Logo de l'épisode Le self made man du grand nord - avec Olivier Lambert du podcast Marketing Mania - Conversations d'entrepreneurs

Le self made man du grand nord – avec Olivier Lambert

Épisode diffusé le 28 octobre 2015 par Marketing Mania

Écouter l'épisode :

Le parcours hors-norme d’un entrepreneur québécois

À seulement 22 ans, Olivier Lambert se retrouvait à la tête d’un budget publicitaire de plus d’un million de dollars. Aujourd’hui, il est le créateur du blog marketing numéro 1 au Québec. Dans cet entretien, il partage sans filtre son parcours, de ses premières entreprises à 7 ans à ses stratégies pointues en publicité Facebook. Découvrez l’histoire d’un véritable self-made-man du grand nord, ses échecs, ses succès et les leçons qu’il en a tirées pour bâtir un business en ligne florissant.

De la cour de récré à eBay : les premières armes

L’âme d’entrepreneur d’Olivier s’est manifestée très tôt. Bien avant de maîtriser le marketing digital, il opérait déjà dans un écosystème bien particulier : la cour d’école. Il raconte cette première expérience avec amusement :

« Quand que j’étais jeune, jeune, jeune, j’étais en 5e, 4e année du primaire. Donc, j’avais environ 7, 8 ans. Et puis dans les classes, il y avait des espèces d’enchères où ce que l’on avait de l’argent de classe. […] ce que j’ai fait, c’est que le midi, puis pendant les pauses, j’apportais du stock que je volais à ma mère chez nous. Puis je les vendais aux autres contre de la fausse argent scolaire. »

Rapidement, il devient le seul à proposer un service, accumulant tout l’argent de la classe et dominant les enchères. Mais comme dans le vrai monde des affaires, la concurrence et la régulation ont vite mis fin à son monopole. Un camarade le dénonce au directeur, et son business s’effondre. Une première leçon sur la loi de la jungle entrepreneuriale, apprise à seulement 7 ans.

L’épreuve du feu : une arnaque russe à 5000$ sur eBay

Quelques années plus tard, à 16 ans, Olivier se lance dans un business plus sérieux : la vente de matériel informatique sur eBay. Tout se passait bien, jusqu’à ce qu’une transaction tourne au vinaigre. Il explique comment une simple erreur lui a coûté cher.

« Ce qui se passe, c’est que avec PayPal, tu ne peux pas envoyer à un autre adresse que l’adresse vérifiée de PayPal. […] c’est un dude qui m’avait acheté un laptop qui coûtait vraiment cher. Puis là il m’a dit « Peux-tu l’envoyer à ma femme à cette adresse là à la place ? » […] ce que lui il a fait, c’est que bon, il a reçu le laptop et ensuite de ça, il a été dire à PayPal « Euh, j’ai payé pour un item que je n’ai jamais reçu. » […] Et PayPal, PayPal ils vont toujours du côté du client. »

Cette arnaque eBay PayPal lui coûte 5000 dollars, une somme colossale pour un adolescent de 16 ans. Cet échec, bien que difficile, fut une leçon précieuse sur les règles et les risques du e-commerce.

Comment un blog personnel mène à la gestion d’un million de dollars en publicité

Après ces premières expériences mouvementées, Olivier se tourne vers la création de sites web pendant ses études. Mais c’est une autre initiative qui va radicalement changer la trajectoire de sa carrière : son blog personnel.

De freelance à responsable marketing digital à 22 ans

Comment un jeune homme de 22 ans se retrouve-t-il à gérer des budgets publicitaires d’un million de dollars ? La réponse est surprenante : grâce au contenu qu’il publiait sur son propre blog. C’est ce qui lui a ouvert les portes de Voyage à rabais, le plus gros site de voyage au Québec.

« Je me suis fait repêcher de l’agence pour travailler chez Voyage à rabais à cause que bon, il avait lu mon blog, il avait lu mes études de cas, il avait lu qu’est-ce que j’avais fait. En fait que c’est vraiment le blog qui m’a permis d’avoir mon emploi aussitôt. C’est étonnant ça. »

Cette expérience démontre la puissance du personal branding pour trouver un emploi. En partageant son savoir et ses expériences, Olivier a prouvé sa valeur bien mieux qu’un CV n’aurait pu le faire, lui permettant de décrocher un poste de responsable marketing digital avec d’énormes responsabilités, gérant publicité Facebook, emailing, AdWords et référencement pour une entreprise générant 100 millions de chiffre d’affaires annuel.

L’appel de l’entrepreneuriat et le coût d’opportunité

Malgré ce poste de rêve, Olivier est un « entrepreneur dans l’âme ». Après un an et demi, il décide de quitter son emploi pour se consacrer à 100% à son propre business : un portail de formations en ligne sur le marketing web. Il explique sa décision par le coût d’opportunité.

« Tout le temps que tu passes à travailler pour la business de quelqu’un d’autre, tu n’es pas en train de travailler de de faire grossir la tienne. Puis moi, je voyais le potentiel de mon audience qui commençait à grossir […] Si je ne suis pas un produit, à chaque jour qui passe, c’est un coût d’opportunité que je pourrais être en train de vendre quelque chose à ces gens là. »

Il a compris qu’il avait un besoin à combler auprès de son audience, une attente à satisfaire en proposant ses propres produits et formations, notamment sur la publicité Facebook et l’email marketing.

Stratégies pour la croissance exponentielle d’un blog et d’une liste email

Le succès d’Olivier repose sur sa capacité à construire et à faire grandir une audience. Il partage les chiffres et les défis de la croissance d’un blog.

De 0 à 10 000 abonnés : l’effet boule de neige

Faire grossir sa liste email n’est pas un processus linéaire. C’est une courbe exponentielle, où les débuts sont les plus ardus. Olivier décrit son parcours :

  • La première année : de 0 à 1000 abonnés.
  • La deuxième année : de 1000 à 10 000 abonnés.

Stanislas Leloup confirme cette tendance : « Tes 100 premiers abonnés sont vachement plus durs. […] Il fallait compter chaque abonné, tu en avais 10 de plus, 20 de plus, tu as avancé, et tu as un effet exponentiel comme ça, tu as un effet boule de neige. » Cette persévérance initiale est la clé pour atteindre une masse critique qui facilite ensuite la croissance.

Le défi France-Québec : une lame à double tranchant

Bien que partageant la même langue, les marchés français et québécois sont très différents. Olivier Lambert, avec son accent et ses expressions typiques, en fait l’expérience quotidiennement.

« Pour moi c’est difficile d’approcher un marché francophone de l’Europe à cause justement… Moi des fois je reçois les courriels du monde qui me disent « C’est vulgaire la façon que tu parles, je ne comprends rien. » […] il y en a d’autres qui trouvent ça cute, il y en a d’autres qui trouvent ça incompréhensible. »

Cette barrière culturelle fonctionne dans les deux sens. Il note une mentalité « très très protectionniste au Québec », ce qui peut rendre difficile pour un entrepreneur français de pénétrer ce marché. C’est un facteur crucial à prendre en compte pour quiconque souhaite développer son activité dans la francophonie.

Publicité Facebook : comment générer 35 000 visites avec 33 €

Le domaine d’expertise d’Olivier est sans conteste la publicité Facebook. Il dévoile des stratégies contre-intuitives mais redoutablement efficaces pour obtenir des résultats spectaculaires avec des budgets dérisoires.

Le « marketing de la chance » : comment générer du trafic avec un petit budget pub Facebook

L’une de ses études de cas les plus parlantes est celle où il a aidé un blogueur à générer 35 000 visites avec seulement 33 € de budget. Le secret ? Ne pas cibler tout le monde, mais créer les conditions pour qu’un contenu devienne viral.

L’idée est d’utiliser un petit budget publicitaire pour promouvoir un contenu de très haute qualité auprès d’une audience proche des « super connecteurs » ou influenceurs. L’objectif n’est pas de payer pour atteindre ces influenceurs directement, mais de faire en sorte que votre contenu arrive jusqu’à eux de manière organique.

« Tu le fais en créant du contenu qui est très très intéressant. Puis, en en faisant la promotion dans la vicinité de ces gens là, […] ils vont finir par tomber sur ton site web et ils vont finir par, s’ils aiment le contenu, le partager sur leur réseaux sociaux. Et puis là, tu vas profiter un peu de la notoriété de cette personne là. »

Pour ce blog qui n’avait quasiment aucune visite, cette stratégie a provoqué deux pics de trafic massifs et a eu un impact permanent sur son référencement, faisant grimper son trafic organique mensuel durablement.

Le secret des clics à 2 centimes : comprendre l’algorithme des enchères Facebook

Comment est-il possible d’obtenir des clics aussi peu chers ? Olivier nous offre une explication technique de l’algorithme d’enchère Facebook, basé sur un modèle appelé Vicke-Clark-Groves.

En résumé, le prix que vous payez pour un emplacement publicitaire n’est pas votre enchère, mais la « valeur » que vous « déplacez ». Facebook remplace le contenu organique le moins pertinent du fil d’actualité d’un utilisateur (par exemple, une photo de chat) par votre publicité. Le coût est alors la différence de valeur entre les deux.

« Le prix que tu payes, ça va être la quantité de valeur symbolique qui est déplacée en montrant ton annonce à la place d’une photo de chat. […] plus que ta pub est bonne, moins que tu payes cher. En fait que quelque chose qui a juste besoin d’une petite poussée, ça va rien coûter. Tu vas avoir un engagement de malade. »

C’est pourquoi une publicité très engageante, qui suscite des clics, des partages et des commentaires, coûte infiniment moins cher à diffuser. Dans le cas de l’étude de cas, le coût par clic était de seulement 2 centimes.

L’importance des signaux sociaux pour réduire ses coûts

Cette mécanique explique pourquoi les signaux sociaux (likes, commentaires, partages, tags) sont cruciaux. Chaque interaction positive envoie un signal fort à Facebook que votre contenu est pertinent et apprécié. L’algorithme va alors le favoriser et réduire vos coûts de diffusion.

Stanislas Leloup partage une anecdote qui illustre parfaitement ce phénomène :

« Moi j’ai beaucoup de campagnes, je trouve ça très drôle où les gens taguent leur amis dans mes pubs. Donc, Jean-Marc qui est un prospect ultra qualifié […] va avoir ma pub pour gratuit. Et en plus, Facebook va se dire « Ah ben dis donc, les gens commentent et taguent leurs amis dedans. Je devrais montrer cette pub à plus de gens parce qu’elle doit être vachement cool. » »

En comprenant ces leviers, on passe d’une vision où l’on paie pour chaque clic à une stratégie où un investissement initial peut déclencher une boucle virale, offrant une visibilité démultipliée pour un coût minime.


Questions fréquentes sur la publicité Facebook et l’entrepreneuriat

1. Comment obtenir des clics pas chers sur Facebook ?

Pour obtenir des clics à bas coût, il faut créer des publicités avec une forte valeur perçue qui génèrent beaucoup d’engagement. L’algorithme de Facebook récompense la pertinence, donc plus votre pub est « bonne », moins vous payez cher.
Citation de l’expert : « Plus que ta pub est bonne, moins que tu payes cher. En fait que quelque chose qui qui a juste besoin d’une petite poussée, ça va rien coûter. Tu vas avoir un engagement de malade. Le clic pour mon ami […] coûtait 2 cents. »

2. Est-il possible de générer beaucoup de trafic avec un petit budget pub Facebook ?

Oui, il est possible de générer un trafic massif avec un budget minime, comme 33€, en créant du contenu très intéressant qui incite les « super connecteurs » (influenceurs) à le partager. Cela déclenche un effet viral qui amplifie la portée de votre budget initial.
Citation de l’expert : « il a pu générer 35000 visites sur un site avec seulement 33 € de budget en pub Facebook […] tu vas finir par tomber sur ton site web et ils vont finir par si ils aiment le contenu, le partager sur leur réseaux sociaux. Et puis là, tu vas par tu vas profiter un peu de la notoriété de cette personne là. »

3. Comment le personal branding peut-il aider à trouver un emploi ?

Créer du contenu personnel, comme un blog, démontre votre expertise et peut vous faire repérer par des employeurs. C’est ce qui a permis à Olivier Lambert de devenir responsable marketing digital à 22 ans.
Citation de l’expert : « je me suis fait repêcher de l’agence pour travailler chez Voyage à rabais à cause que bon, il avait lu mon blog, il avait lu mes études de cas, il avait lu qu’est-ce que j’avais fait. En fait que c’est vraiment le blog qui m’a permis d’avoir mon emploi aussitôt. »

4. Comment fonctionne l’algorithme des enchères publicitaires de Facebook ?

Facebook utilise un système d’enchères où vous ne payez pas votre enchère maximale, mais la « valeur symbolique » que votre publicité déplace. En remplaçant un contenu moins pertinent par votre pub, vous payez la différence de valeur ; une pub très pertinente coûte donc moins cher.
Citation de l’expert : « Le prix que tu payes, ça va être la quantité de valeur symbolique qui est déplacée en montrant ton annonce à la place d’un photo de chat. En fait plus que ton annonce a de la valeur symbolique, alors moins que tu payes cher. »

5. Quelle est la première étape pour faire grossir sa liste email ?

La première étape consiste à offrir un « lead magnet » de grande valeur, comme un ebook bien conçu, en échange de l’adresse email. C’est une stratégie efficace pour attirer les premiers abonnés.
Citation de l’expert : « J’ai un Lead magnet, donc un ebook que je donne aux gens […] C’est un document que j’ai pris la peine d’engager un éditeur, j’ai pris la peine d’engager un designer pour faire un beau document. »

6. Comment se protéger des arnaques PayPal sur eBay ?

Une leçon apprise à la dure par Olivier Lambert est de toujours expédier les colis à l’adresse vérifiée par PayPal. Envoyer un produit à une autre adresse, même à la demande de l’acheteur, vous expose à des litiges que vous perdrez.
Citation de l’expert : « ce qui se passe, c’est que avec PayPal, tu ne peux pas envoyer à un autre adresse que l’adresse vérifiée de PayPal. […] il a été dire à PayPal ‘Euh, j’ai payé pour un item que je n’ai jamais reçu.’ […] Et PayPal, PayPal ils vont toujours du côté du client. »

7. Pourquoi est-il difficile de se lancer en entrepreneuriat quand on est jeune ?

Le principal défi est de justifier sa crédibilité et ses compétences malgré son jeune âge. Il faut s’appuyer sur des expériences concrètes et un solide « background » pour être pris au sérieux.
Citation de l’expert : « j’ai 24 ans. Donc, je suis relativement jeune pour donner des conférences et puis montrer aux gens comment faire. Donc, il faut que j’aille, il fallait que j’aille un bon background pour me justifier un peu ses compétences là. »

8. Quelles sont les différences marketing entre la France et le Québec ?

Il existe une barrière linguistique et culturelle. Les expressions québécoises peuvent être mal perçues en Europe. De plus, il y a une mentalité « protectionniste » au Québec qui peut rendre plus difficile pour un Français de vendre ses produits.
Citation de l’expert : « pour moi c’est difficile d’approcher un marché francophone de l’Europe à cause justement […] des fois je reçois les courriels du monde qui me disent ‘C’est vulgaire la façon que tu parles’. […] on a une mentalité qui est très très protectionniste au Québec. »


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