Le marketing d’influence B2B : le guide pour transformer la confiance en croissance
Pendant longtemps, le marketing d’influence a évoqué des images de placements de produits sur Instagram, de codes promo partagés par des créateurs lifestyle et de campagnes B2C ultra-visuelles. Le monde du B2B, perçu comme plus sérieux, plus rationnel et moins ‘glamour’, semblait à des années-lumière de ces pratiques. L’idée même d’un ‘influenceur B2B’ pouvait prêter à sourire. Pourtant, cette perception est aujourd’hui complètement dépassée. Le marketing d’influence B2B n’est plus une simple curiosité, mais un levier stratégique majeur pour les entreprises qui cherchent à se démarquer dans un environnement saturé.
Les règles du jeu ont changé. Vos prospects, qu’ils soient DAF, directeurs marketing ou responsables techniques, ne prennent plus leurs décisions uniquement sur la base de livres blancs téléchargés ou de discussions sur un salon professionnel. Ils sont devenus des consommateurs de contenu avertis. Comme je le dis souvent dans Le podcast du Marketing, ‘aujourd’hui, les décideurs ne se contentent plus de lire des livres blancs ou d’assister à des salons pour s’informer, ils suivent des experts sur LinkedIn, ils écoutent des podcasts de niche, ils s’abonnent à des newsletters pointues’. Ils recherchent de l’authenticité, de l’expertise brute et des voix en qui ils peuvent avoir confiance.
C’est précisément dans cette brèche que s’engouffre le marketing d’influence B2B. Il est encore un terrain de jeu moins encombré, souvent abordé avec un certain scepticisme, mais son potentiel est immense. Il ne s’agit pas de faire du ‘buzz’ ou de courir après les ‘likes’, mais de construire de la légitimité, de la visibilité qualifiée et, surtout, de la confiance. Une collaboration bien menée avec un expert respecté peut générer un impact bien supérieur à n’importe quelle campagne publicitaire traditionnelle. Mais comment s’y prendre ? Est-ce une stratégie adaptée à votre entreprise ? Quels sont les codes spécifiques au B2B ? Comment identifier les bons partenaires et, surtout, comment s’assurer que l’on ne se trompe pas ? Dans cet article, nous allons décortiquer ensemble cette discipline passionnante pour vous donner les clés d’une stratégie d’influence B2B réussie.
Influence B2B vs B2C : pourquoi les règles du jeu sont totalement différentes
Avant de se lancer, la première étape est de désapprendre tout ce que l’on pense savoir sur le marketing d’influence. L’erreur la plus commune est de vouloir appliquer les recettes du B2C au monde du B2B. Or, les objectifs, les audiences et les mécanismes de décision sont radicalement différents. Comprendre ces nuances n’est pas un détail, c’est le fondement même d’une stratégie qui fonctionne. Quand on parle d’influence, l’image qui vient est celle d’un créateur sur TikTok faisant la promotion d’un produit. ‘Mais dès qu’on change de terrain et qu’on passe au B2B, et bien les codes changent du tout au tout.’ Le marketing d’influence B2B repose sur des piliers bien plus stratégiques et profonds.
L’exigence de la crédibilité avant la course à la visibilité
En B2C, une large audience peut suffire à justifier une collaboration. En B2B, c’est le critère le moins important. Votre cible n’est pas le grand public, mais des professionnels hautement qualifiés : dirigeants, managers, experts techniques. Ces personnes ont un temps limité et un détecteur de ‘superficialité’ très affûté. Elles ne recherchent pas du divertissement, mais de la valeur ajoutée, des analyses pertinentes et des solutions concrètes à leurs problématiques métier. Un influenceur qui n’a pas une expertise réelle et démontrée se décrédibilisera instantanément, et votre marque avec lui. La conséquence d’un mauvais choix est terrible : non seulement vous gaspillez votre budget, mais vous associez votre image à quelqu’un qui n’est pas perçu comme légitime, ce qui peut nuire à votre propre crédibilité. L’influenceur B2B n’est pas un simple porte-voix ; il est un partenaire de contenu qui doit inspirer une confiance absolue.
Un marathon de nurturing, pas un sprint vers la conversion
Le cycle d’achat en B2B est long, complexe et implique souvent plusieurs décideurs. Une entreprise ne choisit pas son nouveau logiciel CRM ou son prestataire logistique sur un coup de tête après avoir vu un post sur LinkedIn. La décision est le fruit d’une longue réflexion, de comparaisons, de validations internes. L’influenceur B2B n’a donc pas pour rôle de déclencher une vente immédiate. Son travail s’inscrit dans une stratégie de ‘nurturing’ à long terme. ‘Il alimente la réflexion, il éduque, il oriente. Son rôle, il est bien souvent de faire mûrir une opportunité, pas de conclure une vente directe.’ Il intervient très en amont dans le parcours d’achat pour positionner votre marque comme une référence, pour introduire de nouvelles idées et pour construire une relation de confiance qui portera ses fruits des mois plus tard. Penser le ROI en termes de clics ou de ventes directes à court terme est une erreur fondamentale.
Du partenariat de co-création à la relation durable
Là où le B2C fonctionne souvent sur des campagnes ponctuelles et très cadrées (‘un post, une story, un réel’), le B2B prospère sur des relations à long terme basées sur la co-création. Il ne s’agit pas de ‘payer pour poster’, mais de construire ensemble des contenus à forte valeur ajoutée. Pensez à des webinaires co-animés, à la rédaction commune d’un livre blanc, à une série d’épisodes de podcast ou à une étude de cas approfondie. Cette approche est gagnante pour tout le monde : la marque bénéficie de l’expertise et de l’audience de l’influenceur, l’influenceur enrichit son propre contenu avec les données et les ressources de la marque, et l’audience reçoit un contenu beaucoup plus riche et utile qu’une simple publication sponsorisée. L’objectif est de bâtir un lien authentique et durable, pas seulement de générer un pic de visibilité éphémère.
L’impact discret mais puissant : viser les bonnes personnes, pas la foule
En B2B, les métriques de vanité (nombre de vues, de likes) peuvent être trompeuses. La véritable valeur réside dans la qualité de l’audience touchée. Comme je l’explique souvent, ‘un post LinkedIn qui va être lu par 500 bonnes personnes peut avoir bien plus d’impact qu’une story qui va être vue par 10 000 anonymes.’ Le véritable enjeu n’est pas le ‘reach’ mais la résonance. Est-ce que votre message a été vu par les décideurs clés de vos comptes cibles ? A-t-il déclenché une conversation pertinente dans les commentaires ? A-t-il été partagé par d’autres experts du secteur ? C’est là que se trouve le vrai succès d’une campagne B2B. On ne s’adresse pas à ceux qui ‘likent’, mais à ceux qui décident. Cette approche, plus discrète, est aussi infiniment plus puissante et rentable sur le long terme.
Maintenant que ces différences fondamentales sont claires, une question se pose : pourquoi cet engouement soudain pour l’influence B2B ? Il ne s’agit pas d’une mode passagère, mais de la convergence de plusieurs tendances de fond qui redéfinissent la manière dont les entreprises communiquent et vendent.
Pourquoi le marketing d’influence B2B n’est plus une option, mais une nécessité stratégique
Le marketing d’influence B2B n’est pas né d’hier. Des entreprises ont toujours sollicité des experts pour animer des conférences ou signer des tribunes. Ce qui a changé, c’est l’échelle et l’intégration de cette pratique au cœur des stratégies digitales. Quatre grandes tendances expliquent pourquoi ce qui était autrefois une tactique de niche est devenu un pilier incontournable pour les marques ambitieuses.
La digitalisation du parcours d’achat : votre commercial arrive trop tard
Le changement le plus radical de la dernière décennie concerne le comportement d’achat des professionnels. Le temps où le premier contact avec une entreprise se faisait via un commercial est révolu. ‘Aujourd’hui, 80 % du parcours d’achat B2B se fait en ligne bien avant qu’un commercial intervienne.’ Vos futurs clients mènent leurs propres recherches de manière autonome. Ils consultent des articles de blog, regardent des vidéos, lisent des comparatifs et, surtout, suivent les avis d’experts sur les réseaux sociaux professionnels. Ils veulent s’informer à leur rythme, sans pression commerciale, et auprès de sources qu’ils jugent impartiales et crédibles. Dans ce contexte, les influenceurs B2B deviennent des gardiens, des points de contact essentiels qui peuvent orienter la décision bien avant que votre équipe de vente n’entre en jeu. Ignorer ces voix, c’est laisser le champ libre à vos concurrents pour éduquer et convaincre vos prospects à votre place.
La saturation des canaux traditionnels : comment percer le bruit ambiant ?
Publicité en ligne, cold emailing, cold calling… Les canaux marketing traditionnels sont à bout de souffle. L’attention des décideurs est une ressource de plus en plus rare et fragmentée. Leurs boîtes de réception débordent, leur fil d’actualité est saturé de publicités et leur patience face au démarchage est quasi nulle. Tenter de percer ce bruit ambiant avec les mêmes vieilles méthodes relève de l’exploit. À l’inverse, un contenu partagé par un expert que votre prospect suit et respecte a toutes les chances de capter son attention. ‘Un post LinkedIn d’un expert qu’ils respectent ou alors un épisode de podcast qu’ils écoutent chaque semaine, et ben il y a toutes les chances de passer au-dessus du bruit ambiant.’ C’est une attention choisie, qualifiée et donc infiniment plus précieuse. L’influence B2B permet de passer d’une logique d’interruption à une logique de permission.
L’émergence de nouveaux terrains de jeu professionnels
Si le B2C a ses plateformes reines comme Instagram ou TikTok, l’écosystème B2B a lui aussi développé ses propres carrefours d’influence. LinkedIn s’est évidemment imposé comme le réseau principal, avec une culture du partage d’expertise et une portée organique encore significative. Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Les newsletters spécialisées, rédigées par des experts, permettent de toucher des niches ultra-qualifiées dans un cadre intime et direct. Les podcasts professionnels, comme celui que vous écoutez, fidélisent une audience attentive sur la durée. Et de nouveaux espaces comme les communautés privées sur Slack ou Discord, ou les plateformes comme Substack, créent des lieux d’échange et d’influence encore plus ciblés. Pour les marques, cela représente une multitude d’opportunités de s’associer à des créateurs déjà bien implantés et respectés sur ces formats.
La confiance, nouvelle monnaie d’échange à l’ère de la méfiance
Dans un monde où tout le monde cherche à vendre quelque chose, la confiance est devenue l’actif le plus précieux et le plus difficile à construire. Une bannière publicitaire, aussi créative soit-elle, ne bâtira jamais la confiance. La confiance se gagne lentement, par la répétition, la preuve, la transparence et l’authenticité. Or, les influenceurs B2B incarnent précisément cela. ‘Ce sont ces personnes qui parlent avec leur propre voix, qu’ont une ligne éditoriale, un point de vue, une communauté et collaborer avec eux, et ben c’est emprunter leur capital de confiance.’ À condition, bien sûr, que la collaboration soit transparente et que la marque respecte l’indépendance et les codes de l’influenceur. C’est un transfert de crédibilité qu’aucune campagne média ne peut acheter.
Le ‘pourquoi’ étant établi, il est temps de s’intéresser au ‘qui’. Car un influenceur B2B ne ressemble en rien à son homologue B2C. Il est temps de dresser leur portrait-robot pour mieux les identifier.
Le portrait-robot de l’influenceur B2B : 3 familles à connaître
Oubliez les classements par nombre d’abonnés (nano, micro, macro…). En B2B, cette segmentation n’a que peu de sens. La véritable valeur d’un influenceur ne réside pas dans la taille de son audience, mais dans sa légitimité, la profondeur de son expertise et sa capacité à engager une communauté qualifiée. Pour y voir plus clair, il est beaucoup plus pertinent de les classer en trois grandes familles, selon leur posture et leur rôle dans leur écosystème.
Les Experts Métiers : l’influence par la preuve du terrain
Ce sont les praticiens, ceux qui ont ‘les mains dans le cambouis’. Il peut s’agir de consultants, de formateurs, d’ingénieurs, de coachs ou d’entrepreneurs qui partagent leur expérience du quotidien. Leur influence ne vient pas d’une stratégie de communication sophistiquée, mais de leur savoir-faire concret et de leur capacité à transmettre des conseils applicables immédiatement. Ils n’ont pas toujours des dizaines de milliers d’abonnés, mais chaque personne qui les suit le fait pour la qualité et l’authenticité de leur expertise. ‘Leur parole est écoutée car elle est perçue comme authentique, pragmatique et utile.’ Collaborer avec eux est idéal pour des formats qui demandent de la profondeur : un témoignage client, une interview technique dans un podcast, la co-animation d’un webinaire pointu ou la co-signature d’un livre blanc. Ils apportent une crédibilité technique et une caution métier qui peuvent être décisives pour convaincre des prospects déjà matures.
Les Créateurs de Contenu : les maîtres de l’engagement et de la pédagogie
À mi-chemin entre l’expert et le communicant, les créateurs de contenu sont ceux qui ont fait de la production de contenu leur force principale. Leur talent réside dans leur capacité à produire régulièrement des contenus engageants (posts LinkedIn, vidéos, newsletters, podcasts) sur leur thématique. Ils savent raconter des histoires, vulgariser des sujets complexes et fédérer une communauté fidèle autour de leur ligne éditoriale. Leur influence repose sur leur régularité et leur talent de narration. ‘Ils sont précieux pour les marques qui veulent s’associer à une voix identifiable et toucher une audience qui est déjà éduquée.’ Ils sont parfaits pour des stratégies de notoriété et de ‘thought leadership’ : faire émerger un sujet, mettre en lumière une problématique ou toucher une audience large mais qualifiée. Ce sont eux qui peuvent installer votre marque dans la conversation sur le long terme.
Les Leaders d’Opinion : l’influence institutionnelle et statutaire
Cette dernière catégorie regroupe des figures reconnues dans un secteur, dont l’influence découle davantage de leur statut et de leur carrière que de leur production de contenu quotidienne. On y trouve des CEO de grandes entreprises, des auteurs de best-sellers, des conférenciers de renom ou des chercheurs universitaires. Leur parole est rare, mais elle a un poids considérable, notamment auprès d’autres décideurs de haut niveau. ‘Ils sont souvent très sélectifs dans leur collaboration mais leur parole a du poids surtout auprès d’autres décideurs.’ On ne les sollicite pas pour un simple post sponsorisé, mais pour des interventions à fort impact symbolique : une keynote lors de votre événement annuel, une tribune signée dans un grand média, une participation à un comité stratégique. Activer ces profils demande de la finesse et une proposition de valeur très forte, mais l’impact en termes d’image et de légitimité peut être immense.
Identifier ces familles est la première étape. Mais au sein de chacune, comment choisir le partenaire qui correspondra parfaitement à vos objectifs ? C’est tout l’art de la sélection, qui repose sur des critères bien plus subtils que de simples chiffres.
L’art de la sélection : 4 critères pour trouver le partenaire idéal (et éviter les erreurs)
Trouver le bon influenceur B2B est un exercice de précision chirurgicale. Une erreur de casting peut non seulement rendre votre campagne inefficace, mais aussi nuire à votre image. Pour éviter cela, il faut aller bien au-delà des métriques de surface et évaluer chaque profil à travers un prisme stratégique. Voici les quatre piliers sur lesquels doit reposer votre décision.
1. La crédibilité perçue par l’audience : le pilier non négociable
C’est le critère numéro un, celui sur lequel vous ne pouvez faire aucun compromis. La légitimité de l’influenceur dans son domaine est le fondement de toute collaboration réussie. Posez-vous les bonnes questions : cette personne est-elle reconnue par ses pairs ? Est-elle régulièrement invitée à s’exprimer dans des événements ou des médias spécialisés ? La qualité de ses contenus est-elle irréprochable ? A-t-elle une véritable expérience de terrain ou se contente-t-elle de reformuler des idées ? ‘Un bon influenceur B2B, il inspire confiance et il inspire confiance pas seulement aux internautes, mais aussi et surtout à vos prospects.’ Prenez le temps d’analyser son parcours, ses publications, les débats qu’il suscite. Si vous avez le moindre doute sur sa légitimité, passez votre chemin.
2. L’alignement éditorial et sectoriel : une vision commune
Il ne suffit pas que l’influenceur parle de votre secteur. Il doit y avoir une véritable cohérence entre son positionnement, ses valeurs, son ton et ceux de votre marque. Une collaboration ne doit jamais paraître forcée ou opportuniste. Demandez-vous : partageons-nous la même vision du marché ? Nos approches sont-elles complémentaires ? Le ton qu’il emploie (expert, humoristique, provocateur…) correspond-il à l’image que nous voulons projeter ? ‘Un bon match éditorial, c’est souvent plus efficace qu’une audience 10 fois plus grande, mais mal ciblée.’ Un alignement fort rendra le partenariat naturel et authentique aux yeux de l’audience, décuplant ainsi son efficacité. À l’inverse, un décalage créera de la confusion et de la méfiance.
3. La qualité de la communauté : l’analyse au-delà des chiffres
En B2B, le nombre d’abonnés est une ‘vanity metric’. Ce qui compte, c’est de savoir *qui* compose cette audience et *comment* elle interagit. Une communauté de 2 000 experts très engagés dans votre niche a infiniment plus de valeur qu’une audience de 50 000 personnes peu qualifiées. Pour évaluer cela, vous devez faire un travail de détective : lisez attentivement les commentaires sous ses publications. Qui sont les personnes qui réagissent ? Sont-ce des étudiants, des concurrents, ou des décideurs qui correspondent à votre cible ? Le ton des échanges est-il pertinent, technique, stratégique ? ‘Ce sont souvent ces signaux faibles qui révèlent la vraie valeur de la communauté.’ Regardez également qui partage ses contenus. Si d’autres personnes influentes de votre secteur le relaient, c’est un excellent indicateur de sa crédibilité.
4. La capacité à co-créer : cherchez un partenaire, pas un panneau publicitaire
La meilleure collaboration est celle où l’influenceur devient un véritable partenaire stratégique. Certains profils sont ouverts à la co-construction et force de proposition, tandis que d’autres préfèrent garder un contrôle total et se limitent à diffuser un message pré-défini. Idéalement, vous voulez travailler avec la première catégorie. Un bon partenaire B2B ne se contente pas d’exécuter un brief. Il vous challenge, propose des idées, suggère le format le plus adapté à son audience et cherche à construire une relation sur le long terme. ‘Un bon influenceur B2B, il propose des idées, il est à l’aise avec différents formats et il veut construire une relation à long terme avec vous.’ Cette posture collaborative est le signe d’un professionnel qui comprend les enjeux du B2B et qui est investi dans la réussite du projet commun.
Une fois le partenaire idéal identifié, il reste à définir le cadre de la collaboration. Le choix des formats et des canaux est tout aussi stratégique que le choix de la personne, car il conditionne directement l’impact de votre message.
Comment structurer une collaboration B2B réussie : du brief aux formats concrets
Lancer une collaboration d’influence sans une structure claire, c’est naviguer à vue. En B2B, où chaque action doit être justifiée et mesurable, l’improvisation n’a pas sa place. La réussite repose sur une préparation minutieuse, une communication fluide avec l’influenceur et une exécution bien orchestrée. Voici les étapes clés pour transformer une bonne idée en une campagne à fort impact.
1. Définir des objectifs précis et réalistes
Avant même de contacter un influenceur, vous devez savoir ce que vous attendez de cette collaboration. Que cherchez-vous à accomplir ? De la notoriété auprès d’une nouvelle cible ? La génération de leads qualifiés pour un webinaire ? Asseoir votre positionnement d’expert sur une thématique précise ? Chaque objectif va dicter le choix des influenceurs, des formats et des indicateurs de succès (KPIs). Un bon brief doit impérativement clarifier : l’objectif principal (et secondaire), l’audience cible (fonction, secteur, séniorité), le message clé à faire passer, et le niveau de visibilité attendu. Cette clarté permettra à l’influenceur de vous proposer une approche éditoriale pertinente et vous donnera un cadre pour mesurer l’impact réel de l’opération.
2. Co-créer un contenu à forte valeur ajoutée
Le secret d’un contenu réussi en influence B2B est simple : il doit servir l’audience avant de servir la marque. ‘Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’en B2B l’influence ne se vend pas, elle se partage.’ Impliquez l’influenceur dès le début dans la création du contenu. Son expertise sur ce qui fonctionne auprès de sa communauté est inestimable. Laissez-lui une liberté éditoriale suffisante pour qu’il puisse s’approprier le message et le transmettre avec ses propres mots, de manière authentique. Un contenu qui ressemble à un argumentaire commercial déguisé sera immédiatement rejeté. Visez des formats pédagogiques, utiles et bien argumentés. Un influenceur sera toujours plus percutant en rédigeant une tribune sur une problématique de fond qu’en se contentant de relayer votre dernière offre promotionnelle.
3. Choisir les bons canaux et les bons formats
L’écosystème B2B offre plusieurs terrains de jeu privilégiés, chacun avec ses codes :
- LinkedIn : C’est la plateforme reine. Les formats qui y fonctionnent le mieux sont les posts d’analyse ou d’opinion, les interviews croisées (en carrousel ou vidéo) et les lives co-animés. Le véritable levier ici est l’engagement : les commentaires et les partages sont la clé de la visibilité.
- Les Podcasts : C’est le média de la crédibilité et de l’attention longue. Collaborer avec un podcasteur permet de toucher une audience captive. Les formats possibles incluent l’interview d’un de vos experts, la co-création d’un épisode thématique, ou même le sponsoring discret et bien intégré d’un épisode.
- Les Newsletters : Elles offrent un accès direct et intime à une audience de décideurs. Un encart sponsorisé rédigé par l’influenceur, une tribune signée par votre marque ou la co-rédaction d’un dossier de fond sont des formats très efficaces pour construire une présence régulière dans l’esprit de vos cibles.
La clé est souvent de combiner plusieurs formats pour créer une campagne cohérente et maximiser les points de contact.
4. Clarifier les conditions et préparer le terrain en interne
Même si la relation est basée sur la confiance, il est essentiel de formaliser les engagements de chacun dans un contrat simple : calendrier de diffusion, nature et nombre de contenus, canaux, mentions de la marque, modalités de validation et rémunération. Ce cadre rassure tout le monde et libère l’esprit pour la partie créative. Enfin, un point trop souvent oublié est la mobilisation interne. ‘Pour maximiser l’impact, il faut mobiliser l’écosystème de la marque.’ Informez vos équipes, en particulier les commerciaux. Encouragez tous vos collaborateurs à relayer, liker et commenter les contenus produits. Le soutien de la direction peut aussi légitimer la démarche. Une campagne bien orchestrée en interne transforme une simple collaboration en un véritable projet d’entreprise, démultipliant sa portée et son impact.
Conclusion : L’influence B2B, un pari sur la confiance et l’avenir
Le marketing d’influence B2B, longtemps considéré comme le parent pauvre de son cousin B2C, est en train de prendre une place centrale et stratégique. Dans un écosystème digital où la confiance est devenue une denrée rare et précieuse, s’appuyer sur des voix crédibles et respectées n’est plus un luxe, mais une nécessité pour toucher des décideurs sur-sollicités. Ce n’est pas une tactique de ‘quick win’, mais un investissement éditorial sur la durée.
Ce qu’il faut retenir, c’est que le succès repose sur une compréhension fine des spécificités du B2B : la crédibilité prime sur la visibilité, la valeur sur la viralité, et la relation sur la transaction. Il faut bannir les réflexes du B2C – les ‘one shots’, les discours commerciaux masqués, la course aux abonnés – pour se concentrer sur le fond, la sincérité et la co-création. Le bon choix de partenaires, de formats et de canaux est crucial, avec un trio de tête composé de LinkedIn, des podcasts et des newsletters spécialisées.
L’influence B2B est un marathon, pas un sprint. C’est un pari sur la construction patiente de la confiance, qui se mène avec méthode, respect et une véritable compréhension des enjeux de votre audience. Alors, la prochaine fois que vous définirez votre stratégie marketing, posez-vous cette question : ‘Qui sont les voix influentes sur votre secteur ? Pas forcément les plus visibles, mais les plus écoutées, celles qui nourrissent vraiment les réflexions de vos prospects.’ Identifiez-les, écoutez-les, et si l’alignement est là, osez construire avec eux un partenariat authentique. C’est peut-être là que se trouve votre plus puissant levier de croissance pour les années à venir.
Questions fréquentes sur le marketing d’influence B2B
Quelle est la principale différence entre le marketing d’influence B2B et B2C ?
La différence fondamentale réside dans l’objectif et la monnaie d’échange. En B2C, l’objectif est souvent la notoriété de masse et la conversion rapide, et la monnaie est la visibilité (le ‘reach’). En B2B, l’objectif est la crédibilité et la génération de confiance auprès d’une cible de niche, et la monnaie est la légitimité. Cela change tout : les profils recherchés, les contenus produits et la manière de mesurer le succès sont radicalement différents.
‘En B2B, l’audience, elle est souvent composée de profils très qualifiés, ça va être des dirigeants, des responsables marketing, des DAF, des DRH, autant dire que la superficialité ou le sensationnalisme n’ont pas leur place. Ce que les audiences recherchent, c’est de la valeur, de la pertinence et surtout de la crédibilité.’
Comment mesurer le retour sur investissement (ROI) d’une campagne d’influence B2B ?
Mesurer le ROI en B2B est plus complexe car il s’agit d’un jeu à long terme. Plutôt que de se focaliser sur les ventes directes, il faut suivre des indicateurs qualitatifs et quantitatifs pertinents : l’amélioration de la notoriété de la marque sur une cible précise (via des sondages), la qualité des leads générés (par exemple, le nombre de C-levels inscrits à un webinaire), l’augmentation de l’engagement qualifié sur vos propres plateformes, ou encore le nombre de conversations initiées par des prospects qui mentionnent la collaboration. Il s’agit de mesurer la progression dans le parcours d’achat, pas seulement la conversion finale.
‘L’influenceur B2B, et bien il ne cherche pas un impact immédiat, mais il s’inscrit dans une stratégie de nurturing. Il alimente la réflexion, il éduque, il oriente. Son rôle, il est bien souvent de faire mûrir une opportunité, pas de conclure une vente directe.’
Un petit nombre d’abonnés est-il un frein pour un influenceur B2B ?
Absolument pas, c’est même souvent un avantage. En B2B, la taille de l’audience est un critère secondaire. Ce qui prime, c’est la qualité et la pertinence de cette audience. Un expert suivi par 2000 directeurs financiers de grands comptes aura un impact infiniment plus grand pour un éditeur de logiciel de finance qu’un influenceur généraliste avec 100 000 abonnés. On parle de ‘micro-influence’ de niche, qui est extrêmement puissante car elle touche précisément les bonnes personnes avec un très haut niveau de confiance.
‘Un post LinkedIn qui va être lu par 500 bonnes personnes peut avoir bien plus d’impact qu’une story qui va être vue par 10 000 anonymes. Le vrai enjeu ici, c’est la qualité de l’audience.’
Quel est le meilleur canal pour une stratégie d’influence B2B ?
LinkedIn est incontestablement le canal central et le plus polyvalent pour le B2B, offrant une portée organique encore forte et un contexte professionnel. Cependant, il ne faut pas négliger les autres canaux très efficaces. Les podcasts professionnels permettent de créer un lien intime et d’asseoir une expertise en profondeur. Les newsletters spécialisées offrent un accès direct et privilégié à une audience qualifiée. La meilleure stratégie consiste souvent à combiner ces canaux pour une approche multi-points de contact.
‘LinkedIn qui va s’imposer clairement comme le canal principal avec une portée organique qui est encore forte et puis une culture du partage d’expertise. Vous avez les newsletter spécialisés qui permettent de toucher des niches ultra qualifiées et puis vous avez les podcasts professionnels […] qui fidélise une audience chaque semaine.’
Comment approcher un influenceur B2B pour une collaboration ?
L’approche doit être personnalisée et démontrer que vous avez fait vos recherches. Oubliez les messages génériques. Commencez par suivre l’influenceur, interagir avec ses contenus de manière pertinente pendant plusieurs semaines. Ensuite, contactez-le avec une proposition claire qui met en avant la valeur pour lui et son audience, et pas seulement pour votre marque. Montrez que vous comprenez sa ligne éditoriale et proposez une idée de co-création qui a du sens. Une approche respectueuse et bien préparée augmente considérablement vos chances de recevoir une réponse positive.
‘Idéalement, vous voulez travailler avec une personne qui voit cette collaboration comme un partenariat, pas juste comme une simple opportunité de monétisation. Un bon influenceur B2B, il propose des idées […] et il veut construire une relation à long terme avec vous.’
Quels sont les plus grands pièges à éviter dans le marketing d’influence B2B ?
Le piège numéro un est de transposer les méthodes du B2C : se focaliser sur le nombre d’abonnés, opter pour des collaborations ‘one shot’ sans vision à long terme, et fournir un brief trop directif qui transforme l’influenceur en panneau publicitaire. Un autre piège est le manque de transparence, qui peut détruire la crédibilité de l’influenceur et de la marque. Enfin, négliger la mesure qualitative au profit de métriques de vanité (likes, vues) peut conduire à des conclusions erronées sur la performance réelle de la campagne.
‘Éviter les pièges du B2C, pas de one shot, pas de discours commercial masqué, pas d’audience hors cible, ce qui compte, c’est le fond, la sincérité et la relation sur le long terme.’


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