple j’ai un bon trafic sur ‘créer des cartes de visite’. Alors les gens venaient, ils trouvaient l’information et puis ils partaient. […] Donc j’ai créé un bouquin qui s’appelle ‘Créer des cartes de visite sexy’ […] et tout simplement maintenant dès qu’ils vont sur une page où il y a du contenu sur les cartes de visite, je mets systématiquement le formulaire pour télécharger le guide. »

Pilier 2 : Écrire dans une optique de business, pas pour se faire plaisir

Chaque article doit avoir un objectif commercial. « Il suffit de regarder les 10 derniers articles que vous avez créés sur votre blog. Dites-vous est-ce que ces 10 articles là sont bien là pour attirer des prospects ? » Pour cela, il utilise des outils comme SEM Rush pour analyser les mots-clés de ses concurrents et identifier des opportunités. En voyant qu’un concurrent était bien positionné sur « charte graphique », il a créé un super article sur le sujet pour attirer cette audience qualifiée.

Pilier 3 : Proposer une gamme de produits et services homogène

La monétisation doit être pensée comme un escalier de valeur. « Les ebooks, les guides PDF bah c’est pas très rentable […], les gens sont jamais prêts à mettre plus de 20€ dans un bouquin. » Il faut donc proposer plus : formation vidéo, et surtout, des prestations haut de gamme. « Il faut vendre des prestations et du produit haut de gamme obligatoirement parce que les bouquins, les formations vidéos, ça marche que si vous faites du volume. […] Je préfère en vendre [une prestation à 1000-2000€] tous les deux trois jours ou toutes les semaines que essayer de vendre des bouquins tous les jours. »

Pilier 4 : Éviter la chasse au prospect grâce au revenu récurrent

Pour sécuriser son business et éviter le stress de devoir trouver de nouveaux clients chaque mois, le revenu récurrent est la solution. Frédéric l’a mis en place avec sa « Star Marketing Academy ». « Ça me permet d’avoir un business qui double quasiment tous les mois. […] C’est vraiment intéressant de se dire que le produit récurrent, ça vous permet de sécuriser votre business. »

Pilier 5 : La constance, le secret pour durer et dépasser la concurrence

Enfin, le facteur qui explique pourquoi Conseil Marketing est toujours là après tant d’années, c’est la constance. « Le problème en fait c’est que avec un blog, c’est un travail dans la durée. La plupart des gens en fait s’attendent à un résultat en un mois, deux mois, trois mois. » L’épuisement arrive vite quand les résultats ne sont pas immédiats. « Ils vont travailler pendant un mois, deux mois, trois mois, 4 mois et puis après ils verront pas des résultats concrets […], ça va les épuiser. » La clé est de continuer à produire régulièrement du contenu de qualité, car Google favorise cette régularité. C’est ce travail de fond, mené sur des années, qui a permis à Frédéric de se hisser au sommet.

Questions fréquentes sur la création d’un blog business

Quelle est la différence entre un blog business et un blog passion ?

Un blog passion est souvent un journal personnel ou un aide-mémoire, sans objectif commercial défini. Un blog business est la partie visible d’un système conçu pour attirer des prospects et générer des revenus, où chaque action est stratégique.

« Il y a beaucoup de gens en fait qui considèrent leurs blogs comme un blog et pas comme un business. Il faut sortir de l’idée qu’un blog c’est, si on veut gagner de l’argent bien sûr, faut sortir du blog passion à un blog business. Un blog c’est uniquement la partie émergée de l’iceberg et tout en dessous en fait, c’est ce qui va vous permettre de vivre. » – Frédéric Canevet

Comment créer un « effet waouh » avec son contenu de blog ?

L’effet « waouh » est obtenu en créant un contenu tellement exceptionnel, complet et bien présenté que les lecteurs le considèrent comme la référence absolue sur le sujet. Cela peut être une compilation, un guide ultra-détaillé ou un outil novateur.

« Pour sortir du lot, tu dois vraiment soit avoir un ton, soit en fait mettre de l’émotion, soit travailler sur la forme ou alors soit créer l’événement. Et justement moi c’est créer un événement avec un contenu qui est waouh, c’est-à-dire que on se dit ‘waouh, c’est le meilleur truc dans le domaine’. » – Frédéric Canevet

Pourquoi est-il crucial de transformer son blog en générateur de prospects ?

Parce que 98% des visiteurs d’un site ne reviennent jamais. Capturer leur email est le seul moyen de construire une relation durable et de transformer un visiteur occasionnel en client. La liste email est l’actif le plus précieux d’un blog business.

« Le pouvoir et la réussite d’un site vient dans la liste. Parce que Google c’est lui qui va vous apporter 80% du trafic […] mais on va dire 80% des résultats viendront de votre liste, de votre liste de prospect. » – Frédéric Canevet

Qu’est-ce qu’un événement web et comment l’utiliser pour augmenter le trafic ?

Un événement web est un contenu majeur et ponctuel (livre blanc, webinaire, lancement de livre) qui crée un pic d’attention et de trafic. Il sert de prétexte à une campagne de promotion intense pour attirer une nouvelle audience au-delà de son cercle habituel.

« Écrire des articles tout le temps, c’est bien mais ça permettra pas d’aller au-delà de son cercle d’influence naturel. Ce qu’il faut faire c’est créer un événement qui va attirer des gens en dehors. » – Frédéric Canevet

Comment promouvoir efficacement un article de blog pour maximiser sa portée ?

Il faut une approche systématique et structurée, comme une « checklist », qui va au-delà de quelques partages sur les réseaux sociaux. Cela inclut l’activation de son réseau, la collaboration avec des influenceurs et l’utilisation de multiples canaux de diffusion de manière coordonnée.

« J’ai créé ma ‘bust checklist’. C’est un fichier Excel avec tout ce que je dois faire pas à pas, à peu près, il y a une quinzaine d’étapes […] pour faire la promotion d’un article. […] Ça ne marche plus suffisamment de juste faire un ou deux tweets. » – Frédéric Canevet

Est-il possible de réussir avec un blog sans y travailler à plein temps ?

Oui, l’exemple de Frédéric Canevet, qui a bâti un blog à 1,8 million de visiteurs annuels tout en étant cadre dans une grande entreprise, le prouve. La clé réside dans la constance, l’efficacité et le fait de traiter le blog comme un vrai business dès le départ.

« Son vrai boulot, c’est d’être chef de produit dans une grosse boîte et Frédéric va nous parler dans cette interview de la justification, de la raison pour laquelle il a décidé de garder son boulot, de rester salarié alors que pourtant il a un blog à succès. » – Stanislas Leloup

Pourquoi la constance est-elle si importante pour le succès d’un blog ?

Le blogging est un marathon, pas un sprint. La plupart des gens abandonnent avant de voir les fruits de leur travail. La constance permet de construire la confiance, d’être favorisé par les moteurs de recherche et de s’imposer comme une autorité sur le long terme.

« C’est la constance. Le problème en fait c’est que avec un blog, c’est un travail dans la durée. […] Google en fait lui forcément il favorise des gens qui produisent régulièrement du contenu, de la nouveauté et des liens partagés. » – Frédéric Canevet

Comment monétiser son blog au-delà des ebooks à faible coût ?

Il faut monter dans la chaîne de valeur en proposant des formations vidéo, puis des prestations de service ou du coaching à forte valeur ajoutée (consulting). L’idéal est de mettre en place des offres à revenus récurrents, comme un abonnement ou une communauté privée.

« Si on veut gagner de l’argent, il faut vendre des prestations et du produit haut de gamme obligatoirement parce que les bouquins, les formations vidéos, ça marche que si vous faites du volume. » – Frédéric Canevet


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