De l’addiction aux somnifères à la création d’une marque : la genèse de Mindology
Toute aventure entrepreneuriale commence souvent par une histoire personnelle, une douleur, un problème que l’on a soi-même vécu et pour lequel aucune solution satisfaisante n’existait. Pour mon associée Agathe et moi, cette histoire a commencé dans le silence de nuits agitées, marquées par l’anxiété et l’insomnie. Nous étions ce que l’on pourrait appeler des ‘anciennes accros aux somnifère’. Ce n’est pas un titre glorieux, mais il est le point de départ de tout. Nous connaissions intimement le cercle vicieux de ces solutions chimiques : l’efficacité immédiate qui laisse place à une dépendance, un brouillard mental persistant, des pertes de mémoire et, plus effrayant encore, un risque accru de développer des maladies neurodégénératives sur le long terme.
On a tous les deux souffert d’une addiction à ces médicaments là, c’est-à-dire en fait tu as beaucoup d’effets secondaires dont tu as du brouillard mental, des pertes de mémoire sur le long terme, tu as aussi un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer.
Notre quête d’alternatives naturelles nous a fait tester d’innombrables produits, mais le marché manquait cruellement de transparence et d’efficacité. C’est durant la pandémie, une période d’anxiété collective, que notre expérience a trouvé un écho. Nous avons lancé des ‘groupes de soutien’, de simples Google Meets au départ, pour partager notre parcours avec nos proches. Nous voulions les éduquer sur les molécules que nous avions prises, les aider à gérer leur propre anxiété. Ce qui a commencé avec une vingtaine d’amis et de membres de la famille a rapidement grandi, par simple bouche-à-oreille, pour atteindre 250 personnes. Nous n’étions pas en train de construire une liste d’emails pour un futur lancement ; nous étions en train de bâtir une véritable communauté, un espace de confiance où la parole sur la santé mentale se libérait enfin. C’est cette communauté, née d’une vulnérabilité partagée, qui allait devenir le socle de Mindology.
Le grand saut : valider notre idée avec une campagne de crowdfunding mémorable
Avec une communauté engagée et une conviction forte qu’il fallait proposer une alternative saine et efficace, l’idée de Mindology a pris forme. Nous voulions créer des produits qui sortent les gens de ce que j’appelle ‘la tête sous l’eau’, ce moment où l’anxiété est si forte qu’il est impossible d’entamer un travail de fond sur soi-même, comme la méditation ou le yoga. Notre objectif était de fournir ce coup de pouce initial pour ensuite permettre la mise en place de routines plus saines. Fortes de notre expérience et de l’expertise en R&D d’Agathe, acquise chez L’Oréal, nous avons développé nos premières formules : trois huiles sublinguales combinant phytothérapie française et CBD, un ingrédient alors fraîchement légalisé et très efficace contre l’anxiété.
La stratégie Ulule : une communauté avant le produit
Le lancement d’une marque physique demande des fonds, notamment pour la première production. Le crowdfunding sur Ulule nous semblait être la voie idéale, non seulement pour le financement, mais surtout pour valider notre projet auprès d’un public plus large. Notre stratégie était simple mais redoutable : nous appuyer sur notre communauté de 250 personnes. Je ne le dirai jamais assez : avant de lancer une campagne, il faut fédérer une communauté de ‘méga engagés’. Ces personnes, qui connaissaient notre histoire et la genèse du projet depuis plus de 8 mois, sont devenues nos premiers ambassadeurs. Nous avons lancé la campagne d’abord auprès d’eux.
On a atteint directement l’objectif de la campagne Ulule en une journée. Parce que ces personnes-là ont acheté, voilà. Donc très très efficace.
Atteindre notre objectif de 20 000€ en 24 heures a créé un effet psychologique massif. Pour les visiteurs extérieurs, ceux que j’appelle le ‘cercle 3’, voir une campagne déjà financée était un gage de crédibilité et de réassurance. Ils savaient qu’en contribuant, ils recevraient leur produit. Cette dynamique nous a propulsés et nous avons ensuite travaillé sans relâche pour apparaître dans la newsletter d’Ulule. J’ai personnellement entretenu une relation quasi quotidienne avec notre contact chez eux. Ma philosophie a toujours été de ne rien lâcher et d’être ‘top of mind’. Cette persévérance a payé : la newsletter nous a apporté les 30 000€ restants. Au total, 50 000€ levés et près de 600 premiers clients. C’était bien plus qu’un financement ; c’était la naissance officielle de notre marque et la validation de notre mission.
La transition vers le retail : une opportunité nommée Monoprix
Ce succès sur Ulule n’a pas seulement financé notre production. Il nous a offert une visibilité inattendue et a attiré l’attention d’un acteur majeur : Monoprix. Presque immédiatement après la campagne, nous avons eu l’opportunité de signer avec eux. Pour une jeune marque comme la nôtre, c’était une occasion en or. Nous pensions que cela nous apporterait une notoriété et une crédibilité immenses auprès du grand public. Nous avons donc décidé de concentrer toute notre énergie sur ce canal, mettant le digital un peu de côté. Nous étions loin d’imaginer à quel point cette aventure en retail allait être exigeante, mais aussi, et surtout, à quel point elle allait redéfinir l’avenir même de Mindology.
Passer d’une campagne de crowdfunding en ligne à une présence nationale dans l’un des réseaux de distribution les plus prestigieux de France a été un changement de paradigme complet. Nous passions d’un dialogue direct avec une communauté à la complexité de la logistique, de la formation et de la négociation à grande échelle. Cette étape, bien que semée d’embûches, s’est avérée être la meilleure étude de marché que nous aurions pu espérer, nous menant à une découverte qui allait tout changer.
La conquête du retail : notre stratégie pour intégrer 250 Monoprix et ce que nous y avons appris
Entrer chez Monoprix était une chose, y réussir en était une autre. Nous avons commencé avec 16 magasins, un test grandeur nature. Agathe et moi passions tous nos week-ends en magasin, à faire des animations, à parler aux clients, à faire découvrir nos infusions, un produit que nous avions développé spécifiquement pour être plus accessible en grande distribution. Notre énergie a payé : les résultats dans ces 16 magasins pilotes ont été excellents. Tellement bons que Monoprix a décidé de nous ‘scaler’ sur l’ensemble de leur parc, soit 250 points de vente, en seulement trois mois. Nous étions deux, face à un défi logistique et humain colossal.
Les trois piliers de notre succès en grande distribution
Rétrospectivement, notre réussite chez Monoprix repose sur trois piliers fondamentaux, trois domaines où nous avons investi un temps et une énergie considérables.
1. La présence sur le terrain : Le premier défi, et le plus surprenant, est purement opérationnel. Quand vos produits sont livrés, ils atterrissent souvent dans les réserves du magasin. Ils n’apparaissent pas magiquement en rayon. Il nous a fallu faire des visites constantes, créer des relations de confiance avec les chefs de rayon pour qu’ils pensent à nous, pour aller chercher nos cartons et les mettre en linéaire. C’est un travail de l’ombre, invisible mais absolument crucial.
2. La formation des équipes : Pour qu’un chef de rayon ou un conseiller recommande votre produit, il doit le comprendre, y croire et s’en souvenir. Face à une concurrence féroce sur le segment anxiété/sommeil, il fallait que Mindology soit ‘top of mind’. Nous avons donc organisé des sessions de formation, offert des produits aux équipes, expliqué notre histoire, la qualité de nos plantes françaises. Ce travail de relationnel et d’éducation a été fondamental pour transformer les équipes Monoprix en prescripteurs de notre marque.
3. Le pouvoir de négociation (ou son absence) : En tant que petite marque, nous avions très peu de poids face à un géant comme Monoprix. Nous avons réussi à faire référencer nos infusions, mais il était très difficile de faire entrer nos autres gammes, comme les huiles, qui étaient pourtant plus rentables pour nous. Nous avons donc consacré une année entière à pousser des produits à faible marge. C’était un sacrifice nécessaire pour la visibilité, mais cela nous a appris une leçon précieuse sur la rentabilité en grande distribution.
La révélation : nos meilleures clientes n’étaient pas celles que nous pensions
C’est au cours de ces innombrables animations en magasin que la véritable magie a opéré. En parlant directement à des centaines de clientes, un profil type a commencé à émerger de manière évidente. Les personnes les plus intéressées, celles qui achetaient et revenaient, étaient très majoritairement des femmes de plus de 45 ans. Elles nous parlaient d’anxiété soudaine, de réveils nocturnes, de troubles du sommeil qu’elles n’avaient jamais connus auparavant. Progressivement, nous avons compris.
En fait, c’est pas si étonnant puisque les deux plus gros symptômes de la ménopause, c’est l’anxiété et l’insomnie. Donc en fait, on répondait à des symptômes de la ménopause mais sans forcément s’en rendre compte au départ.
Nous traitions les symptômes d’un bouleversement hormonal majeur sans même le nommer. Ces femmes cherchaient désespérément des solutions naturelles, souvent parce qu’elles ne pouvaient ou ne voulaient pas prendre de traitement hormonal de substitution. Il y avait un besoin immense, un marché mal adressé par les grands groupes, et nous étions en plein dedans sans le savoir. Le retail venait de nous offrir sur un plateau notre véritable mission et notre futur marché.
Cette intuition née sur le terrain a été immédiatement corroborée par une analyse de nos ventes. Nous avons réalisé que 80% de notre chiffre d’affaires chez Monoprix provenait de notre top 20 de magasins, qui étaient tous… des Monoprix avec un espace parapharmacie. Notre place n’était pas dans le rayon tisane grand public, mais bien dans un environnement santé, avec le conseil d’un pharmacien. La voie était tracée : nous devions nous spécialiser dans la ménopause et nous déployer en pharmacie. Le pivot était devenu une évidence.
Le pivot data-driven : comment la LTV nous a convaincues de tout changer pour la ménopause
L’intuition, c’est puissant. Les retours qualitatifs du terrain sont indispensables. Mais pour opérer un changement aussi radical que de repositionner entièrement sa marque, il faut des preuves tangibles, des chiffres qui ne mentent pas. Cette preuve, nous l’avons trouvée dans nos données de vente en ligne, et plus précisément en analysant un indicateur clé : la LTV, ou Lifetime Value (valeur vie client). C’est cet indicateur qui a transformé notre intuition en une certitude stratégique et qui nous a donné le courage de pivoter.
Quand les chiffres parlent : la LTV de nos clientes 45+
L’analyse de la LTV est plus simple qu’il n’y paraît. Il s’agit de prendre un groupe de nouveaux clients sur une période donnée (par exemple, tous les nouveaux clients du mois d’août) et de suivre leurs achats au fil du temps. C’est ce que l’on appelle une analyse de cohorte. En faisant cet exercice, nous avons segmenté nos clientes en deux groupes : les femmes de plus de 45 ans, et toutes les autres. Les résultats ont été sans appel. La LTV moyenne de l’ensemble de nos clients sur une période de 6 mois était de 200€. C’est un chiffre correct pour notre secteur. Mais lorsque nous avons isolé la cohorte des femmes de plus de 45 ans, le chiffre était radicalement différent.
La LTV sur 6 mois pour tous nos consommateurs confondus, c’était 200 € et la LTV pour les femmes plus de 45 ans, c’était 400 €. Donc en fait elles adoraient nos produits et elles aimaient beaucoup nos produits en terme d’efficacité et du coup, elles revenaient beaucoup plus que les autres.
Une LTV doublée ! Cela signifiait que non seulement ces femmes achetaient, mais qu’elles étaient extraordinairement fidèles. Elles trouvaient une réelle efficacité dans nos produits, qui répondaient parfaitement à leurs besoins. Elles rachetaient, encore et encore. Ce n’était plus une hypothèse, c’était une démonstration mathématique : notre ‘product-market fit’ le plus fort, notre segment de clientèle le plus rentable et le plus engagé, était celui des femmes en période de ménopause. Ignorer ce signal aurait été une erreur stratégique majeure.
Le repositionnement : adresser une niche pour devenir leader
Armées de cette double validation – qualitative sur le terrain et quantitative via la data – nous avons pris la décision de pivoter. Nous allions devenir la première marque naturelle française entièrement dédiée à la ménopause. Ce choix signifiait de resserrer notre cible de manière drastique, passant de ‘tous les anxieux et insomniaques de France’ (70% de la population) à une audience beaucoup plus spécifique. C’était un pari, mais un pari calculé. Nous avons compris qu’il valait mieux être indispensable pour une niche mal desservie que d’être une option parmi tant d’autres sur un marché de masse saturé.
Notre nouvelle stratégie produit a découlé de cette même logique de précision. En pharmacie, l’offre pour la ménopause se résume souvent à un produit ‘tout-en-un’ censé traiter 35 symptômes à la fois. Nous pensons que cette approche est inefficace. Notre démarche est inverse : nous ciblons chaque symptôme majeur avec une formule spécifique et ultra-efficace. Nous avons commencé avec l’anxiété et l’insomnie, nos produits historiques, puis nous avons développé une nouvelle gamme pour les bouffées de chaleur, un autre symptôme phare. Cette approche d’expert nous positionne comme une marque de confiance et de résultats, ce qui est essentiel pour notre déploiement en pharmacie.
Bâtir une croissance saine : notre moteur 100% organique
L’une des particularités de Mindology, et une grande fierté pour nous, est d’avoir bâti notre croissance sans dépenser un seul euro en publicité payante. Dans l’écosystème DNVB actuel, cela peut paraître surprenant, mais c’est un choix stratégique qui nous a forcées à être créatives et à construire des fondations solides et durables. Notre acquisition repose sur trois piliers organiques qui fonctionnent en synergie : les communautés, le SEO et l’email marketing, le tout alimenté par la notoriété que nous apporte le retail.
Le pont entre retail et digital : transformer la visibilité en trafic
La présence chez Monoprix et maintenant en pharmacie est notre plus grand levier de notoriété. Mais comment transformer un client qui nous voit en rayon en un membre de notre communauté en ligne ? Nous avons mis en place une stratégie simple mais efficace : un QR code sur tous nos packagings. Ce QR code ne mène pas à une page produit, mais à des programmes de contenus gratuits créés avec des experts (vidéos, articles, conseils). Nous nous positionnons ainsi comme une ‘marque média’, offrant de la valeur bien au-delà du produit physique. Cela nous permet de capter des emails, d’éduquer notre audience et de créer un lien direct avec nos clientes, même celles qui achètent en magasin.
On a estimé à peu près que c’était 10 % de nos clients […] qui nous avaient connus par Monoprix. […] très souvent aussi une cliente VIP quand on l’a au téléphone, on va dire que une sur trois à peu près […] venait de Monoprix.
Cette synergie est puissante. Le retail apporte la crédibilité et la visibilité de masse, et notre stratégie de contenu digital nous permet de récupérer une partie de cette audience, de la fidéliser et d’augmenter la LTV. C’est un cercle vertueux qui nourrit notre croissance.
Nos canaux d’acquisition organique
Au-delà de cette synergie, notre moteur d’acquisition repose sur des efforts constants dans plusieurs domaines.
1. Le SEO : Sur un sujet comme la ménopause, les femmes cherchent énormément d’informations sur Google. Elles veulent comprendre ce qui leur arrive, trouver des solutions naturelles pour leurs symptômes. Nous avons donc mis en place une stratégie de contenu intensive, avec de nombreux articles de blog qui ciblent des mots-clés de longue traîne très spécifiques (‘anxiété matinale ménopause’, ‘insomnie 4h du matin périménopause’, etc.). En produisant du contenu de qualité qui répond précisément à leurs questions, nous nous positionnons comme une autorité sur le sujet et attirons un trafic très qualifié.
2. L’email marketing : Notre liste d’emails est l’un de nos actifs les plus précieux. Nous ne nous contentons pas d’envoyer des promotions. Nous avons créé des ‘challenges sommeil’, des séquences d’emails sur plusieurs jours qui donnent des conseils pratiques pour mieux dormir. C’est une façon d’apporter de la valeur, de montrer notre expertise et de construire une relation de confiance avant même de proposer nos produits. C’est ce qui nous permet d’avoir des taux de conversion et de fidélisation élevés.
3. Les communautés : Tout a commencé avec une communauté, et nous continuons de croire en son pouvoir. Que ce soit sur les réseaux sociaux ou via des partenariats, nous engageons la conversation, nous écoutons, nous co-créons. C’est cette proximité qui nous permet de rester pertinentes et de bénéficier d’un bouche-à-oreille puissant.
Cette approche 100% organique est exigeante, elle demande du temps et de la discipline. Mais elle nous a permis de construire une marque avec une rentabilité saine, une communauté fidèle et une croissance qui ne dépend pas des algorithmes publicitaires. C’est notre vision d’un business durable.
Conclusion : L’écoute comme boussole de croissance
Le parcours de Mindology, de nos insomnies personnelles à une marque dédiée à la ménopause, est une histoire de pivot, de résilience, mais surtout, d’écoute. Si je devais résumer notre plus grand apprentissage, ce serait celui-ci : vos clients les plus fidèles, ceux qui tirent le plus de valeur de ce que vous faites, vous montrent le chemin. Notre plus grande percée stratégique n’est pas venue d’une étude de marché complexe ou d’un rapport de tendances, mais des conversations authentiques que nous avons eues en magasin et de l’analyse attentive des comportements d’achat de nos meilleures clientes.
Passer d’un marché de masse à une niche a pu sembler contre-intuitif, mais c’est ce qui nous a permis de trouver notre véritable mission et de construire une proposition de valeur unique et puissante. La data, notamment la LTV, n’a pas été un simple indicateur de performance ; elle a été notre boussole, validant nos intuitions et nous donnant la confiance nécessaire pour prendre des décisions audacieuses.
L’aventure en retail chez Monoprix, bien que difficile, nous a appris que chaque canal de distribution est une opportunité d’apprendre. Il ne s’agit pas seulement de vendre, mais d’observer, de dialoguer, de comprendre. Pour tout entrepreneur qui se lance, je ne peux que conseiller de passer du temps sur le terrain, au contact direct de ceux qui utilisent vos produits. C’est là que se cachent les pépites d’or. Aujourd’hui, Mindology continue de grandir sur des bases saines, avec une mission claire et une communauté engagée. Et tout cela, parce qu’un jour, nous avons décidé d’écouter attentivement ce que le marché, et surtout nos clientes, essayaient de nous dire.
Questions Fréquentes (FAQ)
1. Pourquoi Mindology a-t-elle finalement choisi de se spécialiser sur la ménopause plutôt que sur le sommeil en général ?
La décision de pivoter vers la ménopause a été le résultat d’une double révélation. D’abord, sur le terrain, lors d’animations en magasin Monoprix, nous avons constaté que nos clientes les plus engagées étaient des femmes de plus de 45 ans souffrant de symptômes comme l’anxiété et l’insomnie, qui sont en réalité des signes majeurs de la ménopause. Ensuite, l’analyse de nos données de vente a confirmé cette intuition : la valeur vie client (LTV) de ce segment était deux fois plus élevée que celle de nos autres clients. C’était un signal fort que notre plus grande valeur ajoutée se trouvait auprès de cette audience spécifique, qui était par ailleurs mal desservie par le marché.
On répondait à des symptômes de la ménopause mais sans forcément s’en rendre compte au départ. […] il y avait vraiment un besoin marché qui était très peu adressé à ce moment-là.
2. Comment Mindology a-t-elle réussi à lever 50 000€ sur Ulule pour son lancement ?
Le succès de notre campagne de crowdfunding repose sur un travail préparatoire essentiel : la création d’une communauté très engagée avant même le lancement. Pendant près de 8 mois, nous avons animé des groupes de soutien qui ont rassemblé 250 personnes. Ces membres connaissaient notre histoire et notre mission. En lançant la campagne d’abord auprès de ce ‘premier cercle’, nous avons atteint notre objectif initial de 20 000€ en une seule journée. Cet élan initial a créé une preuve sociale massive, rassurant les nouveaux contributeurs et nous aidant à obtenir une mise en avant dans la newsletter d’Ulule, ce qui a généré les 30 000€ restants.
C’est d’abord d’avoir une première communauté de personnes méga engagées sur le projet qu’on a fédéré longtemps avant […] qui vont pouvoir pousser le projet en fait autour d’elle.
3. Quelle a été la clé pour être distribué dans plus de 250 Monoprix en tant que jeune marque ?
La clé a été une stratégie en deux temps. D’abord, nous avons surperformé dans un premier test de 16 magasins. Pour y arriver, Agathe et moi étions constamment sur le terrain, faisant des animations tous les week-ends pour booster les ventes et créer un lien direct avec les clients et les équipes. Face à ces excellents résultats, Monoprix a décidé de nous étendre à 250 magasins. Ensuite, pour réussir à cette échelle, nous nous sommes concentrées sur la formation des chefs de rayon et la construction d’un relationnel fort pour qu’ils deviennent de véritables prescripteurs de nos produits. La persévérance et la présence physique ont été déterminantes.
On est passé de 16 monoprix à 250 signé en 3 mois. donc en fait ils ont décidé simplement de nous scaler sur tout le parc de monoprix en France.
4. Comment la LTV (Lifetime Value) a-t-elle concrètement influencé la stratégie de Mindology ?
La LTV a été l’élément déclencheur de notre pivot stratégique. En analysant nos ventes par cohortes, nous avons découvert que la LTV à 6 mois des femmes de plus de 45 ans était de 400€, contre 200€ pour la moyenne de nos clients. Ce chiffre a prouvé de manière quantifiable que ce segment était non seulement le plus rentable, mais aussi le plus fidèle. Il témoignait d’un ‘product-market fit’ exceptionnel. Cette donnée objective nous a donné la confiance nécessaire pour abandonner le marché plus large du sommeil et de l’anxiété et pour concentrer 100% de nos efforts sur le développement de solutions pour la ménopause.
La LTV pour les femmes plus de 45 ans, c’était 400 €. Donc en fait elles adoraient nos produits […] et du coup, elles revenaient beaucoup plus que les autres.
5. Quelle est la stratégie d’acquisition de Mindology sans utiliser de publicité payante ?
Notre croissance est 100% organique et repose sur la synergie entre le retail et le digital. Notre présence en magasin (Monoprix, pharmacies) nous offre une très grande visibilité et crédibilité. Nous captons ensuite cette audience en ligne grâce à un QR code sur nos produits qui donne accès à du contenu média à forte valeur ajoutée. Cela nous permet d’enrichir notre base email. Nous la travaillons ensuite avec du marketing de contenu pertinent, comme des challenges thématiques, et nous investissons massivement en SEO pour répondre aux questions que se posent les femmes sur la ménopause, ce qui génère un trafic très qualifié. Cette approche durable construit une relation de confiance forte avec nos clientes.
Leur acquisition se fait principalement via l’organique et Léa m’a partagé leurs trois meilleurs canaux organique à savoir les communautés, le SEO […] et […] leur stratégie d’email marketing.
6. Quel rôle le retail a-t-il joué dans la découverte de votre audience cible ?
Le retail a été notre meilleur laboratoire d’étude de marché. C’est en réalisant des animations en magasin que nous avons pu échanger directement avec nos clientes et identifier un profil récurrent : des femmes de plus de 45 ans. Leurs témoignages sur l’anxiété et l’insomnie nous ont permis de comprendre que nous répondions sans le savoir aux principaux symptômes de la ménopause. De plus, l’analyse des ventes a montré que nos meilleurs magasins étaient ceux dotés de parapharmacies. Le retail ne nous a donc pas seulement apporté des ventes, mais surtout la connaissance client qui a provoqué notre pivot stratégique vers la ménopause et la pharmacie.
On se rendait compte que c’était très souvent des femmes de plus de 45 ans qui étaient sujettes à l’anxiété et à l’insomnie. Et en fait, c’est pas si étonnant puisque les deux plus gros symptômes de la ménopause, c’est l’anxiété et l’insomnie.
7. Pourquoi Mindology cible-t-elle les symptômes de la ménopause individuellement plutôt qu’avec une formule unique ?
Notre approche consiste à rejeter les solutions ‘tout-en-un’ que l’on trouve souvent en pharmacie, car nous estimons qu’en essayant de tout traiter, on ne traite rien efficacement. La ménopause compte plus de 35 symptômes très différents, allant des bouffées de chaleur à l’ostéoporose en passant par la sécheresse vaginale ou l’anxiété. Chaque symptôme a des mécanismes biologiques distincts qui nécessitent une réponse ciblée. En développant des formules spécifiques pour chaque grand symptôme, nous visons une efficacité maximale et nous nous positionnons comme des experts de la ménopause, offrant des solutions précises et performantes plutôt qu’une promesse générique.
Nous, on trouve que adresser 35 symptômes d’un coup, c’est du coup pas être très efficace sur aucun des symptômes. Et donc notre démarche maintenant c’est vraiment d’aller cibler chacun des symptômes de la ménopause.
8. Comment Mindology fait-elle le lien entre ses ventes en magasin et sa stratégie digitale ?
Nous avons créé un pont entre le monde physique et le digital pour ne pas perdre le contact avec nos clientes retail. Sur chaque produit vendu en magasin, nous avons intégré un QR code. Celui-ci ne redirige pas vers une page de vente, mais vers des programmes vidéo gratuits avec des experts de la ménopause. Cette stratégie de ‘marque média’ nous permet d’offrir une valeur ajoutée au-delà du produit. En échange, nous collectons les adresses email de nos clientes, ce qui nous permet de les intégrer à notre écosystème digital, de leur envoyer des conseils, de construire une relation et de les fidéliser sur le long terme. Cela transforme une vente ponctuelle en une relation durable.
Ces programmes-là sont accessibles gratuitement en scannant le QR code. Donc ça ça nous permettait d’avoir un produit qui est aussi une acquisition de trafic organique pour notre site.




