D’une simple éponge à un phénomène : les secrets de la croissance explosive d’Inga
L’idée de révolutionner un marché peut naître des endroits les plus inattendus. Pour beaucoup, le secteur des produits d’entretien est synonyme de corvée, d’articles banals et de marques historiques. Qui parierait aujourd’hui sur une éponge pour bâtir une entreprise à la croissance fulgurante ? C’est pourtant le pari fou que nous avons relevé avec Inga. Quand mon associé, Benjamin, m’a approché pour la première fois, son pitch était d’une simplicité déconcertante. Comme il le raconte, il m’a contacté sur LinkedIn en me disant :
‘J’ai envie de monter une boîte de des tout et des éponges, est-ce que ça t’intéresse ?’
Ma première réaction fut le scepticisme. Je sortais d’une expérience intense dans le conseil en stratégie digitale et data, et l’idée de devenir un ‘vendeur d’éponges’ n’était pas forcément ce qui me faisait rêver. Mais derrière cette apparente banalité se cachait une ambition immense et une vision très claire : transformer des objets jetables du quotidien en alternatives durables, désirables et accessibles à tous. Ce n’était pas juste une question de produit, mais de mission. Comment faire en sorte que des millions de foyers abandonnent leurs habitudes de consommation sans pour autant sacrifier l’efficacité, la praticité ou même l’esthétique ? Comment transformer un achat de nécessité en un achat plaisir, porteur de sens ? C’est ce défi qui m’a finalement convaincu de rejoindre l’aventure. Cet article n’est pas seulement l’histoire d’Inga ; c’est un guide pratique sur la manière de lancer une marque, de valider un concept avec des moyens limités, de construire une communauté engagée et de capitaliser sur des opportunités médiatiques uniques pour créer un véritable raz-de-marée commercial. Nous allons plonger dans les coulisses de notre stratégie de lancement, de notre campagne Ulule qui a pulvérisé les records jusqu’à l’effet sismique de notre passage dans l’émission ‘Qui veut être mon associé ?’. Vous découvrirez comment nous avons transformé un produit du quotidien en une marque forte et comment chaque étape, même les plus incertaines, a été un levier de notre croissance.
L’art de la validation : comment Ulule est devenue notre véritable rampe de lancement
Avant de dépenser des fortunes en développement produit et en marketing, la question fondamentale pour tout entrepreneur est : ‘mon idée intéresse-t-elle vraiment quelqu’un ?’. Pour nous, la réponse à cette question ne pouvait pas être une simple intuition. Nous devions la confronter au marché, et ce, de la manière la plus directe et la moins risquée possible. C’est là que le crowdfunding, et plus particulièrement la plateforme Ulule, est entré en jeu. Mais nous n’avons pas utilisé cet outil de manière conventionnelle. Pour Inga, Ulule n’a pas été un simple test, mais une véritable stratégie de go-to-market en plusieurs étapes, qui nous a permis non seulement de valider notre concept, mais aussi de découvrir notre véritable produit star et de pulvériser tous les records de la plateforme.
De l’idée au premier test : la genèse d’Inga et la validation du concept
Tout a commencé avec une observation de Benjamin, mon associé. Père de famille, il s’est rendu compte de la quantité astronomique de papier essuie-tout qu’il utilisait au quotidien.
‘Il s’est rendu compte via son expérience personnelle qu’il utilisait beaucoup trop de sopalin… et il s’est dit voilà, il y a peut-être un truc à faire sur des alternatives au aux produits jetables du quotidien’
. En explorant le marché, il a constaté un vide : peu ou pas d’alternatives structurées, lavables et durables à l’essuie-tout, hormis quelques créations artisanales sur des plateformes comme Etsy. L’idée était née. Mais une idée ne vaut que si elle rencontre son public. C’est pourquoi il a décidé de lancer une première campagne sur Ulule. L’objectif était clair et mesuré : valider le concept. Cette première tentative a été menée ‘en mode test’, avec des moyens très limités, que ce soit pour la création de la marque ou pour l’acquisition de trafic. Il s’agissait de jeter une bouteille à la mer pour voir si quelqu’un la ramasserait. Et contre toute attente, ça a plutôt bien marché. Ce premier succès, bien que modeste, a été le signal que nous attendions. Il existait un réel intérêt pour des alternatives durables aux produits ménagers jetables. C’était la preuve de concept qui a justifié la suite de l’aventure et mon arrivée dans le projet pour structurer la démarche.
La deuxième campagne : transformer un test en un lancement record
Forts de cette première validation, nous savions que nous tenions quelque chose. Mais pour passer à la vitesse supérieure, il nous fallait plus qu’un concept validé ; il nous fallait une marque, une gamme de produits et une stratégie de lancement ambitieuse. Nous avons donc décidé de repartir sur Ulule, mais cette fois-ci, avec les pleins pouvoirs. Nous avons investi dans la création d’une véritable plateforme de marque, avec une nouvelle direction artistique, et nous avons élargi notre gamme à quatre produits : l’essuie-tout, les éponges, les cotons démaquillants et les mouchoirs. C’est à ce moment-là qu’un enseignement crucial est apparu, avant même le début de la campagne. Dans la phase de préparation, nous avons lancé une collecte de leads pour constituer une première audience. Et en analysant le comportement des visiteurs sur notre page de pré-lancement, une tendance claire s’est dessinée.
‘On s’en est rendu compte directement sur Ulule mais même avant en fait… en travaillant la page, en changeant l’ordre des produits et tout ça, tu voyais lesquels produits étaient les plus cliqués et en fait on voyait déjà que c’était l’éponge’
. Notre produit ‘héros’ initial, l’essuie-tout, n’était pas celui qui suscitait le plus d’intérêt. C’était l’éponge. Cette découverte a été fondamentale. Elle nous a montré la puissance des données, même à un stade très précoce, et nous a permis d’ajuster notre communication pour mettre en avant le produit que le marché réclamait réellement.
La stratégie inattendue des prolongations : notre secret pour quadrupler les résultats
La deuxième campagne a été lancée en juin 2022. Nous avons atteint environ 100 000 €, un bon résultat mais en deçà de nos objectifs les plus ambitieux. C’est là que nous avons pris une décision qui a tout changé. Ulule proposait à l’époque une fonctionnalité de ‘prolongations’, permettant de laisser la page de campagne active après la date de fin officielle. L’idée de base était de rattraper quelques retardataires. Nous avons décidé de pousser le concept à son paroxysme et de transformer notre page Ulule en une véritable boutique e-commerce pendant plusieurs mois. Nous avons massivement investi dans la publicité Meta (Facebook Ads), car c’était quasiment le seul levier traçable sur la plateforme. Et là, un phénomène inattendu s’est produit. Alors que nous pensions que l’été serait une période creuse, nos publicités ont commencé à cartonner. Les ventes ont explosé en juillet et août. Nous avons continué sur cette lancée jusqu’au lancement de notre propre site Shopify en fin d’année. Le résultat final est sans appel :
‘On a fait 400 000 € en plus sur la campagne alors qu’on avait fait que 100 000 au début quoi. Donc l’essentiel de notre campagne en fait, c’était de la prolongation’
. Nous avons ainsi réalisé une campagne totale de près de 500 000 €, pulvérisant le record de prévente pour un lancement de produit en France. Cette stratégie nous a appris qu’il ne faut pas hésiter à détourner les outils à notre disposition pour servir nos objectifs.
Ce lancement spectaculaire nous a donné les moyens financiers et la confiance nécessaires pour la suite. Mais pour construire une entreprise pérenne, il fallait aller au-delà d’un coup marketing. Il était temps de solidifier les fondations de notre marque pour qu’elle puisse porter notre croissance sur le long terme.
Construire une marque mémorable : l’art de rendre une éponge ‘sexy’
Avoir un produit validé par le marché et une campagne de financement réussie est une chose. Mais comment s’assurer que les clients reviennent, parlent de vous et deviennent de véritables ambassadeurs ? La réponse réside dans la construction d’une marque forte, dotée d’une mission claire et d’un univers unique. Dans un marché aussi fonctionnel que celui des produits d’entretien, où l’achat est souvent guidé par l’habitude et le prix, créer un attachement émotionnel est un défi majeur. Pour Inga, cela a été notre obsession dès le début. Nous savions que pour convaincre le plus grand nombre de passer du jetable au durable, il ne suffisait pas d’être écologique. Il fallait être désirable, fun et inspirant. Il fallait rendre l’éponge ‘sexy’.
Notre mission : une invitation au changement, pas une leçon de morale
Au cœur de notre stratégie se trouve une mission que nous nous sommes fixée et qui guide chacune de nos décisions :
‘On s’est donné pour mission de donner envie au maximum de personnes de passer du jetable au durable.’
Cette phrase contient deux éléments essentiels. Le premier est ‘donner envie’. Nous avons consciemment choisi de nous éloigner du discours parfois culpabilisant ou trop militant de certaines marques écologiques. Notre approche est positive, décomplexée. Nous voulons que le passage au durable soit perçu comme une amélioration, pas comme un sacrifice. Cela se traduit par un univers de marque coloré, pop, avec une communication fun et décalée. Le second élément est ‘au maximum de personnes’. Notre ambition n’a jamais été de nous adresser uniquement aux ‘écolos convertis’. Pour avoir un impact réel, nous devons toucher monsieur et madame Tout-le-monde. Et pour cela, la durabilité ne suffit pas. Leurs critères de choix sont pragmatiques :
‘Il faut que tes produits soient efficaces, pratiques et économiques.’
C’est un contrat de confiance : nous vous proposons une solution plus durable, mais elle doit être au moins aussi performante, si ce n’est plus, que ce que vous utilisez aujourd’hui. C’est cet équilibre entre la désirabilité de la marque et la performance irréprochable du produit qui est la clé de notre proposition de valeur.
La plateforme de marque, notre boussole stratégique au quotidien
Cette mission et ces valeurs ne sont pas restées de simples mots sur un slide. Nous les avons formalisées dans une plateforme de marque complète dès le début de l’aventure, avant même la deuxième campagne Ulule. Cet investissement initial, qui peut sembler superflu pour une jeune startup, a été l’une de nos meilleures décisions. Ce document est bien plus qu’un simple guide de style ; c’est notre boussole.
‘C’est vraiment une de nos forces… c’est un cap dans plein de décisions stratégiques qu’on peut prendre.’
Que ce soit pour valider un nouveau packaging, rédiger un e-mail, créer une publicité ou même recruter un nouveau collaborateur, nous nous y référons constamment. Elle nous assure une cohérence parfaite sur tous nos points de contact et nous permet de garder le cap sur notre vision à long terme. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, Inga est reconnaissable au premier coup d’œil. Cette plateforme nous a permis de construire une identité forte qui transforme un produit fonctionnel en une marque aspirationnelle, une marque avec laquelle les gens sont fiers de s’associer.
Le dilemme de l’incarnation : gérer la ‘Benjamin-dépendance’
Une question stratégique s’est rapidement posée : qui doit incarner cette marque ? Dans l’écosystème DNVB, il est courant que le fondateur ou la fondatrice soit le visage de l’entreprise. C’est un levier d’authenticité et de storytelling extrêmement puissant. Nous en étions conscients, mais nous avons fait le choix initial d’être prudents.
‘On avait peur de trop associer la marque à Benjamin… ça crée aussi une Benjamin-dépendance qui, pour l’objectif qu’on s’est fixé nous de créer un mastodonte qui soit qu’il puisse d’ailleurs être revendu aussi à terme à un industriel, c’est pas forcément quelque chose de positif.’
Nous voulions construire la marque Inga, pas la marque de Benjamin. C’est pourquoi, dans nos premières publicités ou sur la vidéo de notre campagne Ulule, il était peu présent. Cependant, l’opportunité de l’émission ‘Qui veut être mon associé ?’ a changé la donne. Naturellement, Benjamin a été propulsé sur le devant de la scène, créant une personnification de fait. Nous avons alors décidé de surfer sur cette vague, en accélérant sur son personal branding et en l’intégrant davantage dans nos communications. Mais nous restons vigilants, cherchant constamment le juste milieu pour que sa présence serve la marque sans la cannibaliser. C’est un équilibre délicat, mais essentiel pour assurer la pérennité et la valeur de l’entreprise à long terme.
Avec une marque bien définie et des produits qui rencontraient leur marché, nous étions prêts à accélérer. Mais nous ne nous attendions pas à ce que l’accélérateur qui se présenterait à nous soit une émission de télévision regardée par des millions de personnes. L’effet QVEMA allait nous propulser dans une autre dimension.
L’effet QVEMA : anatomie d’un tsunami médiatique et commercial
Après une année 2023 de croissance solide, portée principalement par l’acquisition digitale, nous sentions qu’il était temps de passer un nouveau cap. L’opportunité s’est présentée sous la forme de l’émission ‘Qui veut être mon associé ?’ sur M6. C’est bien plus qu’un simple pitch devant des investisseurs ; c’est une vitrine exceptionnelle, une occasion de raconter son histoire à des millions de Français en prime time. Participer à cette émission a été un véritable tournant pour Inga, un événement qui a généré un impact commercial et médiatique bien au-delà de nos attentes. Décortiquons ensemble les coulisses de cette expérience, les chiffres bruts de l’impact et la stratégie que nous avons mise en place pour capitaliser sur cette onde de choc.
Les coulisses d’une candidature : persévérance et un zeste de chance
Notre parcours pour arriver sur le plateau de QVEMA n’a pas été un long fleuve tranquille. Nous avons postulé une première fois en suivant le processus classique, en investissant des moyens importants dans une vidéo de candidature léchée. Malheureusement, notre dossier a été recalé.
‘On avait pas passé l’étape de la directrice de prod qui avait pas trop kiffé le concept des éponges quoi’
. Déçus mais pas abattus, nous avons continué notre chemin. Et puis, en septembre 2023, le téléphone sonne. C’est la production. Une place s’est libérée, le tournage est dans une semaine. L’anecdote amusante, c’est que la directrice de casting, qui avait initialement des doutes, avait entre-temps entendu parler de nos éponges par sa belle-sœur, qui était devenue une cliente fan. Ce coup de pouce du destin, combiné à la qualité de notre vidéo, nous a ouvert les portes du plateau. Nous sommes alors passés en ‘mode commando’ pour préparer Benjamin en un temps record. Cette expérience nous a appris une leçon précieuse : la persévérance paie, et parfois, un peu de chance et un bon produit qui fait parler de lui peuvent changer la donne.
Le passage à l’antenne : les chiffres bruts d’un pic de trafic historique
Le jour de la diffusion, nous étions prêts. Le site était optimisé pour encaisser un pic de charge massif, et nous suivions les statistiques en temps réel. L’effet a été instantané et vertigineux. Un facteur clé, sur lequel on n’a pas la main, est le moment de passage. Nous avons eu la chance de passer juste avant une coupure publicitaire, le moment où les téléspectateurs dégainent leur smartphone. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
‘On a fait environ 50 ou 60 000 visites au moment du passage… tu as un volume de visites complètement hallucinant qui viennent sur ton site.’
C’est une courbe qui monte à la verticale, un véritable tsunami de trafic. Mais ce qui est tout aussi frappant, c’est la rapidité avec laquelle ce pic redescend. Une heure après, le volume est déjà divisé par dix. Il faut donc être prêt à convertir un maximum de visiteurs dans un laps de temps très court. Heureusement, notre préparation a payé. Nous avons maintenu un taux de conversion solide d’environ 3 % pendant toute la durée de l’émission. Au final, en 24 heures, sur notre site et sur Amazon, nous avons réalisé 150 000 € de chiffre d’affaires. Un résultat exceptionnel qui a validé la pertinence de notre offre auprès d’un public très large.
Capitaliser sur l’onde de choc : la stratégie post-émission et l’impact durable
Le plus impressionnant avec QVEMA n’est pas seulement le pic initial, mais l’effet à long terme. Le week-end suivant la diffusion, les ventes sont restées extrêmement élevées grâce au replay et au bouche-à-oreille. Mais le véritable gain se mesure sur la durée. Plusieurs semaines après le passage, l’impact est encore palpable et structurel. C’est le chiffre le plus important à retenir de cette expérience :
‘Aujourd’hui, mon chiffre d’affaires quotidien, il est deux à trois fois supérieur à ce que je faisais avant l’émission.’
C’est un changement de dimension total pour l’entreprise. Cette nouvelle baseline de revenus nous a permis d’augmenter significativement nos budgets publicitaires, tout en maintenant, voire en améliorant, notre rentabilité. L’émission a créé un cercle vertueux : plus de notoriété, donc un trafic de base plus élevé, ce qui rend nos campagnes d’acquisition plus performantes, nous permettant d’investir davantage pour toucher de nouveaux clients. QVEMA n’a pas été un simple coup d’éclat, mais un véritable catalyseur qui a durablement accéléré notre trajectoire de croissance.
Conclusion : les leçons d’une croissance construite sur des bases solides
Le parcours d’Inga, de l’idée initiale de Benjamin à notre passage sur M6, est une démonstration que même dans les marchés les plus saturés et les plus ‘banals’, il est possible de bâtir une marque forte et une entreprise à la croissance explosive. Notre histoire repose sur trois piliers fondamentaux qui peuvent inspirer tout entrepreneur. D’abord, la validation intelligente et progressive via le crowdfunding. Nous avons utilisé Ulule non pas comme une simple cagnotte, mais comme un laboratoire pour tester nos produits, affiner notre message et construire une première communauté, le tout en dé-risquant au maximum notre lancement. Ensuite, l’obsession de la marque. Nous avons refusé la facilité de vendre un simple produit pour nous concentrer sur la création d’un univers désirable, d’une mission inspirante et d’une expérience client mémorable. C’est cette plateforme de marque qui est aujourd’hui notre meilleur atout et notre principale barrière à l’entrée. Enfin, notre capacité à saisir et à amplifier les opportunités. Que ce soit en détournant l’usage d’une fonctionnalité sur Ulule ou en préparant méticuleusement l’avant et l’après ‘Qui veut être mon associé ?’, nous avons toujours cherché à maximiser l’impact de chaque action. Le succès n’est pas seulement une question de stratégie, mais aussi d’agilité et d’exécution. Si je devais laisser un conseil à ceux qui se lancent, ce serait celui-ci : n’ayez pas peur des idées simples. Une éponge, un essuie-tout… ces produits du quotidien sont des portes d’entrée vers des millions de foyers. Le véritable défi n’est pas l’idée, mais la vision et l’exécution qui l’entourent. En combinant une performance produit irréprochable à une marque qui suscite l’émotion, vous pouvez transformer n’importe quel marché.
Foire aux questions (FAQ)
Pourquoi Inga a-t-il choisi de faire une deuxième campagne sur Ulule ?
La première campagne sur Ulule était un test à minima pour valider le concept initial avec très peu de moyens. Face à son succès, Inga a décidé de lancer une deuxième campagne pour professionnaliser sa démarche. L’objectif était de lancer officiellement la marque avec sa nouvelle identité visuelle, une gamme de produits élargie et une stratégie marketing plus ambitieuse. C’était une manière de transformer l’essai, de financer la première production à grande échelle et de construire une communauté solide avant même de lancer le site e-commerce. Cette seconde campagne a servi de véritable go-to-market.
‘On relance vraiment du coup la marque avec la plateforme de marque, la nouvelle DA et quatre produits sur Ulule.’
Quel a été l’impact réel du passage dans ‘Qui veut être mon associé’ pour Inga ?
L’impact a été massif et s’est manifesté à deux niveaux. À très court terme, l’émission a provoqué un pic de trafic colossal avec 50 000 à 60 000 visites pendant la diffusion, générant 150 000 € de chiffre d’affaires en 24 heures. Mais l’effet le plus important est structurel et à long terme. Depuis le passage, le chiffre d’affaires quotidien de la marque a été multiplié par deux à trois de manière durable. Cette nouvelle baseline de revenus a permis d’augmenter les budgets publicitaires et d’accélérer la croissance de l’entreprise de façon significative.
‘Aujourd’hui mon chiffre d’affaire quotidien, il est deux à trois fois supérieur à ce que je faisais avant l’émission.’
Comment Inga a-t-il découvert que l’éponge était son produit star ?
Inga a identifié l’éponge comme son produit phare avant même le lancement de sa grande campagne de crowdfunding, grâce à l’analyse des données. Durant la phase de pré-lancement, l’équipe a mis en place une page de collecte de leads présentant les différents produits de la future gamme. En observant le comportement des utilisateurs, notamment les produits sur lesquels ils cliquaient le plus, ils ont rapidement constaté que l’éponge suscitait beaucoup plus d’intérêt que l’essuie-tout, qui était pourtant le produit à l’origine du projet. Cette approche data-driven précoce a été cruciale pour orienter la stratégie marketing.
‘En travaillant la page, en changeant l’ordre des produits et tout ça, tu voyais lesquels produits étaient les plus cliqués et en fait on voyait déjà que c’était l’éponge.’
Quelle est la mission de la marque Inga au-delà de vendre des produits ?
La mission fondamentale d’Inga est de rendre la transition vers des habitudes de consommation plus durables à la fois facile et désirable pour le plus grand nombre. Il ne s’agit pas seulement de proposer des alternatives réutilisables, mais de le faire d’une manière qui suscite l’enthousiasme. La marque s’est donné pour objectif de ‘donner envie au maximum de personnes de passer du jetable au durable’. Cela se traduit par un univers de marque fun et coloré, loin des codes écologiques traditionnels, et par des produits qui sont non seulement durables, mais aussi efficaces, pratiques et économiques pour toucher un public de masse.
‘On s’est donné pour mission de donner envie au maximum de personnes de passer du jetable au durable.’
Pourquoi Inga n’a-t-il pas levé de fonds dans l’émission QVEMA ?
Bien que le passage dans l’émission ait été un succès médiatique, Inga n’a pas conclu d’accord avec les investisseurs pour une raison stratégique et de timing. L’entreprise venait tout juste de finaliser une levée de fonds juste avant le tournage de l’émission, laquelle valorisait la société à 5 millions d’euros. Cette situation, expliquée en détail lors de l’enregistrement mais coupée au montage final, laissait très peu de marge de manœuvre pour négocier une nouvelle valorisation avec le jury. Les conditions étaient donc difficiles à aligner, ce qui explique l’absence d’accord final.
‘On venait de de lever en même temps qui nous valoriser à 5 millions. C’est des choses qu’on voit pas forcément sur le sur le montage… et ce qui a fait aussi que bah il pouvait pas trop faire de contre-offre le jury.’
Comment Inga gère-t-il la personnification de la marque par son fondateur, Benjamin ?
Inga adopte une approche équilibrée et stratégique. Consciente du risque de ‘Benjamin-dépendance’, la marque a initialement choisi de ne pas trop le mettre en avant pour construire une entité forte et autonome, plus facile à valoriser ou à céder à terme. Cependant, son passage très remarqué dans ‘Qui veut être mon associé ?’ a naturellement créé une forte incarnation. L’entreprise a donc décidé de capitaliser sur cette notoriété en accélérant le personal branding de Benjamin, tout en restant vigilante à ne pas rendre la marque entièrement dépendante de sa personne, cherchant ainsi le juste milieu.
‘On avait peur de trop associer la marque à Benjamin… après il y a un juste milieu à trouver et clairement voilà avec qui va être mon associé bah il y a une forme de personnification de la marque naturelle qui s’installe.’
Quelle a été la stratégie la plus efficace sur Ulule pour Inga ?
La tactique la plus performante d’Inga sur Ulule a été d’utiliser la plateforme bien au-delà de sa fonction première. Au lieu de se limiter à la durée officielle de la campagne d’un mois et demi, ils ont activé les ‘prolongations’ pendant plusieurs mois, jusqu’au lancement de leur propre site. Ils ont ainsi transformé leur page Ulule en une véritable boutique e-commerce, en y injectant un budget publicitaire conséquent via Meta. Cette stratégie a généré 400 000 € de préventes supplémentaires, soit quatre fois le montant de la campagne initiale, et a constitué l’essentiel de leur succès record.
‘On a fait une campagne qui a duré 3 mois… on a fait 400 000 € en plus sur la campagne alors qu’on avait fait que 100 000 au début.’
Comment une apparition TV comme ‘Quotidien’ a-t-elle été rentabilisée ?
L’apparition d’Inga dans une pastille de l’émission ‘Quotidien’ a été un coup de chance qui a eu un impact direct modéré au moment de la diffusion. Cependant, sa véritable rentabilité est venue de son utilisation détournée. Plutôt que de se contenter de la visibilité éphémère, Inga a récupéré l’enregistrement vidéo brut du passage. Ils ont ensuite utilisé cet extrait tel quel, sans montage complexe, comme créatif publicitaire sur Meta (Facebook Ads). La preuve sociale et la crédibilité apportées par une émission aussi connue ont fait exploser les performances des publicités, générant un retour sur investissement exceptionnel.
‘Ce qui est cartonné c’est qu’on a lancé la vidéo telle quelle même pas monté à l’époque sur sur Meta et là tu avais fait de l’assurance les télés qui qui qui ont fait des multiplicateurs sur le ROAS quoi.’




