Et si la meilleure audience sur Facebook Ads était… de ne plus en avoir ?
Dans l’univers impitoyable de la publicité en ligne, nous, marketeurs et entrepreneurs, avons été élevés avec un mantra : la précision. Nous passons des heures à peaufiner nos personas, à chercher des centres d’intérêt cachés, à créer des audiences similaires de plus en plus granulaires, dans l’espoir de toucher le client parfait. Mais que se passerait-il si je vous disais que cette quête de l’hyper-ciblage, autrefois gage de succès, est en train de devenir un frein à votre croissance ? Et si la stratégie la plus efficace aujourd’hui consistait à faire exactement l’inverse : abandonner le contrôle et faire confiance à l’algorithme ? C’est une idée qui va à l’encontre de tout ce que nous pensions savoir. Pourtant, c’est la réalité que j’observe sur de nombreux comptes publicitaires au sein de mon agence DHS Digital.
Cette stratégie, c’est celle de l’audience ‘Broad’, aussi appelée ‘Open Targeting’. Une approche qui, à première vue, semble paresseuse, voire irresponsable. Imaginez : ne donner à Meta que le pays, une tranche d’âge et un genre, et lui dire ‘vas-y, trouve mes clients’. C’est effrayant, n’est-ce pas ? On a l’impression de jeter son budget publicitaire dans un océan sans la moindre bouée. Pourtant, les résultats sont là. Depuis un an et demi, deux ans, cette méthode fait plus que ses preuves. Elle surpasse régulièrement des audiences historiques, pourtant finement ciselées. Comme je le disais dans le podcast, ‘cette audience va vous surprendre parce que ce n’est pas une audience similaire, ce n’est pas une audience par intérêt, c’est une audience large sans aucun critère de ciblage’. C’est un changement de paradigme complet. Nous passons d’un rôle de micro-manager, dictant à Meta qui cibler, à un rôle de stratège, lui fournissant les bons objectifs et les bons créatifs pour qu’il fasse le travail à notre place.
Dans cet article, nous allons plonger au cœur de ce mystère. Nous allons décortiquer ensemble pourquoi cette approche contre-intuitive est devenue si puissante. Vous découvrirez le mécanisme qui permet à Meta de trouver vos meilleurs clients dans une foule de plusieurs millions de personnes. Nous pèserons objectivement le pour et le contre, car ce n’est pas une solution magique. Enfin, je vous donnerai un guide pratique pour savoir si votre business est prêt à sauter le pas et comment mettre en place votre première campagne en audience Broad. Préparez-vous à remettre en question vos certitudes et à peut-être découvrir la clé pour enfin scaler vos campagnes publicitaires.
Qu’est-ce que l’audience Broad et pourquoi défie-t-elle la logique marketing ?
Pour bien comprendre la révolution que représente l’audience Broad, il faut d’abord la définir précisément. C’est d’une simplicité déconcertante : une audience Broad, ou ‘Open Targeting’, consiste à créer un ensemble de ciblage sur Meta Ads en ne définissant que les critères démographiques et géographiques les plus élémentaires. On parle ici du pays (ou de la région), d’une tranche d’âge, du genre et parfois de la langue. C’est tout. Aucune couche de centres d’intérêt, aucun comportement, aucune audience similaire. On laisse volontairement tous ces champs vides.
Le résultat ? Des audiences gigantesques. J’ai fait le test pour vous donner un ordre de grandeur concret : ‘Si je prends par exemple en France les femmes de 25 à 45 ans, admettons que c’est mon cœur de cible, je ne mets aucun centre d’intérêt, je ne mets aucune audience similaire et j’ai une audience comprise entre 9 millions et 400 000 personnes et 11 millions et 600 000 personnes.’ C’est un chiffre qui donne le vertige et qui semble être l’antithèse même d’une stratégie marketing. Traditionnellement, notre travail consiste à affiner, à segmenter. On nous apprend à cibler ‘les jeunes mamans de 30 à 45 ans qui s’intéressent à la remise en forme’. Sur Meta, un tel ciblage nous donnerait une audience beaucoup plus petite, probablement inférieure au million de personnes. L’approche Broad, elle, fait exploser ces barrières et nous force à penser différemment.
Le secret : laisser l’algorithme de Meta devenir votre expert en ciblage
Alors, comment est-il possible qu’en ciblant des millions de personnes indistinctement, on puisse obtenir de meilleurs résultats qu’en visant un groupe restreint et a priori qualifié ? La réponse tient en un mot : l’algorithme. Le véritable changement n’est pas dans l’interface de Meta, mais dans la puissance de calcul et d’apprentissage de son système. Lorsque vous lancez une campagne en Broad, vous ne dites pas à Meta : ‘Montre ma publicité à tout le monde’. Vous lui dites plutôt : ‘Voici un bassin de 10 millions de personnes. Ton objectif est de trouver, à l’intérieur de ce bassin, celles qui sont les plus susceptibles d’acheter mon produit’.
C’est là que la magie opère. Meta ne va pas diffuser vos publicités au hasard. Il va utiliser deux sources d’information capitales : les données de conversion de votre pixel et les données qu’il accumule sur votre campagne en temps réel. ‘Avec une audience broad qui est ouverte par définition, vous permettez à Meta de lui-même déceler qui sont les personnes les plus susceptibles d’effectuer l’événement de conversion pour lequel vous optimisez votre campagne.’ Chaque achat, chaque ajout au panier, chaque lead généré est un signal que votre pixel envoie à Meta. L’algorithme analyse les caractéristiques de ces convertisseurs (leurs autres intérêts, leurs comportements en ligne, les types de contenus avec lesquels ils interagissent, etc.) et construit un ‘profil type’ de votre client idéal. Ensuite, il part à la recherche, au sein de votre immense audience Broad, de ‘jumeaux statistiques’ qui ressemblent à ce profil. C’est une audience similaire dynamique et auto-apprenante, créée en temps réel par la machine elle-même. Finalement, vous ne donnez plus une direction à Meta, vous lui donnez une destination, et il construit lui-même la meilleure route pour y arriver.
Les avantages incontestables du ciblage large : pourquoi vous devriez tester
Adopter l’audience Broad n’est pas juste une question de tendance, c’est une décision stratégique qui peut débloquer des niveaux de performance et de croissance jusqu’alors inaccessibles. Si l’idée de lâcher prise sur le ciblage vous effraie encore, laissez-moi vous présenter les arguments qui devraient vous convaincre de lancer au moins un test. Ces avantages ne sont pas théoriques ; ce sont des constats tirés de la gestion de nombreuses campagnes publicitaires au quotidien.
Une performance supérieure, surtout à grande échelle
C’est le point le plus important : les audiences larges ont une tendance de plus en plus marquée à surperformer les audiences plus petites et affinées. Au début d’une campagne, avec un petit budget, une audience très ciblée peut parfois donner de bons résultats rapidement. C’est logique, vous donnez une direction très claire à Meta. Mais c’est une stratégie qui trouve vite ses limites. Dès que vous cherchez à augmenter le budget, vous saturez cette petite audience. La fréquence de diffusion explose, les coûts par acquisition (CPA) grimpent en flèche, et la performance s’effondre. C’est le fameux ‘mur du scaling’.
L’audience Broad résout ce problème. ‘Généralement l’audience avec plus de personnes (…) finit par mieux performer que l’audience qui est plus petite en taille surtout plus le plus vous dépensez du budget.’ Avec un bassin de plusieurs millions de personnes, l’algorithme a un terrain de jeu quasi infini. Lorsque vous augmentez les dépenses, il ne se contente pas de montrer vos publicités plus souvent aux mêmes personnes. Il part explorer de nouvelles poches d’audience, à la recherche de nouveaux profils de convertisseurs. Cette capacité à se renouveler constamment permet de maintenir des coûts stables même avec des budgets très importants, offrant une scalabilité beaucoup plus saine et durable.
Contourner l’imprécision croissante des centres d’intérêt
Nous avons longtemps considéré les centres d’intérêt comme une donnée fiable. La réalité est bien plus nuancée. La manière dont Meta assigne un intérêt à un utilisateur est opaque et peut être basée sur des actions anciennes ou peu significatives. L’exemple que je donne souvent est parlant : ‘Si je me suis intéressé au tennis il y a 3 ans et que depuis 2 ans, j’ai plus lu un seul article, ça veut fondamentalement dire que je ne suis plus intéressé par le tennis, mais pour Meta, je le suis toujours.’ L’inverse est aussi vrai : de nombreuses personnes potentiellement intéressées par votre produit ne sont peut-être pas catégorisées comme telles par Meta. En vous basant uniquement sur les intérêts, vous ciblez un groupe de personnes imparfait et vous en excluez d’autres, tout aussi qualifiées.
De plus, le contexte réglementaire et la volonté de Meta de protéger les données des utilisateurs l’ont poussé à supprimer massivement des options de ciblage, notamment celles jugées trop précises ou sensibles. Pour un de mes clients dans le secteur de la santé, nous avons vu disparaître des intérêts comme ‘cardiologie’ ou ‘cœur’. Nous sommes désormais contraints d’utiliser des termes génériques comme ‘santé’, qui sont si larges qu’ils en perdent leur pertinence. Le ciblage Broad est une réponse directe à cette tendance : plutôt que de s’appuyer sur des données déclaratives ou comportementales de moins en moins fiables, il se base sur la seule vérité qui compte : l’action de conversion.
Scalabilité et réduction de la fatigue publicitaire : les deux faces d’une même pièce
Ces deux concepts sont intimement liés et représentent l’un des plus grands atouts de l’audience Broad. La fatigue publicitaire, c’est ce moment où votre audience a tellement vu vos publicités qu’elle devient ‘aveugle’ à votre message, entraînant une baisse du taux de clic et une hausse des coûts. Ce phénomène est mathématiquement inévitable sur des audiences restreintes. Si vous ciblez 200 000 personnes avec un budget conséquent, vous toucherez rapidement une grande partie de cette audience à de multiples reprises.
Avec l’audience Broad, ce risque est considérablement diminué. ‘Quand vous avez une audience large, Facebook aura un peu moins tendance à tourner en rond parce qu’il y a beaucoup plus de personnes à disposition.’ L’algorithme dispose d’une réserve de prospects si vaste qu’il peut constamment aller chercher de ‘nouvelles têtes’, maintenant ainsi la fraîcheur de la diffusion. Cela vous donne une marge de manœuvre beaucoup plus grande pour augmenter vos budgets sans craindre une saturation immédiate. C’est la définition même de la scalabilité : la capacité à augmenter les investissements tout en maintenant un retour sur investissement stable. L’audience Broad est structurellement conçue pour cela.
Les revers de la médaille : les limites et les risques de l’audience Broad
Même si les avantages du ciblage large sont nombreux et puissants, il serait malhonnête de le présenter comme une solution miracle infaillible. Comme toute stratégie, elle comporte son lot de défis et de situations où elle peut ne pas être la meilleure approche. Connaître ces limites est essentiel pour l’utiliser à bon escient, gérer vos attentes et savoir réagir si les résultats ne sont pas au rendez-vous. Ne pas en tenir compte, c’est risquer de gaspiller du budget et de passer à côté de l’énorme potentiel de cette méthode.
La phase d’apprentissage : un test de patience et de budget
C’est sans doute le principal inconvénient de l’audience Broad. En ne donnant aucune direction initiale à Meta, vous lui demandez de partir d’une feuille blanche. L’algorithme doit explorer un terrain de jeu immense pour trouver les premiers signaux, les premiers convertisseurs qui lui permettront de construire son ‘profil type’. Cette phase d’exploration, ou ‘phase d’apprentissage’, peut être plus longue et plus coûteuse qu’avec une audience ciblée. ‘Même pour les comptes avec un budget important et des pixels qui sont bien nourris avec de la data, Meta peut avoir besoin de plus de temps pour trouver les personnes dans l’audience qui sont les plus susceptibles de convertir.’
Là où une audience affinée peut donner des résultats en 2 ou 3 jours, une audience Broad peut nécessiter une à deux semaines, voire plus, pour trouver sa vitesse de croisière. Durant cette période, les performances peuvent être volatiles et les coûts élevés. Il faut avoir les nerfs solides et le budget nécessaire pour tenir cette phase sans couper la campagne prématurément. C’est un investissement initial en data pour que l’algorithme apprenne. Si vous coupez trop tôt, vous ne saurez jamais si la stratégie aurait pu fonctionner.
Quand le ciblage large ne fonctionne tout simplement pas
Il faut être clair : parfois, ça ne marche pas. Malgré des créatifs de qualité, un produit attractif et un pixel correctement configuré, il arrive que Meta n’arrive pas à ‘craquer le code’ de votre audience. ‘Meta n’arrive pas finalement à optimiser la diffusion de vos publicités pour trouver les bonnes personnes dans cette audience là ou simplement c’est une audience qui ne marche pas pour votre compte et c’est comme ça.’ Les raisons peuvent être multiples. Peut-être que votre proposition de valeur n’est pas assez claire pour se démarquer dans le bruit d’un ciblage aussi vaste. Ou peut-être que les signaux envoyés par vos premiers clients ne sont pas assez homogènes pour que l’algorithme puisse en déduire un profil clair et réplicable. Il est important d’accepter cette possibilité et de ne pas s’acharner si, après une période de test raisonnable, les indicateurs de performance restent bien en deçà de vos objectifs.
Le défi des produits de niche : une exception qui confirme la règle ?
Intuitivement, on pourrait penser que l’audience Broad est totalement inadaptée aux produits de niche. Si vous vendez de l’équipement de pêche à la mouche, il semble absurde de le montrer à 10 millions de Françaises et de Français. La probabilité qu’ils soient intéressés est infime, et le risque de gaspiller son budget est énorme. Dans de nombreux cas, cette intuition est correcte. ‘Typiquement de l’équipement pour aller pêcher par exemple, ça ne parle pas à tout le monde. Et donc du coup, il y a des chances que l’audience large fonctionne moins bien pour des produits qui sont plus nichés et plus spécifiques.’
Cependant, il existe des contre-exemples fascinants. J’ai eu la chance d’échanger avec David, le fondateur de Polar Analytics, un logiciel très spécifique pour les e-commerçants. Il m’a confirmé que sa meilleure audience pour générer des prospects qualifiés était une audience large. Comment est-ce possible ? La clé réside dans le créatif. Son annonce est si spécifique (elle montre probablement des dashboards complexes, utilise un jargon technique) qu’elle agit comme un filtre ultra-efficace. Seuls les e-commerçants avancés vont comprendre et cliquer. Le créatif fait le travail de ciblage que vous ne faites pas au niveau de l’audience. C’est une leçon puissante : pour un produit de niche, l’audience Broad peut fonctionner, mais seulement si votre message publicitaire est lui-même ultra-ciblé et capable de faire le tri.
Le guide pratique : quand et comment lancer votre première campagne en audience Broad
Maintenant que vous comprenez la mécanique, les forces et les faiblesses du ciblage large, il est temps de passer à l’action. Mais avant de vous ruer dans le Gestionnaire de Publicités, il est crucial de vous assurer que les conditions sont réunies pour donner à cette stratégie toutes les chances de réussir. Lancer une campagne Broad sur un compte qui n’est pas prêt est le meilleur moyen d’être déçu et de conclure à tort que ‘ça ne marche pas’. Voici les points essentiels à valider et la méthodologie à suivre.
Votre produit ou service est-il ‘grand public’ ?
C’est le premier critère, le plus fondamental. L’audience Broad est particulièrement efficace pour les produits et services qui peuvent potentiellement intéresser une large part de la population. Je ne parle pas de produits qui plaisent à ‘tout le monde’, mais de catégories qui transcendent les niches très spécifiques. ‘Typiquement des produits dans le fitness, la santé, la déco d’intérieur, carrière professionnelle, habillement, joaillerie, tous ces secteurs, tout ce type de produits peut convenir à un très grand nombre de personnes.’ Si vous vendez des vêtements, des cosmétiques, des compléments alimentaires, des objets de décoration ou des formations sur des compétences générales (management, prise de parole, etc.), vous êtes un excellent candidat. L’algorithme aura suffisamment de ‘prises’ potentielles dans la population générale pour commencer son travail d’optimisation. Si votre produit ne s’adresse qu’à une infime fraction de la population, la prudence est de mise, même si, comme nous l’avons vu, un créatif très spécifique peut parfois compenser.
Le critère non négociable : la richesse de votre pixel Meta
Si le produit est le carburant, la donnée du pixel est le moteur de l’audience Broad. Sans un historique de conversions suffisant, l’algorithme navigue à l’aveugle. Il n’a aucune information sur le ‘profil type’ de votre client et va donc dépenser votre budget de manière beaucoup plus aléatoire au début, ce qui peut s’avérer très coûteux et inefficace. C’est pourquoi je donne souvent une règle, certes arbitraire, mais qui sert de bon repère : ‘Idéalement, moi j’aime bien dire qu’il faut au moins 100 conversions par mois avant d’utiliser le ciblage large.’ Plus vous avez de données, mieux c’est. Un compte qui génère des milliers de ventes par mois verra ses campagnes Broad performer quasi instantanément, car l’algorithme sait déjà exactement qui chercher. Si vous démarrez ou que vous avez très peu de conversions (par exemple, moins de 50 par mois), il est préférable de concentrer vos efforts sur des audiences plus ciblées (intérêts, similaires) pour d’abord ‘éduquer’ votre pixel. Une fois que vous aurez un flux de conversions régulier, vous pourrez alors introduire le ciblage large dans votre stratégie.
Utiliser l’audience Broad comme un laboratoire de test créatif
Voici une utilisation extrêmement puissante et intelligente du ciblage large, même si vous n’êtes pas encore prêt à l’utiliser pour scaler. L’audience Broad est le terrain de test ultime pour vos publicités. Pourquoi ? Parce qu’elle n’a aucun biais de ciblage. Si un créatif performe sur une audience aussi vaste et hétérogène, c’est le signe qu’il a un message universel et un fort potentiel de viralité. La méthodologie est simple : créez une campagne dédiée au testing, avec un seul adset en ciblage Broad. Placez-y 3 à 5 concepts créatifs radicalement différents (angles, formats, messages). Laissez tourner avec un budget contrôlé. L’algorithme va rapidement allouer la majorité du budget au créatif qui génère les meilleurs résultats. Vous identifierez ainsi vos ‘pépites’. ‘Lorsque vous avez trouvé des publicités qui fonctionnent bien envers cette audience qui est large, et bien ces publicités, vous allez pouvoir les dupliquer vers d’autres audiences que vous utilisez.’ Une fois que vous avez identifié un gagnant, vous pouvez le déployer en toute confiance dans vos campagnes de scaling, qu’elles soient en Broad, par intérêt ou en similaire.
Conclusion : Osez le grand saut vers la simplicité et la performance
Nous arrivons au terme de cette exploration de l’audience Broad. Ce que j’espère vous avoir transmis, c’est avant tout un changement de perspective. Le marketing sur Meta n’est plus un jeu de précision manuelle, mais une collaboration avec une intelligence artificielle surpuissante. Tenter de la brider avec des ciblages trop restrictifs est souvent contre-productif. La véritable compétence aujourd’hui réside dans notre capacité à lui fixer un objectif clair (l’événement de conversion), à lui fournir un carburant de qualité (les données du pixel) et à lui donner les bons outils pour travailler (des créatifs percutants).
Le ciblage large incarne cette nouvelle philosophie. C’est un acte de confiance envers la technologie, un pari sur la puissance de l’apprentissage automatique. C’est accepter de lâcher le contrôle sur le ‘qui’ pour se concentrer sur le ‘quoi’ (votre offre) et le ‘comment’ (votre message). Bien sûr, ce n’est pas une formule magique. Le succès repose sur des prérequis solides : un produit qui résonne avec un public assez large et un pixel suffisamment ‘intelligent’ pour guider l’algorithme. Mais si vous remplissez ces conditions, les gains potentiels sont immenses : une meilleure performance, une scalabilité quasi illimitée et une simplification drastique de la gestion de vos campagnes.
Alors, mon conseil est simple : testez. N’ayez pas peur. Allouez une partie de votre budget à une campagne en audience Broad. Observez, analysez, soyez patient. Vous pourriez être surpris de voir Meta découvrir des poches de clientèle que vous n’auriez jamais imaginé cibler. C’est peut-être le mouvement stratégique qui vous attendiez pour faire passer vos résultats au niveau supérieur.
Foire Aux Questions (FAQ) sur l’Audience Broad
1. Quelle est la taille d’audience idéale pour une campagne en ciblage Broad ?
Il n’y a pas de ‘taille idéale’ à proprement parler, car le principe même du ciblage Broad est de donner le maximum de latitude à l’algorithme. La taille de l’audience sera simplement le résultat des quelques filtres que vous appliquez : le pays, la tranche d’âge et le genre. En France, pour une tranche d’âge de 30 ans (ex: 25-55 ans), on atteint facilement plus de 10 à 20 millions de personnes. L’objectif n’est pas d’atteindre un chiffre précis, mais de supprimer toutes les contraintes de ciblage par intérêt ou comportement pour que Meta puisse explorer librement ce vaste potentiel.
‘Si je prends par exemple en France les femmes de 25 à 45 ans, admettons que c’est mon cœur de cible, je ne mets aucun centre d’intérêt, je ne mets aucune audience similaire et j’ai une audience comprise entre 9 millions et 400 000 personnes et 11 millions et 600 000 personnes. Ce qui est évidemment énorme.’
2. Mon pixel a moins de 100 conversions par mois, puis-je quand même utiliser l’audience Broad ?
C’est risqué et généralement déconseillé. Avec peu de données, l’algorithme manque de signaux pour comprendre qui est votre client idéal. Il risque de dépenser une part importante de votre budget en ‘exploration’ avant de trouver les bons profils, ce qui peut rendre la campagne non rentable. Il est plus judicieux de commencer avec des audiences plus définies (intérêts précis, audiences similaires de vos clients) pour ‘éduquer’ votre pixel et accumuler ces précieuses conversions. Une fois que vous avez un flux de données stable, vous pouvez alors introduire le Broad.
‘Idéalement, moi j’aime bien dire qu’il faut au moins 100 conversions par mois avant d’utiliser le ciblage large. Alors sur le coup, c’est une règle arbitraire qu’on s’est donné, mais dites-vous que plus vous avez de conversion, au mieux.’
3. Faut-il utiliser le CBO (Optimisation du Budget de la Campagne) avec des audiences Broad ?
Absolument. Le CBO et le ciblage Broad sont faits pour fonctionner ensemble. Le CBO permet à Meta d’allouer dynamiquement le budget entre différents adsets au sein d’une même campagne. Si vous testez une audience Broad contre une audience par intérêt, par exemple, le CBO enverra naturellement plus de budget vers l’adset qui performe le mieux. Dans une campagne de scaling avec un seul adset Broad, l’utilisation du CBO reste une bonne pratique recommandée par Meta pour une gestion optimale du budget sur l’ensemble de la campagne.
4. Comment savoir si mon audience Broad ne fonctionne pas et quand l’arrêter ?
La patience est la clé. N’arrêtez jamais une campagne Broad après seulement 2 ou 3 jours. Il faut lui laisser le temps de sortir de la phase d’apprentissage, ce qui peut prendre une à deux semaines. Surveillez vos indicateurs clés (CPA, ROAS). Si après cette période, les coûts sont durablement au-dessus de vos objectifs et ne montrent aucun signe d’amélioration, et que vous avez déjà testé différents créatifs, il est peut-être temps de conclure que cette stratégie n’est pas adaptée à votre compte pour le moment et de couper la campagne.
‘Ça peut prendre plusieurs semaines avant que Facebook vraiment arrive à comment dire ça? arrive à sa vitesse de croisière, c’est-à-dire qu’il finit par sortir de la phase d’apprentissage et donc il a trouvé le prospect idéal dans cette audience là.’
5. L’audience Broad remplace-t-elle complètement les autres types de ciblage ?
Pas nécessairement. Une stratégie publicitaire saine repose souvent sur une diversification des approches. L’audience Broad est devenue la meilleure option pour le prospecting et le scaling sur de nombreux comptes. Cependant, les audiences par intérêt peuvent rester utiles pour démarrer un nouveau compte et éduquer le pixel. Les audiences similaires (Lookalike) peuvent toujours être performantes, notamment celles basées sur des listes de clients à haute valeur. Enfin, les audiences personnalisées (retargeting) restent indispensables pour re-cibler les visiteurs de votre site ou vos listes de contacts.
6. Le ciblage large est-il efficace pour la génération de leads (B2B) ?
Oui, et c’est souvent une surprise pour beaucoup. L’exemple de David de Polar Analytics, qui vend un logiciel SAAS B2B, le prouve. La clé du succès en B2B avec une audience Broad est d’avoir une offre et un créatif extrêmement clairs et spécifiques qui parlent directement à votre cible. Le message publicitaire doit agir comme un filtre. Si votre annonce parle de ‘dashboard analytics multicanal pour DNVB’, elle ne va attirer que les bonnes personnes, même au sein d’une audience de plusieurs millions. L’algorithme apprendra alors de ces leads qualifiés pour en trouver d’autres.
‘Récemment j’ai eu un invité sur le podcast qui s’appelle David Sox (…) donc c’est très très niché et sa meilleure audience pour générer des prospects pour son logiciel est une audience qui est large.’
7. Quel type de créatif fonctionne le mieux avec une audience large ?
Les créatifs qui fonctionnent le mieux sont ceux qui ont un message clair et un ‘pouvoir d’arrêt’ (stopping power) élevé. Puisque vous vous adressez à une audience non qualifiée a priori, votre publicité doit immédiatement capter l’attention de votre client idéal et repousser les autres. Les vidéos de démonstration produit, les témoignages clients authentiques (UGC), les visuels avant/après ou les publicités qui mettent en avant un bénéfice très fort et direct sont particulièrement efficaces. Le créatif doit faire le travail de segmentation que vous ne faites plus au niveau de l’audience.
‘Encore une fois, pour autant que vous lui donnez le contenu nécessaire pour toucher des nouvelles personnes.’




