Logo de l'épisode #81 - Branding & CRO : Le couple gagnant en e-commerce pour booster vos taux de conversion avec Sébastien Tortu, Fondateur @Boost Conversion (1/2) du podcast Le Rendez-vous Marketing

#81 – Branding & CRO : Le couple gagnant en e-commerce pour booster vos taux de conversion avec Sébastien Tortu, Fondateur @Boost Conversion (1/2)

Épisode diffusé le 13 mars 2023 par Danilo Duchesnes

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Introduction : Et si vous arrêtiez de polir la carrosserie pour enfin construire le moteur de votre conversion ?

Vous investissez des milliers d’euros en publicité. Vous analysez chaque clic, chaque session, chaque abandon de panier. Vous passez des nuits à peaufiner la couleur d’un bouton, à réduire le temps de chargement de 0,1 seconde, à optimiser vos formulaires. Pourtant, votre taux de conversion stagne désespérément. Cette frustration, de nombreux e-commerçants la connaissent. Ils sont piégés dans une course sans fin à l’optimisation technique, oubliant l’essentiel : l’humain. Et si la clé pour débloquer votre croissance ne se trouvait pas dans une checklist technique, mais dans l’âme de votre entreprise ? Si le véritable levier de performance était la force de votre marque ? C’est la conviction que je, Sébastien Tortu, fondateur du collectif Boost Conversion, défends chaque jour. Après avoir exploré l’univers des DNVB et écrit deux livres sur la création de marques à succès, j’ai fait un constat implacable : on ne peut pas optimiser la conversion d’un site e-commerce en ignorant ce qui fait vibrer les clients.

Dans le monde du digital, on a trop longtemps séparé deux disciplines qui sont en réalité les deux faces d’une même pièce : le branding et l’optimisation du taux de conversion (CRO). Le premier est souvent perçu comme un concept ‘doux’, artistique, difficilement mesurable. Le second, comme une science froide, basée sur des A/B tests et des données brutes. Cette dichotomie est une erreur fondamentale qui coûte cher. Une marque forte crée une désirabilité qui rend les détails techniques secondaires. Un site parfaitement optimisé mais sans âme ne convaincra personne sur le long terme. Dans cet article, je vous invite à plonger au cœur de ma philosophie, à comprendre pourquoi le couple branding et conversion est la seule voie viable pour une croissance durable en e-commerce. Nous verrons comment sortir des sentiers battus du CRO technique, comment redéfinir ce qu’est réellement votre marque et comment écouter vos clients pour enfin leur parler un langage qui les touche. Préparez-vous à changer radicalement votre perspective sur ce qui fait vendre en ligne.

Au-delà des checklists : Pourquoi le CRO technique ne suffit plus

Le terme ‘CRO’, pour Conversion Rate Optimization, a été galvaudé. Pour beaucoup, il évoque une série d’actions quasi-mécaniques. On pense immédiatement à accélérer la vitesse du site, à rendre les boutons d’appel à l’action plus visibles, à simplifier le tunnel de paiement. Comme je le disais dans le podcast, ‘le CRO, il est utilisé, parlé avant tout par des techniciens, par des gens qui sont là pour te dire que ton site il est un peu trop lent… et en fait, ils veulent te faire rentrer dans des cases pour que tu rentres justement dans des checklists CRO’. Attention, je ne dis pas que ces éléments ne sont pas importants. Un site qui met dix secondes à charger est évidemment un frein. Mais se focaliser uniquement sur ces aspects, c’est passer à côté de 90% du potentiel d’optimisation.

Le problème de cette approche purement technique est qu’elle génère des gains marginaux. Vous gagnerez peut-être 1%, 1,5%, voire 2% de conversion, mais vous ne révolutionnerez jamais votre business. Pourquoi ? Parce que cette vision considère le client comme une simple variable dans une équation, un utilisateur à guider le plus efficacement possible vers le bouton ‘Acheter’. Elle ignore ses doutes, ses désirs profonds, ses motivations réelles. C’est pour contrer cette vision réductrice que nous avons développé chez Boost Conversion une nouvelle approche : le ‘IRO’, pour Emotional Rate Optimization. L’idée est simple : plutôt que de forcer le client dans un entonnoir, nous voulons lui ouvrir les yeux. Nous cherchons à créer une expérience qui l’éclaire, qui lui fait comprendre intimement pourquoi notre produit ou service va améliorer sa vie. Il ne s’agit plus de cocher des cases, mais de connecter avec l’humain.

L’émotion comme principal levier de conversion

Pour bien comprendre la différence, prenons un exemple concret. Comparez l’expérience d’achat sur Amazon et sur le site d’Apple. Amazon est une plateforme transactionnelle pure. La vitesse et l’efficacité sont reines. Le moindre grain de sable dans l’engrenage peut faire perdre des millions, car il n’y a pas d’attachement émotionnel à la plateforme elle-même ; on y va pour la commodité. Maintenant, pensez à Apple. Comme je le soulignais, ‘si tu as envie d’acheter le nouvel iPhone, si le site il va 0,5 secondes plus lentement, tu vas pas ne pas acheter l’iPhone. Tu vois ? Parce que tu as une désirabilité qui est super forte’. Cette désirabilité, c’est le fruit d’un travail de branding colossal. C’est elle qui pardonne les petites imperfections techniques. L’émotion, l’envie, le statut associé à la marque sont si puissants qu’ils deviennent le moteur principal de la conversion. Le CRO technique vient en soutien, pour ne pas gâcher cette envie, mais il n’est pas la source de la vente. C’est cette philosophie que nous appliquons à tous les e-commerçants. Nous cherchons d’abord à construire cette désirabilité avant de polir les détails. C’est un changement de paradigme complet.

Branding et conversion : Le duo inséparable pour une croissance durable

La conviction la plus profonde que j’ai développée au fil de mon expérience est la suivante, et elle est au cœur de notre approche : ‘on peut difficilement convertir sans une marque forte. Par contre, une marque forte peut convertir avec un site pourri’. Cette affirmation peut sembler provocatrice, mais elle résume parfaitement la hiérarchie des priorités. Vous pouvez avoir le site e-commerce le plus rapide, le plus intuitif et le plus esthétique du monde, si votre marque ne raconte rien, si elle ne suscite aucune émotion, si elle n’est pas claire sur sa proposition de valeur, vos taux de conversion resteront décevants. À l’inverse, une marque qui a su créer une communauté, qui incarne des valeurs fortes et qui propose un produit désirable, continuera de vendre même si son parcours client est perfectible.

Ce lien intime entre branding et conversion change complètement la manière d’aborder une mission d’optimisation. Auparavant, lorsque je vendais des prestations de stratégie de marque, je faisais face à une objection majeure : le ROI. Les dirigeants me disaient : ‘Ok, on va repenser notre marque, mais qu’est-ce que ça va changer concrètement sur notre chiffre d’affaires ?’. C’était une discussion qui touchait à leur ego, à leur vision, mais pas directement à leur portefeuille. Aujourd’hui, mon discours est inversé. J’aborde mes prospects en parlant leur langage : celui du business. ‘Je leur dis c’est quoi tes problématiques business ? Comment on peut améliorer ton taux de conversion ? Ah, on dirait que ta marque elle est pas claire… Viens, on essaie de retravailler ça et on va voir ce que ça donne’. L’approche est beaucoup plus efficace. On part d’un problème tangible (coûts d’acquisition élevés, faible taux de conversion) pour arriver à la véritable solution : clarifier et renforcer la marque. En commençant par un A/B test sur un message clé, sur une proposition de valeur, on prouve par les chiffres que le branding a un impact direct sur les ventes. Une fois cette confiance établie, la porte est ouverte pour un travail en profondeur.

Le cas concret : Comment le wording peut doubler un taux de conversion

Pour que cela ne reste pas théorique, laissez-moi vous donner un exemple frappant. J’ai travaillé avec Trust Society, une marketplace de produits sains pour la maison. Techniquement, le site fonctionnait. Les fiches produits étaient correctes. Pourtant, la conversion n’était pas au rendez-vous. Le problème n’était pas technique, il était dans la clarté du message. Les visiteurs arrivaient sur le site et ne comprenaient pas immédiatement pourquoi ils devraient acheter ici plutôt qu’ailleurs. Quelle était la promesse ? Quelle était la garantie ? En nous mettant dans la peau du client, nous avons réalisé qu’il manquait des éléments de réassurance et un discours clair sur les bénéfices. ‘On a revu juste les wording, on a fait x 2 sur le taux de conversion’, et ce, sans même toucher aux pages produits dans un premier temps. Nous avons retravaillé la page d’accueil et les pages catégories pour que la mission de Trust Society soit limpide. En quelques phrases, nous avons répondu aux questions silencieuses des visiteurs : ‘Où suis-je ?’, ‘Pourquoi devrais-je faire confiance à cette plateforme ?’, ‘Qu’est-ce que cela va m’apporter ?’. Le résultat a été instantané. Cet exemple prouve que les mots, l’histoire que vous racontez, sont des outils de conversion bien plus puissants que la couleur d’un bouton.

Votre marque n’est pas ce que vous pensez : La révélation client

L’un des plus grands défis pour un entrepreneur est de prendre du recul sur sa propre création. On est tellement immergé dans notre projet qu’on perd toute objectivité. On est convaincu que notre message est clair, que notre proposition de valeur est évidente. Mais la seule vérité qui compte est celle qui existe dans l’esprit du client. C’est pourquoi j’aime tant cette définition, popularisée par Jeff Bezos : ‘une marque, c’est ce que les gens disent de vous quand vous êtes pas là’. Ce n’est pas votre logo, ce n’est pas votre charte graphique, ce n’est même pas ce que vous écrivez sur votre page ‘À propos’. Votre marque est une perception, une somme d’impressions, d’émotions et de souvenirs dans la tête de votre audience. C’est ce qu’un client raconte à un ami pour lui décrire votre produit. Et c’est là que le bât blesse souvent.

La fracture entre stratégie de marque et réalité client

Il est crucial de comprendre la distinction que je fais systématiquement entre deux concepts. D’un côté, il y a la ‘stratégie de marque’. ‘La stratégie de marque, c’est ce que vous vous allez raconter en tant que marketeur… pour essayer de convaincre le client’. C’est l’intention, le message que vous voulez faire passer, votre plateforme de marque soigneusement élaborée. De l’autre côté, il y a la ‘marque’. ‘Et la marque, c’est ce que le client a compris et ce qu’il est capable de redire à ses amis’. Le rôle du marketing est de rendre l’écart entre ces deux notions le plus fin possible, voire inexistant. Malheureusement, cet écart est souvent un gouffre. Pourquoi ? Parce que le client ne décode pas votre message avec votre grille de lecture. Il l’interprète à travers le prisme de ses propres besoins, de ses propres problèmes. ‘Il se projette en se disant j’ai un problème… est-ce que cette marque, elle y répond ou pas ? Oui ou non.’. Il ne cherche pas à comprendre votre mission ; il cherche une solution. Si votre message n’est pas immédiatement compréhensible sous cet angle, il sera ignoré ou mal interprété, et l’écart se creusera.

L’art d’écouter sans poser de questions : Trouver la vérité dans les avis

Alors, comment savoir ce que les clients pensent vraiment ? La première idée qui vient à l’esprit est de leur demander. C’est une erreur. Je crois très peu aux enquêtes clients. Pourquoi ? Parce qu’elles sont biaisées par nature. ‘Les gens ils te racontent ta marque alors que tu es là. Et du coup, ils essayent de te donner la réponse que tu attends’. En posant la question, vous créez un contexte artificiel dans lequel le client se met lui-même dans une posture de ‘marketeur’. Il va essayer de rationaliser ses émotions, de vous faire plaisir, de paraître intelligent. Vous n’obtiendrez jamais la vérité brute, spontanée. La véritable mine d’or se trouve là où les clients s’expriment librement, quand ils pensent que personne ne les écoute. C’est pour ça que notre méthode consiste à aller chercher ces informations ‘dans les avis, sur les forums, sur des groupes Facebook, sur des groupes LinkedIn… Là, tu as des insights de ouf’. On analyse le vocabulaire qu’ils utilisent (souvent très différent du jargon de l’entreprise), les questions qu’ils se posent entre eux (révélant des manques dans votre communication), les freins qu’ils expriment, les bénéfices qui les ont réellement marqués. Ce travail d’enquête, mené chez nos clients mais aussi chez leurs concurrents, est la base de toute stratégie de branding et conversion efficace. C’est en comprenant leur réalité que l’on peut ajuster notre discours pour qu’il soit enfin entendu.

Incarner sa marque : De la plateforme abstraite à la personnalité magnétique

Une fois que vous avez compris la perception de vos clients, l’étape suivante est de construire activement une marque qui non seulement répond à leurs besoins, mais qui les séduit et crée un lien durable. Une stratégie de marque ne peut pas rester un document PowerPoint rempli de mots comme ‘mission’, ‘vision’ et ‘valeurs’. Elle doit prendre vie, s’incarner, développer une véritable personnalité. C’est ce qui la rendra mémorable et désirable. L’un des exercices les plus puissants que je propose à mes clients est simple mais redoutable : ‘enlève ton logo de ta presse commerciale… et regarde si on est capable de savoir que c’est toi. Si on n’est pas capable de savoir que c’est toi, c’est que ta marque, elle est pas aboutie’. Une marque forte a une signature unique qui transparaît dans son ton, son style visuel, ses sujets de prédilection, bien au-delà de son simple logo. Elle est reconnaissable entre mille.

Si votre marque était une personne, voudriez-vous lui parler ?

Pour atteindre ce niveau de reconnaissance, il faut cesser de penser à sa marque comme à une entité commerciale et commencer à la voir comme une personne. C’est la question fondamentale à se poser : ‘c’est quoi la personnalité de ma marque ? Qu’est-ce qu’elle raconte ? Si je la décrirais si c’était un humain ? Est-ce qu’elle m’intéresserait ? Est-ce que j’aurais envie de parler avec elle ?’. Dans la vie, il y a des gens qui nous captivent et d’autres qui nous ennuient. Il en va de même pour les marques. Votre marque est-elle drôle, sérieuse, rebelle, rassurante, inspirante ? Cette personnalité doit être cohérente sur tous les points de contact, de la signature d’email aux publications sur les réseaux sociaux. C’est cette personnalité qui va créer une affinité avec une certaine cible. Deux marques peuvent vendre exactement le même produit, mais si l’une est perçue comme experte et technique, et l’autre comme fun et décomplexée, elles n’attireront pas les mêmes clients. Pensez à Evian et Vitel : les deux vendent de l’eau, mais leur personnalité et leur discours sont si différents qu’elles opèrent sur des marchés quasi distincts. C’est ça, le pouvoir d’une personnalité de marque bien définie.

Le pouvoir de l’incarnation : Pourquoi un visage change tout

Pour rendre cette personnalité encore plus tangible, l’incarnation est un atout formidable, surtout pour les DNVB. Avoir un fondateur, un porte-parole, un ambassadeur qui porte l’histoire de la marque la rend immédiatement plus humaine et plus accessible. ‘C’est plus simple quand tu as un ambassadeur, quelqu’un qui est capable de raconter cette histoire. Pourquoi ? Parce que les gens ils ont besoin de s’identifier’. S’identifier à une entreprise est difficile ; s’identifier à une personne qui partage nos valeurs et nos aspirations est naturel. Des figures comme Justin de Respire ou le fondateur du Slip Français ne sont pas juste des dirigeants ; ils sont le visage et la voix de leur marque. Leur présence crée un lien de confiance et une proximité que les grandes entreprises anonymes peinent à établir, même avec des budgets publicitaires colossaux. De plus, l’incarnation renforce une dimension clé du branding : l’expression de soi. Choisir une marque, c’est aussi affirmer qui l’on est. ‘Selon la marque que je vais porter, je vais raconter quelque chose de moi. Si je porte demain ou si je viens au taf en Harley Davidson, je raconte quelque chose de moi. Si je viens en scooter électrique, je raconte autre chose de moi’. En s’identifiant au porteur de la marque, le client s’approprie plus facilement les valeurs et l’histoire qu’elle véhicule, faisant de son achat un acte identitaire.

Conclusion : Votre prochaine étape vers une conversion authentique

Nous arrivons au terme de cette première partie de notre discussion. Si vous ne deviez retenir qu’une seule chose, ce serait celle-ci : la conversion n’est pas une science exacte, c’est l’aboutissement d’une relation de confiance et de désir. Trop longtemps, le monde du e-commerce s’est perdu dans les méandres de l’optimisation technique, en oubliant que derrière chaque écran, il y a un être humain avec ses émotions, ses doutes et ses aspirations. La véritable performance ne naît pas d’un hack ou d’une astuce, mais d’une marque forte, cohérente et profondément humaine.

Nous avons vu que le CRO traditionnel a ses limites et qu’une approche plus émotionnelle, l’IRO, est nécessaire pour créer des bonds de performance. Nous avons déconstruit le concept de marque, en différenciant l’intention stratégique de la perception client, et souligné l’importance d’écouter ce qui se dit de vous ‘en votre absence’. Enfin, nous avons exploré comment donner vie à votre marque à travers une personnalité unique et une incarnation puissante. Le message est clair : arrêtez de vous focaliser uniquement sur l’optimisation de votre site et commencez par optimiser votre marque. C’est le chantier le plus rentable que vous puissiez entreprendre. C’est en construisant une marque désirable que vous rendrez les objections et les frictions quasi-secondaires. La semaine prochaine, nous entrerons dans le concret en abordant les bases du CRO appliqué au site, mais n’oubliez jamais que ces techniques ne seront démultipliées que si elles reposent sur un socle de marque solide. Votre mission, dès aujourd’hui, est de vous demander : ‘Quelle histoire ma marque raconte-t-elle vraiment ?’ La réponse à cette question est le point de départ de votre future croissance.

Foire aux questions (FAQ)

Quelle est la principale différence entre le CRO traditionnel et votre approche ‘IRO’ ?

La différence fondamentale réside dans le point de focalisation. Le CRO traditionnel est centré sur la technique et le site web : vitesse, ergonomie, clarté des boutons. Il vise à optimiser un parcours existant en éliminant les frictions. Mon approche, que j’appelle ‘IRO’ pour ‘Emotional Rate Optimization’, est centrée sur le client et ses émotions. Elle cherche à comprendre les motivations profondes, les freins psychologiques et les désirs de l’acheteur pour créer une expérience qui ne se contente pas de guider, mais qui inspire et crée une réelle envie. Le CRO technique polit la carrosserie, l’IRO construit le moteur de la désirabilité.

‘J’avais envie d’amener une vision un peu différente, une vision justement beaucoup plus humaine, beaucoup plus tournée autour du client où plutôt que le mettre dans une sorte d’entonnoir en lui disant ‘Va acheter’, bah moi j’ai plutôt envie de lui ouvrir les yeux, de lui mettre la lumière pour qu’il comprenne que le produit, le service, il en a besoin.’

Pourquoi une marque forte peut-elle convertir même avec un site web imparfait ?

Une marque forte génère un capital de désirabilité et de confiance qui surpasse les imperfections techniques. Quand un client a une connexion émotionnelle avec une marque, qu’il admire ses valeurs ou qu’il désire ardemment son produit (comme un iPhone), il est beaucoup plus tolérant aux frictions. Un temps de chargement légèrement plus long ou un parcours d’achat non optimal ne suffiront pas à le dissuader. L’envie est si forte qu’elle devient le principal moteur de la conversion. À l’inverse, un site techniquement parfait pour une marque faible ne créera jamais cette envie initiale, et le moindre effort demandé au client pourra provoquer son départ.

‘Une marque forte peut convertir avec un site pourri. Ça, j’en suis persuadé… Par contre, si ta marque est désirable, alors là tu vas convertir.’

Concrètement, comment définissez-vous la différence entre une ‘marque’ et une ‘stratégie de marque’ ?

La ‘stratégie de marque’ est l’intention de l’entreprise. C’est l’ensemble des messages, des valeurs et de la personnalité que vous définissez en interne et que vous essayez de communiquer au monde. C’est ce que vous VOULEZ être. La ‘marque’, en revanche, est la perception finale dans l’esprit du public. C’est ce que vos clients ont réellement compris, ressenti et ce qu’ils sont capables de raconter à leur entourage. Le but ultime du marketing est de faire en sorte que l’écart entre votre stratégie (l’intention) et votre marque (la perception) soit le plus faible possible, voire nul.

‘La stratégie de marque, c’est ce que vous vous allez raconter en tant que marketeur… et la marque, c’est ce que le client a compris et ce qu’il est capable de redire à ses amis.’

Pourquoi les enquêtes clients directes sont-elles souvent peu fiables pour comprendre sa marque ?

Les enquêtes directes sont biaisées car elles créent une situation artificielle. Lorsque vous demandez à un client ce qu’il pense de votre marque, il ne vous donne pas sa perception brute et spontanée. Il se met à réfléchir de manière analytique, il essaie de vous faire plaisir ou de donner une réponse qu’il juge ‘intelligente’. Il rationalise ses émotions. Il vous raconte ce qu’il pense que vous voulez entendre. La véritable opinion, la perception authentique, s’exprime lorsque le client n’est pas sous le feu des projecteurs, quand il parle librement avec ses pairs sur des forums ou laisse un avis sans filtre.

‘Les gens ils te racontent ta marque alors que tu es là. Et du coup, ils essayent de te donner la réponse que tu attends… ils se positionnent eux-mêmes dans un rapport marketing.’

Quels types d’informations précieuses peut-on trouver en analysant les avis clients et les forums ?

L’analyse des conversations spontanées des clients est une mine d’or. On y découvre d’abord leur véritable vocabulaire, les mots qu’ils utilisent pour décrire leurs problèmes et vos produits, ce qui est crucial pour adapter votre copywriting. On identifie ensuite leurs craintes et les questions récurrentes qu’ils se posent, ce qui met en lumière les lacunes de votre communication. On peut aussi déceler les bénéfices qui les ont le plus marqués, parfois différents de ceux que vous mettez en avant. Enfin, en analysant les avis sur les concurrents, on découvre leurs points faibles, qui peuvent devenir des opportunités pour votre propre discours.

‘On va aussi chercher bah des craintes, des peurs, des questions, les mecs qui se posent des questions entre eux, bah tiens, ça veut dire que la réponse elle est pas claire.’

Comment peut-on définir et travailler la ‘personnalité’ de sa marque e-commerce ?

Pour définir la personnalité de votre marque, l’exercice le plus efficace est de l’humaniser. Posez-vous la question : si ma marque était une personne, comment serait-elle ? Drôle, sérieuse, experte, rebelle, douce, énergique ? Quels seraient ses traits de caractère ? Une fois cette personnalité définie, elle doit infuser l’ensemble de vos communications : le ton de vos textes, le style de vos visuels, le type de contenu que vous partagez. Une marque avec une personnalité forte est reconnaissable même sans son logo. C’est ce qui crée une connexion émotionnelle et une affinité avec votre public cible, bien au-delà des simples caractéristiques du produit.

‘Moi ce que j’adore faire et posez-vous cette question là… c’est quoi la personnalité de ma marque ? Qu’est-ce qu’elle raconte ? Est-ce que si je comment je la décrirais si c’était un humain ? Est-ce qu’elle m’intéresserait ?’


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