Derrière le rideau d’Explora Project : notre machine d’acquisition décryptée
Dans un secteur aussi concurrentiel et passionnel que le voyage d’aventure, attirer l’attention ne suffit pas. Il faut construire une relation, inspirer la confiance et être présent au bon moment, sur le bon canal. C’est le défi quotidien que nous relevons chez Explora Project. Beaucoup imaginent que notre croissance repose sur une formule magique ou un canal unique surpuissant. La réalité est bien plus nuancée et, je pense, plus intéressante. Il s’agit d’une mécanique de précision, où chaque levier, du plus visible au plus discret, joue un rôle crucial. De nos campagnes publicitaires sur Meta à notre stratégie de contenu SEO, en passant par l’impact médiatique d’une émission comme ‘Qui veut être mon associé ?’, chaque action est pensée comme une brique dans la construction d’une marque forte et d’une communauté engagée.
La question qui revient sans cesse est : comment faites-vous ? Comment transformez-vous un curieux en membre, puis un membre en aventurier ? La réponse n’est pas simple, car notre cycle d’achat est long, parfois très long. Une personne peut nous découvrir aujourd’hui et partir en expédition dans trois ans. Cette temporalité nous oblige à penser différemment. Nous ne sommes pas dans une logique de vente transactionnelle et agressive. Notre mission est de planter des graines, de nourrir un imaginaire et de construire une relation durable. C’est une approche qui demande de la patience, de la data et une compréhension profonde de la psychologie de nos futurs voyageurs.
Dans cet article, je vais vous ouvrir les portes de notre stratégie d’acquisition, avec une transparence totale. Nous allons plonger dans les détails de notre approche publicitaire, en expliquant pourquoi nous ne recyclons jamais notre contenu organique pour le payant. Je vous partagerai notre philosophie SEO, entièrement internalisée, qui est devenue l’un de nos actifs les plus précieux. Nous reviendrons sur nos expériences de marketing offline, les ‘Explorer Talks’, et les leçons que nous en avons tirées. Et bien sûr, je vous donnerai ma vision, sans filtre, de l’impact réel d’une aventure télévisuelle comme ‘Qui veut être mon associé ?’. Préparez-vous à découvrir non pas une recette miracle, mais les rouages d’un système pensé pour la croissance durable dans l’univers exigeant du voyage.
L’art de la publicité payante : créer pour convertir, et non pour recycler
Une des premières règles que nous nous sommes fixées en matière d’acquisition payante est de ne jamais considérer ce canal comme une simple caisse de résonance pour notre contenu organique. C’est une erreur fréquente : prendre un post qui a bien fonctionné sur Instagram et le ‘booster’ en espérant des miracles. Notre approche est radicalement différente. Nous considérons que le contenu payant est une discipline à part entière, avec ses propres codes, ses propres objectifs et ses propres formats. C’est pourquoi, chez nous, ‘c’est du contenu spécifique créé pour ça, on n’utilise pas le contenu organique pour du paid’. Cette distinction est fondamentale pour comprendre l’efficacité de nos campagnes.
Concevoir des messages sur-mesure pour chaque étape du parcours client
Notre stratégie publicitaire est entièrement segmentée en fonction du niveau de connaissance de notre audience. Pour une personne qui n’a jamais entendu parler d’Explora Project, le message doit être clair, direct et centré sur notre proposition de valeur unique. Nous ne cherchons pas à lui vendre une expédition en Laponie dès le premier contact. L’objectif est de répondre à la question : pourquoi devrais-je m’intéresser à vous ? Nous leur présentons donc ce que nous faisons, les avantages de partir avec nous plutôt que d’organiser un voyage seul. Il s’agit de mettre en avant la sécurité, la logistique prise en charge, l’expertise de nos guides, et l’accès à des expériences uniques. C’est une phase d’éducation et de séduction, où le contenu doit être très rationnel et bénéfice-centré.
Pour ceux qui connaissent déjà la marque, la démarche est tout autre. Ils savent qui nous sommes, ils sont probablement membres de notre communauté. L’enjeu n’est plus de les convaincre, mais de les inspirer. Notre rôle devient alors celui d’un guide, d’un curateur d’expériences. Nos campagnes vont mettre en avant la diversité de nos ‘collections’ d’aventures pour stimuler leur imaginaire. Comme je l’explique souvent, l’idée est de leur dire : ‘Est-ce que tu savais qu’on faisait de la plongée sous glace, de la méthode Wim Hof, […] du ski kite, de l’apnée sous glace ?’. Chaque publicité est une invitation à rêver, à se projeter. Le but est de planter des petites graines pour que, le jour où l’envie d’une aventure spécifique germe dans leur esprit, le réflexe soit immédiat : ‘Chien de traîneau ? Explora. Aurore Boréale ? Explora.’ Nous ne sommes pas dans une démarche commerciale poussive, mais dans une stratégie d’inspiration long terme, parfaitement adaptée à un cycle de décision qui peut s’étaler sur plusieurs mois, voire plusieurs années.
Le cas particulier des publications boostées : l’organique au service du payant
J’ai dit que nous ne recyclions pas notre contenu organique, mais il y a une exception qui confirme la règle, et elle est très stratégique. Il nous arrive de créer des posts organiques en sachant pertinemment qu’ils ne performeront pas bien de manière naturelle. Pourquoi ? Parce que leur format est intrinsèquement publicitaire. Ce sont des publications qui ont ‘plus une tête de format payant que d’organique inspirant’. L’algorithme de Meta, par exemple, privilégie l’authenticité et l’interaction spontanée ; il va donc logiquement moins pousser un contenu qui ressemble à une annonce. Alors, quel est l’intérêt ? Nous publions ce contenu en organique, puis nous le boostons immédiatement. Cette technique nous permet de combiner le meilleur des deux mondes : la publication bénéficie de la preuve sociale d’un post ‘natif’ (likes, commentaires) tout en étant diffusée avec la puissance de ciblage de la publicité payante. C’est une façon intelligente de contourner la méfiance naturelle des utilisateurs envers les publicités classiques, tout en contrôlant parfaitement notre message et notre audience. Au final, même dans ce cas précis, le contenu a été pensé dès sa création pour un objectif payant.
Le paradoxe du retargeting : quand une large audience ne suffit pas
Avoir une large base de données est souvent perçu comme le Saint Graal du marketing digital. Avec 250 000 membres inscrits sur notre site, on pourrait penser que nos campagnes de retargeting sont une formalité. La réalité, cependant, est bien plus complexe. La taille brute d’une audience ne garantit pas son efficacité, surtout sur des plateformes comme Meta dont les algorithmes ont besoin de volume pour fonctionner de manière optimale. C’est le paradoxe auquel nous sommes confrontés : nos audiences, aussi larges soient-elles, ne sont pas assez grosses pour absorber des budgets publicitaires importants de manière efficace. La raison tient en un mot : la segmentation.
La fragmentation des personas : un défi pour la scalabilité
Le principal défi de notre retargeting est la diversité extrême de nos personas. Nous ne vendons pas un produit unique, mais des dizaines d’expériences radicalement différentes. Comme je le souligne, ‘entre celui qui achète pour le camp aventure de son enfant de 7 ans et celui qui veut faire du ski kite hardcore en Laponie, bah c’est pas le même’. Cette réalité nous oblige à diviser notre audience globale de 250 000 membres en une multitude de sous-segments beaucoup plus petits. La personne intéressée par un trek au Portugal n’est pas la même que celle qui rêve d’alpinisme dans les Alpes.
Concrètement, cela signifie que pour chaque type d’aventure, l’audience de retargeting pertinente ne se chiffre plus en centaines de milliers, mais plutôt en quelques milliers ou dizaines de milliers de personnes. Pour les algorithmes de Meta, ces tailles sont souvent insuffisantes pour sortir de la phase d’apprentissage et permettre aux campagnes de scaler. On se heurte rapidement à des problèmes de saturation, avec une fréquence d’exposition qui grimpe en flèche et des coûts qui explosent. Vouloir mettre beaucoup de budget sur ces audiences serait contre-productif. C’est une contrainte structurelle forte : même si nous savons que le retargeting est le levier le plus efficace, nous ne pouvons pas y allouer une part démesurée de notre budget, simplement par manque de volume qualifié par segment.
Stratégies de contournement : la vidéo comme socle de nos audiences
Face à ce défi, nous avons dû développer des stratégies alternatives pour créer des audiences de retargeting à la fois larges et qualifiées. La plus efficace est sans conteste l’utilisation massive de la vidéo. Au lieu de cibler uniquement les visiteurs de pages spécifiques (ce qui crée des audiences restreintes), nous diffusons largement des vidéos inspirantes sur nos différentes thématiques d’aventure. Ensuite, nous créons des audiences basées sur le comportement de visionnage. Par exemple, nous pouvons regrouper toutes les personnes ayant regardé plus de 75% d’une vidéo sur nos expéditions polaires. Cette approche présente un double avantage. Premièrement, elle nous permet de créer des bassins d’audience beaucoup plus volumineux, car il est plus facile de générer des milliers de vues de vidéo que des milliers de visites sur une page produit très spécifique. Deuxièmement, le niveau d’engagement (regarder une vidéo jusqu’au bout) est un signal d’intérêt très fort. Cela nous permet de construire des audiences de ‘middle funnel’ qualifiées, plus larges que nos segments de ‘bottom funnel’, sur lesquelles nous pouvons ensuite investir des budgets plus conséquents avec de meilleures performances.
Bâtir un actif durable : notre stratégie SEO internalisée et axée sur la qualité
Si la publicité payante est notre accélérateur de croissance à court et moyen terme, le SEO est notre moteur de fond, notre actif le plus stratégique pour le futur. Dès le début, nous avons compris que la dépendance exclusive aux plateformes payantes était un risque. Les coûts augmentent, les algorithmes changent, la concurrence s’intensifie. Bâtir une présence organique solide est la seule véritable assurance pour une croissance saine et pérenne. C’est un travail de longue haleine, qui a commencé il y a plusieurs années et dont nous récoltons aujourd’hui les fruits. Chaque mois, le trafic provenant du SEO sur notre blog et notre site augmente de manière significative. C’est un levier qui devient de plus en plus conséquent dans notre mix d’acquisition, et cela ne doit rien au hasard.
L’internalisation totale : une culture SEO diffusée dans toute l’entreprise
Notre plus grande force en SEO est probablement une décision radicale prise très tôt : tout internaliser. Nous n’avons aucun prestataire externe pour notre marketing, et encore moins pour le SEO. Ce choix n’est pas anodin. Il découle d’une conviction profonde : pour être véritablement efficace, le SEO ne doit pas être l’affaire d’un expert isolé, mais une culture partagée par tous ceux qui créent du contenu. Pour y parvenir, nous avons mis en place des ‘formations internes en SEO’. Le résultat est simple mais puissant : ‘n’importe quelle personne qui écrit quoi que ce soit pour Explora, c’est SEO friendly’.
Cette approche a plusieurs avantages. D’abord, elle garantit une cohérence et une qualité irréprochables. La voix de la marque est préservée, et nous évitons le piège des contenus sous-traités, souvent sans âme et optimisés à l’extrême. Ensuite, elle démultiplie notre capacité de production. Nous n’avons pas un seul copywriter qui croule sous les demandes. La rédaction est répartie entre plusieurs personnes de l’équipe, ce qui évite la lassitude et enrichit nos contenus de perspectives différentes. Chaque membre de l’équipe, qu’il soit au marketing ou à la production des voyages, peut contribuer à l’effort SEO avec ses connaissances spécifiques, ce qui rend nos articles et nos descriptions d’aventure infiniment plus riches et authentiques.
Au-delà du blog : l’optimisation SEO au cœur de notre offre
Une autre clé de notre succès en SEO est de ne pas le limiter aux articles de blog. Beaucoup d’entreprises concentrent leurs efforts sur un blog pour attirer du trafic sur des requêtes informationnelles, mais négligent les pages qui convertissent réellement. Chez nous, c’est tout l’inverse. Nous portons une attention obsessionnelle à l’optimisation de nos pages ‘aventure’. Quand un utilisateur tape une requête transactionnelle sur Google, comme ‘stage survie Pyrénées’ ou ‘trekking Portugal’, nous voulons qu’il tombe directement sur notre offre, pas sur un article de blog générique. Pour cela, nos pages aventure doivent être parfaitement optimisées. Elles doivent être ‘bien décrites, inspirantes et en même temps répondre à ce que les gens recherchent’. C’est un exercice d’équilibriste permanent. Nous refusons catégoriquement de produire ce que j’appelle des ‘articles dégueulasses qui n’ont que pour but de te référencer’. Chaque page doit être un plaisir à lire pour un humain tout en étant parfaitement structurée pour les robots de Google. C’est cette double exigence de qualité éditoriale et de performance technique qui fait, je pense, toute la différence et qui constitue un avantage concurrentiel très difficile à copier.
‘Qui veut être mon associé ?’ : démystifier l’impact réel d’une apparition télévisée
Passer à la télévision, surtout dans une émission aussi populaire que ‘Qui veut être mon associé ?’, est souvent perçu comme le ticket d’or pour un entrepreneur. L’idée reçue est que du jour au lendemain, tout change, que les ventes explosent et que le business est propulsé dans une autre dimension. Je tiens à casser ce mythe, car la réalité est beaucoup plus nuancée. Oui, l’expérience a été extrêmement positive pour Explora Project, mais il faut comprendre où se situe le véritable impact. Pour le dire simplement : ‘quand on passe dans ces émissions, ça change pas tout. C’est un fantasme de beaucoup’.
L’impact quantifiable face à l’effet de notoriété durable
Commençons par les chiffres bruts. Le soir de la diffusion, nous avons généré environ 50 000 euros de chiffre d’affaires. C’est une très belle somme, mais rapportée à notre stade de développement, ce n’est pas ce qui ‘change la vie de ton business’. Pour mettre cela en perspective, une marque comme Respire, avec un panier moyen beaucoup plus faible, avait fait près de 100 000 euros. Cela illustre bien la différence d’impact immédiat entre un produit d’achat d’impulsion et une expérience de voyage qui demande de la réflexion. L’achat d’un voyage à 1000 euros ne se décide pas en quelques minutes devant sa télévision.
Le véritable gain n’est pas dans ce pic de ventes, mais dans l’effet de bord, plus diffus et difficilement mesurable. Le premier bénéfice est la notoriété. Des millions de personnes ont découvert Explora Project en prime time. La prochaine fois qu’elles verront une de nos publicités ou un de nos posts, nous ne serons plus des inconnus. La marque est déjà familière, ce qui accélère considérablement le processus de confiance. Le deuxième bénéfice majeur est la réassurance. Le fait d’être passé dans l’émission, d’avoir reçu un investissement d’une personnalité comme Éric Larchevêque, est un gage de crédibilité énorme. C’est un atout pour nos clients, mais aussi et surtout pour nos futurs partenaires et investisseurs. Savoir qu’Éric est à notre capital rassure énormément dans le cadre de nos levées de fonds. C’est cet impact sur la crédibilité et la notoriété à long terme qui est, de loin, le plus précieux.
La réalité de l’émission : une vitrine biaisée de l’entrepreneuriat
Il est aussi important de comprendre que ‘Qui veut être mon associé ?’ n’est pas un reflet fidèle de l’écosystème entrepreneurial. C’est une émission de télévision qui a besoin de belles histoires, de storytelling et d’émotion pour captiver son audience. La production recherche des profils et des projets qui vont bien passer à l’écran, ce qui ne correspond pas toujours aux entreprises les plus scalables ou les plus solides. Je pense qu’il faut être lucide : ‘la plupart de ces boîtes-là ce sont des boîtes B2C […] qui ne sont pas construites pour scaler et exploser’. Beaucoup d’entreprises qui y passent finissent par déposer le bilan quelques mois ou années plus tard.
Notre propre participation illustre bien le fonctionnement de la production. Nous avons été contactés directement par l’équipe de l’émission. Pourquoi nous ? Parce qu’ils cherchaient spécifiquement une entreprise innovante dans le secteur du tourisme pour la mettre en face de Jean-Pierre Nadir, l’un des jurés spécialisé dans ce domaine. Ils avaient besoin d’une histoire forte dans ce secteur. Cela montre que la sélection est aussi guidée par des impératifs narratifs propres à l’émission. C’est une opportunité fantastique, mais il faut la prendre pour ce qu’elle est : un formidable coup d’accélérateur médiatique, et non une finalité en soi.
Notre communauté de membres : comment activer un trésor sans le brader
Notre plus grand actif, au-delà de notre marque ou de nos technologies, c’est notre communauté de plus de 250 000 membres. Des personnes qui, à un moment donné, ont manifesté un intérêt pour l’aventure en s’inscrivant sur notre site. Certains sont devenus clients rapidement, d’autres sont là depuis nos débuts en 2019 et n’ont pas encore sauté le pas. La question clé est donc : comment entretenir la flamme et réactiver cet intérêt, parfois dormant depuis des années, sans céder à la facilité des promotions agressives ? Notre philosophie repose sur deux piliers : la pertinence par la segmentation et la préservation de la valeur par une politique de prix juste.
La segmentation dynamique comme moteur de la réactivation
Nous savons qu’envoyer la même newsletter à tout le monde est la meilleure façon de n’intéresser personne. Pour être pertinents, nous devons parler à chaque membre de ce qui le fait vibrer. C’est pourquoi notre stratégie email repose sur une segmentation dynamique et comportementale. Nous analysons les pages que nos membres visitent, les types d’aventures qu’ils consultent, les articles de blog qu’ils lisent. Ces signaux nous permettent de comprendre leurs centres d’intérêt. Un membre qui passe du temps sur nos pages de trek en montagne recevra des communications ciblées sur nos expéditions alpines, tandis que celui qui s’intéresse aux voyages en famille recevra des informations sur nos camps aventure pour enfants. C’est ce que nous appelons le ‘mailing dynamique’.
Cependant, ce n’est pas un processus magique. Nous faisons face à des défis techniques, notamment la qualité des adresses email. Beaucoup d’inscriptions se font via des ‘Facebook connect’, utilisant des adresses email que les gens ne consultent jamais, du type ‘caramel je sais pas quoi’. Pour contrer cela, nous mettons en place des mécanismes pour encourager les membres à renseigner une adresse email valide et active, afin de pouvoir réellement échanger avec eux. Au final, l’objectif n’est pas de harceler, mais de proposer le bon contenu, au bon moment, pour que lorsqu’une envie d’évasion se concrétise, nous soyons la première pensée. C’est un travail de requalification permanent et subtil.
Le ‘prix juste’ : une stratégie anti-discount pour préserver la valeur
Vous ne nous verrez jamais faire de soldes, de Black Friday ou de promotions agressives. Notre stratégie est celle du ‘quasi zéro discount’. Ce n’est pas une posture idéologique, mais une décision profondément ancrée dans notre modèle économique et notre proposition de valeur. Nous avons construit Explora Project en supprimant les intermédiaires traditionnels des agences de voyage pour proposer, dès le départ, le prix le plus juste possible pour une expérience de haute qualité. Baisser ce prix reviendrait à renier cette promesse et à dévaloriser le travail de nos équipes et de nos guides.
De plus, notre structure de coûts rend les promotions très complexes, voire impossibles. La marge d’une expédition n’est pas fixe. Elle dépend directement du nombre de participants. Un départ est rentable à partir d’un certain seuil. En dessous, il est annulé. Au-dessus, chaque participant supplémentaire augmente la marge globale. Comme je l’explique, ‘la marge, elle est de 0 à 35 %. Et tu as des départs à 5 % de marge’. Lorsque nous mettons un voyage en ligne, nous ne connaissons pas sa marge finale. Offrir un code promotionnel de 10% pourrait nous faire vendre à perte sur certains départs. Notre politique de prix juste est donc la seule qui soit à la fois honnête pour nos clients et viable pour notre entreprise. Nous préférons investir dans la qualité de l’expérience plutôt que dans des artifices marketing qui détruisent la valeur à long terme.
Conclusion : la croissance comme un marathon, pas un sprint
Au terme de ce voyage au cœur de notre stratégie d’acquisition, j’espère avoir démontré qu’il n’existe pas de bouton magique. La croissance d’Explora Project est le fruit d’une approche holistique et patiente, où chaque canal est optimisé non pas isolément, mais en synergie avec les autres. De la création de contenus publicitaires spécifiques qui inspirent plutôt qu’ils ne harcèlent, à la construction patiente d’un rempart SEO grâce à une culture d’entreprise forte, chaque action s’inscrit dans une vision à long terme.
Nous avons appris que la notoriété acquise via des événements offline ou des apparitions télévisées est un formidable catalyseur, mais qu’elle ne remplace jamais le travail de fond sur le produit et la relation client. Nous avons compris que posséder une large base de données n’est rien si l’on ne parvient pas à lui parler de manière pertinente et personnalisée, en respectant son intelligence et son temps. Enfin, nous avons fait le pari de la valeur, avec une politique de prix juste qui nous interdit la facilité des promotions, mais qui bâtit une confiance et une fidélité bien plus solides.
Si je devais résumer notre philosophie, ce serait celle-ci : nous construisons une marque pour le long terme. Chaque membre acquis, chaque article rédigé, chaque aventure créée est une pierre ajoutée à un édifice que nous voulons durable et résilient. C’est un marathon, pas un sprint. Et c’est en restant fidèles à ces principes que nous continuerons, je l’espère, à inspirer des milliers de personnes à vivre des aventures qui ont du sens.
Questions fréquentes sur la stratégie d’acquisition d’Explora Project
Quelle est la principale différence entre le contenu payant (paid) et organique chez Explora Project ?
La différence fondamentale réside dans leur conception et leur objectif. Nous ne recyclons jamais notre contenu organique pour la publicité. Le contenu payant est spécifiquement créé pour des objectifs publicitaires précis, avec des messages adaptés à chaque étape du parcours client : éduquer les nouvelles audiences sur notre proposition de valeur ou inspirer nos membres avec de nouvelles idées d’aventures. Le contenu organique, lui, vise à construire la communauté et l’inspiration sur le long terme. Même nos posts organiques ‘boostés’ sont pensés en amont pour un format publicitaire.
‘C’est du contenu spécifique créé pour ça, on n’utilise pas le contenu paid, le contenu organique pour du paid. […] on fait ces postes organiques là, on sait qu’ils marchent pas en organique. En fait, leur unique but, c’est d’être boosté.’
Comment Explora Project gère-t-il sa stratégie SEO sans agence externe ?
Notre stratégie SEO est entièrement internalisée et repose sur une culture d’entreprise forte. Plutôt que de dépendre d’un seul expert, nous organisons des formations internes pour que de multiples collaborateurs, principalement au sein de l’équipe marketing, puissent rédiger des contenus optimisés. Cela garantit la cohérence de notre voix de marque et une haute qualité éditoriale. Nous nous concentrons non seulement sur les articles de blog, mais aussi et surtout sur l’optimisation de nos pages ‘aventure’ pour qu’elles soient à la fois inspirantes pour les lecteurs et performantes pour les moteurs de recherche.
‘On a tout internalisé. […] on fait des formations internes en SEO et donc n’importe quelle personne qui écrit quoi que ce soit pour Explora, c’est SEO friendly. On n’est pas des grands fans des articles dégueulasses qui n’ont que pour but de te référencer.’
Pourquoi le retargeting est-il un défi malgré une base de 250 000 membres ?
Le défi vient de l’extrême segmentation de nos personas. Un membre intéressé par un camp d’aventure pour son enfant n’est pas le même que celui qui recherche un stage de survie. Notre audience globale de 250 000 personnes se fragmente en une multitude de petites audiences de niche. Sur des plateformes comme Meta, ces segments sont souvent trop petits pour permettre aux campagnes de scaler efficacement et d’absorber des budgets importants sans saturer rapidement. La taille brute de la base ne fait donc pas tout.
‘La difficulté, c’est que nos audiences sont pas assez grosses […] au regard de Meta pour mettre beaucoup de budget là-dessus. […] on a des personas qui sont quand même assez différents. Donc entre celui qui achète pour le camp aventure de son enfant de 7 ans et celui qui veut faire du ski kite hardcore en Laponie, bah c’est pas le même.’
Quel a été l’impact réel de l’émission ‘Qui veut être mon associé ?’ sur Explora Project ?
L’impact principal n’a pas été une explosion des ventes immédiates, mais un gain considérable en notoriété et en réassurance. Le soir de la diffusion, nous avons réalisé environ 50 000 € de ventes, ce qui est significatif mais ne transforme pas le business. Le véritable atout est à long terme : une crédibilité accrue auprès des clients, des partenaires et surtout des futurs investisseurs, notamment grâce à l’entrée d’Éric Larchevêque au capital. L’émission a surtout servi de puissant accélérateur de notoriété, facilitant tous nos contacts ultérieurs.
‘Je casse une idée reçue là-dessus, c’est que quand on passe dans ces émissions, ça change pas tout. […] Sur les soirs d’émission, je pense que ça devait être de l’ordre de 50 000 €. […] ça va pas changer la vie de ton business. Par contre, oui, de la notoriété, certainement.’
Comment réactivez-vous les membres inactifs sans jamais utiliser de promotions ?
Nous n’utilisons quasiment jamais de promotions car notre modèle est basé sur un ‘prix juste’ dès le départ. Pour réactiver les membres, nous misons tout sur la pertinence du contenu via une segmentation dynamique. En analysant les pages qu’un membre visite sur notre site, nous pouvons déduire ses centres d’intérêt et lui envoyer des emails ciblés qui correspondent à ses envies d’aventure. L’objectif est de nourrir leur inspiration et de rester présent dans leur esprit de manière qualitative, plutôt que d’essayer de les attirer avec des réductions qui dévaloriseraient notre offre.
‘On a une stratégie de quasi zéro discount, soldes. […] Notre stratégie, elle va être plus d’essayer de segmenter nos prises de parole pour que les membres se disent ‘il y a quelque chose dans leur contenu à un moment qui me plaît’. […] d’essayer de les cibler sur les mails en fonction des pages qu’ils visitent chez nous.’
Pourquoi Explora Project a-t-il arrêté ses événements offline comme les ‘Explorer Talks’ ?
Les ‘Explorer Talks’ étaient des événements communautaires très riches avant la crise du Covid. Nous les avons arrêtés principalement à cause de la pandémie et du confinement. Par la suite, nous ne les avons jamais vraiment repris car nous sommes entrés dans un cycle de développement où le suivi du retour sur investissement (ROI) est devenu plus strict. Le marketing offline est formidable pour créer du lien, mais son impact sur les ventes est très difficile à mesurer précisément, surtout pour un business avec de multiples points de contact digitaux comme le nôtre.
‘On a arrêté à cause du confinement et on a jamais vraiment repris. […] Après, on est rentré dans un cycle où il fallait compter les sous et peut-être faire plus attention au retour sur investissement immédiat, et le offline, c’est pas facile.’




