5 ans de podcasting : mon retour d’expérience pour lancer et réussir votre podcast
Mars 2019. Il y a plus de 5 ans, je lançais le premier épisode du Podcast du Marketing. J’étais alors loin d’imaginer le chemin que ce projet allait me faire parcourir. À l’époque, le podcast était encore un média de niche en France, une sorte de curiosité importée des États-Unis, principalement utilisée par les radios pour diffuser leurs émissions en replay. J’observais le marché américain, comme je le faisais pour mon travail chez Microsoft, et je voyais une tendance claire : là-bas, le podcasting n’était plus un hobby, c’était un métier, un écosystème mature avec des créateurs générant des revenus significatifs. Je me suis dit qu’il y avait une vague à prendre. Je ne savais pas où elle me mènerait, mais je savais une chose : sur le digital, l’historique compte. Être là au début confère un avantage presque indétrônable.
Alors, je me suis lancée. Dans des conditions loin d’être idéales, je dois l’avouer. Je travaillais à temps plein et, la semaine même du lancement, j’apprenais que j’étais enceinte de mon deuxième enfant. L’énergie n’était pas vraiment au rendez-vous. Mais comme je le dis souvent, il n’y a jamais de ‘bon moment’. Le meilleur moment, c’est celui où l’on décide d’agir. Alors, j’ai agi.
Me voilà en mars 2019 avec six épisodes dans la poche, je lance le podcast du marketing au pire moment pour moi probablement… pas grave, il y a jamais de bon moment de toute façon, go, le podcast du marketing était né.
Aujourd’hui, près de 250 épisodes plus tard, ce projet est devenu une part centrale de mon activité. Il m’a ouvert des portes incroyables, m’a permis de rencontrer des personnes fascinantes et de construire une audience engagée. Ce parcours n’a pas été un long fleuve tranquille. Il a été pavé d’apprentissages, de doutes, d’erreurs et de réussites. C’est ce bagage que je veux partager avec vous aujourd’hui. Que vous songiez à lancer votre podcast ou que vous cherchiez à faire décoller celui que vous avez déjà, cet article est une compilation de tout ce que j’ai appris. Oubliez la théorie, nous allons parler concret : le marché est-il saturé ? Quel matériel est vraiment indispensable ? Comment transformer une simple conversation en un épisode captivant ? Et surtout, comment faire pour que votre voix soit entendue dans un monde de plus en plus bruyant ? C’est le moment de faire le bilan, sans filtre.
Le marché du podcast est-il saturé ? Pourquoi il n’est absolument pas trop tard pour se lancer
C’est la première question, la première objection que j’entends systématiquement. ‘Estelle, j’adore l’idée, mais c’est trop tard. Le marché est saturé. Toi, tu as commencé il y a 5 ans, c’était le bon moment. Maintenant, c’est impossible de se faire une place’. Chaque fois que j’entends ça, je ne peux m’empêcher de réagir. Oui, c’était un excellent moment il y a 5 ans, je ne vais pas le nier. Il y avait moins de concurrence, et l’avantage d’être parmi les pionniers est réel. Mais affirmer qu’il est ‘trop tard’ aujourd’hui est une erreur fondamentale de perspective. Le podcasting, même en 2024, reste un média incroyablement jeune sur l’échelle du digital.
Pour bien comprendre, mettons les choses en perspective avec un autre média que tout le monde connaît : le blog. Les blogs existent depuis la fin des années 90. C’est un format mature, établi, et oui, on peut dire que ce marché est saturé. Regardons les chiffres pour comparer. Le nombre de blogs dans le monde ? On estime qu’il y en a plus de 600 millions. C’est un chiffre colossal. Maintenant, combien de podcasts ? Un peu plus de 2,5 millions. Relisez ces chiffres. 600 millions contre 2,5 millions.
600 millions de blogs d’un côté, 2,5 millions de podcasts de l’autre côté, évidemment qu’il y a encore de la place. En tout cas, il est bien plus facile d’être visible avec un podcast que d’être visible avec votre blog.
L’écart est si immense qu’il en devient presque absurde de parler de saturation pour le podcast. C’est comme comparer un océan à une piscine olympique. Il y a de l’eau dans les deux, mais l’échelle n’a rien à voir. Lancer un blog aujourd’hui et espérer se classer sur Google face à des sites qui ont 10 ou 15 ans d’historique est un défi titanesque. Lancer un podcast dans une niche précise vous donne une chance bien plus réaliste de construire une audience fidèle et de devenir une référence. De plus, le marché n’est pas statique. Le nombre d’auditeurs est en croissance constante. Les usages se démocratisent, les gens intègrent l’écoute de podcasts dans leur quotidien : dans les transports, en faisant du sport, en cuisinant… Le gâteau ne fait que grossir, ce qui signifie que de nouvelles parts sont constamment disponibles pour les nouveaux créateurs. Ne laissez personne vous dire qu’il est trop tard. Le meilleur moment pour planter un arbre était il y a 20 ans. Le deuxième meilleur moment, c’est maintenant. Pour le podcast, c’est exactement la même chose.
L’âme du podcast : un média d’intimité et de temps long
Au-delà des chiffres et des opportunités de marché, ce qui rend le podcast si spécial et si puissant, c’est sa nature même. Il ne fonctionne pas comme les autres médias. Il a ses propres codes, ses propres forces, et comprendre cette singularité est la clé pour réussir.
Le média de l’intime : votre voix dans leur oreille
Je dis souvent que le podcast est le média de l’intime, et ce n’est pas une simple formule. C’est une réalité physique et psychologique. Pensez-y : la plupart du temps, un podcast s’écoute avec des écouteurs. Votre voix n’est pas simplement dans la pièce, elle est directement dans l’oreille de l’auditeur. C’est une proximité quasi charnelle, une invitation dans l’espace personnel de quelqu’un. Avant même d’avoir prononcé votre premier mot de contenu, la personne qui appuie sur ‘play’ vous a accordé une immense marque de confiance : elle vous a laissé entrer dans sa bulle.
Le son de votre voix arrive directement dans l’oreille d’une personne. Et ça, euh bah c’est presque charnel, c’est presque sensuel, au sens des sens hein. C’est véritablement quelque chose d’extrêmement proche et ça veut dire que l’auditeur accepte de vous faire rentrer dans son intimité.
Cette proximité crée un lien unique. Contrairement à une vidéo où l’attention est partagée avec l’image, ou un texte où le lecteur peut scanner rapidement, l’audio demande une forme de concentration plus immersive. Votre voix, avec ses intonations, ses hésitations, son rythme, devient le seul véhicule de l’émotion et de l’information. Cette connexion directe et personnelle, si elle est bien cultivée, permet de bâtir une relation de confiance et de fidélité beaucoup plus forte et rapide qu’avec n’importe quel autre média.
Le marathon du contenu : pourquoi le podcast est le média du temps long
Cette intimité ne se construit pas en un claquement de doigts. Le podcast est à l’antithèse de la culture de l’instantanéité des réseaux sociaux. C’est un média qui s’inscrit dans la durée, à deux niveaux. D’abord, dans le format lui-même. Un épisode dure en moyenne 30 minutes, parfois plusieurs heures. L’auditeur s’engage pour une écoute longue, il vous consacre un temps précieux. Il ne ‘scrolle’ pas, il s’immerge.
Ensuite, et c’est le point le plus crucial pour tout créateur, les résultats sont aussi sur le temps long. Si vous lancez un podcast en espérant des dizaines de milliers d’écoutes en quelques semaines, vous allez être déçu et probablement abandonner. Sauf si vous avez déjà une communauté massive prête à vous suivre, il faut accepter que la croissance sera lente et organique.
Si demain vous lancez un podcast, ne vous attendez pas à avoir des résultats immédiatement. […] il va falloir attendre 6 mois, 1 an avant d’avoir les vrais résultats, les premiers résultats de vos écoutes, de votre travail. C’est un média du temps long.
Se lancer dans le podcasting, c’est s’engager dans un marathon, pas un sprint. Il faut être prêt à produire du contenu de qualité, de manière régulière, pendant des mois, avant de voir une traction significative. C’est un travail de fond, un investissement qui paie sur la durée. C’est pourquoi la passion et la persévérance sont les qualités les plus importantes pour un podcasteur.
Attention aux fausses joies : ne vous laissez pas piéger par les algorithmes
Dans ce marathon, vous rencontrerez peut-être ce que j’appelle les ‘fausses joies’. Je vois souvent de nouveaux podcasts, sortis de nulle part, se hisser soudainement dans le top 5 de leur catégorie sur Apple Podcasts ou Spotify. C’est grisant, cela donne une visibilité énorme pendant quelques jours. Mais mon expérience me montre que ces pics sont souvent éphémères. L’algorithme, pour des raisons qui lui sont propres – peut-être pour encourager les nouveaux créateurs – met en lumière un podcast, puis le fait redescendre aussi vite qu’il est monté. C’est un jeu de montagnes russes émotionnelles qui peut être décourageant si on n’y est pas préparé. La vraie réussite ne se mesure pas à ces pics de vanité, mais à la croissance constante et durable de votre nombre d’écoutes et à l’engagement de votre communauté. Ne vous comparez pas, concentrez-vous sur votre régularité et la qualité de votre contenu. C’est la seule stratégie qui tienne la route sur le long terme.
Le nerf de la guerre : investir dans le bon matériel pour démarrer
Vous êtes convaincu, prêt à vous lancer dans la durée. La question suivante est inévitable : de quoi ai-je besoin pour commencer ? On peut vite se perdre dans un océan de recommandations techniques. Mais si je dois résumer mon expérience en une seule phrase, ce serait celle-ci : votre son est votre image de marque. En podcast, il n’y a que l’audio. Un son médiocre, qui grésille, qui résonne ou qui est pollué par des bruits parasites est la raison numéro un pour laquelle un auditeur arrêtera un épisode. C’est pourquoi l’investissement le plus important, le seul qui soit vraiment non négociable, c’est votre micro.
D’un point de vue matériel, le plus important, c’est le micro. C’est vraiment le micro qui va faire votre son. […] la réalité, c’est que si vous avez un bon micro, il va corriger tout ça.
Même dans un environnement imparfait, comme mon bureau sous les toits qui résonne terriblement, un bon micro peut faire des miracles. Il va capter votre voix de manière claire et chaude, tout en minimisant les imperfections de la pièce. N’allez pas investir des fortunes dans des traitements acoustiques complexes au début. Allouez votre budget au micro.
La Rolls vs. le champion du rapport qualité-prix : Shure SM7B contre Blue Yeti
Quand on parle de micro, deux noms reviennent constamment, et ce sont justement les deux que j’ai utilisés. Ils représentent deux philosophies différentes, adaptées à des besoins et des budgets distincts.
D’un côté, nous avons le Shure SM7B. C’est un peu la Rolls des micros de podcast. C’est celui que j’utilise aujourd’hui. Il offre un son d’une chaleur et d’une clarté exceptionnelles, très professionnel, comme à la radio. Il est aussi excellent pour isoler la voix et rejeter les bruits de fond et la réverbération de la pièce. Quand j’ai changé pour ce micro, j’ai reçu des messages d’auditeurs qui, sans être des experts, m’ont dit : ‘Estelle, il s’est passé un truc, ton son est encore plus agréable’. C’est dire son impact. Cependant, il a deux inconvénients majeurs pour un débutant : son prix est élevé (autour de 400€) et il nécessite du matériel supplémentaire pour fonctionner (une interface audio, un préampli comme un Cloudlifter), ce qui ajoute au coût et à la complexité technique.
De l’autre côté, il y a le Blue Yeti. C’est le micro que j’ai utilisé pendant les quatre premières années et que je recommande à tous ceux qui débutent. Pour environ 100€, vous avez un micro d’une qualité bluffante. Sa plus grande force est sa simplicité : il se branche directement en USB sur votre ordinateur. Pas de câbles compliqués, pas d’interface, vous le branchez et il fonctionne. C’est la solution parfaite pour commencer avec un son très propre sans se prendre la tête. Son principal défaut, paradoxalement, est qu’il est très sensible. C’est un micro à condensateur qui capte tout, y compris le bruit de l’avion qui passe au loin ou le ventilateur de votre ordinateur. Il demande donc un environnement assez calme. J’ai aussi entendu parler de problèmes de fragilité de sa connectique sur le long terme, même si le mien a tenu 4 ans d’utilisation intensive. Pour démarrer, le Blue Yeti est un investissement intelligent et sans risque.
L’art subtil du montage : moins, c’est souvent mieux
Une fois que vous avez enregistré votre audio avec un son de qualité, vient l’étape du montage. C’est une phase qui peut faire peur et devenir un gouffre à temps si on l’aborde mal. Je suis assez d’accord avec Mathieu Stefani de Génération Do It Yourself qui dit que l’idéal est de ne pas faire de montage du tout. Évidemment, c’est un peu extrême. On ajoute toujours un jingle, une musique de fin. Mais l’esprit est là : le meilleur montage est celui qui ne s’entend pas et qui préserve l’authenticité de la conversation.
Le mythe de la perfection : pourquoi garder le naturel
Quand j’enregistre, que ce soit en solo ou avec un invité, je ne coupe quasiment jamais. Je veux que l’auditeur ait l’impression d’être dans la pièce avec nous, d’assister à une vraie conversation, avec ses petites imperfections, ses bafouillements, ses reprises. C’est ce qui la rend humaine et vivante. Beaucoup de podcasteurs ont tendance à vouloir couper le moindre ‘euh’, la moindre hésitation. Je pense que c’est une erreur. Non seulement cela rend le processus de montage incroyablement long et fastidieux, mais en plus, le résultat est souvent moins fluide, plus robotique. Un discours trop parfait sonne faux. Acceptez le naturel, cela vous fera gagner un temps précieux et rendra votre contenu plus authentique.
Les 3 commandements techniques du montage
Même avec une approche minimaliste, il y a quelques actions techniques essentielles à réaliser pour garantir un confort d’écoute optimal.
1. Nettoyez le bruit de fond : Même dans la pièce la plus silencieuse, votre micro captera un léger bruit de fond (le souffle de votre ordinateur, une ventilation…). Il est crucial de le supprimer. La technique est simple : au début de votre enregistrement, laissez 5 secondes de silence. Ce segment de ‘silence’ contient l’empreinte de votre bruit de fond. Dans votre logiciel de montage, vous pouvez ensuite utiliser une fonction de réduction de bruit en lui indiquant cette empreinte. Le logiciel la supprimera intelligemment de tout votre enregistrement, rendant votre audio parfaitement propre.
2. Harmonisez les niveaux sonores : C’est sans doute l’erreur la plus désagréable pour un auditeur. Si vous avez un invité, il est très probable que vous ne parliez pas au même volume ou que vos micros ne soient pas réglés de la même façon. Le résultat ? L’auditeur doit constamment jouer avec le bouton de volume. Il faut absolument ‘étalonner’ les pistes, c’est-à-dire les mettre au même niveau sonore moyen. Tous les logiciels de montage permettent de faire ça. C’est un gage de respect pour les oreilles de votre audience.
3. Chérissez les blancs : Je vois de plus en plus d’outils d’IA qui proposent de supprimer automatiquement les silences. Pour moi, c’est une hérésie. Les blancs, les pauses de une à deux secondes après une idée importante, ne sont pas du vide. Ils sont la ponctuation de votre discours. Ils permettent à l’auditeur de respirer, de digérer l’information que vous venez de lui donner. N’oubliez pas qu’il n’a que sa concentration auditive. Priver votre auditeur de ces pauses, c’est le noyer sous un flot ininterrompu d’informations. Laissez votre contenu respirer.
Supprimer les blancs, c’est-à-dire les moments où on ne parle pas, c’est une énorme bêtise. […] La personne a besoin de processer ce qu’elle vient d’entendre. Elle a besoin de laisser le temps à son cerveau d’intégrer les informations que vous venez de lui donner. Donnez-lui une à 2 secondes pour le faire.
La question vidéo : faut-il filmer son podcast ?
Dans le paysage médiatique actuel, la vidéo est reine. Il est donc légitime de se demander s’il est impératif de filmer son podcast pour réussir. Ma réponse est nuancée : il faut distinguer le podcast vidéo de l’utilisation de la vidéo pour la promotion du podcast. Ce sont deux stratégies radicalement différentes.
Podcast filmé vs Podcast audio : deux métiers, deux investissements
Créer un podcast vidéo, c’est-à-dire une émission filmée de A à Z et publiée sur YouTube, n’est pas une simple extension du podcast audio. C’est un tout autre métier. Cela implique un investissement bien plus conséquent en temps, en énergie et en argent. Il faut penser à la qualité de l’image, aux caméras, à l’éclairage, au décor, à un montage vidéo beaucoup plus complexe et chronophage que le montage audio. Si vous avez un invité, cela signifie souvent le faire venir physiquement dans votre studio, ce qui ajoute des contraintes logistiques énormes, surtout si comme moi, vous n’êtes pas à Paris. Se lancer directement dans le podcast vidéo, c’est multiplier la charge de travail par dix. Pour un débutant, c’est le meilleur moyen de s’épuiser et d’abandonner.
La stratégie gagnante : la vidéo au service de la promotion
En revanche, là où la vidéo devient un allié surpuissant, c’est pour la promotion de votre podcast audio. Le problème majeur du podcast, c’est sa découvrabilité. Les plateformes comme Spotify ou Apple Podcasts ne sont pas des moteurs de découverte très efficaces. Vous devez donc aller chercher votre audience là où elle se trouve : sur les réseaux sociaux. Et sur ces plateformes, la vidéo courte est le format roi.
La stratégie la plus intelligente aujourd’hui est donc d’enregistrer votre podcast audio (vous pouvez d’ailleurs vous filmer avec une simple webcam pendant l’enregistrement, sans pression) et d’utiliser ensuite cet enregistrement pour créer des extraits vidéo courts et percutants : des Shorts pour YouTube, des Reels pour Instagram, des vidéos pour TikTok ou LinkedIn.
Utilisez les shorts, le modèle short de YouTube pour faire la promo de votre épisode. […] quelqu’un va vous découvrir avec un short et peut-être qu’il aura envie d’aller écouter l’audio complet de votre podcast.
Ces extraits de 30 à 60 secondes permettent de teaser les moments les plus intéressants de votre épisode, de donner envie d’en savoir plus et de rediriger le trafic vers l’épisode complet. C’est une manière d’utiliser la puissance de découverte des algorithmes vidéo pour alimenter votre média audio. C’est le meilleur des deux mondes, sans la charge de travail d’une production vidéo complète.
L’art de recevoir : comment réussir ses interviews avec des invités
Que vous choisissiez un format solo ou un format avec des invités, il arrivera un moment où vous recevrez quelqu’un derrière votre micro. L’interview est un exercice délicat. La qualité de l’épisode ne dépend plus seulement de vous, mais de l’alchimie que vous allez créer avec votre invité. Et cette alchimie, c’est à vous de la provoquer.
La règle d’or : mettez votre invité à l’aise
C’est le conseil le plus important que je puisse donner. Beaucoup de vos invités, même s’ils sont experts dans leur domaine, n’auront jamais fait de podcast. C’est une expérience intimidante. Ils ont peur d’être ridicules, de ne pas savoir quoi dire, de bafouiller. Votre premier rôle, avant même d’appuyer sur le bouton ‘enregistrer’, est d’être un hôte. Prenez 5 à 10 minutes pour discuter de manière informelle, pour briser la glace. L’objectif est de transformer une situation de performance en une conversation détendue.
La première des choses à faire, c’est de mettre votre invité à l’aise. […] Moi ce qu’on m’a dit parfois, c’est ‘Oh là là Estelle, j’avais l’impression d’être dans ton canapé’. […] C’est l’objectif.
Si votre invité se sent en confiance, détendu, comme s’il discutait avec un ami, sa voix sera plus posée, son discours plus naturel et ses idées plus claires. C’est cette authenticité que l’auditeur vient chercher. Le succès de votre interview se joue dans ces quelques minutes avant l’enregistrement.
Le briefing technique qui change tout
Mettre à l’aise ne suffit pas. Votre invité n’est pas un professionnel du son, il a besoin d’être guidé sur quelques points techniques simples qui peuvent ruiner un enregistrement s’ils sont ignorés. N’ayez pas peur de lui donner des instructions claires et bienveillantes :
– Attacher les cheveux longs : Pour éviter le bruit des cheveux qui frottent contre le micro des écouteurs.
– Enlever les bracelets : Pour éviter les ‘clics’ sur la table ou le bureau.
– Couper les notifications : Sur l’ordinateur et le téléphone.
– Ne pas taper au clavier : Même pour prendre des notes, le ‘clicti’ s’entend terriblement.
– Choisir une pièce calme : Et lui expliquer pourquoi c’est important pour la qualité finale.
Ce petit briefing de 2 minutes peut vous sauver des heures de nettoyage en post-production et garantit un confort d’écoute optimal pour votre audience. C’est un petit effort pour un énorme gain de qualité.
Le sprint final : comment promouvoir efficacement votre podcast
Vous avez enregistré, monté, et vous tenez votre épisode. Le travail est fini ? Loin de là. La phase la plus critique commence : la promotion. C’est souvent l’étape qu’on néglige, par fatigue ou par pudeur. Pourtant, un podcast qui n’est pas promu est un podcast qui n’est pas écouté. La découvrabilité étant limitée sur les plateformes, vous devez être le premier ambassadeur de votre contenu.
L’IA, votre meilleure assistante marketing
La bonne nouvelle, c’est que vous n’êtes plus seul pour cette tâche. L’intelligence artificielle est devenue un allié formidable pour démultiplier vos efforts de promotion. De nombreux outils peuvent aujourd’hui, à partir de votre fichier audio :
– Générer une transcription complète de l’épisode, idéale pour le SEO de votre site.
– Rédiger les ‘shownotes’, le résumé qui accompagne l’épisode.
– Identifier les moments clés et créer automatiquement des extraits vidéo courts (les fameux shorts) avec des sous-titres animés.
– Proposer des publications pour les réseaux sociaux.
Ces outils vous font gagner un temps considérable et vous permettent de vous concentrer sur la stratégie plutôt que sur l’exécution technique de la promotion.
Le pouvoir de la demande : osez demander des avis
L’un des leviers les plus puissants pour la crédibilité et la visibilité de votre podcast, ce sont les avis et les notes laissés par vos auditeurs sur les plateformes. Un podcast avec plusieurs centaines d’avis 5 étoiles inspire immédiatement confiance à un nouvel auditeur potentiel. C’est aussi un signal positif envoyé aux algorithmes, qui auront un peu plus tendance à vous recommander. Mais voilà le secret : si vous ne le demandez pas, personne, ou presque, ne le fera. Les gens écoutent, apprécient, mais passent à autre chose. Il faut intégrer un appel à l’action clair et régulier dans vos épisodes.
Sachez que si vous ne demandez pas à votre audience de le faire, il y a très peu d’auditeurs […] qui le feront […]. Donc demandez des avis à vos auditeurs, c’est un peu lourd, je suis d’accord avec vous. Moi je le demande presque un épisode sur deux mais n’empêche que, c’est en le demandant qu’on a des avis.
Oui, cela peut paraître répétitif, mais c’est incroyablement efficace. Demandez une note 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify, et encouragez vos auditeurs à devenir vos meilleurs ambassadeurs en partageant l’épisode à une personne de leur entourage que cela pourrait intéresser. Le bouche-à-oreille reste le moteur de croissance le plus puissant pour un podcast.
Conclusion : votre voix a de la valeur, il est temps de la faire entendre
Cinq ans. Près de 250 conversations partagées. Des milliers d’heures d’écoute cumulées. Si je devais résumer ce voyage en un seul mot, ce serait : connexion. Le podcasting m’a permis de créer un lien d’une profondeur que je n’aurais jamais imaginée possible avec une audience que je n’ai, pour la plupart, jamais rencontrée. C’est la magie de ce média intime et authentique.
J’espère que ce retour d’expérience vous a apporté des clés concrètes. Retenez l’essentiel : non, il n’est pas trop tard. L’opportunité est immense si vous êtes prêt à vous engager sur le long terme. Investissez dans un bon micro, car le son est votre carte de visite. Cherchez l’authenticité plutôt que la perfection dans votre montage. Utilisez la vidéo comme un tremplin, pas comme une contrainte. Et surtout, n’ayez pas peur de promouvoir votre travail et de demander le soutien de votre audience.
Lancer un podcast est une aventure exigeante. Elle demande de la régularité, de la patience et une bonne dose de travail. Mais c’est aussi l’une des expériences les plus gratifiantes que vous puissiez entreprendre. Votre expertise, votre histoire, votre perspective ont de la valeur. Il y a des gens qui attendent d’entendre ce que vous avez à dire, avec votre voix, à votre manière. Alors, si l’idée vous trotte dans la tête, n’attendez plus le ‘bon moment’. Le bon moment, c’est maintenant. Go.
Questions fréquentes sur le lancement d’un podcast
Le marché du podcast est-il vraiment saturé en France ?
Non, absolument pas. C’est une idée reçue tenace mais fausse. Quand on compare le nombre de podcasts existants à d’autres formats de contenu comme les blogs, l’écart est gigantesque. Il y a plus de 600 millions de blogs dans le monde contre seulement 2,5 millions de podcasts. Cette différence d’échelle montre qu’il y a encore une place considérable pour de nouveaux créateurs. De plus, le nombre d’auditeurs est en croissance constante, ce qui signifie que la taille de l’audience potentielle augmente chaque année. Il est donc bien plus facile de se faire une place et de devenir visible avec un podcast de niche qu’avec un blog sur le même sujet.
600 millions de blogs d’un côté, 2,5 millions de podcasts de l’autre côté, évidemment qu’il y a encore de la place. En tout cas, il est bien plus facile d’être visible avec un podcast que d’être visible avec votre blog.
Quel est le meilleur micro pour débuter un podcast sans se ruiner ?
Pour un débutant, le meilleur choix en termes de rapport qualité-prix et de simplicité est sans conteste le Blue Yeti. Il coûte environ 100€ et offre une excellente qualité sonore pour ce prix. Son principal avantage est qu’il se branche directement en USB à votre ordinateur, ce qui évite d’avoir à acheter du matériel supplémentaire comme une interface audio. C’est une solution ‘plug-and-play’ idéale pour commencer. Bien qu’il soit assez sensible aux bruits environnants, il permet de produire un son très propre dans un environnement calme. C’est le micro que j’ai utilisé pendant mes quatre premières années et il est parfait pour se lancer de manière professionnelle sans un gros investissement initial.
Moi celui que j’ai utilisé les quatre premières années du podcast du marketing, c’est le Blue Yeti. Le Blue Yeti c’est simple, il coûte en gros 100 € et il se plug avec un câble USB sur votre ordinateur, aussi simple que ça, il y a rien d’autre à faire.
Faut-il absolument faire un podcast en vidéo pour réussir aujourd’hui ?
Non, il n’est pas du tout obligatoire de produire un podcast entièrement filmé. Il est important de distinguer deux choses : le ‘podcast vidéo’ (une émission filmée type YouTube) et l’utilisation de la vidéo pour la promotion. Produire un podcast vidéo est beaucoup plus complexe et coûteux qu’un podcast audio. En revanche, la stratégie la plus intelligente est d’utiliser la vidéo pour promouvoir votre podcast audio. Vous pouvez enregistrer votre audio, et à partir de là, créer de courts extraits vidéo (Shorts, Reels) des moments les plus percutants. Ces formats courts sont excellents pour la découvrabilité sur les réseaux sociaux et peuvent attirer de nouveaux auditeurs vers votre épisode complet.
Ce que je sais, c’est que c’est une totale autre histoire que de faire un podcast vidéo […] versus un podcast, c’est-à-dire que de l’audio, c’est pas la même chose. C’est pas du tout la même quantité de travail.
Comment gérer le montage d’un podcast quand on est débutant ?
L’approche la plus saine est de viser la simplicité et l’authenticité. N’essayez pas de couper chaque ‘euh’, chaque hésitation ou chaque respiration. Cela rend le montage fastidieux et le résultat sonne souvent robotique. Concentrez-vous sur quelques points techniques essentiels : ajoutez votre introduction et votre conclusion, nettoyez le bruit de fond général de la piste audio, et surtout, assurez-vous que toutes les voix (la vôtre et celle de vos invités) sont au même niveau sonore pour le confort de l’auditeur. Moins vous ferez de coupes dans la conversation, plus elle paraîtra naturelle et vivante. L’objectif n’est pas la perfection, mais une conversation fluide et agréable à écouter.
L’idéal, c’est de ne pas faire de montage du tout. Bon, c’est pas totalement vrai, on fait tous et toujours un petit peu de montage […] Mais mis à part ça, l’idéal c’est de ne pas avoir de montage à faire.
Quels sont les secrets pour rendre un entretien avec un invité captivant ?
Le secret numéro un n’est pas technique, il est humain : il faut mettre votre invité parfaitement à l’aise avant même de commencer à enregistrer. Prenez 5 à 10 minutes pour discuter de manière informelle, pour briser la glace. L’objectif est de transformer ce qui peut être perçu comme un interrogatoire en une conversation détendue et agréable. Si votre invité se sent en confiance, il sera plus naturel, plus authentique, et livrera un bien meilleur contenu. C’est cette atmosphère de confiance qui permet de créer une véritable alchimie et de rendre l’échange captivant pour l’auditeur.
La première des choses à faire, c’est de mettre votre invité à l’aise. Il faut savoir que venir sur un podcast, d’abord pour beaucoup de gens, c’est leur première fois […] c’est intimidant. […] C’est essentiel pour moi de prendre ne serait-ce que 5 à 10 minutes avant l’enregistrement pour discuter avec la personne.
Combien de temps faut-il pour voir les premiers résultats avec un podcast ?
Il faut être patient. Le podcast est un média du temps long. Contrairement à une vidéo virale sur TikTok, la croissance d’un podcast est généralement lente, régulière et organique. Si vous partez de zéro, ne vous attendez pas à des résultats significatifs avant au moins 6 mois, voire un an de production régulière. C’est le temps nécessaire pour construire un catalogue d’épisodes, pour que les auditeurs prennent l’habitude de vous écouter, pour que le bouche-à-oreille commence à fonctionner et pour que les algorithmes commencent à vous identifier. Se lancer dans le podcasting est un marathon, pas un sprint ; la persévérance est la clé du succès.
Si vous démarrez, il va falloir attendre 6 mois, 1 an avant d’avoir les vrais résultats, les premiers résultats de vos écoutes, de votre travail. C’est un média du temps long.
Comment faire la promotion efficace de son podcast pour trouver des auditeurs ?
La promotion est cruciale car la découvrabilité native des podcasts est faible. La stratégie la plus efficace est d’aller chercher les auditeurs là où ils sont, notamment sur les réseaux sociaux, en utilisant des formats adaptés comme les extraits vidéo courts (shorts, reels). Pensez aussi à demander explicitement à votre audience de vous soutenir. Incitez-les régulièrement à laisser un avis 5 étoiles sur Apple Podcasts et Spotify, car cela améliore votre crédibilité et votre visibilité. Enfin, encouragez-les à devenir vos ambassadeurs en partageant l’épisode à une personne de leur entourage. Le bouche-à-oreille est le moteur de croissance le plus puissant.
La grosse problématique du podcast, c’est que la découvrabilité n’est pas organisée par les algorithmes. Un petit peu hein, mais très très peu. Finalement, les gens vont vous découvrir parce que vous en aurez parlé ou parce que d’autres personnes […] en auront parlé.
Pourquoi est-il si important de laisser des silences et des respirations dans un épisode ?
Supprimer systématiquement les silences et les respirations est une erreur qui dénature le discours. Les respirations sont naturelles ; notre cerveau s’attend à les entendre et leur absence crée une sensation étrange, non humaine. Les silences, ou ‘blancs’, sont encore plus importants. Une pause de une à deux secondes après avoir énoncé une idée clé n’est pas du temps perdu. C’est un espace que vous offrez à l’auditeur pour traiter l’information, pour réfléchir à ce que vous venez de dire. C’est la ponctuation de votre discours oral. Un podcast sans aucune pause est un flux d’information épuisant qui ne laisse pas le temps à l’assimilation.
Ne coupez pas les respirations. Ça s’entend immédiatement quand on coupe les respirations. […] notre oreille sait qu’on doit prendre notre respiration et si on la prend pas, bah le cerveau se dit il y a un truc qui est bizarre là.


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