Vos résultats s’effondrent : guide de survie pour transformer une crise marketing en tremplin
Le voyant rouge clignote. Le trafic de votre site web, autrefois florissant, a piqué du nez. Vos ventes, qui grimpaient de manière constante, stagnent puis régressent. Vos campagnes publicitaires, si rentables il y a quelques semaines, brûlent du budget sans générer le moindre résultat tangible. C’est un scénario que tout entrepreneur ou marketeur redoute. Ce sentiment glacial dans l’estomac, cette montée d’adrénaline qui se mêle à l’angoisse. L’urgence est totale, et la tentation de tout changer, tout de suite, est immense.
Comme je le dis souvent, ‘quand on est marketeur ou quand on dirige une entreprise, on le sait bien, une crise, et ben ça arrive sans prévenir et même si on a une marque solide, et ben on n’est pas à l’abri’. Cette situation n’est pas un signe d’échec définitif, mais un test de résilience. La véritable différence entre les entreprises qui sombrent et celles qui rebondissent plus fortes ne réside pas dans l’absence de crises, mais dans la manière de les gérer. L’effondrement des résultats n’est pas une fin en soi ; c’est un révélateur brutal de vos fragilités, mais aussi une occasion inestimable de renforcer vos fondations.
Dans cet article, inspiré de l’épisode 296 du Podcast du Marketing, nous allons déconstruire ce moment de tension pour en faire un processus maîtrisé. Oubliez les décisions hâtives et la panique. Nous allons explorer ensemble une méthode en quatre étapes pour non seulement survivre à la tempête, mais aussi pour en sortir plus lucide, plus agile et plus fort. Vous découvrirez comment poser un diagnostic fiable, identifier le véritable point de rupture, mettre en œuvre des actions chirurgicales et, enfin, consolider votre stratégie pour l’avenir. Car une crise, bien gérée, peut devenir ce que j’appelle un ‘accélérateur de lucidité’, ce moment clé qui vous force à remettre en question vos certitudes et à redonner une nouvelle dynamique à votre marketing.
Étape 1 : Le diagnostic initial, différencier l’incident passager du séisme structurel
Lorsque les chiffres virent au rouge, notre premier réflexe est souvent binaire : soit minimiser le problème en espérant un retour à la normale, soit céder à la panique en imaginant le pire scénario. Aucune de ces approches n’est constructive. La première étape, la plus fondamentale, consiste à prendre de la hauteur pour comprendre la nature de la secousse. Toutes les baisses de performance ne se valent pas. Savoir si vous faites face à une tempête passagère ou à un changement climatique de fond déterminera l’ensemble de votre stratégie de réponse.
Crise ponctuelle ou problème structurel : le premier tri indispensable
Une crise ponctuelle, ou conjoncturelle, est souvent liée à un facteur externe ou à une action isolée. C’est une chute brutale, mais circonscrite. Pensez à ‘une campagne de publicité qui est mal calibrée ou alors un changement dans l’algorithme de Google ou de Meta’. Cela peut aussi être une saisonnalité plus marquée que prévu ou un événement externe inattendu qui impacte votre secteur. Dans ces cas, l’impact est vif, mais la structure de votre entreprise et la pertinence de votre offre ne sont pas remises en cause. Avec quelques ajustements ciblés, l’activité finit par retrouver son cours normal.
À l’inverse, un problème structurel est bien plus insidieux. Il ne s’agit pas d’un orage, mais d’une lente érosion. ‘Il va s’installer progressivement. On a une offre qui n’évolue plus, on a un positionnement qui perd de sa pertinence, on a un taux de fidélisation qui va s’éroder petit à petit mois après mois.’ C’est un décalage qui se creuse entre votre proposition de valeur et les attentes du marché. Ce type de déclin ne se résoudra pas avec une simple rustine ou une campagne promotionnelle. Il exige une remise en question profonde de votre stratégie, de votre offre, voire de votre modèle économique. Ignorer ces signaux, c’est comme ignorer les fissures qui apparaissent sur les murs d’un bâtiment : l’effondrement devient inévitable.
Comment faire la distinction ? Plongez dans vos données historiques
La clé pour distinguer ces deux scénarios est de prendre du recul et d’adopter une perspective analytique. Mettez de côté l’émotion du moment et devenez un détective. Votre meilleur allié ? Vos données historiques. Ne vous contentez pas de regarder les chiffres de la semaine passée. Analysez l’évolution de votre trafic sur les 6, 12, voire 24 derniers mois. Observez les tendances de votre taux de conversion, le comportement d’achat de vos clients récurrents, l’évolution de la satisfaction client via les avis ou les enquêtes. Une baisse soudaine après des mois de stabilité pointe vers un incident ponctuel. Une dégradation lente mais continue sur plusieurs trimestres est le symptôme quasi certain d’un mal structurel.
Mais les chiffres ne disent pas tout. Ils vous montrent le ‘quoi’, mais rarement le ‘pourquoi’. C’est pourquoi il est essentiel de compléter cette analyse quantitative par une approche qualitative. C’est le moment d’aller ‘interroger nos clients directement’. Un bref questionnaire, quelques appels téléphoniques à vos clients les plus fidèles (et à ceux que vous avez perdus) peuvent révéler des insights qu’aucun tableau de bord ne vous donnera jamais. Peut-être que votre concurrent principal a lancé une nouvelle fonctionnalité qui change la donne. Peut-être que le discours de votre marque n’est plus en phase avec les nouvelles préoccupations de votre audience. Faire cette distinction dès le départ est crucial, car elle vous évite deux écueils mortels : ‘surréagir à une tempête passagère’ en engageant des changements coûteux et inutiles, ou, bien pire, ‘ignorer une lente descente aux enfers’ en pensant que tout rentrera dans l’ordre tout seul.
Étape 2 : L’art de la pause stratégique, éviter les décisions qui aggravent la situation
Face à des résultats en chute libre, l’instinct de survie nous crie d’agir, et vite. C’est une réaction humaine, presque pavlovienne. Le dirigeant ou le manager veut montrer qu’il contrôle la situation, qu’il est proactif. Pourtant, dans la majorité des cas, cette précipitation est la pire des stratégies. Elle transforme une situation difficile en une situation catastrophique. La deuxième étape consiste donc à maîtriser cet instinct pour instaurer un moment de calme et de lucidité. Comme je le répète souvent, ‘la panique en général, elle est mauvaise conseillère’.
Les pièges de l’action pour l’action
Sous la pression de l’urgence, on observe souvent une série de décisions réflexes qui sont presque toujours contre-productives. Lancer une vague de promotions agressives ? Vous risquez de ‘dévaloriser la marque’ à long terme et d’attirer des clients peu qualifiés qui ne seront jamais fidèles. Réduire brutalement les budgets marketing ? Vous vous privez de l’oxygène nécessaire pour ‘relancer la machine’ et atteindre de nouveaux clients. Revoir toutes vos offres en quelques jours ? Vous créez de la confusion et envoyez des ‘messages contradictoires’ à votre marché. Ces décisions, prises sans une analyse préalable, ne résolvent pas le problème de fond et, pire encore, ‘fragilisent encore plus l’entreprise’.
L’impact ne se limite pas à l’externe. En interne, ce climat d’urgence et de décisions erratiques est dévastateur. Il génère du stress, de la démotivation et une perte de confiance dans la direction. Les équipes se sentent perdues, ne sachant plus sur quel pied danser. L’énergie qui devrait être consacrée à la résolution de problèmes est gaspillée en initiatives désordonnées. C’est la recette parfaite pour l’épuisement et le désengagement. Le courage, dans ces moments, n’est pas d’agir à tout prix, mais d’oser ralentir.
Instaurer un temps de pause pour reprendre le contrôle
Le réflexe le plus sain est donc à l’opposé de l’intuition première : il faut ‘instaurer un temps de pause stratégique’. Attention, cela ne signifie pas être passif ou attendre que la situation s’améliore par magie. Il s’agit d’un temps actif, mais dédié à l’analyse et à la réflexion, non à l’action désordonnée. Cette pause peut durer quelques jours, voire une semaine ou deux selon la complexité de la situation. Son objectif est triple : collecter des données fiables, réunir les équipes clés (marketing, vente, produit, support client) pour croiser les perspectives, et écouter attentivement les différents points de vue sans jugement.
Pendant cette période, il ne faut pas rester inerte, mais privilégier des ‘microactions à faible risque’. Au lieu de lancer une grande campagne, testez un nouveau message sur une audience restreinte. Au lieu de refondre votre page de vente, A/B testez une nouvelle accroche. Ces actions permettent de recueillir de la donnée sans engager de ressources importantes et sans prendre de risques irréversibles. Ce temps de pause est un investissement. Il transforme l’angoisse diffuse en une série de questions précises, et l’incertitude en une quête de faits. En résistant à la ‘tentation de bouger pour bouger’, vous vous donnez les moyens de prendre des décisions éclairées, basées sur des données et non sur la peur. C’est l’acte de leadership le plus puissant que vous puissiez poser en temps de crise.
Étape 3 : Le diagnostic de précision, trouver l’origine exacte de la faille
Une fois la panique maîtrisée et un temps d’analyse instauré, il est temps de jouer les médecins légistes. Vous ne pouvez pas prescrire le bon remède sans savoir exactement où se situe la maladie. Une approche globale comme ‘le marketing ne marche plus’ est inutile. Il faut disséquer votre système pour identifier le point de rupture précis. Cette troisième étape consiste à basculer en mode tableau de bord et à cartographier le parcours de vos clients pour localiser la source du problème.
Du chiffre d’affaires aux métriques actionnables
Le premier indicateur qui s’allume est toujours le chiffre d’affaires, mais il n’est que la conséquence. Pour comprendre la cause, il faut creuser. Comme je le souligne dans le podcast, ‘ça suffit pas. Faut regarder d’où vient la perte. Est-ce que c’est une baisse du volume client ? Est-ce que c’est plutôt une chute du panier moyen ?’ La réponse à cette question simple oriente déjà votre enquête dans deux directions très différentes. Une baisse du nombre de clients pointe vers un problème d’acquisition ou de conversion, tandis qu’une chute du panier moyen peut révéler un problème d’offre ou de stratégie de prix.
Ensuite, il faut examiner chaque étage de votre tunnel de vente. L’acquisition mérite une attention particulière. Un recul du trafic peut indiquer un problème de SEO, une pénalité Google, ou une perte d’efficacité de vos publicités. Une baisse du taux de clic ou une hausse du coût par lead, à trafic égal, suggère une ‘perte de pertinence du message’. Si l’acquisition semble stable, le problème se situe plus bas : un taux de conversion qui s’effrite, un taux de désabonnement à votre newsletter qui explose, une satisfaction client en berne. Et n’oubliez jamais de regarder au-delà des métriques marketing : le ‘cash flow, c’est un indicateur vital’. Une entreprise peut survivre à une baisse de performance si sa trésorerie est saine, mais elle ne survivra pas à une crise de liquidités. Mettre en place un suivi quotidien de ces indicateurs transforme une angoisse diffuse en un problème mesurable, et donc, actionnable.
Cartographier le parcours client pour identifier le point de rupture
Pour aller plus loin, il faut visualiser le chemin que prend un client, de la découverte de votre marque à l’achat et au-delà. Cartographiez ce parcours et analysez les données à chaque étape clé. Si le trafic s’effondre, la source est probablement externe : ‘une campagne pub ou un référencement qui fonctionne pas, une perte de visibilité sur les réseaux sociaux’. Votre priorité sera de restaurer cette visibilité. Si le trafic est stable mais que les ventes diminuent, le problème est sur votre site ou dans votre processus de vente. C’est une ‘problématique qui est liée à l’offre, qui est liée à la proposition de valeur’. Peut-être que votre page produit n’est plus convaincante, que votre processus de paiement est trop complexe, ou que vos prix ne sont plus compétitifs.
Enfin, si l’acquisition et la conversion sont correctes mais que la fidélisation s’effondre, le problème vient de l’expérience post-achat. Cela se manifeste par ‘plus de retour, une augmentation du churn, une baisse des notes ou alors des commentaires négatifs en ligne’. Dans ce cas, se concentrer sur l’acquisition serait une perte de temps et d’argent ; vous remplissez un tonneau percé. Identifier précisément où se trouve le point de rupture est la condition sine qua non pour orienter la réponse. Est-ce que la solution est de relancer la visibilité, d’ajuster l’offre ou de repenser l’expérience client ? ‘Sans cette étape d’identification de la problématique, et ben tout ce que vous allez mettre en place derrière, ça va servir à rien.’
Étape 4 : Le plan d’action pour rebondir, de la stratégie à l’exécution
Le diagnostic est posé. Vous savez où se situe la faille. Il est maintenant temps d’agir, mais pas n’importe comment. L’erreur serait de vouloir tout corriger en même temps, ce qui mène à la dispersion et à l’épuisement. La quatrième étape est celle de l’action ciblée, stratégique et pragmatique. Il s’agit de choisir ses batailles, de communiquer intelligemment et de repenser sa valeur pour se réaligner avec le marché.
Choisir une priorité unique pour un impact maximal
Face à la liste des problèmes identifiés, la tentation est grande de lancer plusieurs chantiers en parallèle : revoir l’offre, relancer la communication, tester de nouveaux canaux… C’est une erreur. En agissant sur tous les fronts, vous ne saurez jamais quelle action a produit quel résultat. La clé est de ‘choisir une seule priorité, celle qui a priori a le plus d’impact à court terme sur votre problématique’. Si votre trafic s’est effondré à cause d’un changement d’algorithme, votre unique priorité doit être de retrouver de la visibilité, que ce soit par le SEO ou par des campagnes payantes. Toute l’énergie de l’équipe doit être focalisée sur cet objectif. Si le problème est un taux de conversion en chute libre, concentrez tous vos efforts sur l’optimisation de l’expérience utilisateur et la clarification de votre message de vente.
Cette approche du focus unique a plusieurs avantages. Elle permet d’avancer plus vite et d’obtenir des résultats mesurables rapidement. ‘Si vous mettez en place plein d’actions en même temps, vous ne savez pas quelle action a généré quel résultat’. En isolant une seule variable, vous pouvez évaluer précisément son impact. Cela donne aussi de la clarté à vos équipes, qui savent exactement sur quoi travailler, et rassure vos clients et partenaires en montrant que vous avez un plan d’action clair et non une réaction paniquée. Agir vite, oui, mais sur un seul levier à la fois.
Communiquer : la délicate balance entre transparence et discrétion
La question de la communication en temps de crise est cruciale. Faut-il en parler ouvertement ou gérer la situation en interne ? Il n’y a pas de réponse unique. La transparence peut ‘renforcer la confiance, surtout si vous entretenez une relation très très forte avec votre communauté’. Expliquer les difficultés et les mesures prises peut transformer vos clients en alliés. Cependant, cela peut aussi générer de l’inquiétude et donner l’impression que vous ne maîtrisez plus la situation. Le choix dépend de votre culture d’entreprise, de votre secteur (la transparence est souvent plus appréciée en B2B) et de la proximité avec votre audience.
En B2C, sauf si vous avez une communauté très engagée, il est parfois préférable de rester discret et de se concentrer sur la communication autour des solutions plutôt que des problèmes. Quelle que soit votre décision, il faut absolument ‘éviter les silences qui vont être trop longs’, car ils alimentent les rumeurs et créent de l’incertitude. La règle d’or est d’être cohérent, serein et honnête. Ne dites pas une chose un jour et son contraire le lendemain. C’est cette constance qui préservera la confiance, bien plus que la décision de parler ou de se taire.
Repenser sa valeur pour se réaligner sur le marché
Souvent, une crise révèle un décalage entre votre offre et les attentes du marché. Le rebond passe donc inévitablement par un réajustement de la valeur que vous proposez. Cela ne veut pas dire tout réinventer, mais plutôt actionner les bons leviers. Vous pouvez simplifier votre offre pour répondre à un besoin plus précis, ou au contraire l’enrichir avec plus de services et d’accompagnement. Le prix est aussi un levier puissant : créer une formule d’entrée de gamme, même temporaire, peut permettre de réamorcer l’acquisition de clients.
Enfin, ne sous-estimez jamais le pouvoir de l’expérience client, surtout en période difficile. ‘Soigner l’après-vente, c’est ultra important, c’est en fait essentiel’. Un support client réactif, personnalisé et de grande qualité peut transformer une perception de faiblesse en une démonstration de votre engagement. Le but est de montrer rapidement à vos clients que vous êtes à l’écoute et que vous vous adaptez. Ce recentrage sur la valeur perçue est un différenciateur puissant qui peut redonner confiance au marché, souvent à moindre coût.
Conclusion : De la crise à la consolidation, bâtir un avenir plus résilient
Traverser une crise marketing est une épreuve du feu. C’est une expérience inconfortable, stressante, mais c’est aussi une étape presque inévitable dans la vie d’une entreprise. Ce que nous avons vu ensemble, c’est que le véritable enjeu n’est pas d’éviter les crises, mais de savoir y répondre avec méthode et lucidité. La différence entre les marques qui s’effondrent et celles qui rebondissent ne tient pas à l’ampleur de la chute, mais à la qualité de leur gestion.
Pour résumer notre parcours, tout commence par l’acceptation de la situation sans céder à la panique, en différenciant un problème ponctuel d’un mal structurel. Ensuite, un diagnostic précis est indispensable pour identifier le point de rupture et comprendre où agir. Le plan d’action doit être stratégique, en se concentrant sur une priorité unique pour un impact maximal et en adaptant sa communication. Enfin, une fois la tempête passée, le travail n’est pas terminé. La dernière étape, la plus importante pour l’avenir, est de consolider. Cela signifie documenter ce qui s’est passé pour en tirer des leçons, mettre en place des garde-fous pour détecter les prochains signaux faibles plus tôt, et même apprendre à raconter cette épreuve pour en faire une force. Car une crise surmontée devient une preuve de votre solidité.
Une crise marketing n’est pas une fin en soi, c’est un révélateur. Elle met en lumière vos faiblesses, mais elle révèle aussi votre capacité à évoluer. Si vous l’abordez avec discipline, créativité et humilité, elle peut devenir l’opportunité de redéfinir votre proposition de valeur, de renforcer la confiance de vos clients et de souder vos équipes. Alors, la prochaine fois que vos résultats vacilleront, souvenez-vous de ceci : la panique est votre ennemie, l’analyse est votre alliée, et la crise peut être le tremplin dont vous aviez besoin pour atteindre de nouveaux sommets. Votre mission est de transformer ce moment d’incertitude en une opportunité de croissance durable.
Foire Aux Questions (FAQ) sur la gestion de crise marketing
Quels sont les premiers réflexes à avoir quand le trafic d’un site chute brutalement ?
Le premier réflexe, et le plus important, est de ne pas céder à la panique. Évitez de prendre des décisions hâtives comme couper tous vos budgets publicitaires ou changer radicalement votre offre. Le plus sain est d’instaurer une ‘pause stratégique’ de quelques jours. Durant ce temps, concentrez-vous sur la collecte et l’analyse des données : vérifiez votre Google Analytics, votre Search Console, les performances de vos campagnes, et comparez la situation actuelle avec les périodes précédentes pour identifier la source de la chute (un canal spécifique, un type de page, etc.). C’est ce temps d’observation qui vous permettra de poser un diagnostic juste avant d’agir.
‘Le réflexe le plus sain, c’est exactement l’inverse, c’est instaurer un temps de pause stratégique. Qu’est-ce que ça veut dire un temps de pause stratégique ? C’est quelques jours, parfois ça peut aller jusqu’à une ou deux semaines, pourquoi pas, mais un temps de pause pour collecter des données, pour réunir les équipes, pour réécouter et prendre les différents points de vue.’
Comment savoir si ma baisse de ventes est un problème passager ou structurel ?
Pour distinguer un problème passager (conjoncturel) d’un problème de fond (structurel), l’analyse des données historiques est essentielle. Un problème passager se manifeste souvent par une chute soudaine et brutale, souvent liée à un événement identifiable (changement d’algorithme, campagne ratée, saisonnalité). Un problème structurel est plus insidieux : c’est une érosion lente et progressive de vos indicateurs sur plusieurs mois (baisse du taux de fidélisation, de la pertinence de l’offre, etc.). Pour confirmer le diagnostic, complétez l’analyse des chiffres en interrogeant directement vos clients pour comprendre leur perception et leurs nouvelles attentes.
‘À l’inverse, un problème qui est structurel, et bien souvent, il va s’installer progressivement. On a une offre qui n’évolue plus, on a un positionnement qui perd de sa pertinence, on a un taux de fidélisation qui va s’éroder petit à petit mois après mois. Ce déclin là, il va pas se résoudre avec une simple opération ponctuelle.’
Quels indicateurs clés (KPIs) surveiller en priorité pendant une crise marketing ?
Au-delà du chiffre d’affaires, vous devez suivre un tableau de bord précis. Côté acquisition, surveillez le trafic par canal, le coût d’acquisition client (CAC) et le coût par lead. Côté conversion, analysez le taux de conversion global, le panier moyen et le taux d’abandon de panier. Pour la fidélisation, gardez un œil sur le taux de churn (attrition) et la satisfaction client (NPS, avis). Enfin, un indicateur non-marketing est vital : le cash flow. Votre trésorerie déterminera votre capacité à traverser la crise. Un suivi quotidien de ces métriques transformera l’angoisse en un problème mesurable et gérable.
‘Et puis dernier élément, il faut aller regarder plus loin que les métriques marketing, le cash flow, c’est un indicateur vital. Une entreprise peut traverser une baisse temporaire de performance si elle garde suffisamment de liquidité, mais elle va pas survivre à une crise de trésorerie.’
Faut-il communiquer publiquement sur ses difficultés en temps de crise ?
Il n’y a pas de réponse universelle. La décision dépend de votre relation avec votre audience. Une communication transparente peut renforcer la confiance si vous avez une communauté forte et engagée, notamment en B2B où elle peut être perçue comme une preuve de sérieux. Cependant, elle peut aussi créer de l’anxiété et fragiliser votre crédibilité. En B2C, la discrétion est souvent préférable pour ne pas alarmer les consommateurs. Dans tous les cas, évitez les longs silences qui alimentent les rumeurs. L’essentiel est d’adopter une posture sereine, honnête et cohérente, que vous choisissiez de communiquer largement ou de manière plus ciblée.
‘Le fait d’être transparent, ça peut renforcer la confiance, surtout si vous entretenez une relation très très forte avec votre communauté, vous avez intérêt à dire ce qui se passe. […] L’autre face de la pièce, c’est que ça peut générer quelque chose d’anxiogène, ça peut fragiliser votre crédibilité.’
Pourquoi est-il conseillé de se concentrer sur une seule action prioritaire pour rebondir ?
Se concentrer sur une priorité unique est une stratégie puissante pour sortir de la dispersion. Quand on essaie de tout corriger en même temps, on dilue son énergie et il devient impossible de mesurer l’impact réel de chaque action. En choisissant l’action qui a le plus de potentiel pour résoudre le point de rupture principal (par exemple, relancer la visibilité si le trafic a chuté), vous maximisez vos chances d’obtenir un résultat rapide et mesurable. Ce premier succès, même modeste, permet de sortir de la spirale négative, de redonner confiance aux équipes et de réinstaller une dynamique de croissance avant de s’attaquer aux autres problèmes.
‘La clé, ça consiste à choisir une seule priorité, celle qui a priori a le plus d’impact à court terme sur votre problématique. […] Si vous mettez en place plein d’actions en même temps, vous ne savez pas quelle action a généré quel résultat et du coup vous ne savez pas où mettre votre énergie.’
Comment transformer l’échec d’une crise en un avantage pour l’avenir ?
Une crise, une fois surmontée, peut devenir un puissant atout de storytelling et de différenciation. La première étape est de documenter à chaud tout le processus : les erreurs, les apprentissages, les solutions trouvées. Ce ‘playbook de crise’ interne est une mine d’or. Ensuite, vous pouvez communiquer sur cette épreuve de manière constructive. Admettre avoir traversé une période difficile et expliquer comment vous en êtes ressorti plus fort renforce votre crédibilité et démontre votre résilience. Cela transforme une faiblesse passée en une preuve de solidité, ce qui inspire confiance à vos clients, partenaires et investisseurs pour l’avenir.
‘Admettre publiquement que vous avez traversé une période difficile, expliquer ce que vous avez appris et comment vous en êtes ressorti plus fort, et ben ça peut transformer quelque chose de négatif en avantage compétitif. Beaucoup de marques ont bâti une partie de leur image sur leur capacité à surmonter les obstacles.’


![[Best Episode] Comment fixer ses tarifs avec Insaff El Hassini - Episode 228 - on parle de prix, rémunération, devis 4 Logo de l'épisode [Best Episode] Comment fixer ses tarifs avec Insaff El Hassini - Episode 228 - on parle de prix, rémunération, devis du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy](https://podcast-marketing.fr/wp-content/uploads/2025/10/le-podcast-du-marketing-strategie-digitale-persona-emailing-inbound-marketing-we-best-episode-comment-fixer-ses-tarifs-avec-insaff-el-hassini-episode-228-on-parle-de-prix-remun-1024x1024.jpeg)

