Pourquoi espionner les publicités de vos concurrents est la meilleure chose à faire (si c’est bien fait)
Bienvenue dans cette analyse approfondie. Aujourd’hui, nous allons faire quelque chose d’un peu spécial, un exercice que je pratique quasi quotidiennement et qui est, à mon sens, l’une des sources de croissance les plus sous-estimées pour toute activité en ligne : la veille créative. Je veux vous emmener avec moi dans les coulisses de la réussite publicitaire de quatre marques DNVB (Digital Native Vertical Brands) que j’admire. Le but n’est absolument pas de copier ce qu’elles font, mais de déconstruire leur pensée, de comprendre les mécanismes psychologiques derrière leurs formats et de puiser une inspiration infinie pour vos propres campagnes. On se sent tous parfois à court d’idées, face à une page blanche, avec des performances qui stagnent. La tentation est grande de reproduire ce qui semble fonctionner ailleurs. Mais la véritable compétence réside dans la capacité à analyser, à extraire les principes fondamentaux et à les adapter à sa propre marque, à sa propre audience. C’est précisément ce que nous allons faire ensemble.
Pour cela, notre terrain de jeu sera la Bibliothèque Publicitaire de Facebook, un outil d’une puissance phénoménale, totalement transparent et accessible à tous. C’est une mine d’or pour quiconque veut comprendre les dynamiques du marché. Comme je le dis dans le podcast, ‘le but de cette démarche, c’est pas de copier ce qu’ils font, mais de trouver de l’inspiration pour créer des nouveaux formats et faire de la veille’. Nous allons donc décortiquer les stratégies de Bonsoir, Oras, Feed et Spring. Quatre marques issues de secteurs très différents – le linge de lit, les soins pour hommes, la smart food et les produits d’entretien – mais qui partagent un point commun : une maîtrise remarquable de la publicité digitale. Chacune, à sa manière, a su craquer des codes et développer une approche unique. À travers cette analyse, vous découvrirez comment diversifier vos formats, comment utiliser l’authenticité comme une arme de conversion massive, et comment structurer vos messages pour parler aussi bien à un inconnu qu’à un client fidèle. Préparez-vous à prendre des notes, car les leçons que nous allons tirer sont directement applicables à votre business, quelle que soit sa taille.
Bonsoir : la maîtrise de la segmentation et de la clarté
La première marque que nous allons passer au crible est Bonsoir. Spécialisée dans le linge de lit haut de gamme, elle évolue sur le secteur très concurrentiel de la maison. Ce qui frappe immédiatement en arrivant sur leur bibliothèque publicitaire, c’est le volume : plus de 78 publicités actives rien que pour la France au moment de mon analyse. Ce chiffre n’est pas anodin, il témoigne d’une stratégie de test intensive. Une marque qui investit autant dans la diversité de ses créations est une marque qui a compris que la clé de la performance réside dans l’expérimentation constante. Elle ne mise pas tout sur un seul cheval, mais explore en permanence de nouveaux angles, de nouveaux messages et de nouveaux formats pour toucher différentes facettes de son audience. C’est une première leçon fondamentale : la stagnation créative est l’ennemi de la croissance. Il faut tester, mesurer, et itérer sans cesse.
La diversification des formats comme pilier stratégique
En parcourant leurs publicités, une chose saute aux yeux : la richesse des formats. Bonsoir ne se contente pas d’un seul type de contenu. On y trouve de tout : des images produits très léchées, des vidéos d’ambiance, des diaporamas dynamiques et même quelques carrousels. Cette diversité est cruciale. Chaque format a un rôle spécifique à jouer dans le parcours client. Une belle image peut capter l’attention et susciter le désir, tandis qu’une vidéo témoignage peut rassurer et lever les freins à l’achat. Je note particulièrement la prédominance des formats verticaux. Comme je le souligne, ‘ils ont beaucoup de formats verticaux, ce qui me laisse penser qu’ils font pas mal de publicités en stories et que ça marche bien pour eux’. C’est le signe d’une stratégie parfaitement adaptée aux usages mobiles actuels. Ignorer les stories et les réels aujourd’hui, c’est se priver d’une part massive de l’attention de son audience. Bonsoir l’a bien compris et optimise ses contenus pour ces placements, garantissant une expérience utilisateur fluide et native.
Acquisition vs. Remarketing : l’art de parler à tout le monde
Une autre force de Bonsoir est sa capacité à segmenter sa communication. On distingue très clairement les publicités destinées à l’acquisition (toucher de nouvelles personnes) de celles pour le remarketing (recibler les visiteurs du site ou les clients existants). Comment le voir ? Simplement en lisant le texte. Une publicité qui commence par ‘N’hésitez plus, profitez de 60 nuits d’essai avec retour gratuit’ s’adresse de toute évidence à quelqu’un qui connaît déjà la marque, qui a peut-être même ajouté un produit au panier mais qui a encore une dernière hésitation. Ici, l’argumentaire est direct, focalisé sur la réassurance et la levée du risque. On ne présente plus la marque, on pousse à la conversion. À l’inverse, une publicité d’acquisition va chercher à éveiller un besoin ou à résoudre un problème, comme avec l’accroche : ‘À la recherche d’un plaid léger et doux pour le printemps ?’. Le message est plus large, éducatif, centré sur la découverte. Cette distinction est fondamentale. Parler à un inconnu comme on parle à un client fidèle est une erreur qui coûte cher en budget publicitaire. Bonsoir nous montre l’exemple d’une communication chirurgicale, adaptée à chaque étape de la relation client.
La simplicité du copywriting : une leçon d’efficacité
Enfin, la dernière pépite à retenir de Bonsoir, c’est la structure de leurs textes publicitaires. Ils sont d’une simplicité redoutable. L’efficacité avant tout. La structure est souvent la même : une phrase d’accroche (une question ou une proposition de valeur directe), suivie d’une liste à puces avec des émojis pour présenter les bénéfices clés. Je l’affirme : ‘c’est extra simple à lire’. Dans un flux d’information continu, la capacité de votre texte à être scanné en quelques secondes est primordiale. Les listes à puces permettent de communiquer les points forts du produit (douceur, confection en France, avis positifs) de manière digeste et immédiate. C’est un conseil que je vous donne : ‘simplifiez au maximum vos textes et de les rendre très simples à lire et le meilleur moyen de le faire, c’est d’utiliser des listes à puces’. En combinant cette clarté textuelle avec des visuels forts et une stratégie de segmentation intelligente, Bonsoir a créé une machine publicitaire redoutablement efficace.
Après avoir exploré la rigueur et la structure de Bonsoir, qui nous a montré l’importance d’une base publicitaire solide, il est temps de basculer vers un univers créatif radicalement différent. Passons d’une approche produit très maîtrisée à une stratégie où l’authenticité brute et le contenu généré par les utilisateurs règnent en maîtres. C’est le cas d’Oras, une marque qui a compris que pour vendre des soins pour hommes, la confiance et la preuve sociale sont les monnaies les plus précieuses.
Oras : l’authenticité comme moteur de conversion
Si Bonsoir nous a appris la rigueur et la diversification, Oras nous enseigne le pouvoir de l’authenticité. Cette marque de soins pour hommes mise massivement sur la vidéo, et plus particulièrement sur le format UGC (User-Generated Content). En arrivant sur leur bibliothèque publicitaire, le contraste est saisissant : moins d’images produits statiques, et une avalanche de vidéos authentiques, naturelles, filmées par des créateurs, des clients ou des influenceurs. Pourquoi ce choix ? Dans le secteur de la cosmétique, la promesse est reine, mais la preuve est roi. Il ne suffit plus de dire qu’un produit fonctionne, il faut le montrer. Et qui de mieux pour le montrer qu’un utilisateur qui vous ressemble ? C’est le pari d’Oras, et il est clairement gagnant. Ils ont compris que sur les réseaux sociaux, un contenu qui ressemble à une publicité est souvent ignoré, tandis qu’un contenu qui ressemble à celui de vos amis capte l’attention.
L’UGC sous toutes ses formes : avant/après, tutos et témoignages
La stratégie d’Oras n’est pas monolithique. Ils déclinent l’UGC sous de multiples facettes pour répondre à différentes intentions. On retrouve par exemple des formats ‘avant/après’ très puissants. J’ai vu une story simple mais terriblement efficace : ‘on a J+1, on montre une photo ben du mec qui a quelques imperfections et à J+60 ben on montre la même photo […] mais sans les imperfections’. L’impact est immédiat, visuel et crédible, surtout lorsqu’ils ajoutent la mention ‘photo non retouchée’. C’est une preuve sociale irréfutable. D’autres vidéos prennent la forme de tutoriels où un utilisateur montre, étape par étape, comment il utilise un produit. C’est pédagogique et cela permet de se projeter. Dans une de ces vidéos, un créateur utilise un masque purifiant et la marque a intelligemment surimposé les bénéfices clés (absorbe les impuretés, réduit l’excès de sébum) pendant qu’il l’applique. Le message passe de manière fluide et intégrée. Cette approche multiple montre une compréhension fine de ce qui pousse un consommateur à l’achat : la preuve du résultat, la simplicité d’utilisation et la réassurance par les pairs.
Le mythe du fondateur : incarner la marque pour créer la confiance
Au-delà de l’UGC, Oras utilise une autre corde à son arc pour bâtir la confiance : l’incarnation de la marque par son cofondateur, Marc. On retrouve plusieurs publicités où il s’adresse directement à la caméra. ‘Salut, je suis Marc, j’ai cofondé Oras…’. Cette approche est d’une puissance redoutable. Elle met un visage sur la marque, elle la rend humaine et accessible. Le discours est simple, direct, il parle des valeurs (naturel, efficace, sain, confection en France) avec une sincérité palpable. Le fait qu’il apparaisse dans différents contextes, parfois en intérieur, parfois dehors, renforce ce sentiment d’authenticité. On n’est pas dans un studio avec un prompteur, on est dans une conversation. Pour une jeune marque, créer ce lien direct entre le fondateur et les clients est un accélérateur de confiance immense. Cela montre qu’il y a une personne réelle derrière les produits, quelqu’un qui porte une vision et qui s’engage personnellement. C’est un actif de marque inestimable.
Le reportage TV : l’arme de crédibilité massive
Enfin, Oras a su capitaliser sur une opportunité en or : un passage sur TF1. Ils ont eu l’intelligence de transformer ce reportage en une publicité. Comme je le mentionne, ‘les publicités reportages, ça fonctionne plutôt bien parce que c’est justement le produit apparaît à la TV’. C’est ce qu’on appelle l’emprunt d’autorité. Le simple fait d’être validé par un média grand public comme TF1 confère une crédibilité instantanée à la marque. Beaucoup d’entreprises auraient simplement partagé la vidéo sur leurs réseaux organiques. Oras a été plus loin en la sponsorisant, s’assurant ainsi qu’un maximum de personnes de leur audience cible voient cette ‘preuve’ ultime. C’est une tactique brillante car la création de contenu est quasiment nulle (il suffit de reprendre la vidéo existante) et l’impact sur la perception de la marque est maximal. Cela montre une grande maturité marketing : savoir identifier et amplifier les actifs de communication les plus puissants.
Oras nous a donc démontré comment bâtir une forteresse de confiance grâce à l’authenticité, que ce soit via ses clients ou son fondateur. Maintenant, changeons encore de registre pour nous intéresser à une marque qui a poussé encore plus loin l’idée du reportage, en le créant elle-même, directement dans la rue. Feed nous prouve que les meilleures publicités sont parfois celles qui ne ressemblent pas du tout à des publicités, mais plutôt à des micro-trottoirs.
Feed : la preuve sociale réinventée et les formats natifs
Avec Feed, la marque de repas pratiques et fonctionnels, on entre dans une nouvelle dimension de la créativité publicitaire. Si Oras utilise l’autorité des médias traditionnels, Feed, elle, crée sa propre autorité en allant directement sur le terrain, à la rencontre de ses clients. C’est une approche audacieuse qui brise le quatrième mur et transforme la publicité en une conversation authentique. Ce qui m’a vraiment marqué en analysant leurs campagnes récentes, c’est leur capacité à sortir des sentiers battus et à produire des contenus qui s’intègrent parfaitement aux codes des plateformes sociales, tout en étant redoutablement persuasifs.
Le micro-trottoir : quand vos clients deviennent vos meilleurs vendeurs
Le format le plus impressionnant chez Feed est sans conteste ce que j’appelle le ‘reportage maison’. Plutôt que d’attendre de passer à la TV, ils ont pris une caméra et sont allés dans la rue pour faire goûter leurs produits à des passants et recueillir leurs avis à chaud. La vidéo commence de manière très engageante : ‘Hello ! On est dans la rue, on va descendre parler à des gens…’. On se sent immédiatement embarqué dans l’aventure. Le résultat est d’une authenticité désarmante. Quand un client, après avoir goûté une barre, déclare spontanément : ‘il y a 30 % de protéines, je ne sens pas le goût chimique protéiné que les autres barres peuvent avoir’, c’est un argument marketing d’une puissance mille fois supérieure à n’importe quel slogan écrit par un concepteur-rédacteur. C’est un véritable témoignage, non sollicité, qui lève une des objections majeures sur ce type de produit. Feed a eu l’intelligence de compiler plusieurs de ces réactions positives dans une vidéo dynamique, créant un effet de preuve sociale massif. Ils ont même testé différentes introductions pour cette même vidéo, montrant encore une fois leur obsession pour l’optimisation.
La maîtrise des codes TikTok et Instagram Reels
Feed a également parfaitement compris l’importance de créer des publicités ‘natives’, c’est-à-dire qui adoptent les codes et les tendances des plateformes où elles sont diffusées. J’ai repéré un format particulièrement malin, que je qualifie de ‘TikTokkable’. Il s’agit d’une vidéo filmée en mode ‘screen recording’ où l’on voit quelqu’un passer une commande sur leur site. Mais la magie opère lorsque la personne rapproche sa main de l’écran pour ‘attraper’ virtuellement un produit, et que celui-ci apparaît instantanément dans sa main dans le monde réel. C’est un effet visuel simple, très populaire sur TikTok et Reels, qui est ici détourné à des fins publicitaires. Le tout est monté sur une musique tendance. Le résultat est une publicité qui ne ressemble pas à une publicité. Elle est divertissante, surprenante et communique l’idée de la facilité de commande de manière ludique. C’est la preuve qu’une bonne publicité n’est pas forcément une démonstration produit ennuyeuse, mais peut être un contenu créatif et engageant qui respecte l’intelligence de l’audience.
La personnification par le fondateur star
Comme Oras, Feed mise aussi sur son fondateur, Anthony Bourbon, mais avec une approche différente. Anthony est devenu une personnalité médiatique, notamment grâce à sa participation à l’émission ‘Qui veut être mon associé ?’. Feed capitalise sur cette notoriété. On retrouve des publicités très directes où il apparaît face caméra : ‘Bonjour, je suis Anthony Bourbon, le fondateur de Feed’. Le message est court, impactant, et va droit au but en présentant les bénéfices clés des produits (‘moins d’1g de sucre’, ‘plus de 13g de protéines’). Le fait que ce soit lui qui le dise, avec l’autorité qu’il a acquise, donne un poids considérable au message. C’est une stratégie de personnification très efficace qui associe la crédibilité du fondateur à la qualité des produits. Il ne se contente pas d’être le visage de la marque ; il en est le premier et le plus convaincant des ambassadeurs.
Feed nous a montré comment transformer la rue en studio de production et comment parler le langage des réseaux sociaux pour créer des publicités virales et efficaces. Pour notre dernière analyse, nous allons nous pencher sur une marque qui a placé sa mission au cœur absolu de sa communication, utilisant des techniques parfois frontales pour éduquer son marché et se différencier. Spring va nous apprendre le pouvoir du marketing engagé.
Spring : la mission au cœur du réacteur publicitaire
La dernière marque de notre analyse, Spring, est un cas d’école fascinant. Leur produit, la lessive en capsules livrée à domicile, est simple en apparence. Mais leur stratégie marketing est tout sauf simple. Elle est construite autour d’une mission forte : réduire drastiquement les déchets plastiques dans le secteur des produits d’entretien. Cette mission n’est pas un simple argument de vente ; c’est le fil rouge de toute leur communication. En analysant leurs 340 publicités actives, un chiffre colossal qui témoigne de leur agressivité marketing, on comprend que Spring ne vend pas seulement de la lessive, mais un mode de vie plus responsable. Et pour cela, ils utilisent des techniques de communication audacieuses et une incarnation très forte.
L’omniprésence de la fondatrice comme porte-étendard
Chez Spring, la mission a un visage : celui de Laure, la cofondatrice. Elle est omniprésente dans les publicités, bien plus encore que les fondateurs d’Oras ou de Feed. Elle n’est pas juste un visage, elle est la narratrice principale de l’histoire de la marque. On la voit dans des formats inspirés de médias comme Brut, où elle se filme dans un supermarché, pointant du doigt ce qu’elle appelle un ‘océan de plastique’. Son accroche est percutante : ‘on est en 2021, je sais pas vous mais moi je trouve ça pas vraiment normal’. En quelques secondes, elle crée une connexion émotionnelle, elle nous implique dans son combat. Elle ne nous parle pas de la composition de sa lessive, mais du ‘pourquoi’ de son existence. Cette stratégie du ‘mythe fondateur’ est répétée sous de multiples angles, martelant le même message : le système actuel n’est pas durable, et Spring est la solution. En personnifiant la mission, Spring la rend plus tangible, plus inspirante et crée une communauté de clients qui n’achètent pas seulement un produit, mais adhèrent à une cause.
Des formats créatifs pour simuler le bouche-à-oreille
Au-delà de l’incarnation par la fondatrice, Spring excelle dans la création de formats qui simulent des interactions sociales authentiques. L’exemple le plus bluffant est la publicité ‘FaceTime’. On assiste à une conversation vidéo entre deux amies. L’une se plaint de ne plus avoir de lessive, l’autre lui présente la solution Spring. Le dialogue est naturel, il aborde les bénéfices clés (livraison à domicile, plus de bidons lourds à porter, composition clean) de manière conversationnelle. La publicité se termine en montrant à quel point il est simple de commander sur le site. C’est une idée de génie. Elle recrée l’expérience la plus puissante en marketing : la recommandation d’un proche. En regardant cette publicité, on a l’impression d’écouter une conversation privée, ce qui rend le message publicitaire beaucoup plus crédible et mémorable. C’est une alternative brillante aux témoignages UGC plus classiques, qui, bien que présents aussi chez Spring, sont ici transcendés par une mise en scène créative.
La comparaison frontale : une stratégie audacieuse
Enfin, Spring n’hésite pas à utiliser une technique marketing considérée comme risquée mais potentiellement très efficace : la publicité comparative. Dans certains visuels, ils mettent leur produit côte à côte avec ceux de grandes marques bien connues comme Le Chat ou Dash. Le message est brutalement simple : ‘135g de plastique sur Le Chat, 0g de plastique sur Spring’. C’est direct, factuel et ça ne laisse aucune place à l’interprétation. Cette approche frontale a plusieurs avantages. D’une part, elle positionne immédiatement Spring comme l’alternative claire et évidente pour le consommateur soucieux de son impact écologique. D’autre part, elle démontre une grande confiance en son produit et en sa proposition de valeur. C’est une stratégie qui peut être polarisante, mais dans un marché encombré, être capable de se différencier de manière aussi tranchée est un atout considérable. Spring ne cherche pas à plaire à tout le monde, mais à convaincre passionnément un segment de marché qui partage ses valeurs.
Conclusion : De l’inspiration à l’action
Au terme de ce voyage au cœur des stratégies publicitaires de Bonsoir, Oras, Feed et Spring, une conclusion s’impose : il n’existe pas une seule recette du succès, mais des principes fondamentaux qui transcendent les secteurs. Nous avons vu l’importance de la structure et de la segmentation chez Bonsoir, le pouvoir de l’authenticité brute et de l’UGC chez Oras, l’audace créative et la maîtrise des codes natifs chez Feed, et enfin la force d’une communication axée sur la mission chez Spring. Chacune de ces marques nous a offert une masterclass sur un aspect différent de la publicité digitale moderne.
Le point commun entre toutes ces réussites ? Une volonté acharnée de tester, d’innover et de comprendre en profondeur leur audience et les plateformes sur lesquelles elles communiquent. Elles ne se contentent pas d’appliquer des formules toutes faites. Elles expérimentent, elles osent, elles personnifient leur marque et, surtout, elles apportent une valeur tangible avant même l’achat, que ce soit par la réassurance, la preuve sociale ou l’adhésion à une cause.
Maintenant, la balle est dans votre camp. L’objectif de cette analyse n’était pas de vous donner une liste de publicités à copier, mais de vous équiper d’une nouvelle grille de lecture. La prochaine fois que vous ouvrirez la Bibliothèque Publicitaire de Facebook, ne vous demandez pas seulement ‘Qu’est-ce qu’ils font ?’, mais plutôt ‘Pourquoi le font-ils ? Quelle est l’intention derrière ce format ? Quel problème psychologique cette accroche résout-elle ?’. C’est en déconstruisant la stratégie des meilleurs que vous développerez votre propre intuition créative. Alors, lancez-vous. Analysez, décortiquez, inspirez-vous, et surtout, testez. C’est le seul chemin vers la création de publicités qui non seulement performent, mais qui construisent également une marque forte et durable.
Questions fréquentes (FAQ) sur l’analyse des publicités Facebook
Comment utiliser la Bibliothèque Publicitaire Facebook pour trouver l’inspiration ?
La Bibliothèque Publicitaire est une mine d’or pour la veille stratégique. Pour l’utiliser efficacement, ne vous contentez pas de regarder les visuels. Analysez l’ensemble de la stratégie : la diversité des formats (images, vidéos, stories), la récurrence des messages, les angles d’attaque utilisés (problème, bénéfice, témoignage), et la structure des textes. Cherchez les schémas récurrents chez les marques qui performent dans votre secteur. L’objectif n’est pas de copier une publicité spécifique, mais de comprendre les principes qui la rendent efficace pour ensuite les adapter à votre propre marque et à votre proposition de valeur unique. C’est un outil pour déconstruire la pensée marketing de vos concurrents et stimuler votre propre créativité.
‘Évidemment, le but de cette démarche, c’est pas de copier ce qu’ils font, mais de trouver de l’inspiration pour créer des nouveaux formats et faire de la veille.’
Quelle est la différence entre une publicité d’acquisition et de remarketing ?
La différence fondamentale réside dans la cible et le message. Une publicité d’acquisition s’adresse à des personnes qui ne connaissent pas ou peu votre marque (une audience ‘froide’). Son but est de capter l’attention, d’éduquer et de susciter l’intérêt. Le message est souvent axé sur la résolution d’un problème ou la présentation d’une proposition de valeur unique. La publicité de remarketing, elle, cible des personnes ayant déjà interagi avec votre marque (visiteurs du site, abonnés, etc.), une audience ‘tiède’ ou ‘chaude’. L’objectif est de les faire passer à l’action. Le message est donc plus direct, souvent axé sur la réassurance (avis clients, garantie), l’urgence (offre limitée) ou des arguments spécifiques pour lever les derniers freins à l’achat.
‘N’hésitez plus, profitez de 60 nuit d’essai avec retour gratuit. évidemment, ça s’adresse pas à des inconnus avec un texte comme celui-ci.’
Pourquoi le format UGC (User-Generated Content) est-il si efficace en publicité ?
L’UGC est redoutablement efficace car il repose sur le principe de la preuve sociale et de l’authenticité. Dans un environnement saturé de publicités très produites et léchées, un contenu qui semble ‘réel’ et non scénarisé capte davantage l’attention et génère plus de confiance. Quand un consommateur voit une personne qui lui ressemble utiliser et apprécier un produit, le message est perçu comme un conseil ou une recommandation plutôt que comme un argumentaire de vente. Cela rend la promesse de la marque plus crédible et tangible, surtout dans des secteurs comme la cosmétique ou le bien-être où le résultat est un critère d’achat essentiel. L’UGC brise la barrière de la méfiance et crée une connexion plus humaine avec la marque.
‘Les vidéos sont plus authentiques, sont plus naturelles et du coup ben évidemment sur les réseaux sociaux, on le sait très bien, le format phare, c’est le format UGC.’
Est-ce une bonne idée de mettre en avant le fondateur dans les publicités ?
Oui, c’est une excellente stratégie, surtout pour les DNVB. Mettre en avant le fondateur ou la fondatrice permet de personnifier la marque, de la rendre plus humaine et de créer un lien de confiance direct avec les consommateurs. Le fondateur incarne la vision, la mission et les valeurs de l’entreprise. Son discours est perçu comme plus sincère et engagé que celui d’un acteur ou d’un message marketing anonyme. Cela permet de raconter l’histoire de la marque (le ‘mythe fondateur’), de partager le ‘pourquoi’ derrière les produits, ce qui est un puissant facteur de différenciation et de fidélisation. C’est une manière très efficace de construire un capital sympathie et une autorité morale.
‘Ce sont des pubs où on a ben le fondateur qui vient parler de sa marque et parler de ses produits… ce qui est hyper intéressant, c’est que en fait il est en facecam donc c’est hyper naturel.’
Comment rendre un texte de publicité (copywriting) plus simple et percutant ?
Pour rendre un texte publicitaire efficace, la clarté et la simplicité sont vos meilleures alliées. Visez une lecture rapide et facile. Commencez par une accroche forte qui capte l’attention en une seconde (une question, un bénéfice choc). Ensuite, structurez votre message pour qu’il soit facilement ‘scannable’. L’utilisation de listes à puces, idéalement accompagnées d’émojis pertinents, est une technique redoutable pour présenter les bénéfices ou les caractéristiques de votre produit de manière digeste. Évitez les phrases longues et le jargon complexe. Allez droit au but et concentrez-vous sur ce que votre produit apporte concrètement à votre client. Un bon texte est un texte qui se lit sans effort et dont on retient l’essentiel en un coup d’œil.
‘C’est vrai qu’une chose que j’aime beaucoup dans leurs pubs, c’est qu’ils ont des textes qui sont assez simples… on a toujours des listes à puces avec des petits émojis… et c’est extra simple à lire.’
Faut-il oser les publicités comparatives qui citent les concurrents ?
Les publicités comparatives sont une stratégie audacieuse qui peut être très payante si elle est bien exécutée. C’est un moyen très direct de se positionner sur le marché et de mettre en évidence un avantage concurrentiel majeur et facilement compréhensible. Comme le fait Spring avec le plastique, cela permet de clarifier instantanément votre proposition de valeur. Cependant, cette approche comporte des risques : elle peut être perçue comme agressive et peut potentiellement entraîner des réactions de la part des concurrents cités. Il est crucial que la comparaison soit factuelle, vérifiable et porte sur un critère véritablement important pour votre cible. C’est une stratégie à utiliser avec parcimonie et confiance, lorsque votre différenciation est nette et incontestable.
‘Ils vont comparer leur produit à la concurrence… sur le chat sur Dash, sur Extra, bah il y a 135 g de plastique sur le chat et 0 g de plastique sur Spring… J’aime beaucoup ce format.’




