Bilan 2022 : La vérité derrière les chiffres d’une agence en croissance
Chaque début d’année apporte son lot de résolutions, d’ambitions et de bilans. Pour un entrepreneur, cet exercice est bien plus qu’une simple formalité ; c’est un miroir tendu sur les douze mois écoulés, reflétant non seulement les chiffres, mais aussi les doutes, les victoires silencieuses et les leçons apprises dans la douleur. C’est un moment de vulnérabilité et de vérité. En 2021, vous étiez plus de 2400 à écouter mon bilan, et cette année, je ressens une responsabilité encore plus grande de vous partager mon parcours avec une transparence absolue. Loin des récits édulcorés de succès fulgurants, je veux vous plonger dans la réalité du développement d’une jeune agence digitale, DHS Digital. L’idée n’est pas de se vanter ou de se plaindre, mais de décortiquer ce qui a fonctionné, ce qui a échoué, et surtout, pourquoi. Comme je le dis souvent, ‘dans le digital, ce qui était vrai aujourd’hui ne le sera peut-être plus demain’, et cette phrase n’a jamais été aussi vraie qu’en 2022. Cette rétrospective annuelle est donc une opportunité de vous partager ce que j’apprends en tant que chef d’entreprise, une expérience qui me transforme bien au-delà du business, touchant au management, aux relations humaines, à la gestion des émotions et à la santé mentale. Préparez-vous pour un bilan sans langue de bois, où nous allons analyser ensemble les objectifs fixés, la réalité du terrain et les stratégies qui en découlent pour l’avenir.
Le verdict des objectifs 2022 : entre ambitions et réalité du terrain
Au début de l’année 2022, j’avais partagé publiquement quatre grands objectifs. C’était un acte d’engagement envers vous, mais aussi envers moi-même. Il n’y a pas d’échappatoire possible ; les chiffres et les faits sont là. Il est temps de confronter l’ambition à la réalité. Ces objectifs étaient : une croissance de 77 % du chiffre d’affaires, le développement de la marque DHS, un investissement de 25 000 € en bourse et crypto, et 30 jours de voyage sur l’année. Un programme ambitieux qui touchait à la fois la performance de l’entreprise, sa notoriété, mes finances personnelles et mon équilibre de vie. Analysons ensemble, point par point, ce qui a été accompli et, plus important encore, ce que les résultats nous enseignent.
L’objectif de croissance du chiffre d’affaires : une déception qui cache une réussite
Commençons par l’indicateur le plus scruté : le chiffre d’affaires. L’objectif était une croissance spectaculaire de 77 %. Le résultat ? ‘Non et on a été très très très très loin de l’atteinte parce qu’on a fait une croissance de 15 % contre 60 % en 2021.’ Un chiffre qui, de prime abord, peut sembler être un échec cuisant. Une croissance de 15 % est loin d’être ce que j’avais projeté. Cependant, diaboliser ce résultat serait une erreur d’analyse fondamentale. La vérité se cache dans les détails. Notre activité est scindée en deux : l’agence (prestation de services) et les formations en ligne. C’est là que l’histoire devient intéressante. La business unit ‘agence’, sur laquelle je passe 80 % de mon temps, a connu une croissance très saine de 40 %. Cette performance a été portée par une meilleure rétention client (seulement 9 départs contre 14 l’année précédente), l’acquisition de 14 nouveaux clients, et surtout, une stratégie d’upselling et de diversification intelligente. Nous avons commencé à proposer des services sur Google Ads et Pinterest, transformant des clients mono-canal en partenaires multi-canaux. Cette montée en gamme, couplée à une revue de nos tarifs, a solidifié notre base de revenus et notre rentabilité. En parallèle, notre studio créatif a explosé avec une croissance de 440 %, générant plus de 100 000 € de revenus. Ces succès sont le fruit d’un travail de fond sur la qualité de notre service et notre positionnement.
Alors, d’où vient ce chiffre global de 15 % ? La réponse se trouve dans notre seconde activité : les formations en ligne. Après deux années euphoriques portées par le contexte du Covid, cette branche a subi une baisse de 20 %. La conjoncture économique de 2022, avec une inflation galopante et une contraction du pouvoir d’achat, a directement impacté ce marché. Le trafic sur nos pages de vente est resté stable, mais les taux de conversion ont chuté. C’est une leçon cruciale sur la volatilité de certains marchés et la nécessité de ne pas dépendre d’une seule source de revenus, mais aussi de comprendre que des facteurs externes peuvent balayer les meilleures prévisions. Au final, cet objectif manqué m’a appris bien plus qu’un objectif atteint : il m’a forcé à analyser la santé réelle de mon activité principale et à reconnaître sa solidité, indépendamment des fluctuations d’un marché secondaire.
Développer la marque DHS : un succès qualitatif aux retombées quantifiables
Contrairement au chiffre d’affaires, développer une marque est un objectif plus difficile à quantifier. Pourtant, je considère qu’il a été largement atteint. Le ‘branding’ pour une agence comme la nôtre n’est pas une question de vanité ; c’est un pilier stratégique. Il s’agit de bâtir l’autorité, d’inspirer la confiance et d’attirer non seulement plus de clients, mais surtout les bons clients et les meilleurs talents. Les résultats de 2022 parlent d’eux-mêmes. Le podcast ‘Le Rendez-vous Marketing’ a franchi un cap spectaculaire avec ‘225 000 écoutes sur l’année 2022 contre 100 000 en 2021’. C’est plus qu’un doublement ; c’est la confirmation que notre contenu apporte une valeur reconnue. Sur LinkedIn, ma plateforme de prédilection, nous avons atteint 1,7 million de vues, renforçant mon positionnement d’expert. Le compte Instagram de l’agence est passé d’une centaine à plus de 800 abonnés, ce qui nous permet de montrer les coulisses, notre culture et d’humaniser notre travail. Le trafic sur notre site a également progressé de plus de 20 %, attirant 12 714 visiteurs. Au-delà des métriques, l’objectif était de repositionner DHS comme une agence Social Ads complète, et non plus uniquement comme une agence Facebook Ads. Le fait que nous ayons désormais six clients en gestion multi-canal prouve que ce message est passé. Chaque article de blog, chaque podcast, chaque post sur les réseaux sociaux a contribué à construire cette perception et à asseoir notre légitimité. C’est un travail de longue haleine, mais ses effets se font sentir sur la qualité des leads, la facilité des négociations et la fierté de l’équipe.
Les investissements personnels : un pari sur l’avenir dans une année de turbulences
L’objectif était d’investir 25 000 € en bourse et en cryptomonnaies pour développer mon expertise et mon patrimoine. J’ai presque atteint la cible en termes de montant, avec un total de 22 950 € investis. Cependant, la performance a été une tout autre histoire. 2022 a été une année brutale pour les marchés financiers, et mon portefeuille, très orienté vers les valeurs technologiques, en a payé le prix. J’ai investi 6 900 € en bourse pour une performance de… ‘-32 %’. De même, les 7 950 € investis en cryptomonnaies ont connu une chute de ‘-61 %’. Ces chiffres sont durs, mais ils reflètent la réalité d’un marché baissier. Le Nasdaq, l’indice de référence des entreprises technologiques, a lui-même chuté d’environ 30 %. Ma performance n’était donc pas une anomalie, mais le reflet de la conjoncture. La grande leçon ici est celle de l’humilité et de la vision à long terme. Après des années de croissance facile, 2022 nous a rappelé que l’investissement n’est pas un long fleuve tranquille. Cela ne remet pas en cause ma stratégie, mais renforce la nécessité de rester discipliné et de ne pas céder à la panique. Fait intéressant, j’ai aussi diversifié mes placements en investissant 8 100 € dans des scale-ups françaises non cotées (Pfit, Feed, Ledger), un pari sur l’économie réelle et l’innovation locale dont les fruits se mesureront sur plusieurs années.
L’équilibre de vie : l’objectif personnel 100% atteint
Le quatrième et dernier objectif était de voyager 30 jours sur l’année. Cet objectif, qui peut sembler plus personnel, est en réalité profondément lié à la performance professionnelle. Il a été atteint à 100 %. J’ai pu découvrir la Provence, Barcelone, Nice, la Crète et d’autres régions. Ce n’était pas seulement des vacances. C’était la preuve que j’ai réussi à construire une organisation qui peut fonctionner efficacement, même lorsque je ne suis pas physiquement au bureau. Grâce au travail à distance, j’ai pu maintenir une productivité normale tout en changeant d’environnement. Cet équilibre est fondamental. Il prévient l’épuisement professionnel, stimule la créativité et me permet de revenir avec une énergie renouvelée. Atteindre cet objectif m’a confirmé que la poursuite de la croissance ne doit jamais se faire au détriment de sa propre santé et de son bien-être. C’est peut-être la plus grande réussite de 2022.
Au-delà des chiffres : la véritable histoire de mon année 2022
Un bilan ne peut se résumer à une liste d’objectifs cochés ou manqués. Les chiffres racontent une partie de l’histoire, mais la véritable saveur d’une année se trouve dans le qualitatif, dans le ressenti, dans l’évolution humaine et organisationnelle. Si je devais résumer 2022 en un mot, ce serait ‘consolidation’. Après une année 2021 de croissance effrénée à 60 %, qui m’avait laissé sur les rotules, 2022 a été une année de construction, de renforcement des fondations et, paradoxalement, de plus grand épanouissement personnel malgré une croissance business plus modeste. C’est la preuve que les indicateurs de performance d’un entrepreneur ne devraient pas se limiter à son compte de résultat.
Une année ‘quatre étoiles’ malgré une croissance modérée
C’est le grand paradoxe de mon année. Alors que 2021 fut notre meilleure année en termes de croissance, ce fut personnellement la pire en termes de stress et de bien-être. Inversement, 2022 a été ma meilleure année depuis que j’ai commencé l’entrepreneuriat en 2018. J’ai un système de notation personnel, et ‘2022 est la seule année où je me suis donné quatre étoiles’. Pourquoi ? Parce que les bases de l’agence sont infiniment plus saines. Notre équipe s’est développée, passant de 6 à 10 personnes, avec une bien meilleure cohésion. Nous avons obtenu d’excellents résultats pour nos clients, ce qui s’est traduit par une rétention record sur le second semestre. Collectivement, nous avons tous progressé dans nos métiers. Et personnellement, je me suis senti beaucoup plus épanoui. Le stress constant de 2021 a laissé place à une plus grande sérénité, ce qui m’a permis de mieux naviguer les défis. J’ai eu plus de temps pour mes relations personnelles, pour voyager, et pour prendre soin de moi. J’ai fait un arbitrage conscient : accepter une croissance moins explosive pour gagner en qualité de vie et en solidité d’entreprise. Et avec le recul, c’est la meilleure décision que j’aie pu prendre.
L’évolution de mon rôle de CEO : de la gestion de la croissance à la construction d’une culture
Avec une équipe qui atteint dix personnes, mon rôle de CEO a inévitablement évolué. Mes trois grandes missions restent la création de contenu (environ 15 heures par semaine), le management des équipes et la direction générale de l’entreprise (stratégie, finance, recrutement). Cependant, la nature de ces missions a changé. Le plus grand défi de 2022 n’a pas été de trouver des clients, mais de gérer l’humain. J’ai dû faire face à deux départs, une expérience toujours délicate qui demande de trouver des terrains d’entente et de gérer des remplacements. Mais le challenge le plus passionnant a été de ‘développer la culture d’entreprise’. Nous avons fait le choix de passer en ‘full remote’, ce qui présente un défi majeur pour maintenir le lien et l’esprit d’équipe. Nous avons donc été très intentionnels dans nos actions : des team meetings réguliers et un team building mémorable à Barcelone. Ces moments ne sont pas des gadgets, ils sont le ciment de notre cohésion. Je suis convaincu que la culture est le système immunitaire de l’entreprise. C’est pourquoi j’ai confié à mon bras droit, Géraldine, la mission de la structurer et de la développer davantage cette année, en nous inspirant de modèles comme celui de Netflix, basé sur la liberté et la responsabilité.
Leçons, échecs et perspectives : forger l’entrepreneur de demain
Chaque année entrepreneuriale est un accélérateur d’apprentissage. 2022 n’a pas fait exception. C’est dans les moments de friction, les projets qui dérapent et les objectifs manqués que se nichent les leçons les plus précieuses. Ces expériences, parfois douloureuses sur le moment, sont celles qui forgent la vision, affinent la stratégie et renforcent la résilience. En regardant dans le rétroviseur, je peux extraire des enseignements clés, reconnaître humblement mes échecs récurrents et esquisser les contours de mes ambitions futures, qui dépassent désormais le simple cadre de DHS Digital.
Trois leçons fondamentales pour naviguer en 2023
Si je devais distiller l’essence de mes apprentissages en 2022, trois leçons se détacheraient. La première concerne le management : ‘il est plus intéressant de donner de la liberté et de la responsabilité à une équipe plutôt que de chercher à tout contrôler’. En tant que manager, notre rôle est de donner un cap et du contexte, pas de dicter chaque étape. Ce lâcher-prise favorise l’innovation, la créativité et accélère la prise de décision. La deuxième leçon est plus dure : ‘une seule personne, de par sa mauvaise volonté ou son manque de motivation, peut casser toute une dynamique d’équipe’. C’est une prise de conscience difficile mais nécessaire sur l’importance capitale du recrutement et du ‘fit’ culturel. L’énergie d’un groupe est une chose fragile qu’il faut protéger. Enfin, la troisième leçon est profondément personnelle : ‘l’émotionnel joue un rôle clé dans les accomplissements’. J’ai appris à canaliser mes émotions comme un carburant. J’utilise les émotions positives comme l’enthousiasme et l’espoir pour démarrer des projets, et je transforme les émotions négatives, comme les frustrations ou les doutes que d’autres ont pu avoir sur moi, en une énergie de persévérance pour ne jamais abandonner.
Mes plus grands échecs de 2022 : l’humilité comme moteur de progression
La transparence implique aussi de parler de ses échecs. Le premier est une déception récurrente depuis 2019 : ‘j’ai pas réussi à me créer une routine matinale de champion’. Malgré plusieurs tentatives, je n’arrive pas à devenir cette personne qui se lève tôt pour méditer, faire du sport et lire avant que le monde ne s’éveille. C’est un point de frustration, mais aussi un rappel à l’humilité. Le deuxième échec est lié à nos objectifs : ne pas avoir atteint un portefeuille de 30 clients actifs. Nous avons terminé l’année à 22. C’est un rappel que l’acquisition client a été un point faible, avec une période de quatre mois sans signer de nouveau contrat. Enfin, le troisième échec est un classique de l’entrepreneur : ‘j’ai pas réussi à déconnecter de mon activité le soir et les week-ends’. Bien que je travaille moins qu’avant, le ‘off’ n’est jamais total. C’est un combat permanent pour protéger son temps personnel et éviter l’épuisement. Reconnaître ces échecs n’est pas un aveu de faiblesse, mais le point de départ pour trouver des solutions concrètes, comme la création d’une session ‘personnelle’ sur mon ordinateur, sans accès à Slack ou aux emails professionnels.
Mes perspectives d’avenir : penser au-delà de l’agence
Une des plus grandes évolutions de ma pensée en 2022 concerne ma vision à long terme. Je réalise de plus en plus que ‘DHS ne sera pas ma seule entreprise’. J’adore ce que nous construisons, mais je sens que dans un horizon de 3 à 5 ans, j’aurai envie d’explorer de nouveaux projets. Mon objectif est de me détacher progressivement de l’opérationnel pour me concentrer uniquement sur un rôle de président exécutif. Cette perspective change tout. Elle m’oblige à construire une entreprise qui peut fonctionner sans moi, en déléguant et en responsabilisant davantage l’équipe. Cette vision explique aussi pourquoi je suis ‘de plus en plus prêt à céder une partie des parts dans l’entreprise aux personnes dans l’équipe DHS qui s’investissent pour développer le projet’. Aligner les intérêts de l’équipe avec ceux de l’entreprise via l’actionnariat est, je pense, la clé pour assurer la pérennité et le succès de l’agence, tout en me libérant du temps pour mes futures aventures entrepreneuriales.
Conclusion : le vrai succès se mesure dans la durée
Au terme de ce bilan détaillé, le message principal qui émerge est clair : la réussite entrepreneuriale est une notion bien plus complexe et nuancée qu’une simple courbe de croissance. L’année 2022, avec sa croissance modeste mais sa consolidation profonde, m’a bien plus appris et épanoui que l’euphorique et stressante année 2021. Elle m’a enseigné l’importance de construire sur des fondations saines : une équipe soudée, des clients satisfaits, une culture d’entreprise forte et un dirigeant en bonne santé physique et mentale. Regarder ses objectifs manqués en face, analyser ses échecs sans complaisance et célébrer les victoires qualitatives sont les étapes indispensables pour bâtir une entreprise résiliente, capable de traverser les cycles économiques et les tempêtes. Je vous encourage à faire cet exercice pour vous-même ou votre entreprise. Allez au-delà des chiffres, questionnez vos certitudes et définissez ce que le succès signifie réellement pour vous. C’est dans cette introspection honnête que se trouvent les clés de la croissance de demain, une croissance durable et, surtout, épanouissante.
Questions fréquentes sur le bilan entrepreneurial
1. Comment faire un bilan entrepreneurial qui va au-delà des chiffres ?
Un bilan entrepreneurial efficace doit intégrer des aspects qualitatifs aux côtés des indicateurs financiers. Il s’agit d’évaluer la santé globale de l’entreprise et de son dirigeant. Analysez la cohésion et le moral de votre équipe, la satisfaction et la fidélité de vos clients (rétention), et la force de votre marque. Sur le plan personnel, évaluez votre niveau de stress, votre équilibre vie pro/vie perso et votre épanouissement dans votre rôle. Notez vos plus grandes leçons, vos échecs marquants et les nouvelles compétences acquises. Cette vision à 360 degrés donne une image beaucoup plus juste de la progression réelle de votre projet.
‘C’est pas tous les jours facile mais c’est une expérience qui m’apprend énormément de choses et pas seulement du point de vue business mais également dans bien d’autres sphères de la vie comme les relations, comme le management, la santé mentale et plein d’autres choses.’
2. Pourquoi une agence peut-elle avoir une croissance plus faible que prévu malgré de bons résultats ?
Une croissance globale plus faible que prévu peut masquer des réalités très différentes selon les branches d’activité. Une agence peut diversifier ses sources de revenus (prestation de service, formation, produits…). Une conjoncture économique défavorable, comme l’inflation, peut impacter une branche (ex: vente de formations en ligne) tandis que l’activité principale (prestation de service) connaît une croissance saine. C’est pourquoi il est crucial de ne pas s’arrêter au chiffre global et d’analyser la performance de chaque business unit. Une croissance plus lente mais rentable, portée par une meilleure rétention client et des services à plus forte valeur ajoutée, est souvent un signe de meilleure santé qu’une croissance explosive mais fragile.
‘On a fait une croissance de 15 % contre 60 % en 2021. […] si je prends vraiment de l’agence, on a pris 40 % de croissance. […] Et c’est là où je passe 80 % de mon temps.’
3. Quel est l’arbitrage à faire entre la croissance de son entreprise et sa santé mentale ?
C’est un choix fondamental et personnel que chaque entrepreneur doit faire. La poursuite d’une croissance agressive et rapide engendre quasi systématiquement un niveau de stress élevé, moins de temps personnel et un risque d’épuisement. À l’inverse, accepter une croissance plus modérée et contrôlée permet souvent de préserver son bien-être, sa santé mentale et ses relations. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, mais il faut faire ce choix consciemment. Une année de ‘consolidation’ avec une croissance plus faible peut s’avérer bien plus bénéfique sur le long terme pour l’entrepreneur et la solidité de son entreprise qu’une année de ‘sprint’ épuisant.
‘En tant qu’entrepreneur, vous devez faire votre propre arbitrage entre croissance, bien-être et santé mentale. C’est-à-dire que si vous voulez la croissance, ne vous attendez pas à ne pas être stressé, à avoir beaucoup de temps pour vous. […] C’est ce que moi j’ai choisi en 2022.’
4. Comment améliorer la rétention client dans une agence de marketing digital ?
Améliorer la rétention client est un signe de maturité pour une agence. Cela passe d’abord par l’excellence opérationnelle et l’obtention de résultats concrets pour les clients. Ensuite, il est essentiel de développer une relation de partenariat plutôt que de simple prestataire, en étant proactif et en apportant des conseils stratégiques. La diversification des services (upselling et cross-selling) est également un levier puissant : proposer des prestations complémentaires (ex: Google Ads en plus de Facebook Ads) ancre plus profondément la collaboration et augmente la valeur perçue par le client. Une meilleure rétention est souvent le reflet d’une équipe plus expérimentée et de processus internes mieux rodés.
‘Ce qui est vraiment intéressant de de voir, c’est qu’en 2021, malgré le fait qu’on ait une belle croissance, on avait perdu 14 clients, ce qui était énorme. […] on a perdu 6 au premier semestre et 3 au deuxième semestre. Ce qui veut dire qu’on a vraiment progressé au niveau de la rétention sur le deuxième semestre.’
5. Est-ce une bonne idée pour un entrepreneur d’investir en bourse et en crypto ?
Investir en bourse et en cryptomonnaies peut être une stratégie pertinente pour un entrepreneur afin de diversifier son patrimoine et ne pas dépendre uniquement de la valeur de son entreprise. Cependant, cela comporte des risques importants. Il faut être conscient de la volatilité des marchés, comme l’a démontré l’année 2022. La clé est d’avoir une vision à long terme, de ne pas investir d’argent dont on pourrait avoir besoin à court terme, et de se former continuellement. Il est crucial de ne pas céder à la panique lors des baisses de marché et de considérer ces investissements comme un marathon, non comme un sprint.
‘En bourse, j’ai investi 6900 € et j’ai eu une superbe croissance de mon portefeuille de -32 %. […] Niveau cryptomonnaie, j’ai investi 7950 € et j’ai fait une superbe croissance de -61 %. […] Le marché était pas très bon cette année.’
6. Comment gérer une équipe et maintenir une forte culture d’entreprise en full remote ?
Maintenir une culture forte en télétravail total exige de l’intentionnalité et des efforts délibérés. Cela ne se fait pas par hasard. Il faut remplacer les interactions informelles du bureau par des rituels structurés : des réunions d’équipe régulières, des points individuels fréquents, et des canaux de communication dédiés au social. L’organisation d’événements physiques, même ponctuels comme des séminaires ou des ‘team buildings’, devient cruciale pour souder les liens. La culture doit être basée sur la confiance, l’autonomie et la responsabilité, en donnant aux équipes des objectifs clairs et la liberté de les atteindre, plutôt qu’en contrôlant leurs heures de travail.
‘On a fait certains team meeting qui ont permis de nous réunir et de d’apprendre à mieux nous connaître. On a également fait un team building à Barcelone. Donc à ce niveau-là, je pense qu’on a bien progressé et une des missions de mon bras droit […] c’est de développer la culture d’entreprise cette année.’
7. Quelle est l’importance de développer sa marque personnelle quand on dirige une agence ?
Développer sa marque personnelle en tant que dirigeant est un atout stratégique majeur pour une agence de services. Cela permet d’incarner l’expertise de l’entreprise et de construire une relation de confiance avec le marché avant même le premier contact commercial. Une marque personnelle forte, développée via des contenus à valeur ajoutée (podcast, articles, posts sur LinkedIn), attire naturellement des prospects qualifiés, facilite le recrutement de talents et assoit l’autorité de l’agence dans son secteur. C’est un investissement long-terme qui génère des retombées bien au-delà de la simple acquisition client, en construisant un capital de sympathie et de crédibilité durable.
‘Le podcast, donc qui est produit par l’agence, a fait 225 000 écoutes sur l’année 2022 contre 100 000 en 2021. […] Sur LinkedIn, 1,7 millions de vues. […] ce qui était important pour moi, c’était de repositionner l’agence en tant qu’agence Social Ads experte […] et pour moi, ça ça a été atteint.’
8. Comment utiliser les échecs et les émotions négatives pour alimenter sa motivation ?
Il est possible de transformer les émotions négatives en un puissant moteur de persévérance. Plutôt que de se laisser submerger par la frustration, la déception ou le ressentiment lié à des échecs passés ou à des critiques, on peut les canaliser. Cette énergie peut servir de ‘carburant de secours’ dans les moments difficiles, lorsque la motivation initiale s’essouffle. Se souvenir des obstacles surmontés ou des personnes qui n’ont pas cru en vous peut créer une détermination farouche à ne pas abandonner. C’est un ‘hack mental’ qui consiste à utiliser le passé non pas comme un fardeau, mais comme une source de force pour continuer à avancer.
‘Toutes les émotions négatives qui peuvent être des frustrations, des affronts que j’ai pu avoir dans ma vie […] et bien je les utilise pour ne pas abandonner le projet en cours de route. […] je vais continuer parce que j’ai envie de pas donner raison aux personnes qui ont pu ne pas croire en moi.’




