Logo de l'épisode Les 7 qualités de l’entrepreneur – Episode 49 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

Les 7 qualités de l’entrepreneur – Episode 49

Épisode diffusé le 26 novembre 2020 par Estelle Ballot

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L’entrepreneuriat, ce mot qui impressionne : et si vous aviez déjà tout ce qu’il faut ?

Le mot ‘entrepreneur’ vous semble lointain, presque intimidant ? Vous n’êtes pas seul. Pendant longtemps, ce terme a évoqué pour moi une image très précise, presque un fantasme. Comme je le confie dans le podcast, je ne viens pas d’une famille d’entrepreneurs. Loin de là. Mon entourage était composé de salariés, dans des métiers conventionnels et rassurants. L’idée même d’entreprendre était perçue comme une prise de risque insensée. C’est une vision que beaucoup partagent, une barrière mentale que l’on s’érige soi-même. On s’imagine qu’il faut un ADN particulier, un courage hors norme, une ambition dévorante pour oser se lancer.

Pourtant, mon propre parcours m’a prouvé le contraire. Le déclic n’a pas été une révélation divine, mais un besoin viscéral de reprendre le contrôle. Après la naissance de ma fille, le retour au salariat m’a semblé insupportable. Non pas à cause de mon employeur, mais parce que mes aspirations avaient changé. Je ressentais un besoin criant de liberté, le désir de choisir mes projets, mes horaires, ma manière de travailler. Ce besoin de reprendre les rênes de ma vie a été le véritable point de départ. J’ai démissionné sans savoir où j’allais, et certainement pas avec l’étiquette ‘future entrepreneure’ collée sur le front. En fait, je me suis lancée dans l’entrepreneuriat presque par accident, en cherchant à me former, à expérimenter, à comprendre. C’est cette expérience qui m’a amenée à une conclusion fondamentale : la vision que nous avons de l’entrepreneur est souvent une caricature qui nous empêche de voir les qualités que nous possédons déjà.

Dans cet article, je souhaite partager avec vous ma vision de l’entrepreneuriat, non pas comme une définition académique, mais comme un témoignage vécu. Nous allons ensemble déconstruire les mythes tenaces qui freinent tant de talents. Puis, nous explorerons les 7 qualités qui, à mon sens, sont les véritables piliers de la réussite entrepreneuriale. Mon objectif est simple : vous montrer que l’entrepreneur n’est pas un super-héros inaccessible, mais une personne qui a su cultiver des compétences profondément humaines. Et si, en me lisant, vous vous reconnaissez dans ces traits de caractère, peut-être que cela vous donnera la confiance nécessaire pour, vous aussi, faire le premier pas.

Déconstruire le mythe : ce que l’entrepreneuriat n’est pas (forcément)

Avant de plonger dans les qualités qui définissent un entrepreneur, il est crucial de faire le ménage. Notre esprit est encombré de clichés, d’images d’Épinal souvent héritées de la culture populaire ou d’un imaginaire collectif. Ces stéréotypes agissent comme des gardiens du temple, nous faisant croire que l’entrepreneuriat est un club privé auquel nous n’avons pas accès. Pour moi, ces fausses croyances ont été un frein considérable. En les déconstruisant, on libère un espace mental pour envisager notre propre chemin, avec nos propres règles.

Le stéréotype de l’homme de pouvoir ambitieux

Fermez les yeux et pensez à un ‘entrepreneur’. Quelle image vous vient ? Pendant des années, la mienne était caricaturale au possible. ‘Ce serait un homme habillé en costard-cravate, souriant et dans l’action et attention, le détail qui tue, un homme vu en contre-plongée.’ Cette vision, presque risible, est pourtant très parlante. La contre-plongée symbolise la distance, la hiérarchie : lui est en haut, et nous, ‘pauvres petits misérables’, sommes en bas. C’est une image qui impose le respect mais crée surtout une barrière infranchissable.

Cette figure est presque toujours masculine, comme si l’audace et la vision étaient des apanages masculins. Le vocabulaire lui-même peine à évoluer ; le terme ‘entrepreneuse’ n’a pas encore la même résonance. Mais la réalité est bien plus diverse et heureusement ! L’entrepreneuriat est féminin, masculin, jeune, senior, issu de tous les milieux. Il ne s’agit pas d’aimer le pouvoir ou de vouloir dominer. On peut parfaitement entreprendre seul, en tant que solopreneur, freelance ou indépendant, sans jamais avoir l’ambition de manager une équipe. L’objectif n’est pas forcément le pouvoir sur les autres, mais bien souvent le pouvoir sur sa propre vie. L’important est de se défaire de cette image pour se donner la permission d’être un type d’entrepreneur différent, qui nous ressemble vraiment.

L’obsession du risque financier : une fatalité ?

Un autre mythe tenace est celui de l’entrepreneur ‘joueur’, celui qui parie tout sur une idée, qui investit des sommes folles sans garantie de retour. Cette vision hollywoodienne de la startup qui lève des millions pour tout flamber en quelques mois est très loin de la réalité de la majorité des créateurs d’entreprise. Personnellement, c’était un énorme frein. ‘Je suis pas joueuse. Investir, si j’en ai les moyens, pourquoi pas, mais naturellement, je vais pas aller vers le placement risqué.’ Cette prudence, souvent perçue comme un défaut dans le monde des affaires, est en réalité une force.

Il existe une infinité de manières de se lancer. Le modèle des ‘licornes’ qui visent une croissance explosive est une exception. ‘L’immense majorité des entreprises commence petit sur un métier qu’elles maîtrise et grossissent petit à petit.’ C’est le principe du ‘bootstrapping’ : démarrer avec peu de moyens, réinvestir les premiers bénéfices, et grandir de manière organique et maîtrisée. Mon propre parcours en est l’illustration : j’ai commencé par créer un site pour apprendre, puis je l’ai transformé en e-commerce avec un produit simple (des tasses peintes) pour tester des techniques marketing. L’investissement initial était minime. Le risque était avant tout un investissement en temps. On peut donc être entrepreneur et avoir une sainte horreur du risque financier. L’intelligence entrepreneuriale consiste souvent à trouver des moyens créatifs de valider une idée sans s’endetter sur des générations.

L’ambition démesurée ou la quête d’un équilibre de vie ?

Le dernier grand cliché est celui de l’ambition sans limites. On imagine que tout entrepreneur rêve de construire une multinationale, de devenir millionnaire et de changer le monde. Si cette ambition est un moteur pour certains, elle n’est absolument pas un prérequis. L’entrepreneuriat peut être un outil au service d’un objectif bien plus personnel : la quête d’un meilleur équilibre de vie. Vouloir être maître de son temps, travailler depuis n’importe où, passer plus de temps avec sa famille… ce sont des ambitions tout aussi nobles et valables.

La question fondamentale à se poser est : ‘Qu’est-ce que c’est pour moi que le succès ?’ La réponse est unique pour chacun. Elle ne se mesure pas forcément en euros, en nombre d’employés ou en parts de marché. Pour moi, une grande partie de ma définition du succès est de pouvoir passer du temps de qualité avec mes enfants. ‘Pour moi, par exemple, le succès, c’est être capable d’emmener mes enfants en vacances à toutes les vacances scolaires.’ On peut tout à fait décider de limiter volontairement la croissance de son entreprise pour préserver sa qualité de vie. L’entrepreneuriat, c’est concevoir une activité qui sert notre vie, et non l’inverse. C’est peut-être ça, la plus grande des ambitions.

Maintenant que nous avons balayé ces idées reçues qui nous brident, nous pouvons aborder avec un regard neuf les véritables piliers sur lesquels repose une aventure entrepreneuriale saine et épanouissante. Ces qualités ne sont pas des dons du ciel, mais des muscles que chacun peut décider de développer.

Les 7 qualités fondamentales pour s’épanouir dans l’entrepreneuriat

Une fois libéré du poids des stéréotypes, on peut se concentrer sur l’essentiel : les traits de caractère et les compétences qui font réellement la différence au quotidien. J’en ai identifié sept. Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive à cocher pour obtenir un ‘permis d’entreprendre’. Considérez-les plutôt comme des alliées, des forces sur lesquelles vous appuyer et que vous pouvez cultiver tout au long de votre parcours.

1. Le goût de l’indépendance : le moteur de votre liberté

À la racine de nombreuses vocations entrepreneuriales, on trouve ce besoin fondamental d’autonomie. Ce n’est pas tant le désir d’être seul que celui d’être son propre chef. C’est l’envie profonde de ne plus dépendre d’une hiérarchie, de pouvoir prendre ses propres décisions et d’assumer la pleine responsabilité de ses succès comme de ses échecs. Pour moi, ce fut le catalyseur. Ce besoin de liberté était si fort qu’il a surpassé la peur de l’inconnu. Cependant, cette indépendance est une médaille à deux faces. ‘Cette indépendance ne peut pas vivre seule, elle doit nécessairement être accompagnée de détermination.’ Etre libre ne signifie pas faire ce que l’on veut quand on veut, mais plutôt avoir la discipline de faire ce qui doit être fait, sans que personne ne nous le dise. C’est une responsabilité immense qui demande une grande autodiscipline pour canaliser son énergie vers les objectifs que l’on s’est fixés.

2. La capacité à être dans l’action : le secret du mouvement perpétuel

Si je ne devais retenir qu’une seule qualité, ce serait peut-être celle-ci. Être entrepreneur, c’est avant tout être un ‘faiseur’. C’est la capacité à transformer une idée en projet, une stratégie en actions concrètes. Cela va bien au-delà du simple fait de ‘travailler dur’. Il s’agit de maintenir un mouvement constant, de toujours avancer, même à petits pas. La plus grande erreur est de rester statique, d’attendre les conditions parfaites. Le monde bouge, et une entreprise qui se repose sur ses lauriers est une entreprise qui décline.

Cette philosophie de l’action est parfaitement résumée par une citation de la coach américaine Marie Forleo, qui a profondément influencé ma vision : ‘Start before you’re ready.’, soit ‘Commencez avant d’être prêt’. Cette idée peut sembler contre-intuitive, surtout pour les perfectionnistes (et je sais de quoi je parle !). Pourtant, c’est une clé essentielle. Lancer un produit imparfait, un service ‘bêta’, un site web minimaliste, permet de recueillir le plus précieux des trésors : le retour du marché. C’est en se confrontant à la réalité qu’on apprend mille fois plus vite que derrière son bureau. Attendre que tout soit parfait, c’est prendre le risque de passer des mois à construire quelque chose dont personne ne veut. L’action, même imparfaite, est toujours plus instructive que l’inaction parfaite.

3. L’humilité de savoir que l’on ne sait pas : la clé de la croissance

Être dans l’action révèle inévitablement nos limites et nos lacunes. Et c’est une excellente chose ! Une qualité cruciale de l’entrepreneur est d’avoir l’humilité de reconnaître ce qu’il ne maîtrise pas. Le fameux dicton ‘On ne sait pas ce qu’on ne sait pas’ est un véritable défi. L’enjeu est de devenir conscient de ses zones d’incompétence. Cette prise de conscience ouvre deux portes vers la croissance : la formation et la délégation.

Déléguer est souvent une étape difficile, surtout quand on débute et que chaque euro compte. On se dit : ‘je vais le faire moi-même pour économiser’. C’est un piège. Le calcul doit être inversé. Combien vaut votre temps ? Si votre cœur de métier vous permet de générer 100€ de l’heure, chaque heure passée sur une tâche que vous ne maîtrisez pas, comme la comptabilité, vous ‘coûte’ 100€. ‘C’est comme si vous choisissiez de payer une personne peu efficace 100€ de l’heure pour faire votre comptabilité, alors qu’un comptable certifié et efficace vous le ferait pour 60€ de l’heure. Ça n’a pas de sens.’ Savoir déléguer, c’est comprendre que payer un expert pour une tâche annexe libère votre temps le plus précieux, celui où vous créez de la valeur pour votre entreprise. C’est un investissement, pas une dépense.

4. L’organisation : votre boussole dans la tempête entrepreneuriale

Entreprendre, c’est jongler en permanence. Entre la stratégie, le commercial, le marketing, l’administratif, la production… la charge mentale peut vite devenir écrasante. Sans une bonne organisation, on s’éparpille, on procrastine, et on finit par ne rien accomplir de significatif. L’organisation est la structure qui permet à la créativité et à l’action de s’exprimer pleinement. Cela peut prendre plusieurs formes. Avoir une vision claire de sa semaine, comme je le fais avec des jours dédiés à la création du podcast et d’autres à mes projets clients, permet de réduire la fatigue décisionnelle. On sait quoi faire et quand. Des techniques comme le ‘batching’ (regrouper les tâches similaires pour éviter de perdre du temps à ‘chauffer le moteur’) ou la méthode Pomodoro (travailler par sessions concentrées de 45 minutes) sont des outils puissants pour optimiser son efficacité. L’organisation n’est pas rigide ; c’est un cadre flexible qui nous permet de rester concentré sur ce qui compte vraiment.

5. L’optimisme : le carburant de votre vision

Pour se lancer dans un projet où les raisons d’échouer sont potentiellement innombrables, il faut une dose massive d’optimisme. C’est un prérequis non négociable. Il faut être capable de voir les mille raisons pour lesquelles ça va marcher, alors que le monde extérieur se concentre sur celles pour lesquelles ça pourrait échouer. Mais l’optimisme va plus loin. C’est une posture, une manière de communiquer. J’ai été marquée par une amie entrepreneure qui, quoi qu’il arrive, parlait toujours de son entreprise de façon positive. ‘Elle ne mentait pas, elle n’enjolivait pas les choses, mais elle prenait toujours un angle positif.’ Cet état d’esprit a un impact communicatif puissant. Il inspire confiance à vos clients, vos partenaires, et surtout, il vous auto-persuade dans les moments de doute. Le positif attire le positif. C’est une énergie qui se propage et qui ouvre des portes.

6. La résilience : l’art de transformer les échecs en tremplins

Si l’optimisme est le moteur, la résilience est l’amortisseur. Car les difficultés et les échecs ne sont pas une possibilité, mais une certitude. ‘Il n’y a aucun doute sur le fait qu’un entrepreneur connaîtra des échecs. Absolument aucun doute.’ Tous, même ceux qui affichent un succès éclatant, sont passés par des phases de doutes, de projets ratés, de ‘gros bides’. La différence ne se fait pas sur le fait de tomber, mais sur la capacité à se relever. La résilience, c’est cette force incroyable qui permet de transformer une erreur en leçon, un obstacle en opportunité. C’est comprendre que chaque échec est une donnée précieuse pour la prochaine tentative. Cela demande du courage et une bonne connaissance de soi, notamment de la façon dont notre cerveau fonctionne. Notre cerveau est programmé pour la sécurité, pour éviter le danger. L’entrepreneuriat est, par nature, un chemin incertain. La résilience, c’est apprendre à reprogrammer son esprit pour qu’il voie l’opportunité là où le cerveau reptilien voit le danger.

7. L’empathie : le super-pouvoir pour comprendre votre client

On termine par une qualité souvent sous-estimée dans le monde des affaires, que l’on imagine froid et calculateur : l’empathie. Pourtant, elle est au cœur de tout business qui réussit. Pourquoi ? Parce qu’une entreprise ne vend pas un produit ou un service ; elle vend une solution à un problème, une réponse à un besoin. Et pour comprendre intimement ce besoin, il n’y a pas d’autre moyen que de se mettre à la place de son client. ‘Pour comprendre ce besoin, ben il va falloir faire preuve d’empathie. Il va falloir être capable de se mettre à la place du client, il va falloir comprendre ce qu’il ressent.’ L’empathie est la source de l’innovation. C’est en ressentant les frustrations, les peurs et les désirs de votre audience que vous pourrez créer une offre qui résonne vraiment, une communication qui touche juste, et une expérience client mémorable. L’empathie n’est pas de l’altruisme naïf, c’est l’outil business le plus puissant qui soit.

Conclusion : L’entrepreneur, c’est avant tout vous

Au terme de ce parcours, que reste-t-il de l’image de l’entrepreneur en costume, vu en contre-plongée ? Pas grand-chose. Nous avons vu que les véritables piliers de l’entrepreneuriat sont des qualités profondément humaines : le besoin de liberté, la capacité à agir, l’humilité d’apprendre, la discipline de s’organiser, l’énergie de l’optimisme, la force de la résilience et la puissance de l’empathie. Aucune de ces qualités ne requiert un diplôme prestigieux, un capital de départ colossal ou un carnet d’adresses bien rempli.

Ce sont des compétences qui se cultivent, des muscles qui se renforcent avec la pratique. L’entrepreneuriat est moins un statut à atteindre qu’un chemin de développement personnel. Chaque jour, il nous pousse à devenir une meilleure version de nous-mêmes, plus à l’écoute, plus adaptable, plus courageux. Si mon histoire, partie d’une aversion pour le risque et d’un sentiment d’imposture, a pu vous parler, c’est peut-être le signe que vous possédez déjà en vous ces fameuses qualités. Ne laissez plus les clichés vous dicter qui vous devriez être. Définissez votre propre succès, avancez à votre rythme, et surtout, commencez. Même si vous ne vous sentez pas tout à fait prêt. C’est souvent dans ce premier pas imparfait que se trouve la plus belle des aventures.

Questions fréquentes sur les qualités de l’entrepreneur

Faut-il avoir fait une grande école de commerce pour devenir entrepreneur ?

Absolument pas. C’est l’un des mythes les plus tenaces. Si une formation en gestion peut apporter des outils, elle n’est en aucun cas un prérequis. Mon propre parcours en est la preuve : j’ai appris sur le tas, en créant un site internet pour me former au marketing digital. L’entrepreneuriat est une école en soi. La curiosité, la capacité à apprendre par soi-même et à trouver des solutions sont bien plus précieuses qu’un diplôme. L’essentiel est de se lancer et d’apprendre en faisant.

‘Je me suis mise en tête de me former au marketing digital parce que ben mes expériences précédentes ne m’avaient pas beaucoup donné l’occasion de m’y frotter. Donc j’ai décidé d’apprendre à créer un site internet. Je me suis dit que bah c’est en faisant qu’on apprend.’

Comment surmonter la peur de l’échec quand on se lance ?

La clé est de changer sa perception de l’échec. Il ne faut pas le voir comme une fin en soi, mais comme une étape inévitable et nécessaire du processus d’apprentissage. Tous les entrepreneurs, sans exception, connaissent des échecs. La résilience consiste à accepter cette réalité et à transformer chaque ‘bide’ en une leçon. En adoptant un état d’esprit optimiste, on se concentre sur ce que l’on apprend et on trouve la force de retenter autre chose, avec plus d’expérience.

‘On tente des choses, on pense qu’elles vont fonctionner, certaines sont des idées fantastiques et d’autres des gros bides. On en apprend toujours quelque chose et on retente autre chose, c’est le principe.’

Est-il vraiment nécessaire de prendre de gros risques financiers au début ?

Non, c’est une vision très caricaturale de l’entrepreneuriat. Il est tout à fait possible, et même conseillé, de démarrer petit et de limiter les risques. La majorité des entreprises ne sont pas des startups qui lèvent des millions, mais des projets qui grandissent progressivement. On peut tester une idée avec un investissement minimal, en utilisant ses propres compétences et en réinvestissant les premiers revenus. La prudence financière n’est pas un frein, mais une preuve de gestion saine et durable.

‘La réalité, bah c’est qu’il existe autant de schémas de lancement que d’entreprise. […] L’immense majorité des entreprises commence petit sur un métier qu’elles maîtrise et grossissent petit à petit.’

En quoi l’empathie est-elle une qualité plus importante que l’ambition ?

L’ambition peut être un moteur, mais sans empathie, elle tourne à vide. L’empathie est le fondement de toute offre commerciale pertinente. Elle permet de comprendre en profondeur le besoin, la douleur ou le désir de votre client. Sans cette compréhension, votre produit ou service ne répondra à aucune demande réelle. Une ambition démesurée peut vous pousser à créer un empire, mais seule l’empathie vous permettra de créer une entreprise que les clients aiment et à laquelle ils sont fidèles. C’est elle qui crée la valeur sur le long terme.

‘Notre fameux modèle capitaliste est basé sur l’achat d’un produit ou d’un service par une personne qui a un besoin. Donc tout part de ce fameux besoin et c’est tout simple, mais pour comprendre ce besoin, ben il va falloir faire preuve d’empathie.’

Quelle est la première action à faire si on n’est pas sûr d’être prêt à se lancer ?

La meilleure chose à faire est précisément de se lancer, même à toute petite échelle. L’attente de la perfection est un piège qui mène à l’inaction. Comme le dit Marie Forleo, ‘Commencez avant d’être prêt’. Cela peut être créer une simple page pour présenter votre idée, en parler à 10 personnes, créer un prototype rapide… L’objectif est de passer de la réflexion à l’action pour se confronter à la réalité le plus vite possible. C’est ce premier contact avec le monde réel qui vous donnera les informations les plus précieuses pour avancer.

‘L’une des plus importantes qualités d’un entrepreneur c’est sa capacité à se lancer alors qu’on n’est pas prêt. […] Ça veut dire qu’on est capable de lancer un projet même si tout n’est pas parfait et ça c’est une très grande force, tout simplement parce que bah ça permet de se lancer.’

Comment rester organisé quand on doit tout gérer seul au début ?

L’organisation est vitale pour ne pas se noyer. Il faut mettre en place des systèmes. Cela commence par planifier ses actions avec des objectifs clairs et des dates butoirs. Ensuite, structurer sa semaine avec des blocs de temps dédiés à des types de tâches spécifiques (création, prospection, administration) aide à garder le cap. Enfin, utiliser des techniques de productivité comme le ‘batching’ ou la méthode Pomodoro permet d’optimiser son efficacité au quotidien. Il ne s’agit pas d’être rigide, mais de créer un cadre qui libère l’esprit pour se concentrer sur l’essentiel.

‘Si vous n’êtes pas organisé, vous allez vite vous perdre, tout faire en même temps et au final, ne rien faire du tout. Donc évidemment, ça va demander une certaine discipline, mais pour performer en tant qu’entrepreneur, ben il faut savoir s’organiser.’

Peut-on être un bon entrepreneur sans vouloir manager une grande équipe ?

Bien sûr, et c’est même le choix de très nombreux entrepreneurs. Le succès ne se mesure pas au nombre de salariés. On peut être entrepreneur en étant freelance, solopreneur, ou auto-entrepreneur. L’objectif peut être la liberté, la maîtrise de son temps, ou l’excellence dans son domaine, sans jamais ressentir le besoin de diriger une équipe. Le pouvoir sur les autres n’est pas une composante obligatoire de l’entrepreneuriat ; le pouvoir sur sa propre vie, en revanche, l’est souvent.

‘Entreprendre ça ne veut pas nécessairement dire avoir du pouvoir sur les autres. D’ailleurs, ça ne veut pas nécessairement dire avoir une équipe, vous pouvez tout à fait travailler seul, être indépendant, être solopreneur, auto-entrepreneur, donnez-lui le nom que vous voulez.’

Comment savoir si on a le bon état d’esprit pour devenir entrepreneur ?

Le bon état d’esprit n’est pas inné, il se cultive. Il repose sur l’optimisme, la capacité à voir des opportunités là où d’autres voient des problèmes. Il se nourrit de résilience, cette ténacité à continuer malgré les obstacles. Il s’ancre dans l’humilité, la volonté d’apprendre et de s’améliorer constamment. Si vous avez en vous un désir profond d’indépendance, une tendance à vouloir ‘faire’ plutôt qu’à attendre, et une curiosité pour comprendre les autres, vous avez déjà les bases les plus solides de l’état d’esprit entrepreneurial.

‘Franchement, pour se lancer, mettre toute son énergie, tout son temps, toute sa concentration et parfois son argent dans un projet et tout ça alors qu’il y a mille raisons pour lesquelles ça pourrait ne pas marcher, faut nécessairement être optimiste et voir d’abord les mille raisons pour lesquelles ça va marcher.’


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