Logo de l'épisode Le nouvel indicateur pour mesurer la rentabilité de vos publicités Facebook post-iOS 14 | #AskDanilo E14 du podcast Le Rendez-vous Marketing

Le nouvel indicateur pour mesurer la rentabilité de vos publicités Facebook post-iOS 14 | #AskDanilo E14

Épisode diffusé le 20 août 2021 par Danilo Duchesnes

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Vos publicités Facebook sont-elles encore rentables ? Le guide pour survivre à l’après-iOS 14

Vous vous souvenez de cette époque ? Celle où l’on pouvait se connecter à son gestionnaire de publicités Facebook, regarder notre colonne ROAS (Return On Ad Spend) et savoir, presque avec certitude, si notre journée était bonne ou mauvaise. Un ROAS de 5 ? On sourit. Un ROAS de 2 ? On fronce les sourcils et on commence à optimiser. C’était notre boussole, notre étoile du berger. Et puis, un jour, tout a changé. La mise à jour d’iOS 14 est arrivée, et notre boussole s’est affolée. Les chiffres ont chuté, la panique s’est installée, et une question a commencé à hanter les nuits de tous les marketeurs et e-commerçants : comment peut-on encore mesurer la rentabilité de nos campagnes Facebook avec cette perte de données massive ?

Cette question, je ne compte plus le nombre de fois où je l’ai entendue. Elle revient sans cesse dans les discussions avec les clients de l’agence DHS Digital, lors de mes formations, et dans les messages que je reçois sur LinkedIn. Et je vous comprends. Voir un indicateur sur lequel on a bâti des stratégies entières s’effondrer du jour au lendemain est déstabilisant. On se sent aveugle, naviguant à vue dans un océan de données incomplètes et modélisées. On se demande si nos efforts portent encore leurs fruits, si chaque euro investi travaille réellement pour nous.

‘Aujourd’hui, je réponds à une question que j’ai reçue plusieurs fois parmi les clients de l’agence et de mes formations et la question c’est comment est-ce qu’on peut encore mesurer la rentabilité de nos campagnes Facebook avec la perte de données liée à la mise à jour d’iOS 14.’

Alors, que faire ? Doit-on abandonner Facebook Ads ? Sûrement pas. Doit-on se fier aveuglément à des chiffres que l’on sait faussés ? Certainement pas non plus. La solution n’est pas dans l’abandon, mais dans l’adaptation. Elle réside dans un changement de paradigme : passer d’une obsession pour l’attribution au niveau micro-canal à une vision macro de la performance de notre entreprise. Dans cet article, je vais vous guider pas à pas pour vous réapproprier le contrôle de votre rentabilité. Nous allons voir pourquoi le ROAS est devenu un indicateur dangereux s’il est utilisé seul, et je vais vous présenter son successeur, un indicateur beaucoup plus fiable et puissant : le MER, ou Marketing Expense Ratio. Préparez-vous à changer votre façon de penser la performance marketing pour de bon.

Le crépuscule du ROAS : pourquoi votre indicateur fétiche ne dit plus la vérité

Pendant des années, le ROAS a été le roi des KPIs en e-commerce. Sa simplicité était sa force : pour chaque euro dépensé en publicité, combien d’euros de chiffre d’affaires sont générés en retour ? C’était clair, direct et, en apparence, infaillible. Mais les fondations sur lesquelles reposait cette confiance se sont fissurées, puis effondrées. La cause principale a un nom que tout le monde connaît : iOS 14. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg d’une tendance de fond qui redéfinit les règles du jeu du marketing digital.

iOS 14 et l’ATT : le tremblement de terre qui a secoué le tracking

Le déploiement de l’App Tracking Transparency (ATT) par Apple a été un véritable séisme. Pour le dire simplement, Apple a donné à ses utilisateurs un choix très clair : autoriser ou refuser le suivi de leur activité à travers les applications et les sites web. Et, sans surprise, une majorité écrasante d’utilisateurs a refusé. Pour Facebook, dont le modèle économique repose sur la collecte de données précises pour le ciblage et la mesure, l’impact a été cataclysmique.

‘Depuis quelques temps, on peut maintenant refuser le tracking sur un appareil iOS et donc si quelqu’un refuse le tracking, et bien l’information Facebook ne peut plus la récupérer, il peut uniquement la modéliser et l’estimer.’

Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? Quand un utilisateur d’iPhone refuse le tracking et achète sur votre site après avoir vu une de vos publicités, Facebook est en partie aveugle. Le lien direct et certain entre le clic sur la pub et l’achat est brisé. La plateforme doit alors recourir à des ‘modèles statistiques’ et à des ‘estimations’ pour combler les trous. Le chiffre que vous voyez dans votre gestionnaire de publicités n’est plus une donnée brute et factuelle, mais le résultat d’un algorithme qui essaie de deviner ce qui s’est passé. Le problème, c’est que cette ‘modélisation’ est une boîte noire. On ne sait pas exactement comment elle fonctionne, et sa fiabilité est, au mieux, discutable. Le ROAS n’est plus un reflet de la réalité, mais une interprétation de celle-ci par Facebook.

Au-delà d’Apple : la guerre des cookies et la fragmentation généralisée des données

L’erreur serait de penser qu’iOS 14 est un problème isolé. C’est en réalité le symptôme d’un mouvement beaucoup plus large de protection de la vie privée sur le web. Avant même Apple, des navigateurs comme Safari (avec ITP, Intelligent Tracking Prevention) et Firefox (avec ETP) bloquaient déjà activement les cookies tiers, rendant le suivi inter-sites de plus en plus difficile. Google Chrome, le navigateur le plus utilisé au monde, est en train de leur emboîter le pas en supprimant progressivement les cookies tiers.

Le fameux pixel Facebook, ce petit bout de code qui a fait la fortune de tant d’entreprises, repose en grande partie sur ces cookies. Chaque fois qu’un utilisateur refuse le bandeau de cookies sur votre site, ou que son navigateur les bloque, le pixel perd en efficacité. Le résultat est le même qu’avec iOS 14 : des données manquantes, une attribution dégradée et, au final, un ROAS qui ne représente qu’une fraction de la réalité. Nous sommes entrés dans une ère de données fragmentées, où aucune plateforme ne peut plus prétendre avoir une vision complète du parcours client.

ROAS et CPA : les angles morts des indicateurs traditionnels

Même avant tous ces bouleversements, le ROAS et son cousin le CPA (Coût par Acquisition) n’étaient pas parfaits. Le CPA, par exemple, vous dit combien vous coûte l’acquisition d’un client, mais il ne dit rien sur la valeur de ce client. Comme je l’explique souvent :

‘Le CPA ne dit pas tout parce qu’on peut avoir un CPA très élevé et un panier moyen très élevé aussi ce qui fait qu’on est quand même rentable. Donc le CPA ne veut pas tout dire malheureusement.’

Imaginez un CPA de 50€. Cela peut sembler énorme. Mais si le panier moyen de ce client est de 250€, l’opération est très profitable. Inversement, un CPA de 10€ peut sembler excellent, mais si le panier moyen n’est que de 15€, vous perdez de l’argent sur chaque vente (en considérant le coût du produit). Le ROAS, lui, souffrait de problèmes d’attribution. Chaque plateforme publicitaire (Facebook, Google, TikTok…) a tendance à s’attribuer la totalité du mérite pour une conversion si elle a été impliquée à un moment du parcours, créant des doublons et une vision gonflée de la performance. Le ROAS affiché dans Facebook n’a jamais été la ‘vérité absolue’, mais simplement ‘la version de Facebook’. Aujourd’hui, avec les données manquantes, cette version est non seulement biaisée, mais aussi largement incomplète.

La conclusion est sans appel : se baser uniquement sur le ROAS du gestionnaire de publicités pour prendre des décisions stratégiques, c’est comme essayer de conduire une voiture en regardant dans un rétroviseur brisé et embué. Il est temps de changer d’instrument de bord.

Le MER (Marketing Expense Ratio) : votre nouvelle boussole pour une rentabilité réelle

Face à ce brouillard de données, nous avons besoin d’un phare. Un indicateur simple, robuste et basé sur des données incontestables. Cet indicateur, de plus en plus de marketeurs avisés l’ont adopté. Il porte plusieurs noms : Blended ROAS, eROAS (effective ROAS), ou encore REMI (Return On Marketing Investment). Mais le terme le plus courant et que j’utilise au quotidien est le MER, pour Marketing Expense Ratio. Oubliez les estimations et les modélisations ; le MER est ancré dans la réalité de votre entreprise.

Qu’est-ce que le MER et pourquoi est-il si puissant ?

Le concept du MER est d’une simplicité désarmante. Au lieu de demander à chaque plateforme publicitaire sa propre version de la vérité, on prend de la hauteur et on regarde les deux seules données qui comptent vraiment à la fin du mois : combien d’argent est entré, et combien d’argent est sorti en marketing.

‘Le MER c’est un ratio qui permet de comparer, écoutez bien, le revenu total généré sur votre site avec vos dépenses totales en marketing tout ca confondus.’

Sa puissance vient de sa source. Les données ne proviennent pas de Facebook ou de Google, mais de votre propre système de gestion de contenu (Shopify, WooCommerce, etc.) pour le chiffre d’affaires total, et de vos relevés de facturation des plateformes publicitaires (ou de votre relevé bancaire) pour les dépenses. Ces chiffres ne mentent pas. Il n’y a pas de tracking à refuser, pas de cookie à bloquer. C’est la vérité brute de votre business. Cet indicateur a été popularisé par des experts comme Andrew Foxwell, qui a très vite compris que l’avenir du pilotage marketing ne se jouerait plus dans l’analyse de données de seconde main fournies par les plateformes, mais dans l’analyse de données primaires, celles de l’entreprise elle-même.

Comment calculer votre MER pas à pas (avec des exemples clairs)

La formule de base du MER est très simple. Dans sa version la plus courante, celle que nous utilisons chez DHS, la voici :

MER = Chiffre d’Affaires Total / Dépenses Publicitaires Totales

Prenons un exemple concret pour illustrer. Vous avez un site e-commerce. Ce mois-ci :

  • Votre boutique Shopify affiche un chiffre d’affaires total de 30 000€.
  • Vous avez dépensé 5 000€ en publicités Facebook.
  • Vous avez dépensé 2 000€ en publicités Google.

Vos dépenses publicitaires totales sont donc de 5 000€ + 2 000€ = 7 000€.

Votre MER est de : 30 000€ / 7 000€ = 4,28.

Cela signifie que pour chaque euro dépensé en publicité, tous canaux confondus, votre entreprise a généré 4,28€ de chiffre d’affaires total. On peut aussi l’exprimer en pourcentage, en inversant le calcul (Dépenses / CA), ce qui donnerait 7 000 / 30 000 = 23,3%. Cela veut dire que 23,3% de votre chiffre d’affaires est alloué aux dépenses publicitaires. C’est une autre façon de voir les choses, mais le ratio est souvent plus intuitif.

La beauté de cet indicateur est sa flexibilité. Vous pouvez choisir d’inclure uniquement les dépenses publicitaires, ou d’aller plus loin en incluant d’autres coûts marketing (frais d’agence, marketing d’influence, abonnements à des outils SEO…). L’important est d’être constant dans votre méthode de calcul pour pouvoir comparer les périodes entre elles de manière fiable.

Interpréter votre MER : que signifie un MER de 3, 5 ou 10 ?

Un MER de 4,28, est-ce bon ou mauvais ? La réponse est : ça dépend. Cela dépend entièrement de vos marges bénéficiaires. C’est là que le MER devient un véritable outil de pilotage financier. Pour savoir si votre MER est bon, vous devez connaître votre ‘MER de rentabilité’ (ou Break-even MER). Il se calcule ainsi :

MER de rentabilité = 1 / Marge bénéficiaire brute

Imaginons que votre marge bénéficiaire brute (après coût du produit, frais de transaction, etc., mais avant marketing) soit de 60% (ou 0,6). Votre MER de rentabilité est de 1 / 0,6 = 1,67. Cela signifie que vous devez avoir un MER supérieur à 1,67 pour ne pas perdre d’argent. Avec un MER de 4,28, vous êtes largement profitable.

Si votre marge n’est que de 25% (ou 0,25), votre MER de rentabilité est de 1 / 0,25 = 4. Avec un MER de 4,28, vous êtes rentable, mais de justesse. Vous voyez comme le contexte change tout ?

‘D’après Andrew Foxwell, les marques préfèrent dépenser entre 10 et 30 % de leurs revenus dans la pub digitale. Donc on peut dire qu’un MER moyen se situe aux alentours des quatre. … Après, il y a des clients qui sont très contents avec x 5, d’autres qui sont pas contents avec x 5 et qui préfèrent avoir x 8. Ça dépend évidemment de vos marges.’

L’objectif est donc de trouver le MER cible qui correspond à vos objectifs de croissance et de rentabilité, en fonction de la structure de coûts de votre entreprise. Pour certains, un MER de 3 est une victoire, pour d’autres, il faut viser 8 ou 10.

Mettre le MER en pratique pour piloter vos campagnes avec clarté

Savoir calculer son MER, c’est bien. L’utiliser comme un levier stratégique pour prendre de meilleures décisions, c’est mieux. Le MER n’est pas un simple rapport à regarder en fin de mois ; c’est un instrument de navigation quotidien qui doit guider vos actions sur les plateformes publicitaires. Il transforme votre approche de l’optimisation, en vous faisant passer d’une réaction aux micro-variations des plateformes à un pilotage basé sur l’impact commercial réel.

Analyser les tendances du MER pour des décisions éclairées

La première étape est de calculer votre MER de manière rétrospective. Prenez vos chiffres des 6 ou 12 derniers mois et calculez le MER pour chaque mois. Cela vous donnera une base de référence (un ‘baseline’). Vous identifierez immédiatement les tendances saisonnières, comme les baisses que nous observons souvent en été.

‘On l’a constaté sur des comptes clients de l’agence qui ne font que du Facebook Ads, on a observé que le MER est très bon certains mois et moins bon d’autres mois notamment les mois d’été comme juin, juillet.’

Une fois cette base établie, suivez votre MER de manière plus régulière : chaque semaine, voire chaque jour si votre volume d’activité le permet. Cette analyse des tendances est cruciale. Si votre MER est stable à 5 et qu’il commence à descendre à 4,5 puis à 4, c’est un signal d’alarme. Quelque chose a changé. Une nouvelle campagne est moins performante ? Un concurrent est devenu plus agressif ? À l’inverse, si votre MER grimpe, c’est que vos actions portent leurs fruits. Le MER devient alors un baromètre de la santé de votre écosystème marketing.

Corréler le MER avec vos actions publicitaires : le duo gagnant

C’est la question à un million d’euros : comment utiliser un indicateur macro (le MER) pour prendre des décisions micro (optimiser une campagne) ? La réponse est la corrélation. Vous devez considérer le ROAS affiché dans Facebook non plus comme une vérité absolue, mais comme un indicateur directionnel. Il vous aide à comprendre ce qui se passe *à l’intérieur* de la plateforme, tandis que le MER vous dit l’impact réel *à l’extérieur*, sur votre chiffre d’affaires.

Le processus est le suivant :
1. Vous faites une modification significative : Vous lancez une nouvelle campagne créative, vous augmentez le budget de 20%, vous ciblez une nouvelle audience.
2. Vous observez les deux indicateurs : Regardez le ROAS de cette campagne dans Facebook, mais surtout, surveillez l’évolution de votre MER global dans les jours qui suivent.
3. Vous analysez la corrélation : Si le ROAS de la nouvelle campagne semble bon ET que votre MER global augmente ou reste stable, c’est un succès. L’investissement est rentable. Si le ROAS semble bon mais que votre MER global chute, méfiance ! Cela signifie que la plateforme s’attribue peut-être des ventes qui auraient eu lieu de toute façon (cannibalisation d’autres canaux, par exemple) et que l’investissement supplémentaire n’est pas efficient. Si les deux chutent, la décision est simple : coupez ou modifiez la campagne.

‘Ce qui est intéressant de regarder aussi c’est le ROS dans Facebook. Vous allez donc analyser les deux indicateurs côte à côte et vous remarquerez le plus souvent … que lorsque vous aviez un bon ROS sur Facebook, vous aviez aussi un bon MER.’

Cette double analyse vous redonne le pouvoir. Vous ne dépendez plus de l’interprétation de Facebook ; vous validez ses données avec la réalité de votre compte en banque.

Le MER et la vision multi-canal : la fin des guerres d’attribution

L’un des plus grands avantages du MER est qu’il met fin aux débats stériles sur l’attribution. Qui n’a jamais vu une situation où Facebook et Google s’attribuent la même vente ? Un client clique sur une pub Facebook le lundi, puis sur une annonce Google le mardi avant d’acheter. Résultat : les deux plateformes crient victoire et vous vous retrouvez avec un ROAS total qui semble fantastique mais qui ne correspond pas à la réalité.

‘Les conversions se chevauchent d’un canal publicitaire à un autre. … Facebook et Google vont s’attribuer la conversion. Et donc un indicateur comme le MER permet de mieux évaluer la profitabilité globale tout ca confondus.’

Le MER s’en moque. Il ne cherche pas à savoir qui a donné le ‘coup de grâce’. Il mesure l’efficacité de l’équipe. Il reconnaît que le parcours client est complexe et que chaque point de contact, qu’il soit une publicité, un article de blog, un podcast ou un email, contribue à la décision finale. Si vous augmentez votre budget Google Ads et que votre MER global s’améliore, c’est que la stratégie est bonne, même si une partie de cette performance est indirectement captée par Facebook via des conversions post-vue. Le MER vous force à penser comme un directeur marketing, pas comme un simple gestionnaire de campagnes. Il vous incite à orchestrer vos canaux pour qu’ils travaillent en synergie, plutôt que de les opposer dans une compétition pour l’attribution.

Conclusion : Reprenez le contrôle de votre rentabilité

Nous avons parcouru un long chemin. Nous sommes partis d’un constat douloureux : la perte de fiabilité de notre indicateur fétiche, le ROAS, nous laissant dans le flou. Nous avons disséqué les raisons de cet effondrement, d’iOS 14 à la disparition progressive des cookies. Mais plutôt que de nous lamenter sur un passé révolu, nous avons construit une nouvelle fondation, plus solide et plus fiable : le MER.

Le Marketing Expense Ratio n’est pas juste un nouveau KPI à la mode. C’est une philosophie. C’est la décision de se fier à ses propres données, à la vérité brute de son chiffre d’affaires et de ses dépenses, plutôt qu’aux rapports opaques et biaisés des plateformes publicitaires. C’est un engagement envers une vision holistique de votre marketing, où chaque canal contribue à un objectif commun : la croissance rentable de l’entreprise.

Ce qui compte à la fin du mois, ce n’est pas le chiffre affiché dans votre gestionnaire de publicités.

‘Ce qui compte à la fin du mois, c’est le revenu généré et la rentabilité en déduisant évidemment tous vos coûts, marketing, opération, production. Donc si vous continuez à générer des bons niveaux de revenus et de rentabilité mais que votre ROS sur Facebook, il est plus bas qu’auparavant, ben vous comprenez que la donnée dans Facebook ne reflète plus vraiment la réalité.’

Votre MER, lui, ne ment jamais. C’est votre nouvelle boussole. Alors, mon appel à l’action est simple : n’attendez plus. Ouvrez une feuille de calcul. D’un côté, listez votre chiffre d’affaires mensuel total des six derniers mois. De l’autre, vos dépenses publicitaires totales sur la même période. Calculez votre MER pour chaque mois. Regardez les tendances, comprenez votre baseline. Cet exercice simple mais puissant sera la première étape pour reprendre le contrôle total de votre stratégie marketing. C’est à vous de jouer.

Foire aux questions (FAQ) sur le MER et la mesure de la rentabilité

Le ROAS affiché dans Facebook est-il complètement inutile aujourd’hui ?

Non, il n’est pas complètement inutile, mais son rôle a changé. Il ne doit plus être considéré comme une mesure absolue et fiable de la rentabilité. Pensez-y plutôt comme un indicateur directionnel et de tendance au sein de la plateforme. Il peut vous aider à comparer la performance relative de différentes campagnes, ensembles de publicités ou créations les uns par rapport aux autres. Si une campagne A a un ROAS de 3 et une campagne B un ROAS de 1.5 dans le gestionnaire, il est probable que la A soit plus performante. Cependant, le chiffre réel de rentabilité doit toujours être validé par votre MER global.

‘Cet indicateur [le ROAS] ne peut donc plus être utilisé à 100 % pour mesurer la rentabilité de vos campagnes parce qu’il n’est plus fiable.’

Comment calculer le MER si j’utilise plusieurs canaux comme Google, TikTok et Facebook ?

C’est précisément là que le MER excelle. Le principe reste exactement le même. Vous additionnez simplement toutes vos dépenses publicitaires, quel que soit le canal. Par exemple : Dépenses totales = Dépenses Facebook Ads + Dépenses Google Ads + Dépenses TikTok Ads. Ensuite, vous divisez votre chiffre d’affaires total (issu de votre CMS comme Shopify, peu importe la source de la vente) par ce total de dépenses. Cela vous donne une vision unifiée de la performance de votre écosystème publicitaire, en éliminant le problème du chevauchement d’attribution où chaque plateforme essaie de s’attribuer le mérite de la même vente.

‘Si par exemple vous faites des dépenses sur Facebook et sur Google, et bien vous allez inclure les dépenses Facebook et Google.’

Quel est un bon MER pour une entreprise e-commerce ?

Il n’y a pas de réponse unique, car le ‘bon’ MER dépend crucialement de votre marge bénéficiaire brute. Un MER moyen dans le secteur se situe souvent entre 3 et 5. Un MER de 4 signifie que 25% de votre CA est réinvesti en publicité. Pour savoir si c’est bon pour *vous*, calculez votre point mort : 1 divisé par votre marge. Si votre marge est de 50% (0.5), votre MER doit être au-dessus de 2 (1/0.5) pour être profitable. Plus vos marges sont élevées, plus vous pouvez vous permettre un MER bas. Visez un MER qui vous laisse une marge nette confortable après les dépenses publicitaires.

‘On peut dire qu’un MER moyen se situe aux alentours des quatre. Donc ça veut dire que si vous avez un MER de 4, et bien potentiellement vous avez déjà des bons résultats. Après évidemment, tout dépend de vos marges.’

Le MER remplace-t-il totalement l’analyse au niveau de la campagne ?

Non, le MER est un indicateur macro qui doit être complété par une analyse micro. Le MER vous dit ‘si’ votre marketing global est rentable. L’analyse au niveau des campagnes, en utilisant le ROAS comme indicateur directionnel, vous aide à comprendre ‘pourquoi’. Vous devez utiliser les deux en tandem. Si votre MER global baisse, vous plongez dans vos comptes publicitaires pour identifier les campagnes ou les audiences dont le ROAS directionnel a chuté, afin de trouver la source du problème et de l’optimiser. Le MER est le ‘quoi’, l’analyse en plateforme est le ‘comment’.

‘Vous allez donc analyser les deux indicateurs côte à côte et vous remarquerez le plus souvent … que lorsque vous aviez un bon ROS sur Facebook, vous aviez aussi un bon MER. Surtout si vous ne faites que du Facebook Ads.’

Comment expliquer le concept de MER à un client ou un supérieur qui ne jure que par le ROAS ?

C’est un défi courant. L’approche la plus efficace est de le présenter non pas comme un remplacement, mais comme un ‘indicateur de vérité’ qui complète le ROAS. Expliquez que le ROAS de la plateforme est une ‘estimation’ de Facebook, tandis que le MER est un ‘fait’ basé sur les chiffres réels de l’entreprise. Utilisez une analogie simple : ‘Le ROAS de Facebook, c’est ce que le commercial nous dit qu’il a vendu. Le MER, c’est l’argent que nous voyons réellement sur le compte en banque de l’entreprise. Les deux sont utiles, mais à la fin, c’est le compte en banque qui compte’. Montrez-leur les deux chiffres côte à côte sur plusieurs mois pour illustrer la corrélation et la valeur ajoutée du MER.

‘Si comme moi vous avez des clients qui n’ont pas encore saisi tous les changements liés à iOS 14, ce qui peut se comprendre, n’hésitez pas à leur faire le même discours que je viens de vous donner dans ce podcast.’

Que faire si mon MER diminue après avoir augmenté mes dépenses publicitaires ?

C’est un scénario très fréquent qui illustre la loi des rendements décroissants. Une diminution du MER après une augmentation du budget signifie que chaque euro supplémentaire dépensé est moins efficace que les précédents. Cela indique que vous avez peut-être atteint un point de saturation sur vos audiences actuelles. Les actions à entreprendre sont : 1) Réduire légèrement le budget pour revenir au point d’efficacité maximale. 2) Analyser quelles campagnes ou audiences spécifiques sous-performent avec le budget additionnel. 3) Utiliser ce budget pour tester de nouvelles audiences (élargissement, lookalikes différentes) ou de nouvelles plateformes afin de trouver de nouvelles poches de croissance rentables.

‘Si vous continuez à générer des bons niveaux de revenus et de rentabilité mais que votre ROS sur Facebook, il est plus bas qu’auparavant, ben vous comprenez que la donnée dans Facebook ne reflète plus vraiment la réalité. Par contre, votre MER lui continue à vous dire si vous avez bien travaillé ou non.’


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