Logo de l'épisode Cibler efficacement ses clients avec Pauline Laigneau | Chronique #19 du podcast Le Rendez-vous Marketing

Cibler efficacement ses clients avec Pauline Laigneau | Chronique #19

Épisode diffusé le 7 septembre 2021 par Danilo Duchesnes

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Au-delà des apparences : pourquoi vous ne connaissez pas vraiment vos clients

Le terme ‘persona’… Pour beaucoup d’entrepreneurs et de marketeurs, ce mot évoque des souvenirs poussiéreux d’école de commerce. Un concept théorique, une fiche que l’on remplit une fois pour se donner bonne conscience, avant de la ranger dans un dossier numérique qui ne sera plus jamais ouvert. On y inscrit un nom, un âge, une localisation, et on passe à autre chose, persuadé d’avoir fait le job. Pourtant, cette approche est la raison pour laquelle tant de stratégies marketing échouent. On pense s’adresser à ‘Sophie, 35 ans, cadre à Paris’, mais on oublie l’essentiel : ses doutes, ses aspirations profondes, ses véritables freins à l’achat. On reste à la surface, et notre message se noie dans le bruit ambiant.

J’ai moi-même longtemps été victime de cette vision réductrice. Avec Gemio, je pensais savoir qui étaient nos clients. Je m’étais construit une image mentale, une sorte de portrait-robot basé sur des intuitions et quelques données éparses. Et puis un jour, un appel a tout changé. Une discussion avec une cliente qui a fait voler en éclats toutes mes certitudes. Comme je le confiais à Danilo, ce fut un véritable déclic.

‘Une fois j’ai une femme qui était une cliente Gemio, avec qui je commence à discuter au téléphone… et je me rends compte qu’en fait elle est complètement différente de ce que je pensais être une cliente Gemio et qu’en fait ses drivers, ce qui avait fait qu’elle avait passé commande chez nous, n’avait strictement rien à voir… avec ce que je pensais être important en fait pour nos clients.’

Cette conversation a été une révélation brutale mais nécessaire : je ne connaissais pas réellement la psychologie de mes propres clients. Je projetais mes propres perceptions sur eux. Cet épisode a marqué un tournant. J’ai compris que le persona n’était pas un simple exercice de style, mais l’outil stratégique le plus puissant à ma disposition. C’est le gouvernail qui permet de naviguer avec précision dans l’océan complexe du marché. Dans les lignes qui suivent, je vais vous partager la méthode que j’ai développée pour transformer ce concept galvaudé en une véritable machine à comprendre vos clients et à construire une stratégie marketing redoutable. Oubliez tout ce que vous pensiez savoir, et préparez-vous à enfin rencontrer vos vrais clients.

L’illusion du portrait-robot : le piège des données démographiques

Le point de départ de la plupart des réflexions sur les personas est presque toujours le même, et c’est là que réside la première grande erreur. On ouvre un document et on commence à lister des caractéristiques superficielles. On se dit : ‘mon client idéal, c’est Danilo, il a 30 ans, il habite à Liège…’. On remplit des cases : âge, profession, catégorie socio-professionnelle (CSP), localisation. Bien sûr, ces informations ne sont pas totalement inutiles, mais elles ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Penser qu’elles suffisent à définir une cible est une illusion dangereuse pour n’importe quel business. C’est confondre la carte d’identité d’une personne avec sa personnalité profonde.

L’échec de la démographie : quand les apparences sont trompeuses

Prenons un exemple concret. Imaginez deux femmes, toutes deux âgées de 40 ans, vivant dans la même ville, avec des revenus similaires. Sur le papier démographique, elles sont quasi identiques. Une marque de cosmétiques pourrait donc être tentée de leur adresser exactement le même message. Pourtant, la première cherche des produits anti-âge ultra-performants, basés sur la science, pour lutter contre les signes du temps. Elle est motivée par la performance et la rationalité. La seconde, elle, recherche des produits bio, éthiques, avec une composition minimaliste. Elle est motivée par des valeurs, le bien-être et l’impact environnemental. Si vous leur envoyez la même publicité, au mieux, vous en intéresserez une sur deux. Au pire, vous n’en convaincrez aucune. Vous aurez dépensé votre budget pour un message générique qui ne résonne avec personne. C’est exactement le problème que j’ai voulu adresser. Comme je l’expliquais,

‘ce qui compte réellement, c’est de comprendre sa psychologie… toute la méthode que j’ai développée… c’est justement plutôt autour des usages et autour de la psychologie bien plus que sur les données démographiques.’

Le profil psychologique prend le pas sur le profil démographique. Il ne s’agit pas de savoir qui sont vos clients, mais *pourquoi* ils achètent, *ce qui* les motive, *ce qui* les effraie, et *comment* votre produit ou service s’intègre dans leur vie et résout leurs problèmes profonds.

La psychologie : le véritable moteur de la décision d’achat

Comprendre la psychologie de vos clients, c’est accéder à leur système d’exploitation interne. C’est découvrir les ‘drivers’ qui guident leurs choix. Pour Gemio, nous avons réalisé que l’achat d’une bague de fiançailles n’était pas qu’une transaction. Pour notre persona ‘Charles’, le jeune homme qui achète cette bague pour la première fois, l’enjeu est immense. Ses peurs sont multiples : peur de se tromper de taille, peur que la bague ne plaise pas, peur de paraître ‘radin’ ou au contraire de dépenser trop, peur du jugement du vendeur en boutique traditionnelle. Ses motivations ne sont pas simplement ‘d’acheter un bijou’, mais de créer un moment inoubliable, de prouver son amour, de matérialiser un engagement. En comprenant cette cartographie psychologique, notre communication a radicalement changé. Au lieu de parler uniquement des caractéristiques techniques de nos bagues (le poids en carats, la pureté du diamant), nous avons commencé à parler de comment nous pouvions l’aider à surmonter ses peurs et à atteindre son objectif émotionnel. C’est là que réside la clé : passer d’une communication centrée sur le produit à une communication centrée sur le client et sa psychologie.

Le passage de la démographie à la psychologie est le premier pas vers la création de personas qui ne sont plus de simples fiches descriptives, mais de véritables outils d’aide à la décision. C’est ce qui vous permettra de créer des messages qui ne sont pas seulement vus, mais ressentis. Avant de pouvoir construire ces profils psychologiques, il faut cependant arrêter de deviner et commencer à écouter. C’est l’objet de la méthode que nous allons aborder maintenant.

Ma méthode pour sculpter des personas vivants et actionnables

Une fois que l’on a compris que la clé réside dans la psychologie, la question suivante est évidente : comment fait-on pour découvrir cette fameuse ‘cartographie psychologique’ ? La pire erreur serait de rester derrière son bureau et de l’imaginer. L’instinct peut être un bon point de départ, il nous donne des pistes, mais il doit impérativement être validé par la réalité du terrain. Mon approche est donc résolument ‘data-driven’, mais pas uniquement au sens des chiffres. Il s’agit de récolter de la vraie information, de la matière brute directement auprès de la source : vos clients. Comme je le souligne souvent, il faut

‘arrêter de croire à ses instincts et… les vérifier avec des des vraies données chiffrées’.

Cette récolte d’information s’articule autour de deux piliers complémentaires et indissociables : le qualitatif et le quantitatif.

L’alliance sacrée du qualitatif et du quantitatif

Le qualitatif, c’est l’art de la conversation. Il s’agit de prendre son téléphone, de lancer un appel Zoom, ou de s’asseoir face à face avec une dizaine de clients (ou de prospects) et de leur poser des questions ouvertes. L’objectif n’est pas d’obtenir un ‘oui’ ou un ‘non’, mais de les faire raconter des histoires. ‘Racontez-moi la dernière fois que vous avez cherché une solution à [votre problème] ?’, ‘Qu’est-ce qui a été le plus frustrant dans cette recherche ?’, ‘Quel serait le résultat idéal pour vous ?’. Ces discussions sont une mine d’or. Vous y découvrirez le vocabulaire exact qu’utilisent vos clients, les métaphores qui leur parlent, les émotions qu’ils associent à leur besoin. C’est là que les pépites psychologiques se révèlent. Le quantitatif vient ensuite valider et mesurer les tendances que vous avez identifiées lors de la phase qualitative. Un sondage bien construit, envoyé à une base de données plus large (votre newsletter, vos clients existants), permet de vérifier si les ‘insights’ découverts auprès de 10 personnes se retrouvent à plus grande échelle. Par exemple, si plusieurs personnes en interview ont mentionné la peur de ‘paraître incompétent’ en parlant de marketing digital, une question dans votre sondage pourrait être : ‘Sur une échelle de 1 à 5, à quel point craignez-vous de faire des erreurs coûteuses dans vos campagnes publicitaires ?’. Cela permet de transformer une intuition qualitative en une donnée mesurable, et de s’assurer que l’on construit ses personas sur des fondations solides et représentatives.

La fiche persona idéale : incarner les données pour les rendre humaines

Une fois toutes ces données récoltées, il faut leur donner vie. Une fiche persona efficace n’est pas un tableur Excel. C’est un portrait qui doit pouvoir être affiché dans les bureaux et compris en un coup d’œil par toute l’équipe, du développeur au commercial. Pour moi, elle se compose de trois parties essentielles. Premièrement, la visualisation : il faut lui donner un nom et un visage.

‘Je veux qu’il y ait une photo, je veux qu’il y ait un nom, je veux que on comprenne en fait réellement qui est cette personne. Et du coup, il faut que ça soit issu d’une personne réelle.’

Choisir la photo et le nom d’un vrai client (anonymisé si besoin) ancre le persona dans la réalité et crée de l’empathie. Deuxièmement, les données démographiques synthétiques. On y met les informations clés qui ont émergé des données quantitatives (tranche d’âge, type de poste, etc.). C’est le contexte. Troisièmement, et c’est le cœur du réacteur, la partie psychologique ou ‘usage mental’. C’est ici que l’on synthétise tout le travail qualitatif. On y détaille : ses objectifs (ce qu’il essaie d’accomplir), ses freins (ses peurs, ses doutes, les obstacles qui l’empêchent d’avancer), ses motivations (les raisons profondes de son désir d’achat), et sa connaissance du métier (est-il un débutant ou un expert ?). Pour notre persona ‘Charles’ chez Gemio, cette section détaille sa crainte de décevoir, son désir de créer un moment parfait, et sa méconnaissance totale de la joaillerie. Grâce à cette fiche, ‘Charles’ n’est plus un concept abstrait, mais une personne que toute l’équipe a l’impression de connaître et pour qui elle travaille.

Avoir des personas bien construits est une étape fondamentale. Mais leur véritable valeur se révèle lorsqu’ils sortent de leur dossier pour devenir le filtre à travers lequel chaque décision stratégique est prise. C’est ce passage à l’action que nous allons explorer, car un persona qui n’est pas utilisé est un persona inutile.

Du portrait à la stratégie : comment faire du persona le moteur de votre croissance

Avoir créé un, deux, ou même cinq personas magnifiquement détaillés est une grande réussite. Mais le risque est de s’arrêter là. Le danger, c’est que ces fiches finissent par prendre la poussière, considérées comme un projet ponctuel du département marketing. Or, leur véritable potentiel se libère lorsqu’ils deviennent un outil stratégique vivant, utilisé par toute l’entreprise pour prendre des décisions éclairées. Le persona n’est pas une fin en soi ; c’est un point de départ. C’est le prisme à travers lequel on doit analyser et construire l’ensemble de son plan marketing, de la création de contenu au ciblage publicitaire, en passant par le discours commercial.

Moins, c’est plus : l’art de prioriser ses personas

Lorsqu’on commence à analyser ses clients, on peut vite identifier de nombreux profils différents. L’erreur serait de vouloir s’adresser à tout le monde en même temps. C’est le meilleur moyen de diluer son message et d’épuiser ses ressources. Comme je le dis souvent,

‘il faut se restreindre parce que tu peux pas tout faire. Ça c’est un peu l’erreur de de beaucoup d’entrepreneurs… de se dire ‘Bah en fait je vais essayer de d’attaquer en fait tous les lièvres en même temps’. C’est pas possible’.

Pour une entreprise qui démarre, je recommande de se concentrer sur un, voire deux personas maximum. Il faut choisir son champ de bataille. Pour une entreprise plus mature comme Gemio, nous en avons cinq, et c’est déjà beaucoup. La clé est de ne pas les considérer tous comme égaux. Il faut les hiérarchiser en fonction de leur valeur pour l’entreprise. Certains sont des ‘vaches à lait’, générant un chiffre d’affaires stable et récurrent. D’autres sont des ‘prescripteurs’, qui n’achètent peut-être pas beaucoup mais dont l’influence et le bouche-à-oreille sont cruciaux pour la notoriété. En attribuant un rôle stratégique à chaque persona, on peut allouer son budget et ses efforts de manière beaucoup plus intelligente. On ne communiquera pas de la même manière ni sur les mêmes canaux pour acquérir une ‘vache à lait’ que pour séduire un ‘prescripteur’. Cette priorisation transforme le persona en un véritable outil de pilotage stratégique.

Le persona, un organisme vivant : l’importance de l’évolution

Une autre erreur commune est de considérer les personas comme gravés dans le marbre. Or, votre entreprise évolue, votre marché change, et vos clients aussi. Les personas que vous définissez au lancement de votre activité ne seront probablement plus les mêmes cinq ans plus tard. Ils doivent être un outil dynamique, réévalué régulièrement. Chez Gemio, nous faisons cet exercice avec l’équipe une fois par trimestre pour nous assurer qu’ils sont toujours pertinents.

‘Le personna que tu as à un moment X au début par exemple de ton… entreprise, n’est peut-être pas celui que tu auras plus tard. Tu vois nous chez Gemio, les premiers personnas qu’on a eu ne sont plus des personnas qu’on traite aujourd’hui’.

Au début, nous nous sommes concentrés sur des personas de niche, des ‘early adopters’ qui nous ont permis de nous lancer et de nous faire un nom. Aujourd’hui, notre marché s’est élargi et nos personas cibles ont évolué avec lui pour toucher un public plus large. Ne pas faire évoluer ses personas, c’est comme naviguer avec une carte obsolète. On risque de continuer à s’adresser à des gens qui ne sont plus le cœur de notre business, tout en ignorant de nouvelles opportunités de croissance. Le persona est un miroir de votre stratégie : s’il reste figé, c’est peut-être que votre stratégie l’est aussi.

Savoir qui l’on veut attirer est la moitié du travail. L’autre moitié, tout aussi cruciale, est de savoir qui l’on veut éviter. C’est là qu’intervient un concept puissant et souvent négligé : l’anti-persona.

Le pouvoir du ‘non’ : pourquoi définir son anti-persona est essentiel

Dans la quête de croissance, surtout au début, l’instinct de tout entrepreneur est de dire ‘oui’ à chaque opportunité, à chaque client potentiel. Un client, c’est du chiffre d’affaires, et le chiffre d’affaires, c’est la survie. Cette logique est compréhensible, mais elle peut rapidement devenir un piège toxique. En essayant de satisfaire tout le monde, on finit par ne satisfaire personne correctement, et surtout pas soi-même. On s’épuise à gérer des demandes qui ne correspondent pas à notre modèle, on dilue notre proposition de valeur et on perd de vue notre mission. C’est pourquoi l’un des exercices les plus libérateurs et stratégiques est de définir non seulement son client idéal, mais aussi son ‘anti-persona’ : le client que l’on choisit activement de ne pas servir.

Identifier les clients qui vous coûtent plus qu’ils ne rapportent

L’anti-persona n’est pas simplement quelqu’un qui n’achète pas vos produits. C’est souvent un client qui *veut* acheter, mais dont les attentes et les besoins sont fondamentalement incompatibles avec ce que vous offrez et ce que vous voulez être. Chez Gemio, nous avons vécu cette situation de manière très concrète.

‘Nous chez Gemio par exemple, on avait au début de l’histoire beaucoup de personnes qui nous demandaient de faire du sur mesure… C’était du chiffre d’affaires et donc on le faisait mais en fait c’était pas… notre cœur de business’.

Ces clients demandaient des créations 100% personnalisées à partir de leurs propres dessins. Sur le papier, c’était une vente. En réalité, cela nous détournait de notre mission : créer nos propres collections et offrir une personnalisation maîtrisée (choix du métal, de la pierre). Chaque projet ‘sur mesure’ consommait un temps et une énergie disproportionnés, nous empêchait de nous concentrer sur le développement de nos propres produits, et créait une frustration interne car le processus n’était pas industrialisable. Ce client, l’amateur de ‘sur-mesure total’, est devenu notre anti-persona. Le servir nous coûtait plus en temps, en complexité et en perte de focus qu’il ne nous rapportait en chiffre d’affaires.

Dire ‘non’ pour mieux dire ‘oui’ : la clarté stratégique retrouvée

La décision de refuser activement un type de client est difficile. Elle va à l’encontre de l’instinct de croissance. La période de transition, où nous acceptions encore ces demandes à contrecœur, a été, comme je le confiais, ‘extrêmement pénible’. Nous étions constamment entre deux chaises. Le jour où nous avons officialisé ce ‘non’ a été un tournant.

‘C’est le jour où on a accepté de… voir la réalité en face et de se dire ‘Non en fait, il faut qu’on dise non à ses clients là.’ qu’on s’est senti beaucoup plus serein’.

Ce ‘non’ a eu des effets bénéfiques immédiats. Il a clarifié notre message pour nos vrais clients cibles. Il a libéré des ressources précieuses pour améliorer notre offre principale. Il a aligné toute l’équipe sur une vision commune. Et paradoxalement, cela a même amélioré l’expérience pour les anti-personas eux-mêmes, car nous pouvions désormais les réorienter avec bienveillance vers des confrères dont c’était le vrai métier. Définir son anti-persona, c’est ériger des garde-fous qui protègent votre modèle économique, votre marque et votre santé mentale. C’est un acte stratégique fort qui vous permet de dire un ‘oui’ beaucoup plus puissant et engagé à vos vrais personas.

Conclusion : arrêtez de deviner, commencez à rencontrer

Nous avons parcouru un long chemin, depuis l’image réductrice du persona comme simple fiche démographique jusqu’à sa pleine puissance en tant qu’outil stratégique, capable de guider chaque décision de votre entreprise. Le message essentiel est simple : cesser de supposer et commencer à écouter. Vos clients détiennent les clés de votre croissance, mais ils ne vous les donneront que si vous prenez le temps de comprendre leur monde, leurs peurs, et leurs aspirations profondes.

Le persona efficace n’est pas une création imaginaire sortie de votre cerveau ; il est le reflet sculpté dans les données et les conversations réelles. Il passe obligatoirement par la compréhension de la psychologie avant la démographie. Il exige une méthodologie rigoureuse, alliant la profondeur des entretiens qualitatifs à la validation des sondages quantitatifs. Il ne prend vie que lorsqu’il est incarné, visualisé, et utilisé au quotidien pour prioriser vos actions, faire évoluer votre stratégie, et même, choisir activement à qui dire ‘non’ grâce à l’anti-persona.

La construction de vos personas est l’investissement le plus rentable que vous puissiez faire en marketing. C’est la fondation sur laquelle reposent un message percutant, un ciblage publicitaire précis et une offre de produits réellement désirable. Alors, je vous lance un défi. Ne fermez pas cette page en vous disant simplement ‘c’était intéressant’. Prenez une décision. Ouvrez votre agenda, et planifiez dès cette semaine un appel avec trois de vos clients. Ne cherchez pas à leur vendre quoi que ce soit. Cherchez simplement à comprendre. Posez des questions ouvertes et écoutez. Ce sera le premier pas pour transformer votre marketing d’un jeu de devinettes en une science de la connexion humaine.


Questions fréquentes sur la création de buyer personas

Quelle est la plus grande erreur à éviter en créant un persona ?

La plus grande erreur est de se concentrer quasi exclusivement sur les données démographiques (âge, lieu, profession) en négligeant la dimension psychologique. Savoir qu’un client a 30 ans et vit à Paris est une information de surface. Comprendre ses motivations profondes, ses craintes, ses frustrations et les ‘drivers’ qui le poussent à l’achat est infiniment plus puissant. Cette erreur conduit à des messages marketing génériques qui ne résonnent avec personne. Il faut inverser la priorité et partir de la psychologie.

‘Le problème, c’est qu’ils savent à peu près et ils ont pas compris qu’en fait ça peut être un outil qui est vraiment très puissant s’il est bien utilisé… Ce qui compte réellement, c’est de comprendre sa psychologie.’

Combien de personas faut-il créer pour une nouvelle entreprise ?

Pour une entreprise qui démarre, il est crucial de ne pas se disperser. Tenter de cibler 5 personas différents dès le départ est le meilleur moyen d’épuiser ses ressources et de diluer son message. La meilleure approche est de commencer avec un, ou deux personas au maximum. Il faut identifier le profil client le plus porteur, celui qui a le problème le plus urgent que vous résolvez, et concentrer tous ses efforts sur lui. La diversification viendra plus tard, avec la croissance de l’entreprise.

‘Une entreprise qui est en démarrage, je dirais qu’il faut commencer par un ou deux éventuellement personas mais pas plus, c’est déjà énormément de travail de et ensuite de savoir les utiliser.’

Comment collecter les données pour un persona sans gros budget ?

Il n’est absolument pas nécessaire de mandater des instituts de sondage coûteux. La ressource la plus précieuse, ce sont vos clients et prospects actuels. La méthode la plus efficace et la moins chère est de leur parler directement : organisez des entretiens vidéo de 30 minutes avec une dizaine d’entre eux pour la partie qualitative. Pour le quantitatif, créez un sondage gratuit avec des outils comme Google Forms et envoyez-le à votre liste email ou partagez-le sur vos réseaux sociaux. La clé est d’arrêter de deviner et de commencer à récolter l’information existante.

‘C’est pas obligé, tu vois de passer par des instituts de sondage et cetera, mais moi j’ai élaboré une petite méthode pour avoir à la fois des données qualitatives où tu parles aux gens concrètement et ensuite aussi des données quantitatives.’

Un persona est-il basé sur une personne réelle ou imaginaire ?

Un persona efficace est un archétype, c’est-à-dire un modèle représentatif d’un groupe de clients, mais il doit être ancré dans la réalité. La meilleure pratique consiste à le construire à partir des données de plusieurs personnes réelles, puis à l’incarner en utilisant le nom et la photo d’une personne réelle (un client volontaire, ou une photo de banque d’images). Cela le rend plus humain et mémorable pour les équipes. Il ne doit jamais être une pure fiction inventée sans aucune base de données.

‘Ce personna, il faut le visualiser… il faut que ça soit issu d’une personne réelle. Donc moi très souvent les personnas en fait ce sont c’est un type de personne un personna donc, mais si tu veux qui qui est traduit par une vraie personne.’

À quelle fréquence faut-il mettre à jour ses personas ?

Les personas ne sont pas des documents statiques. Votre marché, vos clients et votre entreprise évoluent. Il est donc essentiel de les réévaluer périodiquement pour s’assurer qu’ils sont toujours pertinents. Une bonne pratique est de faire un point formel au moins une fois par an. Pour une approche plus dynamique, comme chez Gemio, une révision trimestrielle avec l’équipe marketing permet de rester constamment aligné avec la réalité du terrain et d’ajuster la stratégie en continu.

‘À titre personnel, je le fais chez Gemio une fois par trimestre à peu près avec mon équipe, pour vraiment en permanence mettre à jour les les personnas, c’est très important.’

Comment l’anti-persona aide-t-il concrètement une entreprise ?

L’anti-persona définit le profil de client que vous ne voulez pas ou ne pouvez pas servir efficacement. L’identifier vous aide concrètement à : 1. Focaliser vos ressources marketing et commerciales sur les bons clients. 2. Clarifier votre message en n’essayant plus de plaire à tout le monde. 3. Protéger votre business model en refusant les demandes qui ne sont pas rentables ou scalables. 4. Améliorer le moral des équipes en évitant les clients qui génèrent de la frustration. C’est un outil stratégique pour dire ‘non’ et préserver son énergie.

‘Ce personna là, c’est-à-dire de la personne qui veut du produit sur mesure, c’est un anti-personna pour nous chez Gemio parce qu’en fait maintenant on les refuse… ça ne correspond pas à notre business model.’

Comment utiliser un persona pour la publicité sur les réseaux sociaux ?

Le persona est un guide précieux pour le ciblage publicitaire. La partie démographique vous aide à configurer les critères de base (âge, localisation). Mais c’est la partie psychologique qui fait toute la différence. Elle vous indique quels sont les centres d’intérêt à cibler (par exemple, des pages, des influenceurs ou des médias qu’ils suivent). Surtout, elle vous donne les arguments, les angles et les mots à utiliser dans vos créatifs publicitaires pour toucher leurs ‘pain points’ et leurs motivations profondes, rendant vos publicités bien plus efficaces.

‘Une fois qu’on sait ça, on sait où aller le chercher en pub. On sait quel type de pub faire et puis on sait ensuite aussi au niveau de la vente, savoir quels arguments lui apporter, quelles sont les objections traditionnelles qu’ils vont apporter.’


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