L’heure du bilan : un journal intime entrepreneurial entre chiffres et émotions
Bonjour à tous, ici Danilo Duchesne. Chaque début d’année est un moment particulier, une page blanche qui nous invite à la fois à rêver grand et à regarder dans le rétroviseur. Pendant longtemps, mon podcast, ‘Le Rendez-vous Marketing’, a été une chronique où je vous partageais des astuces et des actualités sur la publicité digitale. Mais cette année, j’ai ressenti un besoin profond de changer de format, de le rendre plus personnel, plus intime. J’ai décidé de transformer cette chronique en une sorte de journal de bord public de mon aventure avec l’agence DHS Digital. L’idée est simple mais ambitieuse : vous ouvrir les portes des coulisses, avec une transparence radicale, pour vous montrer mois par mois ce que signifie développer une jeune entreprise aujourd’hui.
Ce premier épisode du nouveau format est donc fondateur. Je vous propose de commencer par un exercice que je m’impose chaque année : un bilan complet de l’année écoulée, 2021, et la définition de mes objectifs pour 2022. Loin des discours lissés et des succès storys parfaites, je veux vous parler de ce qui a vraiment fonctionné, mais aussi, et surtout, de ce qui a échoué. Je vais partager les leçons business, marketing et personnelles que j’ai pu tirer d’une année que je qualifie de ‘montagnes russes’. Il y a eu des hauts exaltants et des bas assez rudes. Une précision importante avant de plonger dans le vif du sujet : ne vous attendez pas à des chiffres précis sur notre chiffre d’affaires ou nos bénéfices. Comme beaucoup d’entrepreneurs, j’ai une certaine pudeur à exposer ces données publiquement, et j’expliquerai plus tard pourquoi cette culture du secret, parfois pesante, existe. En revanche, je m’engage à une transparence totale sur les pourcentages d’évolution, les stratégies mises en place, les réussites, les échecs cuisants, et la méthodologie que j’utilise pour fixer et tenter d’atteindre mes objectifs. C’est parti pour une rétrospective sans fard de 2021.
‘L’idée c’est vraiment de vous plonger avec le plus de transparence possible dans le développement d’une jeune entreprise. Et je vous propose de démarrer ce nouveau format par un bilan complet de l’année 2021 et les objectifs qu’on s’est fixés pour 2022.’
Ce bilan est plus qu’un simple exercice de comptabilité. C’est une introspection nécessaire pour comprendre les dynamiques qui ont façonné notre trajectoire. C’est un outil pour célébrer les victoires, même petites, et pour disséquer les échecs afin d’en extraire la substantifique moelle : l’apprentissage. Pour vous, c’est l’occasion de voir l’envers du décor, de comprendre que derrière chaque croissance, il y a des doutes, des pivots, des moments de solitude et une résilience à toute épreuve. Embarquez avec moi pour ce voyage au cœur d’une année de dirigeant d’agence.
Mes objectifs 2021 à l’épreuve de la réalité : analyse d’une année de croissance contrastée
En début d’année 2021, j’avais l’énergie des nouveaux départs. Fort d’une année 2020 de forte croissance, j’avais fixé cinq objectifs ambitieux mais qui me semblaient atteignables pour DHS Digital et pour mes projets personnels. C’était ma feuille de route, mon étoile du berger. Mais comme dans toute aventure, la carte ne fait pas le territoire, et la réalité du terrain a été bien plus complexe et nuancée. Analyser ces objectifs un par un, c’est le meilleur moyen de comprendre la dynamique de cette année si particulière, faite de succès éclatants et de déceptions inattendues.
Chiffre d’affaires : la croissance à 60%, entre satisfaction et ambition mesurée
Le premier objectif, le plus scruté dans n’importe quelle entreprise, concernait le chiffre d’affaires de l’agence. Je m’étais fixé une augmentation de 80%. Un chiffre qui n’était pas sorti de mon chapeau, mais basé sur un business plan détaillé, simulant le nombre de nouveaux clients, le panier moyen et d’autres indicateurs clés. C’était un objectif ambitieux, un véritable challenge. Au final, le résultat est tombé : +60%. L’objectif n’est donc pas atteint à 100%. Ma première réaction ? Une pointe de déception. Surtout quand on compare aux 150% de croissance de l’année précédente. Mais il faut raison garder : le chiffre de base était bien plus élevé, rendant chaque point de pourcentage plus difficile à aller chercher. Avec le recul, une croissance de 60% reste une excellente performance dont je suis fier.
Ce qui explique ce résultat, c’est une dynamique à deux vitesses. D’un côté, nos activités de formation en ligne ont très bien performé, soutenant nos revenus, notamment durant les six premiers mois. De l’autre, la croissance de l’agence a été plus lente que prévu. Nous avons signé 17 nouveaux clients, ce qui est très positif, mais nous en avons également perdu 14. Ce ‘churn’ (taux d’attrition) est multifactoriel : des collaborations de longue date qui arrivaient naturellement à leur terme, les difficultés liées à la mise à jour iOS 14 qui ont complexifié notre métier, et bien sûr, des concurrents qui ont su séduire certains de nos clients. C’est la dure loi du marché. Le bilan net est positif, notre portefeuille est passé à 20 clients avec des budgets et des ambitions plus élevés, mais cette réalité nous a empêchés d’atteindre les 80% visés. C’est une leçon d’humilité et un rappel que la croissance n’est jamais acquise.
Trafic du blog : le coup dur de l’algorithme Google et la fin d’une ère
Le deuxième objectif me tenait particulièrement à cœur : atteindre 175 000 visiteurs mensuels récurrents sur mon blog. Fin 2020, nous étions sur une belle lancée autour de 120-130 000 visiteurs par mois. L’année 2021 a démarré sur les chapeaux de roue. Le confinement maintenait les gens en ligne, avides de contenu. Le trafic grimpait, et l’objectif semblait à portée de main. Et puis, en juin, tout a basculé. Le déconfinement a changé les habitudes de consommation de contenu, et surtout, Google a déployé une mise à jour majeure de son algorithme. L’impact a été brutal et quasi immédiat : une chute de 30 à 35% de notre trafic durant tout l’été. Ce fut sans doute mon plus gros échec de l’année. Voir des années de travail et des centaines d’articles perdre subitement en visibilité est une expérience frustrante et déstabilisante.
Malgré la publication de 20 nouveaux articles pour atteindre un total de 145, le trafic n’a jamais retrouvé ses sommets du printemps. Aujourd’hui, nous stagnons autour de 100 000 visiteurs par mois. Cela représente seulement 57% de l’objectif initial. Cet échec m’a appris une leçon cruciale sur la dépendance à une seule source de trafic. Il a aussi mis en lumière la difficulté croissante de se positionner sur de nouveaux mots-clés dans un univers de plus en plus compétitif. C’est un rappel que dans le digital, rien n’est permanent et qu’il faut constamment s’adapter et diversifier ses stratégies d’acquisition. C’est une déception, mais aussi un électrochoc nécessaire pour repenser notre stratégie de contenu pour 2022.
Podcast et Newsletter : des résultats en demi-teinte qui cachent des dynamiques opposées
Le troisième objectif concernait ce podcast. Lancé mi-2020, il comptait environ 5 000 écoutes mensuelles début 2021. Mon ambition était de quadrupler ce chiffre pour atteindre 20 000 écoutes par mois. Et là, c’est une immense satisfaction : objectif atteint à 100% ! Je vous remercie infiniment pour votre fidélité et votre soutien. La courbe de croissance a été intéressante : une stagnation de quatre mois au printemps, suivie d’une explosion inattendue en plein mois d’août, habituellement un mois creux. Cela prouve la puissance du format audio et la constitution d’une audience engagée. Ce succès est une véritable bouffée d’oxygène dans un bilan par ailleurs contrasté.
À l’inverse, la newsletter a été ma deuxième grande déception. L’objectif était de passer de 20 000 à 35 000 abonnés. Le résultat final ? 25 000 abonnés. Nous n’avons atteint que 33% de l’objectif de croissance. Comment l’expliquer ? Si nous avons bien eu 5 000 nouveaux inscrits, ce chiffre ne raconte pas toute l’histoire. Chaque mois, je pratique une hygiène de liste rigoureuse en supprimant les contacts inactifs, ceux qui n’ouvrent plus mes emails. Ma conviction est qu’il ne sert à rien de parler à un mur. Malheureusement, la croissance des nouvelles inscriptions n’a pas été assez forte pour compenser ces suppressions. Le solde net est donc faible. Cet échec m’oblige à questionner ma stratégie d’acquisition d’abonnés et la valeur que je propose dans mes emails pour maintenir l’engagement sur le long terme.
L’équilibre pro/perso : voyager comme une bouffée d’oxygène
Le dernier objectif était plus personnel, mais tout aussi important pour mon équilibre. Je m’étais fixé le défi de voyager 30 jours dans l’année, malgré le contexte sanitaire. C’était un objectif de ‘fun’, de déconnexion. J’ai atteint cet objectif à 83%, avec 25 jours de voyage répartis entre la Côte d’Azur, Marrakech, la Provence, Annecy et Paris. Ce n’est pas le tour du monde, mais ces escapades ont été cruciales pour recharger les batteries, prendre du recul et nourrir ma créativité. Ces moments de respiration sont essentiels quand on vit le marathon de l’entrepreneuriat. C’est un rappel que la performance n’est pas qu’une question de travail acharné, mais aussi de repos intelligent.
Ce tour d’horizon des objectifs montre une année de dualité. Des succès d’un côté, des revers de l’autre. Mais le bilan chiffré ne dit pas tout. L’essentiel se cache souvent derrière les chiffres, dans les apprentissages et la transformation personnelle que cette année a provoquée. C’est ce que nous allons explorer maintenant.
Au-delà des chiffres : ma transformation en tant que dirigeant et les défis du leadership
Si je devais résumer 2021 en un mot, ce serait ‘transformation’. Une transformation profonde, parfois douloureuse, de mon rôle au sein de l’entreprise. Les chiffres et les objectifs ne sont que la partie émergée de l’iceberg. La partie immergée, la plus massive, est l’évolution personnelle et les défis humains qui accompagnent la croissance. Passer de trois à sept personnes dans l’équipe, ce n’est pas une simple addition, c’est un changement de paradigme. C’est passer du statut de ‘super-technicien’ qui met les mains dans le cambouis à celui de chef d’entreprise, de manager, de leader. Et ce passage, je dois l’avouer, a été le plus grand défi de mon année.
De l’opérationnel au chef d’entreprise : le grand saut dans l’inconnu
Il y a deux ans, ma vie était celle d’un indépendant, d’un créateur de contenu. Je gérais mes campagnes, j’écrivais mes articles, je maîtrisais mon emploi du temps. Mes journées étaient flexibles, ma liberté grande. En 2021, ce monde a volé en éclats. Mon agenda est devenu ‘militaire’, structuré, rempli de réunions, de points stratégiques, de sessions de management. Je fais beaucoup moins d’opérationnel, je ne gère quasiment plus de campagnes publicitaires moi-même. Mon rôle a muté : je dois définir la stratégie, être le ‘porte-drapeau’ de la marque, manager une équipe, et prendre des décisions qui impactent la vie de six autres personnes. Ce nouveau costume était trop grand pour moi au début. J’ai eu un mal fou à m’y adapter.
‘J’ai eu du mal à m’adapter dans ce nouveau rôle auquel j’étais pas totalement prêt et c’est normal hein, de ne pas être prêt quand on est entrepreneur, c’est ça le but, c’est qu’on ne peut pas être prêt avant de passer à l’action.’
Cette transition a engendré une véritable crise identitaire. Je me comparais constamment à l’ancien Danilo, celui qui était libre et créatif, et je me demandais : ‘Est-ce que c’est vraiment ça que je veux ?’. Gérer les problèmes administratifs, les frustrations de l’équipe, la pression des résultats… tout cela me semblait très éloigné du cœur de métier que j’aimais. C’est une phase de deuil de son ancienne vie d’expert pour accepter celle, plus complexe, de dirigeant. Il faut apprendre à trouver de la satisfaction non plus dans le ‘faire’, mais dans le ‘faire faire’ et dans la construction d’un projet plus grand que soi.
Adopter la posture de leader : un combat contre ma nature profonde
Le plus difficile dans cette transformation a été d’endosser la posture de leader. Naturellement, je ne suis pas celui qui élève la voix, qui mène le groupe. Je n’ai jamais eu cette âme de meneur. Apprendre à être ferme, à montrer une direction claire, à inspirer confiance même quand je doute, a été un véritable combat intérieur. Le leadership, ce n’est pas juste donner des ordres. C’est un travail émotionnel constant. Il faut savoir motiver les troupes quand le moral est bas, gérer les conflits interpersonnels, absorber les frustrations, éteindre des incendies au quotidien. Une absence, une maladie, une baisse de performance… chaque imprévu atterrit sur votre bureau et requiert une réponse calme et constructive.
J’ai réalisé que le rôle d’un leader est souvent celui d’un ‘bouclier émotionnel’ pour son équipe. Il faut être capable d’absorber la négativité et de la transformer en énergie positive et en solutions. Cela demande un contrôle de ses propres émotions qui est épuisant au début. J’ai eu du mal à créer une cohésion d’équipe forte, à trouver le bon équilibre entre bienveillance et exigence. C’est un art subtil, et je suis encore un apprenti. Cet aspect du job est celui auquel je m’attendais le moins. Je ne pensais pas qu’il y aurait autant de défis humains et psychologiques à relever. C’est une facette de l’entrepreneuriat dont on parle peu mais qui est absolument centrale.
Redéfinir ma vision : Aimer le voyage plus que la destination
Face à ces difficultés, la question fondamentale est revenue en force : ‘Pourquoi est-ce que je m’inflige tout ça ?’. Gérer des problèmes, des imprévus, faire de longues journées, assumer une pression constante… Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Après une longue introspection, ma réponse est un oui catégorique. Je sais que si j’étais resté indépendant, travaillant quelques heures par jour depuis n’importe où, je ne me serais pas senti pleinement épanoui (‘fulfilled’). Ces difficultés, aussi pénibles soient-elles sur le moment, sont des opportunités d’apprentissage et de croissance extraordinaires. Elles me forgent. Je suis beaucoup plus résilient et mieux armé aujourd’hui qu’il y a un an.
Cela m’a amené à une prise de conscience essentielle, un cliché qui s’avère profondément vrai : il faut aimer le voyage plus que la destination. Si l’on ne trouve pas de la satisfaction dans la résolution des problèmes quotidiens, dans le processus de construction lui-même, on court droit au burn-out. La destination, le succès, est un horizon qui recule à mesure qu’on avance. Le véritable épanouissement se trouve dans le chemin, avec ses virages, ses montées et ses descentes. C’est un marathon, pas un sprint. Cette année m’a appris à voir la beauté dans le chaos et la valeur dans l’effort, même quand les résultats ne sont pas immédiatement visibles.
Les 5 leçons capitales qui ont forgé mon année 2021
Chaque année, je prends le temps de lister les leçons que j’ai apprises. Pour 2021, ma liste en comptait une vingtaine. J’ai décidé d’en extraire les cinq plus importantes, celles qui ont véritablement changé ma perspective et qui, je l’espère, pourront résonner en vous. Ces leçons sont le fruit des succès, mais surtout des épreuves et des moments de doute que j’ai traversés.
1. La vision à long terme : mon ancre dans la tempête du quotidien
Cette année a été difficile, avec son lot de problèmes quotidiens, parfois mineurs mais qui, accumulés, peuvent saper le moral. Une campagne qui sous-performe, un client mécontent, une tension dans l’équipe… il y aura toujours des obstacles. La leçon que j’ai intégrée est l’importance capitale de garder le cap sur la vision à long terme. Quand on est pris dans l’urgence du quotidien, on peut vite se sentir submergé et démoralisé. Le fait de se reconnecter régulièrement à ‘pourquoi’ on fait tout ça, à l’objectif final, permet de relativiser les petits tracas. Je repensais à là où je veux amener l’agence dans 3 ou 5 ans, et soudain, le problème de la journée semblait moins insurmontable. C’est cet horizon qui donne la force de traverser les tempêtes et de ne pas abandonner au premier coup de vent.
2. La santé, ce capital non négociable au-dessus de tout
C’est une leçon que la vie se charge de nous rappeler, parfois durement. Cette année, des problèmes de santé chez des proches et un décès dans ma famille m’ont profondément marqué. Ces événements m’ont fait réaliser avec une clarté brutale que la croissance, le chiffre d’affaires, le nombre de clients… tout cela est secondaire. La seule chose qui compte vraiment, c’est la santé, la sienne et celle des gens qu’on aime. On a beau construire le plus bel empire, il ne vaut rien si l’on n’a pas la santé pour en profiter. Cette prise de conscience m’a incité à être plus vigilant sur mon propre équilibre, à ne pas sacrifier mon sommeil ou mon bien-être sur l’autel de la productivité. Prenez soin de vous, c’est le meilleur investissement que vous puissiez faire.
3. La règle des 24 heures pour gérer l’anxiété de l’anticipation
J’ai découvert cette pépite lors d’une interview de l’entrepreneur Tay Kris. Il disait : ‘Ne pas penser aux problèmes plus de 24 heures à l’avance. Quand ils arrivent, on finit toujours par trouver des solutions.’ Cette phrase a été une révélation pour moi, surtout pendant les mois difficiles. J’avais tendance à angoisser pour des problèmes potentiels, à imaginer les pires scénarios des jours, voire des semaines à l’avance. C’est une perte d’énergie colossale, car la plupart de nos peurs ne se matérialisent jamais. Adopter cette règle m’a aidé à compartimenter. Si un problème doit arriver mardi, inutile de gâcher mon week-end à y penser. Je sais que le moment venu, je mobiliserai mon énergie pour trouver une solution. Cela libère une charge mentale incroyable.
4. L’authenticité comme super-pouvoir charismatique
Plus j’avance, plus je suis convaincu de cette vérité : plus tu es toi-même, plus les gens sont empathiques et plus tu es charismatique. Tenter de se créer un personnage, de cacher ses failles, ses doutes ou sa vraie personnalité est une stratégie perdante. C’est épuisant pour soi et transparent pour les autres. Les gens sentent quand on n’est pas authentique. Assumer qui l’on est, avec ses qualités et ses défauts, et oser le montrer, crée une connexion bien plus forte et bien plus saine, que ce soit avec son équipe, ses clients ou son audience. La vulnérabilité n’est pas une faiblesse, c’est une preuve de confiance en soi. C’est ce qui rend un leader humain et inspirant. N’essayez jamais d’être quelqu’un d’autre.
5. Maîtriser ses émotions, la clé de la survie entrepreneuriale
Comme je l’ai dit, 2021 a été l’année des montagnes russes. Des hauts euphoriques, des bas décourageants. Dans ce contexte, la capacité à contrôler ses émotions est une compétence de survie. Il faut apprendre à ne pas tout prendre personnellement. Un client qui part, un projet qui échoue, une critique négative… Il est facile de se laisser emporter par la déception ou la colère. Mais réagir à chaud est rarement une bonne idée. J’ai appris à me détacher émotionnellement des résultats, des gens, des projets. Non pas pour devenir un robot insensible, mais pour garder la tête froide et prendre des décisions rationnelles, même dans la tourmente. C’est un travail continu, mais essentiel pour durer dans ce métier et préserver sa santé mentale.
Mes plus grands échecs de 2021 : ce qui n’a pas fonctionné et pourquoi
Parler de ses échecs n’est jamais facile, mais c’est un exercice indispensable à la progression. Refuser de les voir en face, c’est se condamner à répéter les mêmes erreurs. Pour 2021, j’ai identifié quatre domaines où je n’ai clairement pas été à la hauteur de mes propres attentes. Ce ne sont pas des catastrophes, mais des points de friction qui ont freiné ma progression et celle de l’agence. Les analyser sans complaisance est la première étape pour faire mieux en 2022.
Mon premier échec est très personnel : je n’ai pas réussi à instaurer ce que j’appelle une ‘routine matinale de champion’. Chaque année, je me fixe cet objectif d’améliorer mes matinées pour démarrer la journée avec plus d’énergie et de sérénité. Certes, je me lève plus tôt qu’avant, ce qui est déjà une victoire. Mais je n’ai pas réussi à intégrer durablement les éléments que je souhaitais : un peu de sport, de la lecture, de la méditation… une vraie séquence pour prendre soin de moi avant de plonger dans le travail. J’ai mis en place une routine de ‘deep work’ très efficace de 8h à 10h, mais ce qui précède reste encore trop chaotique. C’est un chantier prioritaire pour l’année à venir.
Le deuxième est sans conteste mon plus grand échec professionnel de l’année : ne pas avoir réussi à faire passer notre portefeuille client au-dessus de la barre symbolique des 30 clients. Comme je l’expliquais, la croissance nette a été plus faible que prévu à cause d’un ‘churn’ important. Cela a eu des conséquences directes : nous n’avons pas pu recruter autant que nous l’aurions souhaité, et la croissance du chiffre d’affaires a été freinée. Accepter que la croissance ne soit pas exponentielle et qu’il y ait des plateaux, voire des reculs, est une leçon d’humilité difficile mais nécessaire pour un entrepreneur.
Troisièmement, j’ai encore échoué à déconnecter véritablement mon activité le soir et les week-ends. Le seul responsable, c’est moi. J’avais bien tenté de mettre en place des systèmes, comme une deuxième session sur mon ordinateur sans accès à Slack ou aux emails professionnels. Mais la discipline n’a pas tenu. La ‘flemme’ de changer de session a eu raison de mes bonnes intentions. J’ai toujours ce réflexe de vérifier mes notifications, de répondre à un dernier message. C’est un cercle vicieux qui empêche le cerveau de se reposer pleinement et qui nuit à la créativité et à la prise de recul. Le seul progrès notable est une habitude que j’ai réussi à tenir : ne pas toucher à mon téléphone avant 10h du matin. C’est un début, mais le chemin est encore long pour une vraie déconnexion.
Enfin, mon dernier échec est lié à ma difficulté à me détacher complètement des comptes clients. En tant que chef d’entreprise, mon rôle est de prendre de la hauteur, de faire confiance à mon équipe. Pourtant, j’ai encore trop souvent le réflexe de regarder les campagnes, de répondre sur Slack à des questions opérationnelles qui ne me sont pas destinées. C’est une mauvaise habitude qui, à la fois, me fait perdre un temps précieux et peut être perçue comme un manque de confiance par mes collaborateurs. Apprendre à déléguer est un art, et je dois encore progresser pour devenir un meilleur chef d’orchestre et laisser mes musiciens jouer leur partition.
Cultiver le succès : habitudes, lectures et formations qui ont fait la différence
Malgré les défis et les échecs, 2021 a aussi été une année riche en apprentissages et en développement. Je suis convaincu que le succès d’un entrepreneur est directement lié à sa capacité à évoluer en tant qu’individu. Pour cela, j’ai consciemment travaillé sur plusieurs piliers : la mise en place de nouvelles habitudes, des lectures inspirantes et des formations ciblées. Ce sont ces investissements sur moi-même qui m’ont donné les outils pour traverser les moments difficiles et continuer à avancer.
Mes nouvelles habitudes, les piliers de ma productivité
J’ai réussi à cultiver quatre habitudes clés qui ont eu un impact significatif sur mon quotidien. La première a été de me lever systématiquement avant 7h30. Cela peut paraître simple, mais passer de réveils à 8h30 voire 9h à une routine plus matinale a transformé le début de mes journées. La deuxième, et la plus impactante, est l’instauration de sessions de ‘deep work’ de 8h à 10h. Pendant ces deux heures, je coupe toutes les distractions – pas d’emails, pas de Slack, pas de téléphone – pour me concentrer sur une seule tâche complexe à forte valeur ajoutée. Ma productivité a explosé grâce à ce rituel. La troisième, comme mentionné, est de ne pas utiliser mon téléphone avant 10h. Cela protège ma concentration matinale et m’évite de commencer la journée en mode réactif. Enfin, j’ai systématisé le jeûne intermittent, ne mangeant généralement pas entre 22h et 13h le lendemain. Contrairement aux idées reçues, cela m’apporte une énergie et une clarté mentale constantes tout au long de la matinée.
Mes lectures marquantes : 4 livres pour transformer sa pensée
J’ai lu 22 livres cette année, mais quatre d’entre eux ont particulièrement résonné avec mes défis du moment. ‘The One Thing’ de Gary Keller m’a appris l’art de la priorisation extrême, en se concentrant sur LA seule chose qui fera bouger toutes les autres. ‘Traction’ de Gino Wickman est une bible pour structurer une entreprise en croissance, remplie de processus concrets pour organiser et scaler son activité. ‘Measure What Matters’ de John Doerr m’a initié à la méthode des OKR (Objectives and Key Results) de Google, une approche puissante pour fixer des objectifs clairs et suivre les résultats de manière rigoureuse. Enfin, ‘The Subtle Art of Not Giving a F*ck’ de Mark Manson a été un électrochoc personnel. C’est un livre qui aide à redéfinir ses valeurs, à choisir ses combats et à accepter l’imperfection de la vie pour être plus heureux. Une lecture que je recommande chaudement pour briser les schémas mentaux limitants.
Formations et nouvelles compétences : ne jamais cesser d’apprendre
L’apprentissage ne s’arrête jamais. J’ai suivi deux formations particulièrement utiles cette année. Celle de Stan Leloup sur les ‘plans de 90 jours’ m’a donné une méthode concrète pour découper mes objectifs annuels en plans d’action trimestriels. Celle de mon ami Alex Vizeo, ‘Fast and Focus’, m’a apporté de nouvelles techniques de productivité et d’organisation. Au-delà du business, je me suis aussi lancé dans l’apprentissage du tennis et du golf, deux sports qui m’ont toujours attiré. C’est important de nourrir d’autres passions, de faire travailler son cerveau et son corps différemment. Cela contribue à l’équilibre général et à la créativité.
Conclusion : tourner la page de 2021 pour mieux écrire celle de 2022
Arrivé au terme de ce bilan, le sentiment qui prédomine n’est ni la déception des objectifs manqués, ni l’euphorie des succès. C’est plutôt un sentiment de gratitude pour le chemin parcouru. 2021 a été une année d’apprentissage intense, une année charnière qui m’a fait grandir en tant qu’homme et en tant que dirigeant bien plus que les années précédentes. J’ai appris que la croissance d’une entreprise est indissociable de la croissance de celui qui la dirige. Les vraies batailles ne se gagnent pas sur les tableurs Excel, mais dans l’arène de nos doutes, de nos peurs et de nos émotions.
Ce bilan transparent, c’est ma façon de vous dire que le parcours entrepreneurial est fait de nuances de gris, loin du noir et blanc des ‘success stories’. C’est un marathon semé d’embûches, où la capacité à se relever après une chute est plus importante que la vitesse de pointe. Les leçons tirées des échecs sont souvent plus précieuses que la satisfaction éphémère d’un objectif atteint. En partageant tout cela, j’espère vous aider à dédramatiser vos propres difficultés, à vous sentir moins seul dans vos propres ‘montagnes russes’. L’important est de rester en mouvement, d’apprendre, d’ajuster sa trajectoire et, surtout, de ne jamais perdre de vue la vision qui nous anime. La page de 2021 est tournée, riche de ses enseignements. Il est maintenant temps de regarder vers l’avenir et de définir avec ambition et réalisme le cap pour 2022. Je vous partagerai d’ailleurs très prochainement mes objectifs pour cette nouvelle année passionnante.
FAQ : Vos questions sur mon bilan entrepreneurial 2021
Pourquoi est-il si difficile de partager son chiffre d’affaires en tant qu’entrepreneur ?
C’est une question complexe qui mêle culture, psychologie et stratégie. Beaucoup d’entrepreneurs, moi y compris, sont réticents à partager des chiffres précis pour plusieurs raisons. D’abord, il y a la peur du jugement, que ce soit celui des concurrents, des clients ou même des proches. Un chiffre jugé ‘trop bas’ peut être perçu comme un échec, tandis qu’un chiffre ‘trop haut’ peut attirer la convoitise ou des attentes démesurées. Ensuite, ces chiffres bruts, sortis de leur contexte (marges, rentabilité, investissements), ne veulent pas dire grand-chose et peuvent être mal interprétés. Enfin, c’est une information stratégique qui peut donner des indications à la concurrence. C’est pourquoi je préfère la transparence sur les dynamiques de croissance et les leçons apprises, qui sont bien plus universelles et utiles.
‘Si vous vous attendez à entendre des chiffres précis sur notre chiffre d’affaires, sur nos marges et sur notre bénéfice, et bien je vais vous décevoir parce que ça sera pas le cas. Je vous expliquerai d’ailleurs après pourquoi j’ai toujours un peu de mal à m’exprimer là-dessus.’
Comment avez-vous géré la baisse de trafic de votre blog après la mise à jour de Google ?
La gestion a été double : émotionnelle et stratégique. Sur le plan émotionnel, il a fallu accuser le coup. C’était une grosse déception et une source de frustration. J’ai dû accepter que des facteurs externes peuvent anéantir une partie de nos efforts et qu’il est impossible de tout contrôler. Stratégiquement, cela a été un électrochoc qui m’a poussé à réévaluer ma dépendance au SEO. J’ai compris la nécessité de diversifier encore plus mes sources de trafic et de renforcer la relation directe avec mon audience via d’autres canaux comme le podcast et la newsletter. Pour le blog lui-même, nous avons analysé les pertes de positions pour comprendre les nouvelles attentes de Google et nous prévoyons de revoir notre stratégie de contenu en 2022, en misant peut-être plus sur la qualité et la mise à jour d’articles existants que sur la quantité.
‘Google a fait une mise à jour importante de son algorithme et j’ai perdu beaucoup de positions sur les moteurs de recherche si bien que mon trafic a été diminué de 30-35 % durant tout l’été.’
Quel a été le plus grand défi en passant de 3 à 7 collaborateurs ?
Le plus grand défi a été sans conteste la mutation de mon propre rôle. Quand on est trois, on est encore une petite équipe commando où tout le monde est très opérationnel, y compris le fondateur. En passant à sept, l’entreprise se structure et exige un vrai manager. Le défi a été de lâcher l’opérationnel, ce qui était ma zone de confort et d’expertise, pour me consacrer à des tâches nouvelles et plus abstraites : le management, la stratégie, la vision, la culture d’entreprise. Cela a nécessité de développer de nouvelles compétences, notamment en communication et en intelligence émotionnelle, et d’apprendre à faire confiance et à déléguer, ce qui est un vrai challenge quand on a bâti son entreprise de ses propres mains.
‘Déjà DHS digital est passé de trois personnes dont moi à 7 et continue de grandir. Donc mon rôle évidemment, il a évolué. Avant j’étais encore très dans l’opérationnel, j’avais pas autant de management à faire. Donc aujourd’hui, mon rôle est différent.’
Comment un entrepreneur peut-il concrètement ‘penser long terme’ face aux urgences du quotidien ?
C’est un exercice de discipline mentale. Concrètement, cela passe par la mise en place de rituels. Je recommande de bloquer du temps dans son agenda, par exemple une heure chaque semaine ou une demi-journée chaque mois, dédié exclusivement à la stratégie et à la vision long terme, sans aucune interruption. Durant ce temps, on se pose les bonnes questions : ‘Où serons-nous dans 3 ans ?’, ‘Les actions que nous menons aujourd’hui nous rapprochent-elles de cet objectif ?’. Une autre technique est d’avoir sa vision écrite et affichée quelque part de visible. Quand un problème urgent et stressant survient, prendre 30 secondes pour relire cette vision permet de le remettre en perspective et de se rappeler que ce n’est qu’une étape sur un chemin bien plus long.
‘Comme il y aura toujours des problèmes en chemin, des obstacles et des objections, je pense que l’important c’est toujours de garder en tête la vision long terme pour rester motivé et ne pas en fait être déprimé par tous les problèmes qui peuvent arriver.’
Quelle est la première étape pour adopter une posture de leader quand on n’en a pas la nature ?
La première étape est l’acceptation et l’authenticité. Il ne faut pas essayer de copier un modèle de leader autoritaire si ce n’est pas notre nature. Le leadership a de multiples visages. Il faut d’abord identifier ses propres forces. Peut-être que votre leadership ne passera pas par de grands discours enflammés, mais par l’écoute, l’empathie, l’exemplarité et la capacité à donner un feedback constructif en tête-à-tête. La deuxième étape est de se former : lire des livres sur le sujet, écouter des podcasts, voire se faire coacher. Le leadership est une compétence qui s’apprend. Il faut commencer petit : prendre la responsabilité de mener une réunion, de présenter la vision de l’entreprise à un nouveau collaborateur, de gérer un petit conflit de manière constructive.
‘Naturellement, je suis pas un leader. En tout cas, j’ai jamais considéré que j’étais quelqu’un qui est qui va mener le groupe, qui va inspirer les autres… J’ai toujours eu du mal à élever la voix, à être ferme, à montrer la bonne direction.’
Comment avez-vous mis en place le ‘deep work’ dans votre routine matinale ?
La mise en place a été progressive et a nécessité une grande discipline. L’élément clé est la création d’un environnement sans distraction. Concrètement, entre 8h et 10h, mon téléphone est en mode avion et dans une autre pièce. Je ferme l’application de messagerie Slack et ma boîte mail. Je coupe toutes les notifications sur mon ordinateur. Avant de commencer, la veille au soir, je définis LA tâche la plus importante et complexe que je dois accomplir le lendemain matin. Ainsi, je n’ai pas à réfléchir à ce que je dois faire, je peux m’y mettre immédiatement. J’ai aussi communiqué cette règle à mon équipe pour qu’ils sachent que je ne suis pas disponible durant ce créneau, sauf urgence absolue. C’est un engagement personnel mais aussi un pacte avec son environnement.
‘C’est les Deep work. Donc c’est-à-dire travailler tôt le matin entre 8h et 10h du matin sans interruption, sans email, sans Slac et ça je suis assez content parce que ça a vraiment permis d’augmenter ma productivité.’




