De l’idée à la croissance explosive : les coulisses de Flakon
L’entrepreneuriat commence souvent par une frustration. Pour moi, c’était celle de vouloir explorer le monde fascinant du vin sans pouvoir me le permettre. Comment apprendre, comment éduquer son palais, quand chaque découverte implique d’acheter une bouteille entière ? C’est cette question qui a été le point de départ de Flakon. Je sortais d’études, avec pour seul bagage une expérience passionnante dans une maison de champagne aux États-Unis et un prêt étudiant en guise de capital de départ. L’idée de proposer des vins et spiritueux d’exception dans des flacons de dégustation n’était pas entièrement nouvelle, mais je sentais qu’il y avait une opportunité de la réinventer pour le marché français, avec une expérience plus aboutie, un branding plus fort. Ce que je n’imaginais pas, c’est que cette idée, née d’une contrainte personnelle, nous mènerait à une croissance fulgurante, passant de 24 000 € à plus de 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en à peine trois ans, avec un pic à 2 millions sur une seule année. Ce n’est pas une histoire de levée de fonds ou de chance insolente. C’est l’histoire d’une méthode, d’une obsession pour l’équation économique de l’e-commerce et d’une créativité publicitaire qui a tout changé. Dans les lignes qui suivent, je vais vous dévoiler la stratégie de croissance e-commerce qui nous a permis de réaliser cet exploit, notamment comment nous avons transformé notre plus grande contrainte – le manque de trésorerie – en notre plus grande force.
La stratégie du ‘Zéro Risque’ : démarrer sans fonds grâce à la précommande
Quand on se lance sans capital, chaque euro compte. La question n’est pas ‘comment dépenser ?’, mais ‘comment générer des revenus avant même d’avoir un produit ?’. La réponse, pour Flakon, a été d’une simplicité désarmante : la précommande. Ce n’est pas juste une tactique, c’est le pilier fondamental de notre modèle économique. Aujourd’hui encore, notre fonctionnement repose sur ce principe. Comme je l’expliquais, ‘on a plus de 80 % de nos ventes qui sont effectuées à 100 % en précommande à plus de 2 mois’. Ce chiffre est colossal et il explique en grande partie notre capacité à croître sans financement extérieur. Concrètement, cela signifie que nous encaissons l’argent de nos clients bien avant de devoir payer nos fournisseurs pour la production des coffrets. Nous fonctionnons avec un besoin en fonds de roulement (BFR) négatif, un véritable Graal pour toute entreprise en croissance. Cela nous a permis d’acheter nos produits après les avoir vendus, finançant ainsi notre croissance avec les revenus de nos clients. Un cercle vertueux s’est mis en place dès le début.
Transformer la contrainte de la saisonnalité en opportunité
Mais comment convaincre un client d’attendre deux mois pour recevoir son produit ? La clé réside dans la nature même de notre offre. Nous avons très vite compris que Flakon était avant tout une idée de cadeau. Et qui dit cadeau, dit anticipation. Noël, la Fête des Pères, la Saint-Valentin… ces moments forts de consommation sont planifiés. Nos clients étaient donc tout à fait disposés à acheter en avance pour s’assurer d’avoir le cadeau parfait. ‘Les gens ils veulent acheter un super cadeau à leur à leur frère, à leur mari, à leur femme, à leur sœur pour Noël et ils sont prêts à attendre 2 mois et de payer un peu moins cher’. En échange de leur patience, nous leur offrions une réduction, un avantage tangible qui justifiait l’attente. La forte saisonnalité de notre activité, avec un pic énorme sur les quatre derniers mois de l’année, n’était donc plus un problème de trésorerie, mais une formidable opportunité de planification. Le Q4 est devenu notre rampe de lancement annuelle, financée par les clients eux-mêmes.
Les premiers pas : de la R&D au catalogue fournisseur
La première année n’a pas été consacrée à la vente, mais à la recherche et au développement. Il fallait valider l’idée, affiner le concept, et surtout, trouver comment produire sans avoir les volumes requis par les fournisseurs. Le fameux problème des MOQ (Minimum Order Quantity) est un mur pour beaucoup de jeunes marques. La solution a été pragmatique : commencer petit. Au lieu de créer immédiatement ma propre sélection de vins, ce qui aurait exigé des volumes importants, j’ai utilisé le catalogue de mon fournisseur de flacons. ‘Je prenais dedans parce que c’est ça le problème au début, c’est qu’on n’a pas assez de volume pour faire ses propres propres propres prods… J’ai acheté sur catalogue des quantités limitées qui étaient déjà en stock’. Ce n’est qu’une fois que nous avons atteint une masse critique de clients et de commandes que nous avons pu développer nos propres coffrets, avec notre propre sélection, comme notre best-seller, le coffret des ‘Vins Rares’. Cette approche progressive a été essentielle pour ne pas brûler les étapes et surtout, la trésorerie que nous n’avions pas.
Ce socle économique basé sur la précommande a été le moteur qui nous a permis de passer à l’étape suivante : l’acquisition de clients à grande échelle. Sans cette sérénité financière, nous n’aurions jamais pu investir sereinement dans la publicité et découvrir les leviers qui allaient nous faire passer de quelques milliers à plusieurs millions d’euros de revenus.
Le pivot inattendu : quand votre client n’est pas celui que vous croyez
Toute stratégie marketing repose sur une hypothèse fondamentale : à qui s’adresse-t-on ? En lançant Flakon, mon intuition était claire. Je projetais ma propre expérience : un homme, amateur de vin, souhaitant approfondir ses connaissances. Logiquement, ma cible était donc ‘des hommes connaisseurs qui allaient aimer ça’. Toutes mes premières réflexions, mon approche du produit, tout était teinté par cette conviction. Pourtant, j’ai toujours gardé une règle d’or : avoir des hypothèses, mais jamais de certitudes. C’est la data qui devait avoir le dernier mot. Et elle ne s’est pas fait prier pour me donner tort, de la manière la plus spectaculaire qui soit.
La révélation par les données publicitaires
La vérité est apparue lorsque nous avons lancé nos premières campagnes publicitaires sur Meta. En analysant les résultats, le constat était sans appel. ‘Ce qui est marrant c’est qu’aujourd’hui notre cible à 70 % nos clients, c’est des clientes, c’est des femmes qui achètent en fait’. Le choc fut total. Notre client principal n’était pas l’utilisateur final. C’étaient des femmes, majoritairement entre 25 et 45 ans, qui achetaient nos coffrets comme cadeaux pour des hommes de leur entourage. Elles cherchaient un cadeau original, capable d’impressionner un connaisseur, sans avoir à prendre le risque de choisir une mauvaise bouteille. Cette découverte a été un véritable pivot stratégique. D’un seul coup, tout devait être réévalué : le message marketing, les visuels, le ton de la communication, et même le développement produit. Nous ne vendions pas un outil de dégustation, nous vendions la solution au casse-tête du ‘cadeau parfait pour un homme qui a tout’. Ce changement de perspective a été la clé de notre scaling.
La puissance du ciblage ‘Broad’ de Meta
Comment avons-nous fait cette découverte ? En faisant confiance à l’algorithme. Au lieu de nous enfermer dans nos propres hypothèses avec des audiences ultra-segmentées, nous avons très vite adopté une approche en ciblage large (‘broad’). ‘Meta a fait un tellement bon travail que les campagnes brode nous c’est ce qui marche le mieux. Donc à chaque fois qu’on a essayé de faire des audiences en fait ça marchait moins bien que quand c’est lui qui optimise’. Nous donnions à la plateforme nos créatifs, notre budget, et nous la laissions trouver les acheteurs les plus probables. C’est en observant où l’algorithme dépensait le budget et obtenait les meilleurs résultats que nous avons vu le profil de notre cliente type se dessiner. C’était une conséquence, une observation, et non un ciblage initial. Cette approche agnostique nous a sauvés d’une erreur stratégique majeure et nous a mis sur la voie de l’hyper-croissance. Une fois cette cible identifiée, nous avons pu adapter tout notre écosystème. Comme je le disais, ‘à partir du moment tu passes d’une marque où tu penses que ça va être des hommes qui consomment au moment c’est des femmes bah ça change tout’.
Cette compréhension fine de notre audience, acquise non pas par intuition mais par l’analyse froide des données, a été le carburant de notre moteur publicitaire. Elle nous a permis de créer le message parfait, qui allait résonner avec notre cible et être porté par une créative publicitaire qui, à elle seule, allait changer la dimension de l’entreprise.
La créa à 1 million d’euros : anatomie d’un succès publicitaire fulgurant
En e-commerce, on entend souvent parler de l’importance des créatives publicitaires. Mais il est rare de pouvoir attribuer une croissance aussi explosive à une seule et unique vidéo. C’est pourtant exactement ce qui nous est arrivé. L’année de notre passage de 200 000 € à 2 millions d’euros de chiffre d’affaires a été portée par une seule créa. Une créa qui, à elle seule, a généré plus d’un million d’euros de ventes. Cette histoire illustre parfaitement notre philosophie : tester en organique, puis scaler massivement en payant. Le produit star de cette campagne était notre calendrier de l’Avent du vin. L’idée était originale : ‘c’est compliqué de faire 24 bouteilles. par contre 24 flacons ça fait beaucoup plus sens’. Mais l’idée ne suffit pas, il faut savoir la communiquer.
De l’organique au payant : la recette du succès
Le secret de cette créa réside dans son authenticité. Elle n’a pas été produite dans un studio avec des acteurs. ‘C’était une créa que ma copine a fait en plus. donc c’était vraiment fait à la maison vraiment et ça qui a permis de lancer le truc en mode UGC’. C’était une simple vidéo, filmée avec les moyens du bord, qui montrait le produit de manière authentique et engageante. Avant même de dépenser un seul euro en publicité, nous avons posté cette vidéo sur TikTok. Le résultat a été immédiat et viral : un million de vues en organique. C’était la preuve ultime, le ‘proof of concept’ que nous attendions. Le marché venait de nous dire : ‘cette vidéo nous plaît, ce produit nous intéresse’. Cette validation a été un signal incroyablement fort. Je suis convaincu que la meilleure approche est de faire l’inverse de ce que beaucoup font. Au lieu de créer des publicités et espérer qu’elles fonctionnent, il faut créer du contenu, voir ce qui devient viral ou engageant organiquement, et ensuite mettre son budget publicitaire sur ces contenus déjà validés par une audience réelle.
Les leçons d’une campagne explosive
Le succès de cette créa UGC nous a appris plusieurs leçons fondamentales. Premièrement, l’authenticité prime sur la production. Les consommateurs, surtout sur les plateformes sociales, sont bien plus réceptifs à un contenu qui semble ‘vrai’ qu’à une publicité léchée et corporative. Deuxièmement, la puissance de la validation organique ne doit jamais être sous-estimée. C’est un moyen gratuit et efficace de tester des dizaines de messages et d’angles créatifs pour identifier les pépites. Troisièmement, quand on tient une créa gagnante, il faut être capable de scaler très fort et très vite. Notre modèle basé sur la précommande nous a donné la confiance nécessaire pour investir massivement, sachant que la trésorerie suivrait. ‘Rien qu’avec une créa au démarrage, on a fait 1 million de chiffre d’affaires là sur la la première la première fois on a bien scalé’. Cette performance n’aurait pas été possible sans une maîtrise parfaite de l’équation économique de notre business, où chaque centime investi est mesuré et optimisé.
Ce succès publicitaire a été un accélérateur incroyable, mais il a aussi amené son lot de défis. Comment gérer une telle croissance ? Comment structurer l’entreprise pour soutenir ce rythme sans s’effondrer ? C’est là qu’une autre partie de notre stratégie est entrée en jeu : celle de l’organisation humaine.
Structurer pour la croissance : internaliser la stratégie, externaliser l’exécution
Faire x10 en un an met une pression immense sur une organisation. Le réflexe naturel serait de recruter massivement. Pourtant, nous avons fait le choix inverse : rester une équipe ultra-légère. Aujourd’hui encore, nous sommes seulement quatre personnes en interne. Ce modèle ‘lean’ n’est pas un choix par défaut, mais une stratégie délibérée qui repose sur un principe clé : ‘ma stra ça a toujours été du coup de d’internaliser la stratégie et d’externaliser l’opérationnel’. C’est une philosophie qui peut sembler contre-intuitive. Beaucoup d’entrepreneurs externalisent justement la stratégie (en prenant une agence de pub, par exemple) parce qu’ils ne la maîtrisent pas. Pour moi, c’est la pire des situations. C’est le meilleur moyen de perdre le contrôle et de ne pas comprendre les leviers réels de sa propre croissance.
Apprendre avant de déléguer : la clé du contrôle
Ma méthode a toujours été la même : je ne délègue que ce que je sais faire moi-même. Avant de confier la gestion de nos publicités à mon Head of Growth, j’ai passé des mois à gérer les campagnes moi-même. ‘J’ai maîtrisé métat, que j’ai développé plus de 1 million de budget marketing sur métat et que j’ai que j’ai fait moi-même pour vraiment comprendre chaque centime où est-ce que ça partait et comment ça revient’. Cette immersion profonde m’a permis de comprendre les mécanismes, de sentir le marché, et surtout, d’être capable de briefer et de challenger la personne qui allait prendre le relais. Le pire piège est de déléguer une fonction vitale sans en comprendre les enjeux. On devient alors aveugle, incapable de juger de la performance réelle. Cette approche s’applique à tout : le packaging, le site web, la sélection des vins. J’ai tout fait moi-même au début, non pas par ego, mais par nécessité et pour acquérir une vision à 360 degrés du business. C’est épuisant, mais c’est un investissement en compétences inestimable.
S’entourer des meilleurs, même pour une heure
Pour l’exécution, notre modèle repose sur un réseau d’experts externes : freelances et agences. De la production des créas au SEO, en passant par les relations presse ou les agents commerciaux B2B, nous allons chercher la meilleure compétence là où elle se trouve, pour la durée nécessaire. C’est particulièrement adapté à notre modèle saisonnier. Nous ne pourrions pas nous permettre d’avoir une grosse équipe fixe toute l’année. En revanche, nous pouvons nous permettre de payer très cher un expert pour une mission courte et à fort impact. ‘Je trouve c’est hyper sous-côté. Il faut être prêt à payer cher des gens qui peuvent te faire passer au prochain niveau’. Cela inclut une pratique que je recommande à tous : contacter et même rémunérer d’autres fondateurs de marques plus avancées pour bénéficier de leur expérience. Je dédie systématiquement 10 à 15% de mon temps à cet échange. Une heure de coaching avec quelqu’un qui a déjà résolu les problèmes que vous rencontrez peut vous faire gagner des mois, voire des années.
Cette structure agile nous a permis de naviguer la croissance explosive tout en restant maîtres de notre destin. Mais une fois l’acquisition maîtrisée, un nouveau défi, tout aussi crucial, se présente : comment faire de ces milliers de nouveaux clients des clients fidèles ? Comment construire une marque qui dure au-delà du prochain pic saisonnier ?
Au-delà de l’acquisition : construire une marque durable avec le repeat
L’acquisition payante, c’est comme un robinet. Tant que vous payez, l’eau coule. Mais le jour où vous le fermez, ou que son coût augmente drastiquement, tout s’arrête. Et la réalité, c’est que le coût d’acquisition augmente chaque année. ‘C’est ça augmente chaque année, il y a pas de secret hein tous les commerçants le disent, chaque année c’est un peu plus cher’. Une dépendance totale à l’acquisition est donc une stratégie à très haut risque. La seule voie vers une croissance saine et durable, c’est la rétention client, le ‘repeat’. C’est le chantier prioritaire sur lequel nous nous concentrons maintenant que nous avons acquis une base de plus de 40 000 clients. L’équation est simple : un client qui revient sans que nous ayons à repayer pour l’acquérir via de la publicité rend notre modèle infiniment plus rentable.
Faire du repeat un levier de croissance stratégique
Le ‘repeat’ est un paramètre clé de notre équation économique globale. Nous suivons sa progression de très près, et les résultats sont encourageants. ‘Il était à 2 % la première année, il double à 5 % la deuxième, il était à 10 % l’année dernière et là depuis le début de l’année on est déjà à 20’. Notre objectif est clair : atteindre un taux de 40 à 50 %. Chaque point de pourcentage gagné ici a un impact direct sur notre rentabilité et notre capacité à investir dans d’autres leviers. Pour y arriver, nous activons plusieurs canaux : le CRM (emailing, SMS), les relations presse, le bouche-à-oreille… Tout ce qui peut faire revenir un client ‘gratuitement’. Le but est de créer une relation qui dépasse la simple transaction. Le client doit penser à Flakon naturellement lorsqu’une occasion se présente, sans avoir besoin d’être sollicité par une publicité.
Le défi de l’abonnement pour un produit ‘cadeau’
Pour systématiser ce ‘repeat’, nous avons lancé une offre d’abonnement. L’idée est de transformer un achat ponctuel, souvent un cadeau, en une relation récurrente. C’est un défi complexe pour une marque comme la nôtre. Notre panier moyen est élevé, autour de 100 €, ce qui est bien supérieur à la moyenne e-commerce. Il est difficile de convaincre quelqu’un de s’abonner pour un tel montant chaque mois. Nous sommes donc en pleine phase de test et d’itération. ‘Comment on fait pour avoir un truc où les gens reviennent mais qui soit quand même un prix suffisant pour avoir des super vins de super qualité ?… on teste, on A/B test’. Faut-il proposer des coffrets moins chers plus souvent ? Ou des coffrets plus exclusifs moins fréquemment ? Nous n’avons pas encore la réponse définitive. Mais cette quête pour trouver le bon modèle d’abonnement est essentielle pour lisser notre chiffre d’affaires tout au long de l’année et réduire notre dépendance au pic du Q4. C’est le prochain chapitre de notre croissance.
Conclusion : les leçons d’une croissance maîtrisée
Le parcours de Flakon, de zéro à plusieurs millions d’euros en trois ans, peut sembler être une ‘success story’ fulgurante, mais il est avant tout le résultat d’une méthode rigoureuse et de quelques principes clés. Premièrement, le manque de moyens n’est pas une fatalité, mais une contrainte qui pousse à l’ingéniosité. Notre modèle de précommande, qui finance notre croissance, en est la meilleure preuve. Deuxièmement, vos certitudes sont vos pires ennemies. C’est en laissant la data publicitaire nous montrer que notre client était une femme achetant un cadeau, et non un homme connaisseur, que nous avons pu débloquer notre potentiel. Troisièmement, la puissance de l’authenticité est sans limite. Une simple vidéo UGC faite maison, mais validée par une audience organique, a eu plus d’impact que n’importe quelle production coûteuse. Enfin, la croissance se pilote en maîtrisant sa propre stratégie avant de la déléguer. C’est cette obsession de comprendre chaque rouage de notre ‘machine’ e-commerce qui nous permet aujourd’hui de scaler sereinement. Le chemin est encore long, notamment pour construire une base de clients fidèles et récurrents, mais ces fondations nous donnent la conviction que le meilleur reste à venir. J’espère que ce partage transparent pourra inspirer d’autres entrepreneurs à se lancer, même avec peu de moyens, mais avec une stratégie claire et une volonté d’apprendre chaque jour.
Foire Aux Questions (FAQ)
Quelle a été la stratégie de go-to-market de Flakon pour se lancer sans budget ?
La stratégie fondamentale a été de contourner le besoin de financement initial en adoptant un modèle de précommande. Cela a permis de générer des revenus avant d’engager les dépenses de production, créant ainsi un besoin en fonds de roulement (BFR) négatif. Cette approche a financé la croissance de l’entreprise directement avec l’argent des clients, éliminant le risque lié aux stocks et le besoin de lever des fonds.
‘Il y a pas beaucoup de solutions c’est précommande. Donc ça a été ça ma stratégie et encore aujourd’hui, on a plus de 80 % de nos ventes qui sont effectuées à 100 % en précommande à plus de 2 mois. Ça permet d’acheter du coup les produits après qu’on les aient vendu au client.’
Comment Flakon gère-t-il sa forte saisonnalité centrée sur le Q4 ?
Au lieu de la subir, Flakon a intégré cette saisonnalité au cœur de son modèle. L’entreprise a capitalisé sur le fait que ses produits sont majoritairement des cadeaux, ce qui justifie l’achat anticipé et les délais de livraison liés aux précommandes. Le pic du T4 est donc planifié et financé des mois à l’avance par les commandes des clients, transformant une contrainte logistique et financière en une véritable force stratégique.
‘On avait la chance que ça marche puisqu’on était très saisonnier dès le départ puisque il y avait ce côté cadeau qui était hyper important. Et donc en fait les gens ils veulent acheter un super cadeau… et ils sont prêts à attendre 2 mois.’
Qui est la véritable cible client de Flakon et comment l’avez-vous découverte ?
Contrairement à l’hypothèse initiale qui ciblait les hommes connaisseurs, la clientèle principale est composée à 70% de femmes, âgées de 25 à 45 ans. Elles achètent les coffrets Flakon comme cadeaux pour des hommes de leur entourage. Cette découverte a été faite non pas par intuition, mais en analysant les données des campagnes publicitaires Meta menées en ciblage large (‘broad’), qui ont révélé le véritable profil de l’acheteur.
‘Ce qui est marrant c’est qu’aujourd’hui notre cible à 70 % nos clients, c’est des clientes, c’est des femmes qui achètent en fait puisque c’est des cadeaux à des hommes souvent qui s’y connaissent en vin et qu’elles veulent un peu impressionner.’
Comment une seule créa publicitaire a-t-elle pu générer plus d’un million d’euros ?
Le succès repose sur une créative de type UGC (User Generated Content), authentique et réalisée ‘à la maison’, pour le calendrier de l’Avent du vin. La clé a été de la tester d’abord en organique sur TikTok, où elle a atteint un million de vues, validant ainsi son potentiel. Ce n’est qu’après cette preuve de concept qu’un budget publicitaire important a été alloué pour la scaler massivement sur Meta, où elle a généré plus d’un million d’euros de ventes.
‘Rien qu’avec une créa au démarrage, on a fait 1 million de chiffre d’affaires… c’était une créa que ma copine a fait en plus. donc c’était vraiment fait à la maison vraiment et ça qui a permis de lancer le truc en mode UGC.’
Quelle est la philosophie de Flakon pour structurer son équipe et déléguer ?
La philosophie est d’internaliser la stratégie et d’externaliser l’exécution opérationnelle. Le fondateur, Clément, apprend et maîtrise personnellement chaque aspect critique de l’entreprise (notamment la publicité en ligne) avant de le déléguer. Cela lui permet de garder le contrôle stratégique, de mieux briefer et de challenger les prestataires externes (freelances, agences) qui sont engagés pour des missions spécifiques.
‘Ma stra ça a toujours été du coup de d’internaliser la stratégie et d’externaliser l’opérationnel… je délègue uniquement ce que moi je sais faire.’
Comment Flakon compte-t-il réduire sa dépendance à l’acquisition payante ?
La stratégie principale est de se concentrer massivement sur l’augmentation du taux de ‘repeat’ (le pourcentage de clients qui rachètent). L’objectif est de le faire passer de 20% à 40-50%. Cela passe par l’optimisation du CRM (email, SMS) et le développement d’une offre d’abonnement. L’idée est de générer des achats récurrents sans avoir à repayer un coût d’acquisition à chaque fois, rendant le modèle global plus rentable et moins dépendant des plateformes publicitaires.
‘Le gros enjeu euh c’est le repeat évidemment… il était à 2 % la première année, il double à 5 % la deuxième, il était à 10 % l’année dernière et là depuis le début de l’année on est déjà à 20. Donc en fait on a déjà doublé.’
Pourquoi les campagnes en ciblage ‘broad’ sur Meta sont-elles si efficaces pour Flakon ?
Elles sont efficaces car l’algorithme de Meta est devenu extrêmement performant pour identifier et cibler les acheteurs potentiels sans avoir besoin d’indications d’audience restrictives. En laissant l’algorithme travailler en ‘broad’, Flakon a non seulement obtenu de meilleurs résultats, mais a aussi découvert sa véritable audience (les femmes acheteuses), ce qui n’aurait peut-être pas été possible avec des ciblages manuels basés sur des hypothèses initiales erronées.
‘Meta a fait un tellement bon travail que les campagnes brode nous c’est ce qui marche le mieux. Donc à chaque fois qu’on a essayé de faire des audiences en fait ça marchait moins bien que quand c’est lui qui optimise.’
Faut-il lever des fonds pour lancer une marque e-commerce à succès ?
L’expérience de Flakon démontre que ce n’est pas une obligation. En se lançant avec des fonds personnels très limités (un prêt étudiant) et en s’appuyant sur un modèle économique intelligent comme la précommande, il est possible de financer sa croissance directement par les ventes. Cette approche de ‘bootstrapping’ permet de conserver 100% du contrôle de l’entreprise et de construire une croissance saine et rentable dès le premier jour.
‘Moi j’avais mon prêt étudiant, rien à investir. Enfin c’était quand même vraiment partir de zéro et en gros il y a pas beaucoup de solutions c’est précommande.’




