L’algorithme de Facebook Ads : Le guide complet pour enfin le faire travailler pour vous
Bienvenue. Si vous êtes ici, c’est probablement que vous avez déjà ressenti cette frustration. Vous lancez une campagne Facebook Ads, les premiers jours sont prometteurs, puis soudain, sans raison apparente, les coûts s’envolent et les résultats s’effondrent. Vous avez l’impression de piloter à l’aveugle, à la merci d’une boîte noire aussi puissante qu’imprévisible : l’algorithme de Facebook. Cette complexité peut être décourageante, voire paralysante. On se retrouve à tester des dizaines de réglages, à changer les audiences tous les trois jours, espérant trouver la combinaison magique. Mais la vérité, c’est que la solution ne se trouve pas dans une complexification de vos campagnes, mais dans une compréhension profonde des règles du jeu. C’est un principe que j’applique tous les jours :
‘plus vous comprenez un algorithme, plus vous avez de chance de l’utiliser à votre avantage.’
C’est précisément l’objectif de ce guide. Nous allons démystifier ensemble cette mécanique sophistiquée. Loin de vous livrer des ‘hacks’ éphémères, je vais vous donner les clés de compréhension fondamentales qui vous permettront de construire des stratégies publicitaires solides et rentables sur le long terme. Nous allons décortiquer les cinq piliers qui régissent le fonctionnement de l’algorithme de Facebook Ads. Vous découvrirez comment le système d’enchère valorise bien plus que votre budget, pourquoi votre créativité est devenue votre meilleur atout, comment nourrir l’algorithme avec les bonnes données, et quelles sont les règles d’or pour gérer vos campagnes sans le perturber. Préparez-vous à changer radicalement votre vision de la publicité sur Meta, pour enfin faire de l’algorithme votre plus grand allié, et non votre adversaire.
Le système de diffusion de Facebook : Décryptage d’une enchère pas comme les autres
Pour maîtriser l’algorithme Facebook Ads, le point de départ incontournable est de comprendre son cœur : le système de diffusion, que l’on appelle aussi le système d’enchère. Beaucoup d’annonceurs imaginent encore une enchère classique, où celui qui paie le plus cher remporte la mise et voit sa publicité diffusée. C’est une erreur fondamentale qui conduit à des stratégies inefficaces. La réalité est bien plus nuancée et, heureusement pour nous, bien plus intéressante. Meta a un double objectif vital pour sa survie : d’un côté, créer de la valeur pour les annonceurs afin qu’ils continuent d’investir, et de l’autre, préserver une expérience positive pour ses milliards d’utilisateurs afin qu’ils continuent d’utiliser les plateformes. Ces deux impératifs, en apparence contradictoires, sont la clé de voûte de tout le système. Comme je l’explique souvent, l’algorithme cherche en permanence :
‘le juste milieu entre les annonceurs […] et il veut également satisfaire les utilisateurs en leur offrant une expérience positive.’
C’est pourquoi la publicité qui gagne n’est pas celle avec l’enchère la plus élevée, mais celle qui obtient ‘la valeur totale la plus importante’. Cette notion de ‘valeur totale’ est le concept central que vous devez intégrer. C’est une formule qui équilibre les intérêts de l’annonceur et de l’utilisateur. En la comprenant, vous ne verrez plus jamais vos publicités de la même manière.
Le triptyque de la ‘Valeur Totale’ : Enchère, Taux d’Action et Qualité
La valeur totale est le score que l’algorithme attribue à votre publicité à chaque fois qu’une opportunité d’affichage se présente. Ce score détermine si votre publicité sera montrée, et à quelle position par rapport à celles de vos concurrents qui ciblent la même personne au même moment. Ce score repose sur trois piliers fondamentaux.
1. L’Enchère : C’est le facteur le plus évident. Il s’agit du montant que vous êtes prêt à payer pour obtenir le résultat souhaité. La plupart du temps, vous laissez Facebook gérer cela en automatique avec la stratégie ‘Coût le plus bas’. C’est une bonne pratique pour 95% des annonceurs. Tenter de définir une enchère manuelle est un jeu d’expert qui demande une connaissance très fine de ses propres métriques et du marché. Pour la majorité, le message est simple : concentrez-vous sur les deux autres facteurs, car c’est là que vous avez le plus de levier.
2. Le Taux d’Action Estimé : C’est la probabilité, estimée par Facebook, qu’un utilisateur réalise l’action pour laquelle vous optimisez (un clic, un ajout au panier, un achat, etc.) après avoir vu votre publicité. L’algorithme se base sur le comportement passé de l’utilisateur, les performances historiques de votre publicité et, dans une moindre mesure, de votre compte publicitaire. Vous avez peu de contrôle direct sur ce facteur, car il dépend de données que Meta possède déjà. Cependant, en ciblant la bonne audience avec le bon message, vous influencez indirectement cette estimation.
3. La Qualité et la Pertinence de la Publicité : C’est, de loin, le facteur le plus important et celui sur lequel vous avez le plus de pouvoir. L’algorithme analyse une multitude de signaux pour juger si votre publicité est appréciée ou non par les utilisateurs. Il regarde les signaux positifs comme le taux de clics, les réactions, les commentaires, les partages. Mais il scrute aussi les signaux négatifs : les personnes qui masquent votre publicité ou la signalent. Et surtout, il analyse l’expérience post-clic. Si les utilisateurs cliquent sur votre publicité mais quittent votre site web immédiatement (ce qu’on appelle un ‘rebond’), c’est un signal désastreux. L’algorithme en déduit que votre page de destination est décevante ou non conforme à la promesse de la publicité.
Les implications concrètes : Récompense ou pénalité
La beauté de ce système est qu’il crée une boucle de rétroaction vertueuse ou vicieuse. Une publicité de haute qualité, pertinente et appréciée, aura un score de valeur totale élevé même avec une enchère modeste.
‘si votre publicité génère une très bonne expérience utilisateur, Facebook va vous récompenser par des CPM qui sont plus bas.’
Concrètement, cela signifie que vous payez moins cher pour toucher 1000 personnes. Votre budget est plus efficace, vous obtenez plus de résultats pour le même investissement. L’algorithme vous aide en montrant davantage votre publicité, car elle contribue positivement à l’écosystème. À l’inverse, une publicité de mauvaise qualité, avec un faible taux de clics, peu d’engagement et une mauvaise expérience post-clic sera lourdement pénalisée.
‘Facebook vous pénalise en montrant moins vos publicités et donc vos CPM vont augmenter si votre publicité n’est pas appréciée par les utilisateurs.’
Vous devrez payer beaucoup plus cher pour être diffusé, vos résultats vont chuter, et votre campagne deviendra rapidement non rentable. Vous entrez alors dans une spirale négative où l’algorithme travaille activement contre vous. La conclusion est claire : votre objectif principal n’est pas de surenchérir sur vos concurrents, mais de créer des publicités qu’ils aimeront voir et avec lesquelles ils voudront interagir.
La Créa : Votre levier numéro un pour dompter l’algorithme
Maintenant que nous avons établi que la qualité de la publicité est le facteur le plus influent dans l’équation de la valeur totale, il est temps d’aborder la conséquence logique de ce constat : la créativité publicitaire, ‘la créa’, est devenue le champ de bataille principal pour la performance sur Facebook Ads. Pendant des années, les annonceurs se sont concentrés sur des optimisations techniques très granulaires : tester d’innombrables audiences, segmenter les placements, ajuster les enchères manuellement… Si ces éléments ont toujours leur importance, leur poids dans la réussite d’une campagne a drastiquement diminué. Pourquoi ? Parce que Meta a massivement investi dans l’automatisation. Les objectifs de campagne ont été simplifiés, le ciblage s’oriente vers des audiences de plus en plus larges, et les placements automatiques sont recommandés et souvent plus performants. Facebook veut que vous lui donniez un objectif clair et un maximum de liberté pour le reste. Dans ce nouveau paradigme, le seul élément que la machine ne peut pas créer à votre place, c’est le contenu. C’est votre message, votre visuel, votre vidéo. C’est la créa. C’est là que se joue la différence entre une campagne qui végète et une campagne qui explose. Comme je le dis souvent,
‘vous domptez l’algorithme avec le contenu et plus uniquement les paramétrages.’
Pourquoi les paramétrages techniques ne suffisent plus
Pensez à tous les réglages disponibles dans le gestionnaire de publicités : l’objectif (simplifié à six options), la gestion du budget (CBO vs ABO), le type d’audience (intérêts, lookalike, retargeting), les placements (automatique vs manuel), l’optimisation de la diffusion… Il y a de quoi s’y perdre. Mais la tendance de fond est à la simplification. Facebook pousse les annonceurs vers des structures de compte plus simples et des audiences plus larges, car son algorithme est devenu suffisamment intelligent pour trouver les bonnes personnes au sein d’un large public, à condition qu’on lui fournisse le bon carburant : une bonne créa. Tenter de sur-segmenter vos audiences en 10 groupes différents est souvent contre-productif. Vous privez l’algorithme de données et de flexibilité. De même, séparer manuellement Facebook et Instagram dans des campagnes distinctes est rarement une bonne idée, sauf cas très spécifiques. Le message de la plateforme est clair : ‘Donnez-moi un bon contenu, un objectif clair, une audience assez large, et je m’occupe du reste’. C’est un changement de mentalité majeur pour de nombreux annonceurs, mais il est essentiel de l’intégrer pour réussir aujourd’hui.
Développer une stratégie créative itérative et performante
Puisque la créa est votre levier principal, vous ne pouvez plus vous permettre de lancer une ou deux publicités et d’espérer qu’elles fonctionnent pendant des mois. Vous devez adopter une approche de test et d’itération constante pour combattre ce qu’on appelle la ‘fatigue publicitaire’ (lorsque votre audience a trop vu votre publicité et n’y réagit plus). Voici une méthode simple pour structurer votre approche :
1. Analyser et Hypothétiser : Avant de créer quoi que ce soit, faites vos recherches. Utilisez la Bibliothèque Publicitaire de Facebook pour voir ce que font vos concurrents. Quels formats utilisent-ils (vidéo, carrousel, image) ? Quels angles marketing (preuve sociale, urgence, bénéfices) ? Analysez aussi vos propres résultats passés. Sur cette base, formulez des hypothèses. Par exemple :
‘admettons que vous constatez que le contenu UGC [User Generated Content], ça fonctionne bien chez vos concurrents […] Si vous n’avez jamais testé ce contenu, testez-le’.
2. Tester et Mesurer : Lancez des campagnes de test avec des variables claires. Testez différents formats (vidéo face caméra vs. carrousel de produits), différents angles (focus sur le problème vs. focus sur la solution), ou différentes accroches textuelles. L’idée est de ne changer qu’un seul élément majeur à la fois pour pouvoir attribuer les résultats au bon changement. Mesurez les indicateurs clés : CPM (coût de diffusion), CTR (taux de clic), et surtout, votre CPA (coût par acquisition).
3. Itérer et Scaler : Une fois que vous avez identifié un format ou un angle gagnant, ne vous arrêtez pas là. Produisez des variations de ce gagnant. Si une vidéo UGC a bien fonctionné, créez-en d’autres avec des témoignages différents ou des mises en scène variées. C’est en alimentant constamment l’algorithme avec de nouvelles créas, basées sur vos apprentissages, que vous maintiendrez des performances stables et pourrez augmenter vos budgets sereinement. C’est un travail continu, mais c’est le travail le plus rentable que vous puissiez faire sur vos campagnes.
Nourrir la bête : L’importance cruciale de la donnée pour l’algorithme
L’algorithme de Facebook Ads est un moteur d’apprentissage extraordinairement puissant, mais comme tout moteur, il a besoin de carburant pour fonctionner. Ce carburant, c’est la donnée. Plus vous lui fournissez de données, et plus ces données sont de qualité, plus il sera en mesure de comprendre qui sont vos clients idéaux et comment les trouver. C’est un principe simple mais fondamental :
‘plus l’algorithme a de la donnée, mieux il fonctionne.’
Cette donnée provient de deux sources principales : les informations que vous lui transmettez depuis votre site web, et les informations qu’il collecte via les paramétrages et les interactions au sein de vos campagnes. Négliger l’une de ces deux sources, c’est comme essayer de conduire une voiture avec un réservoir à moitié vide : vous n’irez pas très loin.
Les deux sources de données : Ce que vous apportez et ce que Facebook apprend
La première source, c’est la donnée externe que vous envoyez à Meta. C’est le socle de toute stratégie publicitaire efficace. Cela passe principalement par deux outils :
Le Pixel Facebook et l’API de Conversion (CAPI) : Le Pixel est un bout de code sur votre site qui permet à Facebook de suivre les actions des visiteurs (vues de page, ajouts au panier, achats). Depuis les mises à jour de confidentialité comme iOS 14, le Pixel seul n’est plus suffisant. L’API de Conversion envoie les données directement de votre serveur à celui de Facebook, de manière plus fiable et sécurisée. Avoir les deux correctement configurés est aujourd’hui non négociable. Sans cela, Facebook navigue à l’aveugle. Il ne sait pas qui achète, qui abandonne son panier, et ne peut donc pas optimiser la diffusion de vos publicités pour trouver des profils similaires.
La deuxième source, c’est la donnée interne, générée par la manière dont vous structurez vos campagnes. Chaque choix que vous faites est un signal que vous envoyez à l’algorithme : l’objectif de campagne, les audiences que vous sélectionnez, les placements, et bien sûr, les créas que vous utilisez. Un exemple concret : si vous lancez une campagne avec une audience très restreinte, une seule créa sous forme d’image et uniquement sur le fil d’actualité Facebook, vous donnez très peu de matière à l’algorithme. Il a peu de flexibilité pour trouver des acheteurs. À l’inverse, si vous utilisez une audience large et que vous lui fournissez plusieurs formats créatifs (vidéo, carrousel, image), vous lui ouvrez le champ des possibles. Il pourra alors tester différentes combinaisons et découvrir que les vidéos fonctionnent mieux pour une certaine partie de votre audience, tandis que les carrousels sont plus efficaces sur une autre.
‘plus vous donnez à Facebook différents types de contenu et des différents formats […] et bien plus il a la matière pour trouver des potentiels acheteurs.’
C’est particulièrement vrai pour les audiences. L’ère des micro-ciblages est révolue. Aujourd’hui, le succès passe par des audiences larges, d’au moins un million de personnes, pour laisser l’algorithme travailler. Faites confiance à sa capacité à trouver les bons segments au sein de cette large population.
Le mythe des 50 conversions : Faut-il vraiment en faire une obsession ?
En parlant de données, il est impossible de ne pas aborder le fameux sujet de la phase d’apprentissage et de l’objectif des ’50 conversions par semaine’. C’est une recommandation officielle de Facebook : pour que l’algorithme puisse optimiser efficacement un ensemble de publicités, il aurait besoin de générer environ 50 événements de conversion par semaine. Si ce seuil n’est pas atteint, l’ensemble de publicités reste en ‘Apprentissage limité’, ce qui peut effrayer de nombreux annonceurs. Dans la théorie, c’est l’idéal. Atteindre ce volume permet à l’algorithme de collecter suffisamment de données rapidement pour stabiliser les performances. Mais dans la réalité, c’est souvent un objectif difficile, voire impossible à atteindre, surtout si votre produit est cher ou si votre budget est modeste. Si une conversion vous coûte 50€, il vous faudrait un budget de 2500€ par semaine juste pour un seul ensemble de publicités pour espérer en sortir. Faut-il donc s’alarmer si vos campagnes sont en ‘Apprentissage limité’ ? La réponse est non.
‘ne vous bloquez pas par rapport à ça, ne soyez pas obsédé par la phase d’apprentissage’.
Il est bien plus judicieux de rester en ‘Apprentissage limité’ en optimisant pour l’événement qui a le plus de valeur pour votre entreprise (généralement, l’achat), plutôt que de ‘tricher’ pour sortir de l’apprentissage. Certains annonceurs, pour atteindre les 50 conversions, vont optimiser pour des événements de moindre valeur comme l »Ajout au panier’. C’est une erreur. Vous demandez à l’algorithme de vous trouver des gens qui ajoutent au panier, pas des gens qui achètent. Vous sortirez peut-être de l’apprentissage, mais vos résultats finaux ne seront pas meilleurs, au contraire. Concentrez-vous sur la simplification de votre structure de compte pour consolider les données et sur l’objectif final, même si cela implique de rester en apprentissage. La stabilité viendra avec le temps et la collecte de données sur le bon événement.
Sagesse et stabilité : Les règles d’or de la gestion de campagne
Une fois que vous avez compris le système d’enchère, que vous avez mis la créa au centre de votre stratégie et que vous nourrissez correctement l’algorithme en données, il reste un dernier aspect crucial à maîtriser : la gestion au quotidien de vos campagnes. C’est ici que de nombreux annonceurs, même expérimentés, commettent des erreurs qui sabotent leurs propres efforts. L’algorithme de Facebook est comme un super-pétrolier : il est incroyablement puissant, mais il a une énorme inertie. Il déteste les changements de cap brusques et constants. La patience et la discipline sont des vertus cardinales en publicité Facebook. Deux règles simples, si elles sont appliquées rigoureusement, peuvent transformer radicalement la stabilité et la rentabilité de vos investissements.
La règle d’or : Ne touchez jamais à une campagne qui gagne
Cela peut sembler contre-intuitif, surtout pour les esprits entrepreneurs qui veulent constamment optimiser. Vous avez une campagne qui fonctionne bien, les coûts sont stables, la rentabilité est au rendez-vous. La tentation est grande de se dire : ‘Et si je pouvais faire encore mieux ? Si j’ajoutais cette nouvelle audience ? Si je coupais cette publicité qui performe un peu moins bien ?’. C’est le piège parfait.
‘si vous avez une campagne qui fonctionne assez bien, laissez-la tourner, n’essayez pas de tout changer […]. Franchement, vous n’avez pas besoin forcément de faire des changements quand quelque chose tourne bien’.
Pourquoi ? Parce que chaque modification significative que vous apportez à un ensemble de publicités (changer le budget de plus de 20-25%, ajouter ou retirer une créa, modifier le ciblage) réinitialise la phase d’apprentissage. Vous forcez l’algorithme à repartir de zéro, à réexplorer et à recalibrer toutes ses prédictions. Cette réinitialisation provoque presque toujours une période d’instabilité des performances. Vous risquez de ‘casser’ ce qui fonctionnait, sans aucune garantie que la nouvelle configuration sera meilleure. La bonne approche est la suivante : si une campagne performe, laissez-la vivre. Si vous voulez tester de nouvelles choses (une nouvelle créa, une nouvelle audience), faites-le dans une campagne de test séparée ou, si votre budget le permet, dans un nouvel ensemble de publicités au sein de la même campagne. Ne perturbez pas votre moteur de croissance principal. La discipline de ne pas toucher à ce qui fonctionne est l’une des compétences les plus difficiles mais les plus rentables à acquérir.
Le point de départ incontournable : Choisir le bon objectif de campagne
La seconde règle d’or concerne le tout début du processus : la création de votre campagne. Le choix de l’objectif est l’instruction la plus fondamentale que vous donnez à l’algorithme. C’est votre destination finale. Si vous lui donnez la mauvaise destination, même avec la meilleure voiture et le meilleur carburant du monde, vous n’arriverez jamais au bon endroit. Facebook a simplifié les choses avec six objectifs principaux : Notoriété, Trafic, Interaction, Prospects, Promotion de l’application et Ventes. Chacun de ces objectifs demande à l’algorithme d’aller chercher un type d’utilisateur bien précis. L’erreur la plus classique, que je vois encore et toujours, est la confusion entre l’objectif ‘Trafic’ et l’objectif ‘Ventes’.
‘si vous choisissez une campagne avec l’objectif trafic parce que vous pensez que c’est mieux que conversion […] évitez de le faire’.
Lorsque vous choisissez ‘Trafic’, vous demandez à Facebook de vous trouver les personnes les plus susceptibles de cliquer sur un lien, au coût le plus bas possible. L’algorithme va donc cibler les ‘cliqueurs en série’, des personnes qui cliquent sur tout, mais qui n’achètent que très rarement. Vous aurez un coût par clic très bas, ce qui peut paraître satisfaisant, mais vos ventes seront proches de zéro. Si vous choisissez ‘Ventes’ (anciennement ‘Conversions’), vous demandez à Facebook de trouver, au sein de votre audience, les personnes qui ont un historique de comportement d’achat en ligne. L’algorithme va donc montrer votre publicité à un public plus restreint et plus qualifié. Le coût par clic sera probablement plus élevé, mais la probabilité de générer une vente sera infiniment supérieure. Ne soyez pas tenté par les métriques de vanité comme un CPC bas. Concentrez-vous sur l’objectif business final et donnez la bonne instruction à l’algorithme dès le départ. C’est la fondation sur laquelle repose tout le succès de votre campagne.
Conclusion : Devenez l’architecte de votre succès sur Facebook Ads
Nous avons parcouru un long chemin pour démystifier la ‘boîte noire’ qu’est l’algorithme de Facebook Ads. Si vous ne deviez retenir qu’une seule chose, ce serait celle-ci : l’algorithme n’est ni votre ami, ni votre ennemi. C’est un outil extraordinairement puissant qui répond à des logiques précises. Votre rôle n’est pas de le ‘battre’ ou de le ‘tromper’, mais d’apprendre à parler son langage pour le faire travailler dans votre intérêt.
Récapitulons les cinq piliers de cette nouvelle approche :
1. Maîtrisez le concept de ‘Valeur Totale’ : Votre succès ne dépend pas de votre budget, mais de votre capacité à offrir une expérience de qualité aux utilisateurs, de la publicité jusqu’à votre site.
2. Faites de la créativité votre priorité absolue : Le contenu est roi. C’est votre principal levier pour vous démarquer, captiver votre audience et être récompensé par l’algorithme.
3. Nourrissez l’algorithme avec des données de qualité : Un tracking impeccable et des audiences larges ne sont pas des options, mais des prérequis pour permettre à la machine d’apprendre et d’optimiser.
4. Adoptez la patience et la stabilité : Laissez tourner ce qui fonctionne. La discipline de ne pas faire de changements intempestifs est une marque des gestionnaires de campagnes les plus performants.
5. Soyez clair sur vos intentions : Choisissez l’objectif de campagne qui correspond réellement à votre but business pour donner une direction claire et non ambiguë à l’algorithme.
En intégrant ces principes, vous passerez du statut de simple utilisateur de la plateforme à celui d’architecte de vos campagnes. Vous ne subirez plus les fluctuations de l’algorithme, mais vous les anticiperez. Vous ne dépenserez plus votre budget en espérant un résultat, mais vous l’investirez de manière stratégique pour construire une croissance durable. L’ère des réglages secrets et des ‘hacks’ est terminée. L’avenir appartient à ceux qui comprennent les fondations, qui misent sur la qualité et qui savent collaborer avec l’intelligence de la machine. Alors, lancez-vous, testez, apprenez, et faites de cet algorithme votre plus puissant allié.
Questions fréquentes sur l’algorithme Facebook Ads
Quel est le facteur le plus important pour l’algorithme de Facebook Ads ?
Le facteur le plus crucial aujourd’hui est sans conteste la qualité et la pertinence de votre publicité, souvent résumée par le terme ‘la créa’. Alors que l’optimisation des audiences et des placements est de plus en plus automatisée par Meta, la créativité reste le principal levier sur lequel les annonceurs peuvent agir pour se différencier. Une publicité engageante, qui apporte une bonne expérience utilisateur et qui suscite des interactions positives, sera favorisée par l’algorithme, ce qui se traduira par des coûts de diffusion (CPM) plus bas et une meilleure portée. C’est le meilleur moyen de faire travailler l’algorithme pour vous.
‘dans tous ces paramétrages là, on se rend compte que Facebook veut vraiment simplifier et automatiser au maximum […]. Votre levier d’action le plus important, c’est la créa.’
Vaut-il mieux utiliser des audiences larges ou des audiences très ciblées ?
La tendance de fond et la recommandation actuelle sont clairement en faveur des audiences larges. Avec les limitations de suivi (comme iOS 14), les audiences trop petites et sur-segmentées sont devenues moins fiables et moins performantes. En fournissant une audience large (idéalement plus d’un million de personnes) à l’algorithme, vous lui donnez plus de données et de flexibilité pour trouver lui-même les ‘poches’ de clients potentiels les plus réceptifs à votre message. L’intelligence de l’algorithme est aujourd’hui suffisamment avancée pour identifier les bons profils au sein d’un public vaste.
‘Plus vos audiences sont larges et plus Facebook a de la matière donc de la donnée pour trouver des potentiels acheteurs. Donc évitez maintenant d’avoir des segments d’audience qui sont trop petits.’
Est-ce grave si mon ensemble de publicités est en ‘Apprentissage limité’ ?
Non, ce n’est pas forcément grave et il ne faut pas en faire une obsession. L’état ‘Apprentissage limité’ signifie simplement que vous n’atteignez pas le seuil théorique de 50 conversions par semaine. Cependant, il est largement préférable de rester en ‘Apprentissage limité’ tout en optimisant pour l’événement le plus important pour votre business (comme l’achat), plutôt que de choisir un événement de moindre valeur (comme l’ajout au panier) juste pour sortir de cette phase. La qualité de la donnée de conversion que vous fournissez à l’algorithme prime sur la quantité.
‘ne vous bloquez pas par rapport à ça, ne soyez pas obsédé par la phase d’apprentissage parce que il vaut mieux être en apprentissage sur un événement qui est important pour vous.’
Comment Facebook juge-t-il la qualité de ma publicité ?
Facebook utilise une combinaison de signaux pour évaluer la qualité et la pertinence de votre publicité. Il analyse les signaux d’interaction positifs (réactions, commentaires, partages, taux de clic) et négatifs (personnes qui masquent ou signalent votre publicité). De plus, un élément crucial est l’expérience post-clic : si les utilisateurs qui cliquent sur votre annonce quittent immédiatement votre page de destination (fort taux de rebond), Facebook considère cela comme un très mauvais signal. Une bonne qualité globale est récompensée par des coûts de diffusion plus faibles.
‘des facteurs comme les commentaires et les réactions sur la publicité, le taux de clic et également l’expérience post-clic […] vont permettre à Facebook de juger si votre publicité est pertinente pour l’utilisateur.’
Pourquoi ne faut-il pas modifier une campagne qui fonctionne bien ?
Modifier de manière significative une campagne ou un ensemble de publicités qui performe bien est risqué car cela réinitialise la phase d’apprentissage de l’algorithme. Tout changement majeur (budget, ciblage, ajout/retrait de créa) le force à réapprendre de zéro, ce qui cause une instabilité des performances et peut ‘casser’ la dynamique positive que vous aviez. Si quelque chose fonctionne, la meilleure stratégie est de ne pas y toucher et de laisser l’algorithme continuer son travail d’optimisation. Pour tester de nouvelles choses, il est préférable de le faire dans une campagne distincte.
‘tout changement va perturber l’algorithme et aussi on en parlait tout à l’heure, va réinitialiser la phase d’apprentissage […]. Quand quelque chose fonctionne bien, évitez d’y toucher.’
Quelle est l’erreur la plus commune dans le choix de l’objectif de campagne ?
L’erreur la plus fréquente est d’utiliser l’objectif ‘Trafic’ en espérant générer des ventes. En choisissant ‘Trafic’, vous demandez à l’algorithme de trouver les personnes les moins chères pour cliquer sur votre lien, qui sont rarement des acheteurs. Si votre objectif final est de vendre, vous devez impérativement choisir l’objectif ‘Ventes’ (anciennement ‘Conversions’). Cela indique à l’algorithme de chercher des utilisateurs avec un comportement d’achat, même si le coût par clic est plus élevé. Le choix de l’objectif est l’instruction la plus importante que vous donnez à l’algorithme.
‘l’exemple le plus courant, c’est le fait de se tromper entre trafic et conversion […]. Si vous hésitez à avoir de la conversion, mettez-vous en en conversion ou en vente comme ils l’appellent maintenant et observez les résultats.’




