S’inspirer de la concurrence – Episode 64

S’inspirer sans copier : Comment transformer la concurrence en votre meilleure alliée créative ?

J’aime beaucoup aller au musée, tout particulièrement dans les galeries de peinture. C’est une passion, un refuge. En déambulant devant les toiles, je me suis souvent posé cette question : comment les grands artistes trouvaient-ils l’inspiration ? Comment Picasso, Monet ou Kandinsky ont-ils pu, à leur époque, créer des œuvres si révolutionnaires ? Et surtout, pourquoi appartiennent-ils presque toujours à un ‘courant’ ? L’impressionnisme, le cubisme, le fauvisme… Ces mouvements artistiques ne sont pas nés de nulle part. Ils sont le fruit d’un dialogue, d’une réaction, d’une inspiration mutuelle entre artistes qui partageaient un même écosystème. Ils se regardaient, s’influençaient, se répondaient pour repousser les limites de leur art.

Cette réflexion m’a profondément marquée, car elle résonne avec une question centrale en marketing : comment innover et se démarquer ? La réponse, je crois, est la même que dans l’art. Comme je le disais dans l’épisode, ‘il n’y a pas de création sans inspiration. Tout ce que l’on invente, c’est le fruit de ce qui nous entoure.’ Cette idée peut sembler contre-intuitive dans un monde qui valorise l’originalité absolue. Pourtant, nos idées ne naissent pas dans le vide. Elles rebondissent sur ce que nous voyons, entendons, et sur les créations des autres. C’est pourquoi je suis convaincue qu’il faut s’inspirer de la concurrence. Attention, le sujet est sensible, et je veux l’aborder avec la plus grande bienveillance. Il ne s’agit en aucun cas de voler le travail d’autrui. Il s’agit d’observer, d’analyser et de comprendre son écosystème pour mieux y tracer sa propre voie, unique et authentique. Dans cet article, nous allons plonger au cœur de cette démarche : comment transformer vos concurrents, non pas en ennemis à abattre, mais en une source inestimable d’inspiration pour construire une stratégie de contenu qui vous ressemble et qui performe.

Changer de regard sur la concurrence : de l’adversaire à l’écosystème

Le mot ‘concurrent’ est souvent chargé d’une connotation négative, presque guerrière. On parle de ‘battre la concurrence’, de ‘gagner des parts de marché’, comme s’il s’agissait d’un champ de bataille. Je vous propose de mettre de côté cette vision pour en adopter une plus constructive et, à mon sens, plus juste. Voir la concurrence non comme un ennemi, mais comme un indicateur et un partenaire potentiel au sein d’un écosystème partagé. C’est un changement de perspective qui peut radicalement transformer votre approche stratégique et votre sérénité d’entrepreneur.

La concurrence : la preuve irréfutable qu’un marché existe

La peur la plus courante est de se dire : ‘Il y a déjà trop de monde sur ce marché’. En réalité, l’absence totale de concurrence est souvent bien plus inquiétante. Comme je l’explique, ‘ne pas avoir de concurrence, c’est-à-dire être le premier sur un marché, c’est très complexe. Cela veut dire devoir éduquer les consommateurs.’ Cette éducation représente un coût colossal en temps, en énergie et en budget marketing. Vous devez expliquer le problème que vous résolvez, pourquoi votre solution est pertinente, et créer de toutes pièces un besoin qui n’était pas encore formulé. C’est une tâche titanesque.

À l’inverse, l’existence de concurrents signifie que le marché est validé. Des clients existent, ils ont un problème identifié et ils sont déjà prêts à payer pour une solution. Vos concurrents ont fait le travail de défrichage. Votre rôle n’est plus de créer le chemin, mais de proposer un sentier plus agréable, plus rapide ou avec une plus belle vue. Vous bénéficiez d’un marché déjà éduqué, ce qui vous permet de concentrer vos efforts non pas sur l’évangélisation, mais sur votre différenciation. C’est un gain de temps et d’argent considérable. La concurrence n’est donc pas un obstacle, mais un tremplin qui vous permet de démarrer avec une longueur d’avance.

Du concurrent au partenaire : une collaboration stratégique

Aller plus loin dans ce changement de regard implique d’envisager ses concurrents comme de potentiels partenaires. Cela peut sembler paradoxal, mais c’est une réalité, surtout dans le monde des indépendants et des consultants. Nous évoluons tous dans le même écosystème, nous faisons face aux mêmes défis, nous servons des audiences qui, si elles se recoupent parfois, ne sont jamais identiques. Chaque entrepreneur, par sa personnalité, ses valeurs et son approche, attire un type de client spécifique. Votre concurrent n’est pas votre clone. Votre différence est votre force.

Cette complémentarité ouvre la porte à des collaborations fructueuses. Imaginez un échange de visibilité : une interview croisée sur vos podcasts respectifs, un article invité sur vos blogs. Vous donnez accès à votre audience à une nouvelle expertise, et vice-versa. C’est une stratégie gagnant-gagnant pour accroître votre visibilité. Pensez aussi à la recommandation. En tant qu’indépendant, il arrive d’être surchargé de travail. Que faites-vous lorsqu’un client vous sollicite et que vous n’êtes pas disponible ? La pire réponse est de dire : ‘Non, je ne peux pas’. Une réponse bien plus professionnelle et constructive est de recommander une personne de confiance. ‘Mon client vient à moi parce qu’il a confiance en moi et parce qu’il sait que je vais lui proposer une solution.’ Cette solution peut être de le rediriger vers un confrère ou une consœur dont vous respectez le travail. Non seulement vous aidez votre client, mais vous renforcez aussi votre réseau et créez une relation de réciprocité avec votre ‘concurrent’. C’est en cultivant ces relations saines que l’on bâtit un écosystème solide et bienveillant.

L’inspiration n’est pas la copie : poser les limites éthiques et stratégiques

Maintenant que nous avons établi une vision plus saine de la concurrence, abordons le cœur du sujet : la frontière, parfois ténue, entre l’inspiration et la copie. C’est une préoccupation légitime, et il est essentiel de poser un cadre clair pour que cette démarche reste toujours éthique et productive. S’inspirer, c’est utiliser une idée comme un tremplin pour sa propre réflexion. Copier, c’est s’approprier le résultat du travail d’un autre sans y ajouter de valeur.

Pourquoi la copie est une stratégie vouée à l’échec

Au-delà de l’aspect moral et éthique évident, qui devrait suffire à écarter cette option, copier est tout simplement une très mauvaise stratégie commerciale. C’est un point sur lequel j’insiste particulièrement : ‘dès lors que vous copiez, vous êtes nécessairement derrière. Vous serez toujours un coup derrière et vous resterez derrière.’ En copiant, vous vous positionnez comme un suiveur, jamais comme un leader. Vous réagissez au lieu d’agir. Vous adoptez une idée ou un format une fois que quelqu’un d’autre a déjà pris le risque, essuyé les plâtres et récolté les premiers bénéfices. Votre offre sera perçue comme une version ‘discount’ ou ‘moins originale’ de l’originale.

De plus, cette approche étouffe votre propre créativité et votre identité de marque. Vous ne développez pas votre voix, votre style, votre angle unique. Vous devenez un simple écho, interchangeable et sans saveur. À long terme, cela nuit à la confiance de votre audience et à votre réputation. Personne ne veut travailler avec ou acheter chez un imitateur. La véritable valeur réside dans ce que vous seul pouvez apporter : votre expertise, votre personnalité, votre vision du monde. Copier, c’est renoncer à tout cela. C’est une impasse totale.

Le mécanisme de l’inspiration : comment les idées rebondissent

Alors, comment fonctionne l’inspiration ? C’est un processus actif, un dialogue créatif. Notre cerveau ne fonctionne pas de manière linéaire ; il procède par association, par rebonds. Une idée en amène une autre, qui elle-même en déclenche une troisième. C’est ce que j’appelle ‘faire rebondir les idées’. L’inspiration externe, comme l’analyse d’un concurrent, agit comme le premier domino. Elle donne l’impulsion de départ à votre propre chaîne de réflexion.

Pensez à une séance de brainstorming. La fameuse technique des post-its que j’adore illustre parfaitement ce principe. Vous partez d’un thème, et vous notez toutes les idées qui vous viennent, sans filtre. ‘Vous écrivez une première idée qui elle-même va vous faire penser à autre chose, qui elle-même va vous faire penser à autre chose.’ Une idée un peu loufoque peut en déclencher une autre, plus pragmatique, qui mènera finalement à l’idée de génie. S’inspirer de la concurrence, c’est exactement cela : vous analysez un article, une campagne ou un format de contenu, et vous ne vous demandez pas ‘comment puis-je faire la même chose ?’, mais plutôt ‘qu’est-ce que cela déclenche en moi ?’. Cela peut être un accord (‘j’adore cet angle, je pourrais l’approfondir avec ma propre expertise sur ce sous-sujet’) ou un désaccord (‘je ne suis pas du tout d’accord avec cette conclusion, je vais écrire un article pour présenter ma contre-argumentation’). Dans les deux cas, vous ne copiez pas : vous créez quelque chose de nouveau, infusé de votre propre valeur.

Le guide pratique : 4 actions pour s’inspirer de vos concurrents et créer un contenu unique

Passons maintenant à la pratique. Comment transformer concrètement cette philosophie en actions pour nourrir votre stratégie de contenu ? Il ne s’agit pas de surveiller vos concurrents de manière obsessionnelle, mais de mettre en place une veille structurée et ciblée. Voici quatre domaines clés où l’analyse concurrentielle peut devenir votre meilleur atout pour ne plus jamais être à court d’idées.

1. Trouver des thèmes de contenu inépuisables (et validés par le marché)

Le syndrome de la page blanche est l’ennemi de tout créateur de contenu. Après avoir traité les 10 sujets qui nous semblaient évidents, on a parfois l’impression d’avoir fait le tour. C’est rarement le cas. Pour relancer la machine, l’analyse des contenus de vos concurrents est une mine d’or. L’objectif n’est pas de traiter les mêmes sujets qu’eux la semaine suivante, mais d’identifier les grandes thématiques qui intéressent votre audience commune. Pour cela, un outil comme Ubersuggest de Neil Patel est incroyablement efficace et simple. Comme je l’explique, ‘vous rentrez l’URL de votre concurrent […] et UberSuggest va vous donner de façon extrêmement simple […] les thèmes qui ont le mieux fonctionné sur ce site.’ En quelques clics, vous obtenez une liste des articles les plus lus, les plus partagés, ceux qui génèrent le plus de trafic. C’est une étude de marché gratuite ! Cette liste est votre point de départ. Ne la prenez pas comme une liste de sujets à copier, mais comme une carte des centres d’intérêt de votre cible. Pour chaque thème populaire, posez-vous les questions suivantes : Quel angle n’a pas été traité ? Quelle expertise puis-je apporter pour aller plus loin ? Puis-je aborder ce sujet sous un format différent (vidéo, infographie, étude de cas) ? Cette analyse vous fournit la matière première pour des dizaines de nouveaux contenus pertinents et originaux.

2. Améliorer votre SEO en créant un contenu 10 fois meilleur

Pour être visible sur Google, il ne suffit pas de créer du contenu. Il faut créer le meilleur contenu disponible sur un sujet donné. Et comment savoir ce qu’est le ‘meilleur’ contenu ? En analysant ce que Google considère déjà comme tel : les résultats de la première page. C’est la stratégie, redoutablement efficace, que Neil Patel lui-même applique. ‘Il va taper sur Google le sujet qu’il souhaite traiter, il va prendre les 10 premiers articles qui sortent […] Il va tous les lire, il va tous les analyser et il va créer un article qui va être deux fois mieux que tous ces articles.’ Cette approche, souvent appelée la ‘technique du gratte-ciel’ (Skyscraper Technique), est à la portée de tous. Le processus est simple :
1. Tapez votre mot-clé cible sur Google.
2. Ouvrez les 10 premiers résultats et analysez-les : quelle est leur longueur ? leur structure ? quels sous-thèmes abordent-ils ? quelles sont leurs lacunes ?
3. Créez un contenu qui surpasse les autres sur tous les plans : plus complet, plus à jour, mieux structuré, avec des exemples plus pertinents, des visuels de meilleure qualité, ou une perspective unique. Vous ne vous contentez pas de compiler les informations existantes ; vous les synthétisez, les enrichissez et y ajoutez votre valeur distinctive. C’est un travail exigeant, mais c’est l’un des moyens les plus sûrs de viser les premières positions sur les moteurs de recherche.

3. Décrocher des backlinks de qualité en identifiant les bonnes opportunités

Les backlinks, ces liens provenant d’autres sites web pointant vers le vôtre, sont un pilier du SEO. Ils agissent comme des votes de confiance aux yeux de Google. Mais comment en obtenir ? Attendre qu’ils viennent naturellement est une stratégie très lente. Une approche proactive consiste à analyser les backlinks de vos concurrents. Encore une fois, des outils comme Ubersuggest vous permettent de le faire facilement. En entrant l’URL d’un concurrent, vous pouvez voir la liste des sites qui ont créé un lien vers lui. Cette liste est une mine d’or de prospects qualifiés. Pourquoi ? Parce que ces sites ont déjà démontré un intérêt pour votre thématique. Votre mission est alors de les contacter pour leur proposer mieux. L’approche doit être subtile et centrée sur la valeur que vous apportez. Par exemple : ‘J’ai remarqué que vous aviez fait un article sur tel sujet et que […] vous pointiez vers le site de untel. Sachez que de mon côté, j’ai du contenu sur tel point qui n’a pas été abordé.’ Vous ne demandez pas un service, vous offrez une amélioration. Vous leur proposez d’enrichir leur propre contenu pour mieux servir leur audience. C’est une démarche respectueuse et souvent très efficace pour construire un profil de liens solide et pertinent.

4. Dynamiser vos réseaux sociaux en comprenant ce qui engage votre audience

Les réseaux sociaux exigent une production de contenu fréquente, et il est facile de tomber en panne d’inspiration. Que publier aujourd’hui sur Instagram ou LinkedIn ? Plutôt que de naviguer à vue, analysez ce qui fonctionne pour vos concurrents et sur votre marché en général. Des outils comme BuzzSumo ou Mention sont conçus pour cela. Ils vous montrent les publications qui ont généré le plus de partages, de likes et de commentaires sur une thématique ou pour un concurrent donné. Cette analyse ne doit pas se limiter au sujet du post. Observez le format (vidéo, carrousel, sondage), le ton (humoristique, éducatif, inspirant), l’heure de publication, le type d’appel à l’action. Comprendre ces mécanismes vous permet de mieux cerner les attentes de votre audience sur chaque plateforme. Encore une fois, il ne s’agit pas de reproduire à l’identique un post qui a fonctionné, mais de comprendre les principes sous-jacents de son succès pour les adapter à votre propre style et à vos propres messages. C’est une façon intelligente de réduire la part d’incertitude dans votre stratégie social media.

Bâtir votre propre bibliothèque d’inspiration : une méthode simple et efficace

L’inspiration est volatile. Une idée brillante qui nous traverse l’esprit en scrollant sur notre téléphone peut disparaître en quelques minutes, emportée par le flot d’informations. Pour que toute cette veille concurrentielle soit réellement utile, il est indispensable de mettre en place un système pour capturer, organiser et retrouver ces pépites. C’est une discipline simple mais qui fait toute la différence entre une inspiration passive et une créativité active.

La méthode la plus simple, que j’utilise au quotidien, est la capture d’écran. ‘Dès que je vois quelque chose qui me plaît, […] je vais faire un screenshot immédiatement, je ne me pose pas de question.’ Une publicité bien tournée, un post LinkedIn avec une accroche percutante, une landing page particulièrement convaincante, une mise en scène photo que je trouve réussie… tout y passe. Ces captures sont le matériau brut de ma créativité future. Mais un dossier rempli de centaines de captures en vrac devient vite inutilisable. L’étape suivante est donc l’organisation.

Je vous conseille de créer une arborescence simple, que ce soit dans un outil de notes comme Evernote, Notion, ou même dans des albums photo sur votre téléphone. Classez vos inspirations par catégorie : ‘Idées de posts’, ‘Exemples de publicités’, ‘Storytelling inspirant’, ‘Design de site web’, etc. L’important est que cette structure ait du sens pour vous et qu’elle vous permette de retrouver facilement ce dont vous avez besoin. Quand vous êtes en manque d’inspiration ou que vous devez travailler sur un projet spécifique (par exemple, la refonte de vos pages de vente), il vous suffit d’ouvrir le dossier correspondant. ‘Je la reprends et je la repasse, pas forcément d’ailleurs de façon trop poussée hein, mais je la relis juste pour me les remettre en tête et me remettre en tête ce qui m’avait plu.’ Ce simple geste réactive les connexions dans votre cerveau, vous rappelle les bonnes pratiques que vous aviez identifiées et sert de catalyseur pour démarrer votre propre travail créatif. Cette bibliothèque devient votre sparring-partner personnel, une source inépuisable pour nourrir votre réflexion et affiner votre pratique.

Conclusion : Devenez l’artiste de votre propre marché

Revenons à notre galerie de peinture. Chaque grand artiste a appris en regardant les maîtres qui l’ont précédé. Ils ont étudié leurs techniques, compris leurs innovations, puis ont utilisé cet héritage pour créer quelque chose de radicalement nouveau, quelque chose qui portait leur signature unique. En marketing, la démarche est la même. S’inspirer de la concurrence n’est pas un aveu de faiblesse, mais une preuve d’intelligence stratégique. C’est reconnaître que vous faites partie d’un écosystème vivant et que les meilleures idées naissent du dialogue et de l’observation.

Nous avons vu que la concurrence est un signe de bonne santé de votre marché, qu’elle peut même se transformer en partenaire. Nous avons posé la frontière essentielle entre l’inspiration qui élève et la copie qui rabaisse. Et surtout, nous avons exploré des méthodes concrètes et éthiques pour utiliser l’analyse de vos concurrents afin de trouver des idées, d’améliorer votre SEO, d’obtenir des liens et de dynamiser vos réseaux sociaux. L’objectif final n’est jamais de ressembler aux autres, mais de comprendre ce qui fonctionne pour mieux définir ce qui vous rend unique.

Alors, je vous invite à changer votre regard. Ne craignez plus de regarder ce que font les autres. Faites-le avec curiosité, avec bienveillance et avec un esprit d’analyse. Construisez votre bibliothèque d’inspiration, non pas pour imiter, mais pour alimenter le feu de votre propre créativité. C’est en observant attentivement votre environnement que vous inventerez le futur de votre marché. Devenez l’artiste qui, inspiré par son époque, peint une toile que personne n’a jamais vue auparavant.

Questions fréquentes (FAQ)

Quelle est la différence fondamentale entre s’inspirer et copier un concurrent ?

La différence est à la fois éthique et stratégique. S’inspirer, c’est utiliser le travail d’un concurrent comme point de départ pour sa propre réflexion créative. C’est analyser un angle, un format ou un sujet pour ensuite y ajouter sa propre expertise, sa perspective unique et sa valeur ajoutée. Copier, c’est reproduire le travail d’autrui de manière quasi identique, sans apport personnel. C’est une démarche non seulement malhonnête, mais aussi commercialement inefficace car elle vous place systématiquement en position de suiveur.

‘Dès lors que vous copiez, vous êtes nécessairement derrière. Vous serez toujours un coup derrière et vous resterez derrière. Donc pour moi, ça n’a aucun sens, d’un point de vue business.’

Pourquoi ne pas avoir de concurrence n’est pas forcément une bonne nouvelle ?

L’absence de concurrence peut sembler idéale, mais elle cache souvent un défi majeur : celui de devoir éduquer entièrement un marché. Si vous êtes le premier, vous devez expliquer à vos clients potentiels pourquoi ils ont un problème, en quoi votre solution est pertinente et pourquoi ils devraient y consacrer un budget. C’est un processus long, coûteux et incertain. La présence de concurrents, au contraire, prouve que le marché est mature, que les clients sont conscients de leur besoin et qu’ils sont prêts à payer pour une solution. Cela vous fait gagner un temps et un argent précieux.

‘Ne pas avoir de concurrence, c’est-à-dire être le premier sur un marché, c’est très complexe. Cela veut dire devoir éduquer les consommateurs […] et ça éduquer, eh bien, ça prend beaucoup de temps et ça coûte très cher en communication.’

Comment utiliser un outil comme Ubersuggest pour trouver des idées de contenu ?

Ubersuggest est un outil très puissant pour analyser la stratégie de contenu de vos concurrents. Le processus est très simple : vous entrez l’adresse du site web (URL) d’un concurrent dans l’outil. En quelques secondes, Ubersuggest vous fournit une liste de ses pages et articles les plus populaires, c’est-à-dire ceux qui génèrent le plus de trafic depuis Google et qui sont les plus partagés. Cette liste vous donne des indications précieuses sur les sujets qui intéressent le plus votre audience cible. Vous pouvez alors vous en inspirer pour créer vos propres contenus, en abordant ces thèmes avec un angle différent, plus approfondi ou sous un nouveau format.

‘Vous rentrez l’URL de votre concurrent, le site Internet de votre concurrent et UberSuggest va vous donner […] les thèmes qui ont le mieux fonctionné sur ce site, les articles qui ont été le plus lus, qui ont été le plus plébiscités par l’audience de ce site.’

Quelle est la meilleure méthode pour créer un article de blog qui surpasse ceux de la concurrence ?

La meilleure méthode est la ‘technique du gratte-ciel’ (Skyscraper Technique), popularisée par les experts en SEO. Elle consiste à identifier les 10 meilleurs articles déjà classés sur Google pour votre mot-clé. Ensuite, vous les analysez en détail pour comprendre leurs forces et leurs faiblesses. Votre objectif est de créer un contenu qui est objectivement meilleur : plus complet, plus à jour, mieux structuré, avec des exemples plus concrets ou des données plus récentes. Il ne s’agit pas de faire une simple synthèse, mais de construire l’article de référence sur le sujet, celui qui répondra de la manière la plus exhaustive possible à l’intention de recherche de l’utilisateur.

‘Il va taper sur Google le sujet qu’il souhaite traiter, il va prendre les 10 premiers articles qui sortent […] Il va tous les lire, il va tous les analyser et il va créer un article qui va être deux fois mieux que tous ces articles.’

Comment approcher un site web pour obtenir un backlink de manière éthique ?

L’approche la plus éthique et efficace est de proposer de la valeur avant de demander quoi que ce soit. Après avoir identifié, grâce à l’analyse de vos concurrents, un site qui a déjà fait un lien vers un contenu similaire au vôtre, contactez l’auteur de l’article. Votre message doit être personnalisé : expliquez que vous avez apprécié son article et que vous avez remarqué le lien qu’il a fait. Ensuite, proposez-lui d’enrichir son contenu en ajoutant un lien vers une de vos ressources qui apporte une information complémentaire, un angle nouveau ou un détail qui n’était pas abordé. Vous ne demandez pas un service, vous offrez une amélioration pour son audience.

‘Vous venez lui proposer d’améliorer son article, d’améliorer son contenu de façon à mieux servir son audience. Donc cette personne si bien sûr, votre contenu est suffisamment qualitatif, cette personne aura tout intérêt à rajouter ce lien.’

Est-il vraiment possible de collaborer avec un concurrent direct ?

Oui, absolument. C’est un changement de mentalité qui peut être très bénéfique. Vos audiences ne sont jamais 100% identiques et vos offres ont toujours des spécificités. Une collaboration, comme une interview croisée ou un webinaire commun, peut vous permettre de toucher une nouvelle audience qualifiée. De plus, dans le milieu des indépendants, il est très courant de se recommander des clients lorsque l’on est surchargé ou que la demande ne correspond pas exactement à notre cœur de métier. Considérer ses concurrents comme des confrères au sein d’un même écosystème ouvre la porte à des relations professionnelles saines et mutuellement avantageuses.

‘Je trouve extrêmement intéressant au contraire, moi de de rencontrer mes concurrents […] et de discuter. J’ai aucun problème à le faire.’

Comment organiser concrètement les idées que l’on trouve chez la concurrence ?

Le plus important est de mettre en place un système de capture systématique pour ne pas perdre l’inspiration. La méthode la plus simple est de faire des captures d’écran de tout ce qui vous interpelle : un post, une publicité, un design, une phrase d’accroche. Ensuite, organisez ces captures dans un outil dédié (comme Notion, Evernote, ou même des albums photos sur votre téléphone) en les classant par catégories (ex: ‘Idées pour Instagram’, ‘Exemples de landing pages’, ‘Bon storytelling’). Lorsque vous êtes en panne d’inspiration, il vous suffit de consulter ces dossiers pour réactiver votre créativité et vous souvenir des bonnes pratiques que vous aviez repérées.

‘Dès que je vois quelque chose qui me plaît […] je vais faire un screenshot immédiatement […] et je l’enregistre dans juste une note en fait hein […] Et puis eh bien quand je suis en manque d’inspiration […] je reprends cette note.’

Que faire si un concurrent a déjà traité tous les sujets importants de mon domaine ?

C’est un sentiment courant, mais rarement une réalité. Même si un sujet a été traité, il peut toujours être abordé sous un nouvel angle. Votre mission est d’apporter votre perspective unique. Vous pouvez : 1/ Aller plus en profondeur que ce qui a été fait. 2/ Aborder le sujet sous un format différent (vidéo, infographie, podcast). 3/ Présenter une contre-argumentation ou une opinion divergente. 4/ Utiliser des études de cas ou des exemples personnels pour illustrer le sujet de manière inédite. 5/ Mettre à jour un ancien contenu avec des données plus récentes. Votre valeur ne réside pas dans le sujet lui-même, mais dans la manière dont vous le traitez.

‘Tout ce que l’on fait est inspiré par quelque chose qui existe déjà. C’est vrai dans l’art et c’est vrai en marketing.’