Vos campagnes Meta sont devenues imprévisibles ? Ce n’est pas vous, c’est Andromeda
Vous l’avez certainement ressenti. Cette instabilité croissante, ces performances en dents de scie, ces stratégies qui fonctionnaient hier et qui s’effondrent aujourd’hui. Vous avez peut-être douté de vos compétences, remis en question vos méthodes, passé des heures à chercher l’erreur dans vos comptes publicitaires. Laissez-moi vous rassurer : ce n’est probablement pas vous le problème. Le problème, ou plutôt la cause, c’est Meta. Et plus précisément, c’est la révolution silencieuse que la plateforme a orchestrée avec son nouveau moteur publicitaire : Andromeda.
Pourquoi silencieuse ? Parce que Meta a déployé cette mise à jour massive sans tambour ni trompette, laissant de nombreux annonceurs dans le flou, face à des résultats qu’ils ne comprenaient plus. Pourtant, il faut le dire sans détour, Andromeda est sans aucun doute la plus grosse mise à jour, celle qui aura le plus d’impact sur l’écosystème de Meta depuis iOS 14. Boosté à l’intelligence artificielle et aux puces NVIDIA surpuissantes, ce nouveau moteur ne se contente pas d’ajuster quelques paramètres ; il redistribue entièrement les cartes et change fondamentalement les règles du jeu.
Dans cet article, nous allons plonger au cœur de cette transformation. Je ne vais pas seulement vous expliquer ce qu’est Andromeda, mais surtout vous donner les clés concrètes pour vous y adapter. Car croyez-moi, ces changements sont profonds et vont bouleverser votre manière de faire de la publicité sur Meta. Nous verrons pourquoi le ciblage tel que nous le connaissions est mort, comment la créativité est devenue votre seul et unique levier de ciblage, et comment restructurer vos campagnes pour non seulement survivre, mais prospérer dans cette nouvelle ère. Préparez-vous, car le media buying a changé pour de bon.
Plongée au cœur d’Andromeda : le nouveau cerveau de Meta Ads
Pour bien comprendre les conséquences d’Andromeda sur votre gestion publicitaire, il est essentiel de saisir ce qui se cache sous le capot. Il ne s’agit pas d’une simple optimisation, mais d’une refonte complète de la logique de diffusion. Andromeda est un moteur de recommandation publicitaire dopé à l’IA, mais sa vraie force réside dans sa capacité à traiter un volume de données jusqu’alors inimaginable. Pour cela, Meta s’appuie sur des puces NVIDIA ultra-puissantes, capables d’analyser des millions d’annonces en temps réel pour chaque utilisateur.
Une capacité d’analyse décuplée pour une pertinence accrue
Le contexte est simple : face à l’explosion du nombre de publicités créées par les annonceurs ces dernières années, l’ancien algorithme était à la peine. Il fallait une nouvelle architecture capable de digérer et de comprendre cette masse colossale de contenus. C’est là qu’Andromeda entre en jeu. Il n’analyse plus seulement quelques signaux de base. Comme je le disais dans le podcast, ‘Andromeda est capable de lire vos visuels, vos vidéos, vos textes publicitaires et va donc associer à chaque message la personne la plus réceptive’. Il décompose chaque élément de votre créa – l’objet dans l’image, le ton de la voix dans la vidéo, le champ sémantique du texte – pour en extraire des milliers de points de données.
Mais la véritable révolution, c’est le ‘sequence learning’. L’algorithme ne se base plus sur ce qu’un utilisateur fait aujourd’hui, mais sur une séquence de comportements dans le temps. Il analyse ce que la personne a fait hier, la semaine dernière, le mois dernier, pour prédire ce qui l’intéressera demain. Cette profondeur d’analyse lui permet de comprendre les intentions latentes et non plus seulement les intérêts déclarés ou immédiats.
La fin des silos : l’apprentissage ‘cross-tout’
L’autre changement fondamental est la fin des campagnes qui fonctionnent en vase clos. Andromeda apprend de manière ‘cross-campagne, cross-compte et cross-app’. C’est une notion absolument cruciale à intégrer. Auparavant, une campagne de notoriété (vues de vidéo) et une campagne de conversion (achats) étaient deux univers séparés. Les apprentissages de l’une n’influençaient que très peu l’autre.
Aujourd’hui, c’est terminé. L’IA d’Andromeda comprend que c’est la même audience qui suit un parcours utilisateur. Les signaux collectés par votre campagne de notoriété – qui a regardé la vidéo jusqu’au bout, qui a cliqué, qui a commenté – vont directement informer et optimiser la diffusion de votre campagne de conversion. ‘Aujourd’hui, l’IA d’Andromeda est en fait capable de comprendre que c’est la même audience dans un parcours utilisateur et va donc adapter la diffusion. Donc tout est interconnecté’. Cela signifie que la qualité de chaque signal que vous envoyez à Meta, même ceux qui semblent ‘top-funnel’, a un impact direct sur vos ventes. La qualité de votre pixel, la configuration de votre API de conversion, et l’utilisation de balises avancées comme les événements ‘New Customer’ deviennent des leviers principaux de performance.
L’adieu au ciblage traditionnel : la créa est votre nouveau compas
Si vous deviez retenir une seule chose de cette révolution Andromeda, ce serait celle-ci : le ciblage, tel que nous l’avons pratiqué pendant une décennie, est mort et enterré. L’époque des segmentations infinies, des tests d’intérêts à n’en plus finir, de l’empilement de Lookalikes à 1% pour trouver la perle rare, tout cela appartient au passé. Tenter de dicter à l’algorithme qui il doit cibler est devenu non seulement inefficace, mais contre-productif.
Le grand basculement : du ‘qui’ au ‘quoi’
Le nouveau mantra n’est plus de deviner ‘à qui’ on s’adresse, mais de se concentrer sur ‘quoi’ on va leur dire pour qu’ils se reconnaissent. Le paradigme s’est inversé. Avant, nous disions à Meta : ‘Va chercher des personnes intéressées par le tennis’. Aujourd’hui, nous montrons à Meta une vidéo d’un joueur réalisant un service parfait avec notre raquette, et nous laissons l’algorithme trouver toutes les personnes qui y sont réceptives, qu’elles aient explicitement liké une page de tennis ou non. ‘Vous ne cherchez plus qui atteindre mais quoi lui montrer’. Chaque image, chaque vidéo, chaque ligne de texte, chaque titre devient un signal de ciblage. Votre créa est la somme de vos critères de ciblage. Elle est le brief que vous donnez à l’algorithme.
Ne pas comprendre cette nuance, c’est comme essayer de naviguer avec une boussole démagnétisée. Vous continuerez à dépenser de l’énergie à créer des dizaines d’ad sets basés sur des audiences qui n’ont plus de sens, pendant que l’algorithme, lui, cherche désespérément du contenu de qualité à analyser. Le résultat ? Des coûts qui grimpent, une portée qui stagne, et un sentiment de frustration intense. Le ciblage est officiellement devenu l’affaire de la machine ; votre travail est de nourrir cette machine avec le bon carburant : une créativité pertinente et intentionnelle.
La diversité créative : votre seule bouée de sauvetage dans l’océan Andromeda
Puisque la créa est le nouveau ciblage, il devient logique que la diversité de cette dernière soit la clé de voûte de toute stratégie performante. Mais attention, le mot ‘diversité’ a souvent été mal interprété. Il ne s’agit pas de faire des changements cosmétiques. L’algorithme est bien trop intelligent pour ça.
Au-delà des variations : qu’est-ce que la VRAIE diversité créative ?
Soyons très clairs. La diversité créative, ce n’est pas changer un hook, modifier la couleur d’un bouton d’appel à l’action ou tester un arrière-plan différent. Pour Andromeda, ces ajustements mineurs sont perçus comme des variations subtiles de la même publicité, et non comme de nouvelles approches. ‘Le mythe de la pub winner que vous allez décliner à l’infini pendant des mois, malheureusement, bah ça s’essouffle tout doucement avec Andromeda’. Pour l’IA, des variations subtiles ne lui apportent pas suffisamment de nouvelles informations pour explorer de nouvelles poches d’audience.
La vraie diversité se joue sur trois niveaux stratégiques :
- Les Concepts : C’est la ‘grande idée’ de votre publicité. Un témoignage client est un concept. Un unboxing produit en est un autre. Une vidéo humoristique, une démonstration avant/après, un micro-trottoir, un carrousel technique avec des flèches sur les bénéfices… Chacun est un concept distinct qui n’aborde pas le produit de la même manière.
- Les Angles : Pour un même concept, vous pouvez avoir plusieurs angles. Un angle peut se focaliser sur un problème spécifique que votre produit résout (ex : ‘Vous dormez mal ?’). Un autre angle peut se concentrer sur un désir ou une aspiration (ex : ‘Réveillez-vous plein d’énergie’). Un troisième peut utiliser la preuve sociale (ex : ‘Rejoignez nos 10 000 clients satisfaits’).
- Les Personas : Il s’agit de s’adresser à différents segments de votre audience avec un message qui leur est propre. Vous ne parlez pas à un jeune sportif de la même manière qu’à un cadre supérieur stressé, même si vous leur vendez le même produit.
L’exemple du magnésium : un cas d’école pour segmenter vos messages
Pour illustrer ce propos, prenons l’exemple concret du magnésium, un complément alimentaire. Le bénéfice principal est la réduction du stress et de la fatigue. Une approche paresseuse consisterait à créer une seule publicité générique sur ce thème. Une approche ‘Andromeda-compatible’ consiste à décliner le message pour chaque persona pertinent.
- Persona 1 : Le cadre surmené. On pourrait imaginer une vidéo montrant un homme d’une trentaine d’années jonglant entre les réunions, les e-mails et la pression. L’angle serait : ‘Gérez la pression du quotidien et restez performant’. Le concept : une saynète ‘tranche de vie’ qui montre la transformation d’un état de stress à un état de concentration.
- Persona 2 : La personne souffrant d’insomnie. Ici, le visuel pourrait être une image statique impactante montrant l’heure tourner sur un réveil à 3h du matin. L’angle serait : ‘Retrouvez des nuits paisibles et un sommeil réparateur’. Le message se focalise sur le problème de l’endormissement et la solution apportée par le magnésium.
- Persona 3 : Le sportif amateur. Le concept serait une vidéo dynamique d’une personne en pleine séance de sport. L’angle serait beaucoup plus éducatif : ‘les sportifs qui font plus de 5 heures de sport par semaine par exemple, ont généralement besoin de se supplémenter en magnésium parce qu’ils le perdent avec la transpiration’. On cible ici un besoin très spécifique lié à un style de vie.
En procédant ainsi, vous ne créez pas trois variations, mais trois publicités fondamentalement différentes. Chacune agit comme une flèche de ciblage précise, envoyant un signal clair à Andromeda pour qu’il trouve l’audience la plus réceptive à ce message spécifique. C’est ça, la diversité créative. C’est un travail stratégique en amont qui paie des dividendes massifs en termes de performance.
Repenser votre structure de compte : la simplicité comme nouvelle sophistication
Maintenant que nous avons établi que la créativité est le moteur, comment organiser la mécanique ? Comment la structure technique de vos campagnes doit-elle évoluer pour servir cette nouvelle stratégie ? La réponse est simple : la simplification drastique. Les structures complexes avec des dizaines d’ad sets sont un héritage du passé. Aujourd’hui, l’objectif est de donner à l’algorithme un maximum de liberté et de données au sein d’une structure consolidée.
La campagne Advantage+ Shopping (ASC+) : votre nouveau pilier central
La campagne Advantage+ n’est plus une option, c’est devenu le standard, l’outil par excellence pour travailler avec Andromeda. Oubliez la méfiance des débuts où elle était perçue comme une boîte noire. Meta y a ajouté des contrôles essentiels. Je vous conseille d’y allouer la majorité de votre budget, entre 70% et 80%.
La configuration optimale est la suivante :
- Un budget conséquent : Pour lui permettre d’explorer et d’apprendre efficacement.
- Des exclusions précises : C’est votre principal levier de contrôle. Excluez systématiquement vos clients existants et vos visiteurs récents (sur 30, 60 ou 90 jours). Cela force la campagne à se concentrer sur l’acquisition pure, son véritable rôle.
- Un grand volume de créas : C’est le point le plus contre-intuitif pour les anciens media buyers. N’ayez pas peur d’avoir 15, 20, voire plus, de publicités actives simultanément. ‘L’algorithme va naturellement sélectionner les plus pertinentes, il va en diffuser certaines qui sont plus pertinentes à certains moments de la journée ou à certains moments de la semaine ou à certains personas’. Vous lui donnez une palette de couleurs plus large, il se chargera de peindre le tableau le plus efficace.
- Un renouvellement constant : Alimentez la machine. Ajoutez au moins 3 à 4 nouvelles créas (basées sur de nouveaux concepts, pas de simples variations) chaque semaine. En parallèle, coupez celles qui sous-performent durablement.
La campagne de test : votre laboratoire d’innovation permanente
Les 20-30% restants de votre budget doivent être alloués à une campagne de test structurée. Son but n’est plus de trouver ‘la’ créa gagnante, mais de valider en permanence de nouveaux concepts, angles et personas à injecter dans votre campagne ASC+. Vous pouvez opter pour une structure avec un seul ad set (CBO) si votre budget est limité, ou, pour un meilleur contrôle de la diffusion, créer un ad set par grand concept testé. La règle d’or est la discipline : une créa est validée lorsqu’elle atteint environ 10 conversions à votre CPA cible. Une fois validée, ne la laissez pas mourir dans la campagne de test. Dupliquez-la dans votre campagne ASC+ en utilisant son ID de publication pour conserver la preuve sociale.
Le retargeting a-t-il encore sa place ?
C’est la question à un million. La réponse est nuancée. Pour des produits à bas prix avec un cycle d’achat court, la campagne Advantage+ gère déjà très bien une partie du retargeting naturel. Créer une campagne dédiée peut être superflu. Cependant, ‘généralement quand vous avez un produit qui coûte assez cher, c’est bien d’avoir du retargeting derrière parce que vous allez pouvoir exposer un message bien spécifique à ces audiences-là’. Pour les produits chers ou à forte implication, dédier environ 10% de votre budget total à une campagne de retargeting (statique pour le storytelling, dynamique avec DPA pour remontrer les produits) reste une stratégie pertinente pour accompagner les prospects dans un parcours d’achat plus long.
Le pilotage à l’ère de l’IA : les métriques qui comptent vraiment
L’instabilité des performances et les fluctuations de l’attribution sur la plateforme nous obligent à prendre de la hauteur. Piloter son compte en regardant uniquement le ROAS affiché dans le Gestionnaire de publicités, c’est comme conduire une voiture en ne regardant que le compteur de vitesse, sans jamais regarder la route. Vous devez élargir votre tableau de bord à des indicateurs business qui reflètent la santé globale de votre activité.
Au-delà du ROAS : pourquoi le MER est votre nouvelle boussole
Le ROAS de la plateforme est sujet aux caprices de l’attribution. Il peut sur-attribuer des ventes de retargeting ou de clients existants, vous donnant une fausse impression de rentabilité. La métrique à suivre est le MER (Marketing Efficiency Ratio), ou ‘ROS global’. Le calcul est simple : Chiffre d’affaires total / Dépenses marketing totales. Cet indicateur lisse les problèmes d’attribution entre les canaux et vous donne une vision claire et honnête de l’efficacité de chaque euro investi. C’est votre principal juge de paix pour décider d’augmenter ou de réduire les budgets.
Coût par acquisition de nouveau client : le véritable indicateur de croissance
Une entreprise qui ne génère pas de nouveaux clients est une entreprise qui stagne. Il est impératif de suivre votre coût d’acquisition par nouveau client (New Customer CAC). Trop souvent, les annonceurs se focalisent sur le CPA global, qui mélange nouveaux et anciens clients. En isolant le coût pour acquérir un client qui n’a jamais acheté chez vous, vous mesurez la véritable efficacité de vos efforts d’acquisition. Fixez-vous des objectifs mensuels de nombre de nouveaux clients à acquérir. C’est ce qui garantit votre croissance à long terme.
Discipline et patience : comment analyser les performances sans paniquer
Andromeda peut être plus volatile. Les performances peuvent fluctuer d’un jour à l’autre. Il est crucial de ne pas sur-réagir. Voici quelques règles de discipline :
- Fenêtres d’analyse : Prenez toujours vos décisions sur des périodes de 7, 14 ou même 30 jours. Analyser sur 2 ou 3 jours ne vous donnera qu’une vision bruitée et vous poussera à prendre de mauvaises décisions.
- Couper une créa : Avant de couper une publicité, assurez-vous qu’elle a dépensé au moins 3 à 4 fois votre CPA cible sans résultat probant. Une créa qui a bien fonctionné pendant des semaines ne doit pas être coupée après 3 jours de baisse. ‘Si cette non performance, elle dure 7, 10, 14 jours […] là ça peut faire sens de la couper’.
- Analyser en profondeur : Une créa peut avoir un CPA élevé mais générer un trafic très qualifié (coût par ajout au panier bas, CTR élevé). Avant de la couper, analysez ses métriques secondaires. Elle contribue peut-être à la performance globale d’une manière moins directe.
Conclusion : Bienvenue dans l’ère du stratège créatif
Andromeda n’est pas une simple mise à jour, c’est un changement de paradigme. Meta ne cherche plus à ce que nous soyons des techniciens experts du ciblage. La machine s’en charge mieux que nous. Ce que Meta nous demande aujourd’hui, c’est d’être de meilleurs marketeurs. La plateforme nous pousse à mieux comprendre nos clients, à affiner notre storytelling et à exprimer notre créativité de manière plus riche et plus diverse.
Le media buyer de demain n’est plus celui qui passe ses journées à dupliquer des ad sets et à tester des audiences. Le media buyer de demain est un stratège de croissance. C’est quelqu’un qui analyse les données globales, qui comprend les personas sur le bout des doigts, qui génère des hypothèses créatives pertinentes et qui pilote une machine de test et d’itération en continu. Le temps gagné sur la technique doit être réinvesti massivement dans la stratégie et l’idéation créative. ‘La créa, ben c’est devenu votre levier d’optimisation numéro 1 pour performer sur Meta’.
Le ciblage est mort, les structures de comptes sont simplifiées, et la créativité règne en maître. C’est un défi, certes, mais c’est aussi une formidable opportunité pour ceux qui sauront embrasser ce changement. Alors, bienvenue dans l’ère de la publicité moderne. Une ère où votre meilleure stratégie est votre prochaine grande idée.
Questions fréquentes sur Meta Andromeda
1. Qu’est-ce que Meta Andromeda exactement et en quoi est-ce différent de l’ancien algorithme ?
Meta Andromeda est le nouveau moteur de recommandation publicitaire de Meta, entièrement repensé autour de l’intelligence artificielle et de puces matérielles (NVIDIA) beaucoup plus puissantes. Sa principale différence réside dans sa capacité à analyser le contenu de vos publicités (images, vidéos, textes) en profondeur et à comprendre les séquences de comportement des utilisateurs sur le long terme. Contrairement à l’ancien système qui se basait beaucoup sur des ciblages manuels (intérêts, audiences), Andromeda utilise vos créatifs comme le principal signal pour trouver les personnes les plus réceptives, et ce, de manière interconnectée entre toutes vos campagnes.
‘Andromeda, c’est un nouveau moteur de recommandations publicitaire qui est dopé à l’intelligence artificielle comme je vous disais, et surtout qui exploite des puces NVIDIA ultra puissante et qui permet en fait à l’algorithme de Meta de traiter beaucoup plus de datas qu’auparavant.’
2. Pourquoi dit-on que le ciblage par centres d’intérêt est ‘mort’ sur Meta ?
Le ciblage par centres d’intérêt est considéré comme ‘mort’ ou du moins obsolète, car l’algorithme Andromeda n’en a plus réellement besoin pour être performant. En lui fournissant des créatifs riches et variés, vous lui donnez des signaux de ciblage bien plus précis et pertinents que de simples catégories d’intérêt. L’approche a changé : au lieu de dire à Meta ‘qui’ cibler, vous lui montrez ‘quoi’ (votre message, votre produit en action) et il se charge de trouver les personnes qui y réagissent, souvent bien au-delà des audiences que vous auriez pu imaginer. S’obstiner à utiliser des ciblages étroits revient à brider la puissance de l’IA.
‘Le premier évidemment, c’est que le ciblage est définitivement mort et enterré. Donc je pense que l’époque des segmentations infini, des Looklike 1 %, des intérêts, des tests d’intérêt, des tests de comportement, toutes ces choses là. En fait Andromeda n’a plus vraiment besoin de ça pour s’optimiser.’
3. Qu’entendez-vous par ‘diversité créative’ ? Changer le texte d’une annonce ne suffit-il plus ?
Non, changer simplement un titre ou une couleur ne constitue pas une réelle diversité créative aux yeux d’Andromeda. La véritable diversité implique de faire varier fondamentalement vos approches sur trois axes : les concepts (ex: témoignage vs unboxing), les angles (ex: problème vs bénéfice) et les personas (ex: s’adresser à un sportif vs à un cadre stressé). L’objectif est de fournir à l’algorithme des messages et des formats radicalement différents pour qu’il puisse explorer et toucher des segments d’audience distincts. Des variations mineures sont perçues comme une seule et même idée, limitant ainsi le potentiel d’apprentissage et de diffusion de la machine.
‘La diversité créative, ce n’est pas changer un hook. Ce n’est pas changer un arrière-plan, ce n’est pas changer une tagline ou même une couleur sur un bouton, ça va beaucoup plus loin que ça. La diversité, c’est faire varier finalement vos angles, vos concepts, vos formats.’
4. Quelle est la structure de campagne idéale à adopter avec Andromeda en 2025 ?
La structure idéale est beaucoup plus simple qu’auparavant. Elle repose principalement sur deux piliers. Premièrement, une campagne Advantage+ Shopping (ASC+) qui reçoit la majorité de votre budget (70-80%), dans laquelle vous placez un grand nombre de créatifs (15-20+) et excluez vos clients et visiteurs récents. Deuxièmement, une campagne de test (en ABO ou CBO selon le budget) dédiée à expérimenter en permanence de nouveaux concepts. Les créatifs qui font leurs preuves dans la campagne de test (après avoir atteint un certain nombre de conversions à un CPA cible) sont ensuite déplacés dans la campagne ASC+ pour être scalés.
‘Moi je vous conseille d’avoir une campagne avantage plus avec des exclusions bien spécifiques […] et alors qu’on parlait avant d’avoir quatre acets publicité actives dans la campagne avantage plus […] là moi ce que je vous conseille, c’est de mettre beaucoup plus de pubs actives.’
5. Comment savoir quand couper une publicité qui ne performe plus dans une campagne Advantage+ ?
Il faut faire preuve de discipline et de patience. Ne prenez jamais de décision sur une ou deux journées de mauvaises performances. La règle générale est d’attendre qu’une publicité ait dépensé entre 3 et 5 fois votre Coût par Acquisition (CPA) cible sans générer de conversions satisfaisantes. Analysez toujours les performances sur une fenêtre de temps significative, comme 7 ou 14 jours. Si une créative, qui performait bien auparavant, connaît une baisse durable sur plus d’une semaine sans signe d’amélioration, il est alors temps d’envisager de la couper pour laisser la place à de nouvelles créations.
‘Ce n’est pas parce que vous avez une créa qui a très bien performé pendant plusieurs semaines et qu’elle arrête de performer pendant 3 jours qu’il faut la couper. Si cette non performance, elle dure 7, 10, 14 jours […] là ça peut faire sens de la couper.’
6. Le retargeting est-il toujours utile avec les nouvelles campagnes Advantage+ ?
Cela dépend de votre produit et de votre cycle de vente. Les campagnes Advantage+ effectuent déjà un certain niveau de retargeting de manière native. Pour des produits à faible coût et à achat rapide, une campagne de retargeting dédiée peut être superflue. Cependant, pour des produits plus chers avec un parcours de décision plus long, il reste très pertinent d’allouer une petite partie de votre budget (environ 10%) à une campagne de retargeting spécifique. Cela vous permet de contrôler le message montré aux audiences chaudes et de rester présent à leur esprit tout au long de leur réflexion.
‘Généralement quand vous avez un produit qui coûte assez cher, c’est bien d’avoir du retargeting derrière parce que vous allez pouvoir exposer un message bien spécifique à ces audiences-là et comme le parcours d’achat est plus long, ben vous avez envie d’être bien présent dans leur tête.’
7. Comment puis-je mesurer le succès de mes campagnes si le ROAS de Meta n’est plus fiable ?
Vous devez absolument adopter une vision plus globale et centrée sur votre business. Le ROAS affiché sur la plateforme peut être trompeur. Concentrez-vous sur des indicateurs de plus haut niveau. Le plus important est le MER (Marketing Efficiency Ratio), calculé en divisant votre chiffre d’affaires total par vos dépenses publicitaires totales. Il vous donne la rentabilité réelle de votre marketing. Suivez également de très près votre coût d’acquisition par nouveau client et le nombre de nouveaux clients générés chaque mois. Ce sont ces métriques qui indiquent une croissance saine et durable pour votre entreprise.
‘Vous devez regarder encore plus qu’avant les choses au niveau global et donc d’avoir des targets de coût d’acquisition, d’avoir une mesure du ROS au niveau global. Donc nous on l’appelle le MER, donc marketing efficiency ratio.’
8. Quel est le nouveau rôle du media buyer à l’ère d’Andromeda ?
Le rôle du media buyer a radicalement changé. Il n’est plus un technicien qui passe son temps à optimiser les enchères ou à tester des audiences. La machine gère désormais ces aspects. Le media buyer moderne est un stratège de croissance et un stratège créatif. Son rôle est de comprendre en profondeur le marché et les personas, de générer des hypothèses et des concepts publicitaires pertinents, de structurer une discipline de test rigoureuse, et d’analyser les performances globales de l’entreprise (MER, acquisition de clients) pour prendre des décisions stratégiques. Son temps est passé de la gestion technique à l’idéation et l’analyse.
‘Le média buyeur de demain, c’est plus un technicien […] c’est quelqu’un qui est un stratège, un stratège de croissance, un stratège créatif. Donc quelqu’un qui va structurer, qui va analyser, qui va trouver de nouvelles idées.’




