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Neuromarketing : 5 biais cognitifs pour vendre plus en E-commerce (avec ‪Sébastien Tortu)‬ )

Épisode diffusé le 4 avril 2025 par Danilo Mura Duchesnes

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Votre client n’achète pas avec sa tête, mais avec son cœur : Introduction au neuromarketing

Imaginez un instant la scène. Un client potentiel est sur votre site, le pointeur de sa souris hésite au-dessus du bouton ‘Ajouter au panier’. Que se passe-t-il réellement dans son esprit à ce moment précis ? Si vous pensez qu’il est en train de peser rationnellement le pour et le contre, de comparer méticuleusement les caractéristiques techniques ou de calculer le rapport qualité-prix, vous ne voyez que la pointe de l’iceberg. La vérité, c’est que sous cette surface de rationalité apparente, une véritable tempête d’émotions, de souvenirs et d’instincts primaires est à l’œuvre. C’est elle, et non la logique pure, qui dictera sa décision finale. En tant que fondateur de Boost Conversion, j’ai passé des années à optimiser des sites pour améliorer les conversions, et une chose est devenue une évidence : le marketing digital se trompe souvent de cible. On s’épuise à optimiser des détails techniques en oubliant l’essentiel : derrière chaque clic, chaque session, chaque conversion, il y a un être humain. Comme je le dis souvent, ‘on parle toujours de transaction, d’ajout au panier, de taux de conversion, mais en fait on parle rarement d’humains’. Et c’est là tout le problème.

Cette prise de conscience m’a poussé à plonger corps et âme dans l’univers fascinant du neuromarketing. Ce n’est pas un simple mot à la mode, c’est une révolution dans notre manière de penser le marketing. Il s’agit d’appliquer les découvertes des neurosciences pour comprendre comment le cerveau de nos clients fonctionne réellement lorsqu’il prend une décision d’achat. Pourquoi sommes-nous irrationnellement attirés par une marque plutôt qu’une autre ? Pourquoi la peur de manquer une offre nous pousse-t-elle à agir de manière impulsive ? Pourquoi un témoignage client nous convainc-t-il plus qu’une liste de caractéristiques ? Les réponses se trouvent dans la structure même de notre cerveau, un organe façonné par des millénaires d’évolution pour assurer notre survie, et non pour comparer des aspirateurs sur Amazon. Dans cet article, nous allons explorer ensemble les fondations de cette discipline, démystifier le fonctionnement du cerveau du consommateur et, surtout, vous donner des clés concrètes pour appliquer ces principes et transformer radicalement l’efficacité de votre marketing en e-commerce. Préparez-vous à changer votre vision de la vente en ligne.

Le grand malentendu : Pourquoi le marketing traditionnel ignore le cerveau de vos clients

Pendant des décennies, les écoles de commerce et les manuels de marketing nous ont enseigné un modèle simple : le consommateur est un agent rationnel. On nous a appris à construire des argumentaires logiques, à lister les bénéfices, à justifier le prix. Le problème ? Ce modèle est fondamentalement faux. La plupart des marketeurs, même les plus brillants, continuent d’opérer sous cette fausse croyance, et ce, pour plusieurs raisons. La première est la simplicité. Il est infiniment plus facile de dire à son patron : ‘Les clients n’achètent pas parce que le prix est trop élevé de 10%’ que d’admettre : ‘Notre marque ne suscite aucune émotion, notre message ne résonne pas avec leurs désirs profonds’. La première affirmation est mesurable, quantifiable, et semble offrir une solution simple (baisser le prix). La seconde ouvre une boîte de Pandore bien plus complexe : celle de l’identité de marque, du storytelling, de la psychologie humaine. C’est un terrain intimidant, car il n’y a pas de réponse toute faite.

La deuxième raison est l’ignorance pure et simple. Les neurosciences sont une discipline relativement jeune. Comme je l’expliquais, ‘ça fait sur ces 20 dernières années, on n’a jamais autant appris’ sur le fonctionnement du cerveau. La découverte du rôle crucial de la dopamine ne remonte qu’aux années 70 ! Ces connaissances n’ont pas encore infusé dans la majorité des cursus marketing. On continue donc de former des professionnels à parler à une petite partie du cerveau de leurs clients, la partie consciente et rationnelle, en négligeant les 95% qui opèrent en coulisses et qui détiennent le véritable pouvoir de décision. Cette négligence a des conséquences désastreuses : des campagnes publicitaires qui n’interpellent personne, des sites e-commerce qui ressemblent à des catalogues sans âme, et une compétition qui se résume trop souvent à une simple guerre des prix. En ignorant l’humain, on se condamne à n’être qu’une simple ligne dans un tableau comparatif, interchangeable et sans valeur ajoutée perçue. Le neuromarketing nous invite à sortir de cette impasse en nous rappelant une vérité essentielle : avant de vendre un produit, il faut comprendre la personne à qui on s’adresse.

Le secret de la prise de décision : Votre client n’est pas aussi rationnel que vous le pensez

Pour vraiment saisir la puissance du neuromarketing, il faut abandonner une idée reçue tenace : celle de la séparation entre un cerveau ‘émotionnel’ et un cerveau ‘rationnel’. Cette vision binaire, souvent illustrée par l’opposition cerveau gauche / cerveau droit, est une simplification excessive. La réalité, brillamment expliquée par le psychologue et prix Nobel Daniel Kahneman, est que nous possédons un seul cerveau qui opère selon deux ‘systèmes’ de pensée distincts mais interconnectés.

Système 1 vs Système 2 : Les deux pilotes dans le cerveau de votre client

Le Système 1 est le pilote automatique. Il est incroyablement rapide, instinctif, et fonctionne sans effort. C’est lui qui vous permet de reconnaître un visage, de comprendre une phrase simple ou de réagir à un bruit soudain. Comme je l’explique dans le podcast : ‘Si je te dis 2 + 2… 4. Ok. Tu n’as pas réfléchi parce que tu le sais’. Ce système puise en permanence dans notre stock d’expériences, de souvenirs et d’émotions pour prendre des décisions en une fraction de seconde. Son but principal est la survie et l’efficacité. Le cerveau est un organe extrêmement gourmand en énergie, et le Système 1 est un maître de l’optimisation. Il cherche constamment des raccourcis pour nous éviter de réfléchir. C’est ce système qui est aux commandes 95% du temps.

Le Système 2, lui, est le pilote manuel. Il est lent, analytique, et demande un effort conscient. C’est lui que vous activez pour résoudre un problème de maths complexe, remplir votre déclaration d’impôts ou comparer les clauses d’un contrat d’assurance. ‘Si je te dis racine de 16… là tu as dû réfléchir un peu’. Le Système 2 est puissant, mais paresseux. Le solliciter est coûteux en énergie, et notre cerveau fait tout pour l’éviter. Le problème, c’est que la majorité du marketing e-commerce s’adresse au Système 2. On submerge le client de fiches techniques, de tableaux comparatifs, d’options de configuration complexes, l’obligeant à ‘réfléchir’. Résultat ? Son cerveau se fatigue, il reporte la décision, et finit par quitter la page. Le secret d’une conversion réussie est donc de formuler votre message pour qu’il soit instantanément compris et validé par le Système 1.

L’émotion, le véritable moteur de l’achat

Le carburant du Système 1, ce sont les émotions. Une idée reçue veut que les émotions soient l’ennemi de la ‘bonne’ décision. C’est tout le contraire. Le célèbre neurologue Antonio Damasio a étudié des patients ayant des lésions cérébrales qui les empêchaient de ressentir des émotions. Ces personnes, bien que parfaitement intelligentes et logiques, devenaient incapables de prendre les décisions les plus simples de la vie quotidienne, comme choisir une date pour un rendez-vous. Pourquoi ? Parce que les émotions sont des signaux, des données issues de nos expériences passées qui nous guident. La peur nous dit ‘danger’, la joie nous dit ‘continue’, la confiance nous dit ‘vas-y’. Sans ces balises émotionnelles, notre Système 2 est noyé sous les options et se paralyse.

Quand un client achète un iPhone à 1500€, il n’achète pas un processeur A17 Bionic ou un écran Super Retina XDR. Il achète un statut social, un sentiment d’appartenance à une ‘tribu’, la simplicité, la créativité. Il achète une émotion. Votre travail en tant que e-commerçant n’est pas de vendre des caractéristiques, mais de vendre le ressenti, la transformation, l’état émotionnel que votre produit va procurer. Comme je le souligne : ‘Les décisions, elles sont prises par les émotions. Et ça a été prouvé’. Ne pas faire vivre d’émotions à vos visiteurs, c’est comme essayer de démarrer une voiture sans essence. Vous pouvez avoir la plus belle carrosserie du monde, elle n’avancera jamais.

3 biais cognitifs surpuissants pour booster vos conversions en e-commerce

Maintenant que nous avons compris que le Système 1 est le véritable décideur, comment lui parler ? La réponse réside dans les biais cognitifs. Ce sont des raccourcis de pensée que notre cerveau utilise pour prendre des décisions rapides sans avoir à tout analyser. Loin d’être des défauts, ce sont des mécanismes d’adaptation hérités de notre évolution. En les comprenant et en les utilisant de manière éthique, vous pouvez rendre votre message infiniment plus persuasif. Voici trois des plus puissants, appliqués à l’e-commerce.

Le biais d’aversion à la perte : La peur de perdre est plus forte que l’envie de gagner

C’est l’un des biais les plus fondamentaux. Des études ont montré que l’impact émotionnel de la perte est environ 2,5 fois plus puissant que celui d’un gain équivalent. Perdre 20€ vous causera beaucoup plus de peine que le plaisir que vous ressentirez en trouvant un billet de 20€. Notre cerveau est programmé pour éviter la perte à tout prix, car dans un contexte de survie, perdre ses réserves de nourriture était une menace bien plus grande que l’opportunité d’en trouver un peu plus. Comment l’appliquer ? La plupart des sites e-commerce formulent leurs offres en termes de gain. Par exemple, pour un abonnement, ils diront : ‘Abonnez-vous et économisez 10% sur chaque commande’. C’est bien, mais ce n’est pas optimal. En utilisant l’aversion à la perte, le message devient beaucoup plus percutant. Comme je le suggère : ‘À l’inverse, si tu disais : sans t’abonner, tu perds 10% à chaque commande que tu vas passer. Et ça marche mieux’. Le mot ‘perdre’ déclenche une alarme dans le cerveau du client et le pousse à agir pour éviter cette sensation négative. Vous pouvez l’utiliser de multiples façons : ‘Ne perdez pas votre place’, ‘Plus que 3 articles en stock, ne manquez pas le vôtre’, ou encore les comptes à rebours qui matérialisent la perte imminente d’une promotion.

Le biais de désirabilité sociale : L’instinct grégaire au service de votre marque

L’être humain est une créature sociale. Pendant des millénaires, notre survie dépendait de notre appartenance à un groupe. Être rejeté de la tribu signifiait une mort quasi certaine. Ce besoin viscéral d’appartenance et d’approbation par nos pairs est toujours profondément ancré en nous. Nous regardons constamment ce que font les autres pour guider nos propres choix. C’est le principe de la preuve sociale. Un restaurant bondé nous paraîtra toujours meilleur qu’un restaurant vide. En e-commerce, ce biais est votre meilleur allié pour construire la confiance. Les avis clients, les témoignages, les logos de partenaires, les mentions dans la presse sont des classiques. Mais on peut aller plus loin en créant un sentiment de mouvement, de communauté. L’exemple que je cite souvent est celui de la marque Spring : ‘Pourquoi 60 000 Français ont décidé de jeter leur bidon de lessive’. Ce titre est génial. Il ne dit pas ‘Rejoignez nos 60 000 clients’. Il pose une question qui pique la curiosité et implique que si vous n’en faites pas partie, vous passez à côté de quelque chose d’important. Vous êtes en décalage avec le groupe. Cela crée une tension psychologique forte qui incite à découvrir pourquoi tant de gens ont fait ce choix, et potentiellement à les imiter pour faire partie de ce ‘groupe intelligent’.

Le biais de cadrage (ou d’ancrage) : Maîtriser la perception de la valeur

Notre cerveau a énormément de mal à évaluer la valeur absolue d’un objet ou d’un service. Pour le faire, il a besoin d’un point de comparaison. Le premier chiffre qu’il voit sert d’ancre et influence toutes les évaluations suivantes. C’est le biais d’ancrage. L’exemple classique est celui de la carte des vins au restaurant. Le sommelier place délibérément une bouteille à un prix exorbitant en haut de la liste. Personne ne l’achète, mais elle sert d’ancre. À côté, la bouteille à 80€ paraît soudainement raisonnable, alors que si elle avait été la plus chère de la carte, elle aurait semblé hors de prix. En e-commerce, ce principe est omniprésent. La technique la plus connue est le prix barré : afficher un ‘prix de référence’ plus élevé à côté de votre prix de vente. Le prix barré devient l’ancre, et votre prix actuel semble être une excellente affaire. Une autre technique efficace est de proposer trois offres (par exemple : Basique, Populaire, Premium). L’offre la plus chère (Premium) sert d’ancre et rend l’offre du milieu (Populaire) beaucoup plus attractive. Vous ne vendez pas un prix, vous cadrez une perception. Vous aidez le Système 1 de votre client à prendre un raccourci et à conclure : ‘C’est le bon choix, c’est une bonne affaire’. Vous lui évitez ainsi la tâche pénible d’une évaluation complexe.

Conclusion : Arrêtez de vendre, commencez à comprendre

Au terme de cette exploration, une idée centrale doit rester. Le neuromarketing n’est pas une collection de ‘hacks’ ou de techniques de manipulation. C’est un changement de paradigme fondamental. C’est passer d’un marketing centré sur le produit à un marketing centré sur l’humain. C’est réaliser que votre véritable travail n’est pas de lister des caractéristiques, mais de comprendre et de répondre aux émotions, aux peurs et aux désirs profonds de vos clients. Comme le disait Zig Ziglar, une phrase qui me guide chaque jour : ‘Tu peux avoir ce que tu veux dans la vie si tu aides d’autres à avoir ce qu’ils veulent’. Le marketing, dans sa forme la plus noble, n’est rien d’autre que cela : une aide. Aider quelqu’un à résoudre un problème, à se sentir mieux, plus en sécurité, plus valorisé.

Les biais cognitifs que nous avons vus – l’aversion à la perte, la désirabilité sociale, le cadrage – ne sont que des portes d’entrée pour communiquer plus efficacement avec le Système 1, le véritable centre de décision. Ils permettent de traduire votre valeur en un langage que le cerveau instinctif peut comprendre. Alors, je vous lance un défi. Prenez cinq minutes aujourd’hui. Allez sur l’une de vos pages produit ou regardez l’une de vos publicités et posez-vous ces questions avec une honnêteté brutale : est-ce que je parle au Système 1 ou au Système 2 ? Est-ce que je déclenche une émotion ou est-ce que j’énumère des faits ? Est-ce que j’aide mon client à prendre une décision facile ou est-ce que je le force à réfléchir ? En commençant à vous poser ces questions, vous ferez déjà un pas de géant, un pas qui vous éloignera de la masse des e-commerçants pour vous rapprocher de ceux qui ont vraiment compris que pour réussir, il faut d’abord maîtriser la psychologie humaine.


Questions fréquemment posées sur le neuromarketing en e-commerce

1. Qu’est-ce que le neuromarketing appliqué à l’e-commerce ?

Le neuromarketing en e-commerce est l’application des sciences cognitives pour comprendre comment le cerveau des consommateurs prend des décisions d’achat en ligne. Plutôt que de se fier uniquement à ce que les clients disent, il analyse leurs réactions inconscientes, leurs émotions et leurs biais cognitifs. L’objectif est de créer des expériences utilisateur, des messages publicitaires et des parcours d’achat qui sont en phase avec le fonctionnement instinctif du cerveau humain (le Système 1), afin d’augmenter l’engagement, la confiance et, in fine, le taux de conversion.

Le neuromarketing, c’est tout simple, c’est vraiment de la compréhension du cerveau, donc des neurosciences, donc vraiment les sciences cognitives autour du cerveau, appliqué au marketing. C’est de comprendre comment chimiquement on fonctionne, comment psychologiquement on fonctionne, comment physiologiquement on fonctionne.

2. Pourquoi les décisions d’achat sont-elles principalement émotionnelles ?

Les décisions d’achat sont à 95% émotionnelles car elles sont pilotées par le Système 1 de notre cerveau, une partie rapide et instinctive qui s’appuie sur les émotions comme des raccourcis décisionnels. Les émotions sont des signaux que notre cerveau utilise pour évaluer rapidement une situation en se basant sur nos expériences passées. Une émotion positive envers une marque nous incite à lui faire confiance, tandis qu’une émotion négative nous met en alerte. Des études sur des patients incapables de ressentir des émotions ont même montré qu’ils devenaient incapables de prendre des décisions, prouvant que la rationalité seule ne suffit pas pour passer à l’action.

Les décisions, elles sont prises par les émotions. Il y a une enquête très connue de Antonio Damasio qui a prouvé que quand tu avais certaines lésions cérébrales, tu perdais des connexions […] de tes émotions et donc que tu ressentais moins d’émotions et donc que tu arrivais à prendre moins de décisions.

3. Comment le concept de Système 1 / Système 2 s’applique-t-il concrètement à une page produit ?

Sur une page produit, le Système 1 (rapide, intuitif) réagira instantanément aux éléments visuels (images de haute qualité montrant des personnes heureuses utilisant le produit), à un titre percutant qui évoque un bénéfice émotionnel, à des symboles de confiance (avis étoilés, labels de sécurité) et à des appels à l’action clairs. Le Système 2 (lent, analytique) sera sollicité pour lire les détails techniques, les spécifications ou les conditions de retour. Pour optimiser la conversion, il faut d’abord séduire le Système 1. Si l’émotion est positive, le Système 2 cherchera ensuite à justifier rationnellement la décision que le Système 1 a déjà prise.

Le système 1, c’est justement ton cerveau qui va être hyper instinctif, hyper rapide […] pour prendre des décisions très rapides. […] Ton système 2, c’est celui qui va pouvoir se poser et réfléchir à des choses beaucoup plus complexes. […] Plus tu veux faire prendre une décision à ton client, plus il va falloir que tu lui parles à son système 1.

4. Comment utiliser concrètement l’aversion à la perte sur une fiche produit ?

L’aversion à la perte peut être utilisée de plusieurs manières sur une fiche produit pour créer un sentiment d’urgence et d’exclusivité. Au lieu de dire ‘Livraison gratuite’, vous pouvez tester ‘Ne payez pas de frais de livraison’. Pour une promotion, au lieu de ‘Profitez de -20%’, essayez ‘Ne perdez pas votre réduction de 20%, offre limitée’. Vous pouvez aussi indiquer un stock faible (‘Plus que 2 articles, ne le manquez pas’) ou utiliser un compte à rebours pour matérialiser la perte imminente de l’offre. Ces formulations activent la peur de passer à côté de quelque chose de précieux, une motivation bien plus forte que la simple envie de gagner.

Le cerveau humain a beaucoup plus peur de perdre que de gagner. […] Si tu perds 10€, tu vas être dégoûté, si tu gagnes 10€, tu vas être content mais ça ne va pas être égal. […] Sur une partie financière, si tu perds 10€, pour avoir un gain qui compense d’un point de vue émotionnel cette perte, tu as besoin d’avoir 25€.

5. Quelle est la différence entre preuve sociale et désirabilité sociale ?

Bien que liés, ces deux concepts ont une nuance. La preuve sociale est l’idée que nous nous conformons aux actions des autres en supposant que ces actions reflètent le comportement correct (ex : ‘Produit le plus vendu’, avis clients). La désirabilité sociale va un cran plus loin : il ne s’agit pas seulement de suivre les autres, mais de vouloir être accepté et valorisé par un groupe spécifique. C’est le besoin d’appartenance. Utiliser des témoignages de personnes auxquelles votre cible veut ressembler, ou créer une communauté forte autour de votre marque, relève de la désirabilité sociale. Cela touche à l’identité de la personne : ‘En achetant ce produit, je deviens membre de cette tribu’.

L’humain est un animal social, il a besoin des autres pour exister. […] Tu as besoin d’être désiré par un groupe et tu as besoin de te sentir appartenir à un groupe. Et donc dès que tu vas pouvoir mettre en avant des preuves sociales […] tu vas pouvoir créer cette désirabilité en disant OK, moi aussi je peux faire partie de ce groupe.

6. Le neuromarketing est-il une forme de manipulation ?

C’est une question légitime. Comme tout outil puissant, le neuromarketing peut être utilisé à bon ou mauvais escient. La différence entre persuasion et manipulation réside dans l’intention. La persuasion éthique utilise la compréhension de la psychologie humaine pour aider le client à prendre une décision qui est dans son meilleur intérêt, en levant ses freins et en communiquant la valeur du produit de manière claire. La manipulation, à l’inverse, vise à tromper ou à forcer une décision qui ne sert que l’intérêt du vendeur. Le but du neuromarketing devrait toujours être de mieux comprendre pour mieux servir, et non de tromper.

Ce que j’aime bien dire c’est : le marketing, ça sert pas à vendre. Ça sert à comprendre. Et en fait, quand tu comprends, il y a une phrase de Zig Ziglar […] qui dit ‘tu peux avoir ce que tu veux dans la vie si tu aides d’autres à avoir ce qu’ils veulent’. Bah pour moi le marketing c’est ça.


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