Logo de l'épisode Automatiser une chaîne YouTube à 60k/mois - avec Chris de Poisson Fécond du podcast Marketing Mania - Conversations d'entrepreneurs

Automatiser une chaîne YouTube à 60k/mois – avec Chris de Poisson Fécond

Épisode diffusé le 29 juin 2021 par Marketing Mania

Écouter l'épisode :

L’art du titre : la pierre angulaire d’une vidéo YouTube à succès

Passer de créateur solo à la tête d’une entreprise médiatique est un défi majeur pour de nombreux youtubeurs. Stan Leloup de Marketing Mania, se trouvant lui-même à ce carrefour, a invité Chris, le créateur de la chaîne aux 2,8 millions d’abonnés Poisson Fécond, pour discuter de la manière dont il a réussi à scaler sa production en construisant une équipe efficace. Le premier secret, et peut-être le plus contre-intuitif, réside non pas dans le contenu lui-même, mais dans son emballage : le titre.

Pourquoi le titre prime sur le sujet

Pour Chris, la hiérarchie est claire : une bonne vidéo est avant tout la conjonction d’un bon titre et d’un contenu qui tient cette promesse. Il insiste sur une règle fondamentale qu’il répète constamment :

« Arrêtez de penser à votre putain de vidéo avant d’avoir réalisé votre votre titre. Ça paraît contre-intuitif, paradoxal, mais en vrai, c’est plus comme ça que les choses peuvent bien fonctionner. »

L’idée est simple : si le titre est excellent, le chemin pour le script est déjà tracé. Il suffit de répondre à la question ou à la promesse posée. Chris illustre ce point avec un cas concret : « Par exemple, nous, par rapport à une vidéo qui avait bien marché, ce serait ‘l’homme le plus intelligent du monde’. Et du coup, le titre, on l’avait trouvé avant. […] On se base sur le titre et du coup, l’homme le plus intelligent du monde, c’est simple, on parle de sa vie et pourquoi il est intelligent. Fin. » Cette approche garantit que le contenu est parfaitement aligné avec ce qui a poussé le spectateur à cliquer, optimisant ainsi le temps de visionnage (watch time).

Exploiter les biais humains pour un titre irrésistible

Mais qu’est-ce qu’un bon titre ? Selon Chris, les titres les plus performants s’appuient sur des ressorts psychologiques bien connus. « Les titres qui marchent, ça va se baser le plus souvent en fait, sur des sortes de biais humains », explique-t-il. Il cite plusieurs exemples : le biais des chiffres (comme dans ses anciens formats « les trucs à Chris »), le biais de supériorité, ou encore le biais de négativité. En utilisant intelligemment ces biais, on appuie sur des leviers puissants dans l’esprit des spectateurs, ce qui les rend beaucoup plus enclins à cliquer.

La formule du titre qui intrigue : l’exemple de PNL

Stan rebondit en partageant sa propre expérience, notamment avec sa vidéo sur PNL, dont le titre a été mûrement réfléchi : « Comment PNL est devenu une marque de luxe ». Il explique que l’objectif était d’éviter le cliché du « génie du marketing » pour proposer un angle nouveau et susciter la curiosité. Chris analyse la puissance de ce titre en expliquant qu’il combine trois éléments clés pour créer ce qu’on appelle en hypnose une « rupture de pattern ».

Selon lui, la formule gagnante est :

  1. Un truc connu : PNL.
  2. Une promesse d’apprentissage : « Comment PNL est devenu… »
  3. Un élément contre-intuitif : « …une marque de luxe. »

Chris conclut : « Et là, les gens, ils font : ‘Ah !’ Et tu vois, ça fait un petit truc dans leur tête et du coup, ça les invite à vouloir cliquer. » Cette technique permet de se démarquer et de signaler au public qu’il va découvrir une perspective unique, même sur un sujet déjà largement traité.

Structurer une équipe pour automatiser la production de contenu

Le succès de Poisson Fécond ne repose pas uniquement sur des titres accrocheurs, mais aussi sur une machine de production bien huilée, rendue possible par une équipe structurée. C’est le cœur du sujet qui intéresse Stan : comment passer d’un créateur qui fait tout, à une entreprise qui produit du contenu à grande échelle ?

La composition de l’équipe Poisson Fécond

Pour produire trois vidéos par semaine, Chris s’est entouré d’une équipe complète. Il détaille sa structure actuelle :

  • 4 Rédacteurs : Le cœur créatif qui écrit les scripts.
  • 3 Monteurs (+ 1 stagiaire) : Pour assembler les vidéos.
  • 1 Commercial : Qui gère les aspects financiers, partenariats et placements de produits.
  • 1 Illustratrice (+ 1 en recrutement) : Pour créer les visuels qui supportent le montage.
  • 1 Assistante : Pour la gestion administrative et autres tâches polyvalentes.

Cette équipe permet non seulement de maintenir un rythme de publication élevé sur la chaîne principale, mais aussi de décliner le contenu sur d’autres plateformes comme TikTok, Instagram et Facebook, en adaptant les formats.

Le processus de création des idées et des titres

Pour éviter de devenir un goulot d’étranglement, Chris a mis en place un système qui favorise l’autonomie de ses rédacteurs. Fini le temps où ils venaient lui demander de valider une idée à la fois. « Ça m’énerve moi, du coup, de revenir derrière eux ou alors, du coup, les materner et tout, je perds patience et je commence à être désagréable », avoue-t-il. La solution ? Un processus de validation par lots.

« Je dis à mon équipe, ils ont un document, un Google Sheet, et dedans, par format […] ils vont écrire toute une liste de titres et donc du coup, sous-jacent donc de vidéos et moi, ensuite, je valide ou alors je restructure avec eux si besoin. »

Ce système permet d’avoir constamment entre 10 et 20 titres validés d’avance. Les rédacteurs ont alors une réserve d’idées dans laquelle piocher, ce qui leur donne une grande autonomie. « Après, je leur dis démerdez-vous. Vous écrivez ça quand vous voulez », explique Chris.

Déléguer la chaîne YouTube : le passage de créateur solo à chef d’orchestre

Le témoignage de Chris résonne particulièrement avec Stan, qui partage son propre parcours, souvent semé d’embûches, pour déléguer la partie créative de sa chaîne Marketing Mania.

Le blocage du créateur : le syndrome du « personne ne peut le faire comme moi »

Stan confesse avoir longtemps été prisonnier de ce qu’il appelle un « syndrome ». Ayant bâti sa chaîne à partir de rien, il était convaincu que son succès reposait uniquement sur sa capacité d’écriture unique. « Je me suis dit : ‘C’est parce que j’écris super bien et que je suis super fort et que personne d’autre peut faire ce que je fais’ », raconte-t-il. Cette mentalité l’a conduit à des tentatives de délégation infructueuses : il engageait des freelances compétents, mais finissait toujours par réécrire l’intégralité de leurs scripts de A à Z, ce qui ne résolvait en rien son problème de temps.

La stratégie pour commencer à déléguer : la chaîne secondaire

Pour briser ce cycle, Stan a adopté une approche plus progressive. Il a créé une seconde chaîne, Marketing Mania Daily, comme un terrain d’expérimentation. L’enjeu était moins élevé, ce qui lui a permis de lâcher prise. « Je me dis : ‘Bah, s’ils sont un peu différents du reste ou s’ils sont pas aussi bien tout de suite et cetera, c’est pas grave, c’est du bonus’ ». Cette stratégie a permis à son nouveau collaborateur de se roder sur des formats plus courts et moins ambitieux, avant de s’attaquer progressivement aux vidéos de la chaîne principale.

Le temps de formation : un investissement nécessaire

L’un des enseignements clés de la conversation est que la délégation n’est pas une solution magique et instantanée. Stan note qu’il lui a fallu plus de six mois pour que le processus avec son premier rédacteur devienne fluide et que la qualité soit au rendez-vous. Chris confirme que ce délai n’a rien d’étonnant.

« Après, six mois, ça me fait pas peur. Enfin, ça m’étonne pas parce que du coup, avec mes rédacs, j’ai pu passer parfois 6 mois. Ça dépend en fait du niveau de d’exigence ou de de de de qualité que tu tu tu peux exiger. »

C’est un investissement initial en temps qui est essentiel pour récolter les fruits de la délégation sur le long terme.

Le workflow optimisé de la production vidéo, de l’écriture au montage

Une fois l’équipe en place et formée, le succès réside dans la mise en place d’un workflow fluide et efficace, de l’idée initiale à la publication finale.

L’écriture et la validation des scripts : rapidité et autonomie

Avec un pool de titres déjà validés, les rédacteurs travaillent sur leurs scripts. Le processus de validation de Chris est conçu pour être rapide. Pour un rédacteur expérimenté sur un format établi, la relecture est presque une formalité. « J’ouvre le script, je le lis un peu en diagonale […] et quand je dis je modifie rapidement, vraiment, ça me prend deux, trois minutes ». Il privilégie les remarques et les retours pour que le rédacteur s’améliore, plutôt que de corriger lui-même, sauf en cas d’urgence.

Le « batching » : comment tourner 6 à 8 vidéos en une seule session

L’un des gains de productivité les plus spectaculaires se situe au niveau du tournage. Fini l’époque où Chris se réveillait en catastrophe pour tourner une vidéo le matin. Aujourd’hui, il regroupe tout. « Grosso modo, une session, ça va être six, six vidéos. […] comme on est sur trois vidéos par semaine et que du coup, moi, je tourne toutes les deux semaines, bah du coup, six vidéos d’un coup. »

Cette méthode, le « batching », permet de rentabiliser le temps d’installation du matériel (environ 30 minutes) et de rester dans une dynamique de tournage. C’est exigeant, mais incroyablement efficace. « Je te dis à la fin, je suis un peu déchiré, mais c’est pas grave. Après, je me dis : ‘OK, j’ai tout compacté là-dedans, ensuite entre guillemets, j’en suis débarrassé quoi.’ »

Le processus de montage et de feedback

Le processus de montage suit une logique similaire d’efficacité et d’autonomie. Le monteur réalise une première version (V1). Chris, souvent accompagné du rédacteur du script, visionne la vidéo et donne ses retours, soit via un Google Sheet avec des points à corriger, soit en direct. L’objectif est clair : « Il faut pas qu’il y ait de V3 », explique Stan. Le monteur intègre les corrections pour une V2 finale. Ce système simple et éprouvé évite les allers-retours interminables. Pour faciliter les retours à distance, Stan recommande l’utilisation de Vimeo, qui permet de laisser des commentaires directement à des moments précis de la vidéo, un outil qui a « changé le game » pour son équipe.

Bâtir une équipe autonome pour scaler sa chaîne YouTube sur le long terme

Le véritable objectif derrière tous ces process est de construire un système qui peut fonctionner et grandir avec une implication minimale du créateur sur les tâches opérationnelles.

L’importance des process et de la formation interne

Un point crucial abordé est l’effet de levier créé par l’équipe elle-même. Quand un nouveau monteur arrive, ce n’est plus à Chris de le former de A à Z. « Si c’est des nouveaux monteurs, il y a un autre monteur plus expérimenté qui va checker et après, moi, je ferai la validation finale. » La connaissance se transmet au sein de l’équipe.

Stan partage une expérience similaire : « La première personne que j’ai recruté […] j’ai passé probablement deux mois à le former. […] Mais c’est un truc que j’ai jamais eu à refaire. » Une fois les processus documentés par cette première recrue, la formation des suivantes devient exponentiellement plus simple. Plus l’équipe grandit, plus il devient facile d’intégrer de nouvelles personnes.

Définir des objectifs clairs sans micro-manager

Comment s’assurer que le travail est fait sans être constamment derrière son équipe ? Pour Chris, la clé est la confiance et l’autonomie. Il ne fixe pas de deadlines strictes pour chaque script individuel. Le rythme est donné par l’objectif global de la chaîne : sortir trois vidéos par semaine. « Je leur dis pas grand-chose, en fait, du coup. J’aime pas trop materner ou du coup, gronder ou ce genre de choses. » La performance est évaluée sur la durée, notamment pendant la période d’essai, mais au quotidien, l’équipe s’auto-organise pour atteindre les objectifs.

Avoir une vision à long terme : le calendrier de publication

Cette organisation permet d’avoir une grande visibilité sur l’avenir. La chaîne Poisson Fécond a un calendrier de publication planifié un à deux mois à l’avance. Cette planification apporte de la sérénité et permet d’anticiper, tout en laissant à Chris la liberté de se concentrer sur de nouveaux projets, sachant que la machine de production de contenu tourne de manière quasi autonome. Il avoue même : « D’ailleurs, quand les vidéos sortent, je sais même pas qu’elles sont publiées. Elles sortent, quoi. » C’est la marque d’une délégation réussie.

Foire aux questions (FAQ)

Comment trouver un bon titre de vidéo YouTube ?

Pour trouver un bon titre, il faut se concentrer sur une idée qui suscite la curiosité en utilisant des biais cognitifs (chiffres, négativité, supériorité) et en créant une ‘rupture de pattern’, c’est-à-dire une association surprenante entre un sujet connu et un concept inattendu. Le titre doit primer sur le contenu et être défini avant l’écriture du script.

Chris de Poisson Fécond : « Le plus important, c’est d’avoir un titre qui marche et les titres qui marchent, ça va se baser le plus souvent en fait, sur des sortes de biais humains. »

Faut-il écrire le titre avant ou après le script de la vidéo ?

Il est crucial d’écrire et de valider le titre avant de commencer la rédaction du script. Un titre fort sert de fil conducteur et de promesse au spectateur. Le script n’a alors plus qu’à suivre cette ligne directrice pour répondre aux attentes créées par le titre, ce qui garantit la cohérence et l’efficacité de la vidéo.

Chris de Poisson Fécond : « Arrêtez de penser à votre putain de vidéo avant d’avoir réalisé votre votre titre. Ça paraît contre-intuitif, paradoxal, mais en vrai, c’est plus comme ça que les choses peuvent bien fonctionner. »

Combien de personnes faut-il pour gérer une chaîne YouTube à succès ?

Pour produire trois vidéos par semaine, la chaîne Poisson Fécond emploie une équipe d’environ 10 personnes, incluant 4 rédacteurs, 3 monteurs, une illustratrice, un commercial et une assistante. La taille de l’équipe dépend du rythme de publication et de la complexité des vidéos.

Stan Leloup : « Tu es sur quatre rédacteurs et tu es sur combien de monteurs ? » Chris : « On a trois monteurs plus une stagiaire monteuse. »

Comment déléguer l’écriture des scripts YouTube sans perdre en qualité ?

La clé est d’accepter un temps de formation initial qui peut durer jusqu’à six mois. Il est conseillé de commencer par des projets moins ambitieux (comme sur une chaîne secondaire) pour roder le rédacteur. Ensuite, il faut fournir des retours constructifs plutôt que de réécrire soi-même, afin qu’il intègre le style et les exigences de la chaîne.

Stan Leloup : « Ça m’a pris plus de six mois pour vraiment débugger le truc avec cette personne et d’avoir une bonne qualité. » Chris : « Après, six mois, ça m’étonne pas parce que du coup, avec mes rédacs, j’ai pu passer parfois 6 mois. »

Est-ce long de former un rédacteur pour sa chaîne YouTube ?

Oui, former un rédacteur peut prendre plusieurs mois, parfois jusqu’à six mois, pour qu’il atteigne le niveau d’exigence et d’autonomie souhaité. C’est un investissement en temps nécessaire qui est ensuite rentabilisé par la capacité à produire plus de contenu de manière régulière.

Chris de Poisson Fécond : « Ça dépend en fait du niveau de d’exigence ou de de de de qualité que tu tu tu peux exiger dedans. […] Parfois, ça pouvait prendre plus de ça dépend. »

Qu’est-ce que le ‘batching’ et comment tourner plusieurs vidéos en une journée ?

Le ‘batching’ consiste à regrouper des tâches similaires pour les effectuer en une seule session. Pour le tournage, cela signifie filmer plusieurs vidéos à la suite. Cela permet de rentabiliser le temps d’installation du matériel et de rester dans une bonne énergie de tournage. Chris tourne ainsi 6 à 8 vidéos toutes les deux semaines.

Chris de Poisson Fécond : « Grosso modo, une session, ça va être six, six vidéos. […] Et si je suis d’attaque, alors, ça dépend en fait, du coup, si on commence pas trop tard, je peux en tourner sept, huit. »

Comment faire des retours efficaces à son monteur vidéo ?

Pour être efficace, il faut un processus clair, souvent limité à une seule phase de retours (une V1 mène à une V2 finale). Les retours doivent être précis. Des outils comme Vimeo, qui permettent de commenter directement sur la timeline de la vidéo, sont très utiles pour la clarté et la rapidité, surtout à distance.

Stan Leloup : « Moi, moi, mon but avec les gens, c’est de te dire je fais toujours un retour. Donc il y a il y a une V1 et il y a une V2, mais il faut pas qu’il y ait de V3. »

Comment rendre son équipe YouTube autonome ?

L’autonomie passe par la mise en place de systèmes qui réduisent la dépendance au créateur. Il faut créer un ‘pool’ d’idées de vidéos validées à l’avance pour que l’équipe puisse travailler sans attendre de validation. Il est aussi essentiel que les membres plus expérimentés de l’équipe participent à la formation des nouveaux arrivants.

Chris de Poisson Fécond : « J’essaie que mon équipe soit le plus autonome possible. Ça m’énerve moi, du coup, de revenir chez derrière eux ou alors, du coup, les materner et tout, je perds patience. »


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