Votre marketing va trop vite ? Pourquoi ralentir est la nouvelle clé de la performance
Le marketing, je l’ai longtemps vécu et observé comme une course. Une course effrénée aux clics, aux leads, aux impressions, aux followers. Une obsession collective pour la vitesse, pour le ‘toujours plus, toujours plus vite’. Nous avons multiplié les contenus, les campagnes, les messages, dans l’espoir de capter une fraction de seconde d’attention dans un monde de plus en plus bruyant. Mais cette logique de croissance à tout prix, cette fuite en avant perpétuelle, montre aujourd’hui des signes d’épuisement profonds. C’est un constat que je fais chaque jour, en discutant avec des entrepreneurs et des marketeurs comme vous.
Les audiences sont au bord de la saturation. La confiance, ce capital si précieux, s’érode à chaque notification superflue, à chaque publicité intrusive. Et les budgets, eux, s’épuisent dans une quête d’acquisition de plus en plus coûteuse et de moins en moins rentable. C’est face à ce mur que je me suis posé une question fondamentale, une question qui change tout : et si le véritable enjeu n’était plus d’aller plus vite, mais d’aller mieux ? Et si nous devions viser une efficacité durable, une performance basée sur la qualité et la pertinence, plutôt que sur la quantité et l’immédiateté ?
‘La question que je me pose en ce moment, c’est est-ce que le véritable enjeu, c’est pas d’aller plus vite, mais d’aller mieux. Est-ce qu’on ferait pas mieux de regarder une efficacité durable, une efficacité qui serait basée sur la qualité plutôt que sur la quantité, c’est l’idée du slow marketing.’
Cette réflexion m’a conduite au cœur du concept de slow marketing. Une approche plus réfléchie, plus respectueuse, qui privilégie la pertinence à la performance à court terme. Dans cet article, je vous invite à explorer avec moi pourquoi le dogme du ‘toujours plus’ ne fonctionne plus. Nous allons décortiquer ce que signifie réellement adopter une démarche de slow marketing et comment cette philosophie peut radicalement transformer votre manière de penser la croissance. Nous parlerons d’audience qualifiée, de fidélisation, de cohérence et de rentabilité à long terme. Car je suis convaincue d’une chose : en marketing aussi, ralentir, ce n’est pas reculer. C’est choisir d’avancer autrement, plus solidement, et plus humainement.
Pourquoi le ‘toujours plus’ en marketing est devenu une impasse stratégique
Pendant des années, la doctrine marketing a reposé sur un postulat d’une simplicité désarmante : ‘plus on touche de monde, plus on vend’. Cette logique de volume a été le moteur de stratégies d’acquisition massives, dopées par la publicité en ligne, l’essor des réseaux sociaux et la promesse d’une automatisation sans limites. Nos tableaux de bord se sont remplis d’indicateurs purement quantitatifs : le nombre de vues, le taux de clics, le volume de leads générés. Sur le papier, tout semblait parfait. La croissance était visible, mesurable, et les chiffres donnaient l’illusion du succès. Mais en réalité, cette course effrénée nous a conduits collectivement à un essoufflement généralisé, à la fois pour les marques et pour leurs audiences.
L’essoufflement d’un modèle basé sur le volume
Le premier effet pervers de cette surproduction de messages est la saturation des audiences. Imaginez votre propre journée : vous êtes bombardé de notifications, d’emails, de publicités ciblées, de contenus sponsorisés. Face à ce déluge informationnel, notre cerveau a développé un mécanisme de défense : l’indifférence. À force d’être sur-sollicitées, les audiences se désengagent. C’est une réaction humaine et parfaitement logique. On ne peut pas prêter une attention de qualité à des centaines de sollicitations quotidiennes.
‘Le message publicitaire, s’il est partout, et bah, il va perdre de sa force. En fait, comme on a une multiplication de contenu dans tous les sens, et ben nous les consommateurs, on développe une sorte de résistance. On finit par ne plus voir les messages, on finit par s’en lasser.’
Cette résistance a des conséquences désastreuses pour les marques. Le clic n’est plus un véritable synonyme d’intérêt. Le ‘like’ ne garantit plus l’attention. En cherchant à parler à tout le monde, avec le même message poussé à grand renfort de budget, les entreprises ont progressivement perdu ce qui fait leur véritable valeur : une connexion authentique avec des clients fidèles, engagés, et réellement concernés par leur proposition de valeur. On a remplacé la conversation par la diffusion, et la relation par la transaction. Le résultat est un bruit ambiant assourdissant où plus personne n’écoute vraiment.
Quand les indicateurs de performance nous trompent
Le second problème majeur de ce modèle est son coût économique. Le ‘toujours plus’ finit inévitablement par coûter ‘toujours plus cher’. La concurrence pour l’attention fait exploser les budgets d’acquisition. Le coût par clic sur les plateformes publicitaires ne cesse d’augmenter, tandis que l’efficacité, elle, diminue. On se retrouve dans une situation absurde où il faut dépenser de plus en plus pour obtenir de moins en moins de résultats significatifs. Les retours sur investissement s’effondrent et les cycles de conversion s’allongent, car il faut plus de points de contact pour convaincre un prospect anesthésié par le bruit marketing.
C’est un modèle intensif qui est en train de s’épuiser, car il épuise toutes les ressources : les ressources financières de l’entreprise, mais aussi et surtout, le capital confiance des consommateurs. Le constat, pour moi, est sans appel. Dans un monde où le message est devenu une commodité abondante, la rareté redevient un levier stratégique. L’attention redevient un privilège. Et être pertinent n’est plus une option, c’est le principal avantage compétitif. C’est cette prise de conscience douloureuse mais nécessaire qui ouvre la voie à une nouvelle approche, celle où la performance se mesure à l’impact réel plutôt qu’au simple volume. C’est la naissance du slow marketing.
Les fondements du slow marketing : plus de sens, moins de bruit
Le slow marketing n’est pas une invention sortie de nulle part. Il ne s’agit pas d’une énième tendance éphémère. C’est une philosophie qui puise ses racines dans un mouvement bien plus large et profond : la tendance du ‘slow’, née dans les années 80 avec la ‘slow food’. À l’époque, ce mouvement s’opposait à la standardisation et à la vitesse imposées par l’industrie agro-alimentaire, en prônant un retour à la qualité, à la conscience, au respect du temps et des produits. Cette idée, simple mais puissante, a depuis infusé de nombreux domaines de notre vie, et le marketing est en train de se l’approprier pour une raison essentielle : il en a désespérément besoin.
S’inspirer du mouvement ‘slow’ pour réinventer nos pratiques
Le marketing, dans sa quête effrénée de résultats immédiats, a adopté les pires travers de la société de consommation : la production de masse, le jetable, l’éphémère. On produit du contenu à la chaîne comme on produit de la fast-food : vite, pas cher, et sans grande valeur nutritive pour l’esprit du consommateur. Le slow marketing propose exactement l’inverse. Il nous invite à remettre du sens, de la réflexion et de l’humain au cœur de nos pratiques. Il ne s’agit pas de ralentir pour le plaisir de la lenteur, mais de ralentir pour mieux penser, mieux choisir et mieux agir. C’est un acte stratégique, presque militant dans un monde obsédé par la vitesse.
‘Cette approche, elle va pas chercher à ralentir pour le plaisir de ralentir, elle cherche à ralentir pour mieux choisir. L’idée, c’est de mieux cibler, de mieux créer, de mieux mesurer.’
Adopter cette posture, c’est passer d’une question purement tactique – ‘comment puis-je vendre plus vite ?’ – à une question fondamentalement stratégique : ‘comment puis-je créer plus de valeur, plus longtemps ?’. La nuance est immense. On ne cherche plus seulement à convaincre à l’instant T, mais à devenir utile et pertinent sur la durée. C’est un changement de paradigme qui transforme le marketeur d’un simple ‘vendeur’ en un ‘créateur de valeur’.
Les 3 piliers : pertinence, cohérence, et durabilité
Concrètement, la philosophie du slow marketing repose sur trois principes essentiels qui doivent guider chacune de vos actions :
1. La pertinence : C’est le pilier central. Il vaut infiniment mieux parler à cent personnes qui sont réellement concernées par votre message, que de crier dans le vide à dix mille personnes qui vous ignorent. La pertinence exige une connaissance profonde de son audience, une écoute active et une volonté sincère de répondre à un besoin réel plutôt que d’en créer un artificiel.
2. La cohérence : Dans un monde où tout se voit et tout se commente, l’alignement est crucial. Il s’agit de dire moins, mais de dire des mots justes, qui sont en parfaite adéquation avec la promesse de la marque, ses valeurs et les actions qu’elle mène. Une marque cohérente est une marque prévisible, et donc digne de confiance. Cette confiance est le socle de toute relation durable.
3. La durabilité : Ce principe invite à penser le marketing comme la construction d’un actif sur le long terme, plutôt que comme une succession de dépenses éphémères. Un article de blog de fond, une newsletter de qualité, une communauté engagée sont des actifs qui prennent de la valeur avec le temps. Une campagne publicitaire, aussi réussie soit-elle, disparaît dès que le budget est coupé.
Ensemble, ces trois piliers forment une conviction forte : la croissance n’a de sens que si elle est soutenable. Soutenable pour l’entreprise, qui ne peut pas indéfiniment augmenter ses coûts d’acquisition. Et soutenable pour ses publics, qui ne peuvent pas indéfiniment subir une pression marketing agressive. Le slow marketing est la réponse à ce double impératif de performance et de respect.
De l’audience de masse à la communauté qualifiée : le véritable enjeu
Le marketing de masse a vécu avec une obsession : atteindre le plus grand nombre de personnes possible. L’équation semblait simple : plus large est le filet, plus grosse sera la prise. Sauf que ce paradigme est aujourd’hui brisé. Dans un paysage médiatique saturé, la quantité d’audience ne garantit plus ni la visibilité, ni l’engagement, et encore moins la conversion. L’enjeu a changé de nature. Il ne s’agit plus d’attirer le plus de monde, mais d’attirer les bonnes personnes : celles qui sont vraiment intéressées par ce que vous proposez et qui sont prêtes à s’engager avec vous sur le long terme. Il faut donc opérer une transition majeure : passer d’une logique de volume à une logique de valeur.
L’écoute client, la première étape vers la pertinence
Cette transition commence par un retour aux fondamentaux, souvent négligés dans la course à l’automatisation : une compréhension fine et empathique de son public. Cela signifie prendre le temps d’écouter, d’observer, d’analyser les comportements, les frustrations et les attentes réelles de vos consommateurs. Les outils pour cela ne manquent pas, mais leur finalité est souvent détournée.
‘Le slow marketing en fait, il encourage à exploiter toutes ces informations non pas pour automatiser davantage, on pourrait mais c’est pas ça l’idée, mais pour personnaliser intelligemment l’objectif. Encore une fois, ça n’est plus de parler à tout le monde, c’est de parler juste.’
Les données CRM, les analytics de votre site, les interactions sur les réseaux sociaux, les enquêtes qualitatives… toutes ces sources sont des mines d’or. Le slow marketing nous invite à les utiliser non pas pour envoyer plus de messages automatisés, mais pour créer des expériences plus personnelles et plus pertinentes. Parler juste, c’est adresser le bon message, à la bonne personne, au bon moment, non pas grâce à un algorithme froid, mais grâce à une véritable compréhension humaine. C’est un travail plus exigeant, qui demande du temps et de la réflexion, mais dont l’impact est sans commune mesure.
La puissance insoupçonnée des micro-communautés
L’illustration la plus parfaite de cette transition du volume à la valeur est l’émergence des micro-communautés. Qu’est-ce qu’une micro-communauté ? C’est un groupe restreint d’individus, fédérés autour d’un centre d’intérêt très précis, d’une passion, d’une culture commune ou d’un rapport fort à une marque. Leur pouvoir ne réside absolument pas dans leur taille, mais dans l’intensité et la qualité des liens qui unissent leurs membres. Dans ces espaces, la confiance est élevée, les échanges sont authentiques et l’engagement est naturel.
Une marque qui réussit à créer, animer ou simplement s’intégrer avec respect dans une telle communauté construit un socle d’une solidité incomparable. Elle ne touche peut-être que quelques milliers, voire quelques centaines de personnes, mais ces personnes sont des ambassadeurs potentiels, des co-créateurs, des clients fidèles. Cette base est infiniment plus durable et rentable qu’un trafic ponctuel, acheté à grands coups de campagnes publicitaires. Certaines entreprises l’ont bien compris et ont fait le choix radical de réduire leur volume de communication pour renforcer leur impact. Moins de publications, mais plus de sens. Moins de campagnes, mais mieux ciblées. Le résultat est une audience certes plus restreinte, mais qui convertit mieux, qui est plus fidèle et qui coûte, au final, bien moins cher à maintenir. C’est ici que le slow marketing révèle toute sa puissance : il transforme une visibilité éphémère et coûteuse en une relation durable et profitable.
Le slow marketing, un investissement rentable sur le long terme
Ne nous y trompons pas. Le slow marketing n’est pas une posture purement éthique ou philosophique, déconnectée des réalités économiques. C’est au contraire une stratégie profondément pragmatique et rentable, à condition d’accepter de changer d’horizon temporel. En misant sur la construction patiente d’une relation durable plutôt que sur la recherche de gains immédiats, les marques se dotent d’atouts économiques considérables. Elles réduisent leur dépendance aux canaux d’acquisition payants, stabilisent leurs coûts et renforcent la fidélité de leurs clients, qui est le premier moteur de la rentabilité.
Fidéliser plutôt que conquérir : la clé de la rentabilité
C’est une statistique que tous les marketeurs connaissent, mais que beaucoup oublient dans le feu de l’action : acquérir un nouveau client coûte en moyenne cinq fois plus cher que d’en conserver un existant. Pourtant, la majorité des entreprises continue d’allouer la part du lion de leur budget à l’acquisition. C’est une hérésie économique. Le slow marketing propose d’inverser radicalement cette logique.
‘Le slow marketing, il va inverser cette logique. Il encourage à investir dans la relation, dans la satisfaction, dans la confiance plutôt que dans l’attraction constante de nouveaux prospects.’
Investir dans la fidélisation, c’est investir dans un service client irréprochable, dans un programme de fidélité qui a du sens, dans une communication régulière et de valeur avec sa base existante. Un client satisfait et fidèle est un client qui rachète, qui augmente son panier moyen et, surtout, qui devient un ambassadeur de votre marque. Le bouche-à-oreille généré par une base de clients fidèles est le canal d’acquisition le plus puissant et le moins coûteux qui soit. En se concentrant sur la rétention, on crée un cercle vertueux où la croissance devient organique et bien moins dépendante des fluctuations des coûts publicitaires.
Le contenu pérenne, votre meilleur actif marketing
La durabilité du slow marketing s’incarne aussi dans le type de contenu qu’il privilégie. Il faut apprendre à distinguer les dépenses des investissements. Une publicité sponsorisée sur les réseaux sociaux est une dépense : elle génère de la visibilité tant que vous payez, et cesse d’exister dès que le budget s’arrête. Un article de blog de fond, bien documenté et optimisé pour le référencement, est un investissement. Il peut vous apporter un trafic qualifié pendant des mois, voire des années, après sa publication.
Il en va de même pour une série de podcasts cohérente, une chaîne YouTube avec des tutoriels utiles, ou une newsletter riche en conseils. Ces contenus pérennes, ou ‘evergreen’, constituent un véritable actif pour votre entreprise. Vous construisez une bibliothèque de ressources qui travaille pour vous 24h/24, 7j/7, renforçant votre autorité et votre visibilité sur le long terme. ‘Miser sur le contenu pérenne, c’est construire un actif plutôt qu’une dépense.’ Cette simple phrase devrait être affichée dans tous les bureaux marketing. Elle nous rappelle que chaque action peut soit s’évaporer dans l’instant, soit contribuer à bâtir une fondation solide pour l’avenir.
Comment amorcer concrètement votre transition vers le slow marketing
Passer d’un marketing intensif, axé sur le rythme et le volume, à une approche ‘slow’ ne se fait pas du jour au lendemain. C’est une démarche progressive, qui relève moins de la révolution que de l’évolution. Elle commence par un exercice d’introspection essentiel : un diagnostic honnête de vos pratiques actuelles. Il faut avoir le courage de mettre toutes ses actions sur la table et de se poser les bonnes questions. Quelles sont les initiatives qui génèrent une réelle valeur pour nos clients et pour l’entreprise ? Et quelles sont celles qui ne servent qu’à alimenter un bruit ambiant, par habitude ou par peur du vide ?
Le diagnostic honnête : faire le tri dans ses actions
Cette première étape d’audit est cruciale. Elle permet d’identifier ce que j’appelle les ‘zones de trop’ : trop de campagnes qui se cannibalisent, trop de messages envoyés sans véritable intention, trop de réseaux sociaux gérés à moitié, trop de données collectées mais jamais exploitées intelligemment. L’objectif est de simplifier. De faire moins, mais mieux. Demandez-vous : si je devais arrêter 50% de mes actions marketing actuelles, lesquelles conserverais-je en priorité ? La réponse à cette question révèle souvent où se situe votre véritable valeur ajoutée. Il s’agit d’appliquer le principe de Pareto (la loi des 80/20) à votre marketing : identifier les 20% d’actions qui génèrent 80% de vos résultats significatifs, et avoir le courage de couper dans le reste.
Repenser ses indicateurs : de la quantité à la qualité
Une fois ce tri effectué, la clé est de repenser vos indicateurs de performance (KPIs). Tant que vous mesurerez le succès en volume (nombre de leads, nombre de vues, taille de la base de contacts), vous resterez piégé dans la course à la quantité. Le slow marketing exige un changement de boussole.
‘Plutôt que de se concentrer sur par exemple le nombre de leads ou le nombre de vues, là ce qu’on va faire, c’est observer la qualité des interactions, le taux de rétention, le niveau d’engagement ou alors la satisfaction client.’
Ces indicateurs qualitatifs traduisent une valeur beaucoup plus profonde et durable. Le taux de rétention de vos clients est un bien meilleur indicateur de la santé de votre entreprise que le nombre de nouveaux leads. Le taux d’engagement de votre communauté (commentaires, partages, messages privés) est plus parlant que le nombre de followers. Le Net Promoter Score (NPS) ou le Customer Satisfaction Score (CSAT) vous en diront plus sur votre avenir que le taux de clics de votre dernière campagne publicitaire. Ce changement de KPIs doit être porté au plus haut niveau de l’entreprise, car il suppose d’accepter des résultats peut-être moins spectaculaires à court terme, mais infiniment plus solides.
Enfin, cette transition est aussi culturelle. Elle nécessite d’investir dans la formation des équipes pour encourager la réflexion stratégique plutôt que la production à la chaîne. Elle suppose que les dirigeants incarnent cette vision à long terme et acceptent de renoncer à certains gains immédiats pour construire une performance plus stable et plus saine. C’est un engagement collectif pour ancrer la marque dans une relation plus sincère et, in fine, plus rentable.
Conclusion : Bâtir un marketing plus humain pour un futur durable
Au terme de cette exploration, il me semble clair que le slow marketing est bien plus qu’une simple tendance. C’est un véritable changement de posture, une réponse nécessaire et intelligente aux dérives d’un système à bout de souffle. Face à une surenchère de vitesse, de volume et d’automatisation, il propose une alternative fondée sur des valeurs qui n’auraient jamais dû quitter le cœur de notre métier : la qualité, la pertinence et la durabilité.
Nous avons vu que le modèle du ‘toujours plus’ atteint ses limites. Il épuise les ressources des entreprises, fatigue les audiences jusqu’au désengagement et fragilise les marques qui sacrifient la confiance sur l’autel de la visibilité éphémère. Le slow marketing, lui, nous invite à reprendre le contrôle. À ralentir pour mieux comprendre, à faire des choix plus éclairés et à agir avec plus d’impact. Ses principes sont d’une puissance redoutable : parler moins mais parler juste, viser une audience plus restreinte mais mieux la servir, chercher moins la croissance immédiate mais plus la valeur à long terme.
‘Adopter cette approche, c’est accepter de redéfinir le succès. […] C’est plus la taille de votre base de contacts qui compte, c’est la qualité de vos relations. C’est plus le rythme de vos publications, c’est la résonance de vos messages.’
C’est une démarche exigeante, je le concède. Elle demande du courage, de la patience et une vision à long terme. Mais elle est profondément rentable, car elle construit des fondations solides, capables de résister aux crises et aux incertitudes. Elle bâtit un capital confiance qui devient votre meilleur rempart et votre plus bel atout.
Alors, je vous laisse avec cette question, celle qui a initié toute cette réflexion : et si votre marketing allait tout simplement trop vite ? S’il était temps de lever le pied, non pas pour s’arrêter, mais pour prendre le temps de la réflexion, de l’écoute et de l’ajustement ? Je suis persuadée que c’est dans ce temps retrouvé, dans cette lenteur stratégique, que se construit la véritable performance. Car en marketing comme ailleurs, acquérir moins, c’est très souvent acquérir mieux.
Questions fréquentes sur le slow marketing
1. Qu’est-ce que le slow marketing, concrètement ?
Le slow marketing est une approche stratégique qui privilégie la qualité à la quantité. Plutôt que de viser un volume maximal de messages, de clics ou de leads, il se concentre sur la construction de relations durables et authentiques avec une audience qualifiée. Il repose sur trois piliers : la pertinence (parler aux bonnes personnes), la cohérence (aligner messages et actions) et la durabilité (créer de la valeur sur le long terme). C’est un marketing plus réfléchi, moins intrusif et centré sur la confiance, qui vise une croissance saine et pérenne.
‘Le slow marketing, c’est une approche du marketing qui est disons plus réfléchi, plus respectueuse, qui va privilégier la pertinence à la performance, en tout cas la performance immédiate.’
2. Le slow marketing est-il adapté aux petites entreprises ou aux startups ?
Absolument, et il est même particulièrement adapté. Les petites structures disposent rarement des budgets colossaux nécessaires pour rivaliser sur le terrain du marketing de volume. Le slow marketing leur permet de transformer leurs contraintes en atouts. En se concentrant sur une niche spécifique, en créant du contenu de très haute qualité et en bâtissant une communauté engagée, elles peuvent créer un avantage compétitif solide. C’est une stratégie qui valorise l’expertise et l’authenticité plutôt que la puissance de feu financière, ce qui est idéal pour se différencier quand on débute.
‘Il vaut mieux parler à moins de personnes mais de parler à celles qui comptent vraiment. Ensuite, la cohérence, vous dites moins mais vous dites les mots justes dans le respect de la promesse de la marque…’
3. Comment convaincre sa direction d’adopter le slow marketing ?
La clé est de traduire la philosophie en arguments économiques. Montrez que le modèle actuel de course à l’acquisition est de moins en moins rentable, avec des coûts qui augmentent et des retours qui diminuent. Mettez en avant la rentabilité de la fidélisation en calculant la valeur à vie d’un client (LTV). Présentez le contenu pérenne non pas comme une dépense, mais comme la construction d’un actif durable pour l’entreprise. Proposez de commencer par un projet pilote sur un segment précis pour démontrer la viabilité du modèle avec des indicateurs de performance qualitatifs (taux de rétention, engagement, satisfaction client).
‘Le slow marketing, c’est une stratégie qui est rentable à long terme. Bah oui, parce qu’en misant sur la durée plutôt que sur le court terme, les marques, qu’est-ce qu’elles font ? Elles réduisent leur dépendance aux canaux payants…’
4. Ralentir ne risque-t-il pas de me faire perdre en visibilité face à des concurrents plus agressifs ?
C’est une crainte légitime, mais qui repose sur une confusion entre visibilité et impact. Un concurrent peut publier dix fois plus que vous, mais si ses messages sont génériques et se noient dans le bruit, son impact réel sera faible. Le slow marketing vise à remplacer la visibilité de masse par une résonance forte auprès d’une audience ciblée. En produisant moins de contenu mais de meilleure qualité, vous devenez une ressource de confiance pour votre communauté. Votre visibilité sera peut-être moins large, mais elle sera plus profonde et plus efficace là où ça compte vraiment : auprès de vos futurs clients fidèles.
‘Le constat pour moi, il est super clair, quand vous avez trop de messages, la rareté, et ben ça devient un levier. Être pertinent, c’est un vrai avantage compétitif.’
5. Quels sont les premiers pas concrets pour commencer une transition vers le slow marketing ?
Commencez par un audit simple de vos actions actuelles : identifiez ce qui apporte une vraie valeur et ce qui n’est que du bruit. Ensuite, choisissez un canal ou un format (par exemple, une newsletter ou un blog) et engagez-vous à y appliquer les principes du slow marketing : moins de fréquence, mais une qualité et une pertinence irréprochables. Parallèlement, commencez à suivre de nouveaux indicateurs : mesurez l’engagement qualitatif (commentaires, réponses) et la satisfaction de votre audience. Enfin, prenez le temps d’échanger réellement avec vos clients pour mieux comprendre leurs besoins profonds. Chaque petit pas vers plus de qualité est un pas dans la bonne direction.
‘C’est une démarche qu’on va faire de façon progressive, qui va commencer évidemment par un diagnostic honnête de bah de nos pratiques actuelles. On va se poser la question de quelles sont les actions qui génèrent le plus de valeur…’
6. L’intelligence artificielle et l’automatisation ont-elles une place dans le slow marketing ?
Oui, mais leur rôle est redéfini. Dans le marketing de masse, l’IA et l’automatisation servent souvent à produire et diffuser plus de contenu, plus vite. Dans une approche ‘slow’, elles deviennent des outils au service de la pertinence et de la personnalisation. L’IA peut vous aider à analyser des données pour mieux comprendre les attentes de vos clients, à identifier les questions qu’ils se posent, ou à personnaliser une expérience sans être intrusif. L’automatisation peut libérer du temps sur des tâches répétitives, permettant à l’équipe de se concentrer sur la stratégie, la créativité et la relation humaine, qui restent au cœur de la démarche.
‘Le futur du marketing à mon avis, il sera pas nécessairement lent, mais il sera plus réfléchi. Il sera mesuré, il sera durable et il sera profondément humain même et surtout à l’heure de l’IA.’


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