Logo de l'épisode Faut-il envoyer 1 email par jour ? - avec Grégory Lagrange du podcast Marketing Mania - Conversations d'entrepreneurs

Faut-il envoyer 1 email par jour ? – avec Grégory Lagrange

Épisode diffusé le 30 octobre 2018 par Marketing Mania

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L’email quotidien : la stratégie minimaliste pour des résultats explosifs

Le monde du marketing digital est rempli de stratégies complexes, de tunnels de vente alambiqués et d’une quête incessante d’optimisation. Pourtant, une approche radicalement simple se démarque par son efficacité : un email de vente par jour, tous les jours. C’est la philosophie défendue par Grégory Lagrange, copywriter et fondateur de lifestylers.fr. Selon lui, cette régularité est le secret pour tisser une relation unique avec son audience et obtenir des résultats hors normes. Mais comment une telle stratégie s’applique-t-elle concrètement ? Est-elle viable sur le long terme ? Et pourquoi est-elle si puissante ?

De la régularité avant tout : le secret d’un business durable

Depuis son premier passage sur le podcast Marketing Mania en 2015, Grégory Lagrange a gardé le cap. Il explique : « Moi, je pars du principe que c’est beaucoup sur la régularité qu’on obtient des résultats assez dingues. Et quand tu trouves un truc qui fonctionne, tu vas pas faire évoluer tant que ça finalement. » Cette constance se retrouve dans ses activités principales : le partage de contenu sur le copywriting et l’emailing, le marketing pour une poignée de clients et le coaching d’entrepreneurs.

Cette conviction l’a même poussé à tester ses techniques sur un marché totalement différent. Il y a un peu plus d’un an, il a lancé un site sur le jardinage sur le marché anglophone. Le système est entièrement automatisé, basé sur ses principes d’emailing : « C’est une gigantesque séquence de 180 et quelques mails. Trois produits, et puis là le but, c’était de mettre tout ça en automatisation, et puis de voir avec du média buying ce qu’il y avait moyen de faire. » Ce projet est né d’un intérêt personnel pour les jardins japonais, un domaine où il a identifié un vrai besoin : apprendre à créer un beau jardin de A à Z, sans les complications habituelles.

La passion est-elle indispensable pour réussir ?

Ce projet sur le jardinage soulève une question essentielle : faut-il être passionné par sa thématique pour réussir ? Pour Grégory, l’intérêt est primordial. « Si tu t’y intéresses pas, si tu as pas envie de chercher toi-même des solutions, enfin, comment tu veux créer des mails pertinents ? Comment tu veux chercher ce qui se passe dans la tête des gens, connaître suffisamment ton marché pour créer des argumentaires ou des mails qui font mouche ? »

Il nuance cependant le mot « passion », qui peut être un piège. L’intérêt pour un sujet se développe avec le temps et l’expertise. Comme il le souligne, l’important est de développer des compétences, car « quand tu deviens super bon dans quelque chose, fondamentalement, ça devient beaucoup plus kiffant de le faire ». Son intérêt pour le jardinage a été intense pendant deux ans, le temps de rassembler les connaissances nécessaires pour créer son offre. Cet exemple montre qu’un intérêt passager mais profond peut suffire à lancer un business pertinent et aider réellement les gens.

La philosophie de l’email quotidien : pourquoi ça marche ?

Au cœur de la stratégie de Grégory Lagrange se trouve une conviction : la fréquence quotidienne est indispensable pour tisser une relation forte avec son audience. Mais qu’est-ce qui rend cette approche si différente d’un envoi hebdomadaire ?

Le secret : rendre votre audience accro à vos emails

L’objectif premier n’est pas de vendre agressivement, mais de devenir un rendez-vous incontournable. « Le but, c’est de commencer par les rendre accro. Tu te donnes du temps pour vendre si tu fais ça », explique Grégory. Il s’agit de mélanger information et divertissement, ce qu’il appelle l’infotainment, pour que chaque email soit une expérience plaisante. « Les gens ont plaisir à te lire tous les jours. Ils se demandent : tiens, avec quoi il va arriver encore aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’il va bien pouvoir me raconter ? »

Lorsqu’on atteint ce stade, la relation change de nature. L’audience n’ouvre plus l’email pour son titre, mais parce qu’il vient de vous. « Si tu es la personne que les gens adorent lire, même toi, tu arrives au point où le titre de ton mail, ils s’en foutent, ils cliquent juste parce que c’est toi. » Cette confiance et cette attente créent un terrain fertile pour la vente, qui devient une conséquence naturelle de la relation plutôt qu’une démarche forcée.

La fréquence quotidienne face à l’hebdomadaire

Interrogé sur l’efficacité d’un email hebdomadaire, sa réponse est sans appel : « Ah ouais, ça fait toute la diff. Tu es la première personne à qui les gens vont penser s’ils ont un problème à résoudre sur ta thématique, si tu es plus présent que les autres. » La présence quotidienne ancre votre nom et votre expertise dans l’esprit des gens. Quand un besoin émerge, c’est vers vous qu’ils se tournent, et non vers un concurrent moins présent.

Cette méthode permet de vendre en continu, sans avoir recours à des lancements agressifs. « Tu te retrouves à vendre tous les jours de l’année, à exploser des niveaux de CA et atteindre des niveaux hors norme. » La vente devient plus douce, plus suggestive, car la confiance est déjà établie.

Le processus de création : comment écrire un email par jour ?

Envoyer un email quotidien à plusieurs listes peut sembler une tâche herculéenne. Pourtant, Grégory a développé un système qui lui permet de rédiger quatre mailings par jour, et ce, en un temps record.

10 minutes pour un email percutant

La longueur moyenne de ses emails se situe entre 400 et 500 mots. Combien de temps cela lui prend-il ? « Un mail, à partir du moment où j’ai l’idée, en moyenne, je pense que c’est 10 minutes. Des fois, je vais craquer un mail en 4 minutes, mais vraiment. » Le secret réside dans le fait de devenir une « machine à idées » et de connaître parfaitement son audience. L’écriture se fait d’un seul jet, du début à l’appel à l’action.

Où trouver l’inspiration au quotidien ?

L’une des plus grandes craintes face à l’email quotidien est la panne d’inspiration. Grégory révèle que le processus lui-même est une source d’idées. « Plus tu écris, plus tu trouves des idées rien qu’en écrivant. » Les interactions avec la liste sont également une mine d’or : les questions, les témoignages, les discussions en coaching. Tout est matière à créer un bon mailing.

Il insiste sur le pouvoir de l’infotainment pour transformer n’importe quel sujet en email pertinent. « Tout est transformable en un bon mailing, surtout quand tu fais de l’infotainment. Ça te permet de créer des mails qui ont des angles qui n’ont a priori rien à voir avec ta thématique. » Il donne l’exemple d’un voyage en Afrique : « Rien que d’observer ce qui se passait, ça m’a donné des tonnes d’idées de mails. C’est génial pour les gens parce que c’est un truc complètement décalé. Tu ne fais pas des comparaisons entre un guépard et le marketing, généralement. » Une simple discussion ou un événement de la vie quotidienne peut devenir le point de départ d’un email qui captive et vend.

Quels indicateurs suivre ? Oubliez le taux d’ouverture

Dans un monde obsédé par les métriques, l’approche de Grégory est iconoclaste. Il affirme sans détour : « Je ne regarde jamais les taux d’ouverture parce que je m’en fous complètement. »

Pourquoi le taux d’ouverture est une métrique trompeuse

Il illustre son propos avec un exemple : s’il envoie un email très spécifique sur le tracking, le taux d’ouverture sera logiquement bas car le sujet n’intéresse pas tout le monde. « Est-ce que ça veut dire derrière que le taux de clic vers ma page de vente et le niveau de vente ne va pas être bon ? Carrément pas. » En s’adressant à un segment ultra-ciblé de sa liste, il peut réaliser d’excellentes ventes malgré un faible taux d’ouverture. L’important n’est pas que tout le monde ouvre, mais que les bonnes personnes ouvrent et agissent.

De plus, passer à un rythme quotidien entraîne mécaniquement une baisse du taux d’ouverture. « Tu peux tourner à 50% de taux d’ouverture, descendre à 20% seulement et vendre trois fois plus qu’avant. C’est clairement possible. » Tenter de maintenir un taux d’ouverture élevé à tout prix serait donc contre-productif.

Les deux seuls indicateurs qui comptent : ventes et désinscriptions

Si le taux d’ouverture est écarté, sur quoi se concentrer ? Pour Grégory, il n’y a que deux indicateurs pertinents :
1. Les ventes : C’est l’indicateur numéro un, le but final de toute démarche marketing.
2. Les désinscriptions : De manière surprenante, il considère les désinscriptions comme un signe positif. « J’adore quand il y a des gens qui se désinscrivent. Ça veut dire que j’arrive à cibler beaucoup mieux, à polariser beaucoup mieux. » Un email quotidien et un ton affirmé font un tri naturel. Les personnes peu intéressées ou qui ne sont pas le client idéal finissent par partir. « Qu’est-ce que j’en ai à foutre ? C’est des gens qui n’achèteraient pas de toute façon. Je préfère faire un gros écrémage et m’adresser clairement uniquement à mon client idéal. »

Cette stratégie est-elle adaptée à votre business ?

Une question légitime est de savoir si cette méthode est universelle. Peut-on vendre des prestations à 20 000 € avec un email quotidien de la même manière qu’un produit à 67 $ ?

Une méthode adaptable à tous les prix et tous les modèles

La réponse de Grégory est oui. Selon lui, le prix n’a pas d’impact sur les principes de persuasion sous-jacents. « Les mécanismes de persuasion, ce que tu as à faire dans tes mails pour convaincre, pour donner envie, pour absolument vouloir bosser avec toi ou acheter ton produit, ça ne change strictement rien au principe. » Que l’on vende de l’information, des produits physiques, du coaching ou un logiciel, la construction de la relation et l’art de la persuasion restent les mêmes.

Le taux de conversion sera évidemment différent, mais la méthode reste efficace. Un consultant vendant une prestation chère fera moins de ventes en volume, mais chaque vente justifiera l’effort. La clé n’est pas la tactique, mais la psychologie.

Le vrai travail : la connaissance du marché et de l’offre

Finalement, le succès de la stratégie ne repose pas sur le simple fait d’envoyer un email par jour. Le plus important se joue en amont. « Les résultats, tu ne les exploses pas forcément avec le système ou la stratégie que tu utilises, mais vraiment sur la connaissance de ton marché, la connaissance de ton client idéal, vraiment creuser sur les leviers émotionnels. »

Le gros du travail consiste à créer des offres irrésistibles qui répondent parfaitement aux désirs profonds des clients. « Quelqu’un qui a une burne en marketing mais qui connaît son audience idéale par cœur va forcément sortir un produit qui va largement plus vendre que le meilleur marketeur du monde. » Cette connaissance intime du marché est la base de tout : elle donne les idées de produits, les angles pour les emails, les mots à utiliser, les objections à contrer. « C’est comme avoir un GPS automatique », conclut-il. Si vous maîtrisez cet aspect, le reste devient facile, et l’email quotidien devient un simple véhicule pour délivrer un message parfaitement calibré.

FAQ sur la stratégie de l’email quotidien

Faut-il vraiment envoyer un email par jour ?

Oui, selon Grégory Lagrange, une fréquence quotidienne est idéale. Envoyer un email par jour permet de tisser une relation de confiance unique et d’être constamment présent dans l’esprit de son audience, ce qui surpasse l’efficacité des envois moins fréquents.

« Ah ouais, ça fait toute la diff parce que tu tisses une relation, tu es la première personne à qui les gens vont penser s’ils ont un problème à résoudre sur ta thématique, si tu es plus présent que les autres. » – Grégory Lagrange

Comment trouver des idées pour un email quotidien sans se répéter ?

Les idées sont partout : dans les questions de vos clients, vos discussions, vos expériences personnelles ou même vos voyages. La clé est d’adopter une approche d’infotainment, en reliant des anecdotes de la vie courante à des leçons sur votre thématique. Le simple fait d’écrire chaque jour stimule la créativité.

« Tout est transformable en un bon mailing, surtout quand tu fais de l’infotainment… une discussion que tu as avec un client dans un coaching, ça te donne une idée de mail de fou ou je sais pas n’importe quoi qui t’arrive dans ta vie quoi. » – Grégory Lagrange

Quel est un bon taux d’ouverture pour un email quotidien ?

Grégory Lagrange conseille de ne pas se focaliser sur le taux d’ouverture. Cette métrique est trompeuse, car un email très ciblé peut avoir un faible taux d’ouverture mais générer beaucoup de ventes. Il est normal que le taux baisse avec une fréquence quotidienne, sans que cela n’affecte négativement les revenus.

« Je ne regarde jamais les taux d’ouverture parce que je m’en fous complètement… Tu peux avoir un taux d’ouverture qui, tu vois, tu peux tourner à 50% de taux d’ouverture, descendre à 20 seulement et vendre trois fois plus qu’avant. C’est clairement possible. » – Grégory Lagrange

Comment ne pas lasser son audience avec un email par jour ?

Le secret est de rendre vos emails divertissants et utiles en mélangeant information et divertissement (infotainment). L’objectif est que votre audience prenne plaisir à vous lire et attende votre email comme un rendez-vous. Si le contenu est plaisant, la fréquence n’est pas un problème.

« Mélanger information et divertissement pour que ça soit agréable à lire et qu’on ait envie de lire tous mes mails. Tu vois, les rendre accros au mail dans un premier temps, ce qui nous donne le temps pour convaincre les gens derrière. » – Grégory Lagrange

Cette stratégie d’emailing fonctionne-t-elle pour vendre des produits chers ?

Oui, absolument. Les principes de persuasion et de construction de la relation sont universels, que vous vendiez un produit à 50 € ou une prestation à 20 000 €. L’email quotidien établit la confiance et l’autorité nécessaires pour justifier des tarifs élevés.

« Dans les mécanismes de persuasion, dans ce que tu as à faire dans tes mails pour convaincre… ça change strictement rien au principe. Et c’est adaptable exactement tout pareil que tu vendes de l’information, des produits physiques, du coaching, de la prestation de service, un logiciel. » – Grégory Lagrange

Que faire si beaucoup de gens se désinscrivent de ma newsletter ?

Considérez cela comme un signe positif. Un taux de désinscription élevé signifie que votre message est polarisant et qu’il fait un tri naturel. Vous vous séparez des personnes qui ne sont pas votre client idéal et qui n’achèteraient probablement jamais, pour ne garder que les plus engagés.

« J’adore quand il y a des gens qui se désinscrivent… Ça veut dire que simplement que j’arrive à cibler beaucoup mieux, à polariser beaucoup mieux… Je préfère faire un gros écrémage et m’adresser clairement uniquement à mon client idéal. » – Grégory Lagrange

Combien de temps faut-il pour écrire un email de vente chaque jour ?

Avec de l’habitude et une bonne connaissance de son audience, le processus peut être très rapide. Grégory Lagrange estime qu’il lui faut en moyenne 10 minutes pour écrire un email de 400 à 500 mots une fois qu’il a l’idée.

« Un mail, à partir du moment où j’ai l’idée, en moyenne, je pense que je vais en moyenne, c’est 10 minutes. Des fois, je vais craquer un mail en 4 minutes, mais vraiment. » – Grégory Lagrange

Faut-il inclure un appel à l’action dans chaque email ?

Oui, chaque email devrait contenir un appel à l’action vers une offre. Ne pas le faire serait un mauvais service rendu aux personnes qui ont un problème et cherchent une solution. L’appel à l’action peut être très doux et suggestif, sans être agressif.

« C’est de pas leur rendre service que de ne pas leur dire tiens, si ça t’intéresse, regarde cette page, j’ai une solution qui peut t’aider… on est là pour vendre de toute façon. » – Grégory Lagrange


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