Logo de l'épisode [CHRONIQUE #6] Vendre un produit qui coûte cher sur Facebook Ads, le (vrai) rôle d’un CEO et les tendances clés de l’e-commerce en 2021 du podcast Le Rendez-vous Marketing

[CHRONIQUE #6] Vendre un produit qui coûte cher sur Facebook Ads, le (vrai) rôle d’un CEO et les tendances clés de l’e-commerce en 2021

Épisode diffusé le 8 mars 2021 par Danilo Duchesnes

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Introduction : Les stratégies cachées derrière une croissance explosive

Bonjour, je suis Danilo Duchaine. Dans le monde du marketing digital, on est constamment à la recherche de la prochaine grande stratégie, de l’outil miracle ou du ‘hack’ qui va tout changer. Mais la vérité, c’est que la croissance durable ne repose pas sur des astuces éphémères. Elle s’ancre dans une compréhension profonde de la psychologie humaine, une vision claire de son propre rôle en tant que dirigeant et une adaptation constante aux évolutions du marché. C’est exactement ce que je veux partager avec vous aujourd’hui, non pas comme un théoricien, mais comme un entrepreneur qui met les mains dans le cambouis chaque jour. Dans chaque chronique, je vous ouvre les portes de mes projets, de mes réflexions et de mes apprentissages. C’est une façon pour moi de vous donner un accès direct aux stratégies qui fonctionnent, mais aussi aux questions qui me taraudent.

Cette semaine, nous allons plonger au cœur de plusieurs sujets qui, mis bout à bout, forment une véritable feuille de route pour tout entrepreneur ambitieux. On commencera par le nerf de la guerre : la vente. Je vais vous dévoiler ma meilleure technique de copywriting, celle que j’ai appliquée pour la refonte de ma nouvelle page de vente. Et je vous le dis tout de suite, cela va bien au-delà de la simple liste de bénéfices. Nous parlerons ensuite d’un sujet plus introspectif mais absolument fondamental : le véritable rôle d’un CEO. Qu’est-ce qu’on fait vraiment de nos journées quand l’entreprise grandit ? Je partagerai mon évolution et mes responsabilités actuelles, un retour d’expérience qui, je l’espère, éclairera votre propre parcours.

Ensuite, nous prendrons de la hauteur pour analyser les grandes tendances qui façonnent l’e-commerce, en nous basant sur une étude de PayPlug et Prestashop. Car ignorer ces courants de fond, c’est prendre le risque de devenir obsolète. Je vous présenterai également un outil Facebook un peu oublié mais redoutablement efficace pour dénicher des audiences performantes. Et enfin, nous aborderons la question à un million d’euros, ou presque : comment vendre un produit qui coûte plus de 500 € sur Facebook ? C’est un défi complexe qui demande une approche radicalement différente de ce que la plupart des gens font. Préparez-vous à disséquer des stratégies concrètes, à remettre en question certaines de vos certitudes et, surtout, à repartir avec des actions claires pour votre propre business.

Ma meilleure technique de copywriting pour une page de vente qui convertit vraiment

Le copywriting est souvent perçu comme l’art d’écrire de belles phrases. Mais en réalité, c’est une science, celle de la persuasion. Cette semaine, mon plus gros focus a été l’écriture de ma nouvelle page de vente pour la formation Facebook Ads Academy. C’est un exercice que j’adore car il me force à me reconnecter à l’essentiel : les désirs et les craintes de mon client idéal. Et c’est là que se trouve la clé de ma technique la plus efficace. Ce n’est pas un des principes de Cialdini, bien que fondamentaux, ni une formule magique. C’est une approche en deux temps : amplifier les raisons qui motivent l’achat, et surtout, désamorcer une par une celles qui le freinent.

Au-delà des bénéfices : pourquoi vous devez attaquer frontalement les freins à l’achat

Quand on rédige une page de vente, le réflexe naturel est de se concentrer sur le positif. On parle des bénéfices, de la transformation, du futur radieux qui attend le client. Pour ma formation, c’est assez clair. Je mets en avant des leviers puissants que nous avons identifiés en étudiant notre avatar. Comme je le disais : ‘le premier levier, c’est bien sûr réussir ses campagnes pour développer son entreprise, sa croissance et finalement être plus libre’. C’est le désir profond. D’autres veulent monter en compétence, gagner du temps grâce à des méthodologies éprouvées ou développer une nouvelle compétence à monétiser. Tout cela est essentiel. C’est ce qui crée le désir. Mais s’arrêter là, c’est ne faire que la moitié du chemin.

La véritable bataille de la conversion se joue sur un autre terrain : celui des objections. Chaque lecteur qui parcourt votre page a une petite voix dans sa tête qui murmure des doutes, des peurs, des raisons de ne pas acheter. Ignorer cette voix, c’est laisser la porte ouverte à l’inaction. Le copywriting d’élite ne se contente pas de présenter une offre irrésistible ; il anticipe et neutralise méthodiquement chaque once de friction. C’est là que beaucoup de marketeurs échouent. Ils ont peur d’évoquer les points sensibles comme le prix ou le temps nécessaire, pensant que cela pourrait effrayer le prospect. C’est tout le contraire. En abordant ces points de front, vous montrez que vous comprenez votre client, vous bâtissez une confiance inébranlable et vous lui retirez ses excuses pour ne pas passer à l’action. C’est un changement de paradigme : votre page de vente ne doit pas être un simple argumentaire, mais un dialogue où vous répondez à toutes les questions silencieuses de votre lecteur.

Comment identifier et neutraliser méthodiquement chaque objection

Le processus est simple mais demande de la rigueur. La première étape est d’identifier toutes les objections possibles. Pour cela, rien de tel que d’écouter. J’ai compilé une liste issue des questions que je reçois, des discussions avec des prospects et d’un sondage client récent. Pour ma formation, la liste est longue : ‘le prix… le temps que ça va prendre… est-ce que ça va fonctionner pour moi ?… la difficulté d’implémenter… j’ai déjà tout essayé… je pourrais apprendre tout seul… j’ai déjà suivi une autre formation et ça n’a pas marché… j’ai déjà le niveau… Facebook change tout le temps…’. Et la liste continue avec des objections plus subtiles comme le besoin d’un mentor ou le sentiment d’être submergé par l’information.

Une fois cette liste établie, la deuxième étape consiste à y répondre, pas seulement dans une section FAQ à la fin, mais tout au long de la page. C’est le point crucial. Chaque section, chaque bénéfice, chaque module de votre offre doit être pensé pour contrer une ou plusieurs objections. C’est ce que je veux dire par : ‘prendre chacun des blocs de votre page de vente une fois que vous l’avez écrit et analyser si oui ou non vous répondez à une ou plusieurs de ces objections’. Par exemple, quand je décris le premier bénéfice de la formation, je ne dis pas juste ‘apprenez des bonnes stratégies’. Je dis : ‘vous accédez à des méthodologies prouvées que nous on a utilisé au sein de DHS pour nos clients’. Cette simple phrase répond à l’objection ‘est-ce que ça va fonctionner pour moi ?’ et ‘j’ai déjà le niveau’, car elle sous-entend un niveau d’expertise d’agence. Pour contrer ‘Facebook change tout le temps’, je ne me contente pas de le dire dans la FAQ, je crée un bénéfice entier autour du fait que ‘la formation n’est jamais obsolète’. L’objection ‘je serai livré à moi-même’ est anéantie par la mise en avant de la communauté d’entraide et du support personnalisé. Même la description des modules devient une arme anti-objection en indiquant le niveau (débutant, avancé) et le temps de visionnage, répondant ainsi aux objections ‘c’est trop basique pour moi’ ou ‘je n’ai pas le temps’. C’est cette intégration systémique des réponses aux objections qui transforme un bon argumentaire en une machine à conversion.

Passer de la rédaction d’une page de vente, une tâche très spécifique, à la gestion globale de l’entreprise peut sembler un grand écart. Pourtant, les deux exercices partagent un point commun : la nécessité de passer d’une vision micro à une vision macro. Tout comme une page de vente réussie intègre chaque élément dans un objectif commun (la conversion), un chef d’entreprise doit orchestrer toutes les facettes de son business vers un but unique : la croissance. C’est cette transition de l’expert au stratège qui définit le véritable rôle d’un CEO.

Le véritable rôle d’un CEO de PME : entre stratégie et opérations

Une question que l’on me pose souvent, et que je me suis longtemps posée moi-même, est de savoir ce que fait réellement un chef d’entreprise de ses journées. Quand on est seul au démarrage, la réponse est simple : on fait tout. Mais lorsque l’équipe s’agrandit, que les projets se multiplient, le rôle se transforme radicalement. C’est une évolution cruciale, souvent difficile à naviguer, où l’on doit apprendre à lâcher prise sur certaines tâches pour se concentrer sur celles qui ont le plus grand impact.

De l’homme-orchestre au chef d’orchestre : l’évolution inévitable

Je me souviens très bien de mes débuts en 2018. Ma to-do list était infinie et incroyablement variée. Comme je le disais : ‘je faisais mon propre site web, j’écrivais les articles de blog, je faisais les campagnes des clients, je faisais les coachings, je faisais le marketing, je créais le contenu… la vente, le service client, la gestion administrative, la gestion financière…’. C’était exaltant mais absolument pas scalable. Cette phase de ‘l’homme-orchestre’ est une étape quasi obligatoire pour tout entrepreneur. Elle permet de comprendre chaque rouage de la machine. Mais s’y accrocher est le plus sûr moyen de stagner.

L’évolution vers le rôle de ‘chef d’orchestre’ se fait progressivement. Aujourd’hui, avec une équipe de six personnes (salariés et freelances récurrents), mon rôle a radicalement changé. Le défi n’est plus de ‘faire’ mais de ‘faire faire’, de garantir la qualité, de maintenir la cohérence et de fixer le cap. Il s’agit de créer un environnement, des processus et une culture qui permettent à l’équipe de produire le meilleur travail possible. C’est un passage de la production directe de valeur à la multiplication de la valeur créée par les autres. Cela exige de nouvelles compétences : le management, la délégation, la communication et, surtout, une vision stratégique claire pour guider l’ensemble de l’orchestre.

Mes 5 piliers de responsabilité en tant que chef d’entreprise aujourd’hui

Concrètement, mon temps se répartit aujourd’hui autour de plusieurs grands piliers. Le premier, et le plus chronophage, est ce que j’appelle la supervision et la gestion de projet. Mon rôle principal est de ‘m’assurer en quelque sorte que tout va bien’. Pour l’agence, cela signifie rester impliqué dans les projets clients à un niveau stratégique, vérifier que les campagnes performent, assister à certains appels clés, mais sans être dans l’opérationnel quotidien. C’est un rôle de garant de la qualité et de la satisfaction client.

Le deuxième pilier est la stratégie et la vision d’entreprise. Où voulons-nous aller dans 1, 3, 5 ans ? Quels nouveaux services développer ? Comment se positionner sur le marché ? C’est un travail de fond, essentiel pour ne pas naviguer à vue. Le troisième est le management des équipes, qui inclut des one-on-ones hebdomadaires et des réunions trimestrielles pour aligner tout le monde sur les objectifs. Le quatrième est la gestion financière : une analyse mensuelle de la rentabilité, de la trésorerie et des charges. Enfin, le cinquième pilier reste le marketing et la vente. Même avec de l’aide, je suis encore très impliqué, car c’est le moteur de la croissance. ‘Mon marketing c’est quoi ? C’est de la création de contenu, c’est des podcasts, c’est du blogging…’. C’est souvent le dernier bastion que le fondateur délègue entièrement, car il incarne la marque. En parallèle, je consacre chaque matin deux heures à un travail créatif de fond, comme la refonte d’une page de vente. Cet équilibre entre la vision stratégique et l’implication dans des projets créatifs clés est, pour moi, l’essence du rôle de CEO d’une PME en croissance.

Gérer la croissance interne de l’entreprise est une chose, mais il est tout aussi crucial de comprendre et de s’adapter aux forces externes qui modèlent notre marché. Un CEO doit avoir un œil tourné vers l’intérieur, sur ses équipes et ses opérations, et l’autre tourné vers l’extérieur, sur les tendances et les évolutions de son secteur. C’est précisément cette vision externe que nous allons maintenant explorer en nous penchant sur les dynamiques qui transforment le monde de l’e-commerce.

E-commerce : 5 tendances de fond pour rester compétitif

Rester à l’écoute du marché est non-négociable. Récemment, je suis tombé sur une infographie très parlante de PayPlug et Prestashop sur les tendances clés de l’e-commerce. J’en ai retenu cinq qui me semblent fondamentales, car elles ne sont pas de simples modes passagères, mais de véritables lames de fond qui redéfinissent les attentes des consommateurs et, par conséquent, nos stratégies marketing.

  1. La rétention client : votre mine d’or cachée. On est souvent obsédé par l’acquisition de nouveaux clients, mais le véritable trésor se trouve parmi ceux qui ont déjà acheté chez nous. L’étude souligne qu’avec 41 millions de Français ayant acheté en ligne l’an dernier, la compétition pour l’attention est féroce. La conséquence logique ? Une hausse prévue de 30% des dépenses consacrées à la fidélisation. Cela signifie que des stratégies d’upsell, de cross-sell, des programmes de fidélité et un email marketing ultra-personnalisé ne sont plus des options, mais des nécessités. Acquérir un client coûte cher ; ne pas le fidéliser est une erreur encore plus coûteuse.
  2. La livraison à la carte : un argument de vente majeur. L’expérience d’achat ne s’arrête plus au clic sur ‘payer’. La livraison est devenue un champ de bataille concurrentiel. Selon l’étude, ‘pour 73 % des Français, l’une des principales raisons de choisir une boutique en ligne plutôt qu’une autre est la variété des options de livraison’. Les consommateurs veulent le choix : livraison express, en point relais, le week-end. L’attente d’immédiateté est particulièrement frappante, avec plus de 45% des consommateurs qui s’attendent à une livraison le jour même pour une commande passée avant midi. Ne pas offrir de flexibilité, c’est prendre le risque de perdre une vente face à un concurrent plus agile.
  3. Le paiement en plusieurs fois : levier de conversion instantané. Ce qui était autrefois réservé aux achats importants est devenu une attente courante. Proposer un paiement en 2, 3 ou 4 fois lève une barrière psychologique et financière considérable. Le chiffre est éloquent : ’78 % des habitués du paiement fractionné sont prêts à changer d’enseigne afin de pouvoir payer en plusieurs fois’. C’est un levier de conversion direct, qui augmente le panier moyen et rend des produits plus accessibles. Pour les formations ou les produits plus coûteux, c’est devenu un standard incontournable.
  4. La recherche par image : l’avenir du parcours d’achat. L’inspiration visuelle prend de plus en plus de place dans le parcours client. Les consommateurs, notamment les plus jeunes, voient un produit sur Instagram ou dans la rue et veulent pouvoir le retrouver instantanément en utilisant une photo. L’étude indique que ’62 % des moins de 35 ans souhaitent pouvoir effectuer des recherches visuelles avant de réaliser un achat’. Cela implique d’avoir des visuels de très haute qualité, bien référencés, et d’être conscient que les clients potentiels peuvent arriver sur votre site via des outils comme Google Lens.
  5. Le storytelling : l’âme de votre marque. Dans un océan de produits similaires, ce qui fait la différence, c’est l’histoire que vous racontez. L’exemple de ‘Justine Hutteau avec Respire qui a énormément communiqué sur ses valeurs, sur son histoire et sur les origines de la marque’ est parfait. Les consommateurs n’achètent plus seulement un produit, ils adhèrent à une mission, à des valeurs, à une histoire. Partager votre pourquoi, votre savoir-faire, les coulisses de votre entreprise, crée un lien émotionnel fort que la concurrence ne peut pas copier. C’est un atout immense, surtout pour les jeunes marques.

Comprendre ces grandes tendances est une chose, mais pour les exploiter, il faut des outils précis permettant de toucher les bonnes personnes. Cela nous amène naturellement à la boîte à outils du marketeur, et plus spécifiquement à un instrument souvent sous-estimé de l’arsenal de Facebook, capable de transformer notre compréhension des audiences.

L’outil secret de Facebook : comment trouver des audiences performantes avec Audience Insights

Dans l’écosystème publicitaire de Facebook, on a tendance à se concentrer sur les dernières nouveautés. Pourtant, il existe des outils plus anciens qui restent incroyablement puissants. Facebook Audience Insights en fait partie. C’est une ‘véritable relique qui existe depuis 2014 et qui n’a jamais vraiment été mise à jour’, mais ne vous y trompez pas : c’est une mine d’or pour quiconque prend le temps de l’explorer.

Qu’est-ce que Facebook Audience Insights et pourquoi est-il encore pertinent ?

Contrairement au gestionnaire de publicités qui sert à créer et lancer des campagnes, Audience Insights est un outil d’analyse et de recherche. Il vous permet de plonger en profondeur dans n’importe quelle audience sur Facebook. Vous pouvez analyser une audience sur la base de critères démographiques (âge, genre, situation amoureuse, poste), mais surtout, et c’est là sa grande force, sur la base de leurs centres d’intérêt réels, notamment les pages qu’ils aiment. Il vous donne également des informations sur leur comportement sur la plateforme : commentent-ils, aiment-ils des publications, cliquent-ils sur des publicités, quel appareil utilisent-ils ? Sa pertinence aujourd’hui réside dans sa capacité à vous fournir des données concrètes pour aller au-delà des suppositions. Au lieu de deviner ce qui intéresse vos clients, vous pouvez le voir, chiffres à l’appui.

4 stratégies concrètes pour exploiter Audience Insights

Dans l’article de blog que j’ai consacré à ce sujet, je détaille plusieurs utilisations. Voici les plus impactantes :

  1. Évaluer un marché : Avant de vous lancer, vous pouvez utiliser l’outil pour estimer la taille et le profil démographique de votre marché cible. Vous voulez vendre des produits de yoga aux femmes de 25 à 45 ans en France ? Audience Insights vous donnera une estimation du nombre de personnes concernées et vous dira où elles vivent, leur niveau d’éducation, etc.
  2. Comprendre vos propres fans : C’est l’une des fonctions les plus utiles. En sélectionnant l’option ‘Personnes connectées à votre page’, vous obtenez un portrait-robot incroyablement détaillé de votre communauté existante. Vous pourriez découvrir que vos fans ne correspondent pas exactement à l’avatar que vous aviez en tête, ce qui vous permet d’ajuster votre message et votre ciblage.
  3. Trouver de nouvelles audiences (le ‘game changer’) : C’est ici que l’outil révèle tout son potentiel. Imaginons que vous ciblez les personnes intéressées par la ‘décoration d’intérieur’. Audience Insights va vous montrer, dans l’onglet ‘Mentions J’aime une Page’, toutes les autres pages que cette audience a tendance à aimer. Vous y trouverez des magazines, des marques, des influenceurs, des blogs… C’est une source inépuisable de nouvelles idées de ciblage ultra-pertinentes que vous n’auriez jamais trouvées autrement. C’est exactement ce que je décris : ‘je vais pouvoir voir les pages Facebook que ces personnes-là aiment aussi. Donc c’est quelque chose qui va m’aider à orienter mon ciblage’.
  4. Analyser vos concurrents : Vous pouvez entrer le nom de la page d’un concurrent comme centre d’intérêt et analyser son audience. Cela vous donne des informations précieuses sur qui ils touchent, ce qui vous permet d’affiner votre propre positionnement, soit pour attaquer le même segment, soit pour vous différencier en visant un segment qu’ils ignorent.

Maîtriser le ciblage est une compétence essentielle, mais elle ne suffit pas lorsque l’on s’attaque à un défi encore plus grand : vendre un produit dont le prix dépasse le seuil de l’achat impulsif. C’est une problématique qui exige non seulement un ciblage parfait, mais aussi une stratégie marketing complète et réfléchie. C’est le sujet que nous allons aborder pour conclure : le plan de bataille pour vendre du ‘high-ticket’.

Comment vendre un produit à plus de 500 € sur Facebook Ads : ma stratégie en 3 étapes

C’est la question qui revient sans cesse : comment vendre un produit cher sur Facebook ? Et par ‘cher’, on entend généralement un produit dont le prix demande une réelle réflexion de la part du client, disons au-delà de 500 €. Beaucoup s’y cassent les dents car ils appliquent les mêmes méthodes que pour vendre un t-shirt à 30 €. La première chose à comprendre, c’est la notion même de ‘cher’. Comme je le demande souvent : ‘cher par rapport à quoi ?’. Si votre produit apporte une valeur immense et résout un problème douloureux, son prix est justifié. Le vrai défi n’est pas le prix en soi, mais la manière de communiquer cette valeur à des inconnus à travers une publicité.

L’erreur fatale : pourquoi la vente directe ne fonctionne pas pour le ‘high-ticket’

L’erreur la plus commune est de lancer une campagne de conversion directe, ciblant une audience large, avec une publicité qui dit ‘Achetez mon produit à 800 €’. Que se passe-t-il ? Vous ferez peut-être quelques ventes au début. C’est parce que l’algorithme de Facebook est très doué pour trouver la fraction infime de votre audience qui est prête à acheter immédiatement. Dans n’importe quel marché, on estime qu’environ 3% des gens sont dans une phase d’achat active. Le problème, c’est que ce segment est très petit. Une fois que Facebook l’a épuisé, vos coûts publicitaires explosent et les ventes s’arrêtent. Comme je l’explique : ‘vous allez pouvoir faire quelques ventes pour un produit qui coûte cher. Mais le problème, c’est que ça va pas durer dans le temps’. Pour toucher les 97% restants, il faut une approche totalement différente. Il faut les éduquer, gagner leur confiance et les faire cheminer dans un parcours d’achat structuré.

Le tunnel de vente ‘high-ticket’ : de la sensibilisation à la conversion

Vendre un produit cher n’est pas un événement, c’est un processus. Ma stratégie repose sur un tunnel de vente en trois étapes, qui respecte le rythme de décision du client.

  1. Étape 1 : Créer la demande (Notoriété / Awareness). À ce stade, votre objectif n’est pas de vendre, mais d’éduquer. Vous devez rendre votre audience consciente du problème que votre produit résout (‘problem aware’) et des solutions qui existent (‘solution aware’). Le contenu roi ici est informatif : articles de blog, vidéos de fond, guides, études de cas. Vous touchez une audience large et froide avec du contenu de grande valeur qui ne demande rien en retour, si ce n’est leur attention. C’est le sommet de votre tunnel.
  2. Étape 2 : Développer la relation (Considération). Une fois que vous avez capté l’attention, l’objectif est de transformer un inconnu en prospect qualifié. C’est ici que vous allez proposer un ‘lead magnet’ : un contenu gratuit à forte valeur ajoutée en échange d’une information de contact, comme une adresse e-mail. Je donnais l’exemple d’un ‘guide d’achat pour choisir le bon tableau pour votre intérieur’ pour un vendeur d’art. Cela peut être un webinaire, un e-book, une checklist. Vous ciblez les personnes qui ont interagi avec votre contenu de notoriété (vu vos vidéos, visité votre blog). Cette étape est cruciale car elle vous donne la permission de poursuivre la conversation en dehors de Facebook, via l’email marketing notamment, pour construire la confiance.
  3. Étape 3 : Conclure la vente (Conversion). Ce n’est qu’à cette dernière étape que vous adoptez une approche plus commerciale. Vous ciblez des audiences très restreintes et très chaudes : votre liste e-mail, les personnes qui ont visité votre page de vente, celles qui ont ajouté le produit au panier. Vos publicités mettent en avant des arguments commerciaux forts, des témoignages, des offres limitées, et répondent aux objections finales. C’est la partie visible de l’iceberg, mais elle ne fonctionne que grâce aux deux étapes précédentes. C’est pourquoi je précise que ‘ces publicités-là ne vont pas être le cœur de votre stratégie. Ça va peut-être être 10 à 20 % de votre budget’. La majorité de l’investissement doit être consacrée à alimenter le haut et le milieu de votre tunnel de vente.

Conclusion : De la technique à la vision, les clés de la croissance

Au terme de cette exploration, une idée centrale émerge : la croissance d’une entreprise est un jeu d’équilibre. C’est l’équilibre entre la psychologie de la vente et la stratégie de contenu, entre la gestion interne et l’analyse du marché, entre les outils tactiques et la vision à long terme. Nous avons vu que pour vendre, il faut non seulement séduire mais aussi rassurer, en attaquant de front les objections. Nous avons compris que le rôle de dirigeant n’est pas de tout faire, mais de créer les conditions pour que tout soit bien fait, en passant de l’exécution à la direction d’orchestre. Nous avons décrypté des tendances e-commerce qui nous rappellent que le client attend désormais plus qu’un simple produit : une expérience complète, de la livraison flexible au storytelling qui donne du sens.

Enfin, nous avons vu que les défis les plus complexes, comme vendre un produit cher, ne se résolvent pas avec une seule action, mais avec un système, un parcours pensé pour accompagner le client à son rythme. Chaque élément, du copywriting de votre page de vente à la structure de vos campagnes publicitaires, doit servir cette vision d’ensemble. J’espère que cette chronique vous a apporté des éclairages utiles et, plus important encore, l’envie de mettre en pratique ces réflexions. La croissance n’est pas une destination, mais un processus constant d’apprentissage et d’adaptation. C’est en combinant ces différentes strates de compétences que l’on construit non seulement une entreprise qui vend, mais une entreprise qui dure.

FAQ : Vos questions, mes réponses stratégiques

Quelle est la plus grande erreur en copywriting de page de vente ?

La plus grande erreur est de se concentrer exclusivement sur les bénéfices et la transformation, en ignorant complètement les objections et les freins à l’achat. Beaucoup de marketeurs pensent qu’évoquer des points sensibles comme le prix ou le temps nécessaire va faire fuir les clients. En réalité, c’est le silence sur ces points qui crée le doute et l’inaction. Une page de vente réellement efficace anticipe chaque question, chaque peur, chaque ‘oui, mais…’ du prospect et y répond de manière proactive et transparente, non seulement dans une FAQ, mais au sein même de l’argumentaire. C’est ce dialogue silencieux qui bâtit la confiance et mène à la conversion.

‘Quand on écrit une page de vente, bah on va chercher à la fois à parler des raisons qui motivent l’achat et généralement, on a tendance un peu à oublier à toutes celles qui vont freiner l’achat et on va oublier d’en parler.’

Comment le rôle d’un CEO évolue-t-il dans une PME en croissance ?

Le rôle du CEO connaît une transformation radicale. Au début, il est un ‘homme-orchestre’ qui exécute la majorité des tâches opérationnelles, du marketing à l’administratif. C’est une phase nécessaire pour comprendre l’entreprise. Cependant, pour permettre la croissance, il doit évoluer vers un rôle de ‘chef d’orchestre’. Son travail n’est plus de ‘faire’, mais de ‘faire faire’. Ses responsabilités principales deviennent alors la supervision de la qualité, la définition de la stratégie et de la vision à long terme, le management et le développement des équipes, la gestion financière et la supervision du marketing et de la vente pour assurer la croissance.

‘Il est évident que le rôle que j’ai dans mon entreprise aujourd’hui, et bien il a évolué en 3 ans parce que moi j’ai démarré en 2018 et en 2018 ben je faisais un peu tout.’

Pourquoi la fidélisation client est-elle si cruciale en e-commerce aujourd’hui ?

La fidélisation client est devenue un enjeu majeur car le coût d’acquisition de nouveaux clients ne cesse d’augmenter. Avec des millions de Français qui achètent en ligne, la concurrence est intense et capter l’attention d’un nouvel acheteur est de plus en plus cher. Dans ce contexte, il est beaucoup plus rentable de faire racheter un client existant que d’en acquérir un nouveau. Un client fidèle a une valeur à vie (Lifetime Value) plus élevée et peut devenir un ambassadeur de la marque. Se concentrer uniquement sur l’acquisition, c’est comme essayer de remplir un seau percé. La rétention est ce qui bouche les trous et permet une croissance saine et durable.

‘L’année dernière et bien il y a eu 41 millions de Français qui ont effectué au moins un achat en ligne. Donc du coup, ce que prévoit Pplug et Prestashop, c’est qu’il y aura une hausse prévue de 30 % des dépenses consacrées à la fidélisation et la rétention clients.’

Comment puis-je trouver de nouvelles idées de ciblage précises sur Facebook ?

L’outil Facebook Audience Insights, bien qu’ancien, est parfait pour cela. La stratégie la plus efficace consiste à y entrer un centre d’intérêt large et connu de votre secteur (par exemple, une grande marque, un magazine ou un concept comme ‘décoration d’intérieur’). Ensuite, vous consultez l’onglet ‘Mentions J’aime une Page’. L’outil vous listera des dizaines d’autres pages Facebook que cette audience a également tendance à aimer. Cette liste est une mine d’or d’idées de ciblage ultra-pertinentes (influenceurs, marques de niche, blogs spécialisés) que vous n’auriez probablement jamais trouvées via le gestionnaire de publicités classique.

‘Ce qui est génial avec cet outil, c’est qu’il vous permet non seulement d’analyser une audience mais aussi d’en trouver de nouvelles justement grâce au fait que vous allez pouvoir savoir pour une audience donnée quelles sont les autres pages Facebook que les personnes dans votre audience aiment aussi.’

Est-il possible de vendre un produit de plus de 500 € directement à des inconnus sur Facebook ?

C’est très difficile et rarement durable. Vous pourriez faire quelques ventes au début car l’algorithme de Facebook est capable de trouver les rares personnes (environ 3% du marché) qui sont prêtes à acheter immédiatement. Cependant, ce segment est très vite épuisé, ce qui entraîne une hausse des coûts et une chute des ventes. Un produit à ce prix demande de la réflexion et de la confiance. La bonne approche est de créer un tunnel de vente en trois étapes : 1. Notoriété pour éduquer sur le problème, 2. Considération pour capturer des prospects avec du contenu de valeur (lead magnet), 3. Conversion pour vendre aux audiences chaudes qui vous connaissent et vous font confiance.

‘Même si le produit coûte cher, on va essayer de toucher des personnes qui ne connaissent pas la marque… et on va quand même réussir à le vendre au début, mais pas pendant longtemps… Le problème, c’est que ça va pas durer dans le temps.’

Comment gérer l’objection ‘votre produit est trop cher’ sur une page de vente ?

L’objection du prix doit être gérée de plusieurs manières. D’abord, en justifiant la valeur tout au long de la page pour que le prix paraisse logique et non excessif. Ensuite, en proposant des solutions concrètes pour réduire la friction financière. Les paiements en plusieurs fois sont extrêmement efficaces pour cela, car ils rendent le montant total moins intimidant. Une garantie ‘satisfait ou remboursé’ solide permet également de contrer cette objection en inversant le risque : le client a l’impression qu’il n’a rien à perdre à essayer. Enfin, des codes promotionnels ou des offres limitées peuvent être le coup de pouce final pour ceux qui hésitent principalement à cause du coût.

‘Il y a également les paiements en plusieurs fois. Donc ça c’est pour justement l’objection du prix ou ben le simple fait d’avoir un doute, on a envie peut-être de payer en plusieurs fois avant de mettre tout l’argent.’

Quel est l’équilibre entre les tâches opérationnelles et stratégiques pour un chef d’entreprise ?

Au début, l’équilibre penche fortement vers l’opérationnel (90/10). Avec la croissance de l’équipe, l’objectif est d’inverser progressivement ce ratio. Idéalement, un CEO de PME en croissance devrait viser à passer la majorité de son temps sur des tâches à haute valeur ajoutée : la stratégie, la vision, le management, le développement de partenariats et le marketing de haut niveau. Cependant, il est sain de rester connecté à l’opérationnel sur des projets clés, comme je le fais avec le travail créatif du matin. Cela permet de garder le contact avec le produit et les clients. L’équilibre parfait n’existe pas, il s’ajuste constamment aux besoins de l’entreprise.

‘Aujourd’hui mon rôle principal, là où je passe vraiment le plus de temps, c’est de m’assurer en quelque sorte que tout va bien. Donc c’est un peu de la gestion de projet… Et en second temps, ben il y a toutes les autres responsabilités qu’un CEO pourrait avoir. Donc la stratégie d’entreprise et la vision, le management des équipes.’

Le storytelling est-il vraiment efficace pour une boutique e-commerce ?

Absolument, et c’est même devenu un différenciateur crucial. Dans un marché saturé où les produits peuvent être facilement copiés, l’histoire de votre marque, vos valeurs et votre mission sont uniques. Le storytelling crée un lien émotionnel avec les clients. Ils n’achètent plus seulement un produit, mais ils adhèrent à une cause, une histoire, une personne. L’exemple de Respire est frappant : leur succès repose en grande partie sur la communication transparente de leur histoire et de leurs valeurs. Cela transforme des clients en une véritable communauté engagée, beaucoup plus fidèle et moins sensible au prix.

‘Je pense que l’exemple le plus le plus frappant ces dernières années, c’est l’exemple de Justine Huto avec Respire qui a énormément communiqué sur ses valeurs, sur son histoire et sur les origines de la marque Respire.’


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