Refuser 30 millions d’euros pour rester fidèle à sa vision : les coulisses de la stratégie Lemlist
Imaginez un instant. Vous avez co-fondé une startup qui cartonne. Après des années de travail acharné, vous recevez une offre qui pourrait changer votre vie à jamais : 30 millions d’euros. Mieux encore, sur cette somme, 15 millions sont destinés à être partagés directement entre vous et vos associés. Cinq millions d’euros, là, dans votre poche. Une somme qui vous met à l’abri, vous et vos proches, pour le reste de vos jours. La plupart des gens n’hésiteraient pas une seconde. Pourtant, ma décision, après quelques nuits blanches, a été de dire non. Cette décision peut paraître folle, mais elle est au cœur de tout ce que nous avons construit avec Lemlist. Elle incarne une philosophie de l’entrepreneuriat radicalement différente de celle qu’on nous présente habituellement.
Dans l’écosystème startup, la levée de fonds est souvent présentée comme le Graal, l’indicateur ultime de succès. On lit des titres tapageurs, on admire des montants à huit chiffres, et on en vient à croire qu’il n’existe pas d’autre voie pour réussir. Cette vision m’a toujours posé problème. J’ai vu trop d’entrepreneurs talentueux perdre des mois précieux à peaufiner des pitch decks et à courir après des investisseurs, au lieu de se consacrer à l’essentiel : parler à leurs clients et construire un produit qui apporte une réelle valeur. C’est pour briser ce mythe que j’ai décidé de me lancer dans une aventure un peu folle : organiser une levée de fonds, documenter chaque étape publiquement, avec l’intention secrète de refuser à la fin. Ce que je n’avais pas prévu, c’est à quel point l’offre serait alléchante et mettrait nos convictions à l’épreuve.
Cet article n’est pas seulement le récit de ce coup d’éclat médiatique. C’est une plongée au cœur de la machine Lemlist. Je vais vous partager la philosophie qui nous a permis de passer de 1000 € de capital à plus de 6 millions de revenus annuels, sans jamais dépendre d’investisseurs extérieurs. Je vous dévoilerai comment nous avons transformé une stratégie souvent décriée, le cold emailing, en un puissant moteur de croissance, en le combinant intelligemment avec une approche de contenu et de communauté. Vous découvrirez comment faire du cold emailing de manière éthique et légale, et comment créer une synergie parfaite entre l’attraction de l’inbound marketing et la proactivité de l’outbound. Préparez-vous à remettre en question certaines de vos certitudes sur la croissance d’une entreprise.
Démystifier la levée de fonds : une expérience vécue et documentée pour tous
Avant même de parler de stratégie marketing, il faut comprendre le contexte dans lequel nous évoluons. Le monde des startups est saturé par un seul et même discours : pour grandir, il faut lever des fonds. C’est un message martelé par les médias, les incubateurs, et même par les success stories qu’on nous raconte. Cette idée est si ancrée qu’elle devient un objectif en soi, souvent au détriment du business lui-même. C’est ce constat qui a été le point de départ de toute notre démarche.
L’obsession de la levée : un piège pour les jeunes entrepreneurs
Mon travail m’amène à échanger avec de nombreux entrepreneurs qui débutent. Et le même schéma se répète inlassablement. Beaucoup viennent me voir en me disant : ‘Bah Guillaume, ça fait 6 mois qu’on est en train de bosser sur un pitch, on a que des refus des investisseurs’. Pendant ces six mois, combien de temps ont-ils passé à améliorer leur produit ? À interviewer des utilisateurs potentiels ? À tester des canaux d’acquisition ? Très peu. Toute leur énergie, leur concentration, leur temps de cerveau disponible est aspiré par cette quête de financement. Ils ne sont plus des entrepreneurs qui résolvent un problème, mais des demandeurs de capitaux. C’est un défocus dangereux qui peut tuer une entreprise dans l’œuf. J’ai moi-même failli tomber dans ce panneau au tout début de Lemlist. J’ai passé un mois à essayer de rencontrer tous les investisseurs de Paris pour lever un million. Heureusement, je me suis vite rendu compte que ça n’avait aucun sens. La voie la plus saine, la plus logique, était de construire un business rentable, focalisé sur la croissance de ses utilisateurs.
Orchestrer une ‘fausse’ levée pour révéler la vérité
Face à ce constat, et parce que j’adore documenter et partager, j’ai eu une idée : et si on montrait l’envers du décor ? L’univers de la levée de fonds est incroyablement opaque. Quelles questions un investisseur pose-t-il ? Comment se déroule un pitch ? Quelles sont les métriques qui comptent vraiment ? Pour y répondre, j’ai décidé de lancer publiquement une levée de fonds pour Lemlist et de filmer chaque étape sur notre chaîne YouTube, sans dire aux investisseurs que mon but final était de refuser. Pour me préparer, j’ai interviewé des fondateurs qui avaient levé plus de 600 millions au total, et des investisseurs pour comprendre leurs attentes. J’ai ensuite utilisé toutes ces informations pour créer notre pitch. L’objectif était double : créer du contenu de valeur pour notre communauté et prouver qu’une entreprise rentable et en forte croissance comme la nôtre pouvait susciter l’intérêt des plus grands fonds, même sans être activement en recherche.
L’offre qui change tout : quand les valeurs sont mises à l’épreuve
L’expérience a dépassé toutes nos attentes. Après seulement deux semaines, nous avons reçu une première offre à 20 millions d’euros. Puis, une seconde, d’un fonds de private equity, a tout changé : 30 millions, dont 15 millions en ‘cash-out’, c’est-à-dire directement pour mes associés et moi. 5 millions chacun. Là, l’expérience est devenue très réelle. Comme je l’ai dit à Estelle, ‘clairement, tu dors pas très bien’. Je viens d’un milieu modeste, je connais la valeur de l’argent. Une telle somme change une vie. Mais c’est précisément dans ces moments que l’on doit se souvenir de son ‘pourquoi’. Pourquoi avons-nous lancé Lemlist ? Pour la liberté, pour l’impact, pour créer un modèle différent et montrer qu’il est possible de réussir en cassant les codes, peu importe d’où l’on vient. Accepter cet argent, c’était trahir cette mission. C’était devenir ce que nous dénoncions. Après discussion avec toute l’équipe, dont le système de bonus aurait été remis en cause, nous avons pris notre décision. Nous avons dit non. Et c’est cette décision, bien plus que l’argent, qui a donné une valeur inestimable à notre projet.
Ce refus n’était pas un acte de défiance contre l’argent, mais une affirmation puissante de notre modèle de croissance. Un modèle qui ne dépend pas de la validation d’investisseurs, mais de celle de nos clients. C’est cette philosophie du ‘bootstrapping’ qui est le véritable moteur de Lemlist, une approche qui nous a permis de construire une entreprise solide et rentable, brique par brique, sur des fondations saines.
Le bootstrapping comme philosophie : comment construire une croissance saine avec 1000 euros
Le mot ‘bootstrapping’ peut sembler technique, mais l’idée est d’une simplicité désarmante : se débrouiller avec ses propres moyens. Pour une entreprise, cela signifie financer sa croissance non pas avec l’argent des investisseurs, mais avec celui généré par son activité. C’est un chemin plus lent au démarrage, qui demande de la patience et de la discipline, mais qui offre une liberté et une solidité incomparables. Chez Lemlist, cette philosophie n’est pas une simple stratégie financière ; c’est notre ADN.
Le meilleur investisseur, c’est votre client
Quand on me demande des conseils sur l’investissement, ma réponse est toujours la même : ‘le meilleur argent que tu peux recevoir comme investissement, c’est celui de tes clients’. C’est une phrase qui guide toutes nos actions. Un client qui paie pour votre service ne fait pas un pari sur l’avenir ; il vous donne son argent en échange d’une valeur qu’il reçoit aujourd’hui. C’est le vote de confiance le plus sincère et le plus puissant qui soit. C’est aussi la contrainte la plus saine : vous êtes obligé de créer un produit qui fonctionne et qui résout un vrai problème, car sinon, personne ne paiera. C’est avec cette idée en tête que nous avons lancé Lemlist avec mes associés, Vianney et François. Nous avons mis chacun un peu plus de 330 euros sur la table, juste assez pour constituer le capital social de 1000 euros. Pas de prêt, pas d’aide, pas de ‘love money’. Juste cette somme de départ et une obsession : obtenir nos premiers clients payants le plus vite possible pour que l’entreprise s’autofinance.
De 0 à 6 millions d’euros : les étapes d’une croissance organique
Cette approche nous a forcés à être malins, créatifs et incroyablement focus. Chaque euro dépensé devait avoir un retour sur investissement. Les débuts ont été modestes, mais la machine s’est rapidement emballée. En deux ans, nous avons atteint le million d’euros de revenus récurrents annuels. La troisième année, nous dépassions les 4 millions. Aujourd’hui, nous avons franchi la barre des 6 millions. Cette croissance n’a pas été explosive et volatile comme celle de certaines startups qui ‘brûlent’ des millions levés. Elle a été organique, rentable et maîtrisée. Cela m’a aussi appris une leçon personnelle importante. Mon ambition a grandi en même temps que l’entreprise. Comme je l’expliquais, ‘l’ambition, ça vient un peu comme l’appétit, tu sais, ça vient en mangeant’. Au début, mon objectif était simple : me payer un salaire et être libre. Aujourd’hui, après avoir atteint une sécurité financière, j’ai compris que mon véritable moteur était d’aider d’autres personnes à atteindre cette même liberté en entreprenant. Le bootstrapping n’est donc pas qu’une technique, c’est une école de l’entrepreneuriat qui vous apprend la valeur de l’argent, la rigueur et, surtout, qui vous permet de construire votre vision pas à pas, sans la diluer pour plaire à des tiers.
Maintenant que la philosophie est claire, la question devient concrète : comment avons-nous fait pour attirer ces milliers de clients qui financent notre croissance ? La réponse se trouve dans une machine marketing à deux cylindres, qui combine de manière unique le meilleur de l’inbound marketing et de l’outbound marketing. Une dualité qui peut sembler paradoxale, mais qui est la clé de notre succès.
La machine Lemlist : une synergie parfaite entre inbound et outbound marketing
Quand on pense à Lemlist, on pense immédiatement au cold emailing, donc à l’outbound marketing : aller chercher proactivement le client. C’est notre cœur de métier. Pourtant, ironiquement, une grande partie de notre croissance repose sur l’inbound marketing : faire en sorte que les clients viennent à nous. C’est ce paradoxe apparent qui constitue notre plus grande force. Nous n’opposons pas ces deux stratégies ; nous les avons fusionnées pour créer un cercle vertueux où l’une nourrit l’autre en permanence.
Les trois piliers de l’inbound : personal branding, communauté et contenu
Notre stratégie d’attraction repose sur trois fondations solides. Premièrement, le ‘personal branding’. Chez nous, ce n’est pas réservé aux fondateurs. Chaque personne qui travaille chez Lemlist est encouragée à prendre la parole sur LinkedIn, à partager son expertise, ses réussites, ses échecs. Cela humanise la marque et multiplie nos points de contact. Deuxièmement, la communauté. Nous avons créé ‘The Lemlist Family’, la plus grande communauté francophone sur Facebook dédiée à l’automatisation des ventes. Avec plus de 14 000 membres, c’est un lieu d’échange, d’entraide et de partage de bonnes pratiques. C’est une source inestimable de feedbacks et de confiance. Enfin, le troisième pilier est notre blog. Nous ne rédigeons pas des articles pour plaire à Google, mais pour résoudre des problèmes concrets. Quand nous publions un guide sur ‘comment lancer sa première campagne de cold email’, nous donnons une feuille de route ultra-détaillée, pas à pas. Et bien sûr, nous y intégrons notre produit, non pas comme une publicité, mais comme l’outil logique pour exécuter la stratégie que nous venons d’enseigner.
L’outbound intelligent : plus qu’un simple cold email
Parallèlement, nous sommes nos propres premiers clients. Comme je le disais, ‘on est obligé d’être nous-même utilisateur de notre solution pour montrer aux gens comment ça marche’. Notre équipe commerciale utilise Lemlist tous les jours pour prospecter. Ils testent en permanence de nouvelles approches, de nouvelles formulations, de nouvelles stratégies multi-canal. Les campagnes qui obtiennent les meilleurs résultats ne restent pas secrètes. Elles deviennent la matière première de notre contenu inbound. Nous les décortiquons dans nos articles de blog, nos vidéos et nos posts sur les réseaux sociaux. Nous expliquons pourquoi elles ont fonctionné et comment nos utilisateurs peuvent obtenir les mêmes résultats. Cela crée une boucle de crédibilité parfaite : nous ne vendons pas seulement un outil, nous enseignons une méthode que nous appliquons avec succès nous-mêmes.
Le ‘retargeting’ humain : quand le prospect vous connaît déjà
C’est ici que la magie opère et que les deux mondes fusionnent. Une partie de nos clients nous découvrent via notre contenu et s’inscrivent d’eux-mêmes. C’est l’inbound classique. Mais il y a toute une population de prospects ‘tièdes’ : ceux qui nous suivent, qui lisent nos posts, qui likent ou commentent, mais qui ne passent pas à l’action. Pour nous, un simple ‘like’ sur un post LinkedIn est un signal d’intérêt. Nous considérons ces personnes comme des prospects qualifiés. Notre processus est alors simple : nous allons trouver leurs adresses email professionnelles et les intégrer dans des séquences de prospection personnalisées via Lemlist. Lorsqu’ils reçoivent notre email, ils ne découvrent pas une entreprise inconnue. Ils ont déjà entendu parler de nous, ils ont déjà vu nos têtes sur LinkedIn, ils ont déjà consommé notre contenu. Le contact n’est plus vraiment ‘froid’. C’est une conversation qui commence. Cette stratégie, sorte de retargeting publicitaire transposé à l’humain, est redoutablement efficace car elle transforme un acte d’outbound en une suite logique d’une relation déjà entamée en inbound.
Cette approche hybride soulève inévitablement une question cruciale, surtout en Europe : tout cela est-il bien légal ? Contacter des gens qui n’ont pas explicitement donné leur accord, n’est-ce pas contraire à la fameuse RGPD ? C’est une préoccupation légitime, et il est temps de clarifier les choses pour que vous puissiez vous lancer sereinement.
Le cold emailing en pratique : comment prospecter efficacement et en toute légalité
La plus grande barrière au cold emailing, au-delà de la peur du rejet, est souvent la peur de l’illégalité. Le mot ‘RGPD’ (Règlement Général sur la Protection des Données) a été brandi comme un épouvantail, laissant penser que toute forme de prospection non sollicitée était désormais interdite. C’est une interprétation erronée et paralysante. En réalité, si le cadre est strict, il laisse une place claire et définie pour la prospection B2B (Business to Business), à condition de respecter des règles précises.
RGPD et cold emailing B2B : comprendre la notion d’ ‘intérêt légitime’
Pour bien comprendre, il faut revenir à l’esprit de la loi. La RGPD a été créée principalement pour mettre fin aux abus de la prospection de masse en B2C (Business to Consumer), où des entreprises spammaient des millions d’adresses email personnelles (@gmail.com, @hotmail.com, etc.). La règle en B2C est simple : il faut un consentement explicite (opt-in). Mais le monde du B2B est différent. La loi reconnaît que les entreprises ont besoin de communiquer entre elles pour fonctionner. C’est là qu’intervient une notion clé, mentionnée dans le considérant 47 du texte : l’intérêt légitime. Je le résume simplement : ‘on peut contacter des gens qu’on ne connaît pas, s’il y a un intérêt légitime’. Qu’est-ce qu’un ‘intérêt légitime’ ? C’est une prospection qui a du sens. Par exemple, si je vends un logiciel de comptabilité, il est légitime que je contacte le directeur financier d’une entreprise. Mon offre est directement liée à sa fonction professionnelle. En revanche, contacter ce même directeur pour lui vendre une assurance-vie personnelle serait abusif. La clé est donc la pertinence entre votre offre et la fonction de votre interlocuteur. Bien sûr, cela doit s’accompagner de prérequis non négociables : utiliser une adresse email professionnelle, offrir un lien de désinscription simple et visible dans chaque email, et cesser tout contact dès qu’une personne le demande.
Au-delà de la légalité : les clés d’une campagne qui convertit
Respecter la loi est la base, mais cela ne garantit pas le succès. Pour qu’une campagne de cold emailing fonctionne, elle doit être l’antithèse du spam. Le secret ne réside pas dans le volume, mais dans la qualité et la personnalisation. Oubliez les listes de milliers de contacts achetées à bas prix. Concentrez-vous sur des listes plus courtes de prospects que vous avez soigneusement sélectionnés et pour lesquels vous avez un réel intérêt légitime. Ensuite, la personnalisation doit aller bien plus loin que le simple `[Prénom]`. Mentionnez un article qu’ils ont écrit, une intervention dans un podcast, un commentaire pertinent sur LinkedIn. Montrez que vous avez fait vos devoirs. Chez Lemlist, nous poussons cela encore plus loin en permettant d’intégrer des images et des vidéos personnalisées dynamiquement dans les emails, pour créer un effet ‘wow’ et prouver que ce message n’a été envoyé qu’à une seule personne. Enfin, pensez ‘relation’ avant ‘transaction’. Votre premier email ne doit pas chercher à vendre, mais à ouvrir une conversation, à apporter de la valeur, à piquer la curiosité. C’est en combinant le respect du cadre légal avec une approche humaine, personnalisée et centrée sur la valeur que le cold emailing passe du statut de nuisance à celui d’outil de développement commercial redoutable.
Conclusion : Bâtir sur des valeurs, pas seulement sur des valorisations
Le parcours de Lemlist, de notre refus des 30 millions à notre stratégie de croissance, se résume à une idée simple : il existe une autre voie. Une voie où le succès ne se mesure pas en millions levés, mais en clients satisfaits et en une équipe épanouie. Une voie où les valeurs ne sont pas de jolis mots sur un mur, mais le gouvernail qui guide les décisions difficiles. Nous avons prouvé qu’il est possible de bâtir une entreprise internationale et rentable avec 1000 euros de départ, en plaçant le client au centre de tout. Nous avons montré que des stratégies apparemment opposées comme l’inbound et l’outbound peuvent créer une synergie extraordinaire lorsqu’elles sont animées par un désir sincère d’apporter de la valeur.
Ce que j’espère vous transmettre à travers cette histoire, c’est une autorisation. L’autorisation de remettre en question le chemin tout tracé. L’autorisation de construire une entreprise à votre image, qui correspond à votre ‘pourquoi’. Que vous choisissiez de lever des fonds ou de vous autofinancer, l’important est que ce soit un choix conscient et aligné avec votre vision. Mon véritable objectif, au-delà de Lemlist, est de voir émerger plus d’entrepreneurs, plus de diversité, plus de modèles de réussite. Comme je le dis souvent, ‘mon objectif, c’est qu’il y ait de plus en plus d’entrepreneurs qui se lancent’. J’espère que ce partage vous donnera l’inspiration et quelques outils concrets pour vous lancer à votre tour, ou pour accélérer votre projet, en suivant vos propres règles.
Foire Aux Questions (FAQ)
Pourquoi Guillaume Moubeche a-t-il refusé 30 millions d’euros pour Lemlist ?
La décision de refuser 30 millions d’euros, dont 15 millions en vente d’actions personnelles, était avant tout une question de valeurs et de vision à long terme. Accepter cette offre aurait signifié céder une partie du contrôle de l’entreprise à des investisseurs, ce qui allait à l’encontre de la philosophie de croissance ‘bootstrapped’ (autofinancée) de Lemlist. C’était une manière de rester fidèle à la mission initiale : construire un modèle de réussite alternatif, indépendant, et prouver qu’une croissance saine peut se faire grâce aux revenus des clients plutôt qu’à l’argent des investisseurs. C’était un choix pour préserver la culture d’entreprise et la mission d’inspirer d’autres entrepreneurs.
‘Si on accepte en fait ça, c’est cool, on va s’enrichir personnellement, mais en fait on oublie totalement la raison pourquoi on fait ça et pourquoi est-ce qu’on a décidé de se lancer dans l’entrepreneuriat ?’
Le cold emailing est-il vraiment légal en France avec la RGPD ?
Oui, le cold emailing en B2B est légal en France, à condition de respecter les principes de la RGPD. La clé réside dans la notion d’ ‘intérêt légitime’, stipulée dans le considérant 47 du règlement. Cela signifie que vous pouvez contacter un professionnel si votre offre est directement pertinente pour sa fonction. Par exemple, proposer un outil de vente à un directeur commercial est considéré comme un intérêt légitime. Il est impératif d’utiliser une adresse professionnelle (et non personnelle), de justifier la pertinence de votre démarche, et d’inclure systématiquement un lien de désinscription clair et facile d’accès dans chaque communication.
‘Il y a le récital 47 dans la RGPD qui indique qu’en fait on peut contacter des gens qu’on ne connaît pas, si il y a un intérêt légitime.’
Qu’est-ce que la croissance ‘bootstrapped’ et comment Lemlist l’a-t-elle mise en œuvre ?
La croissance ‘bootstrapped’ consiste à financer le développement de son entreprise uniquement avec les revenus générés par ses propres clients, sans recourir à des investisseurs extérieurs. Lemlist est un exemple parfait de cette approche. L’entreprise a été lancée avec un capital initial de seulement 1000 euros, apporté par les trois co-fondateurs. Au lieu de chercher à lever des fonds, ils se sont concentrés sur l’acquisition rapide de leurs premiers clients payants. Chaque euro gagné a été réinvesti dans l’entreprise pour embaucher, développer le produit et financer le marketing, créant ainsi une croissance organique, rentable et maîtrisée.
‘Le meilleur argent que tu peux recevoir comme investissement, c’est celui de tes clients. Donc réussir à grossir sur l’argent de tes clients […] pour moi, c’est la façon la plus saine de grandir.’
Quelle est la stratégie marketing de Lemlist pour attirer ses clients ?
La stratégie de Lemlist est une machine hybride qui combine brillamment l’inbound et l’outbound marketing. Côté inbound (attirer les clients), ils s’appuient sur trois piliers : le ‘personal branding’ de toute l’équipe sur LinkedIn, la gestion de la plus grande communauté francophone sur l’automatisation des ventes (‘The Lemlist Family’), et la création de contenu de haute valeur sur leur blog sous forme de guides pratiques. Côté outbound (aller chercher les clients), ils utilisent leur propre solution pour mener des campagnes de prospection ciblées et personnalisées. La synergie des deux est la clé de leur succès.
‘On a deux gros, on va dire en inbound, on a trois gros canaux. On a Lemlist qui va être un peu lié à ce qu’on va appeler la personal brand. […] On a ensuite la communauté. […] Et on a après notre blog.’
Comment Lemlist combine-t-elle l’inbound marketing et le cold emailing ?
Lemlist a créé un cercle vertueux où l’inbound marketing ‘réchauffe’ les prospects avant même qu’ils ne soient contactés en outbound. Les personnes qui interagissent avec le contenu de Lemlist sur LinkedIn (par un simple like ou un commentaire) sont identifiées comme des prospects intéressés. L’équipe trouve ensuite leurs emails professionnels et les intègre dans des séquences de cold emailing personnalisées. Lorsque ces personnes reçoivent l’email, elles connaissent déjà la marque Lemlist et ses fondateurs, ce qui rend la prise de contact beaucoup plus naturelle et efficace. C’est une forme de ‘retargeting’ humain qui transforme un contact froid en une conversation tiède.
‘Toutes ces personnes qui nous voient et qui interagissent avec notre contenu, on va les mettre ensuite dans des campagnes de prospection. […] Ils ont déjà entendu parler de nous, tu vois. Et de ce fait, en fait, ça fait une création de relation qui est beaucoup plus simple.’
Quels sont les éléments clés à inclure dans un pitch pour une levée de fonds ?
Même si Lemlist a choisi de ne pas lever de fonds, l’exercice a permis d’identifier les points cruciaux pour un pitch réussi. Au-delà de la vision et du ‘rêve’, il faut se rappeler que les investisseurs sont des financiers. Il est essentiel de leur montrer un chemin clair vers la rentabilité. Les éléments clés sont : la démonstration que le business model fonctionne (canaux d’acquisition, coût d’acquisition client), des métriques solides (croissance du chiffre d’affaires, cash-flow mensuel), et une explication précise de l’utilisation des fonds levés pour accélérer cette croissance. Il faut leur prouver qu’investir 1€ dans votre entreprise leur en rapportera 10 à terme.
‘Il faut pas oublier que les investisseurs, c’est des financiers, tu vois, c’est des gens qui ils veulent mettre, ils mettent 1 €, ils veulent en récupérer 10 potentiellement. Donc en fait toi, il faut que tu arrives à leur faire comprendre comment, que ça soit clair de la façon dont ils vont récupérer leurs 10 €.’
Faut-il avoir une vision claire dès le début pour lancer sa startup ?
Non, pas nécessairement. Guillaume Moubeche insiste sur le fait que la vision et l’ambition d’une entreprise peuvent se construire et évoluer avec le temps. Il compare cela à l’appétit qui vient en mangeant. Au début de Lemlist, l’objectif était simplement d’atteindre une certaine liberté financière et de se payer un salaire. C’est en atteignant ces premiers paliers et en observant l’impact de l’entreprise que des ambitions plus grandes, comme celle de transformer l’écosystème entrepreneurial, sont apparues. Il est donc important de ne pas se mettre une pression excessive pour avoir une vision à 10 ans dès le premier jour.
‘L’ambition, ça vient un peu comme l’appétit, tu sais, ça ça vient en mangeant. Au début, […] l’objectif quand j’ai lancé ma boîte, c’était juste d’avoir assez de liberté, de me payer un salaire.’


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