Logo de l'épisode Organiser son temps de travail – Episode 27 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

Organiser son temps de travail – Episode 27

Épisode diffusé le 21 février 2020 par Estelle Ballot

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Courir après le temps : le mal de l’entrepreneur que l’on peut guérir

Le sentiment vous est familier ? Cette impression constante de courir un marathon sans ligne d’arrivée, une liste de tâches qui s’allonge plus vite que vous ne pouvez la cocher, et cette angoisse sourde de ne jamais en faire assez. Vous avez l’impression de pédaler dans le vide, de vous agiter sans réellement avancer. C’est un sentiment que je connais trop bien. Quand j’ai lancé ce podcast, j’étais sur le point de devenir maman pour la deuxième fois, tout en occupant un poste à plein temps chez Microsoft. Aujourd’hui, avec un bébé de quelques mois, chaque minute compte. Pour tenir le rythme et faire de ce podcast le numéro 1 en marketing en France, il n’y a pas de secret : il faut un système.

Cette sensation d’être totalement submergé est sans doute le lot de la plupart des entrepreneurs. C’est logique : nous sommes à la fois le stratège, l’opérateur, le commercial, le comptable… Surtout au début, quand on est seul à la barre. Le danger, c’est que ce sentiment peut devenir paralysant. La montagne de choses à faire semble si haute qu’on ne sait plus par où commencer. Et le pire réflexe dans ce cas, c’est de ne plus rien faire. Comme je le dis souvent, ‘arrêter d’agir, c’est à peu près le pire qui puisse nous arriver’. C’est précisément pour contrer cette paralysie que nous avons besoin d’une méthode, d’un process. Pas une cage rigide, mais un cadre rassurant qui nous remet en mouvement et nous assure que chaque action posée est la bonne, au bon moment.

Dans cet article, je vais vous partager non pas une solution miracle, mais le système que j’ai bâti, testé et affiné au fil des épreuves, entre les biberons et les stratégies marketing. Nous allons voir comment distinguer les types de tâches pour mieux les maîtriser, comment transformer nos obligations en habitudes puissantes, et comment planifier nos grands projets sans y perdre notre flexibilité. Oubliez la course effrénée. Ensemble, nous allons apprendre à construire un quotidien de travail plus serein, plus efficace et, finalement, plus épanouissant.

La fondation de votre système : Tâches récurrentes vs. Projets uniques

Pour commencer à mettre de l’ordre dans le chaos, la première étape est de comprendre que toutes les tâches ne se valent pas et ne se gèrent pas de la même manière. Une erreur fréquente est de tout mettre dans une seule et même ‘to-do list’ géante, où la réservation d’un billet de train côtoie le lancement d’un nouveau produit. Cette approche est la recette parfaite pour se sentir dépassé. La solution est de diviser pour mieux régner. On va donc distinguer deux grandes familles de tâches qui rythment notre vie d’entrepreneur : les tâches récurrentes et les tâches uniques, liées à des projets spécifiques.

Les tâches récurrentes sont le moteur de votre activité. Ce sont les actions que vous devez accomplir de manière régulière (quotidienne, hebdomadaire, mensuelle) pour que votre entreprise continue de tourner. Pensez à la publication sur les réseaux sociaux, la gestion de votre comptabilité, la réponse aux emails clients, ou encore la préparation de votre newsletter. Ce sont les piliers de votre business. Les tâches uniques, quant à elles, sont les briques que vous posez pour construire l’avenir de votre entreprise. Elles sont liées à un projet avec un début et une fin : créer une nouvelle formation, refondre votre site web, organiser un événement. Cette distinction n’est pas juste sémantique, elle est la clé d’une organisation efficace, car chaque type de tâche répond à une logique de planification différente.

Dompter le quotidien : le super-pouvoir des habitudes

Les tâches récurrentes sont souvent celles que l’on a tendance à procrastiner. Pourquoi ? Parce qu’elles ne sont pas toujours excitantes et que leur impact n’est pas immédiatement visible. Pourtant, leur régularité est vitale. La meilleure façon de s’assurer qu’elles soient faites, sans effort mental et sans négociation avec soi-même, est de les transformer en habitudes. Une habitude, c’est une action que l’on fait presque sans y penser, comme se brosser les dents. Comme je l’explique dans le podcast : ‘C’est comme vous lavez les dents avant d’aller vous coucher. Même si vous êtes fatigués, vous le faites non pas parce que vous en mourrez d’envie, mais parce que vous en avez l’habitude.’

Les habitudes ont des pouvoirs extraordinaires pour un entrepreneur :

  • Elles tuent la procrastination : Une action ancrée dans une routine ne se discute pas. On la fait, c’est tout. Fini le débat interne ‘je le fais maintenant ou plus tard ?’.
  • Elles créent un conditionnement mental : Comme un sportif qui exécute son rituel avant un match, une habitude de travail vous met immédiatement dans le bon état d’esprit. Votre cerveau sait que lorsque vous ouvrez ce fichier à 9h chaque lundi, c’est pour écrire, et il se met en mode ‘rédaction’.
  • Elles protègent des distractions : Si votre première heure de travail est systématiquement dédiée à votre tâche la plus importante, vous êtes moins susceptible de vous perdre sur Instagram. La routine crée un bouclier contre les tentations.
  • Elles sont rassurantes : Face à l’incertitude de l’entrepreneuriat, savoir exactement ce que l’on a à faire chaque matin apporte une structure et réduit l’anxiété de la page blanche.
  • Elles libèrent de la charge mentale : Chaque décision, même minime, consomme de l’énergie. Une habitude est une décision que vous n’avez plus à prendre. Votre cerveau vous en remercie en vous laissant plus de jus pour les tâches créatives et stratégiques.

L’art du ‘batching’ : regrouper pour décupler son efficacité

Pour optimiser la gestion de ces tâches récurrentes, il existe une technique redoutable : le ‘batching’. Le principe est simple : regrouper les tâches de même nature et les réaliser en une seule session. Au lieu de tourner une petite vidéo chaque jour, consacrez une demi-journée par semaine à tourner toutes vos vidéos de la semaine. L’idée est de capitaliser sur la phase de préparation (mentale et matérielle) et sur l’élan une fois que vous êtes lancé.

Pensez-y : avant d’enregistrer une vidéo, vous devez préparer votre matériel, soigner votre apparence, ranger la pièce… C’est une préparation coûteuse en temps et en énergie. ‘Autant ne faire cette préparation qu’une fois et prévoir de filmer en plus de votre Facebook live du jeudi, la pub que vous aviez prévu de faire et puis deux ou trois séquences de story.’ Cette logique s’applique à tout : une session pour la rédaction de tous vos posts de la semaine, une session pour la création de tous vos visuels, un créneau pour traiter tous vos emails, une plage horaire dédiée à tous vos appels clients. On est souvent des ‘diesels’ : un peu lents au démarrage, mais une fois lancés, on est très efficaces. Le batching permet de profiter à fond de cette phase de pleine puissance en évitant les interruptions et les changements de contexte qui ‘cassent’ notre concentration et nous font perdre un temps précieux.

Conquérir ses projets : le retroplanning comme boussole

Si les habitudes structurent notre quotidien, les projets sont ce qui nous fait avancer vers nos grands objectifs. Qu’il s’agisse de lancer un nouveau produit, d’organiser un webinaire ou de créer un site internet, un projet est un ensemble de tâches uniques avec une date d’échéance. L’outil par excellence pour piloter ces projets est le retroplanning. Je vous l’avoue, ‘je suis une fan des rétro planning. Je pense que ça me vient de mon début de carrière quand j’étais chef de produit’. C’est un outil qui peut sembler intimidant, mais sa logique est en fait très simple et incroyablement puissante.

Le principe est de partir de la date de fin (la date de lancement, par exemple) et de remonter le temps en positionnant toutes les étapes nécessaires. Cela permet de visualiser immédiatement le chemin à parcourir et de définir des dates butoirs réalistes pour chaque grande phase. C’est le meilleur moyen de s’assurer que rien n’est oublié et que l’on ne se retrouve pas à tout faire en urgence la dernière semaine. Un retroplanning apporte de la clarté et transforme un objectif impressionnant en une série de petites étapes gérables et actionnables. C’est un antidote puissant à la procrastination et à l’angoisse face à un gros projet.

Construire son retroplanning pas à pas

Nul besoin d’un logiciel complexe. Comme je le mentionne, un simple tableur comme Excel fait parfaitement l’affaire. Voici une méthode simple pour construire le vôtre :

  1. Définissez la date finale : C’est votre point d’arrivée. Notez-la.
  2. Listez les grandes étapes : Décomposez votre projet en 5 à 10 grandes phases clés (ex: Développement produit, Phase de test, Création du contenu marketing, Campagne de communication, Lancement).
  3. Détaillez chaque étape en tâches : Pour chaque grande phase, listez les actions concrètes à réaliser.
  4. Estimez la durée de chaque tâche : Soyez réaliste, voire un peu pessimiste. C’est ici que l’expérience joue.
  5. Positionnez les tâches en remontant le temps : En partant de votre date finale, placez chaque tâche et chaque étape sur un calendrier (par exemple, chaque colonne de votre Excel représente une semaine).
  6. Ajoutez des marges de sécurité : C’est le conseil le plus important. ‘Pour chaque grosse étape, je me rajoute une semaine par rapport à ce que je pense être nécessaire. Ça permet d’éviter de stresser et de courir toujours après le temps.’ Ces semaines ‘tampon’ vous sauveront la vie en cas d’imprévu.

L’utilisation de codes couleurs pour visualiser les différents types de tâches (communication, technique, administratif…) peut grandement améliorer la lisibilité de votre planning.

La flexibilité : l’âme d’un planning réussi

Un retroplanning ne doit jamais devenir une prison. Son but est de vous guider, pas de vous enchaîner. La vie d’entrepreneur est faite d’imprévus, de bonnes comme de mauvaises surprises. Une tâche prend plus de temps que prévu, une nouvelle opportunité se présente, une urgence personnelle survient… Il est essentiel de conserver une souplesse d’esprit. ‘Un rétro planning, bah ça doit être flexible. Son but, c’est pas de vous angoisser ou de vous bloquer sur une date, mais au contraire, c’est de vous permettre d’avancer.’

C’est précisément à cela que servent les marges de sécurité que vous avez prévues. Si une étape dérape, vous utilisez cette marge pour ajuster le reste du planning sans compromettre la date finale. Et si, malgré tout, le délai devient intenable, il faut s’autoriser à le repousser. L’acharnement n’est pas toujours une bonne stratégie. L’organisation est un outil à notre service. Si l’outil devient un obstacle, il faut ajuster l’outil, pas se briser dessus. Comme je le vis actuellement avec mon congé maternité, mon organisation millimétrée a volé en éclats. Je prépare mes épisodes quand je peux, parfois la veille pour le lendemain. C’est une période exceptionnelle, et j’accepte que mon système soit différent. L’important est de garder le cap, de savoir où l’on va, même si le chemin est un peu plus sinueux que prévu.

Mes 7 principes d’or pour une organisation quotidienne au sommet

Une fois que vous avez identifié vos tâches récurrentes et planifié vos projets, il reste le plus important : comment orchestrer tout cela au quotidien ? Comment décider quoi faire ce matin, cet après-midi ? Pour naviguer chaque journée avec clarté et efficacité, j’ai développé 7 grands principes qui sont devenus ma boussole personnelle.

1. La priorité avant le plaisir

C’est une tendance humaine universelle : face à une liste de tâches, nous sommes naturellement attirés par celles que nous aimons faire, ou celles qui sont les plus faciles. C’est un piège redoutable. Vous pouvez passer une journée très occupée à faire des choses que vous aimez, et finir la journée en n’ayant absolument pas avancé sur ce qui compte vraiment. Il est donc crucial de faire la distinction entre ce que vous préférez faire et ce qui est prioritaire. ‘Attention à ne pas confondre priorité et préféré.’ Avant de commencer votre journée, demandez-vous : ‘Quelle est la chose qui, si je l’accomplis aujourd’hui, aura le plus grand impact sur mes objectifs ?’. C’est par là que vous devez commencer, même si c’est la tâche la plus difficile ou la moins agréable.

2. La règle des 3 objectifs : votre boussole de la pertinence

Pour éviter la fameuse ‘to-do list sans fin’ qui génère frustration et sentiment d’échec, j’utilise le principe des 3 objectifs. Une liste trop longue est démoralisante, car même en travaillant d’arrache-pied, on la termine rarement. Le principe est simple : au lieu de lister 20 choses à faire, identifiez les 3 choses les plus importantes à accomplir. Cette règle se décline à plusieurs niveaux : ‘identifier chaque jour les trois choses essentielles à faire pour nous permettre de réaliser les trois priorités qu’on s’est fixé pour la semaine, sachant que ces priorités vont nous permettre d’atteindre nos trois objectifs pour le trimestre qui eux-mêmes vont participer à ceux de l’année.’ Ce système en cascade assure que chaque action quotidienne est alignée avec votre vision à long terme. Si une tâche ne contribue à aucun de vos 3 objectifs de la semaine, c’est qu’elle n’est probablement pas si essentielle que ça.

3. Le pouvoir surprenant de l’agenda papier

À l’ère du tout numérique, cela peut paraître contre-intuitif, mais pour mes objectifs personnels, je privilégie le papier. Bien sûr, j’utilise des outils digitaux pour mes retroplannings ou mes rendez-vous. Mais pour ce qui est de mes 3 objectifs de la semaine et de la journée, je les écris à la main. ‘Je trouve qu’écrire à la main, ça a plus de force.’ Le simple fait de poser physiquement ses objectifs sur le papier crée un engagement plus fort. C’est un acte délibéré, qui ancre l’intention dans la réalité. Un semainier papier permet de visualiser d’un seul coup d’œil la structure de sa semaine et de garder ses priorités bien en face de soi, loin des notifications et des distractions d’un écran.

4. Prévoir du temps pour l’imprévu

L’une des plus grandes erreurs de planification est de remplir son agenda à 100%. Un agenda surchargé ne laisse aucune place à la réalité. Et la réalité, c’est que des imprévus surviennent constamment. Mais un imprévu n’est pas forcément négatif ! Il peut s’agir d’un appel d’un prospect important, d’une opportunité de collaboration inattendue, ou d’une soudaine idée de génie qui mérite d’être explorée. ‘Il faut absolument se laisser des plages horaires non attribuées dans son agenda pour pouvoir travailler sur les opportunités qui se présentent.’ En bloquant volontairement des créneaux ‘libres’, vous ne perdez pas de temps, vous en gagnez. Vous vous donnez la flexibilité de réagir aux urgences sans stress et la capacité de saisir les opportunités au vol.

5. Les tâches ‘récréatives’ pour oxygéner son cerveau

Être efficace ne veut pas dire être un robot en état de concentration maximale huit heures par jour. C’est irréaliste et contre-productif. Notre cerveau a besoin de pauses. C’est là qu’intervient ma liste de ‘tâches récréatives’. Non, il ne s’agit pas de faire du baby-foot. Ce sont des tâches nécessaires pour l’entreprise, mais qui ne demandent pas une concentration extrême et que j’apprécie plutôt. ‘Ce sont des tâches pauses pour mon cerveau. Ça me permet d’avancer […] mais en même temps, je repose un peu mon cerveau pour mieux pouvoir avancer après.’ Pour moi, cela peut être l’édition de devis, la préparation de visuels pour les réseaux sociaux ou le suivi de mes indicateurs. Ces tâches me permettent de rester productive pendant les moments de baisse d’énergie, tout en laissant mon esprit se reposer avant de s’attaquer à un nouveau bloc de travail intense.

6. Votre corps, votre premier outil de travail

En tant qu’entrepreneur, et surtout solopreneur, notre santé est notre principal actif. Si nous tombons malades, l’entreprise s’arrête. ‘Investir dans sa santé, ben ça devrait être naturel parce que oui, c’est un investissement comme un autre pour permettre à votre entreprise de continuer à fonctionner.’ C’est pourquoi il est non négociable de planifier des sessions de sport dans sa semaine. Il ne faut surtout pas culpabiliser de ‘ne pas travailler’ pendant ce temps. Au contraire ! Le sport réduit le stress, libère des endorphines, améliore la qualité du sommeil et booste l’énergie. C’est aussi un moment formidable pour prendre du recul. C’est souvent pendant une séance de sport, quand le cerveau est déconnecté des problèmes, que les solutions les plus claires apparaissent.

7. Célébrer chaque victoire, même les plus petites

Nous, les entrepreneurs, sommes souvent obsédés par le prochain objectif. Dès qu’un succès est atteint, nous sommes déjà tournés vers la suite, sans prendre le temps de savourer. C’est une erreur. J’en ai fait l’expérience moi-même quand mon podcast est devenu numéro 1. ‘J’étais contente de moi 5 minutes et puis je me suis directement tournée vers le prochain objectif.’ Célébrer nos réussites est fondamental pour construire la confiance en soi. Chaque célébration, même symbolique, envoie un message puissant à notre cerveau : ‘Souviens-toi bien de ça, je suis bonne dans ce que je fais.’ C’est en empilant ces preuves de compétence que l’on bâtit une estime de soi solide, capable de nous porter à travers les doutes et les difficultés inhérents à l’entrepreneuriat.

Conclusion : devenez l’architecte de votre temps

L’organisation du temps de travail, ce n’est pas une question de recettes magiques ou d’outils compliqués. C’est avant tout une question de système et d’état d’esprit. Nous avons vu qu’en commençant par distinguer les tâches récurrentes des projets, on pose déjà une fondation solide. En transformant les premières en habitudes et en pilotant les seconds avec un retroplanning flexible, on gagne en clarté et en sérénité.

Ensuite, les sept principes que je vous ai partagés – des priorités au plaisir, la règle des trois, la planification de l’imprévu, les pauses ‘récréatives’, le soin de soi et la célébration – sont les piliers qui soutiennent cet édifice au quotidien. Ils permettent de s’assurer que chaque journée n’est pas seulement productive, mais aussi intentionnelle et alignée avec vos ambitions profondes.

Ne cherchez pas à tout appliquer d’un coup. Choisissez un seul principe, celui qui résonne le plus avec votre situation actuelle, et engagez-vous à le mettre en pratique cette semaine. L’organisation est un muscle qui se développe avec le temps. L’important n’est pas d’être parfait, mais de reprendre le contrôle, de cesser de subir son emploi du temps pour enfin en devenir l’architecte. C’est le chemin le plus sûr pour non seulement atteindre vos objectifs, mais aussi pour apprécier le voyage.

Questions fréquentes sur l’organisation du temps de travail

Quelle est la première étape pour mieux organiser son temps de travail en tant qu’entrepreneur ?

La toute première étape, avant même de penser aux outils ou aux plannings, est de prendre conscience de la nature de vos tâches. Il faut faire un audit de votre travail et le séparer en deux catégories distinctes : les tâches récurrentes (celles qui font tourner votre business au quotidien) et les tâches uniques (celles qui font avancer un projet spécifique). Cette simple distinction est fondamentale car elle vous obligera à adopter deux logiques de planification différentes. C’est la base pour sortir du flou et commencer à construire un système de gestion du temps qui soit réellement adapté à la réalité de l’entrepreneuriat.

‘Pour s’organiser efficacement, on va distinguer deux types de tâches, les tâches récurrentes et les tâches uniques. […] On va distinguer ces deux types de tâches uniquement pour des raisons d’organisation.’

Comment la technique du ‘batching’ peut-elle concrètement améliorer ma productivité ?

Le ‘batching’, ou regroupement de tâches similaires, améliore radicalement la productivité en minimisant le ‘coût de démarrage’ mental et matériel de chaque action. Au lieu de changer de contexte toutes les heures (passer de la rédaction à la création de visuels, puis à la comptabilité), vous restez dans une seule ‘zone’ de travail pendant une période définie. Cela vous permet d’entrer dans un état de concentration profonde (‘flow’) et de capitaliser sur votre élan. Concrètement, vous perdez moins de temps en préparation et en transition, ce qui vous permet d’accomplir plus de choses, de meilleure qualité, en moins de temps.

‘En anglais, on appelle ça le ‘batching’. En fait, le fait de grouper permet de gagner du temps parce que vous serez déjà préparés physiquement, mais aussi mentalement. Il faut savoir que bien souvent, on est des diesels. On est un peu lent au démarrage et puis ben quand on est parti, ben on est parti.’

Un retroplanning est-il vraiment nécessaire pour un petit projet ?

Absolument. Même pour un petit projet, le retroplanning est un allié précieux. Sa force n’est pas tant dans la complexité de l’outil que dans la clarté qu’il apporte. Pour un petit projet, il peut tenir sur une simple feuille de papier. Il vous force à lister toutes les étapes, même celles que vous pourriez oublier, et à estimer leur durée. Cela vous donne une vision réaliste de l’effort à fournir et vous évite de vous retrouver en situation d’urgence à la dernière minute. C’est une discipline mentale qui transforme une idée vague en un plan d’action concret et sécurisant.

‘Clairement le rétro planning est ton meilleur ami. Alors le rétro planning peut prendre la forme que vous voulez. Moi je le fais très simplement sur Excel.’

Comment gérer les imprévus sans que cela ne ruine toute mon organisation de la semaine ?

La clé pour gérer les imprévus est de ne pas les considérer comme des exceptions, mais comme une partie intégrante de votre semaine. Au lieu de planifier 100% de votre temps, laissez volontairement des ‘blocs tampons’ ou des plages horaires non attribuées dans votre agenda. Ces créneaux ne sont pas du temps perdu ; ce sont des zones de flexibilité. Quand un imprévu survient (une urgence ou une opportunité), vous utilisez ces blocs pour le traiter, sans avoir à décaler ou annuler des tâches importantes. C’est une approche proactive qui vous permet d’absorber les aléas avec beaucoup moins de stress.

‘Il faut absolument se laisser des plages horaires non attribuées dans son agenda pour pouvoir travailler sur les opportunités qui se présentent.’

Pourquoi est-il crucial de séparer les tâches que l’on aime faire de celles qui sont prioritaires ?

Il est crucial de faire cette distinction car notre cerveau nous pousse naturellement vers la facilité et le plaisir immédiat. Si on ne fait pas un effort conscient pour identifier et s’attaquer aux tâches prioritaires en premier, on risque de passer ses journées à être très ‘occupé’ sur des tâches agréables mais à faible impact. On termine la journée avec un faux sentiment de productivité, alors qu’en réalité, les projets stratégiques n’ont pas avancé. Faire passer la priorité avant le plaisir est une discipline essentielle pour garantir que votre énergie est investie là où elle compte le plus pour la croissance de votre entreprise.

‘Attention à ne pas confondre priorité et préféré. En fait, on a naturellement tendance à aller vers ce qu’on aime et on échappe pas à la règle quand on s’assoit devant son bureau. […] Pensez priorité avant plaisir.’

En quoi le sport est-il un investissement pour mon entreprise et non une perte de temps ?

Considérer le sport comme une perte de temps est une vision à très court terme. En tant qu’entrepreneur, votre corps et votre esprit sont vos principaux outils de travail. Le sport est la maintenance de ces outils. Il réduit le stress, améliore la concentration, augmente votre niveau d’énergie et prévient les maladies. Un entrepreneur en forme est plus performant, plus créatif et plus résilient face aux défis. Ne pas faire de sport, c’est prendre le risque de ‘tomber en panne’, ce qui coûterait bien plus cher à votre entreprise qu’une heure passée à la salle de sport.

‘En tant qu’entrepreneur et encore plus quand on est solopreneur, on n’a pas le droit de tomber malade. Parce que si on travaille pas, ben la boutique ne tourne pas, tout simplement. Donc investir dans sa santé, ben ça devrait être naturel.’

La ‘règle des 3 objectifs’ n’est-elle pas trop restrictive au quotidien ?

Au contraire, la règle des 3 objectifs est libératrice. Elle ne signifie pas que vous ne ferez que trois choses dans votre journée, mais que vous identifierez les trois actions qui auront le plus d’impact. C’est un filtre qui vous aide à vous concentrer sur l’essentiel et à ne pas vous disperser. Elle combat la paralysie de la ‘to-do list’ interminable en vous donnant un objectif clair et atteignable chaque jour. En fin de journée, même si vous n’avez pas tout fait, le fait d’avoir accompli vos 3 priorités vous procure un sentiment de réussite et de contrôle, ce qui est extrêmement motivant.

‘Ce principe des trois objectifs permet d’éviter la fameuse to do liste sans fin. Parce que une to do liste trop longue fait qu’on se sent toujours en retard et inefficace. […] On est toujours dans une forme d’échec et c’est assez désespérant.’

Comment transformer une tâche obligatoire en habitude pour ne plus procrastiner ?

Pour transformer une tâche en habitude, il faut la rendre la plus automatique possible. La première étape est de lui attribuer un créneau fixe et récurrent dans votre agenda (ex: tous les lundis de 9h à 10h). Ensuite, ancrez cette nouvelle habitude à une routine déjà existante (ex: ‘juste après mon premier café’). Le but est de réduire la friction et la nécessité de prendre une décision. Au début, il faudra de la discipline pour respecter ce créneau quoi qu’il arrive. Mais après quelques répétitions, votre cerveau commencera à l’anticiper et l’action deviendra de plus en plus facile, jusqu’à devenir un réflexe.

‘L’objectif, c’est de ne pas avoir à se poser de questions. Il faut que ça devienne une habitude. […] Quand vous faites quelque chose par habitude, ben vous vous y mettez tout de suite sans réfléchir au lieu de remettre au lendemain.’


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