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META ANDROMEDA : nos 8 conseils pour scale dans la nouvelle ère Meta

Épisode diffusé le 8 novembre 2025 par Danilo Mura Duchesnes

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Meta Andromeda : la fin du jeu ou le début d’une nouvelle ère créative ?

Vous le sentez, n’est-ce pas ? Cette impression que les règles du jeu sur Meta Ads ont été changées sans que personne ne vous donne le nouveau manuel. Les performances de vos campagnes publicitaires fluctuent, vos coûts d’acquisition grimpent, et les stratégies qui fonctionnaient hier semblent aujourd’hui obsolètes. Ce sentiment est partagé par des milliers d’annonceurs, et il a un nom : Andromeda. Depuis son déploiement, ce nouvel algorithme a complètement rebattu les cartes, laissant beaucoup d’entre nous perplexes. Fini le temps où un simple changement de titre ou de couleur de bouton suffisait à créer une ‘nouvelle’ publicité. Aujourd’hui, Meta exige plus. Il exige de la profondeur, de l’authenticité et, surtout, une véritable diversité créative.

Cette transition peut être déstabilisante. Comme je l’évoquais avec Elisabetta Speranza, notre Lead Creative Strategist, lors de notre dernière discussion, nous sommes passés d’une logique de micro-optimisation à une logique de rupture créative. L’algorithme ne se contente plus d’analyser des éléments isolés ; il évalue l’expérience globale de l’utilisateur face à vos publicités. Comme le dit si bien Elisabetta, l’enjeu est de satisfaire l’audience avant de satisfaire l’algorithme.

‘Ce qu’il faut aller chercher, c’est vraiment la satisfaction de l’audience, lui proposer du contenu qui l’intéresse et donc avoir une diversité. En soi, la finalité, c’est vraiment aller regarder son audience et répondre à ses besoins.’

C’est un changement de paradigme fondamental. La créativité n’est plus une simple variable d’ajustement, elle est devenue le moteur principal de la performance.

Alors, comment naviguer dans cette nouvelle ère ? Comment transformer cette contrainte apparente en une formidable opportunité de croissance ? Dans cet article, nous allons plonger au cœur des mécanismes d’Andromeda pour répondre aux questions que tout le monde se pose. Nous allons décortiquer ce que signifie réellement la ‘diversité créative’, comment repenser vos stratégies de test, gérer le volume de production sans faire exploser vos coûts, et comment, finalement, scaler vos campagnes dans ce nouvel environnement. Accrochez-vous, nous allons remettre l’église au milieu du village et vous donner une feuille de route claire pour non seulement survivre, mais prospérer avec Meta Andromeda.

Le grand bouleversement : pourquoi la similarité créative est devenue votre pire ennemie

Le changement le plus radical apporté par Meta Andromeda est sans doute sa gestion de la ‘similarité créative’. Pendant des années, notre méthodologie reposait sur des tests A/B très granulaires. Nous isolions une seule variable – un titre, une image, un appel à l’action – pour déterminer scientifiquement laquelle performait le mieux. C’était logique, méthodique, et ça fonctionnait. Aujourd’hui, cette approche est non seulement dépassée, mais elle peut activement nuire à vos performances. Pourquoi ? Parce que Meta a compris une chose essentielle : pour l’utilisateur final, une publicité qui change seulement d’un mot dans son titre reste fondamentalement la même publicité. Cette répétition fatigue l’audience, génère des signaux négatifs et, in fine, dégrade l’expérience sur la plateforme.

Andromeda analyse désormais vos créations avec un œil beaucoup plus holistique. Il ne se contente pas de comparer les pixels ou les chaînes de caractères ; il évalue le concept, le message, et la perception globale. Comme le résume parfaitement Elisabetta :

‘L’AB testing comme on faisait avant avec les statiques où par exemple on change juste le message pour trouver le meilleur angle, le meilleur persona, ça on le met de côté parce que justement cette mise à jour va regarder la similarité entre les créas. Et donc si des créas sont trop similaires, ça va donner des signaux négatifs à l’algorithme et donc aux performances.’

Concrètement, si vous lancez trois publicités qui utilisent la même vidéo mais avec trois accroches textuelles légèrement différentes, l’algorithme risque de les considérer comme une seule et même entité. Il ne les mettra pas en compétition saine pour trouver un gagnant ; il risque de limiter leur diffusion à toutes, partant du principe que vous n’apportez pas de réelle nouveauté à votre audience.

Cette nouvelle réalité nous oblige à repenser complètement notre définition d’un ‘test’. Il ne s’agit plus d’itérer à la marge, mais d’explorer des territoires créatifs distincts. Chaque ‘variante’ que vous proposez à l’algorithme doit être perçue comme une expérience nouvelle et unique par l’utilisateur. C’est un défi, car cela demande plus de travail en amont, mais c’est aussi une opportunité de libérer notre créativité et de découvrir des angles de communication bien plus puissants que ceux que nous aurions trouvés avec des micro-ajustements. La question n’est plus ‘quel mot fonctionne le mieux ?’ mais ‘quel concept résonne le plus fort ?’.

Qu’est-ce qu’une vraie variante créative pour Andromeda ?

Alors, si changer un simple mot ne suffit plus, qu’est-ce que Meta considère comme une véritable variante, digne d’être testée et diffusée ? La clé est de penser en termes de changements significatifs qui modifient la perception de l’utilisateur. Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive gravée dans le marbre, mais de principes directeurs que nous avons pu observer et valider sur nos comptes. Voici les leviers les plus efficaces pour créer une diversité réelle :

  • Changer l’image de fond (pour les statiques) : C’est bien plus qu’un simple changement esthétique. Si vous vendez un produit pour femmes enceintes et que votre image de fond est une femme enceinte, une variante pourrait être une photo d’une femme de plus de 50 ans. Même si le texte reste similaire, vous changez radicalement le persona ciblé et le contexte. Comme je le faisais remarquer, ‘là l’angle tu le fais varier’. Le message est instantanément perçu différemment.
  • Changer le concept visuel : C’est l’un des points les plus importants. Vous pouvez garder votre message gagnant, mais le présenter dans un format totalement différent.

    ‘Si c’est dans une créa post-it par exemple, on va le faire en UGC par exemple ou en Note iPhone.’

    Passer d’un visuel produit très léché à un format ‘Note iPhone’ ou à une capture d’écran d’un avis client change complètement la dynamique et l’authenticité perçue.

  • Changer le créateur de contenu (pour l’UGC) : Garder le même script mais le faire interpréter par une autre personne peut constituer une variante, à condition que la mise en scène et le contexte changent également. Si tout est identique (décor, plans, ton), Meta pourrait le voir comme trop similaire. Mais un nouveau visage, une nouvelle énergie et un nouvel environnement suffisent généralement à créer une expérience distincte.
  • Changer le contexte ou la mise en scène : Une vidéo tournée en intérieur n’aura pas le même impact que la même vidéo tournée en extérieur. Un unboxing dans une cuisine n’est pas perçu de la même manière qu’un unboxing dans un studio. Ce changement d’environnement modifie l’histoire que vous racontez.
  • Changer le ‘thème’ : C’est un concept un peu plus abstrait mais crucial qu’Andromeda semble analyser. Il s’agit du ton émotionnel de votre publicité. Vous pouvez prendre le même bénéfice produit et le présenter sous différents thèmes : l’humour, la preuve sociale (témoignages), l’émotionnel (storytelling touchant), ou encore l’éducatif (démonstration technique).

    ‘Comment tu vas tourner un peu le quel est le thème de ta vidéo ? On peut changer le thème. Une vidéo facecam classique, on peut la tourner un peu plus en humour par exemple.’

Les ‘fausses bonnes idées’ : les variations qu’Andromeda ignore

À l’inverse, il est tout aussi crucial de comprendre ce qui ne constitue PAS une variante significative. Tomber dans le piège de ces micro-changements est le meilleur moyen de voir vos nouvelles créas ne jamais dépenser un centime. Ces ‘variations’, comme nous les appelons, sont souvent celles qui nous demandent le moins d’effort, mais qui apportent le moins de valeur à l’algorithme et à l’audience.

Le cas le plus flagrant est celui du ‘hook’ (l’accroche des 3 premières secondes). Changer uniquement la phrase de texte qui apparaît en surimpression sur une vidéo, sans modifier la séquence vidéo elle-même, est un exemple parfait de ce qui ne fonctionne plus. Elisabetta a partagé une expérience très parlante :

‘On avait écrit juste POV, tu as découvert la meilleure activité à faire entre amis […] et on avait changé juste le POV mais en gardant la même vidéo de fond et là notre créa elle dépensait pas. Donc là meta le considère comme le même contenu.’

C’est une leçon claire : l’algorithme est devenu trop intelligent pour être dupé par des changements cosmétiques. Il analyse la vidéo dans son ensemble. Pour qu’une variation de hook soit efficace, il faut retourner une nouvelle séquence, changer l’action, le ton, ou l’environnement des trois premières secondes.

D’autres exemples de variations mineures à éviter incluent : changer la couleur d’un élément de fond, modifier légèrement la fin de la vidéo (le ‘CTA’ ou ‘tagline’), ou simplement recadrer une image. Bien sûr, ces éléments peuvent avoir un impact marginal, mais ils ne sont plus suffisants pour justifier la création d’une nouvelle publicité aux yeux d’Andromeda. Le risque est double : non seulement vous ne générez pas de nouveaux apprentissages, mais vous envoyez un signal à Meta que vous n’avez pas de nouvelles idées, ce qui peut pénaliser la diffusion globale de votre compte. La règle d’or est simple : si un utilisateur lambda, en scrollant rapidement son fil, ne perçoit pas une différence notable, alors l’algorithme ne la percevra probablement pas non plus.

Maintenant que nous avons clarifié ce qui constitue une véritable diversité créative, la question logique qui se pose est : comment tester efficacement ces nouvelles variantes ? Faut-il s’en tenir aux bonnes vieilles campagnes de test ou faire confiance aveuglément à la puissance des campagnes Advantage+ ? C’est le dilemme auquel nous allons nous attaquer maintenant.

Repenser sa stratégie de test : campagne dédiée ou tout-en-un ?

L’arrivée d’Andromeda a ravivé un débat éternel chez les média buyers : faut-il isoler ses tests dans une campagne dédiée pour un contrôle maximal, ou faut-il tout consolider dans une campagne de scaling, type Advantage+ Shopping Campaign (ASC+), et laisser l’algorithme faire son travail ? La réponse, comme souvent, n’est pas binaire. Elle dépend crucialement de votre budget, de votre volume de créas et de la maturité de votre compte. Analysons les deux approches pour vous aider à choisir la meilleure stratégie.

La sécurité de la campagne de test : une approche contrôlée pour les gros budgets

La méthode traditionnelle consiste à créer une campagne distincte, souvent en CBO (Campaign Budget Optimization), dédiée exclusivement au test de nouvelles créatives. Chaque nouveau concept et ses variantes sont placés dans un ensemble de publicités (adset) dédié. Cette méthode offre plusieurs avantages. D’abord, elle force la dépense sur vos nouvelles créas, vous assurant d’obtenir des données rapidement pour prendre une décision. Ensuite, elle permet d’isoler les variables et de comprendre plus clairement pourquoi un concept fonctionne ou non. Enfin, elle protège votre campagne de scaling principale de la volatilité potentiellement introduite par des créas non éprouvées.

Cette approche reste particulièrement pertinente pour les comptes avec des budgets conséquents. Comme le souligne Elisabetta, un critère clair peut être établi :

‘Nous on se dit toujours au bout de 10 achats au CPA cible la créa elle est gagnante donc on peut l’intégrer dans notre campagne de scale.’

Cette rigueur méthodologique permet de ne promouvoir en scaling que des créas qui ont prouvé leur valeur, maximisant ainsi la rentabilité. Cependant, cette méthode a aussi ses inconvénients. Elle peut être plus lente, et parfois, une créa qui fonctionne en environnement de test peut échouer une fois introduite dans la campagne de scaling, qui a une dynamique d’enchères et d’audience différente. C’est un cadre sécurisant, mais potentiellement moins agile face à la puissance de l’apprentissage automatique d’Andromeda.

La puissance de l’Advantage+ (ASC+) : faire confiance à l’algorithme

À l’autre bout du spectre, on trouve la stratégie qui consiste à introduire directement les nouvelles créatives dans la campagne de scaling principale, souvent une ASC+. L’idée est simple : si l’algorithme est si puissant, autant lui donner toutes les cartes en main dès le départ et le laisser décider quelles créas méritent d’être diffusées. Cette approche est particulièrement séduisante pour les comptes avec des budgets plus modestes, où diviser les dépenses entre test et scale peut s’avérer inefficace. Comme le mentionne Elisabetta pour les petits comptes :

‘Si c’est un petit compte qui a pas beaucoup de budget, je dirais, je sais pas si la campagne de test elle est essentielle. […] Je testerai tout dans une ASC+, je mettrai toutes les créas et je laisserai un peu l’algo faire.’

J’ai moi-même expérimenté cette approche sur un de mes comptes : ‘Je mets toutes les nouvelles créas, je vois ce qui prend. […] Ce qui marche je le garde et ce qui marche pas je le coupe.’ C’est une méthode directe, rapide et qui tire pleinement parti de la capacité de l’algorithme à trouver les meilleures combinaisons audience/créa. Le risque principal, cependant, est que les nouvelles créas n’obtiennent jamais de diffusion significative si la campagne est déjà dominée par un ou deux ‘super winners’ qui absorbent tout le budget. C’est un phénomène que j’ai observé : ‘mes nouvelles créas, elles étaient pas diffusées’ dans la campagne de scale, alors qu’elles auraient pu avoir leur chance dans un environnement de test isolé.

L’approche hybride : le meilleur des deux mondes ?

Face aux avantages et inconvénients de chaque méthode, une stratégie hybride se dessine comme étant souvent la plus judicieuse. Elle consiste à utiliser les deux types de campagnes de manière complémentaire. Vous pouvez continuer à utiliser une campagne de test pour valider les concepts les plus audacieux ou pour vous assurer que chaque nouvelle créa ait une chance équitable de dépenser un budget initial. Une fois qu’une créa montre des signes de performance prometteurs (même sans avoir atteint le statut de ‘gagnante’ absolue), vous pouvez l’introduire dans votre campagne ASC+.

Cette approche permet de mitiger les risques. Vous ne ‘polluez’ pas votre campagne de scale avec des dizaines de créas potentiellement faibles, mais vous ne vous privez pas non plus de la puissance de l’ASC+ pour faire décoller rapidement une créa prometteuse. Parfois, une créa qui stagne en test peut exploser en performance dans une campagne ASC+, et inversement. Comme le conclut Elisabetta, il faut rester flexible :

‘Ça peut arriver aussi que la créa elle performe dans la campagne de test mais elle performe pas dans la campagne de scale. Et bien dans ce cas-là, moi je dirais scale ta campagne de test.’

L’important est de ne pas être dogmatique. Observez les données, soyez prêt à adapter votre structure de campagne et comprenez que l’objectif final est de trouver des gagnants, peu importe la méthode. Le choix de la structure de test est une chose, mais il soulève une autre question cruciale : combien de créas faut-il réellement lancer ?

Le volume et le budget : les nouvelles règles du jeu créatif

L’une des conséquences directes de l’exigence de diversité d’Andromeda est l’importance accrue du volume créatif. Si l’algorithme a besoin de plus d’options pour travailler efficacement, combien de créas devons-nous lui fournir ? Et comment s’assurer que notre budget est suffisant pour les tester correctement ? Les anciennes règles, comme la fameuse limite de ‘4 à 6 publicités par adset’, sont devenues obsolètes. Bienvenue dans l’ère de l’abondance créative, où il faut trouver le juste équilibre entre quantité et qualité.

Combien de créatives actives pour ne pas diluer son budget ?

La peur de ‘diluer’ le budget en lançant trop de publicités simultanément est une préoccupation légitime. Cependant, avec Andromeda et les campagnes Advantage+, la logique a changé. L’algorithme est désormais capable de gérer un grand nombre de créas et de faire des arbitrages très rapides pour allouer le budget aux plus performantes. Il n’est plus nécessaire de limiter artificiellement le nombre d’options que vous lui donnez. Au contraire, un plus grand nombre de créas diverses peut lui donner plus de matière pour trouver des poches de performance.

Alors, quel est le bon chiffre ? Il n’y a pas de réponse unique, mais Meta lui-même a indiqué qu’on pouvait aller jusqu’à 50 créas actives par campagne.

‘D’après Meta, on peut aller jusqu’à, j’ai vu entre, jusqu’à 50 créas.’

Bien sûr, ce chiffre doit être adapté à votre budget. Lancer 50 créas avec 20€ par jour n’a aucun sens. Une règle de base, bien que théorique, peut être de diviser votre budget quotidien par votre CPA cible pour avoir une idée du nombre de conversions que vous pouvez générer, et donc du nombre de créas que vous pouvez raisonnablement évaluer. Mais au-delà des calculs, l’observation est reine. ‘Tout dépend de comment l’algorithme fonctionne. Est-ce qu’il a tendance justement à distribuer le budget sur plusieurs créas ou est-ce que vous avez un compte où en fait il aime bien une ou deux créas ?’ Si votre compte a tendance à se concentrer sur quelques gagnants, vous pouvez vous permettre de charger plus de nouvelles créas en espérant en trouver une qui détrônera les anciennes. Si votre budget est plus réparti, soyez plus mesuré. L’essentiel est de sortir de la mentalité de la rareté : n’ayez pas peur de donner plus de choix à l’algorithme.

Gérer le flux de production : le ratio entre nouveautés et déclinaisons

Augmenter le volume, c’est bien, mais avec quel type de créas ? Faut-il constamment réinventer la roue avec des concepts 100% nouveaux, ou faut-il capitaliser sur ce qui fonctionne en produisant des déclinaisons de vos créas gagnantes ? Historiquement, on avait tendance à privilégier les déclinaisons. Avec Andromeda, l’équilibre semble se déplacer vers un ratio plus équilibré, proche du 50/50.

Pourquoi ce changement ? Parce que le volume et la diversité sont désormais liés. Pour atteindre un volume suffisant de ‘vraies variantes’, vous avez besoin d’un flux constant de nouveautés. Comme l’analyse Elisabetta :

‘Vu que selon Andromeda le volume de créa est important, je me demande si justement nous on disait faire plus de déclinaisons et moins de nouveautés, mais maintenant pour moi, il faut faire […] plus 50/50 même, parce que justement le volume de créa a son importance.’

Une ‘nouveauté’ serait un angle marketing ou un concept créatif totalement inédit. Une ‘déclinaison’ (ou plutôt une ‘variante’ dans le nouveau langage) serait de prendre une nouveauté qui a fonctionné et d’appliquer les changements significatifs que nous avons listés plus tôt (nouveau créateur, nouveau contexte, nouveau thème, etc.). Cette double approche est vertueuse : les nouveautés alimentent votre pipeline de concepts gagnants, et les variantes vous permettent de maximiser la durée de vie et la portée de ces concepts en évitant la fatigue publicitaire. C’est un moteur à deux temps qui assure à la fois l’exploration et l’exploitation, deux piliers essentiels pour scaler durablement.

Ce besoin accru de volume et de diversité soulève inévitablement une question épineuse pour toutes les marques, quelle que soit leur taille : comment produire tout ce contenu sans que les coûts n’explosent ? C’est le défi financier et opérationnel que nous devons maintenant résoudre.

Maîtriser les coûts de production à l’ère d’Andromeda

L’équation est simple : plus de diversité et plus de volume signifient inévitablement plus de production. Et qui dit plus de production dit… plus de coûts. C’est le principal effet de bord de la mise à jour Meta Andromeda, et un véritable casse-tête pour les annonceurs. Comment maintenir un flux créatif soutenu sans faire exploser son budget marketing ? La réponse se trouve dans un mélange d’optimisation des processus existants et d’adoption de nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle générative. C’est un enjeu stratégique : les marques qui parviendront à résoudre cette équation auront un avantage concurrentiel décisif.

L’IA générative : solution miracle ou gadget ?

L’intelligence artificielle générative (Sora, VEO, Nano Banana, Midjourney…) est sur toutes les lèvres, et pour cause. Elle promet de créer des visuels et des vidéos à partir d’un simple texte, offrant un potentiel de production quasi infini à un coût potentiellement réduit. Mais est-ce une solution viable pour les publicités Meta ? La clé, encore une fois, est de se mettre à la place de l’audience. Comme le dit très justement Elisabetta :

‘Si tu arrives à produire du contenu qui est exactement comme celui que la cible a l’habitude de voir, et ben dans ce cas-là Meta il va pas le pénaliser. […] Il va le pénaliser parce que l’audience va mal réagir à ce contenu.’

Le critère n’est pas l’outil, mais le résultat. Une publicité 100% IA qui paraît fausse ou robotique sera immédiatement sanctionnée par le manque d’engagement des utilisateurs.

Cependant, l’IA est déjà un allié extrêmement puissant lorsqu’elle est utilisée de manière chirurgicale pour compléter et enrichir la production humaine. Plutôt que de générer une vidéo UGC complète, ce qui est encore complexe, elle excelle dans la création d’éléments spécifiques. ‘Ça peut nous aider pour tout ce qui est b-roll, donc des plans de vidéo’. Vous avez besoin d’un plan rapide de votre produit utilisé dans un contexte exotique que vous ne pouvez pas tourner ? L’IA peut le créer. Vous voulez tester 10 hooks visuels différents sans mobiliser un créateur ? L’IA peut générer des séquences courtes. Pour les images statiques, des outils comme Nano Banana permettent déjà de créer des mises en scène produit ultra-réalistes et créatives, impossibles à réaliser en shooting traditionnel. L’IA n’est donc pas une solution miracle qui remplace tout, mais un formidable levier pour augmenter le volume de variantes et tester plus d’idées à moindre coût.

Optimiser les tournages et la gestion des ressources créatives

Au-delà de l’IA, il est impératif de repenser la manière dont les contenus ‘humains’ sont produits. L’ère du shooting unique pour une seule vidéo est révolue. Chaque session de tournage doit être pensée comme une opportunité de créer une banque d’actifs réutilisables. C’est une approche que nous mettons en place avec nos clients et qui change la donne.

‘Avoir plein de plans de vidéos qui peuvent servir pour les montages. […] Il y a toujours des plans de vidéos qui reviennent tout le temps, que ce soit le focus produit ou pour chaque produit, on a des plans qui sont spécifiques.’

En filmant une multitude de plans (B-rolls), de réactions, d’utilisations du produit sous différents angles, vous vous constituez une bibliothèque dans laquelle vos monteurs peuvent puiser pour créer des dizaines de publicités différentes à partir d’une seule journée de tournage. C’est un investissement initial qui est rentabilisé au centuple.

Cette optimisation passe aussi par la collaboration avec les créateurs de contenu. Négocier des ‘packs’ incluant non seulement des vidéos finales mais aussi tous les rushs (les fichiers bruts) vous donne une flexibilité immense. De même, trouver des créateurs capables de produire des formats courts et variés à des tarifs raisonnables devient une compétence clé. J’ai des exemples de créateurs qui fournissent ‘trois vidéos, trois hooks pour 30€’. Il faut être proactif, construire un réseau et optimiser chaque euro investi dans la production. La maîtrise des coûts n’est pas une question de dépenser moins, mais de dépenser mieux, en transformant chaque production en une source multiple de variantes créatives.

Conclusion : Embrasser le chaos créatif pour mieux régner

La mise à jour Meta Andromeda n’est pas une simple évolution technique, c’est une révolution philosophique. Elle nous force à abandonner le confort de nos certitudes méthodologiques pour plonger dans un univers plus complexe, plus exigeant, mais aussi infiniment plus créatif. Le message de Meta est clair : la performance durable ne se trouve plus dans l’optimisation à la marge, mais dans la capacité à surprendre, engager et apporter de la valeur à l’audience à travers une diversité constante de messages et de formats.

Pour résumer le chemin à parcourir : dites adieu aux A/B tests traditionnels et bonjour aux tests de concepts. Pensez en termes de ‘variantes’ significatives qui modifient réellement l’expérience utilisateur. N’ayez plus peur du volume et donnez à l’algorithme un large éventail d’options créatives, que ce soit via des campagnes de test dédiées, directement en ASC+, ou via une approche hybride. Enfin, transformez votre production de contenu en une machine de guerre agile, en optimisant vos tournages et en intégrant intelligemment l’IA pour maîtriser vos coûts. C’est un défi, c’est certain. Cela demande plus de stratégie, plus d’agilité et plus d’idées.

Mais c’est aussi une formidable opportunité. Les annonceurs qui réussiront ne seront plus ceux qui ont la meilleure maîtrise technique de la plateforme, mais ceux qui auront la meilleure compréhension de leur audience et la plus grande audace créative. Andromeda ne fait que récompenser ce qui a toujours été au cœur du marketing : une excellente idée, bien racontée, et présentée de multiples façons pour toucher le cœur et l’esprit du consommateur. Alors, êtes-vous prêt à relever le défi et à faire de la créativité le véritable moteur de votre croissance ?


Questions fréquentes sur Meta Andromeda

Quelle est la plus grande erreur à éviter avec la mise à jour Meta Andromeda ?

La plus grande erreur est de continuer à penser et à agir comme avant, notamment en se reposant sur des A/B tests avec des variations mineures. Changer un seul mot dans un titre, la couleur d’un bouton ou une phrase dans un hook vidéo ne constitue plus un test pertinent. L’algorithme Andromeda est conçu pour détecter et pénaliser cette ‘similarité créative’ en limitant la diffusion de ces publicités. Persister dans cette voie conduit à un gaspillage de budget, à un manque d’apprentissage et envoie des signaux négatifs à l’algorithme sur votre capacité à innover.

‘L’AB testing comme on faisait avant avec les statiques où par exemple on change juste le message pour trouver le meilleur angle, le meilleur persona, ça on le met de côté parce que justement cette mise à jour va regarder la similarité entre les créas.’

Comment savoir si mes créas sont considérées comme ‘similaires’ par Meta ?

Il n’existe pas d’outil officiel pour le mesurer, mais la règle d’or est de se placer du point de vue de l’utilisateur. Si une personne qui fait défiler son fil d’actualité perçoit deux de vos publicités comme étant fondamentalement la même, alors l’algorithme le fera aussi. Les changements purement cosmétiques (un mot, une couleur, un léger recadrage) sont des indicateurs de forte similarité. Des créas sont considérées comme diverses si elles diffèrent sur des points structurels : le concept visuel, le créateur UGC, le contexte de la vidéo, l’image de fond ou le ‘thème’ émotionnel (humour vs preuve sociale, par exemple).

‘Si l’audience elle va voir toujours la même chose, ben ça va être moins intéressant pour elle. Donc ce qu’il faut aller chercher, c’est vraiment la satisfaction de l’audience.’

Dois-je abandonner les campagnes de test au profit de l’Advantage+ Shopping Campaign (ASC+) ?

Pas nécessairement. La meilleure approche dépend de votre budget et de vos objectifs. Pour les petits budgets (moins de 2000€/mois), tout tester directement en ASC+ peut être plus efficace pour consolider l’apprentissage. Pour les budgets plus importants, une approche hybride est souvent idéale : utilisez une campagne de test dédiée pour valider de nouveaux concepts et vous assurer qu’ils obtiennent un budget initial, puis intégrez rapidement les créas prometteuses dans votre campagne ASC+ pour les scaler. Il n’y a pas de règle absolue ; la flexibilité est essentielle.

‘Si on a la personne, l’annonceur, il commence à avoir un peu plus de budget, je dirais quand même d’avoir une stratégie où de tester dans une campagne de test et après introduire que les créas gagnantes dans la ASC+.’

Combien de nouvelles créas devrais-je lancer par semaine avec Andromeda ?

Il n’y a pas de chiffre magique, mais le maître-mot est ‘volume’. L’époque où l’on pouvait se contenter de 4 à 6 créas actives est révolue. Meta encourage à fournir un plus grand nombre d’options à l’algorithme, potentiellement jusqu’à 50 créas actives dans une campagne. L’important est d’établir un rythme de production soutenu, en visant un équilibre de 50/50 entre les concepts totalement nouveaux et les ‘variantes’ significatives de vos créas gagnantes. La régularité du flux de nouveautés est plus importante qu’un chiffre hebdomadaire précis.

‘Vu que selon Andromeda le volume de créa est important, […] je dirais plus du 50/50. […] Pour avoir plus de volume, il faut plus de nouveautés dans tous les cas et plus de déclinaisons.’

L’IA peut-elle remplacer complètement un créateur de contenu UGC ?

À l’heure actuelle, non. L’intelligence artificielle n’est pas encore capable de reproduire de manière convaincante l’authenticité, l’émotion et la narration d’un véritable créateur de contenu du début à la fin d’une vidéo. Cependant, elle est un outil extrêmement puissant pour augmenter et accélérer la production. Son utilisation est idéale pour générer des éléments spécifiques comme des B-rolls (plans d’illustration), des images de produits créatives, ou pour tester rapidement des variations de hooks visuels. Elle doit être vue comme un assistant créatif, pas comme un remplaçant.

‘Aujourd’hui nous en interne en soit l’IA, on fait pas par exemple d’UGC complet avec l’IA, donc du hook jusqu’au CTA. Mais par contre ça peut nous aider pour tout ce qui est b-roll.’

Changer uniquement le hook d’une vidéo suffit-il pour créer une variante efficace ?

Probablement pas. Si vous gardez exactement la même vidéo et changez uniquement le texte superposé ou la première phrase de la voix-off, l’algorithme risque fort de considérer cela comme un contenu similaire et de ne pas le diffuser. Pour qu’une variation de hook soit considérée comme une vraie nouveauté, le changement doit être plus profond : il faut tourner une nouvelle séquence de 3 secondes, avec une action, un décor ou une intention différente. Le changement doit être perceptible visuellement et conceptuellement, pas seulement textuellement.

‘Si on change juste le hook […] et on change juste la phrase qu’il y a dans le hook […], là notre créa elle dépensait pas. Donc là meta le considère comme le même contenu.’


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