Logo de l'épisode Construire un business grâce à une communauté - avec Romain Collignon du podcast Marketing Mania - Conversations d'entrepreneurs

Construire un business grâce à une communauté – avec Romain Collignon

Épisode diffusé le 1 janvier 2019 par Marketing Mania

Écouter l'épisode :

Au-delà du jargon : comment créer une communauté pour bâtir un business authentique

Le mot ‘communauté’ est souvent galvaudé, rangé aux côtés de termes marketing creux comme ‘engagement’ ou ‘visibilité’. Pourtant, certains entrepreneurs, comme Romain Collignon, ont réussi à en faire la pierre angulaire d’un business viable et florissant. Comment a-t-il transformé ce concept en une véritable stratégie ?

Dans cet échange avec Stan Le Loup, Romain explique que son business de produits d’information repose sur deux piliers communautaires : sa source de trafic est une communauté, et la manière dont il délivre la connaissance se fait également via un système de communauté. Il a su apporter une valeur nouvelle dans un secteur ultra-concurrentiel. Nous allons décortiquer son business model, ses stratégies pour créer une communauté dynamique, et comment vous pourriez appliquer ses principes à votre propre marché.

La philosophie d’un business basé sur l’humain et la communauté

Interrogé sur sa grande philosophie de business, Romain Collignon en expose deux facettes principales. La première, c’est de « gérer mon business basé sur les communautés ». Il insiste sur un point fondamental : « on est dans des business en ligne mais je crois qu’il y a bien un des critères qui ne change pas, c’est l’humain et même si on fait des choses en ligne, j’essaie vraiment de remettre l’humain dans tout ce que je fais et en rassemblant les gens via les communautés. »

La deuxième chose qui le différencie, c’est l’importance du présentiel. Alors que de nombreuses formations sont disponibles exclusivement en ligne, Romain croit fermement que « la vraie valeur ajoutée que l’on peut trouver dans un formateur ou dans un coach, c’est l’accompagnement et le suivi. » C’est ce qu’il applique concrètement en accompagnant ses clients via des rencontres physiques, une approche qui intrigue et inspire.

L’obstacle majeur de la formation en ligne : la solitude

Stan Le Loup partage cette réflexion, soulignant que « le principal obstacle aujourd’hui de la formation en ligne, c’est que les gens ont du mal à aller au bout. » Les projets de business en ligne sont complexes et demandent une implémentation sur plusieurs mois. Or, « l’être humain n’est peut-être pas fait pour travailler tout seul dans sa chambre pendant 6 mois sur un truc sans pouvoir en parler à personne. »

L’isolement et le manque de soutien de l’entourage sont des freins réels. Avoir accès à un réseau d’entrepreneurs, que ce soit via des conférences ou des forums, peut être un véritable catalyseur de succès. C’est là que l’idée de communauté prend tout son sens.

Les 3 C : la clé pour créer une communauté engagée et fidéliser ses clients

Pour Romain, l’importance des communautés repose sur ce qu’il appelle les ‘3 C’. Il explique : « les gens achètent nos produits et nos services pour le contenu, premier C. Ils nous achètent aussi notre coaching, deuxième C. Mais au final, ils restent dans nos programmes pour la communauté. » C’est ce troisième C qui est décisif pour augmenter la ‘Lifetime Value’ (LTV) d’un client, c’est-à-dire la valeur totale qu’un client rapporte à l’entreprise sur la durée. Une communauté solide transforme un client en un véritable fan.

Cette notion n’est pas nouvelle. « Les communautés, elles sont là depuis la nuit des temps », rappelle Romain. Avant les groupes Facebook ou LinkedIn, il y avait les forums. L’être humain a un besoin fondamental de contact. C’est pourquoi, au-delà des outils numériques, Romain exprime ses communautés en présentiel, là où les connexions deviennent réelles et profondes.

Stratégies pour animer un groupe facebook : l’exemple de ‘Tunnel de Vente’

Le point d’entrée dans l’écosystème de Romain est un groupe Facebook gratuit nommé ‘Tunnel de Vente’. Ce groupe lui sert à démontrer son expertise, à asseoir son autorité et à connecter les gens entre eux. C’est là que les prospects arrivent, attirés par le contenu (le premier C).

Comment filtrer les membres d’un groupe pour en préserver la qualité ?

Un groupe qui rencontre du succès peut rapidement attirer des personnes qui ne contribuent pas, voire qui sont ‘parasites’. Pour éviter cela et maintenir la qualité des échanges, Romain a mis en place un système de filtre strict à l’entrée. Le groupe ‘Tunnel de Vente’ est gratuit, mais « il est pas ouvert à tout le monde. Je veille à ce que dans ce groupe-là, il y ait vraiment des personnes que je peux aider. »

Ce filtrage se fait via trois questions posées à toute personne souhaitant rejoindre le groupe :

  1. Comment ça va ? Une question simple pour tester la politesse et l’engagement initial. « Quelqu’un qui prend pas le temps tout bêtement de répondre aux questions, c’est quelqu’un qui rentre pas. »
  2. Pourquoi voulez-vous rejoindre le groupe ? Cette question permet de comprendre les motivations de la personne et de voir si elles sont alignées avec la mission du groupe.
  3. C’est quoi votre challenge autour du business en ligne ? C’est la question clé. La réponse permet de déterminer si la personne est le bon ‘avatar client’ et si la communauté pourra réellement l’aider.

D’autres critères, comme un niveau d’orthographe correct ou le fait d’avoir déjà un site web, aident à s’assurer que les membres ne sont pas de parfaits débutants, mais des entrepreneurs déjà en action. L’objectif n’est pas la quantité, mais la qualité. Romain est un adepte de la philosophie de Kevin Kelly des ‘1000 True Fans’ : il vaut mieux avoir 1000 vrais fans qu’une audience immense mais peu qualifiée.

Quel type de contenu publier pour faire vivre la communauté ?

Au début, Romain publiait beaucoup de contenu pour lancer la machine. Aujourd’hui, le groupe est largement auto-alimenté par les membres. Les contenus qu’il publie sont souvent ‘inspirationnels’. Un exemple marquant est le ‘post champagne’.

« Post champagne, c’est simplement pour célébrer une des victoires d’un des membres du groupe. » Qu’il s’agisse d’une première vente ou d’un lancement à six chiffres, mettre en avant un succès a un double effet : le membre se sent valorisé, et « ça donne l’autorisation à tous les autres membres de se dire, OK, moi aussi, je peux y arriver. » Ce type de contenu redonne le pouvoir d’agir et incite naturellement les membres à vouloir aller plus loin, potentiellement en travaillant avec Romain.

Passer du virtuel au présentiel : comment monétiser une communauté

Le groupe Facebook est l’entrée du tunnel. La monétisation, elle, se fait principalement via des événements en présentiel. Cette stratégie permet de passer d’une relation en ligne à une transformation accélérée dans le monde réel.

Les ‘Immersions’ : accélérer la transformation par le collectif

Le premier niveau d’offre payante de Romain sont les ‘immersions’. Ce sont des événements de deux à trois jours à Paris, où un groupe de membres travaille sur un sujet spécifique (création d’offre, copywriting, automatisation). Pourquoi ce format ? « Parce que ça accélère la transformation des clients, en fait. »

Le même contenu pourrait être délivré en ligne, mais le faire en groupe, en présentiel, change tout. L’énergie du ‘cerveau collectif’ permet aux participants de repartir avec un plan d’action concret. Le format de ces immersions, qui accueillent jusqu’à 60 personnes, est structuré en trois temps :

  1. Temps d’enseignement : Romain partage le contenu théorique via des slides et un livret.
  2. Sessions de cerveau collectif : Par petits groupes, les participants appliquent les enseignements à leur propre business.
  3. Temps de networking : Les dîners et les pauses permettent des rencontres plus informelles et profondes.

Le feedback le plus courant ? « Le point qui revient tout le temps, c’est le réseau des personnes qui y a ici. » Encore une fois, c’est la communauté qui crée la plus grande valeur.

Le Mastermind 67 : l’accompagnement pour scaler son business

Pour les entrepreneurs qui ont déjà dépassé le cap des 100 000 € de chiffre d’affaires et qui cherchent à scaler, Romain propose un second niveau d’accompagnement : le Mastermind 67. C’est un groupe plus restreint (18 personnes cette année) qui se réunit quatre fois par an dans des lieux inspirants, comme un chalet à Genève ou sur l’île Maurice.

Le format est différent des immersions. Il ne s’agit plus de formation pure, mais de ‘hotseats’ : chaque membre présente un projet ou une problématique et reçoit les conseils stratégiques de tout le groupe. Entre ces rencontres, un groupe secret et des appels hebdomadaires assurent un suivi continu. Le rôle de Romain est double : recruter les bonnes personnes pour garantir la confiance et la cohésion, et apporter son expertise de marketeur.

Comment démarrer un business en partant de zéro avec une communauté ?

Est-il possible de lancer un business directement basé sur la communauté ? Pour Romain, la réponse est oui, mais il prévient : « on est sur du long game, on est vraiment sur mais pas sur du résultat instantané. » C’est un actif qui se construit jour après jour.

Pour commencer, il suggère plusieurs pistes :

  • Rassembler son réseau proche : Inviter ses contacts et amis dans un groupe.
  • Faire des partenariats : Contacter des partenaires qui ont le même avatar client pour qu’ils invitent leur audience.
  • Utiliser la publicité : Lancer des campagnes Facebook Ads pour attirer des membres qualifiés.
  • Intervenir dans des conférences : Utiliser chaque prise de parole pour inviter les gens à rejoindre la communauté.

L’essentiel est de ne pas se focaliser uniquement sur le nombre, mais sur la pertinence des membres. La qualité primera toujours sur la quantité.

Les leçons finales : simplicité, focus et action

À la fin de l’échange, Romain partage trois conseils clés qui résument sa philosophie.

1. Créez votre offre et allez à la rencontre de vos clients

Le conseil qu’il se donnerait à 20 ans est simple : « Crée ton offre, de base. Si tu as pas d’offre, tu as pas de business. » Ensuite, il faut aller la présenter en personne. « J’ai passé trop de temps sur internet à imaginer mon prospect […]. En vrai, c’est le contact humain qui te permet d’avoir le plus grand feedback. »

2. Concentrez-vous sur ‘The One Thing’

Le livre qu’il recommande est ‘The One Thing’, souvent mal interprété. Il ne s’agit pas seulement de faire une seule tâche, mais d’appliquer ce principe à tout son business : un type de prospect, une seule offre, un seul tunnel de vente. Se concentrer sur un canal (comme le groupe Facebook pour Romain) jusqu’à ce qu’il tourne bien, avant de se disperser.

3. La simplicité est l’ultime sophistication

Sa citation favorite, de Léonard de Vinci, est : « La simplicité est l’ultime sophistication. » Dans un monde où l’on a tendance à sur-complexifier les tunnels de vente et les stratégies, revenir à la simplicité est souvent là où se trouve la véritable puissance. Le levier principal n’est pas un outil complexe, mais une offre qui répond parfaitement aux besoins du prospect.

FAQ : Créer et monétiser votre communauté

Comment créer une communauté engagée pour son business ?

Pour créer une communauté engagée, il faut se concentrer sur l’humain et un objectif commun. La clé est de rassembler des personnes autour de valeurs partagées, de faciliter les interactions et de célébrer les succès des membres pour créer un sentiment d’appartenance et de progression collective.

Romain Collignon : « Je crois que si les communautés, c’est sont aussi important, je je parle toujours des 3 C. […] les gens achètent nos produits et nos services pour le contenu, premier C. Ils nous achètent aussi notre coaching, deuxième C. Mais au final, ils restent dans nos programmes pour la communauté. »

Faut-il filtrer les membres d’une communauté en ligne ?

Oui, absolument. Filtrer les membres à l’entrée est crucial pour maintenir une haute qualité d’échanges et s’assurer que seuls les individus réellement intéressés et alignés avec les valeurs du groupe y participent. Cela prévient la dilution du groupe et le protège de devenir victime de son propre succès.

Romain Collignon : « Ce groupe, […] il est il est pas ouvert à tout le monde. C’est-à-dire que je veille à ce que dans ce groupe-là, il y ait vraiment des personnes que je peux aider. Euh, tout simplement pour garder encore une fois, un un niveau de communauté qui qui qui permet des échanges fluctuants entre les membres. »

Quel type de contenu publier pour animer un groupe Facebook ?

Il faut privilégier du contenu inspirationnel qui motive les membres. Mettre en avant les réussites des membres (comme le ‘post champagne’) est très efficace, car cela valorise l’individu et montre aux autres que le succès est possible. L’objectif est de créer un environnement où les membres s’auto-alimentent en contenu et en soutien.

Romain Collignon : « Dans le groupe, il y a un contenu qui s’appelle le post champagne. Post champagne, c’est simplement pour célébrer une des victoires d’un des membres du groupe. […] juste le fait de faire ce post-là, de mettre en avant un membre, d’une part, le membre se sent ultra bien par rapport à ça, il est valorisé, mais aussi ça donne l’autorisation à tous les autres membres de se dire, OK, moi aussi, je peux y arriver. »

Comment monétiser une communauté gratuite ?

Une communauté gratuite sert de point d’entrée pour construire la confiance et démontrer son expertise. La monétisation se fait en proposant des offres payantes qui répondent à un besoin plus profond, comme des formations, du coaching, ou des événements en présentiel (immersions, masterminds) qui permettent d’accélérer la transformation des membres.

Romain Collignon : « Le groupe, c’est comme une façon de montrer à la fois mon expertise, l’autorité sur le sujet, c’est aussi une façon de commencer à connecter les les gens ensemble. Et puis après derrière, lorsque donc les gens arrivent pour du contenu […], ils ont besoin d’accompagnement, donc de coaching et c’est à ce moment-là finalement où ils rentrent dans mes services. »

Quels sont les avantages d’organiser des événements en présentiel ?

Les événements en présentiel accélèrent considérablement la transformation des clients. L’énergie du groupe, le ‘cerveau collectif’ et le fait de sortir de son quotidien créent un environnement propice à l’apprentissage et à l’action. C’est aussi un moyen puissant de solidifier les liens de la communauté.

Romain Collignon : « Pourquoi je fais des événements ? C’est d’une part parce que ça accélère la transformation des des des clients, en fait. […] Le fait de pouvoir le packager et le faire en deux à trois jours, d’une part parce que je suis sur place, mais surtout parce qu’il y a un cerveau collectif de l’ensemble des participants qui sont là, qui fait que ça accélère la transformation. »

Qu’est-ce qu’un mastermind et comment ça fonctionne ?

Un mastermind est un groupe restreint d’entrepreneurs qui se réunissent régulièrement pour s’entraider à atteindre leurs objectifs. Le format repose souvent sur des ‘hotseats’, où chaque membre expose une problématique et bénéficie de l’intelligence collective et de l’expérience des autres pour trouver des solutions stratégiques.

Romain Collignon : « Dans le Mastermind 67, qui est un groupe d’entrepreneurs que j’accompagne à l’année […] on va aussi se rencontrer quatre fois l’année, justement plus sous ce format de retraite. […] On n’est plus dans de la formation pure et dure […] mais vraiment sur de de de l’échange de stratégie. »

Peut-on démarrer un business en ligne en partant de zéro avec une communauté ?

Oui, c’est possible, mais cela demande de la patience. C’est une stratégie à long terme (‘long game’). On peut commencer par rassembler son réseau proche, faire des partenariats, ou utiliser la publicité ciblée pour attirer les premiers membres. L’important est de se concentrer sur la qualité et de construire l’actif communautaire jour après jour.

Romain Collignon : « C’est possible de de partir quand on est sur la communauté, on est sur du long game, on est vraiment sur mais pas sur du résultat instantané, très très clairement. C’est les choses qui sur lequel tu capitalises en fait au jour le jour. Par contre, après, les fêtes de boule de neige, elles sont elles sont énormes. »

Quelle est la philosophie des ‘1000 vrais fans’ de Kevin Kelly ?

La philosophie des ‘1000 vrais fans’ (1000 True Fans) de Kevin Kelly stipule qu’un créateur n’a besoin que de 1000 fans dévoués pour gagner sa vie. Un ‘vrai fan’ est quelqu’un qui achètera tout ce que vous produisez. Cette approche privilégie la profondeur de la relation avec une audience qualifiée plutôt que la largeur d’une audience de masse.

Romain Collignon : « Je suis très fan de de Kevin Kelly, qui a qui a une approche qu’il appelle le 1000 True Fans. […] Un artiste ou un expert […] à partir du moment où elle a 1000 personnes vraiment fans de son travail, ces personnes-là vont acheter tous ses produits ou ses services. »


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