Logo de l'épisode #95 - Conquérir le marché du thé matcha avec 14K€ et atteindre 2M€ de CA annuel en 4 ans avec Camille Becerra, CEO @Anatae (1/2) du podcast Le Rendez-vous Marketing

#95 – Conquérir le marché du thé matcha avec 14K€ et atteindre 2M€ de CA annuel en 4 ans avec Camille Becerra, CEO @Anatae (1/2)

Épisode diffusé le 11 juillet 2023 par Danilo Duchesnes

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De l’idée à 2 millions d’euros : comment j’ai lancé ma marque e-commerce avec seulement 14 000 €

L’entrepreneuriat est souvent dépeint comme un monde de levées de fonds spectaculaires, de business plans complexes et d’équipes pléthoriques. Mais que se passe-t-il quand on a une conviction profonde, une passion dévorante, mais des ressources financières très limitées ? Peut-on vraiment bâtir une entreprise florissante en partant de presque rien ? C’est la question que je me suis posée il y a quelques années, alors que je cherchais ma voie, un peu perdue après deux expériences en CDI qui ne me comblaient pas. J’avais cette petite idée dans un coin de ma tête, née d’un coup de cœur pour un produit découvert en Asie : le thé matcha. Un produit quasi inconnu en France à l’époque, dont la qualité que je trouvais ici était à des années-lumière de ce que j’avais goûté. Cette frustration a été le catalyseur de tout. J’ai décidé de prendre le contre-pied du parcours entrepreneurial classique. Pas d’investisseurs, pas de prêts bancaires, juste mes 14 000 € d’économies, accumulés depuis l’enfance. C’était tout ce que je possédais. Cet article n’est pas une formule magique, mais le récit transparent de mon parcours avec Anatae, la marque de thé matcha que j’ai fondée. Je vais vous partager, sans filtre, comment j’ai transformé cette somme modeste en une entreprise qui approche les 2 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, en misant tout sur la connaissance produit, une discipline de fer et une stratégie de croissance organique acharnée.

La genèse d’Anatae : quand la passion devient une étude de marché

Avant même de penser à un nom de marque, un site e-commerce ou une stratégie marketing, tout a commencé par une immersion totale. Mon intuition me disait qu’il y avait une place en France pour un thé matcha de grande qualité, mais une intuition ne suffit pas pour bâtir une entreprise. Il me fallait une légitimité, une expertise. C’est pourquoi j’ai pris une décision radicale : partir plusieurs mois au Japon. Ce n’était pas des vacances, mais une mission. Mon objectif était double : trouver des partenaires fiables et, surtout, devenir une véritable experte du produit. Je voulais tout comprendre, des subtilités de la culture des feuilles de thé à l’art de la préparation. Comme je le dis souvent, ‘j’ai découvert le monde du thé qui est, comme je le dis souvent, comparable au monde du vin’. Cette comparaison n’est pas anodine. Elle implique une notion de terroir, de cépage (ou plutôt de cultivar pour le thé), de millésime, de savoir-faire ancestral. Je voulais être capable de parler de mon produit avec la même précision qu’un sommelier parle d’un grand cru. J’ai donc passé des semaines à rencontrer des agriculteurs, à visiter des plantations, à goûter d’innombrables matcha. C’était un processus de R&D sur le terrain, où chaque dégustation affinait ma compréhension et mon palais. J’ai appris à différencier un matcha de cérémonie d’un matcha culinaire, à reconnaître les signes d’un thé de qualité supérieure : sa couleur vert jade éclatante, sa texture fine comme de la farine, et surtout, son absence d’amertume. C’est d’ailleurs ce dernier point qui est devenu un pilier de ma future marque. Je savais que ‘le petit truc qui pouvait bloquer dans mon business, c’est que le matcha parfois c’est amère’. Trouver des thés qui cassaient ce préjugé était donc une priorité absolue. Ce voyage a été fondateur. Je ne suis pas revenue avec de simples produits, mais avec une conviction, une histoire à raconter et une expertise qui allait devenir mon principal argument de vente. J’avais identifié trois thés exceptionnels, bio, produits dans le respect des traditions, qui allaient former le cœur de ma gamme. Le produit était là. Il fallait maintenant construire tout le reste.

Le pari du bootstrapping : investir toutes ses économies et sa santé mentale

De retour en France en décembre 2018, la phase d’exploration a laissé place à la construction concrète. La question la plus pressante était celle du financement. Je savais que je voulais garder le contrôle total de mon projet. L’idée de devoir rendre des comptes à des investisseurs, de diluer ma vision pour répondre à des objectifs de rentabilité à court terme, ne correspondait pas à mon caractère. J’ai toujours aimé n’en faire qu’à ma tête. La seule solution était donc d’utiliser mes propres fonds. J’avais ce compte, alimenté depuis des années par les cadeaux d’anniversaire et les petites économies. ‘Là, j’avais 14 000 €, c’était tout ce que je possédais’. Cette phrase, je me la suis répétée de nombreuses fois. C’était un véritable ‘all-in’. J’ai fait un calcul rapide de mes besoins initiaux.

Un premier budget de 4 000 € pour démarrer

J’ai estimé qu’il me faudrait environ 4 000 € pour lancer la machine. Ce montant couvrait les essentiels : l’achat de mon premier stock, le dépôt du nom de la marque, la création du site e-commerce, les premiers packagings et quelques frais juridiques de base. C’était un budget serré, qui ne laissait aucune place à l’erreur ou aux dépenses superflues. Chaque euro était compté, chaque décision soupesée. J’ai utilisé cette somme, pensant que le reste de mes économies constituerait un matelas de sécurité. J’étais loin de me douter de la réalité du besoin en fonds de roulement.

La découverte brutale du besoin en fonds de roulement

Les premières ventes ont commencé à arriver, très doucement au début. C’était encourageant, mais j’ai vite été confrontée à un paradoxe que tous les entrepreneurs du e-commerce connaissent : plus vous vendez, plus vous avez besoin d’argent. Il fallait rapidement recommander du stock, car mes fournisseurs au Japon imposaient des minimums de commande. Même si ‘100 boîtes par référence ce qui est aujourd’hui me paraît ridicule, à l’époque, 100 boîtes, je les ai écoulé en deux mois’. Le temps que l’argent des ventes arrive sur mon compte, je devais déjà avancer les fonds pour la production suivante. Mon matelas de sécurité a fondu à vue d’œil. J’ai dû réinjecter de l’argent, encore et encore. ‘Au final, j’ai fini par remettre mes 14 000 € dans Anatae’. Je me suis retrouvée sans aucune économie, vivant grâce à mes allocations chômage, puis au RSA, dans un studio parisien de 14 mètres carrés qui servait à la fois de lieu de vie, de bureau et d’entrepôt. Cette situation a créé une pression immense, mais aussi une motivation hors du commun. L’échec n’était tout simplement pas une option. Il n’y avait pas de plan B. C’est dans ces moments que l’on puise une énergie insoupçonnée. Je me suis dit : ‘il y a pas moyen que ça marche pas, il faut que ça fonctionne et je travaillais comme une dingue’. C’est ce qui a forgé ma stratégie de croissance : puisque je n’avais pas d’argent pour le marketing, ma seule ressource était mon temps et mon énergie.

Stratégie Go-To-Market : comment se faire connaître quand on part de zéro

Avec un budget marketing inexistant, la question était simple : comment attirer les premiers clients ? Ma stratégie a reposé sur deux piliers, exécutés avec une intensité obsessionnelle : le démarchage et les réseaux sociaux. J’ai transformé mon manque de moyens en une force, en misant tout sur le contact direct et l’authenticité.

Le démarchage intensif : ma meilleure arme de croissance

Pendant plus d’un an, ma journée type était rythmée par l’envoi de centaines d’e-mails. Ce n’était pas du spam de masse, mais une approche quasi chirurgicale. Je ciblais tout ce qui pouvait, de près ou de loin, être intéressé par le matcha : des influenceuses food ou bien-être, des pâtissiers renommés, des restaurants, des épiceries fines, des concept stores… J’ai passé des heures à chercher des contacts, à personnaliser mes messages. Je n’exagère pas en disant que le volume était colossal. ‘Je pense que ça pouvait aller jusqu’à 300-400 [mails] parce que j’avais une trame’. Quand je regarde mes archives, je vois encore des mails envoyés à 8h02, 8h04, 8h06… C’était une véritable machine de guerre, opérée par une seule personne. Cette phase a été cruciale. Elle m’a permis de générer les premières collaborations, les premiers points de vente, et surtout, de créer un bruit de fond autour de la marque. Chaque réponse positive, même pour un simple envoi de produit, était une victoire qui nourrissait ma détermination. Cette période m’a appris que la persévérance et le volume peuvent, au début, compenser un manque de budget.

Instagram, le catalyseur de la communauté

En parallèle, j’ai tout misé sur Instagram. Le matcha est un produit incroyablement visuel. Sa couleur verte vibrante est un atout formidable sur une plateforme comme celle-ci. Mon approche était simple et transparente. Je contactais des créatrices de contenu, principalement des micro-influenceuses, dont j’appréciais l’univers. Mon message était direct : ‘Je reviens du Japon, je me suis prise de passion pour un produit, ça s’appelle le thé matcha, est-ce que tu connais ? Est-ce que ça te dirait de recevoir mes produits ? J’ai pas de budget pour l’instant mais si tu veux bien partager à ce sujet-là, ça serait génial’. Cette honnêteté a très bien fonctionné. Beaucoup ont accepté, touchées par l’histoire et la démarche. Chaque partage, chaque story, chaque post taguant @anataematcha a contribué à faire grandir la communauté, follower par follower. Instagram est devenu l’endroit où je passais mes journées, à interagir, à répondre aux questions, à éduquer sur les bienfaits du matcha. C’était un travail de fond, lent mais solide, qui a permis de construire une base de clients fidèles et engagés avant même de dépenser le premier euro en publicité.

Les premiers outils : du tâtonnement à l’optimisation

Sur le plan technique, mes débuts ont été marqués par le tâtonnement. N’ayant aucun réseau dans le monde du digital, je me suis formée seule, notamment grâce à des tutoriels YouTube. Mon premier site a été construit sur Squarespace. C’était une plateforme simple et esthétique, parfaite en apparence. Mais j’ai vite déchanté en découvrant un problème majeur : la gestion de la TVA. En France, le thé et les accessoires n’ont pas le même taux de TVA. Squarespace, n’étant pas optimisé pour le marché français, ne me permettait pas de gérer ces différents taux, ce qui créait un ‘micmac comptable terrible’. Cette expérience m’a appris une leçon précieuse : le choix des outils technologiques est stratégique. C’est à ce moment-là que j’ai entendu parler de Shopify. La migration a été un investissement en temps, mais elle a tout changé. Shopify était pensé pour le e-commerce, connecté à tous les outils nécessaires et parfaitement adapté aux spécificités fiscales françaises. C’est une recommandation que je fais aujourd’hui sans hésiter à quiconque veut se lancer.

Construire une offre et éduquer un marché vierge

Avoir une stratégie de communication est une chose, mais le succès repose avant tout sur le produit. Il fallait non seulement proposer un matcha exceptionnel, mais aussi le présenter de manière à ce qu’un public novice puisse se l’approprier.

Une gamme de produits simple pour ne pas perdre le client

Dès le départ, ma volonté était de proposer une gamme courte et claire. L’objectif était de guider le consommateur, pas de le noyer sous un flot de références. J’ai donc lancé Anatae avec trois qualités de matcha : un pour la boisson (le ‘premium’), un pour la pâtisserie (le ‘classique’) et un intermédiaire. Cette segmentation était logique : ‘on n’utilise pas un très bon thé qu’on boit pour un gâteau, c’est un peu dommage’. Le thé de cérémonie est plus cher, plus subtil, et ses arômes seraient perdus dans une préparation culinaire. En proposant une option dédiée et plus accessible pour la cuisine, je rendais le produit moins intimidant. J’ai complété cette offre avec l’accessoire indispensable : le petit fouet en bambou, appelé ‘chasen’. Ce catalogue minimaliste me permettait de tout stocker dans mon studio de 14m², mais surtout, il concentrait mon discours sur l’essentiel : faire découvrir le matcha de la meilleure des manières.

Le défi d’éduquer un marché de A à Z

Le plus grand défi n’était pas la concurrence, car elle était quasi inexistante, mais l’ignorance. ‘Quand je me suis lancé, le matcha personne ne connaissait’. Mon travail était avant tout un travail d’évangélisation. Sur les salons, sur Instagram, dans chaque e-mail, je devais expliquer ce qu’était ce produit. Je passais mon temps à clarifier la confusion avec le maté, une boisson totalement différente. Il fallait expliquer ses bienfaits : une énergie douce et durable, sans l’énervement du café, ses vertus pour la peau, pour l’immunité… C’était un marathon. Je créais du contenu, je répondais à des dizaines de questions chaque jour. Lentement mais sûrement, le message a commencé à infuser. Les gens sont devenus curieux, puis adeptes. C’est un processus long, mais incroyablement gratifiant de voir un marché naître et grandir sous ses yeux.

De la boisson ancestrale au phénomène ‘cliché’ des réseaux sociaux

Avec le temps, j’ai assisté à une transformation fascinante et un peu ironique de l’image du matcha. Ce thé, que je présentais comme une boisson ancestrale japonaise, est devenu progressivement ‘la boisson de la blogueuse’. Ce cliché, né sur Pinterest et Instagram, a à la fois servi et desservi la catégorie. D’un côté, il a considérablement accéléré la notoriété du produit. De l’autre, il l’a parfois vidé de sa substance et de son histoire. Certaines créatrices de contenu avec qui je travaille sentent parfois le besoin de se justifier : ‘elles disent, c’est un peu la boisson cliché de la blogueuse mais moi j’adore’. Mon rôle, et celui d’Anatae, est de naviguer dans cette dualité : profiter de la tendance tout en rappelant constamment l’authenticité, la qualité et la richesse culturelle du produit. C’est un équilibre délicat, mais essentiel pour construire une marque qui dure au-delà des modes.

Conclusion : la véritable valeur de l’entrepreneuriat

Le parcours d’Anatae, de ces 14 000 € initiaux aux 2 millions d’euros de chiffre d’affaires, est la preuve qu’il n’y a pas de chemin unique vers le succès. Lancer sa marque e-commerce en bootstrap, c’est choisir la voie la plus exigeante, mais peut-être aussi la plus formatrice. C’est un marathon où chaque petite victoire est amplifiée par la conscience des sacrifices consentis. Cette aventure m’a appris que le capital le plus précieux n’est pas financier, mais humain : c’est la passion pour son produit, la résilience face aux doutes et aux échecs, et une capacité de travail acharné. Si je devais donner un conseil à celles et ceux qui hésitent à se lancer par manque de moyens, ce serait celui-ci : commencez petit, mais voyez grand. Devenez l’expert incontesté de votre niche. Misez sur votre énergie et votre créativité pour compenser le manque de budget. Soyez transparents et authentiques, car c’est ce qui crée une véritable connexion avec vos premiers clients. Le chemin sera difficile, solitaire parfois, mais la fierté de construire quelque chose qui vous appartient à 100%, brique par brique, est une récompense inestimable.


Questions fréquentes sur le lancement d’une marque en bootstrap

Quel budget faut-il réellement prévoir pour lancer sa marque e-commerce ?

Il n’y a pas de réponse unique, car cela dépend du produit, mais mon expérience montre qu’il est possible de démarrer avec un budget modeste si on est prêt à compenser par son temps. J’ai commencé avec 4 000 € pour les dépenses essentielles comme le premier stock, le dépôt de marque et le site. Cependant, le plus important est de prévoir le besoin en fonds de roulement, c’est-à-dire l’argent nécessaire pour financer le stock avant même que les clients aient payé. C’est ce qui m’a obligée à investir la totalité de mes 14 000 € d’épargne au fil des premiers mois. La clé est donc de calculer non seulement les frais de lancement, mais aussi le cash nécessaire pour survivre aux premiers cycles de commande.

‘Quand j’ai lancé la boîte, je me suis dit qu’il me faudrait à peu près 4000 € pour acheter mon premier stock, faire mes premiers cadeaux, déposer mon nom de marque, prendre le e-commerce, l’avocat, tout ça, tout ça. […] Et puis rapidement, j’ai découvert la notion de fond de roulement.’

Comment se faire connaître au tout début sans aucun budget marketing ?

Quand l’argent est absent, le temps et l’énergie deviennent votre principale monnaie. Ma stratégie a été double. D’une part, un démarchage e-mail extrêmement intensif et personnalisé vers toutes les cibles possibles : influenceurs, professionnels, boutiques. J’y passais mes journées entières. D’autre part, une approche très authentique sur Instagram, en offrant mes produits à des micro-influenceurs en toute transparence sur mon absence de budget. Cette combinaison de ‘push’ (démarchage) et de ‘pull’ (création de communauté) m’a permis de générer une traction initiale et de faire connaître la marque organiquement, sans dépenser un euro en publicité.

‘J’envoyais tellement de mails […] il y avait un mail qui partait à 8h02, un mail à 8h04, un mail à 8h06, enfin je bombardais de mails pour me faire connaître, pour faire du bruit auprès des influenceurs, des pâtissiers, j’ai essayé toutes les portes auxquelles je pensais.’

Est-il vraiment possible de réussir en e-commerce sans lever de fonds ?

Oui, absolument, mais cela demande des sacrifices et une mentalité différente. Le ‘bootstrapping’ signifie que la croissance de l’entreprise est financée par ses propres profits. Cela implique souvent une croissance plus lente au début, mais permet de garder 100% du contrôle et de la vision. Pour moi, cela a signifié vivre avec très peu de moyens personnels pendant les premières années (chômage, RSA) et réinvestir chaque euro gagné dans l’entreprise. C’est un chemin difficile, qui demande une discipline de fer et une motivation sans faille, car il n’y a pas de filet de sécurité. Mais la récompense est de construire une entreprise saine, rentable et qui vous appartient entièrement.

‘Moi au début donc j’étais au chômage et […] je suis passé au RSA. Donc ça c’est d’un côté plutôt perso comment moi je vivais et ensuite la boîte […] j’ai fini par remettre mes 14 000 € dans Anatae. Donc j’ai tout mis et je me suis dit allez, on serre les dents.’

Comment choisir sa première gamme de produits quand on se lance ?

La clé est la simplicité et la clarté, surtout si vous devez éduquer votre marché. Plutôt que de proposer des dizaines de références, je me suis concentrée sur une offre très limitée mais parfaitement logique pour un débutant. J’ai créé une gamme avec trois types de matcha pour trois usages distincts (boisson, intermédiaire, pâtisserie) et un seul accessoire essentiel. Cette approche a plusieurs avantages : elle simplifie la gestion des stocks, elle clarifie le message marketing et elle ne submerge pas le client de choix. Il vaut mieux être l’expert d’une petite gamme bien pensée que de se disperser sur une multitude de produits.

‘Je voulais composer une gamme avec des prix différents, des caractéristiques un peu différentes […] un pour la boisson, un pour la pâtisserie au moins que qu’on mélange pas les choses parce que celui pour la boisson, il est cher, donc on n’a pas envie de le gâcher dans un gâteau.’

Comment éduquer un marché à un produit totalement nouveau ?

L’éducation est un travail de longue haleine qui doit infuser sur tous vos canaux de communication. Au début, j’ai profité de chaque interaction (salons, e-mails, messages Instagram) pour expliquer ce qu’était le matcha, ses bienfaits, et comment le préparer. Il faut être prêt à répéter les mêmes informations des milliers de fois. Créer du contenu (articles de blog, vidéos, posts didactiques) est fondamental. Le but est de passer du statut de simple vendeur à celui d’expert de référence. C’est en devenant la source d’information fiable sur votre produit que vous gagnerez la confiance des consommateurs et créerez une demande durable, au-delà d’une simple transaction.

‘Quand j’ai fait mes premiers salons où je tenais mes premiers stands, je devais vraiment tout le temps expliquer ce que c’était, on me le demandait. Les gens connaissaient pas du tout. Et parfois même ils confondaient avec le maté qui est une autre boisson qui a absolument rien à voir.’

Comment approcher des influenceurs quand on n’a pas de budget pour les payer ?

La transparence et l’authenticité sont vos meilleurs atouts. Plutôt que de prétendre être une grande marque, j’ai joué la carte de l’honnêteté. Je contactais des créateurs de contenu en leur racontant mon histoire, ma passion pour le produit, et en leur expliquant que je n’avais pas de budget mais que j’aimerais beaucoup leur faire découvrir mon thé. Il est crucial de ne pas exiger de contrepartie. L’approche doit être celle d’un cadeau sincère. Précisez que s’ils n’aiment pas, ils n’ont aucune obligation de partager. Cette démarche respectueuse est souvent appréciée et peut mener à des collaborations organiques bien plus puissantes qu’un partenariat payant, car le partage est alors authentique.

‘J’ai pas de budget pour l’instant mais si tu veux bien partager à ce sujet-là, ça serait génial. Si tu veux pas, aucun souci, mais s’il te plaît, dis-le moi à l’avance parce que pour moi offrir un cadeau, c’est quand même un budget. Tu vois, en toute transparence, et il y en a certaines qui ont accepté et ça a démarré comme ça.’


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