‘Pas assez de temps’ : le mythe qui freine vos ambitions
Bonjour à tous, ici Danilo Duchesne. Chaque jour, j’entends la même phrase, déclinée à l’infini : ‘Je n’ai pas le temps’. Pas le temps de lancer ce projet qui me tient à cœur, pas le temps de me former, pas le temps d’avancer sur mes objectifs. C’est une complainte universelle, que l’on soit entrepreneur, salarié, parent, ou tout cela à la fois. On se sent submergé, courant après une montre qui semble tourner de plus en plus vite. Et si je vous disais que cette idée est une illusion ? Une fausse excuse que notre cerveau, en quête de confort, se raconte pour éviter l’effort. La vérité, c’est que nous avons tous le même capital : 24 heures par jour. Ni plus, ni moins. La véritable différence entre ceux qui accomplissent des choses extraordinaires et les autres ne réside pas dans le nombre d’heures disponibles, mais dans la manière de les utiliser.
L’année dernière, alors que mon entreprise grandissait et que mes responsabilités s’accumulaient, j’ai moi-même frôlé le point de rupture. J’étais constamment disponible, joignable, interrompu. Mon esprit était fragmenté, passant d’un e-mail à un message Slack, d’un appel client à une notification sur les réseaux sociaux. Je travaillais énormément, une bonne cinquantaine d’heures par semaine, mais avec un sentiment de stagnation. Je me suis alors posé une question fondamentale : comment puis-je produire plus de valeur, et non plus d’heures ? La réponse ne se trouvait pas dans un nouvel outil de gestion de tâches ou une application miracle, mais dans une ressource bien plus précieuse et sous-estimée : ma capacité de concentration.
‘Ce qui change réellement d’une personne à une autre, c’est comment est-ce qu’on utilise ces 24 heures. Parce que si vous observez votre comportement, vous constatez que un, vous êtes facilement distrait par les autres et deux, vous-même vous avez énormément de mal à rester concentré pendant un certain moment.’
Aujourd’hui, je travaille toujours autant, mais ma productivité a été décuplée. Je crée plus de contenu, je prends de meilleures décisions stratégiques pour mon agence et j’accompagne mes clients avec une plus grande acuité. Tout cela, en gérant un volume de sollicitations bien plus important qu’avant. Le secret ? J’ai appris à protéger ma concentration comme le bien le plus précieux. J’ai développé et appliqué une série de principes, de petites astuces qui, mises bout à bout, ont transformé ma manière de travailler. Dans cet article, je vais vous partager les 7 clés qui m’ont permis de reprendre le contrôle de mon attention pour enfin accomplir plus en moins de temps. Préparez-vous, car nous n’allons pas parler de ‘to-do lists’, mais de la construction d’une forteresse mentale contre les distractions du monde moderne.
Clé n°1 : Reprenez le contrôle de votre téléphone et bannissez les notifications
Le premier champ de bataille pour votre concentration se trouve dans votre poche. Votre smartphone, cet outil prodigieux, est aussi devenu notre principal dealer de distractions. Si vous voulez sérieusement être plus concentré, la première étape, non négociable, est de redéfinir votre relation avec lui. Pour ma part, la règle est simple : rester loin de mon téléphone autant que possible, surtout durant les moments cruciaux de la journée.
La tyrannie de la dopamine matinale : un super-pouvoir à votre portée
Quelle est la première chose que vous faites au réveil ? Si, comme des millions de personnes, votre réflexe est d’attraper votre téléphone pour ‘checker’ vos notifications, vos e-mails ou les réseaux sociaux, vous commencez votre journée en vous tirant une balle dans le pied. C’est une habitude dévastatrice que je considère comme la pire des addictions modernes. Pourquoi ? Parce que chaque notification, chaque like, chaque nouvel e-mail déclenche une petite décharge de dopamine dans votre cerveau. C’est une récompense chimique qui vous procure un plaisir éphémère.
‘Consulter votre téléphone, voir des notifications… et bien ça va sécréter de la dopamine et ça ça vous rend accro parce que votre cerveau en redemande. Donc c’est comme quand vous mangez du sucre, ben vous n’en avez jamais, vous en avez jamais assez.’
Cette analogie avec le sucre est parfaite. En consultant votre téléphone dès le matin, vous habituez votre cerveau à réclamer sa dose de ‘sucre numérique’ tout au long de la journée. Vous devenez un drogué de la distraction, incapable de vous concentrer durablement sur une tâche, car votre esprit est inconsciemment en quête de sa prochaine récompense. Pire encore, vous adoptez une posture réactive. Votre journée n’est plus dictée par vos priorités, mais par les urgences, les problèmes et la vie des autres. Vous répondez aux sollicitations au lieu de créer de la valeur. Pour contrer cela, ma stratégie est radicale : je ne touche pas à mon téléphone pendant les deux premières heures de ma journée. Sur mon iPhone, j’utilise la fonctionnalité ‘Temps d’arrêt’ qui grise toutes les applications de minuit à 10h du matin. Mon téléphone me sert de réveil, mais il est ensuite inutilisable pour toute source de distraction. C’est un changement de paradigme : je commence ma journée en étant proactif, concentré sur moi-même et mes projets les plus importants.
Devenez le maître des notifications : une stratégie zéro interruption
Au-delà de la routine matinale, la gestion des notifications est capitale tout au long de la journée. Une notification, même si vous ne la consultez pas, est une micro-interruption. Elle brise votre élan, sort votre cerveau de son état de concentration et il faut plusieurs minutes pour y revenir pleinement. Mon approche est simple : zéro notification, ou presque. Sur mon téléphone comme sur mon ordinateur, seules les applications essentielles ont le droit de me notifier : les appels, les SMS, mon calendrier et mes rappels. C’est tout. Pas d’Instagram, pas de Facebook, pas de LinkedIn, pas de Slack, pas d’e-mail. Rien. Le monde peut attendre.
Si vous utilisez un iPhone sous iOS 15 ou une version ultérieure, les modes de concentration sont un véritable cadeau du ciel. J’ai configuré un mode ‘Travail’ qui s’active automatiquement de 8h à midi. Il ne se contente pas de couper les notifications ; il masque même certaines pages d’applications de mon écran d’accueil. Seules les applications utiles à mon travail restent visibles. Je peux même autoriser les appels de certains contacts importants (comme ma famille) pour ne pas passer à côté d’une urgence. Cette personnalisation fine vous permet de créer une véritable bulle de productivité sans vous couper totalement du monde en cas de réel besoin. Prenez une heure pour configurer ces modes. C’est l’un des meilleurs investissements que vous puissiez faire pour être plus concentré.
Clé n°2 : Intégrez le ‘Deep Work’ comme le pilier de votre journée
Une fois votre environnement numérique assaini, il est temps de passer à l’offensive. La meilleure façon de produire un travail de grande qualité et de faire avancer significativement vos projets est de pratiquer ce que l’on appelle le ‘Deep Work’ ou ‘travail en profondeur’. C’est un concept qui a littéralement changé ma vie d’entrepreneur, et c’est le pilier de ma productivité aujourd’hui.
Qu’est-ce que le Deep Work et pourquoi est-ce révolutionnaire ?
Le Deep Work, c’est un état de concentration absolue, sans aucune distraction, sur une tâche cognitivement exigeante. C’est un moment que vous réservez et sanctuarisez dans votre agenda, que ce soit une heure, une heure et demie ou deux heures, pour vous consacrer à une seule et unique chose. Il ne s’agit pas de répondre à des e-mails ou de faire des tâches administratives. Il s’agit de créer, de réfléchir, de résoudre des problèmes complexes. C’est pendant ces sessions que vous produisez votre travail le plus précieux, celui qui a le plus d’impact.
Dans notre monde hyperconnecté, la capacité à faire du Deep Work est devenue une compétence rare, et donc extrêmement précieuse. La plupart des gens passent leurs journées dans ce que l’on pourrait appeler le ‘Shallow Work’ (travail de surface) : répondre à des messages, assister à des réunions, gérer des notifications. Ce sont des tâches nécessaires, mais elles ne créent que peu de valeur nouvelle. En dédiant un créneau spécifique au Deep Work, vous vous assurez de consacrer votre meilleure énergie mentale à ce qui compte vraiment pour atteindre vos objectifs.
Mon rituel de Deep Work : 2 heures pour accomplir l’essentiel avant 10h
Ma propre pratique du Deep Work est très ritualisée, car les rituels aident le cerveau à se mettre en condition. Chaque matin, après ma petite routine, je me mets en Deep Work de 8h à 10h. C’est non négociable. Comme je vous l’ai dit, mon téléphone est en mode ‘ne pas déranger’ jusqu’à 10h, avec les applications désactivées. La règle est simple et immuable.
‘Travailler dès le matin sur ma tâche la plus importante de la journée, donc celle qui va me permettre d’avancer vers un de mes objectifs sur le trimestre. Et pendant ces 2 heures et bien je mets mon casque, j’ouvre un onglet Chrome qui est vierge et je bosse sur cette tâche.’
Pendant ce laps de temps, je suis injoignable. Pas d’e-mails, pas de Slack, pas de réseaux sociaux. Mon téléphone est physiquement loin de moi. Je choisis la veille la tâche sur laquelle je vais me concentrer. Cela peut être la rédaction d’un article, la préparation d’une stratégie pour un client, ou l’écriture du script d’un podcast. Le simple fait de le faire pendant deux heures chaque matin m’assure que, quoi qu’il arrive durant le reste de la journée, j’ai déjà accompli le plus important. C’est un formidable boost pour la productivité, mais aussi pour la satisfaction personnelle. Je commence ma ‘journée de travail’ officielle à 10h avec le sentiment du devoir accompli. C’est seulement après ce bloc de travail que je m’autorise à ouvrir mes mails et Slack. Cette consultation devient une sorte de récompense, ce qui discipline mon cerveau à ne pas chercher la gratification instantanée dès le réveil. Si vous ne pouvez pas bloquer deux heures, commencez par une heure, ou même 45 minutes. L’important est la régularité et l’absence totale d’interruption.
Clé n°3 : Bâtissez une forteresse contre les distractions externes et internes
Mettre son téléphone de côté et planifier des sessions de Deep Work est un excellent début. Mais les distractions sont insidieuses et peuvent provenir de partout : de votre environnement, de vos collègues, et même de votre propre esprit. Pour atteindre un état de concentration maximale, vous devez activement construire une forteresse autour de vous.
Envoyer des signaux clairs à votre entourage
Les distractions les plus courantes viennent souvent des autres. Un collègue qui vient vous poser une question, une conversation à côté de votre bureau… Pour éviter cela, il faut envoyer des signaux clairs et non verbaux. Le plus simple et le plus efficace est de mettre des écouteurs ou un casque. Même si vous n’écoutez rien, cela envoie un message universel : ‘Je suis occupé, ne me dérangez pas s’il vous plaît’. C’est une barrière psychologique étonnamment efficace.
Si vous travaillez dans un bureau ouvert, n’hésitez pas à vous isoler physiquement lorsque vous avez besoin de vous concentrer. Réservez une salle de réunion, trouvez un coin tranquille. Communiquez avec votre équipe : ‘De 9h à 11h, je travaille sur le dossier X et j’ai besoin de ne pas être dérangé. Je serai disponible juste après’. En posant un cadre clair, vous gérez les attentes de votre entourage et vous légitimez votre besoin de concentration. La plupart des gens respectent cela, car ils font face aux mêmes défis.
Sanctuarisez votre espace de travail physique et numérique
Votre ordinateur est une source de distraction aussi puissante que votre téléphone. Désactivez les notifications, comme mentionné précédemment. Mais allez plus loin. Utilisez des outils comme l’application Freedom, qui peut bloquer l’accès à une liste de sites web que vous définissez (réseaux sociaux, sites d’actualités…) pendant une période donnée. C’est une façon de vous protéger contre vos propres impulsions. Le mode ‘Ne pas déranger’ sur Mac ou ‘Assistant de concentration’ sur Windows est également votre meilleur ami. Automatisez-le pour qu’il s’active pendant vos sessions de Deep Work.
L’objectif de toutes ces actions est d’atteindre ce que les psychologues appellent l’état de ‘flow’. C’est un état mental d’immersion totale dans une activité, où vous êtes si absorbé que vous en perdez la notion du temps. C’est dans cet état que l’on est le plus créatif, le plus productif et le plus épanoui au travail.
‘Et croyez-moi quand vous êtes ininterrompu, ben vous rentrez dans un mode appelé le flow durant lequel vous allez presque perdre la notion du temps, tellement vous êtes concentré sur ce que vous faites. Et c’est cet état que vous devez rechercher le plus souvent possible.’
Chaque distraction, même minime, vous sort brutalement de cet état. Et il faut en moyenne 23 minutes pour retrouver un niveau de concentration équivalent après une interruption. En bâtissant votre forteresse anti-distractions, vous vous donnez la chance d’entrer et de rester dans cet état de flow plus longtemps et plus souvent.
Clé n°4 : Abandonnez le mythe du multitâche pour une efficacité redoutable
Dans notre culture de la performance, être ‘multitâche’ a longtemps été perçu comme une qualité, un signe d’efficacité. C’est l’un des plus grands mythes de la productivité. Si vous pensez être bon en multitâche, je dois vous annoncer une mauvaise nouvelle : non seulement ce n’est probablement pas le cas, mais en plus, cette habitude sabote la qualité de votre travail et votre capacité de concentration.
Le multitâche : l’illusion de la vitesse, la réalité de la médiocrité
Notre cerveau est incapable de se concentrer sur deux tâches cognitives complexes en même temps. Ce que nous appelons ‘multitâche’ n’est en réalité que du ‘basculement de tâche’ (task switching) très rapide. Votre cerveau passe frénétiquement d’une tâche à l’autre, et ce processus a un coût cognitif énorme. Chaque basculement consomme du temps et de l’énergie mentale pour se recontextualiser. C’est comme essayer de lire deux livres en même temps en lisant une phrase de l’un, puis une phrase de l’autre. Vous n’avanceriez dans aucun des deux et n’auriez qu’une compréhension très superficielle de l’histoire.
‘Le multitâche pour votre cerveau, c’est rien d’autre que de passer d’une tâche à une autre rapidement, rien de plus. Et les études le montrent, le fait de faire deux choses en même temps, même si ça paraît plus rapide, ça vous prend en réalité plus de temps que si vous faisiez ces deux choses séparément.’
L’exemple que je donne souvent est simple : imaginez que vous ayez 1h30 pour écrire trois publications LinkedIn et répondre à tous vos e-mails. L’approche multitâche serait d’écrire un bout de post, de répondre à deux e-mails, de revenir au post, de consulter une notification, etc. L’approche mono-tâche (ou ‘batching’) serait de consacrer 60 minutes exclusivement à la rédaction des trois posts, puis 30 minutes exclusivement au traitement de vos e-mails. La seconde approche sera toujours plus rapide et produira un travail de meilleure qualité, car votre cerveau reste focalisé sur un seul type d’activité à la fois.
L’impact sur la qualité de votre travail et votre QI
Au-delà de la perte de temps, le multitâche dégrade la qualité de ce que vous produisez. Votre attention étant divisée, vous êtes plus sujet aux erreurs, votre réflexion est moins profonde, et votre créativité est bridée. Je suis même tombé sur des études qui montrent que le multitâche constant peut temporairement réduire votre QI effectif de plusieurs points, un effet similaire à celui d’une nuit blanche. Vous devenez littéralement moins intelligent lorsque vous essayez de faire plusieurs choses à la fois.
La leçon à en tirer est claire : éliminez le multitâche de votre vie professionnelle. Quand vous travaillez sur une tâche, ne faites que cette tâche. Fermez tous les autres onglets et applications. Si une autre idée ou tâche vous vient à l’esprit, ne basculez pas immédiatement. Notez-la et revenez-y plus tard. C’est un muscle à entraîner. Au début, ce sera difficile, votre cerveau réclamera sa dose de distraction. Mais avec de la pratique, vous retrouverez une capacité de concentration profonde que vous pensiez peut-être avoir perdue.
Clé n°5 : Le bloc-notes, votre allié pour capturer les idées sans briser votre concentration
Cette clé peut paraître simple, presque archaïque à l’ère du tout-numérique, mais elle est d’une efficacité redoutable. Lorsque vous êtes en pleine session de travail concentré, votre cerveau va inévitablement générer des idées parasites : une tâche à ne pas oublier, une idée pour un autre projet, un appel à passer. Le réflexe est souvent d’ouvrir un nouvel onglet, une application de notes ou son agenda pour noter cette information. C’est un piège.
Le simple fait de changer d’application ou d’onglet est une porte d’entrée vers un abîme de distractions. Vous ouvrez votre application de notes et vous voyez une notification. Vous ouvrez un onglet et votre page d’accueil vous propose un article alléchant. En quelques secondes, votre concentration est brisée, et vous avez perdu le fil de votre pensée. Le coût de cette micro-interruption est bien plus élevé qu’il n’y paraît.
‘Le principe d’avoir un bloc note avec vous pour noter sur papier quelque chose, c’est de ne pas changer d’onglet parce que dès que vous le faites, vous devez vous remettre dedans et vous allez inévitablement perdre du temps parce que votre cerveau ne se remet pas dans une tâche en un claquement de doigts.’
La solution est d’avoir toujours un petit bloc-notes physique et un stylo à portée de main sur votre bureau. Lorsqu’une idée ou une tâche parasite émerge, vous la notez rapidement sur le papier, sans quitter votre tâche principale des yeux. Cela prend deux secondes. L’idée est capturée, votre esprit est libéré de la charge mentale de devoir s’en souvenir, et votre flux de travail est intact. Vous pourrez revenir sur ces notes plus tard, à la fin de votre session de travail, pour les trier, les planifier ou les supprimer. C’est un système externe qui agit comme une soupape de sécurité pour votre concentration. C’est simple, ça ne tombe jamais en panne de batterie, et ça ne vous enverra jamais de notification. C’est un outil essentiel de mon arsenal pour être plus concentré.
Clé n°6 : Créez votre bulle de concentration avec le pouvoir de la musique
Nous avons parlé d’éliminer les distractions, mais on peut aussi aller plus loin en ajoutant un élément positif dans notre environnement pour favoriser la concentration : la musique. Mais pas n’importe laquelle. Je parle de musiques spécifiquement conçues pour vous aider à entrer dans un état de flow.
Le rôle des écouteurs et du son dans la création d’un environnement propice
Comme nous l’avons vu, porter des écouteurs est déjà un signal social puissant. Mais en y ajoutant le bon type de son, vous créez une véritable bulle immersive. Si vous investissez dans des écouteurs à réduction de bruit active, comme les AirPods Pro, l’effet est décuplé. Vous vous coupez littéralement du monde extérieur, ce qui est incroyablement précieux dans un environnement bruyant. L’écoute de musique de concentration a un autre effet, plus psychologique. En adoptant la routine d’écouter les mêmes playlists ou types de sons à chaque fois que vous faites du Deep Work, vous créez un ancrage. C’est un peu comme le chien de Pavlov.
‘Ce qui est bien quand vous commencez à adopter cette routine d’écouter des musiques de concentration, c’est que vous habituez votre cerveau à être concentré quand vous jouez ces musiques. Donc c’est tout bénéfique pour vous et ça vous permet vraiment de rentrer dans votre bulle.’
Votre cerveau apprend à associer cette musique à un état de concentration intense. Après quelques semaines, le simple fait de lancer votre playlist suffira à signaler à votre esprit qu’il est temps de se mettre au travail sérieusement.
Mes outils et playlists préférés pour une concentration maximale
Il existe de nombreuses ressources pour trouver des musiques de concentration. Personnellement, j’utilise principalement deux applications. La première est Headspace. Connue pour la méditation, elle possède aussi une excellente section ‘Focus’ avec des playlists de lo-fi, de piano ou de sons d’ambiance qui durent souvent entre 1h et 1h30, parfait pour une session de travail. J’aime particulièrement les titres ‘Moment Lo-fi’ et ‘Bits stimulants’.
Récemment, j’ai découvert une autre application, Brain.fm, qui est entièrement dédiée à la création de paysages sonores pour la concentration, la relaxation ou le sommeil. Elle prétend utiliser des principes scientifiques pour créer une musique qui stimule l’activité cérébrale. Je ne sais pas si c’est prouvé, mais je trouve ça très efficace. Vous pouvez choisir entre différents types de sons : nature, pluie, piano, sons électroniques… L’investissement est minime (environ 50 dollars par an) et rapidement rentabilisé par les gains de productivité. Bien sûr, vous pouvez aussi trouver d’excellentes playlists sur YouTube ou Spotify en cherchant ‘concentration music’, ‘lo-fi hip hop radio’ ou ‘binaural beats for focus’. L’important est de trouver ce qui fonctionne pour vous et de vous y tenir.
Clé n°7 : Rythmez votre travail avec la technique Pomodoro pour une endurance mentale optimale
La dernière clé est une technique de gestion du temps très connue, mais souvent sous-utilisée : la technique Pomodoro. C’est pour moi l’une des méthodes les plus efficaces pour rester concentré sur la durée, surtout lorsque vous avez du mal à vous lancer dans une tâche ou que votre esprit a tendance à vagabonder.
Le principe simple et puissant du Pomodoro
Développée par Francesco Cirillo dans les années 1980, cette technique tire son nom du minuteur de cuisine en forme de tomate (‘pomodoro’ en italien) qu’il utilisait. Le principe est d’une simplicité désarmante : vous décomposez votre temps de travail en intervalles courts et intenses. Le cycle classique est le suivant :
- Choisissez une tâche sur laquelle travailler.
- Réglez un minuteur sur 25 minutes.
- Travaillez sur la tâche sans aucune interruption jusqu’à ce que le minuteur sonne.
- Prenez une courte pause de 5 minutes.
- Répétez ce cycle. Après quatre ‘pomodori’, prenez une pause plus longue de 20 à 30 minutes.
Cette méthode est géniale pour plusieurs raisons. D’abord, elle combat la procrastination. Se dire ‘je vais travailler sur ce rapport pendant 25 minutes’ est beaucoup moins intimidant que ‘je vais passer l’après-midi sur ce rapport’. Ensuite, elle crée une légère urgence qui vous force à rester concentré. Enfin, les pauses régulières sont obligatoires. Elles permettent à votre cerveau de se reposer et de se recharger, ce qui prévient la fatigue mentale et maintient un haut niveau de performance sur plusieurs heures.
‘Je vous avais dit au début d’épisode que notre cerveau peut être concentré pendant une bonne 1h30 et ensuite vous allez commencer à vraiment décliner en terme de concentration d’où le fait qu’on fait ça pendant 1h30.’
Un cycle de trois ou quatre pomodori correspond parfaitement à cette durée optimale de concentration de 90 minutes. Durant la pause de 5 minutes, il est crucial de faire une vraie coupure : levez-vous, étirez-vous, buvez un verre d’eau, regardez par la fenêtre. Surtout, ne consultez pas vos e-mails ou votre téléphone, ce ne serait pas une vraie pause !
Comment intégrer le Pomodoro dans votre quotidien
Vous n’avez pas besoin d’appliquer la technique Pomodoro toute la journée. Ce serait épuisant et contre-productif. Je la trouve particulièrement utile pour structurer mes sessions de Deep Work. Une session de 2 heures peut être découpée en trois pomodori de 25 minutes avec leurs pauses, suivis d’un dernier bloc de travail et d’une pause plus longue. C’est aussi très efficace l’après-midi, lorsque la concentration a tendance à baisser. Faire un ou deux cycles Pomodoro peut vous redonner l’élan nécessaire pour terminer votre journée en beauté. Il existe de nombreuses applications et sites web qui font office de minuteur Pomodoro, mais un simple minuteur sur votre téléphone (utilisé uniquement pour ça !) ou même un minuteur physique fait parfaitement l’affaire. Testez-la, c’est un outil simple qui peut radicalement améliorer votre capacité à être plus concentré.
Conclusion : Devenez l’architecte de votre attention
Nous venons de parcourir 7 clés pour maximiser votre concentration et, in fine, accomplir plus en moins de temps. Récapitulons-les :
- Maîtrisez votre téléphone et éliminez les notifications.
- Instituez des sessions de Deep Work quotidiennes.
- Bâtissez une forteresse contre les distractions.
- Abandonnez le mythe du multitâche.
- Utilisez un bloc-notes physique pour capturer les idées.
- Créez votre bulle de concentration avec de la musique.
- Rythmez votre effort avec la technique Pomodoro.
Aucune de ces techniques n’est une solution miracle. Leur véritable pouvoir réside dans leur application constante et combinée. Il ne s’agit pas de devenir un robot, mais de reprendre conscience que votre attention est votre ressource la plus précieuse dans l’économie du savoir. C’est la matière première de la créativité, de la stratégie et de la production de valeur. En la protégeant et en la dirigeant intentionnellement, vous ne gagnerez pas seulement en productivité. Vous gagnerez en sérénité, en satisfaction et vous libérerez du temps pour ce qui compte vraiment pour vous, que ce soit votre famille, vos passions ou le lancement de ce projet qui vous trotte dans la tête depuis si longtemps.
Ne vous sentez pas obligé de tout mettre en place demain. Choisissez une seule de ces clés, celle qui vous parle le plus, et appliquez-la pendant une semaine. Observez les résultats. Puis, ajoutez-en une deuxième. Progressivement, vous construirez un système de travail qui vous est propre et qui vous permettra de libérer votre plein potentiel. Le temps ne s’allongera pas, mais la profondeur et l’impact de chaque heure que vous investirez seront transformés. C’est le véritable secret pour être plus concentré et reprendre le contrôle de votre journée.
Foire aux questions (FAQ) sur la concentration et la productivité
1. Est-ce que le Deep Work est possible si mon travail exige d’être très réactif ?
C’est une excellente question et une objection fréquente. Même dans un métier très réactif (comme le service client ou la gestion de communauté), il est possible et bénéfique d’intégrer des sessions de Deep Work. La clé est la communication et la planification. Vous pouvez par exemple bloquer une heure chaque matin avant le pic d’activité, ou vous arranger avec un collègue pour qu’il prenne le relais des urgences pendant une période définie. Même 45 minutes de travail ininterrompu sur une tâche de fond (amélioration d’un processus, formation, analyse) auront un impact considérable. L’important n’est pas la durée, mais le caractère sacré et ininterrompu de ce créneau.
‘Bien sûr, je peux pas faire ça toute la journée mais le simple fait de le faire 2 heures le matin, ça m’assure déjà avant de commencer réellement ma journée que j’ai déjà fait mon travail le plus important de la journée.’
2. J’ai vraiment l’impression d’être plus efficace en multitâche, est-ce que c’est si mauvais ?
Cette sensation d’efficacité est une illusion que notre cerveau, avide de nouveauté et de dopamine, nous fait croire. Les études en neurosciences sont formelles : le ‘context switching’ (le passage rapide d’une tâche à l’autre) est coûteux en énergie mentale et en temps. Chaque changement de contexte force votre cerveau à recharger les informations liées à la nouvelle tâche, ce qui crée une perte de temps cumulée importante. De plus, la qualité du travail s’en ressent car vous ne parvenez jamais à un état de concentration profonde. Faites le test : travaillez en mono-tâche pendant une matinée, puis comparez la quantité et la qualité de votre production avec une matinée en multitâche.
‘L’étude dont je vous parle montre également que si vous faites du multitâche, et bien vous êtes non seulement moins efficace, mais vous êtes aussi plus bête. Ce qui veut dire que la qualité de votre travail sera moins bonne.’
3. Les musiques de concentration ne sont-elles pas une distraction supplémentaire ?
Cela dépend du type de musique. Une chanson avec des paroles ou une mélodie trop complexe peut effectivement devenir une distraction. C’est pourquoi il est recommandé d’opter pour des musiques instrumentales, répétitives ou des sons d’ambiance (bruits de la nature, sons blancs). Ces types de sons agissent comme un ‘masque auditif’ qui noie les bruits de fond et aide le cerveau à se focaliser. L’objectif n’est pas d’écouter activement la musique, mais de l’utiliser pour créer un environnement sonore stable et prévisible qui signale à votre cerveau qu’il est temps de se concentrer.
‘Moi j’aime bien utiliser également l’application Headspace et je mets des musiques pour me concentrer, ça peut être des des bruits euh des musiques de piano. Vous en trouverez quelques unes en plus à la fin de cet épisode.’
4. Comment gérer la culpabilité de ne pas être disponible pour mes collègues quand je m’isole ?
La culpabilité vient souvent de la peur de paraître non collaboratif ou de rater une information importante. La meilleure façon de gérer cela est la communication proactive. Informez votre équipe de vos nouvelles habitudes : ‘Pour être plus efficace sur les dossiers de fond, je vais m’isoler tous les matins de 9h à 10h30. Je serai 100% disponible et réactif en dehors de ce créneau’. En définissant des attentes claires, vous montrez que votre but est d’améliorer la qualité de votre travail, ce qui bénéficie à toute l’équipe. La plupart des gens comprendront, car ils font face au même problème de surcharge d’informations et d’interruptions.
‘Mettre des écouteurs pour envoyer un signal à votre entourage que vous n’êtes pas disponible. Truc tout simple mais ça marche plutôt bien et vous n’êtes pas vraiment obligé d’écouter de la musique.’
5. Je suis accro à mon téléphone le matin, quel est le tout premier petit pas pour changer ?
Le changement d’habitude doit être progressif pour être durable. N’essayez pas de passer de 30 minutes de scroll à zéro du jour au lendemain. Le premier pas pourrait être de ne pas toucher votre téléphone pendant les 15 premières minutes de votre journée. Mettez-le en mode avion la nuit et posez-le à l’autre bout de la pièce pour vous forcer à vous lever pour éteindre l’alarme. Utilisez ces 15 minutes pour faire autre chose : vous étirer, boire un verre d’eau, regarder par la fenêtre. Une fois cette habitude ancrée, passez à 30 minutes, puis une heure. L’utilisation des modes ‘Temps d’arrêt’ ou ‘Concentration’ sur votre téléphone peut aussi grandement vous aider en créant une barrière technique.
‘Prendre l’habitude de consulter votre téléphone le matin, c’est pour moi la pire des addictions parce que consulter votre téléphone, voir des notifications… ça va sécréter de la dopamine et ça ça vous rend accro.’
6. La technique Pomodoro ne risque-t-elle pas de couper mon élan si je suis en plein ‘flow’ ?
C’est une excellente remarque. La technique Pomodoro est un outil, pas une règle absolue. Si au bout de 25 minutes, vous êtes dans un état de ‘flow’ intense et que l’interruption vous semble contre-productive, n’hésitez pas à ignorer le minuteur et à continuer votre session. L’objectif principal de Pomodoro est de vous aider à démarrer et à maintenir votre concentration sur des tâches difficiles ou rébarbatives. C’est un cadre pour vous aider à entrer en ‘flow’. Une fois que vous y êtes, vous pouvez adapter la règle à votre ressenti et peut-être travailler 45 ou 60 minutes d’affilée avant de prendre une pause bien méritée.
‘Vous n’avez pas besoin de le faire toute la journée, vous n’êtes pas un robot. Si vous faites une à deux fois sur la journée en mode deep work, c’est extrêmement bien, c’est même très difficile.’
7. Que faire si je ne peux vraiment pas bloquer 1h30 ou 2h le matin pour le Deep Work ?
La durée idéale est de 90 à 120 minutes, mais toute session de travail concentré, même plus courte, est bénéfique. Si votre emploi du temps est très fragmenté, cherchez des créneaux plus courts. Peut-être pouvez-vous trouver 30 minutes avant de commencer votre journée, ou 45 minutes pendant la pause déjeuner. Vous pouvez également essayer le ‘Deep Work de fin de journée’ : une heure avant de partir, lorsque les sollicitations diminuent, pour préparer votre journée du lendemain. L’important est la qualité de la concentration, pas seulement la quantité de temps. 30 minutes de travail totalement ininterrompu valent souvent mieux qu’une heure et demie de travail constamment haché par les distractions.
‘Si vous pouvez pas faire 2 heures, faites au moins 1 heure ou 1h30. D’ailleurs je pense que j’allais en parler mais notre cerveau peut se concentrer pendant 1h30 à son à son maximum.’




