Logo de l'épisode Réussir avec Facebook Ads sans connaissances : L'ascension d'Emily’s Pillow du podcast Le Rendez-vous Marketing

Réussir avec Facebook Ads sans connaissances : L’ascension d’Emily’s Pillow

Épisode diffusé le 7 mars 2024 par Danilo Duchesnes

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Comment j’ai lancé ma marque e-commerce avec 0€ et scalé à 1000€/jour de pub en 4 mois

L’envie d’entreprendre, c’est une flamme. Une idée qui crépite, qui vous empêche de dormir, qui vous pousse à imaginer un ‘et si ?’. Pour moi, cet ‘et si’ a mis près de dix ans à se transformer en réalité. Dix ans entre la découverte d’un produit qui a changé mon quotidien et le courage de me lancer dans le grand bain de l’e-commerce. Beaucoup pensent qu’il faut un capital de départ conséquent, un plan d’affaires en béton armé et une expertise marketing pointue pour réussir. Je suis la preuve vivante que la passion, une bonne idée et une dose d’audace peuvent suffire. En mars 2020, avec un site Shopify monté en une semaine et quasiment aucun budget, j’ai lancé Emily’s Pillow. L’idée n’était pas de révolutionner le monde, mais de partager une solution qui avait fonctionné pour moi : la taie d’oreiller en soie.

Ce qui a suivi dépasse tout ce que j’aurais pu imaginer. Des premières commandes qui tombent grâce à quelques dizaines d’euros sur Facebook Ads, à la gestion d’une logistique familiale dans la chambre de ma sœur, jusqu’à passer la barre symbolique des 1000€ de budget publicitaire par jour en quelques mois seulement. Ce parcours n’a pas été un long fleuve tranquille. Il a été marqué par le doute, notamment avec l’arrivée du Covid qui a failli tout arrêter, mais aussi par des apprentissages incroyables. J’ai dû apprendre sur le tas, comprendre des concepts comme le ROAS alors que je supprimais des publicités rentables par pure ignorance, et surtout, j’ai dû apprendre à me structurer pour ne pas me laisser déborder par la croissance.

Dans cet article, je vais vous partager mon histoire, sans filtre. Pas la version édulcorée d’un succès fulgurant, mais la réalité du terrain. Comment je suis passée d’une idée personnelle à un produit viable, comment j’ai utilisé Facebook Ads comme un véritable accélérateur sans y connaître grand-chose, et comment j’ai progressivement bâti les fondations d’une marque qui me ressemble. Si vous rêvez de lancer votre marque e-commerce mais que le manque de moyens ou de connaissances vous freine, mon parcours vous montrera qu’il est possible de commencer petit, de tester, d’apprendre et de grandir, une étape à la fois.

De l’idée au lancement : la naissance d’une marque née d’un besoin personnel

Toute aventure entrepreneuriale commence par une étincelle. Pour Emily’s Pillow, cette étincelle n’est pas venue d’une étude de marché complexe ou d’une analyse des tendances, mais d’une expérience très personnelle, presque intime. C’est dans la résolution de mon propre problème que j’ai trouvé, sans le savoir, les fondations de ma future entreprise. Cette origine authentique a été, et reste aujourd’hui, le cœur de ma stratégie et de mon discours.

La genèse d’une idée : quand une solution personnelle devient un projet

Il y a une dizaine d’années, j’ai traversé une période compliquée avec une importante chute de cheveux. Comme beaucoup dans cette situation, j’ai cherché des solutions partout. C’est au cours de mes recherches que j’ai découvert les bienfaits de la taie d’oreiller en soie. Intriguée, j’en ai commandé une à l’étranger, car l’offre en France était quasi inexistante. Le résultat a été bluffant. Dès les premières nuits, j’ai ressenti une différence : le confort, bien sûr, mais surtout l’effet sur mes cheveux et ma peau. Comme je le raconte souvent :

‘mes cheveux en effet, il y a eu vraiment des bienfaits sur mes cheveux, la peau tirait moins. donc j’étais vraiment satisfaite de ce produit et j’en parlais à toutes mes copines.’

Pendant des années, ce produit est resté mon secret de beauté, un conseil que je partageais avec enthousiasme. Puis, l’envie d’entreprendre a grandi en moi. Je savais que je voulais me lancer en e-commerce pour la liberté que cela offrait. Mais la question cruciale restait : quel produit vendre ? Après avoir exploré plusieurs pistes, dont une idée de meubles en kit qui s’est avérée un cauchemar logistique, l’évidence m’est apparue. Cette taie d’oreiller que j’utilisais et que j’adorais depuis dix ans. Le déclic a été de me dire :

‘ça fait 10 ans que tu en utilises une, tu adores ce produit, et ben teste et apporte un nouveau discours autour de ce produit qui est vraiment le discours autour du bien-être et de la beauté.’

J’étais ma première cliente, et c’est la force la plus puissante pour un entrepreneur. Je n’avais pas besoin de ‘vendre’, juste de partager mon expérience.

Le test du marché : un lancement audacieux avec quasi zéro euro

Avec cette conviction, je me suis lancée. Mais je n’avais pas de capital. L’idée d’investir des milliers d’euros dans un stock sans savoir si le produit allait plaire était terrifiante et tout simplement impossible. J’ai donc adopté une approche pragmatique et agile. J’ai créé mon site sur Shopify ‘en une semaine’, un site ‘très très rudimentaire’ à l’époque. L’objectif n’était pas la perfection, mais la vitesse. J’ai fait des shootings photo avec mes amies basketteuses pour avoir des visuels authentiques et j’ai trouvé mes fournisseurs en amont.

La décision la plus cruciale a été de ne pas acheter de stock au départ. J’ai choisi de tester le marché en vendant les produits avant de les acheter. Certains appelleraient ça du dropshipping, mais pour moi, c’était une simple phase de validation.

‘j’ai pas fait du stock de suite parce que j’avais aussi très peu de budget de côté. Donc je me suis vraiment lancé avec quasi zéro.’

Mon plan était simple : si les commandes arrivaient, j’utiliserais le cash généré pour passer ma première commande de stock. C’était un pari, mais un pari calculé. Je ne risquais que mon temps et quelques frais de mise en place. Cette approche m’a permis de valider mon ‘product market fit’ en quelques jours à peine, avec de l’argent réel de clients, la seule preuve de validation qui compte vraiment.

La puissance de Facebook Ads : mon premier et unique levier d’acquisition

Une fois le site en ligne et le concept validé dans ma tête, il fallait affronter la question la plus intimidante pour tout nouvel e-commerçant : comment attirer des clients ? Contrairement à la croyance populaire qui veut qu’on bâtisse une communauté avant de vendre, j’ai pris le chemin inverse. J’ai misé toutes mes cartes sur la publicité payante, et plus précisément sur Facebook Ads. C’était un territoire inconnu, mais je sentais que c’était le moyen le plus direct de savoir si mon produit pouvait trouver son public.

Premiers pas sur Meta : la simplicité comme clé du succès initial

Début mars 2020, je lance mes premières campagnes. Mes connaissances étaient minimes, issues d’une ‘petite formation pour avoir le minimum’. Mon budget était tout aussi modeste : environ 50€ par jour. Je n’avais aucune notion de retargeting, d’audiences froides ou chaudes. Ma stratégie était d’une simplicité désarmante : je ciblais très large, en me concentrant sur le discours ‘bien-être et beauté’ que j’avais défini. Et contre toute attente, ça a fonctionné.

‘je lance et puis là première commande, deuxième commande et en moyenne j’avais trois quatre commandes par jour avec un budget assez assez réduit’.

Cette phase initiale a été un apprentissage accéléré, notamment sur les métriques de performance. Avec le recul, je souris de ma propre naïveté. Je me souviens très bien de ma réaction face aux chiffres :

‘quand j’avais presque quatre de ROS, je supprimais la pub. celle-là elle marche pas, quête de ROS, c’est pas bon. alors qu’aujourd’hui, on sait qu’à 4 de ROS en fait, on est tous ultra content.’

Cette anecdote illustre parfaitement mon état d’esprit de l’époque. Je ne cherchais pas la performance optimisée, mais des signaux forts. Un ROAS de 6 ou 7 était pour moi le signe que j’avais touché une corde sensible. C’est cette exigence, bien qu’issue d’une méconnaissance, qui m’a poussée à trouver très vite des créas et des messages qui résonnaient vraiment avec mon audience.

Scaler de 50€ à 1000€ par jour : dépasser la barrière psychologique

Les premières semaines ont été une succession de hauts et de bas, notamment avec l’arrivée du Covid qui a gelé les commandes pendant deux semaines, me faisant presque tout abandonner. Mais après avoir relancé, les ventes sont reparties ‘comme jamais’. Le confinement a paradoxalement créé un contexte favorable. Face à cette traction, j’ai progressivement augmenté les budgets, mais je me suis heurtée à un plafond de verre, une barrière psychologique. J’étais montée jusqu’à un certain point, mais je n’osais pas aller plus loin. C’est à ce moment-là que j’ai compris les limites de l’improvisation.

La décision de faire appel à un professionnel a été un véritable tournant.

‘ce qui a été un peu un game changer, c’est quand en fait, j’ai fait appel à un pro sur les publicités.’

Ce freelance a immédiatement vu le potentiel et m’a poussée à sortir de ma zone de confort. Il m’a dit : ‘on va tripler, quadrupler tes budgets’. Lui confier les rênes m’a permis de dépasser cette peur de dépenser des sommes importantes. En l’espace d’environ quatre mois, nous sommes passés de 50€ à 1000€ par jour. Certes, le ROAS a baissé, se stabilisant entre 3 et 4, mais le volume d’affaires a explosé. C’était la démonstration que pour grandir, il faut accepter d’investir et parfois de faire confiance à une expertise extérieure pour franchir des paliers que l’on n’atteindrait pas seul.

Structurer pour grandir : bâtir les fondations au-delà de la publicité

L’afflux de commandes généré par la publicité est une excellente nouvelle, mais il apporte son lot de défis. Très vite, j’ai compris que le succès en e-commerce ne reposait pas uniquement sur une bonne stratégie d’acquisition. Si l’opérationnel ne suit pas, le plus beau des succès marketing peut se transformer en cauchemar logistique et en clients mécontents. Les quatre premiers mois n’ont donc pas seulement été consacrés à scaler les publicités, mais surtout à construire les fondations de l’entreprise pour pouvoir supporter cette croissance rapide et la rendre durable.

De la chambre d’amis au logisticien professionnel : l’enjeu crucial de la logistique

Au début, quand les premières commandes sont arrivées et que j’ai investi dans mon premier stock, la logistique était une affaire de famille. On était confinés chez mes parents, et la situation était assez cocasse.

‘On a pris la chambre de ma sœur, on a mis des vieilles caisses à vin dedans et toute la famille s’est mise à la logistique.’

C’était une période incroyable, avec les camions UPS qui débarquaient et les voisins qui se demandaient ce qui se passait. En termes de coût, c’était imbattable. Mais je savais que ce n’était pas une solution pérenne.

Le temps que je passais à gérer les extractions Excel et à préparer les colis était du temps que je ne consacrais pas au développement de la marque. La première grande étape de structuration a donc été de trouver un logisticien externe. Ce n’est pas une décision à prendre à la légère, car on confie une partie essentielle de l’expérience client à un partenaire. J’ai eu la chance d’en trouver un qui a été ‘un bon propulseur’ pour mon business. Externaliser la logistique m’a libérée d’une charge mentale et opérationnelle énorme, me permettant de me concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.

Bâtir une équipe et des process : les piliers de la croissance

La logistique n’était que la première pièce du puzzle. Pour vraiment me libérer et piloter l’entreprise, je devais déléguer d’autres fonctions clés. Le service après-vente (SAV), la gestion des approvisionnements, le suivi financier… toutes ces tâches devenaient de plus en plus chronophages. Suivre les stocks, anticiper les commandes auprès de mon fournisseur en Asie, gérer les aléas de livraison, c’est un travail à temps plein.

‘il faut vraiment piloter ça de très près, structurer l’aspect financier.’

J’ai donc commencé à m’entourer, principalement de freelances. J’ai eu la chance de trouver très tôt deux collaboratrices exceptionnelles à Madagascar, qui m’accompagnent encore aujourd’hui sur l’approvisionnement, le développement produit et le SAV. Construire cette équipe, même à distance, a été fondamental. Cela m’a permis de mettre en place des process clairs et de ne plus être le goulot d’étranglement de ma propre entreprise. Chaque nouvelle personne qui rejoint l’aventure permet à la marque de se professionnaliser et de grandir plus sereinement.

Développer l’offre produit pour augmenter la valeur client

Une fois les opérations stabilisées, je me suis concentrée sur une autre question stratégique : comment augmenter la valeur de chaque client ? Au départ, je ne vendais que la taie d’oreiller. Le panier moyen était déjà correct, autour de 60€, car les clients en achetaient souvent deux. Mais je savais que je pouvais faire mieux. La soie est une matière extraordinaire, et mon fabricant proposait déjà toute une gamme de produits.

J’ai donc logiquement étendu l’offre, tout en restant fidèle à mon univers.

‘J’ai très rapidement lancé le masque de nuit en soi que je trouvais vraiment complémentaire dans l’univers du bien-être et du sommeil. Donc le masque de nuit, je l’ai lancé assez vite, les chouchous, les pyjamas, les kimonos.’

Chaque nouveau produit était une brique supplémentaire dans l’écosystème Emily’s Pillow. Cette stratégie, combinée à des techniques de cross-sell et d’upsell sur le site, a eu un impact direct et massif sur la rentabilité. En trois ans, le panier moyen est passé de 60€ à une fourchette entre 90€ et 110€. C’est la preuve qu’une bonne acquisition doit être soutenue par une offre produit intelligente pour maximiser la rentabilité.

L’évolution de la marque : incarner son histoire et s’adapter au marché

Les premiers mois d’une entreprise sont souvent une course effrénée à la survie et à la croissance. Mais une fois les fondations opérationnelles posées, une autre dimension, plus subtile mais tout aussi cruciale, doit être travaillée : l’âme de la marque. Au-delà du produit et de la publicité, qu’est-ce qui fait qu’un client choisit Emily’s Pillow et y reste fidèle ? La réponse se trouve dans l’histoire, l’identité et la capacité à s’adapter à un environnement en constante évolution.

Du logo Canva à une identité de marque professionnelle

Au tout début, mon branding était à l’image de mon lancement : fait maison et fonctionnel.

‘mon logo, je l’avais fait sur un Canva tout simple et c’est vrai que ça ça se voyait que c’était amateur.’

Cela a suffi pour démarrer et valider le produit, mais pour construire une marque sur le long terme, il fallait plus. J’ai donc investi dans la professionnalisation de mon image de marque. J’ai fait appel à des professionnels pour créer un logo, une palette de couleurs, une charte graphique cohérente.

Cette étape a apporté ‘une autre dimension à la marque’. Ce n’était plus seulement le projet de Lore, mais une entité à part entière, avec sa propre personnalité visuelle. Cela renforce la confiance, augmente la valeur perçue et permet de se différencier dans un marché de plus en plus concurrentiel. C’était un investissement nécessaire pour passer du statut de ‘petit projet e-commerce’ à celui de ‘marque établie’.

L’incarnation : comment mon histoire est devenue mon meilleur atout marketing

Parallèlement au travail sur l’identité visuelle, j’ai opéré un changement majeur dans ma communication. La première année, je me cachais derrière la marque, utilisant le ‘on’ impersonnel. J’avais cette pudeur, cette peur de me mettre en avant. Puis, j’ai eu une prise de conscience.

‘Je crois qu’aujourd’hui quand les gens achètent chez des DNB, ils achètent avant tout des histoires et des personnes.’

À partir de la deuxième année, j’ai commencé à raconter mon histoire, à expliquer pourquoi j’avais créé cette marque. Je suis passée au ‘je’, j’ai partagé des photos de moi sur Instagram, j’ai réécrit la page ‘Qui sommes-nous’ pour y mettre mon parcours. Ce changement a tout changé. Les clients ne voyaient plus seulement un produit, mais la personne derrière, sa passion, son authenticité. Le fait que j’aie été ma ‘première cliente’ est devenu un argument puissant, créant un lien de confiance et de proximité. Incarner sa marque, c’est lui donner une âme, et c’est ce qui, je pense, fidélise la clientèle bien plus qu’une simple promotion.

S’adapter à un marché changeant : de Meta-dépendant à multi-canal

Le monde du digital évolue à une vitesse folle. Ce qui fonctionnait en 2020 n’est plus forcément la meilleure stratégie aujourd’hui. Ma dépendance initiale à Facebook Ads, bien qu’elle ait été le moteur de mon lancement, représentait un risque. J’ai donc dû diversifier mes leviers d’acquisition. J’ai intégré Google Ads, bien que tardivement. C’est l’un de mes regrets.

‘si j’avais lancé Google avant, je pense que ça aurait été bénéfique pour la marque et ça aurait très bien marché.’

Aujourd’hui, la tendance s’est même inversée, et Google, notamment avec Performance Max, représente une part plus importante de mon budget publicitaire que Meta.

Sur Meta, mon approche a aussi radicalement changé. Fini les structures de campagnes complexes. Confrontée au manque de temps et à la nécessité de simplifier, je me suis tournée vers les outils d’automatisation.

‘ce que je fais en fait, j’ai plus qu’une campagne Advantage plus en gros.’

Cela me permet de garder un pied sur la plateforme sans y passer des heures. Cette évolution montre qu’il faut constamment s’adapter, tester de nouveaux canaux, et simplifier ses process pour rester agile et performant en tant que dirigeant d’e-commerce qui doit être sur tous les fronts.

Conclusion : les leçons d’un lancement réussi contre toute attente

Le parcours d’Emily’s Pillow, de sa naissance dans une chambre d’amis à une marque structurée avec une équipe de huit personnes, est la somme de nombreuses petites décisions, d’essais, d’erreurs et d’ajustements. En regardant en arrière, plusieurs leçons fondamentales émergent. La première, et peut-être la plus importante, est qu’il est possible de se lancer avec très peu. L’approche consistant à tester le marché avant d’investir massivement m’a non seulement permis de démarrer sans capital, mais m’a aussi forcée à me concentrer sur l’essentiel : un produit qui répond à un vrai besoin et un message clair.

La deuxième leçon est la puissance de l’action imparfaite. Mon premier site était rudimentaire, mon premier logo fait sur Canva, et mes premières campagnes publicitaires gérées avec une connaissance basique. Si j’avais attendu la perfection, je ne me serais jamais lancée. La vitesse d’exécution et la capacité à apprendre en faisant ont été bien plus précieuses que n’importe quel plan théorique. Enfin, la troisième leçon est l’importance de l’humain. Que ce soit ma famille m’aidant pour la logistique, les freelances qui m’ont permis de scaler, ou moi-même en partageant mon histoire, c’est l’humain qui a donné son âme à la marque et créé une connexion durable avec nos clients.

Mon aventure prouve que le bootstrapping n’est pas seulement une contrainte financière, mais une véritable philosophie qui pousse à l’ingéniosité et à la rentabilité. Aujourd’hui, le défi n’est plus de lancer, mais de continuer à grandir dans un environnement plus compétitif. Cela passe par la diversification, la fidélisation et une attention constante portée à notre communauté. Pour tous ceux qui hésitent, qui pensent ne pas avoir les ressources, j’espère que mon histoire vous inspirera à faire ce premier pas. Car la plus grande barrière n’est souvent pas le budget, mais la peur de se lancer.

FAQ : Vos questions sur le lancement d’Emily’s Pillow

Est-il vraiment possible de lancer une marque e-commerce sans budget ?

Oui, absolument. Mon expérience le prouve. La clé est de minimiser les risques et les dépenses initiales. Au lieu d’investir des milliers d’euros dans un stock, j’ai préféré tester le marché en vendant d’abord le produit. J’ai créé un site simple sur Shopify moi-même et utilisé les premières commandes pour financer mon premier achat de stock. Cette méthode, souvent appelée bootstrapping, vous force à être créatif et à valider votre idée avec l’argent des clients, pas le vôtre. C’est la meilleure preuve que votre produit a un potentiel commercial réel.

‘j’ai pas fait du stock de suite parce que j’avais aussi très peu de budget de côté. Donc je me suis vraiment lancé avec quasi zéro. Et en fait, je me suis dit bah tu vas pas t’acheter 5000 € de stock parce que c’était le minimum de commande. donc bah fait quelques commandes et si ça prend en fait très rapidement avec le cash que tu vas avoir, tu vas acheter ce stock.’

Comment avez-vous validé votre idée de produit avant d’investir ?

La validation est venue directement du marché, et non d’une étude théorique. Ma stratégie a été d’utiliser la publicité Facebook comme un outil de test grandeur nature. J’ai lancé des campagnes avec un petit budget journalier pour voir s’il y avait un intérêt. Les premières commandes sont arrivées très vite, en quelques jours seulement. C’était le signal que j’attendais. Le fait que des inconnus soient prêts à payer pour mon produit était la validation ultime. C’est une approche beaucoup plus concrète que de demander l’avis de ses proches.

‘je lance mes pubs début mars et ça marche. en lançant mes pubs en fait, je m’étais formé avec une petite formation pour avoir le minimum et donc je lance et puis là première commande, deuxième commande et en moyenne j’avais trois quatre commandes par jour avec un budget assez assez réduit’.

Quelle a été votre toute première stratégie sur Facebook Ads pour obtenir des ventes ?

Ma première stratégie était d’une simplicité extrême, car je n’avais que très peu de connaissances techniques. J’ai créé des campagnes avec un objectif de conversion, en utilisant des visuels authentiques que j’avais réalisés avec des amies. Le plus important était le message. Je ne vendais pas une taie d’oreiller, mais une solution pour avoir de plus beaux cheveux et une plus belle peau, un rituel de bien-être. J’ai ciblé très largement, sans m’attarder sur des audiences complexes. Cette approche directe et centrée sur les bénéfices a tout de suite fonctionné.

‘j’étais à peut-être 50 € par jour. à ce moment-là, je ne savais pas tout ce qui était acquisition donc audience froide, audience chaude. donc moi je je faisais très large. Et ça a bien ça ça a même très bien marché.’

Comment avez-vous géré la logistique au tout début de votre e-commerce ?

Au commencement, la logistique était une véritable ‘entreprise familiale’. Nous étions confinés, et j’ai réquisitionné la chambre de ma sœur pour en faire notre centre de préparation de commandes. On utilisait de vieilles caisses à vin comme étagères pour trier les produits par couleur et par taille. Toute la famille mettait la main à la pâte pour emballer les commandes. C’était une solution très économique et flexible pour démarrer, mais je savais qu’elle ne serait pas tenable sur le long terme. Dès que possible, j’ai cherché et trouvé un logisticien professionnel pour pouvoir me concentrer sur le développement de la marque.

‘On a pris la chambre de ma sœur, on a mis des vieilles caisses à vin dedans et toute la famille s’est mise à la logistique. […] on faisait l’extract Excel avec les les logiciels qui permettent de faire la logistique sur Shopify nous-même. Et et c’est comme ça que c’est c’est parti.’

Pourquoi est-il important de raconter son histoire personnelle en tant que fondateur ?

Raconter son histoire personnelle est essentiel pour une DNVB car cela crée une connexion émotionnelle et différencie la marque. Les clients n’achètent pas seulement un produit, ils adhèrent à une histoire, à des valeurs, à une personne. J’ai créé Emily’s Pillow parce que j’étais ma première cliente, j’avais un vrai besoin. Le partager rend la marque authentique et crédible. Au début, je me cachais derrière un ‘on’ impersonnel, mais quand j’ai commencé à dire ‘je’ et à raconter mon parcours, j’ai senti que la relation avec mes clients devenait plus forte et plus fidèle.

‘je crois qu’aujourd’hui quand les gens achètent chez des DNB, ils achètent avant tout des histoires et des personnes. […] je l’ai toujours dit, j’ai été ma première cliente et c’est pour ça que j’ai lancé mon produit. donc je crois que c’est parler aussi de cette expérience à mes clients.’

Comment avez-vous fait pour augmenter le panier moyen de 60€ à plus de 90€ ?

L’augmentation du panier moyen a été une étape stratégique clé. Plutôt que de rester sur un mono-produit, j’ai capitalisé sur la qualité de la soie pour développer une gamme complète autour du bien-être et du sommeil. J’ai rapidement ajouté des produits complémentaires comme le masque de nuit, les chouchous, puis les pyjamas et kimonos. Mon fabricant avait déjà une palette de produits que je pouvais personnaliser. En proposant un univers cohérent, les clients ont naturellement acheté plus d’articles par commande, ce qui a fait passer le panier moyen de 60€ à une fourchette entre 90€ et 110€.

‘J’ai très rapidement lancé le masque de nuit en soi que je trouvais vraiment complémentaire dans l’univers de la du bien-être et du sommeil. […] j’ai décliné tout un tas de produits en soi mais toujours avec cette vision autour du bien-être et du sommeil.’

Quelle est votre approche actuelle des publicités Meta (Facebook Ads) ?

Mon approche a beaucoup évolué. Après être passée par des freelances et des agences, j’ai temporairement repris la gestion pour simplifier au maximum. Gérer une marque demande énormément de temps, et je ne peux plus me permettre de passer des heures à optimiser des campagnes complexes. J’utilise principalement une seule campagne Advantage+, qui est l’outil d’automatisation de Meta. Cela me permet de faire de l’acquisition et du retargeting de manière très simple et efficace. C’est une solution pragmatique pour une fondatrice qui doit jongler avec de multiples responsabilités.

‘ce que je fais en fait, j’ai plus qu’une campagne Advantage plus en gros. […] pour en gros tout simplifier parce que faire la créa, c’est ce qui prend vraiment […] le plus de temps. […] je peux pas me prendre la tête à me dire il faut qu’il y ait six visuel différents toutes les deux semaines’.

Quels sont les avantages de s’autofinancer (bootstrapping) au début ?

L’autofinancement, même s’il peut paraître contraignant, est en réalité une force. Ne pas avoir beaucoup de budget au départ vous oblige à prendre des décisions très réfléchies et à vous concentrer sur la rentabilité dès le premier jour. Chaque euro dépensé doit être justifié. Cela pousse à l’ingéniosité, à trouver des solutions créatives et à tester le marché de manière agile sans prendre de risques financiers démesurés. Je pense que si j’avais eu un gros budget, j’aurais peut-être fait des erreurs plus coûteuses. Le bootstrapping a été mon meilleur garde-fou.

‘je pense aussi qu’il y a quelque chose quand on entreprend qui est pas mal en fait, c’est de pas avoir beaucoup de budget. Et là au moins, bah ça fait poser les les vraiment les bonnes questions et là où on met le budget.’


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