Logo de l'épisode Crème #13 - Scaler avec la créa sur Meta : les stratégies créa (et de testing) gagnantes de Wecasa, Pétrone et Inga du podcast Le Rendez-vous Marketing

Crème #13 – Scaler avec la créa sur Meta : les stratégies créa (et de testing) gagnantes de Wecasa, Pétrone et Inga

Épisode diffusé le 6 août 2024 par Danilo Duchesnes

Écouter l'épisode :

Comment nous avons doublé nos budgets Meta Ads en 6 mois grâce à une stratégie créative radicale

Le scaling sur Meta Ads est un mur auquel se heurtent de nombreux annonceurs. Vous augmentez les budgets, et soudainement, les coûts d’acquisition s’envolent, le ROAS s’effondre. La machine semble grippée. C’est une frustration que beaucoup connaissent. On se sent bloqué, incapable de passer au niveau supérieur, condamné à stagner sur des budgets qui ne reflètent pas notre ambition de croissance. Chez Wecasa, nous avons fait face à ce défi. Nous ne parlons pas de passer de 1 000 à 2 000 euros par mois, mais de faire évoluer des budgets déjà conséquents, à cinq chiffres mensuels, et de les multiplier par deux en à peine six mois. Comment avons-nous réussi cette prouesse ? La réponse ne se trouve pas dans une astuce d’enchère secrète ou une audience miracle. Elle réside entièrement dans notre approche de la créa. C’est en repensant de A à Z notre façon de produire, tester, analyser et structurer nos campagnes autour de la créative que nous avons pu débloquer cette croissance explosive.

Je suis Alexandra Lopez, Traffic Manager chez Wecasa, et dans les lignes qui suivent, je vais vous ouvrir les portes de notre studio créatif et de notre gestionnaire de publicités. Je vais vous partager, sans filtre, la méthodologie exacte qui nous a permis de transformer la créa d’un simple support visuel à notre principal levier de scaling. Vous découvrirez comment nous organisons notre production en interne et en externe, comment nous identifions les messages qui touchent nos cibles en plein cœur, et surtout, comment nous avons bâti une machine de testing et d’itération qui nous permet de ne jamais être à court de créas performantes. Nous aborderons également la structure de compte que j’ai mise en place pour soutenir cette ambition, en passant d’une approche simple à une architecture multi-campagnes beaucoup plus sophistiquée. Si vous cherchez à faire de vos publicités une véritable force de frappe pour votre croissance, ce qui suit est pour vous.

Notre double approche de production créative : l’équilibre entre agilité interne et force de frappe externe

La production créative est le moteur de toute stratégie publicitaire performante. Sans un flux constant de nouvelles créas, pertinentes et de qualité, même la meilleure structure de compte finira par s’épuiser. La question n’est donc pas de savoir s’il faut produire, mais comment le faire de manière efficace et scalable. Chez Wecasa, nous avons opté pour un modèle hybride qui combine la réactivité d’un studio créatif interne avec la capacité de production de partenaires externes. Cette double approche est la clé de notre capacité à alimenter nos campagnes, même lors des plus fortes accélérations de budget. Comme je l’expliquais, nous avons deux façons de produire nos créas.

‘On a à la fois en interne un studio créa avec qui on bosse main dans la main […] et on a dû aussi donc externaliser […] une bonne partie de nos créa aussi donc pour le pour le la croissance qui était attendue.’

Cette synergie nous offre le meilleur des deux mondes : une maîtrise totale de notre image de marque et de nos messages clés, tout en ayant la capacité de produire des formats plus complexes et chronophages, comme la vidéo, à grande échelle.

Le studio créa interne : notre tour de contrôle stratégique

Notre studio créa interne est bien plus qu’une simple équipe de production. C’est le cœur stratégique de notre performance publicitaire. La force de ce modèle réside dans la communication fluide et quasi-quotidienne entre l’équipe qui gère les campagnes (moi, en l’occurrence) et celle qui crée les visuels. Nous ne fonctionnons pas en silos. Au contraire, nous avons mis en place des rituels qui assurent un alignement constant. Toutes les semaines, nous nous réunissons pour une session de débriefing. Ce n’est pas juste un reporting descendant. C’est une véritable discussion stratégique. Je ne me contente pas de dire ‘cette créa a un mauvais CPA’. J’apporte des données précises : les KPIs d’engagement comme le hook rate, le taux de clic, et bien sûr, les KPIs de conversion. L’équipe créa est extrêmement demandeuse de ces chiffres, car cela leur permet de comprendre concrètement l’impact de leur travail.

‘Ils sont super friands aussi de de statistiques, comprendre pourquoi le hook marche pas, pourquoi ça clique pas.’

Cette boucle de feedback ultra-courte est notre plus grand atout. Elle nous permet d’être incroyablement agiles. Si nous voyons qu’un concept ne prend pas, nous pouvons décider en quelques jours de l’ajuster, de tester une nouvelle accroche ou de changer le call-to-action, sans attendre un reporting mensuel. Cette réactivité est tout simplement impossible à atteindre lorsque la production est entièrement déléguée à une agence externe qui n’a pas cette immersion quotidienne dans la data.

L’externalisation ciblée des formats vidéo pour scaler la production

Alors, pourquoi externaliser si notre studio interne est si performant ? Pour une raison simple : la scalabilité. La production de certains formats, notamment la vidéo et l’UGC, est extrêmement gourmande en ressources. Organiser des shootings, contacter des créateurs de contenu, gérer la post-production… tout cela demande un temps et une expertise spécifiques. Pour soutenir notre ambition de doubler nos budgets, nous savions que nous ne pouvions pas tout reposer sur notre équipe interne. Nous avons donc fait le choix stratégique d’externaliser ‘uniquement les formats vidéos’. Cette décision nous permet de démultiplier notre capacité de production sur le format le plus performant en acquisition actuellement. Nous gardons en interne la production des formats statiques, qui sont plus rapides à créer et à itérer, nous assurant ainsi une base solide et réactive. Cette répartition des tâches est cruciale. Elle permet à notre studio interne de se concentrer sur la stratégie, le brainstorming, l’analyse des tendances et les itérations rapides, tandis que nos partenaires externes se chargent de la production à plus grande échelle de contenus vidéo. C’est une organisation qui nous permet de produire en volume sans jamais sacrifier la qualité ni la pertinence stratégique de nos créas.

Décoder la performance : notre méthode pour identifier et décliner les messages qui convertissent

Avoir une machine de production bien huilée est une chose, mais savoir quoi lui faire produire en est une autre. Le succès d’une créa ne tient pas seulement à son esthétique, mais avant tout à la pertinence de son message. Chez Wecasa, nous avons développé une approche très structurée pour identifier les angles qui résonnent avec notre audience et pour les décliner de manière systématique. Tout part d’une compréhension profonde des ‘pain points’ de nos clients. Nous ne vendons pas des heures de ménage ou une coupe de cheveux ; nous vendons du temps libre, de la sérénité, la possibilité de profiter de ses proches. C’est ce message fondamental que nous devons traduire en concepts publicitaires percutants. Notre travail consiste à transformer une problématique client en une accroche publicitaire (un ‘hook’) qui capte l’attention en moins de trois secondes.

Identifier les ‘pain points’ et les transformer en hooks percutants

Notre processus commence bien avant d’ouvrir Figma ou Premiere Pro. Il commence par l’écoute de nos clients. Nous analysons les retours, les avis, les conversations pour identifier les problèmes récurrents que Wecasa résout. C’est de là que naissent nos messages les plus forts. Nous avons défini plusieurs grands axes qui parlent directement à nos cibles.

‘On va mettre en avant par exemple, on va adapter des hooks du type : toi aussi tu n’as pas le temps, toi aussi tu es débordé. Si tu veux plus que ta maison soit en bordel, si tu as l’impression de pas profiter assez de tes proches, et ben Wecasa existe.’

Cette approche, centrée sur le problème, est redoutablement efficace en acquisition. On ne parle pas de nous, on parle d’eux. On met le doigt sur une frustration quotidienne, ce qui crée une connexion immédiate. Une fois le problème posé, nous déroulons la solution : la simplicité de Wecasa, son accessibilité, sa fiabilité. L’objectif est de lever tous les freins potentiels à l’action. Comment avons-nous validé que ces messages étaient les bons ? Par la data. En analysant les performances de nos créas dans le gestionnaire de publicités, nous observons quels hooks génèrent le plus d’attention, c’est-à-dire les taux de visionnage les plus élevés dans les premières secondes (le fameux ‘hook rate’). C’est un indicateur précieux qui nous dit si le problème que nous soulevons est pertinent pour l’audience ciblée.

La méthode de déclinaison : un message, plusieurs concepts

Une fois qu’un message clé a prouvé son efficacité, l’erreur serait de s’arrêter là. Au contraire, c’est là que le vrai travail de scaling créatif commence. Nous utilisons une méthode de déclinaison systématique : un message validé est décliné sur une multitude de formats et de concepts. Par exemple, le message ‘Gagnez du temps pour vos proches’ ne va pas donner naissance à une seule publicité. Il va être la base d’un plan de contenu complet.

‘Tu vas avoir par exemple le message ‘pas le temps’ et tu vas le décliner dans plusieurs créas différentes, donc des UGC, des statiques. Puis après tu vas avoir un autre message ‘pas assez de temps de profiter de ta famille’ et pareil, tu vas le décliner dans plusieurs concepts.’

Concrètement, cela peut se traduire par : une vidéo UGC d’une mère de famille qui explique comment elle a récupéré ses samedis matins, un carrousel statique montrant d’un côté le ‘avant’ (la corvée du ménage) et de l’autre le ‘après’ (un brunch en famille), ou encore une vidéo en motion design qui chiffre le temps gagné sur une année. Cette stratégie de déclinaison a un double avantage. D’une part, elle nous permet de marteler un message efficace sans lasser l’audience, en le présentant sous différents angles. D’autre part, elle nous permet de comprendre quel format fonctionne le mieux pour un message donné, et sur quel placement. C’est un processus d’itération continue qui nous assure d’exploiter au maximum le potentiel de chaque angle marketing identifié.

L’art de l’itération : comment nous optimisons chaque créa pour maximiser son ROI

Dans un monde idéal, chaque nouvelle créa serait un succès instantané. Mais la réalité du média buying est bien différente. Certaines créas sous-performent, d’autres s’épuisent. L’erreur la plus commune est de simplement ‘killer’ une publicité qui n’atteint pas ses objectifs de CPA et de passer à la suivante. Cette approche est non seulement coûteuse en termes de production, mais elle vous fait aussi passer à côté d’informations précieuses. Chez Wecasa, nous avons adopté une mentalité de recyclage et d’itération. Nous considérons chaque créa, même celles qui ne convertissent pas, comme une source de données. Notre philosophie est simple : avant de jeter, il faut comprendre. Et pour comprendre, nous avons mis en place un cadre d’analyse qui va bien au-delà du simple coût par acquisition.

Analyser au-delà du CPA : le duo gagnant Hook Rate et CTR

Pour évaluer une créa, nous la regardons à travers un double prisme : sa capacité à capter l’attention (l’engagement) et sa capacité à convertir. Une créa qui a un excellent CPA mais un faible taux de clic n’est pas une créa parfaite ; elle a peut-être touché la bonne poche d’audience par chance, mais elle n’est pas scalable. À l’inverse, et c’est là que ça devient intéressant, une créa avec un mauvais CPA n’est pas forcément à jeter.

‘Plutôt que de killer une pub qui a des mauvaises perfs mais qui a par exemple un bon hook, on va essayer d’aller voir ce qu’on peut faire aussi au niveau peut-être du CTA ou la raccourcir.’

C’est un changement de paradigme fondamental. Imaginez une vidéo avec un hook rate très élevé (les gens regardent les 3 premières secondes) et un bon CTR (les gens cliquent), mais un CPA catastrophique. Le diagnostic est clair : le début de la vidéo est excellent, l’appel à l’action est convaincant, mais le message au milieu ou la landing page ne transforme pas. Le problème n’est pas la créa dans son ensemble, mais une partie spécifique. Au lieu de tout jeter, nous allons conserver le hook et tester une nouvelle suite, un nouvel argumentaire ou un CTA différent. Cette approche chirurgicale nous permet de sauver des créas et de capitaliser sur les éléments qui fonctionnent, optimisant ainsi drastiquement le retour sur investissement de nos coûts de production.

Notre protocole de testing rigoureux pour des données fiables

L’itération n’est efficace que si elle repose sur une méthodologie de testing propre. Tester de nouvelles créas peut vite devenir un casse-tête si l’on ne sait pas quelle variable a causé le changement de performance. Pour éviter cela, nous avons un protocole très strict. Lorsque nous voulons tester une nouvelle série de créas ou des itérations, nous ne créons pas une nouvelle campagne avec de nouvelles audiences. Ce serait la meilleure façon de ne rien apprendre, car nous ne saurions pas si un bon résultat vient de la créa ou de l’audience. Au lieu de cela, nous utilisons nos campagnes qui tournent déjà bien, nos ‘campagnes gagnantes’.

‘On prend notre meilleure audience, notre meilleure campagne et on va mettre à l’intérieur des créas qui sont censées fonctionner. […] Si elles prennent pas dans cette audience, a priori, il y a peu de chance qu’elles marchent ailleurs.’

C’est un principe de base de l’expérimentation scientifique : isoler les variables. En introduisant une nouvelle créa dans un environnement stable et performant (audience, bidding, placement connus), nous pouvons être quasi certains que toute variation de performance est due à la créa elle-même. Nous mettons généralement 2 ou 3 nouveaux concepts en même temps dans cet environnement de test. Si une créa fonctionne, elle est ensuite déployée plus largement. Si elle ne fonctionne pas, elle retourne à l’étape d’analyse pour une éventuelle itération. Ce processus rigoureux nous garantit d’obtenir des données fiables et de prendre des décisions basées sur des faits, pas sur des intuitions.

Acquisition vs Retargeting : adapter le message à la température de l’audience

Une erreur fréquente est de penser qu’une bonne créa fonctionnera partout, pour tout le monde. Or, une personne qui ne vous connaît pas n’a pas les mêmes besoins ni les mêmes objections qu’une personne qui a déjà visité votre site. C’est pourquoi nous différencions très clairement nos messages entre l’acquisition (parler à des inconnus) et le retargeting (reparler à des prospects chauds). L’objectif n’est pas le même, le message ne peut donc pas l’être non plus. En acquisition, le défi est de capter l’attention en une fraction de seconde dans un flux saturé. En retargeting, l’attention est déjà là ; le défi est de convaincre et de rassurer pour faire basculer vers l’achat.

‘On essaie de les différencier le plus possible parce que finalement, c’est pas les mêmes audiences.’

Cette segmentation est la base d’une communication pertinente et efficace, qui respecte le parcours de l’utilisateur et maximise les chances de conversion à chaque étape.

L’acquisition : le terrain de jeu des ‘problèmes’ et de l’UGC

En acquisition, nous nous adressons à des audiences froides. Ces personnes ne cherchent pas activement Wecasa. Notre première mission est donc de leur faire prendre conscience qu’elles ont un problème que nous pouvons résoudre. C’est là que notre stratégie de ‘pain points’ et de hooks, mentionnée plus tôt, prend tout son sens. Les formats UGC sont particulièrement puissants à cette étape. Voir une ‘vraie’ personne parler de son problème et de la solution trouvée crée une identification et une confiance immédiates, bien plus fortes qu’un message de marque corporate. Notre production créative est donc majoritairement tournée vers l’acquisition, car c’est là que le volume et la nouveauté sont les plus nécessaires pour combattre la fatigue publicitaire et continuer à toucher de nouvelles personnes.

Le retargeting : l’art de la réassurance pour lever les derniers freins

En retargeting, le contexte est totalement différent. L’audience nous connaît déjà, elle a manifesté un intérêt. Le message ne doit plus être ‘As-tu ce problème ?’ mais ‘Pourquoi hésites-tu encore ?’. Notre rôle est d’anticiper et de répondre à toutes les questions et objections qui peuvent freiner la conversion.

‘Sur du retargeting, ça va plutôt être de finir de les convaincre sur les questions qu’ils peuvent se poser. […] Donc on a plusieurs types de réassurance, ça peut être du réassurance de prix, réassurance qualité du réseau, choix du pro.’

Nous utilisons beaucoup de preuves sociales à cette étape. Mettre en avant notre note de 4,9/5 basée sur plus de 300 000 avis est un argument massue. Nous créons des visuels spécifiques qui expliquent comment nos professionnels sont sélectionnés et qualifiés, pour rassurer sur la qualité. Nous pouvons aussi avoir des créas qui clarifient notre politique de prix. Les formats ici peuvent être plus directs, souvent plus statiques, car ils sont plus rapides à produire et permettent de communiquer une information précise et claire. C’est un travail de précision qui vise à construire la confiance nécessaire pour finaliser la transaction.

La structure de compte qui a tout changé : comment nous avons scalé agressivement

Arrive le moment où, même avec les meilleures créas du monde, la structure de votre compte publicitaire devient le principal frein à votre croissance. C’est exactement ce que nous avons vécu. Pour passer au niveau de dépense supérieur, il fallait oser complexifier notre approche. Le scaling n’est pas une simple augmentation de budget sur une campagne existante ; c’est une refonte stratégique de la manière dont on alloue ce budget. Pour doubler nos investissements tout en maîtrisant nos coûts, nous sommes passés d’une structure simple, avec quelques campagnes, à une architecture beaucoup plus granulaire et diversifiée. La première étape, et la plus fondamentale, a été d’anticiper.

‘Il a fallu qu’on établisse un plan de prod de créa justement assez solide pour justement encaisser cette hausse de budget.’

Sans cette matière première, toute tentative de scaling est vouée à l’échec. Une fois ce stock de créas assuré, nous avons lancé un plan de testing ambitieux, non plus seulement sur les créas, mais sur la structure même du compte. Nous avons multiplié par quatre notre volume de campagnes en acquisition, passant de une ou deux à sept ou huit, chacune avec un objectif de test précis.

Le test qui a tout changé : isoler le Feed des Stories

L’un des changements les plus impactants a été de rompre avec la recommandation de Meta de laisser les placements en automatique. Historiquement, nous diffusions sur tous les placements. Cependant, nous avons observé un phénomène frustrant : nos formats vidéo, naturellement plus performants en Stories et Reels, absorbaient la quasi-totalité du budget, ne laissant aucune chance à nos formats statiques de faire leurs preuves, notamment dans le Feed. Nous avons donc pris une décision radicale : séparer les placements dans des campagnes distinctes. Une campagne pour le Feed, une autre pour les Stories/Reels.

‘On a pu observer parfois des créas qui marchent pas du tout en story mais qui vont cartonner en feed. Et de les avoir dans la même campagne, c’est vrai que c’était, ça pouvait être assez limitant.’

Le résultat a été spectaculaire. Des créas statiques qui stagnaient ont soudainement trouvé leur audience et leur performance dans les campagnes dédiées au Feed. Cette séparation nous a donné un contrôle beaucoup plus fin sur la diffusion de nos différents formats et a débloqué des poches de performance que l’algorithme, laissé à lui-même, ignorait complètement. C’est un parfait exemple de comment une complexification stratégique de la structure peut directement améliorer le rendement créatif.

Diversifier les ciblages et les stratégies d’enchères

En parallèle de la séparation des placements, la multiplication de nos campagnes nous a permis de tester agressivement de nouvelles variables de ciblage et d’enchères. Poussés par Meta, nous nous sommes tournés vers des audiences plus larges. Ne pouvant utiliser l’Advantage+ Shopping Campaigns à cause de nos contraintes géographiques, nous avons adopté sa brique de ciblage, l’audience ‘Advantage+ Audience’ (ou ‘broad’), avec beaucoup de succès. Nous avons également testé l’élargissement de nos tranches d’âge, de nouveaux genres, et même des campagnes spécifiques pour l’installation de notre application mobile. Chaque test était mené dans une campagne dédiée pour pouvoir mesurer son impact précisément. Nous avons également utilisé le ‘Target CPA’ comme un filet de sécurité.

‘J’ai rebranché par exemple du feed en target CPA pour vraiment m’assurer que ça n’explose pas mes coûts par acquisition.’

C’était une mesure de prudence, surtout au début de cette phase d’accélération, pour lancer de nouvelles campagnes sans prendre de risques démesurés. Bien que ces campagnes soient plus instables et demandent une surveillance accrue, elles ont été un outil précieux pour contrôler nos coûts pendant cette période de transition. Cette approche multi-campagnes, testant chacune une hypothèse (placement, audience, bidding), est ce qui nous a permis de dépenser plus, et surtout, de dépenser mieux.

Conclusion : Les leçons clés pour faire de la créa votre principal levier de croissance

Le parcours de Wecasa pour doubler ses budgets publicitaires en six mois n’est pas une histoire de chance, mais le résultat d’une méthodologie rigoureuse centrée sur un élément : la créativité éclairée par la donnée. Si je devais résumer notre succès en quelques principes clés, ce seraient ceux-ci. Premièrement, bâtissez une machine de production créative agile, en combinant idéalement la réactivité d’une équipe interne avec la capacité de production externe. La collaboration et les boucles de feedback courtes entre créatifs et média buyers ne sont pas une option, elles sont une nécessité. Deuxièmement, cessez de juger une créa uniquement sur son CPA final. Apprenez à lire les signaux faibles, comme le hook rate, pour comprendre ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Adoptez une mentalité de recyclage : une bonne accroche ou un bon message peuvent être réutilisés, sauvant ainsi des coûts de production et accélérant l’apprentissage. Troisièmement, adaptez votre message à la maturité de votre audience. Ne parlez pas à un inconnu comme vous parlez à un visiteur régulier. L’acquisition est une affaire de problème, le retargeting est une affaire de réassurance. Enfin, n’ayez pas peur de complexifier votre structure de compte lorsque vous voulez scaler. Une structure simple est un plafond de verre. Multiplier les campagnes pour tester des variables de manière isolée – comme les placements Feed et Stories – est le seul moyen de découvrir de nouvelles sources de performance et de dépenser des budgets plus importants de manière intelligente. La créa n’est pas un art, c’est une science. C’est en la traitant comme telle, avec des hypothèses, des tests et des itérations, que vous la transformerez en votre plus puissant moteur de croissance.

Foire aux questions (FAQ) sur la stratégie créative Meta Ads

Comment Wecasa organise-t-elle sa production de créas publicitaires ?

Wecasa a adopté un modèle hybride très efficace. L’entreprise s’appuie sur un studio créatif interne qui travaille en étroite collaboration avec l’équipe d’acquisition. Cette équipe interne gère la stratégie, les brainstormings, l’analyse des tendances et la production des créas statiques. Cette proximité permet une grande agilité et des boucles de feedback très rapides. Pour scaler la production et gérer les formats plus chronophages, Wecasa externalise spécifiquement la création des contenus vidéo, notamment les UGC. Cet équilibre permet de combiner la réactivité et la maîtrise stratégique de l’interne avec la capacité de production de partenaires externes.

‘On a à la fois en interne un studio créa avec qui on bosse main dans la main […] et on a dû aussi donc externaliser […] une bonne partie de nos créa aussi pour la croissance qui était attendue.’

Quelle est la meilleure méthode pour tester des créas sur Meta Ads ?

La méthode la plus rigoureuse consiste à isoler la variable créative. Au lieu de lancer une nouvelle campagne avec une nouvelle audience pour tester de nouvelles créas, il est préférable d’utiliser une campagne et une audience qui ont déjà prouvé leur performance. En introduisant les nouvelles créas dans cet environnement stable, toute variation de performance peut être attribuée avec une grande certitude à la créa elle-même. Cela permet d’obtenir des données fiables et d’éviter les conclusions erronées. C’est une approche scientifique qui garantit que vous testez bien la créa et non une combinaison de plusieurs nouvelles variables.

‘On prend notre meilleure audience, notre meilleure campagne et on va mettre à l’intérieur des créas qui sont censées fonctionner […] si elles prennent pas dans cette audience a priori, il y a peu de chance qu’elles marchent ailleurs.’

Faut-il utiliser les mêmes créas en acquisition et en retargeting ?

Non, il est fortement recommandé de différencier les créas. Les audiences en acquisition (froides) et en retargeting (chaudes) n’ont pas les mêmes besoins ni le même niveau de connaissance de votre marque. En acquisition, l’objectif est de capter l’attention en mettant en avant un problème que votre produit résout. En retargeting, l’audience vous connaît déjà ; l’objectif est de la convaincre et de la rassurer en levant les freins à l’achat (qualité, prix, confiance). Utiliser des messages et des formats adaptés à chaque étape du parcours client est essentiel pour maximiser la pertinence et les conversions.

‘On essaie de les différencier le plus possible parce que finalement, c’est pas les mêmes audiences. Sur du retargeting, on est plutôt sur des audiences plus chaudes […] on va essayer de finir de les convaincre.’

Comment analyser la performance d’une créa au-delà du CPA ou du ROAS ?

Il est crucial de ne pas se limiter aux métriques de conversion. Une analyse complète doit inclure les indicateurs d’engagement. Le ‘hook rate’ (pourcentage de personnes qui regardent les 3 premières secondes d’une vidéo) et le taux de clic (CTR) sont très importants. Une créa peut avoir un mauvais CPA mais un excellent hook rate. Cela signifie que l’accroche est bonne mais que le reste du message ou l’offre ne convertit pas. Dans ce cas, au lieu de jeter la créa, il faut l’itérer en gardant l’accroche et en modifiant la suite. Cette double analyse permet de recycler intelligemment les créas et d’optimiser les coûts de production.

‘Plutôt que de killer une pub qui a des mauvaises perfs mais qui a par exemple un bon hook, on va essayer d’aller voir ce qu’on peut faire aussi au niveau peut-être du CTA ou la raccourcir.’

Quelle structure de compte Facebook Ads adopter pour scaler ses budgets ?

Pour scaler, une structure de compte simple avec une seule campagne d’acquisition est souvent limitante. Il faut accepter de complexifier la structure pour mieux contrôler la diffusion et tester de nouvelles hypothèses. La stratégie de Wecasa a été de multiplier le nombre de campagnes d’acquisition (passant de 1-2 à 7-8). Chaque campagne avait un objectif de test spécifique : une pour le placement Feed, une pour les Stories, une pour une audience ‘broad’, une autre avec un bidding en Target CPA, etc. Cette granularité permet de trouver de nouvelles poches de performance et d’allouer le budget de manière plus intelligente et contrôlée, ce qui est indispensable pour augmenter les dépenses tout en maîtrisant les coûts.

‘Plutôt que d’avoir une campagne avec tout le budget acquisition, et ben on est passé de une à sept, huit campagnes en splitant le budget comme on le souhaite et c’est ce qui nous a permis de scaler assez rapidement.’

Est-ce une bonne idée de séparer les placements Feed et Stories dans des campagnes distinctes ?

Oui, cela peut être une stratégie très puissante, même si Meta recommande souvent les placements automatiques. L’algorithme a tendance à privilégier les formats et placements qui fonctionnent le mieux (souvent les vidéos en Stories/Reels). En faisant cela, il peut ne jamais donner sa chance à d’autres formats, comme les statiques, qui pourraient très bien performer dans le Feed. En séparant les placements dans des campagnes dédiées, vous forcez l’algorithme à dépenser sur chaque placement et vous pouvez ainsi évaluer la performance réelle de chaque type de créa dans son environnement optimal. Pour Wecasa, cela a permis de faire ‘cartonner’ en Feed des créas qui étaient invisibles auparavant.

‘On a pu observer parfois des créas qui marchent pas du tout en story mais qui vont cartonner en feed. Et de les avoir dans la même campagne, c’est vrai que ça pouvait être assez limitant.’


Épisodes similaires