Logo de l'épisode #144 - Dans la peau d’un créateur UGC : Comment produire des UGC uniques, performants et avant-gardistes (exemples à la clé) avec Adrian Ravaute du podcast Le Rendez-vous Marketing

#144 – Dans la peau d’un créateur UGC : Comment produire des UGC uniques, performants et avant-gardistes (exemples à la clé) avec Adrian Ravaute

Épisode diffusé le 26 janvier 2025 par Danilo Mura Duchesnes

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L’UGC est mort, vive l’UGC : Comment réinventer votre stratégie publicitaire ?

Le constat est sans appel : le flux infini des réseaux sociaux a engendré un monstre, la ‘lassitude publicitaire’. Les marques investissent des budgets considérables dans des campagnes qui peinent à émerger du bruit ambiant. Au cœur de cette bataille pour l’attention, l’UGC (User-Generated Content) a longtemps été présenté comme la solution miracle, le graal de l’authenticité. Pourtant, une nouvelle forme de fatigue s’est installée. Le classique témoignage facecam, où un client vante les mérites d’un produit, est devenu si commun qu’il en a perdu son âme et son efficacité. Les utilisateurs les reconnaissent à des kilomètres et les ignorent avec une dextérité déconcertante. C’est dans ce contexte que des créateurs d’un nouveau genre émergent, des artisans de la performance qui mêlent art et marketing. Adrian Ravaute est l’un d’eux. Créateur de contenu à son compte, il ne se contente pas de suivre les tendances, il les crée. Son approche, à la croisée du théâtre, de l’humour et de la stratégie publicitaire, transforme de simples vidéos en véritables machines à conversion. Pour lui, créer du contenu n’est pas un travail, c’est une vocation, une passion palpable. Il le dit lui-même : ‘Je suis super content de ce que je fais, j’ai même pas l’impression de travailler pour te dire.’

Cette approche est une véritable bouffée d’air frais pour les marques qui cherchent à se démarquer. Mais comment passer d’un UGC générique à un contenu unique, performant et avant-gardiste ? Comment structurer un script pour qu’il capte l’attention dès la première seconde et ne la relâche plus ? Quels sont ces formats innovants qui parviennent encore à surprendre et à engager une audience sur-sollicitée ? Adrian a accepté de nous ouvrir les portes de son laboratoire créatif. Loin des discours théoriques, il partage son expérience de terrain, ses réussites, ses structures éprouvées et même une prédiction sur l’avenir de ce métier en constante évolution. Cet article n’est pas un simple guide, c’est une immersion dans la peau d’un créateur qui a compris que pour vendre à l’ère du digital, il faut avant tout savoir raconter des histoires, surprendre et, surtout, divertir. Préparez-vous à déconstruire tout ce que vous pensiez savoir sur l’UGC.

Au-delà du témoignage : Les formats UGC qui captivent vraiment votre audience

L’ère du témoignage client filmé à la va-vite avec un smartphone est en train de toucher à sa fin. Non pas que l’authenticité ne soit plus une valeur cardinale, bien au contraire. Le problème est que la forme a été tellement surexploitée qu’elle est devenue un cliché, une formule prévisible qui déclenche un réflexe de ‘skip’ quasi instantané chez l’utilisateur. Adrian Ravaute l’exprime sans détour : ‘C’est des UGC, on va dire classiques. C’est pas quelque chose qui m’inspire en particulier et je pense aussi que il y en a tellement qui ont été créés que c’est en train de créer une sorte de lassitude auprès des utilisateurs.’ Cette saturation oblige les marques et les créateurs à innover radicalement. Il ne s’agit plus seulement de montrer un produit en situation, mais de créer une véritable expérience de contenu qui justifie le temps d’attention de l’audience. Pour y parvenir, il faut explorer des territoires créatifs plus audacieux, des formats qui brisent les codes et rétablissent un lien de surprise et de confiance avec le spectateur. Adrian a développé une expertise sur plusieurs de ces formats avant-gardistes qui génèrent des résultats spectaculaires pour ses clients, qu’il s’agisse d’un petit e-commerçant ou d’une grande entreprise du CAC 40.

Le format dialogue : Incarner plusieurs personnages pour démultiplier l’impact

Imaginez une publicité où le débat interne d’un consommateur prend vie. C’est toute la puissance du format dialogue, une technique où un seul créateur UGC incarne plusieurs personnages. Loin d’être un simple gadget, cette approche débloque un potentiel narratif immense. ‘Ça débloque le champ des possibles,’ explique Adrian. ‘On n’est pas forcément obligé de payer deux créateurs pour faire un contenu.’ Mais l’avantage est bien plus que financier. Ce format permet de matérialiser le conflit au cœur de toute décision d’achat : les objections contre les bénéfices, le scepticisme contre l’enthousiasme. Adrian met en scène un véritable ‘ping-pong’ argumentatif : ‘un qui est bloqué qui a un problème, l’autre qui arrive avec sa solution et ça fait un ping-pong entre argument, objection, argument, objection et au final on démonte tous les freins des utilisateurs un par un.’ Le dynamisme est total. Souvent filmé en grand angle pour un effet immersif et légèrement déformé, ce format transforme une publicité en une mini-scène de théâtre. Le créateur peut jouer un ‘bof’, un ‘intello’, un sceptique, un fan… Les possibilités sont infinies et permettent de s’adresser à différentes facettes de la psychologie du client en une seule vidéo, le tout avec une bonne dose d’humour qui rend le message mémorable.

Le micro-trottoir : La quête de l’authenticité brute

Si le témoignage classique semble scénarisé, le micro-trottoir, lui, respire l’authenticité. Ce format consiste à descendre dans la rue et à recueillir les réactions spontanées de vraies personnes face à un produit ou un service. C’est la preuve sociale dans sa forme la plus pure et la plus crédible. Adrian confirme son efficacité redoutable : ‘c’est super authentique où tu vas avoir des vraies personnes dans la rue et tu les fais réagir à un produit, à un service.’ L’astuce, cependant, réside dans la post-production. Le créateur UGC ne se contente pas de compiler des réponses au hasard. Il devient un réalisateur, un monteur qui orchestre une narration. En sélectionnant et en agençant intelligemment les réactions, il peut construire un argumentaire puissant et cohérent. ‘En fonction de toutes les réponses que tu as, tu peux être maître dans la conception de ta vidéo et donc au final tu construis le schéma de réponse que tu veux pour faire dire plus ou moins ce que tu veux aux passants.’ Le résultat est un contenu qui semble totalement impartial, une collection d’avis positifs qui ne viennent pas d’un influenceur payé, mais de ‘gens comme nous’. C’est un levier de confiance massif qui fonctionne exceptionnellement bien en publicité.

Le format ‘Faux Podcast’ : L’autorité au service de la conversion

Le podcast est devenu un média d’autorité et de confiance. Le format ‘faux podcast’ pour l’UGC capitalise sur cette perception pour présenter un produit de manière plus experte et moins ouvertement publicitaire. Adrian distingue deux approches. La première simule un extrait d’une conversation plus longue, donnant l’impression de surprendre une recommandation authentique entre deux experts. La seconde, qu’il produit le plus souvent, est un format solo face caméra, mais avec tous les codes visuels du podcast (micro, décor sobre). La clé de la réussite de ce format est un montage ultra-dynamique pour contrer le côté statique. ‘Le montage il est hyper cut et ça s’enchaîne. Il y a un plan toutes les 3-4 secondes, ça s’enchaîne avec des plans d’illustration qui viennent illustrer tous mes propos, des animations visuelles, des transitions.’ Ce n’est donc pas un véritable podcast, mais une capsule d’information dense et rythmée qui utilise l’esthétique du podcast pour asseoir la crédibilité du créateur. Ce dernier n’est plus un simple utilisateur, il devient un spécialiste qui décortique un sujet, éduque l’audience et présente le produit comme la conclusion logique de son analyse.

Maîtriser ces formats innovants est la première étape pour sortir du lot. Mais un format, aussi créatif soit-il, n’est qu’une coquille vide s’il n’est pas soutenu par une structure narrative pensée pour la conversion. C’est là que la science du marketing reprend ses droits, en fournissant un squelette invisible mais robuste sur lequel la créativité peut s’épanouir sans jamais perdre de vue l’objectif final : la performance.

La structure invisible d’un UGC performant : De l’accroche au call-to-action

La créativité débridée peut sembler être le moteur principal d’un UGC viral, mais en coulisses, les vidéos les plus performantes reposent presque toujours sur une structure narrative rigoureuse. C’est ce squelette stratégique qui assure que le message est non seulement vu, mais aussi compris, intégré et, in fine, qu’il pousse à l’action. Adrian Ravaute, malgré son appétence pour l’humour et l’acting, est un fervent défenseur de cette approche méthodique. Il a développé une formule, une sorte de ‘recette’ qu’il adapte à chaque projet mais dont les ingrédients fondamentaux restent les mêmes. Cette structure n’est pas une contrainte qui bride la créativité ; elle est au contraire un guide qui la canalise vers un objectif précis de performance. Elle transforme une simple vidéo divertissante en un véritable tunnel de conversion condensé en moins d’une minute. Chaque seconde est optimisée, de l’accroche explosive qui stoppe le scroll à l’appel à l’action final qui transforme un spectateur en client. Comprendre et maîtriser cette architecture est sans doute le secret le mieux gardé des créateurs UGC qui génèrent des résultats hors normes.

Le ‘Hook’ : 50% de l’effort pour 90% du résultat

Dans l’économie de l’attention, les trois premières secondes sont reines. C’est le ‘hook’, ou l’accroche, et son importance est capitale. Si vous ne parvenez pas à capter l’intérêt de l’utilisateur immédiatement, le reste de votre vidéo, aussi brillant soit-il, n’existera tout simplement pas. Adrian est catégorique sur le sujet et y consacre une part disproportionnée de son énergie créative. ‘Quand j’écris des scripts, je passe bien au moins 50 % de mon temps, si parfois même un peu plus, à chercher des idées de hook,’ confie-t-il. Cette obsession n’est pas un caprice d’artiste, c’est une nécessité stratégique. ‘Si au final on n’arrive pas à choper l’audience dès le départ, tout le travail, tous les efforts qu’on aura investi derrière, bah ils risquent de passer à la trappe.’ Pour maximiser les chances de succès, il ne se contente jamais d’une seule idée. Il insiste sur l’importance de fournir plusieurs options aux marques, une pratique qu’il a intégrée à son offre de base : ‘Je leur vends une vidéo, il y a trois hooks dedans obligatoirement. Je leur offre deux hooks en plus prévus parce que pour moi je veux que ça performe derrière.’ C’est une leçon fondamentale pour toute marque : ne jamais lancer une campagne UGC avec une seule accroche. Le test est la clé.

La séquence Problème-Solution-Bénéfices : Le cœur narratif de votre UGC

Une fois l’attention captée, la structure d’Adrian suit un cheminement psychologique très classique mais redoutablement efficace. Il l’énonce clairement : ‘Problème, solution et après bénéfice, bénéfice, réassurance, réassurance et à la fin un CTA.’ Cette séquence est le moteur narratif de la vidéo. On ne commence pas par vanter le produit, on commence par le problème, la douleur, le point de friction que vit la cible. En agitant ce problème, on crée une connexion émotionnelle et on rend l’audience réceptive à la suite. C’est seulement ensuite que la ‘solution’ (le produit ou service) est introduite, non pas comme un objet à vendre, mais comme le héros qui vient résoudre le problème initial. Viennent ensuite les ‘bénéfices’. Il ne s’agit pas de lister des caractéristiques techniques, mais de peindre un tableau de la transformation. Qu’est-ce que le client gagne ? Comment sa vie s’améliore-t-elle ? C’est le passage de la logique à l’émotion, du ‘quoi’ au ‘pourquoi’.

La réassurance et le CTA : Verrouiller la confiance et provoquer l’action

Après avoir présenté les bénéfices, un doute subsiste souvent dans l’esprit du consommateur : ‘Est-ce que c’est vraiment aussi bien que ça en a l’air ? Puis-je faire confiance à cette marque ?’ C’est là qu’intervient la phase de ‘réassurance’. L’objectif est de démanteler méthodiquement chaque barrière à l’achat. Adrian donne des exemples concrets : la preuve sociale (‘regardez sur le Trust pilote, ils ont 2000 avis, ils ont une note de 4,7/5’), la qualité (‘c’est des ingrédients de qualité’), la facilité (‘la livraison est gratuite’). L’idée est de montrer que l’achat est sans risque et validé par d’autres. Enfin, la vidéo se conclut par un Appel à l’Action (CTA). Mais là encore, il y a une subtilité. Un simple ‘cliquez ici’ est moins efficace qu’un CTA qui apporte une valeur ajoutée. Adrian recommande d’inclure ‘une petite offre pour vraiment finir de convertir et que la personne clique facilement.’ Une réduction, un bonus, une offre limitée dans le temps… Cet élément final crée un sentiment d’urgence et d’opportunité qui maximise le taux de clics.

Une fois le format choisi et la structure maîtrisée, une dernière pièce du puzzle s’avère cruciale : la relation entre la marque et le créateur. C’est une dynamique délicate, un équilibre à trouver entre les impératifs marketing de l’un et la liberté créative de l’autre. La réussite d’une campagne UGC repose souvent sur la qualité de cette collaboration.

Collaborer avec un créateur UGC : Le guide pour les marques qui veulent performer

Le choix du créateur UGC est une décision stratégique qui peut faire ou défaire une campagne publicitaire. Beaucoup de marques tombent dans le piège de chercher un profil qui correspond parfaitement à leur client idéal, pensant qu’un créateur ‘banquier’ sera le plus à même de vendre un produit financier. Adrian Ravaute propose une vision radicalement différente et bien plus pertinente à l’ère des plateformes sociales. Pour lui, la compétence prime sur le profil démographique. ‘Je pense que si le créateur il est bon, il est capable de s’adapter à n’importe quelle marque et à n’importe quel secteur,’ affirme-t-il. Un bon créateur n’est pas seulement un visage, c’est un acteur, un scénariste, un réalisateur et un stratège marketing. Sa valeur ajoutée réside dans sa capacité à comprendre les codes des plateformes, à maîtriser l’art du storytelling et à traduire des objectifs business en contenu engageant. Cette polyvalence est la clé. Plutôt que de chercher un clone de leur persona, les marques devraient rechercher des talents créatifs capables d’apporter un regard neuf et de produire des contenus qui sortent du lot, quitte à bousculer un peu leurs propres codes de communication.

Oser la créativité, même pour une marque ‘sérieuse’

L’une des plus grandes réticences des marques institutionnelles ou ‘corpo’ est la peur de l’humour et de l’audace. Elles craignent de dégrader leur image de marque, de paraître moins sérieuses. L’expérience d’Adrian prouve que c’est une erreur. Il raconte une anecdote fascinante lorsqu’il travaillait pour une banque, un secteur a priori très conservateur. Il a réussi à faire valider un concept publicitaire pour des panneaux solaires avec un hook totalement contre-intuitif : ‘Le gars commence la vidéo en disant : n’achetez surtout pas de panneaux solaires.’ La suite est une parodie où le personnage se plaint des économies réalisées, l’obligeant à partir en vacances avec sa femme. Il conclut avec une punchline mémorable : ‘si je voulais faire des économies, j’aurais divorcé, ça serait allé plus vite.’ Le résultat ? ‘La vidéo a eu de très très bonnes perfs et au final on aurait pu penser qu’on allait se faire flinguer en commentaires. Même en commentaires, on s’est pas fait flinguer, on a eu des vidéos ‘Ah ben c’est sympa enfin une vidéo qui change’.’ Cette étude de cas est une leçon magistrale : l’audience des réseaux sociaux récompense l’originalité et l’humour, quel que soit le secteur. Une marque qui ose être différente gagne non seulement en visibilité mais aussi en capital sympathie.

Le brief parfait : Faut-il scripter ou laisser carte blanche ?

La question du brief est centrale dans la collaboration. Une marque doit-elle fournir un script clé en main ou laisser le créateur UGC libre de ses propositions ? La réponse se situe dans un équilibre. Un brief efficace n’est pas un scénario, c’est un cahier des charges stratégique. La marque doit fournir le ‘quoi’ : qui est la cible, quel est le message clé, quels sont les bénéfices à mettre en avant, quelles sont les objections à contrer, quel est l’objectif de la campagne (conversion, notoriété…). Le créateur, lui, apporte le ‘comment’. C’est son expertise de traduire ces éléments stratégiques en un concept créatif, en un script percutant et en une vidéo authentique. Enfermer un créateur dans un script rigide écrit par un marketeur qui ne maîtrise pas les codes de la création de contenu est le meilleur moyen d’obtenir un UGC qui sonne faux et qui ne performe pas. La confiance est essentielle. La marque doit voir le créateur non pas comme un simple exécutant, mais comme un partenaire créatif, un consultant capable de challenger les idées et de proposer des approches auxquelles elle n’aurait jamais pensé.

Conclusion : L’avenir de l’UGC est entre les mains des créatifs

Le voyage au cœur de la création UGC avec Adrian Ravaute nous laisse avec une certitude : le futur de la publicité en ligne appartient aux audacieux. L’ère de la formule facile et du contenu générique est révolue. Pour survivre et prospérer dans un écosystème numérique saturé, les marques doivent opérer un changement de mentalité fondamental. Il ne s’agit plus d’acheter de la visibilité, mais de la mériter en proposant des contenus qui informent, divertissent et surprennent. Les clés du succès, telles que dévoilées par Adrian, reposent sur un triptyque puissant : des formats innovants qui brisent la monotonie, une structure narrative rigoureuse qui guide le consommateur sans le lasser, et une collaboration de confiance avec des créateurs qui sont bien plus que de simples visages. Ils sont les nouveaux directeurs artistiques de l’ère digitale.

Le plus grand enseignement est peut-être celui-ci : n’ayez pas peur de tester, d’expérimenter, et même de prendre des risques calculés. L’exemple de la banque qui utilise l’humour noir pour vendre des panneaux solaires est la preuve que le public est prêt pour des approches différentes. Il est même en demande. La pire stratégie aujourd’hui n’est pas de faire une publicité qui déplaît à quelques-uns, mais de faire une publicité qui ne fait réagir personne. Alors, la prochaine fois que vous préparerez une campagne, posez-vous les bonnes questions : est-ce que mon contenu ressemble à tout ce qui existe déjà ? Est-ce que je donne à mon créateur UGC la liberté de me surprendre ? Est-ce que mon accroche est assez forte pour arrêter le pouce le plus rapide du monde ? L’avenir de votre croissance en dépend.

Foire Aux Questions (FAQ)

Quelle est la structure idéale pour un script UGC qui convertit ?

La structure la plus efficace pour un script UGC n’est pas laissée au hasard ; elle suit un cheminement psychologique précis pour accompagner le spectateur de la curiosité à l’action. La structure type partagée par Adrian Ravaute commence par un ‘hook’ ultra-percutant pour capter l’attention. Ensuite, elle enchaîne sur l’exposition d’un ‘problème’ concret et relatable pour la cible. Une fois la douleur établie, la ‘solution’ (votre produit) est présentée comme le remède évident. S’ensuit la mise en avant de plusieurs ‘bénéfices’ clés, qui se concentrent sur la transformation vécue par l’utilisateur. Pour lever les derniers doutes, la structure intègre des éléments de ‘réassurance’ (preuve sociale, avis, garanties). Enfin, elle se termine par un ‘Call-To-Action’ (CTA) clair et incitatif, souvent bonifié par une offre spéciale pour encourager le clic immédiat.

‘On accroche la personne à fond au début, le hook, faut l’accrocher. On peut l’accrocher avec un problème généralement. Donc moi c’est toujours classique, ça va être ça. Ça va être problème, solution et après bénéfice, bénéfice, réassurance, réassurance et à la fin un CTA.’

Quels sont les formats UGC les plus performants au-delà du simple témoignage ?

Les formats UGC les plus performants aujourd’hui sont ceux qui brisent la monotonie et surprennent l’audience. Le témoignage facecam classique est devenu trop prévisible. Adrian Ravaute met en avant trois formats particulièrement efficaces. Premièrement, le ‘format dialogue’, où un créateur joue plusieurs personnages pour dynamiser le message et traiter les objections de manière ludique. Deuxièmement, le ‘micro-trottoir’, qui offre une authenticité brute en recueillant des réactions spontanées de vraies personnes dans la rue, créant une preuve sociale très puissante. Troisièmement, le format ‘faux podcast’, qui utilise les codes de ce média (micro, ton posé) pour conférer une autorité et une crédibilité d’expert au créateur, le tout avec un montage très dynamique pour maintenir l’engagement.

‘J’avais dit dialogue entre deux persos, micro-trottoir, des concepts un peu créatif, des podcasts aussi, des podcasts que je fais filmer. […] Et après, c’est vrai que des fois ça peut être sympa aussi de tester un petit retour d’expérience classique mais qui reste quand même dynamique.’

Comment créer un ‘hook’ (accroche) efficace pour une vidéo UGC ?

Créer un ‘hook’ efficace est l’étape la plus critique, représentant selon Adrian Ravaute plus de 50% de l’effort de conception d’un script. Un bon ‘hook’ doit stopper net le défilement de l’utilisateur en moins de trois secondes. Pour cela, il peut jouer sur la surprise, la curiosité, l’absurdité ou en s’attaquant directement à un point de douleur majeur de l’audience. Il est essentiel de ne pas se limiter à une seule idée. La meilleure pratique consiste à développer et tester plusieurs ‘hooks’ pour une même vidéo. L’inspiration peut venir d’une veille concurrentielle, notamment en observant le marché américain qui est souvent en avance sur les tendances, et en adaptant les concepts les plus audacieux. Un ‘hook’ peut être une question provocante, une affirmation contre-intuitive ou une image visuellement saisissante.

‘Quand j’écris des scripts, je passe bien au moins 50 % de mon temps si parfois même un peu plus à chercher des idées, à trouver des idées de hook pour […] vraiment proposer des idées qui sont cool, qui je me dis OK, ça c’est presque sûr qu’ils vont s’arrêter dessus.’

Une marque ‘sérieuse’ comme une banque peut-elle utiliser l’humour dans ses UGC ?

Absolument. C’est même une stratégie très puissante pour se démarquer dans des secteurs perçus comme austères ou conservateurs. L’humour permet de créer une connexion émotionnelle forte, de rendre la marque plus humaine et mémorable. Adrian Ravaute cite l’exemple d’une campagne qu’il a menée pour une banque sur le thème de la transition énergétique. En utilisant un ‘hook’ négatif et un scénario humoristique absurde, la vidéo a non seulement généré d’excellentes performances, mais elle a aussi reçu un accueil très positif en commentaires, les utilisateurs saluant l’originalité et le ton rafraîchissant. L’audace créative, lorsqu’elle est bien exécutée, permet de briser les codes et de capter une attention que la communication traditionnelle ne peut plus atteindre.

‘Le gars commence la vidéo en disant n’achetez surtout pas de panneaux solaire. […] La vidéo a eu été très très bonne perf et au final on aurait pu qu’on penser qu’on allait se faire flinguer en commentaires. Même en commentaires, on s’est pas fait flinguer, on a eu des vidéos ‘Ah ben c’est sympa enfin une vidéo qui change’.’

Faut-il laisser le créateur UGC écrire le script de la vidéo ?

Oui, dans une large mesure. La collaboration la plus fructueuse repose sur un équilibre : la marque fournit le cadre stratégique et le créateur apporte son expertise créative. Le rôle de la marque est de rédiger un brief clair et complet incluant la cible, les objectifs, les messages clés et les objections à traiter. Cependant, il est crucial de laisser le créateur écrire le script final. C’est lui qui maîtrise les codes des plateformes, le rythme, le ton et le langage qui sonnent authentiques. Imposer un script rigide et corporatif à un créateur est le meilleur moyen de produire un contenu qui manque de naturel et de performance. Le créateur doit être vu comme un partenaire créatif capable de traduire les objectifs marketing en une histoire engageante.

‘Je vais demander en tant que marque, comment contacter un créateur et quel genre de brief on doit lui faire et surtout, est-ce qu’on doit laisser le créateur écrire le script de l’UGC ou ben l’écrire à sa place et laisser le créateur réfléchir au concept qu’il va utiliser pour cette UGC.’ (Danilo, résumant la question abordée)

Quel est l’avantage du format micro-trottoir pour la publicité ?

L’avantage principal du format micro-trottoir est son pouvoir d’authenticité et de preuve sociale. Contrairement à un témoignage classique où le spectateur sait que la personne est souvent rémunérée, le micro-trottoir donne l’illusion de réactions spontanées et non biaisées de la part de ‘vrais gens’. Cela renforce considérablement la crédibilité du message. De plus, ce format est stratégiquement très intéressant en post-production, car le créateur peut sélectionner et monter les réponses pour construire une narration qui sert parfaitement les objectifs de la marque, tout en conservant une apparence de spontanéité. C’est un format qui génère un fort capital de confiance et qui s’avère très performant en publicité.

‘C’est très très cool comme concept parce que là c’est super authentique […] tu vas avoir des vraies personnes dans la rue et tu les fais réagir à un produit, à un service en leur posant des questions. Et en terme de montage aussi, c’est super intéressant.’

Comment un créateur UGC s’adapte-t-il à différents secteurs d’activité ?

La polyvalence est la marque d’un bon créateur UGC. Sa capacité d’adaptation ne repose pas sur son profil personnel, mais sur ses compétences en acting, en storytelling et en stratégie. Un créateur talentueux peut s’immerger dans n’importe quel univers, que ce soit une banque, une application de voyage, un produit de beauté ou un jeu mobile. Le processus consiste à étudier en profondeur la marque, sa cible, ses concurrents et ses objectifs. Il est capable d’adopter le ton requis, qu’il soit humoristique, pédagogique, sérieux ou technique. La clé est de ne pas chercher un créateur qui est un clone de son client, mais un créateur qui a la capacité de se mettre dans la peau de ce client et de communiquer de manière crédible et engageante.

‘Je pense que si le créateur il est bon, il est capable de s’adapter à n’importe quelle marque et à n’importe quel secteur. […] Moi par exemple, si je prends mon exemple, je suis capable même si je fais beaucoup d’humour de faire un format posé, très corpo où je prends un sujet de manière hyper pédagogique.’


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