Logo de l'épisode #63 - Créer une marque personnelle forte sur LinkedIn (en partant de zéro) et attirer des centaines de clients avec Harold Gardas, CEO @KÖM du podcast Le Rendez-vous Marketing

#63 – Créer une marque personnelle forte sur LinkedIn (en partant de zéro) et attirer des centaines de clients avec Harold Gardas, CEO @KÖM

Épisode diffusé le 3 octobre 2022 par Danilo Duchesnes

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De zéro à un business florissant : la puissance insoupçonnée d’une stratégie de contenu LinkedIn authentique

Imaginez un instant. Vous lancez votre agence avec votre associé. Vous avez une vision claire, une énergie débordante, mais une audience proche de zéro. Sur le papier, le chemin semble long, semé d’embûches, fait de prospection acharnée et de petites victoires arrachées au quotidien. Maintenant, imaginez qu’une seule action, un seul contenu de quelques dizaines de secondes, puisse complètement changer la donne et vous apporter des mois de travail et des dizaines de clients en l’espace de quelques jours. Un rêve ? Pour beaucoup, oui. Pour moi, Harold Gardas, CEO de Köm, ce fut une réalité. Cette histoire, ce n’est pas celle d’un coup de chance, mais le point de départ d’une stratégie de contenu sur LinkedIn qui nous a permis de passer de deux passionnés dans un bureau à une agence de 35 personnes générant plusieurs millions d’euros de chiffre d’affaires. Dans cet article, je vais vous dévoiler sans filtre les coulisses de cette aventure : comment nous avons fait exploser les compteurs avec une seule vidéo alors que je n’avais que 100 abonnés, comment notre stratégie a évolué pour ne pas dépendre de ma personne, et pourquoi je pense que 90% des conseils sur le contenu LinkedIn sont à jeter à la poubelle. Préparez-vous, nous allons bien au-delà des simples ‘astuces’ pour parler de ce qui génère réellement du business.

Le Big Bang : comment une seule vidéo a lancé Köm et défini notre ADN

Tout a commencé par une conviction simple mais puissante. Avec mon associé Flo, nous voulions démocratiser la production vidéo, la rendre accessible, fraîche, et surtout, efficace. Mais sur un marché où toutes les agences se ressemblent et promettent monts et merveilles, comment sortir du lot ? La réponse nous semblait évidente. Plutôt que de dire ce que nous savions faire, nous allions le montrer.

‘Viens, on le fait pour nous, c’est le meilleur moyen de montrer ce qu’on sait faire et de dire : voilà ce que vous aurez les gars si vous le faites avec nous’.

Cette philosophie a été la genèse de notre toute première vidéo de lancement. Une capsule totalement décalée, un peu perchée, mais fine et surtout, très bien exécutée. Le meilleur moyen de prouver notre savoir-faire était de l’appliquer à nous-mêmes. C’est le principe du ‘Show, don’t tell’ poussé à son paroxysme.

L’audace de la différence sur un réseau ultra-formaté

Le choix de la plateforme était crucial. Nous avions une vidéo, il nous fallait un canal de diffusion. Sans grande conviction, j’ai choisi LinkedIn. À l’époque, mon profil était un désert. Je l’utilisais à peine, j’avais peut-être 100 abonnés, des contacts de stage pour la plupart. Je n’avais aucune ‘autorité’, aucune ‘légitimité’ apparente pour prendre la parole. C’était un pari fou. Nous étions en 2019, et LinkedIn était encore largement dominé par un ton très corporate, lisse et prévisible. Publier une vidéo humoristique, où je me mettais en scène face caméra, était un risque. Celui de passer pour un amateur, de ne pas être pris au sérieux. Mais c’est précisément ce qui a fait notre force. En arrivant avec un ton complètement différent, nous avons créé une rupture. Les gens qui scrollaient leur fil d’actualité rempli de bilans trimestriels et de promotions professionnelles sont tombés sur notre ovni. Et ça a marché au-delà de toutes nos espérances.

La mécanique du buzz : de 100 abonnés à 400 000 vues

J’ai posté la vidéo et je n’y ai pas pensé pendant deux heures. Quand je suis retourné sur LinkedIn, le choc. 100 likes, puis 200, 500, 1000, 3000… C’était une avalanche. La vidéo a fini par atteindre près de 400 000 vues. Pour un compte avec 100 abonnés, c’était tout simplement irréel. Ce qui est fascinant, c’est que ce succès n’était pas juste une question de ‘vanity metrics’. Chaque vue, chaque like, se traduisait par des messages, des demandes de devis, des appels.

‘Et là, quand je te dis qu’on a eu pendant 3 mois, on pouvait bosser si on voulait, franchement on pouvait faire deux vidéos par jour pendant 3 mois’.

Nous étions littéralement sous l’eau. C’était le ‘Loup de Wall Street’, on tournait H24, à deux, avec les moyens du bord. Cette seule vidéo nous a apporté des dizaines et des dizaines de clients. C’était la preuve ultime que notre approche était la bonne. Nous n’avions pas seulement vendu un service, nous avions vendu une énergie, une vision, une nouvelle manière de communiquer.

Cette première expérience a forgé notre conviction la plus profonde : sur LinkedIn, comme ailleurs, l’authenticité et l’audace créative sont les leviers les plus puissants pour capter l’attention et générer du business. Il ne s’agit pas d’avoir des milliers de followers pour commencer, mais d’avoir un message fort et une manière unique de le délivrer. Ce premier buzz n’était que le début ; il fallait maintenant construire une stratégie durable sur ces fondations.

Construire une marque durable : l’évolution de la stratégie de contenu de Köm

Le succès fulgurant de notre première vidéo aurait pu être un feu de paille. La véritable épreuve consistait à transformer cet élan initial en une croissance pérenne. Nous savions que nous tenions quelque chose d’unique, et les retours nous l’ont confirmé. Au milieu de quelques critiques prévisibles du type ‘on n’est pas sur Facebook ici’, une vague de commentaires positifs a déferlé.

‘Beaucoup qui disaient : oh là là, un vent de fraîcheur sur LinkedIn, ça fait du bien’.

C’était un signal clair. Il y avait une attente, une lassitude face aux contenus convenus. Nous avions ouvert une brèche, et il fallait continuer à creuser. Notre stratégie post-buzz s’est donc articulée autour de cette idée : continuer à apporter de la fraîcheur, mais de manière réfléchie et stratégique pour construire la marque Köm sur le long terme.

De l’artisanat viral à la qualité récurrente

Après le premier coup d’éclat, la tentation aurait été de poster frénétiquement pour capitaliser sur l’algorithme. Nous avons fait le choix inverse. Plutôt que la quantité, nous avons misé sur la qualité et la rareté. Notre rythme était d’environ une publication toutes les trois semaines ou tous les mois. Mais chaque post était une production à part entière, une capsule vidéo créative, drôle et centrée sur nous, sur notre agence. Nous avons dû en faire une vingtaine comme ça. Chaque vidéo était conçue pour être mémorable, pour renforcer notre positionnement unique. Cela nous a permis de ne jamais décevoir l’attente que nous avions créée. Les gens savaient qu’un post de Köm serait un petit événement, un contenu de qualité qui valait le détour. Cette approche nous a permis de construire une réputation solide, celle de l’agence qui ne fait rien comme les autres, mais qui le fait bien. Jamais un flop. Chaque vidéo trouvait son public et générait de l’engagement et des retours business.

Le piège de la personnification : séparer Harold de Köm

Cependant, cette stratégie avait un risque majeur, un piège dans lequel de nombreux fondateurs tombent. J’étais systématiquement le visage des vidéos. Köm, c’était ma ‘tronche’. Rapidement, avec Flo, nous avons identifié le danger.

‘Attention à pas rendre dépendant Köm de ma tronche […] si on vend la boîte, si on veut faire quoi que ce soit, de toute façon c’est pas bon d’être dépendant. Si moi je meurs demain, si jamais je veux partir de Köm, il faut pas que Köm ce soit mon visage’.

C’est une réflexion stratégique fondamentale. Une entreprise ne peut pas reposer entièrement sur la marque personnelle de son dirigeant si elle vise la pérennité. Nous avons donc opéré un virage conscient pour ‘dépersonnifier’ Köm. Progressivement, j’ai laissé la place à l’équipe. Aujourd’hui, Köm, c’est toute la team. Cela a eu un double avantage : sécuriser l’avenir de l’entreprise et enrichir notre contenu en montrant les multiples talents qui composent l’agence. De mon côté, cela m’a libéré pour développer ma propre ligne éditoriale, plus personnelle, en parallèle de celle de l’agence. C’est une leçon cruciale pour tout entrepreneur : construisez votre marque personnelle, mais assurez-vous que votre entreprise puisse exister et prospérer sans vous.

Le succès attire inévitablement l’attention, et pas toujours de la manière la plus agréable. Voir des concurrents s’inspirer de notre style était au début une forme de validation. Quand on vous copie, c’est souvent bon signe. Mais il y a une limite, celle du respect et de l’éthique. J’ai eu une expérience amère avec une agence que j’avais personnellement conseillée, qui a ensuite non seulement imité notre style de manière flagrante mais a aussi débauché d’anciens stagiaires sans la moindre élégance. C’est le jeu, certes, mais cela m’a rappelé l’importance de toujours garder une longueur d’avance, d’innover constamment, car votre identité est la seule chose que personne ne pourra jamais vraiment vous voler.

La philosophie du 80/20 inversé : pourquoi je rejette les codes de LinkedIn

Avec le temps et la croissance de l’agence, ma propre stratégie de contenu sur LinkedIn a radicalement changé. Je suis passé d’une vidéo tous les mois à une présence quasi quotidienne. Mais cette transition ne s’est pas faite en adoptant les ‘bonnes pratiques’ que l’on voit partout. Au contraire, j’ai pris le contre-pied total de la tendance actuelle. On entend souvent qu’il faut appliquer la règle des 80/20 : 80% de contenu à forte valeur ajoutée ‘générique’ (entrepreneuriat, bien-être au travail, etc.) et 20% de contenu promotionnel sur son expertise. Pour moi, c’est une hérésie qui a conduit à la situation actuelle : un fil d’actualité LinkedIn saturé et ennuyeux.

Le diagnostic : l’overdose de contenu ‘bullshit’ inspirationnel

Soyons honnêtes, ouvrez LinkedIn aujourd’hui. C’est une avalanche de posts de motivation creux, de leçons de vie bateau et de storytelling larmoyant qui, au fond, ne disent rien.

‘Vraiment je te jure, j’ai un nombre de personnes qui me disent : je n’en peux plus de ces contenus un peu en mode motivation alors qu’en fait c’est vraiment un peu de la coquille vide’.

Cette fatigue est réelle. Les gens ne sont pas dupes. Ils viennent sur LinkedIn pour du professionnel, pour de l’expertise, pour comprendre comment les gens travaillent et réussissent dans leur domaine. Voir un énième post sur les vertus du sport pour être un bon manager, ça n’apporte aucune valeur tangible. J’ai moi-même fait l’erreur une fois, en postant une photo de moi à la salle de sport avec un message inspirationnel. Les retours, même de mes proches, ont été directs : ‘c’est un peu relou’. Ce fut une prise de conscience. Je ne voulais pas devenir une de ces personnes dont je critique les contenus.

Ma règle : 80% expertise concrète, 20% attitude personnelle

J’ai donc inversé la logique. Ma stratégie est simple : 80% de mes contenus parlent de ce que nous faisons VRAIMENT. Je mets en avant les gens de ma boîte, nos projets clients, nos formats ‘insight’ où un membre de l’équipe partage son expertise, les coulisses de nos productions. C’est le cœur du réacteur. C’est ce qui prouve notre savoir-faire, assoit notre autorité et, in fine, intéresse nos prospects. Les 20% restants sont consacrés à des sujets plus personnels, plus ‘attitude’. Je peux parler d’un investissement qui a échoué, partager une réflexion plus intime. Mais cette partie ne doit jamais dépasser 20%, car sinon, on tombe dans le piège de l’autopromotion narcissique.

‘Il faut pas que la quantité soit au-delà de 20% parce que sinon ça peut vraiment faire chier, embêter les gens’.

Cette approche est bien plus respectueuse de l’audience et, je le crois, bien plus efficace pour le business. Les gens me suivent pour mon expertise dans la vidéo et la création de contenu, pas pour des leçons de vie universelles.

Redéfinir le succès : un bon post est un post qui rapporte du business

Cette philosophie m’amène à une redéfinition de ce qu’est un ‘bon post’. La métrique reine sur LinkedIn semble être le like. On court après le post qui fera 3000 likes. Mais c’est une illusion. Un post inspirationnel peut générer beaucoup d’engagement de la part de personnes qui n’ont rien à voir avec votre cible.

‘Si demain tu vends des pommes et que tu fais des posts un peu bullshit et cetera et que tu as 300 likes, ça veut pas dire que tu vas vendre potentiellement beaucoup plus de pommes’.

Le véritable indicateur, la seule métrique qui compte, c’est le business. Un bon post est un post qui génère un lead qualifié, qui déclenche une conversation, qui amène un contrat. Je préfère de loin une vidéo qui fait 10 000 vues qualifiées et 100 likes, mais qui m’apporte deux clients, plutôt qu’un texte qui fait 100 000 impressions et 3000 likes mais qui ne génère rien. La corrélation à suivre est simple : est-ce que la croissance de ma page LinkedIn se traduit par une croissance de mon chiffre d’affaires ? Si la réponse est non, il faut recalibrer la stratégie de toute urgence.

Naviguer en eaux troubles : gérer sa réputation et éviter le naufrage

Être très visible sur une plateforme comme LinkedIn est une arme à double tranchant. C’est un formidable accélérateur, mais cela vous expose aussi à des risques. Une seule erreur, une seule maladresse, peut avoir des conséquences désastreuses. Comme le dit Warren Buffet, il faut des années pour construire une réputation et quelques secondes pour la détruire. Cette réalité, je l’ai frôlée et j’en ai tiré des leçons essentielles sur la gestion de crise et la responsabilité qui incombe à celui qui prend la parole.

L’étincelle du bad buzz : l’erreur qui aurait pu tout enflammer

Je suis partisan de la transparence, alors je vais vous raconter notre plus grosse frayeur. Nous avions préparé une vidéo et, dans un élan de spontanéité, j’ai utilisé une expression en arabe que j’emploie parfois avec mes amis, sans vraiment en connaître le sens profond. C’était une maladresse, rien de plus. Nous avons posté la vidéo. En moins de trois minutes, les premiers commentaires sont tombés.

‘Non mais attends, […] commence pas à utiliser des mots en arabe que tu comprends pas’.

J’ai immédiatement senti le vent tourner. Une petite étincelle qui aurait pu devenir un incendie incontrôlable. Notre réaction a été instantanée et radicale : nous avons supprimé la vidéo sur-le-champ. Pas de justification, pas de débat. On supprime, on refait la vidéo en enlevant la phrase problématique, et on la republie. Cette rapidité d’action nous a sauvés. La leçon est claire : quand vous sentez qu’un contenu est mal interprété ou maladroit, n’essayez pas de vous défendre à tout prix. L’ego doit passer au second plan. Coupez le feu à la racine, reconnaissez l’erreur en interne, corrigez et avancez.

La responsabilité du dirigeant : l’exemple du Slip Français

Mon cas était une maladresse mineure, mais il m’a fait réfléchir à des situations bien plus graves, comme celle du Slip Français. Pour rappel, un de leurs salariés s’était filmé dans une soirée privée avec un ‘blackface’ et des références ultra-racistes. La vidéo est devenue virale et a eu un impact catastrophique sur la marque. Des mois de manifestations, une valorisation divisée… un désastre. Même si le fondateur n’y était pour rien, la crise a rejailli sur toute l’entreprise.

‘Même si c’est pas toi, tu vois si Harold demain il y a quelqu’un de chez Köm qui le poste, moi j’aurais beau dire ‘attends mais j’y peux rien’. Mais en fait si, j’y peux quelque chose parce que c’est un bonhomme de chez Köm qui l’a fait’.

En tant que dirigeant, vous êtes responsable de la culture que vous instaurez. Il est crucial de sensibiliser vos équipes à l’impact de leurs publications, même personnelles. Ce qu’ils disent et font peut se refléter sur l’entreprise. Il faut en parler, poser des gardes-fous, et créer un environnement où les gens se sentent à l’aise de demander un avis avant de poster quelque chose de potentiellement clivant.

Prévenir plutôt que guérir : la validation comme meilleur bouclier

Cette idée de demander un avis est sans doute le conseil le plus simple et le plus efficace que je puisse donner. Si vous avez le moindre doute sur un post, s’il est un peu polarisant ou si vous craignez qu’il soit mal interprété, ne le publiez pas dans votre coin. Montrez-le à deux ou trois personnes de confiance et écoutez honnêtement leur feedback.

‘Si trois personnes vous disent ‘non, fais pas ça’, il faut pas le faire quoi. […] On a parfois plus à perdre qu’à gagner à faire un post’.

C’est frustrant parfois, on a envie de porter son message, mais le jeu n’en vaut souvent pas la chandelle. Se mettre à la place de son audience, d’un client, d’un partenaire, et se demander ce qu’il penserait en lisant ce post, est un exercice mental salvateur. Cela m’a souvent fait réécrire une phrase, ou simplement abandonner une publication. La prudence n’est pas de la censure, c’est de l’intelligence stratégique.

Conclusion : osez être vous-même, mais pour les bonnes raisons

Le parcours de Köm sur LinkedIn est une histoire de convictions. La conviction qu’une seule idée créative peut avoir plus d’impact que cent appels à froid. La conviction qu’il faut savoir évoluer, passer de l’homme-orchestre à une symphonie d’équipe pour construire une marque pérenne. Et surtout, la conviction que l’authenticité n’est pas un vain mot, mais un principe directeur qui doit se traduire par une générosité dans le partage d’expertise réelle, et non dans la distribution de ‘coquilles vides’ inspirationnelles. La stratégie que j’ai partagée, celle du 80/20 inversé, n’est pas une recette magique, mais une philosophie. Elle place le respect de l’audience et l’objectif business au cœur de la démarche. Elle nous rappelle que derrière chaque like, chaque vue, il y a une personne qui nous accorde quelques secondes de son temps. Notre devoir est de rendre ce temps utile, intéressant, et de prouver notre valeur, pas seulement de la clamer. Alors, la prochaine fois que vous vous apprêtez à publier sur LinkedIn, posez-vous la question : est-ce que je cherche à nourrir mon ego avec des likes, ou à construire mon business en apportant une valeur concrète ? La réponse à cette question déterminera non seulement le succès de votre post, mais celui de toute votre stratégie.


Questions fréquentes sur la stratégie de contenu LinkedIn

Peut-on vraiment percer sur LinkedIn en partant de zéro, sans aucune audience ?

Absolument. C’est même l’une des leçons les plus fortes de mon expérience. Le succès initial de Köm s’est construit sur une seule vidéo alors que mon profil comptait à peine 100 abonnés. La clé n’est pas la taille de votre audience de départ, mais la pertinence et l’originalité de votre premier message. Un contenu qui crée une rupture, qui est authentique et parfaitement exécuté, peut être massivement relayé par l’algorithme et le bouche-à-oreille, bien au-delà de votre cercle initial. Il faut oser être différent et montrer son savoir-faire plutôt que de simplement en parler. La viralité sur LinkedIn est moins une question de réseau que de résonance.

‘Je l’ai mis sur LinkedIn. Je pense que j’avais 100 amis ou abonnés, je sais pas comment ça s’appelle. Rien du tout, 100 abonnés. […] Et je poste le truc et j’y retourne 2 heures après et je vois putain, je vois genre 100 likes, 200, 300, 500, 800, 1000, 3000 et je crois que la vidéo a fait en tout je sais plus trop mais je crois que c’est 400 000 vues’.

Quelle est la plus grande erreur à éviter dans sa stratégie de contenu LinkedIn ?

La plus grande erreur est de suivre aveuglément la tendance des contenus ‘inspirationnels’ et de négliger son cœur d’expertise. Beaucoup de créateurs tombent dans le piège de la règle des 80/20 classique (80% de contenu ‘valeur’ générique, 20% de promotion), ce qui conduit à un fil d’actualité rempli de banalités qui génèrent des likes mais pas de business. Je préconise l’inverse : 80% de contenu sur votre expertise concrète, vos projets, votre équipe, ce que vous faites réellement. Et 20% de contenu plus personnel, sur votre ‘attitude’. C’est cette concentration sur l’expertise qui bâtit l’autorité et attire des prospects qualifiés.

‘Là il y en a trop en ce moment. Il y a que ça, c’est horrible. Et vraiment je te jure, j’ai un nombre de personnes qui me disent je n’en peux plus de ces contenus un peu en mode motivation alors que en fait c’est vraiment un peu de la coquille vide que je me suis dit je fais 80/20. 80 % c’est on parle de ce qu’on fait pour de vrai, nos productions, nos trucs, nos expertises et un peu d’attitude’.

Comment gérer la peur de se faire copier par ses concurrents ?

Se faire copier est souvent un signe que l’on fait quelque chose de bien. Il faut d’abord le prendre comme une forme de validation. Cependant, cela ne doit pas rendre passif. La meilleure défense est l’innovation constante. Si votre stratégie repose sur une seule idée, elle est fragile. Si elle repose sur une culture d’entreprise, une équipe et une capacité à se renouveler, vous aurez toujours une longueur d’avance. Il faut aussi distinguer l’inspiration, qui est saine, de la copie pure et simple, qui peut parfois manquer d’éthique. Dans ce cas, le mieux est de se reconcentrer sur son propre chemin et de laisser son travail parler de lui-même. Le marché finit toujours par reconnaître l’original de la copie.

‘Quand personne n’essaye de te copier, c’est qu’a priori c’est pas bon signe. À l’inverse si on essaie de te copier, parce que tu as eu beaucoup beaucoup de personnes qui ont voulu faire et qui font d’ailleurs un peu comme du Köm. […] il faut pas se dire que tout le monde fait comme ça, mais ça m’a un peu refroidi’.

Faut-il absolument personnifier sa marque sur LinkedIn pour réussir ?

La personnification est un levier extrêmement puissant au début pour créer un lien et incarner la marque. C’était ma stratégie initiale et elle a très bien fonctionné. Cependant, c’est un piège sur le long terme. Une entreprise saine et pérenne ne doit pas dépendre exclusivement de la marque personnelle de son fondateur. Il est crucial d’opérer une transition stratégique pour ‘dépersonnifier’ la marque et mettre en avant l’ensemble de l’équipe. L’objectif est que les clients viennent pour la marque (Köm dans mon cas), et pas seulement pour son fondateur (Harold). Cela sécurise l’entreprise et enrichit son image.

‘Rapidement avec Flo on s’est dit attention à pas rendre dépendant Köm de ma tronche […] il faut pas que Köm ce soit mon visage. Et donc on a dépersonnifié au plus le Köm de mon visage et maintenant tu me vois presque plus […] Köm c’est plus que mon visage, c’est Köm et toute la team et tout le monde’.

Comment réagir face à un début de bad buzz sur un post ?

La réactivité est la clé. Il ne faut surtout pas laisser l’incendie prendre. Si vous constatez qu’un post est mal interprété ou génère des réactions négatives justifiées, la meilleure stratégie est souvent la plus radicale : supprimer le contenu immédiatement. N’entrez pas dans des débats sans fin dans les commentaires pour vous justifier. L’ego doit être mis de côté. La priorité est de protéger la réputation de la marque. Supprimez, analysez l’erreur en interne pour ne pas la reproduire, corrigez le contenu si c’est pertinent, et passez à autre chose. L’humilité et la rapidité sont vos meilleurs alliés.

‘On a posté la vidéo en 3 minutes, quatre commentaires. […] Je dis ‘ouh là ouh là.’ Donc on a tout de suite supprimé le contenu. On a refait la vidéo en enlevant ça et tout de suite on s’est dit on a posté. […] un contenu qui est mal géré, ça peut te défoncer 3 ans de ton taf en comme ça en 2 secondes’.

Les vues et les likes sur LinkedIn sont-ils un bon indicateur de succès ?

Non, ce sont des indicateurs de vanité qui peuvent être très trompeurs. Un bon post n’est pas un post qui fait beaucoup de likes, mais un post qui génère du business. Il faut faire la distinction entre la visibilité et l’impact commercial. Je préfère un contenu qui touche 10 000 personnes qualifiées et m’apporte un client, qu’un contenu qui fait 100 000 impressions et 3000 likes de personnes hors cible. La seule métrique pertinente est de corréler la croissance de votre activité sur LinkedIn avec la croissance de votre chiffre d’affaires. Si les deux ne sont pas alignés, votre stratégie de contenu est à revoir.

‘Pour moi un bon poste et c’est totalement décorrélé de ce que je viens de dire, c’est ça fait du des vues et ça fait du like. […] Après si je pousse un peu la réflexion, un vrai poste pour Köm c’est un poste qui te ramène du business. Donc c’est un poste qui va te générer un lead en 30, tu vois. Ça c’est un bon poste’.


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