Logo de l'épisode Réussir son lancement à l’international : le guide du Go-To-Market - Episode 283 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

Réussir son lancement à l’international : le guide du Go-To-Market – Episode 283

Épisode diffusé le 15 mai 2025 par Estelle Ballot

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Réussir son lancement à l’international : Le guide complet de la stratégie Go-To-Market

Le rêve de l’international… Pour de nombreux entrepreneurs, il représente l’aboutissement ultime. Une promesse de croissance exponentielle, une notoriété qui dépasse les frontières, et parfois, une forme de consécration personnelle et professionnelle. C’est l’idée que notre produit, notre service, notre vision, a une portée universelle. Mais ce rêve, aussi puissant soit-il, se heurte souvent à une réalité bien plus complexe et impitoyable. Une fois que votre entreprise a atteint une certaine maturité sur son marché domestique, l’envie de conquérir le monde est une ambition naturelle. Cependant, le terrain de jeu change radicalement. Chaque nouvelle frontière apporte son lot de défis : des codes culturels inconnus, un écosystème concurrentiel opaque, et des comportements d’achat qui semblent totalement imprévisibles. L’intuition qui vous a si bien servi ‘à la maison’ devient soudainement votre pire ennemie.

Alors, comment transformer cette ambition en succès tangible ? Comment éviter que le rêve ne vire au cauchemar financier et logistique ? La réponse ne se trouve pas dans un coup de chance ou une improvisation audacieuse, mais dans une approche méthodique et rigoureuse. Elle tient en trois mots qui devraient devenir votre boussole : Go-To-Market (GTM). Loin d’être un simple plan marketing de plus à archiver dans un dossier, la stratégie Go-To-Market est votre feuille de route opérationnelle. C’est une approche structurée qui fait le lien vital entre votre vision stratégique, votre offre concrète et votre exécution sur le terrain. Elle vous force à remplacer l’approximation par l’analyse et l’opportunisme par la planification. C’est l’outil qui vous permettra d’implanter efficacement votre produit sur un marché qui ne vous attend pas, en maximisant vos chances de réussite et en minimisant les risques.

Dans ce guide complet, nous allons décortiquer ensemble, pas à pas, comment construire une stratégie Go-To-Market international qui soit robuste, agile et adaptée à votre réalité. Nous verrons pourquoi cette étape est non seulement essentielle, mais constitue le véritable fondement de votre future réussite. Nous aborderons les méthodes pour choisir le bon marché cible, les adaptations cruciales à effectuer sur votre offre et votre message, et enfin, la manière de piloter concrètement votre lancement pour en faire un processus d’apprentissage continu. Si vous êtes prêt à franchir une nouvelle étape dans votre développement ou si vous vous demandez simplement par où commencer pour réussir à l’international, cet article est fait pour vous.

Qu’est-ce qu’une stratégie Go-To-Market et pourquoi est-elle vitale pour votre expansion internationale ?

Dans l’imaginaire collectif, s’internationaliser rime souvent avec une action ponctuelle : ‘trouver un distributeur ou alors participer à un salon à l’étranger’. Si ces actions peuvent faire partie de la démarche, elles ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Le véritable moteur d’un lancement international réussi, c’est cette fameuse stratégie Go-To-Market. Pour le dire simplement, le GTM est la feuille de route qui aligne vos efforts commerciaux, marketing et opérationnels pour vous permettre d’atteindre rapidement vos objectifs sur un nouveau marché, et ce, avec un minimum de risques. C’est le document stratégique qui répond aux questions fondamentales : quel produit vendons-nous, à qui, par quels canaux, à quel prix, et avec quel message ?

Pourquoi est-ce si crucial ? Parce que dans votre pays d’origine, vous bénéficiez d’un avantage immense et souvent invisible : vous connaissez le terrain. Vous comprenez intuitivement la culture, les comportements des consommateurs, le paysage concurrentiel, et les ficelles de la vente. À l’étranger, cet avantage disparaît. C’est comme si vous repartiez de zéro, en terrain inconnu. Tenter de répliquer à l’identique votre modèle local est l’erreur la plus courante et la plus coûteuse. Comme je le vois trop souvent, beaucoup d’entreprises ‘se lancent à l’international comme elles l’ont fait au départ en local. En fait, elles le font de façon un peu empirique, opportuniste, voire parfois, on va pas se mentir un peu improvisé hein’. Le résultat est presque toujours le même : des budgets marketing dépensés en pure perte, un positionnement de marque flou, une offre qui n’est pas comprise par le marché local et, dans le pire des cas, un retour en arrière douloureux qui a coûté très cher en argent, en temps et en motivation.

Un Go-To-Market bien construit vous protège de ces écueils. Il vous oblige à sortir de votre zone de confort et à vous reposer les bonnes questions, mais cette fois, dans un contexte totalement nouveau. Qui sont réellement mes nouvelles cibles ? Quels canaux de communication et de distribution utilisent-elles ? Quels messages vont les convaincre et résonner avec leurs préoccupations ? Quels partenaires locaux peuvent m’ouvrir les bonnes portes et accélérer mon développement ? Cette démarche force à substituer l’intuition par l’analyse, et l’improvisation par l’expérimentation contrôlée. C’est une boussole qui vous guide à chaque étape, vous permettant de clarifier votre proposition de valeur pour un public qui ne vous connaît absolument pas, d’identifier les canaux d’entrée les plus pertinents pour tester le marché sans vous ruiner, de construire un narratif de marque qui résonne localement, et de prioriser vos efforts et vos investissements là où ils auront le plus d’impact. C’est un outil vivant, qui doit évoluer avec les premiers retours du terrain, et non un document figé qu’on range dans un tiroir une fois rédigé.

La différence entre le succès et l’échec : deux exemples concrets

Pour bien comprendre l’impact d’un Go-To-Market, prenons deux exemples fictifs mais très réalistes. D’un côté, une startup française de logiciel B2B qui décide d’attaquer le marché allemand. Convaincue de la supériorité de son produit, elle copie-colle son modèle de vente directe et sa communication centrée sur l’innovation technologique. Le résultat ? ‘Un taux de transformation qui est en chute libre’. Pourquoi ? Parce qu’ils découvrent, bien trop tard, que le cycle d’achat en Allemagne pour ce type de logiciel passe majoritairement par un réseau de revendeurs spécialisés et des processus d’appels d’offres très structurés. Leur approche directe est perçue comme agressive et peu crédible. Ils ont négligé leur GTM.

À l’inverse, imaginons une PME française dans le secteur de la cosmétique bio qui vise le marché japonais, réputé pour être très exigeant. Avant même de contacter le moindre distributeur, elle investit dans un Go-To-Market solide. Elle recrute une consultante locale pour ‘construire un storytelling qui va être adapté au marché japonais’. Ensemble, elles font évoluer le packaging pour qu’il corresponde aux standards esthétiques locaux, elles identifient et ciblent les bons influenceurs spécialisés dans la ‘J-Beauty’ dès le départ, et adaptent le message pour mettre l’accent sur la pureté des ingrédients plutôt que sur la certification bio, un concept moins porteur au Japon. Résultat : en six mois, elle signe avec deux distributeurs premium. Dans un cas, l’absence de GTM a conduit à l’échec. Dans l’autre, il a servi de ‘boussole’ et a pavé la voie du succès. C’est toute la différence.

Choisir le bon marché : Votre première victoire stratégique à l’international

Lorsqu’une entreprise décide de s’ouvrir au monde, la toute première décision, et sans doute la plus critique, est le choix du pays à cibler en priorité. C’est une étape éminemment stratégique, et pourtant, elle est trop souvent abordée avec une légèreté déconcertante, basée sur l’intuition, une opportunité personnelle ou le simple mimétisme. On entend souvent : ‘Le marché américain est énorme, il faut y aller’ ou ‘Notre concurrent vient de se lancer en Espagne, on doit le suivre’. Ces raisonnements sont des pièges. Ce n’est pas parce qu’un marché est grand qu’il est adapté à votre entreprise, ni parce qu’un concurrent y est que vous devez forcément y aller. Une mauvaise décision à ce stade peut vous coûter des mois, voire des années d’efforts, des ressources financières et humaines gaspillées, et une démotivation profonde de vos équipes.

Le ‘bon’ marché n’est pas forcément le plus grand ou le plus évident. C’est celui où vous avez les meilleures chances d’obtenir ce que l’on appelle une ‘early traction’ ou une ‘early adoption’. Autrement dit, c’est le marché où vous pourrez obtenir un retour rapide et positif sur vos premières actions commerciales, avec un réel potentiel de croissance. C’est l’endroit où un segment de la population est prêt et capable d’acheter votre produit, maintenant. À l’inverse, choisir le mauvais marché vous condamne à pousser un rocher en haut d’une montagne. En revanche, choisir le bon endroit vous donne un élan formidable : cela vous apporte confiance, génère des premiers clients qui deviendront vos ambassadeurs, et vous aide à convaincre plus facilement d’autres marchés de vous suivre par la suite. Il vaut mieux ‘se concentrer sur un marché bien ciblé plutôt que se disperser sur plusieurs fronts trop tôt’.

Les 6 critères essentiels pour évaluer et sélectionner votre marché cible

Pour passer de l’intuition à une décision éclairée, il faut évaluer les marchés potentiels à travers une grille d’analyse structurée. Voici les six critères principaux à prendre en compte :

1. Taille et maturité du marché : Existe-t-il une demande réelle et quantifiable pour votre type de produit ou service ? Cette demande est-elle stable, en croissance, ou simplement émergente ? Un marché trop mature peut être saturé, tandis qu’un marché trop neuf peut nécessiter un budget d’évangélisation colossal.

2. Concurrence locale : Qui sont les acteurs déjà en place ? Le marché est-il dominé par quelques géants ou est-il fragmenté ? Y a-t-il un espace pour un nouvel entrant avec votre positionnement ? Parfois, un marché avec une concurrence modérée est préférable à un océan bleu où tout est à construire.

3. Accessibilité du marché : Y a-t-il des barrières à l’entrée ? Celles-ci peuvent être ‘réglementaires, douanières, techniques ou alors culturelles’. Une norme technique spécifique, une législation protectionniste ou des habitudes de consommation très ancrées peuvent transformer un marché attractif en forteresse imprenable.

4. Pouvoir d’achat et comportement des consommateurs : Vos clients potentiels ont-ils les moyens d’acheter votre offre ? Plus important encore, comment votre offre sera-t-elle perçue ? Comme premium, accessible, innovante ? Cette perception peut être radicalement différente de celle sur votre marché d’origine.

5. Affinité culturelle et linguistique : Une proximité culturelle ou l’absence de barrière linguistique peut grandement faciliter l’adoption de votre produit et réduire les coûts d’adaptation. À l’inverse, une grande fracture culturelle exigera un effort d’adaptation beaucoup plus important.

6. Coût d’entrée : Combien cela vous coûtera-t-il concrètement de vous lancer ? Pensez aux coûts d’adaptation du produit, de traduction, de marketing, de constitution d’une équipe locale, de logistique et de distribution. L’objectif n’est pas de trouver un marché avec un score parfait sur chaque critère, mais de ‘comprendre où sont vos points forts et vos points de fragilité pour chacun des pays que vous allez envisager’. Cette analyse comparative vous permettra de faire un choix éclairé et de savoir où vous mettez les pieds.

Une méthode agile pour valider votre choix sans vous ruiner

Une fois l’analyse sur papier terminée, il faut confronter la théorie à la réalité du terrain. Voici une méthode simple en quatre étapes pour valider votre marché cible :

1. Créez une short-list : Ne vous dispersez pas. Commencez par identifier 3 à 5 pays maximum en vous basant sur des données que vous possédez déjà : d’où vient votre trafic web international ? Recevez-vous des demandes entrantes de certains pays ? Où vos concurrents sont-ils présents ?

2. Collectez des données secondaires : Plongez dans la recherche. Lisez les études de marché, les rapports d’agences gouvernementales comme Business France, les articles spécialisés. ‘Récupérez de la data de l’information, cultivez-vous sur votre marché dans ce pays-là’.

3. Interrogez des experts : Rien ne vaut l’expérience humaine. Contactez d’autres entrepreneurs qui ont déjà testé ce marché. Sollicitez les chambres de commerce françaises à l’étranger. Ces personnes vous offriront des ‘insights’ précieux que vous ne trouverez dans aucun rapport.

4. Faites des mini-tests : Avant de vous engager pleinement, testez l’appétit du marché à petite échelle. Lancez une campagne publicitaire géociblée, créez une landing page localisée pour mesurer l’intérêt, menez quelques entretiens avec des prospects locaux. L’objectif n’est pas de tout prévoir, mais de ‘réduire l’incertitude du début avec des éléments tangibles’. La meilleure validation viendra toujours du terrain. Même une courte mission exploratoire sur place peut vous faire gagner un temps et un argent considérables.

L’art de l’adaptation : Comment ajuster votre offre pour conquérir un nouveau marché

L’un des pièges les plus courants et les plus insidieux de l’internationalisation est l’illusion de l’universalité. C’est cette croyance, souvent inconsciente, que ‘ce qui a fonctionné sur leur marché principal, et bien va fonctionner partout de la même manière’. C’est une erreur fondamentale. Chaque marché possède ses propres codes, ses propres attentes, ses valeurs et ses références culturelles. Si vous ignorez ces spécificités et que vous vous contentez d’un simple copier-coller, votre offre, aussi brillante soit-elle, risque de passer complètement à côté de sa cible. Vous parlerez une langue que personne ne comprendra, non pas au sens littéral, mais au sens culturel et commercial.

Cependant, s’adapter ne signifie pas tout changer ou renier son identité. Il ne s’agit pas de créer une entreprise entièrement nouvelle à chaque frontière franchie. L’enjeu est bien plus subtil : il s’agit d’ajuster intelligemment ce qui doit l’être pour maximiser l’adoption locale, sans perdre l’ADN et l’âme de votre marque. C’est un exercice d’équilibre délicat entre la cohérence globale de votre marque et la pertinence locale de votre offre. Cette adaptation nécessaire se décline sur trois dimensions interdépendantes : le produit ou le service lui-même, votre discours marketing et votre communication, et enfin, votre positionnement stratégique sur le marché local. Négliger l’une de ces dimensions, c’est comme construire un tabouret avec un pied plus court que les autres : l’équilibre sera précaire, et la chute probable.

Au-delà de la traduction : la localisation de votre message

L’adaptation la plus évidente, mais souvent mal exécutée, est celle du message. Localiser, ce n’est pas simplement traduire. C’est, comme je le dis, ‘traduire mais en mieux’. La localisation consiste à adapter le ton, les références culturelles, les visuels et les bénéfices mis en avant pour qu’ils résonnent authentiquement avec les attentes locales. Une blague qui fonctionne en France peut être offensante en Asie. Une image de famille qui inspire confiance en Europe peut paraître étrange en Amérique du Sud. Il faut donc aller plus loin que la simple transposition linguistique. Cela peut impliquer de ‘retravailler des visuels qui vont être bien adaptés d’un point de vue graphique, coloriel ou de settings à la culture locale’, de réécrire complètement les accroches marketing, ou d’ajuster le storytelling de votre marque pour qu’il s’ancre dans un contexte qui parle à vos nouveaux clients. Par exemple, si vous vendez une solution logicielle B2B et que tous vos témoignages clients sont français, leur impact sera quasi nul aux États-Unis. Il est impératif d’obtenir rapidement des cas d’usage et des témoignages locaux pour construire cette crédibilité.

Ajuster son positionnement : Devenir pertinent sans perdre son identité

Le positionnement est peut-être l’élément le plus complexe à ajuster. L’objectif n’est pas de ‘devenir une entreprise locale’, mais d’apparaître comme une solution pertinente et crédible dans le contexte local. Vous resterez toujours une entreprise étrangère, et c’est parfois même un atout (le ‘made in France’, par exemple). Un bon positionnement local prend en compte la maturité du marché, la perception de votre catégorie de produit, et les attentes implicites de vos cibles. Est-ce que les clients recherchent le statut, l’innovation, la sécurité, le prix ? La réponse varie énormément d’un pays à l’autre. La question fondamentale à vous poser est : ‘dans l’esprit d’un client local, à quoi ou à qui est-ce que je suis comparé ?’. Si vous ne pouvez pas répondre à cette question, vous naviguez à vue.

Pour y répondre, la création de personas locaux est indispensable. Les personas que vous avez mis des mois à construire sur votre marché d’origine ne sont probablement pas valables ailleurs. ‘Un directeur marketing en Espagne, en Allemagne et en Corée du Sud n’ont pas les mêmes priorités ni les mêmes obstacles’. Construire des personas spécifiques à chaque marché cible, en menant des entretiens, des observations et en analysant les données terrain, est un investissement au retour considérable. Cela vous permettra d’affiner vos campagnes, d’adapter vos argumentaires de vente et d’anticiper les objections spécifiques à chaque culture. C’est ce travail en profondeur qui vous donnera les clés pour ajuster votre positionnement de manière chirurgicale et efficace.

De la stratégie à l’action : Piloter concrètement votre lancement international

Une fois que le marché cible est identifié et que votre offre a été finement adaptée, il est temps de passer à l’action. C’est à ce stade que la stratégie Go-To-Market se transforme en un plan d’action précis et opérationnel. La question n’est plus ‘où aller ?’ mais ‘comment y aller ?’. Qui fait quoi, quand, comment, et avec quels objectifs mesurables ? Le piège classique ici est de vouloir tout faire en même temps et de s’éparpiller : lancer la communication, la prospection commerciale, le recrutement, la logistique… Si l’on attaque tous ces fronts sans avoir défini une séquence logique et des priorités claires, l’échec est quasiment garanti. On épuise ses ressources et son énergie avant même d’avoir obtenu le moindre résultat tangible.

Un bon plan de lancement Go-To-Market international doit être progressif, mesurable et agile. L’idée n’est pas de déployer d’un coup un arsenal marketing massif, mais de procéder par étapes, en testant des hypothèses et en ajustant le tir en fonction des retours du terrain. Il faut adopter une mentalité de ‘lean startup’ appliquée à l’internationalisation. On commence petit pour apprendre vite, on valide les premières étapes avant de passer aux suivantes, et on renforce progressivement ce qui fonctionne. Cette approche itérative permet de limiter les risques financiers et de construire une présence solide et durable, brique par brique. Elle transforme le lancement en un processus d’apprentissage continu plutôt qu’en un pari à quitte ou double.

Définir des objectifs clairs et choisir ses canaux d’acquisition

Avant toute chose, soyez parfaitement clair sur ce que vous attendez de cette première phase de lancement. Vos objectifs vont dicter vos actions et vos indicateurs de succès (KPIs). Cherchez-vous à générer un maximum de leads qualifiés ? À signer vos 5 premiers clients ? À identifier les 2 ou 3 canaux d’acquisition qui ont le meilleur coût par acquisition ? Ou simplement à obtenir des feedbacks terrain précieux pour affiner votre offre ? ‘Ce sont des objectifs qui sont évidemment différents, qui vont se mesurer différemment’. Définissez-les précisément.

Ensuite, vous devez faire des choix drastiques concernant vos canaux d’acquisition. Vous ne pourrez pas être partout. Choisissez ‘2, 3 maximum à tester a priori’. Si vous êtes en B2B, cela pourrait être une combinaison de publicité ciblée sur LinkedIn, de ‘cold emailing’ avec une approche très localisée, et de participation à un salon professionnel clé. En B2C, ce pourrait être des campagnes sur Instagram, des partenariats avec des micro-influenceurs locaux et du SEO local. Le principe reste le même : concentrez vos efforts sur un nombre limité de canaux pour pouvoir réellement mesurer leur performance, au lieu de saupoudrer un peu de budget partout sans jamais atteindre la masse critique nécessaire pour obtenir des résultats.

Structurer son équipe et construire sa crédibilité locale

Le volet humain et commercial est évidemment central. Comment allez-vous vendre sur place ? Plusieurs options s’offrent à vous, et le choix dépend de vos moyens et de votre stratégie. Vous pouvez commencer avec un représentant local ou un freelance pour valider les premières opportunités. Vous pouvez aussi vous appuyer sur un distributeur ou un partenaire qui possède déjà un réseau et vous ‘donnera les clés pour rentrer sur le marché’. L’option la plus engageante est de créer une filiale commerciale directement sur place. ‘Le plus important, c’est de ne pas brûler les étapes, commencer petit pour apprendre vite puis renforcer’.

En parallèle, votre équipe marketing doit se concentrer sur un objectif prioritaire : construire de la crédibilité. C’est ce que l’on appelle le ‘local proof’, la preuve que vous êtes légitime sur ce marché. Cela passe par la création de contenu adapté : des témoignages de vos premiers clients locaux, des études de cas, des articles de blog ou des vidéos qui parlent des problématiques spécifiques du marché. Cela implique aussi d’être présent là où se trouvent vos clients : médias locaux, événements du secteur, etc. ‘Au plus vite, vous montrerez que vous comprenez et que vous respectez le contexte local, au plus vite, vous réduirez la barrière à l’adoption’. Cela nécessite d’allouer un budget spécifique à la création de contenu localisé, car vous ne pourrez pas tout réutiliser de votre marché d’origine.

Le facteur X : Cultiver le mindset ‘Global Ready’ pour réussir sur le long terme

On a beaucoup parlé de stratégie, de données, de plans d’action. Ce sont des éléments absolument indispensables. Mais si l’on regarde de plus près les entreprises qui réussissent durablement leur expansion internationale, on découvre souvent un ingrédient plus immatériel, mais tout aussi décisif. Se lancer à l’international, c’est bien sûr une histoire de budget, de produit et de stratégie. Mais ‘ce qui fait bien souvent la différence, et ben ce sont les facteurs humains, c’est l’état d’esprit de l’équipe, c’est la capacité à apprendre vite, c’est la volonté de s’investir dans la durée’. Cultiver un mindset que l’on pourrait appeler ‘Global Ready’, c’est-à-dire prêt pour le monde, est un atout stratégique extrêmement précieux.

Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Se lancer à l’international exige un véritable changement de posture, une transformation culturelle au sein de l’entreprise. Il ne s’agit plus de simplement reproduire un modèle qui a fait ses preuves, mais d’entrer dans un mode d’exploration et d’apprentissage permanent. Il faut accepter de ne pas tout savoir, et même, d’avoir tort. Il faut accepter une part d’incertitude et être capable de naviguer dans le flou sans paniquer. Cela suppose une grande humilité : la capacité d’écouter avant d’agir, de chercher à comprendre avant de chercher à vendre. C’est une agilité mentale qui doit être incarnée au plus haut niveau de la direction, mais qui doit aussi infuser à tous les niveaux de l’entreprise. Votre entreprise doit être capable de ‘se remettre en question sans en même temps sans perdre confiance’. C’est un équilibre subtil, qui n’est pas technique, mais profondément culturel.

Cet état d’esprit se traduit par des comportements concrets. C’est la curiosité qui pousse les équipes à s’intéresser sincèrement à la culture du nouveau marché. C’est la résilience qui leur permet de surmonter les premiers échecs sans baisser les bras. C’est la flexibilité qui les autorise à pivoter rapidement quand une stratégie ne fonctionne pas comme prévu. L’internationalisation n’est pas un sprint glorieux, c’est un marathon semé d’obstacles et de surprises. Sans le bon état d’esprit, même la meilleure des stratégies finira par s’effondrer face aux premières difficultés. C’est pourquoi il est crucial d’insuffler cette culture ‘Global Ready’ dès le début du projet, de sélectionner des collaborateurs qui partagent ces valeurs d’ouverture et d’adaptabilité, et de célébrer les apprentissages autant que les victoires commerciales.

Conclusion : L’international, une aventure qui se prépare avec méthode

L’expansion internationale est souvent perçue comme une aventure exaltante, presque héroïque. Et elle peut l’être. Mais ce que nous avons vu ensemble, c’est que cette aventure, pour avoir une chance de réussir, ‘doit être structurée, pilotée et surtout préparée avec méthode’. Le Go-To-Market n’est pas un luxe réservé aux grandes multinationales disposant de ressources illimitées. C’est un outil stratégique essentiel, une boussole indispensable pour toute entreprise, quelle que soit sa taille, qui ambitionne de s’implanter durablement dans un nouveau pays. C’est la discipline qui transforme un rêve un peu flou en un projet d’entreprise cohérent et réalisable.

Résumons les points clés de notre parcours. Premièrement, le Go-To-Market est bien plus qu’un plan marketing ; c’est une feuille de route opérationnelle qui aligne vos équipes, vos actions et vos ressources. Deuxièmement, le choix de votre premier marché ne doit rien au hasard ; il repose sur des données, des signaux terrain et une capacité à prioriser. Troisièmement, l’adaptation de votre offre, de votre discours et de votre positionnement est la clé de la pertinence locale. Ensuite, votre plan de lancement doit être progressif, agile et mesurable, en s’ajustant constamment aux retours du terrain. Enfin, et c’est peut-être le plus important, la différence se fait souvent sur votre capacité à apprendre, à vous entourer et à cultiver un état d’esprit ouvert et résilient face à l’inconnu.

Se lancer à l’international est une démarche qui demande du courage entrepreneurial, c’est indéniable. Mais ce courage doit être couplé à une discipline stratégique et un sens du timing. Alors, si votre entreprise a atteint la maturité nécessaire pour envisager ce grand saut, posez-vous cette question simple : votre plan Go-To-Market est-il prêt ? Prenez le temps, avec vos équipes, de lister vos hypothèses, vos ressources et vos inconnues. Car en fin de compte, ‘ceux qui réussissent, ce sont pas toujours ceux qui sont les plus gros, mais ceux qui sont les plus structurés et les plus agiles en même temps’.


Foire Aux Questions (FAQ) sur la stratégie Go-To-Market international

Qu’est-ce qu’une stratégie Go-To-Market (GTM) dans le contexte d’une expansion internationale ?

Une stratégie Go-To-Market international est bien plus qu’un simple plan de lancement. C’est une feuille de route complète qui définit comment une entreprise va pénétrer un nouveau marché étranger, atteindre ses clients cibles et générer des revenus. Elle aligne toutes les fonctions de l’entreprise (produit, marketing, ventes, opérations) autour d’un objectif commun. Elle répond aux questions essentielles : quel produit adapté vendre, à quel segment de clientèle locale, via quels canaux de distribution et de communication, et avec quel message culturellement pertinent. C’est l’outil qui structure la démarche pour minimiser les risques et maximiser les chances de succès.

‘Le go to Market, c’est la feuille de route qui va aligner vos efforts commerciaux, marketing et opérationnels pour vous permettre d’atteindre rapidement vos objectifs sur et ben sur un nouveau marché. Et ça, ben il faut le faire avec un minimum de risques.’

Comment choisir le bon pays pour lancer mon entreprise à l’étranger ?

Le choix du bon pays ne doit pas se baser sur l’intuition ou la taille du marché uniquement. Il doit résulter d’une analyse structurée selon plusieurs critères clés : la taille et la maturité de la demande locale pour votre offre, l’intensité de la concurrence, l’accessibilité du marché (barrières réglementaires, culturelles), le pouvoir d’achat des consommateurs, l’affinité culturelle et linguistique, et le coût d’entrée. La meilleure approche est de créer une short-list de 3 à 5 pays, de collecter des données, de parler à des experts et de réaliser des mini-tests (ex: campagnes publicitaires ciblées) pour valider le potentiel avant de vous engager pleinement.

‘Le bon marché, c’est celui où vous avez les meilleures chances d’obtenir ce qu’on appelle une early traction, une early adoption, c’est-à-dire un retour rapide sur vos premières actions commerciales avec un potentiel de croissance.’

Dois-je obligatoirement changer mon produit pour le vendre à l’étranger ?

Pas nécessairement tout changer, mais une adaptation est presque toujours indispensable. L’enjeu est d’ajuster intelligemment votre offre pour répondre aux spécificités locales sans perdre votre identité. Cela peut concerner des caractéristiques techniques pour respecter des normes locales, le format, le packaging pour correspondre aux goûts esthétiques, ou même les fonctionnalités pour répondre à un besoin local clair. Il faut aussi adapter les services associés comme les conditions de livraison, les moyens de paiement ou le service après-vente. L’erreur est de penser que ce qui est parfait pour votre marché d’origine le sera pour tous les autres.

‘S’adapter, ça veut pas forcément dire tout changer hein. L’idée ici, c’est plutôt d’ajuster de façon intelligente ce qui doit être ajusté. L’idée, c’est de maximiser l’adoption sans perdre votre identité de marque.’

Quelle est la différence entre la traduction et la localisation en marketing international ?

La traduction consiste à transposer des mots d’une langue à une autre. La localisation est une démarche beaucoup plus profonde et stratégique. Elle inclut la traduction, mais l’adapte au contexte culturel, aux références, au ton et aux habitudes du marché cible. Localiser, c’est s’assurer que votre message non seulement est compris, mais qu’il résonne émotionnellement et culturellement avec le public local. Cela peut impliquer de changer les visuels, les couleurs, les exemples, les accroches marketing et même le storytelling pour être véritablement pertinent et éviter les malentendus culturels.

‘Localiser, ça veut dire traduire bien sûr, mais en adaptant le ton, les références, les bénéfices qui vont être mis en avant et qui résonnent avec les attentes locales. En fait, ça veut dire traduire tout en adaptant pour que ça fonctionne pour le marché.’

Quels sont les premiers pas concrets pour piloter mon lancement international ?

Un lancement réussi est progressif. Commencez par définir des objectifs clairs et mesurables pour les 3 à 6 premiers mois. Ensuite, choisissez un nombre très limité de canaux d’acquisition (2 ou 3 maximum) à tester pour concentrer vos efforts et votre budget. Structurez votre approche commerciale en commençant petit : un représentant local, un partenaire ou un freelance pour valider les premières opportunités. En parallèle, concentrez vos efforts marketing sur la création de ‘preuve locale’ (local proof) : obtenez des témoignages de premiers clients, créez du contenu adapté et soyez visible sur des plateformes ou événements locaux pour construire la confiance.

‘Un bon go to Market est progressif, mesurable et agile. Donc d’abord, il faut que vous soyez clair sur ce que vous attendez de votre lancement. Quels sont vos objectifs ?’

Comment puis-je construire la confiance dans un nouveau marché où personne ne connaît ma marque ?

La confiance se gagne en démontrant votre légitimité et votre compréhension du contexte local. C’est le concept de ‘local proof’. Le levier le plus puissant est de vous associer à un partenaire local reconnu (distributeur, consultant, influenceur) qui peut vous ouvrir des portes et vous crédibiliser par association. Ensuite, obtenez le plus rapidement possible des témoignages et des études de cas de vos premiers clients dans le pays. Une présence dans les médias ou lors d’événements locaux est également très efficace. Enfin, un contenu marketing parfaitement localisé, qui parle le langage de vos clients et aborde leurs problématiques spécifiques, montrera que vous avez fait l’effort de les comprendre.

‘C’est l’un des grands leviers d’un bon go to Market, c’est ce qu’on appelle le local proof. C’est la preuve que vous êtes légitime pour adresser ce marché. Au plus vite, vous montrerez que vous comprenez et que vous respectez le contexte local, au plus vite, vous réduirez la barrière à l’adoption.’

Quel état d’esprit mon équipe et moi-même devons-nous adopter pour réussir à l’international ?

Le succès international repose autant sur la stratégie que sur le mindset. Il faut cultiver une culture ‘Global Ready’, qui repose sur plusieurs piliers. D’abord, l’humilité : accepter que vous ne savez pas tout et qu’il faut écouter avant d’agir. Ensuite, l’agilité mentale : être capable de se remettre en question et de pivoter rapidement sans perdre confiance. La curiosité est également essentielle pour s’intéresser sincèrement aux nouvelles cultures. Enfin, la résilience est cruciale pour surmonter les inévitables obstacles et les phases de doute. Il ne s’agit pas de reproduire ce que vous savez faire, mais d’apprendre en permanence.

‘Se lancer à l’international, ça exige un changement de posture. Il ne s’agit pas simplement de reproduire à l’international ce qu’on fait en local parce que là, bah il faut accepter que on va pas pouvoir tout contrôler, qu’il va falloir écouter avant d’agir.’


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