Introduction : L’art de la guerre publicitaire se gagne un test à la fois
Dans le monde du marketing digital, une vérité demeure : ce qui fonctionnait hier est peut-être déjà obsolète aujourd’hui. Face à des algorithmes de plus en plus complexes et des coûts d’acquisition qui grimpent, beaucoup d’annonceurs se sentent démunis, coincés dans une routine de gestion de campagnes qui ne produit plus les mêmes résultats. On applique les ‘bonnes pratiques’ sans trop savoir pourquoi, on observe les chiffres monter et descendre avec une forme d’impuissance, en espérant que la machine nous soit favorable. Mais si la clé n’était pas de subir l’algorithme, mais de le nourrir ? Si, au lieu d’espérer un miracle, on provoquait la chance par une expérimentation rigoureuse et créative ? C’est tout l’enjeu de notre discussion aujourd’hui.
Je suis Danilo Dujenne, et sur le ‘Rendez-vous Marketing’, ma mission est de décortiquer les stratégies qui fonctionnent réellement sur le terrain. Loin des théories abstraites, nous allons plonger au cœur de la pratique. Pour cet épisode mensuel dédié à nos expérimentations à l’agence DHS Digital, j’ai le plaisir d’accueillir Cassandra Barrale, notre performance manager. Elle a passé les dernières semaines les mains dans le cambouis, à mettre en place des tests audacieux pour nos clients, aussi bien sur Facebook Ads que sur Google Ads. Son travail illustre parfaitement cette philosophie : ne jamais se reposer sur ses lauriers et toujours chercher à comprendre le ‘pourquoi’ derrière les chiffres.
Ensemble, nous allons analyser trois cas pratiques qui répondent à des problématiques que vous rencontrez certainement : comment tester une multitude de publicités sans y passer des jours ? Comment forcer Google à mettre en avant vos produits en solde quand son algorithme en a décidé autrement ? Et comment utiliser les formats les plus immersifs de Facebook quand la technique semble vous en empêcher ? Comme Cassandra va nous le montrer, il y a toujours une solution. Préparez-vous à découvrir des méthodes concrètes pour transformer vos campagnes, non pas en révolutionnant tout, mais en appliquant des tests intelligents qui vous donneront un avantage décisif.
Test n°1 : Le Dynamic Creative, votre laboratoire de test à grande vitesse sur Facebook
Le Dynamic Creative, ou contenu publicitaire dynamique, est souvent perçu par les annonceurs comme un outil de scaling. L’idée reçue est la suivante : une fois que vous avez identifié vos images, vidéos et textes gagnants, vous les injectez dans une campagne dynamique et laissez Facebook trouver les meilleures combinaisons pour toucher votre audience à grande échelle. C’est une utilisation valable, mais terriblement réductrice. Et si on inversait la logique ? Et si le Dynamic Creative devenait notre principal outil, non pas de diffusion, mais de découverte ? C’est précisément l’approche que Cassandra a adoptée pour un de nos clients dans le secteur de la génération de prospects, et les leçons que nous en avons tirées vont bien au-delà d’une simple baisse du coût par lead.
Le contexte : quand tester devient trop complexe et chronophage
Imaginez la situation. Vous travaillez pour un client spécialisé dans la vente de véhicules d’occasion. Le marché est compétitif, et vous avez une multitude d’idées à tester. D’un côté, votre agence a produit une série de visuels très travaillés. De l’autre, le client vous fournit ses propres photos, plus brutes, plus ‘authentiques’. Lequel de ces styles va performer ? Ensuite, vient la question du copywriting. Faut-il un texte court et percutant, ou un texte plus long et rassurant qui détaille le processus ? Enfin, quel appel à l’action sera le plus efficace ? ‘En savoir plus’ ? ‘Nous contacter’ ? ‘Obtenir un devis’ ?
Face à ce dilemme, la méthode classique serait de créer des dizaines de publicités distinctes, une pour chaque combinaison. Comme le souligne Cassandra, l’idée était de ‘tester rapidement de nombreux nouveaux visuels mais aussi des nouveaux copies pour trouver en fait les nouveaux visuels qu’on pourrait incorporer dans nos campagnes fil rouge’. Créer manuellement 10 visuels x 5 textes x 3 CTA, cela représente 150 publicités. C’est non seulement un travail colossal, mais cela disperse aussi le budget et l’apprentissage de l’algorithme, rendant l’analyse des résultats quasi impossible. C’est là que le Dynamic Creative change la donne. Il permet de fournir tous ces ‘ingrédients’ à Facebook dans une seule et même publicité, et de le laisser opérer sa magie combinatoire. Le but n’est plus de créer la publicité parfaite du premier coup, mais de créer un environnement de test fertile pour que la meilleure combinaison puisse émerger.
La méthode : une configuration simple pour des résultats complexes
La mise en place de ce test est d’une simplicité déconcertante, ce qui en fait toute la force. Cassandra a suivi un protocole clair et efficace. D’abord, une nouvelle campagne a été créée avec un budget maîtrisé de 20 € par jour. C’est un point crucial : pas besoin de dépenser des fortunes pour obtenir des données significatives. L’objectif ici est l’apprentissage, pas le volume à tout prix. Dans l’ensemble de publicités, une seule action est déterminante : cocher la case ‘Contenu publicitaire dynamique’. Cette simple option débloque tout le potentiel du test.
Ensuite, le choix de l’audience. Pour un test de ce type, où l’on cherche à évaluer la performance intrinsèque des créatifs et des textes, il faut minimiser les variables. Une audience ‘broad’ (large) est donc idéale. Elle permet de laisser l’algorithme de Facebook trouver les personnes les plus réceptives sans le contraindre par un ciblage trop restrictif. C’est au niveau de la publicité que la magie opère. Cassandra y a injecté tous les éléments à tester :
- 10 images : ‘J’ai fait 5 créa DHS et cinq créa clients’, précise-t-elle, pour comparer directement les deux approches stylistiques.
- 5 textes publicitaires (copies) : Un mélange de textes courts et de textes longs pour répondre à la question fondamentale du client.
- 5 titres : Centrés sur des éléments de réassurance, comme la sécurité de la transaction.
- 3 Calls To Action : En plus du ‘En savoir plus’ standard, elle a ajouté ‘Nous contacter’ et ‘Obtenir un devis’.
Une fois la campagne lancée, le travail d’observation commence. Il est essentiel de savoir où regarder. Comme le rappelle Cassandra, il ne faut pas se fier uniquement au résultat global de la publicité. Facebook n’est pas une boîte noire. Dans le gestionnaire de publicités, l’outil ‘Répartition’, puis ‘Par élément de contenu dynamique’ permet de disséquer les performances de chaque image, chaque texte, chaque titre et chaque CTA. C’est ici que se cachent les pépites d’or informationnelles.
Les résultats : des apprentissages plus précieux qu’un CPA
Analysons les résultats bruts. L’objectif initial du client était d’obtenir des leads à 4 €. La campagne de test a tourné avec un CPL (Coût Par Lead) global de 6,46 €. À première vue, on pourrait conclure à un échec. Mais ce serait passer à côté de l’essentiel. Comme Cassandra l’explique, ‘la campagne n’a pas forcément mieux fait que les autres’ en termes de CPA global, mais le véritable objectif était ailleurs : identifier les futures pépites.
En plongeant dans la répartition, le tableau devient bien plus intéressant. Sur les 10 visuels testés, la majorité n’étaient pas performants. Mais trois d’entre eux se sont démarqués avec un CPL inférieur à 4 €. Ces trois visuels ont été immédiatement identifiés comme des gagnants et transférés dans les campagnes ‘fil rouge’ pour être diffusés à plus grande échelle. Sans ce test, ils auraient été noyés dans la masse.
Le learning le plus contre-intuitif est venu du copywriting. L’hypothèse de départ, partagée par l’agence et le client, était que les textes courts seraient plus efficaces. Les données ont prouvé le contraire. ‘Finalement, il s’avérait erroné parce que c’est nos copies plus longs qui ont été plus efficaces’, confie Cassandra. C’est une information capitale qui a permis de réorienter toute la stratégie de contenu. Enfin, le test des CTA a révélé une surprise de taille. Facebook a dépensé la quasi-totalité du budget sur le bouton ‘Obtenir un devis’, qui s’est avéré bien plus performant que le classique ‘En savoir plus’. Ce simple changement, appliqué ensuite à toutes les autres campagnes, a eu un impact direct sur la rentabilité globale du compte. En conclusion, cette campagne Dynamic Creative n’a pas été une campagne de performance pure, mais une ‘campagne de recherche et développement’ extrêmement rentable, fournissant des insights clairs et actionnables pour optimiser durablement l’ensemble du compte publicitaire.
Après avoir disséqué comment optimiser la phase de test créatif sur Facebook, il est naturel de se tourner vers l’autre géant de la publicité en ligne : Google. Si Facebook nous demande de tester nos hypothèses créatives, Google, avec ses campagnes comme Performance Max, nous pousse de plus en plus vers une automatisation quasi totale. Mais ‘automatisation’ ne doit pas rimer avec ‘abdication’. Le test suivant montre comment il est possible, et même crucial, de guider l’intelligence artificielle pour l’aligner sur nos objectifs business les plus importants.
Test n°2 : Dompter Google Performance Max pour les temps forts commerciaux
Les campagnes Performance Max (PMax) de Google sont la quintessence de la publicité pilotée par l’IA. La promesse est séduisante : fournissez vos produits, vos créatifs, vos audiences, et l’algorithme s’occupe de tout, diffusant vos annonces sur l’ensemble du réseau Google (Search, Shopping, Display, YouTube, etc.) pour maximiser les conversions. C’est une machine incroyablement puissante, mais elle a un défaut majeur : elle peut parfois agir comme une boîte noire, prenant des décisions qui semblent logiques pour elle, mais qui vont à l’encontre de vos priorités commerciales. C’est exactement le problème qu’a rencontré Cassandra avec un client e-commerçant durant une période cruciale : les soldes.
Le problème : quand l’algorithme PMax ignore vos produits en solde
Le scénario est un classique pour tout e-commerçant. Nous sommes en pleine période de soldes. Votre objectif est simple : liquider les stocks des produits en promotion. Vous vous attendez donc à ce que vos campagnes publicitaires mettent massivement en avant ces articles. Pourtant, en observant les résultats de la campagne Performance Max qui regroupait l’intégralité du catalogue, Cassandra a fait un constat alarmant. ‘La problématique, c’est que les produits en solde étaient moins affichés, voire pas du tout affichés en shopping’, explique-t-elle. À l’inverse, les produits non soldés, les ‘best-sellers’ habituels, continuaient de capter la majorité du budget et des impressions.
Pourquoi un tel comportement ? Pour l’algorithme de Google, la logique est implacable. Il cherche à maximiser la valeur de conversion en se basant sur l’historique de performance. Les produits les plus populaires, ceux qui ont le plus de chances de se vendre, sont donc naturellement favorisés. La notion de ‘priorité commerciale’ liée à une période de soldes lui est étrangère si on ne le guide pas. Le résultat est frustrant : votre budget publicitaire est dépensé sur des produits que vous ne souhaitez pas mettre en avant, tandis que vos offres promotionnelles restent invisibles. On se retrouve à devoir ‘faire confiance à l’algorithme’, mais cette confiance a ses limites lorsque les objectifs de la machine ne sont plus alignés avec ceux de l’entreprise. Il fallait donc trouver un moyen de forcer la main de l’IA.
La solution : segmenter pour obliger l’algorithme à se concentrer
La recommandation standard de Google est souvent de tout consolider dans une seule et même campagne PMax pour donner un maximum de données à l’algorithme. Cassandra a pris le contre-pied de cette recommandation. Sa stratégie ? Isoler pour mieux régner. ‘Pour aller contre l’algorithme, j’ai décidé de créer une nouvelle campagne de Performance Max spécifiquement pour les soldes’, détaille-t-elle. Cette nouvelle campagne ne contiendrait QUE les produits en promotion, la forçant ainsi à dépenser le budget alloué uniquement sur cette sélection.
La mise en œuvre technique est précise et cruciale pour la réussite du test :
- Création d’un label personnalisé : La première étape se déroule dans le Google Merchant Center. Cassandra a créé un ‘custom label’ (étiquette personnalisée) pour regrouper tous les produits soldés. C’est une façon de ‘taguer’ les produits pour pouvoir les cibler facilement par la suite.
- Création de la nouvelle campagne PMax ‘Soldes’ : Dans Google Ads, une nouvelle campagne PMax a été créée. Au lieu de cibler l’ensemble du flux produit, elle a été configurée pour ne cibler que les produits portant le label personnalisé ‘Soldes’ créé à l’étape précédente.
- Exclusion des produits de la campagne ‘classique’ : C’est l’étape la plus importante, celle qui évite le conflit. Les produits soldés (identifiés par le même label) ont été explicitement exclus de la campagne PMax ‘fil rouge’ initiale. Sans cette exclusion, les deux campagnes se seraient fait concurrence, et la campagne historique, plus ancienne et avec plus de données, aurait probablement gagné, rendant le test inefficace.
Cette architecture permet de créer deux silos étanches : une campagne pour les produits de fond, et une campagne dédiée à l’opération commerciale, chacune avec son propre budget et ses propres objectifs. On ne subit plus l’algorithme, on le contraint à travailler sur le périmètre qu’on lui a défini.
L’impact : un chiffre d’affaires doublé et une rentabilité explosive
Les résultats de cette segmentation n’ont pas tardé à se manifester et ont été spectaculaires. Quelques jours seulement après la mise en place, le constat était sans appel : ‘les produits en soldes sont enfin affichés dans les résultats shopping’. La visibilité des produits prioritaires a été décuplée. Mais l’impact le plus impressionnant se lit dans les chiffres de performance. En comparant les deux campagnes sur la même période, la nouvelle campagne ‘Soldes’ a surclassé l’ancienne :
- Campagne PMax ‘Soldes’ : 2 782 € dépensés pour 37 258 € de chiffre d’affaires, soit un ROAS de 13,39.
- Campagne PMax ‘Classique’ : 1 896 € dépensés pour 17 254 € de chiffre d’affaires, soit un ROAS de 9,10.
Le chiffre d’affaires généré par les produits soldés a été plus de deux fois supérieur à celui des produits classiques, pour un investissement publicitaire à peine plus élevé. La rentabilité (ROAS) a bondi de près de 50 %. Ce test est une démonstration éclatante que même avec les outils les plus automatisés, une intervention stratégique et manuelle peut faire toute la différence. La leçon est claire : il ne faut pas hésiter à créer plusieurs campagnes Performance Max pour isoler des segments de produits stratégiques, que ce soit pour des soldes, des best-sellers, ou toute autre priorité commerciale. C’est en structurant intelligemment le compte qu’on reprend le contrôle et qu’on maximise véritablement son retour sur investissement.
Ce deuxième test nous a montré comment reprendre la main sur la diffusion de nos produits. Mais que se passe-t-il lorsque le blocage n’est pas algorithmique, mais purement technique ? C’est le défi du dernier cas que nous allons aborder. Parfois, les formats publicitaires les plus engageants semblent hors de portée à cause de limitations liées à notre site ou à notre catalogue. Le test suivant est un exemple parfait de la manière dont la créativité et l’ingéniosité peuvent surmonter ces obstacles techniques.
Test n°3 : Le format Collection sans flux produit, ou l’art du bricolage stratégique
Le format publicitaire ‘Collection’ de Facebook et Instagram est l’un des plus puissants pour l’e-commerce. Il offre une expérience immersive qui combine une vidéo ou une image principale avec une grille de produits cliquables en dessous. Lorsqu’un utilisateur clique sur la publicité, il n’est pas immédiatement redirigé vers le site, mais vers une ‘Instant Experience’, une sorte de mini-boutique à chargement rapide directement dans l’application, où il peut parcourir plusieurs produits avant de décider de visiter le site. C’est un format fantastique pour la découverte et l’engagement. Mais il repose sur un prérequis technique majeur : un catalogue produit Facebook, alimenté par un flux de données (un fichier qui liste tous vos produits et leurs attributs) qui se synchronise avec votre site e-commerce. Que faire lorsque ce flux est impossible à mettre en place ? Faut-il simplement renoncer à ce format ? Cassandra nous prouve que non.
Le défi : utiliser un format e-commerce pour des produits personnalisés
Le cas d’usage était un annonceur dans le secteur de la joaillerie. Un secteur où l’esthétique et l’expérience visuelle sont primordiales, rendant le format Collection particulièrement attractif. Cependant, un obstacle de taille se présentait : ‘c’est un client qui n’avait pas forcément de flux de catalogue produit paramétré sur son compte publicitaire’. La raison était simple et légitime : l’entreprise vend des bijoux personnalisés. Il n’y a pas des centaines de références standards, mais une dizaine de modèles de base (bagues, colliers, bracelets) que le client peut ensuite personnaliser. Dans ce contexte, créer et maintenir un flux produit automatisé est complexe et n’apporte que peu de valeur ajoutée.
Face à cette contrainte, la plupart des annonceurs se seraient contentés des formats classiques : image simple, carrousel, vidéo. Mais Cassandra avait l’intuition que le format Collection pouvait apporter une réelle plus-value. L’enjeu était donc de trouver un moyen de ‘simuler’ un catalogue produit pour pouvoir construire ce type de publicité. Il s’agissait de passer outre les limitations de la plateforme en trouvant une solution manuelle et créative. C’est un excellent exemple de la philosophie qui consiste à ne pas laisser la technique dicter la stratégie, mais à adapter la technique pour servir la stratégie.
La solution : construire un catalogue produit manuellement dans l’Ad Manager
La solution trouvée par Cassandra est à la fois simple et ingénieuse. Elle a contourné le besoin d’un catalogue centralisé en utilisant une fonctionnalité méconnue de l’éditeur de publicités de Facebook. Au moment de créer la publicité au format Collection, au lieu de sélectionner un catalogue produit existant, il existe une option pour ajouter des produits manuellement. ‘C’est écrit, ajouter des produits manuellement, et là on peut choisir nous-même une image produit, un titre, un prix, une description et une URL’, explique-t-elle.
Concrètement, elle a agi comme si elle créait un mini-catalogue ‘à la volée’, valable uniquement pour cette publicité. Pour chacun des six produits phares (bague personnalisée, bracelet personnalisé, etc.), elle a manuellement renseigné toutes les informations nécessaires, directement dans l’interface de création publicitaire :
- L’image du produit
- Le titre
- Le prix
- La description
- L’URL de la page produit correspondante
Ce processus est évidemment plus long que d’utiliser un flux dynamique. Comme le précise Cassandra, ‘je ne recommande pas de le faire si on a plus de produits qu’une dizaine’. Mais pour un catalogue restreint de produits personnalisés, c’est une solution parfaitement viable. Une fois ces produits manuellement créés, elle a pu construire son format Collection comme d’habitude, avec une vidéo de présentation principale et la grille des six produits en dessous. Elle a ainsi débloqué un format premium sans avoir à se lancer dans un projet technique complexe de création de flux.
L’analyse : un format qui génère de l’intérêt au-delà du ROAS immédiat
Les résultats de ce test doivent être interprétés avec nuance. En termes de rentabilité directe pendant la période de test, le format n’a pas été le plus performant du compte, avec un ROAS de 2,91 pour 6 achats. Cassandra souligne un point essentiel : ‘il faut noter que c’est un produit qui est cher et qui a plutôt un cycle d’achat long’. Pour des produits à forte implication, comme des bijoux personnalisés, le ROAS à court terme n’est pas toujours le meilleur indicateur de succès. L’objectif était aussi de voir si ce format immersif pouvait générer de l’intérêt et de la considération.
Et sur ce point, le test a été une réussite. Le format a suscité de l’engagement et a prouvé sa pertinence pour ce type de produit. Plutôt que de l’arrêter, Cassandra a décidé de le conserver dans les campagnes actives, en le considérant comme un outil de plus dans son arsenal. ‘Finalement aujourd’hui, c’est un format qui tourne sur le compte et qui arrive quand même à avoir des résultats et que je laisse parce qu’il génère quand même de l’intérêt’. La véritable victoire de ce test n’est pas un chiffre de ROAS, mais la validation qu’il est possible de s’affranchir des contraintes techniques pour varier les formats publicitaires. C’est un rappel puissant que l’expérimentation et la recherche de solutions alternatives sont au cœur du métier. Comme le conclut si bien Cassandra : ‘essayer de passer outre les difficultés techniques qu’on peut avoir sur des comptes et en fait trouver des solutions pour varier les formats’.
Conclusion : Devenez l’architecte de votre succès publicitaire
Au terme de ce partage d’expériences, trois leçons fondamentales émergent et dessinent les contours d’une approche publicitaire plus intelligente et proactive. Premièrement, le test du Dynamic Creative nous rappelle que nos campagnes peuvent être de puissants laboratoires de recherche. Le succès ne se mesure pas uniquement à l’aune du CPA ou du ROAS immédiat, mais aussi à la richesse des enseignements que l’on en tire. Adopter une mentalité de testeur, c’est accepter de ‘perdre’ un peu de budget à court terme pour gagner en intelligence et en performance sur le long terme.
Deuxièmement, l’expérimentation sur Performance Max est un véritable acte de reconquête. Face à des algorithmes de plus en plus autonomes, notre rôle n’est plus seulement d’appuyer sur des boutons, mais de devenir des architectes. Nous devons structurer nos comptes et nos campagnes de manière à contraindre la machine à servir nos objectifs commerciaux, et non l’inverse. Segmenter, isoler, exclure : ces actions stratégiques sont notre meilleur levier pour transformer la ‘boîte noire’ en un partenaire performant et aligné.
Enfin, le cas du format Collection sans flux est une ode à l’ingéniosité. Les plateformes nous offrent des cadres, mais c’est à nous d’en explorer les limites et de trouver des solutions créatives pour les dépasser. Une difficulté technique ne doit jamais être une fin en soi, mais le point de départ d’une réflexion : ‘Comment puis-je y arriver autrement ?’. C’est cet état d’esprit qui sépare les gestionnaires de campagnes des véritables stratèges du digital.
Ces trois tests ne sont pas des recettes miracles, mais des illustrations d’une philosophie de travail. Celle qui consiste à questionner, à expérimenter et à s’adapter en permanence. Je vous invite à vous inspirer de ces exemples, non pas pour les copier à l’identique, mais pour insuffler cet esprit de curiosité et de rigueur dans vos propres comptes publicitaires. Choisissez un test, lancez-vous, analysez, apprenez, et recommencez. C’est le chemin le plus sûr vers une croissance durable.
FAQ : Vos questions sur les tests Facebook et Google Ads
Comment savoir quels éléments ont vraiment fonctionné dans une campagne Dynamic Creative ?
Ce n’est pas une boîte noire, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Facebook offre un outil d’analyse très précis pour ce type de campagne. Il ne faut pas se contenter de regarder la performance globale de la publicité. Directement dans le gestionnaire de publicités, vous pouvez utiliser la fonctionnalité ‘Répartition’. En choisissant de répartir les résultats ‘Par élément de contenu dynamique’, la plateforme vous montrera les statistiques détaillées (dépense, impressions, clics, conversions, CPA, etc.) pour chaque image, chaque vidéo, chaque texte, chaque titre et chaque call-to-action que vous avez fourni. C’est ce qui vous permet d’identifier avec certitude les ‘gagnants’ et les ‘perdants’ de votre test et de prendre des décisions basées sur des données concrètes pour vos futures campagnes.
‘On a une commande qui s’appelle répartition et puis après on peut trier en fait par élément de contenu dynamique et on pourra observer donc les résultats de chaque contenu, des images, les titres et et le CTA.’
Est-ce une bonne pratique de créer plusieurs campagnes Google Performance Max ?
Oui, absolument. Bien que la recommandation initiale de Google soit souvent de tout consolider pour maximiser les données, la pratique montre que la segmentation stratégique est extrêmement puissante. Créer des campagnes PMax distinctes pour des catégories de produits spécifiques (par exemple, les soldes, les best-sellers, les produits à forte marge) vous permet de reprendre le contrôle. Vous pouvez ainsi allouer des budgets dédiés, fixer des objectifs de ROAS différents et forcer l’algorithme à se concentrer sur vos priorités commerciales du moment, ce qu’il ne ferait pas forcément si tous les produits étaient mélangés dans une seule et même campagne. C’est un ‘hack’ très efficace pour aligner la puissance de l’IA sur votre stratégie business.
‘Ne pas hésiter à faire plusieurs campagnes de Performance Max pour améliorer l’affichage de certains produits.’
Quel budget faut-il allouer pour une campagne de test sur Facebook Ads ?
Il n’est pas nécessaire d’investir des sommes colossales, surtout pour une campagne de test comme celle utilisant le Dynamic Creative. L’objectif est d’obtenir suffisamment de données pour tirer des conclusions fiables, pas de générer un volume massif de conversions. Dans l’exemple présenté, un budget de 20 € par jour pour un seul ensemble de publicités s’est avéré amplement suffisant pour collecter des données significatives en quelques jours à une semaine. L’important est de laisser la campagne tourner assez longtemps pour que l’algorithme ait le temps d’explorer les différentes combinaisons et de déterminer des tendances claires sur les éléments les plus performants.
‘J’ai créé une nouvelle campagne avec un budget de 20 € par jour qui était amplement suffisant bah pour pour tester un seul ad set.’
Comment peut-on exclure des produits d’une campagne Performance Max ?
L’exclusion de produits est une étape cruciale lorsque vous segmentez vos campagnes PMax, afin d’éviter qu’elles ne se fassent concurrence. Le processus se fait au niveau du ‘Groupe d’éléments’ (Asset Group) dans votre campagne. Vous devez d’abord avoir un moyen d’identifier les produits à exclure, la méthode la plus propre étant d’utiliser un ‘label personnalisé’ que vous aurez préalablement créé dans votre Google Merchant Center. Ensuite, dans les paramètres de votre groupe d’éléments, vous pouvez subdiviser votre flux de produits et choisir d’exclure des articles en fonction de ce label. Il est essentiel de bien faire cette manipulation dans la campagne ‘généraliste’ pour s’assurer qu’elle ne diffuse pas les produits que vous avez isolés dans votre campagne spécifique (par exemple, celle des soldes).
‘Il faut bien penser à exclure les produits du coup qui sont en solde de l’autre campagne Perf Max fil rouge pour éviter en fait que ce soit contreproductif par rapport au test.’
Le format Collection est-il viable si on a très peu de produits ?
Oui, tout à fait. Ce format est même très pertinent pour les petites collections ou les marques avec un catalogue restreint. L’exemple de la joaillerie, avec seulement six produits mis en avant, le démontre parfaitement. L’avantage du format Collection n’est pas tant la quantité de produits montrés que l’expérience immersive qu’il propose. Même avec 4 à 6 produits, vous pouvez créer une mini-boutique engageante qui permet aux utilisateurs de découvrir votre univers de marque et vos articles phares sans quitter l’application. La méthode de création manuelle est d’ailleurs idéale dans ce cas, car elle est rapide à mettre en place pour un petit nombre d’articles et ne nécessite pas de configuration technique complexe.
‘Donc j’ai voulu quand même avoir plusieurs produits et donc j’ai je crois que j’en ai mis six. […] C’est pour ça que je recommande pas de le faire si on a plus de produits que une dizaine.’
Les textes publicitaires longs sont-ils vraiment efficaces ?
Contrairement à l’idée très répandue selon laquelle seuls les textes courts et ‘snackables’ fonctionnent sur les réseaux sociaux, les textes plus longs peuvent être extrêmement efficaces. Le test mené par Cassandra en est la preuve. Pour des produits ou services qui nécessitent de la réassurance, qui ont un cycle de décision plus long ou qui répondent à une problématique complexe, un texte long permet d’éduquer le prospect, de répondre à ses objections et de créer une connexion plus forte. Il ne faut pas avoir peur de tester des approches de copywriting plus détaillées. Souvent, les utilisateurs prêts à s’engager prendront le temps de lire si le contenu est pertinent et apporte de la valeur. Le meilleur moyen de savoir est de tester les deux formats, comme dans l’exemple.
‘Notre constat premier qui était utiliser plutôt des des textes courts, bah finalement il s’avérait erroné parce que c’est nos copies plus longs qui ont été plus efficaces et qui nous ont permis d’avoir un CPL plus bas.’




