Logo de l'épisode Le co-marketing avec Caroline Mignaux - Episode 86 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

Le co-marketing avec Caroline Mignaux – Episode 86

Épisode diffusé le 12 août 2021 par Estelle Ballot

Écouter l'épisode :

Seul on va plus vite, ensemble on va plus vite ET plus loin : Révolutionnez votre croissance avec le co-marketing

L’adage est connu : ‘seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin’. Mais si cette sagesse populaire sous-estimait la véritable puissance de la collaboration ? Et si la réalité, dans le monde de l’entreprise d’aujourd’hui, était qu’ensemble, on va non seulement plus loin, mais aussi beaucoup, beaucoup plus vite ? C’est le pari et la conviction profonde que je porte après des années passées au cœur de la machine marketing. J’ai vu de l’intérieur ce que beaucoup d’entrepreneurs et de marketeurs vivent au quotidien : le sentiment d’être dans une salle de marché, où la publicité est devenue un réflexe automatique, une course effrénée à l’enchère la plus haute. On optimise, on analyse, on dépense, souvent pour voir les coûts d’acquisition grimper inexorablement et les résultats stagner. On a l’impression de cocher toutes les cases, de suivre le manuel, mais au fond, on sent bien que le système est à bout de souffle.

Cette désillusion, je l’ai transformée en mission. Après avoir passé huit ans dans le Growth Hacking aux États-Unis, j’ai été frappée par une différence culturelle majeure. Là-bas, j’ai vu des géants comme Airbnb ou Uber bâtir leur empire non pas seulement sur des budgets publicitaires colossaux, mais sur un réseau dense et intelligent de partenariats stratégiques. J’ai vu comment la collaboration, loin d’être une option, était au cœur de leur réacteur de croissance. De retour en France, le contraste était saisissant. Le partenariat semblait être un privilège d’initié, un terrain vague où seuls quelques grands groupes osaient s’aventurer, laissant les autres se battre dans l’arène sanglante de la publicité payante. C’est là que j’ai compris qu’il fallait changer de paradigme.

Aujourd’hui, j’ai envie de créer un autre modèle qui base la croissance sur la collaboration et non plus sur la compétition.

Cet article n’est pas une simple introduction à un énième buzzword marketing. C’est un guide pratique, une feuille de route pour vous aider à intégrer le co-marketing au cœur de votre stratégie. Oubliez l’idée que le partenariat est complexe, risqué ou réservé aux autres. Nous allons voir ensemble comment, même en étant indépendant ou à la tête d’une petite structure, vous pouvez trouver des alliés puissants, créer des campagnes à forte valeur ajoutée et construire une croissance plus saine, plus durable et, finalement, plus humaine. Préparez-vous à repenser votre approche de l’acquisition client.

Le grand malentendu : pourquoi la compétition publicitaire vous épuise (et enrichit les autres)

Avant de plonger dans le ‘comment’ du co-marketing, il est essentiel de comprendre le ‘pourquoi’. Pourquoi s’écarter d’un chemin si balisé que celui de la publicité en ligne ? La réponse est simple : ce chemin est conçu pour nous mettre en compétition les uns contre les autres, dans un jeu où, à la fin, le vrai gagnant est rarement celui qui paye. C’est un système qui, par sa nature même, favorise l’escalade des coûts et la dépendance.

La publicité en ligne, une salle de marché où vous êtes le produit

Lorsque je parle de départements marketing transformés en ‘salles de marché’, ce n’est pas qu’une image. Pensez au fonctionnement de plateformes comme Facebook Ads ou Google Ads. Le mécanisme de base est celui des enchères. Vous définissez une audience cible, et vous entrez en compétition directe avec toutes les autres entreprises qui veulent parler à cette même audience, au même moment. Comme le disait Estelle durant notre échange, on ne peut pas montrer 15 publicités en même temps. La plateforme organise donc une vente aux enchères en temps réel.

Le résultat ? C’est la loi de l’offre et de la demande. Plus une audience est convoitée, plus le prix pour l’atteindre augmente. Vous ne payez pas plus cher parce que le résultat sera meilleur ; vous payez plus cher simplement parce que la compétition est plus féroce. Vous êtes engagé dans une bataille d’enchères constante. C’est un système brillant, mais surtout pour ceux qui l’opèrent. Comme je le dis souvent :

C’est la régalade pour les régies, donc les tierces parties.

Ce modèle crée une dépendance malsaine. Votre acquisition de clients repose sur un robinet que vous ne contrôlez pas et dont le prix peut doubler du jour au lendemain, sans que la qualité de l’eau ne change. C’est un modèle de croissance précaire, stressant et, à long terme, souvent peu rentable.

La collaboration : le modèle de croissance le plus ancien et le plus efficace du monde

Face à ce système compétitif, il existe un autre modèle, bien plus puissant et éprouvé. Un modèle qui a permis à la vie de prospérer sur cette planète depuis près de 4 milliards d’années : la collaboration. En biologie, les écosystèmes les plus résilients et les plus florissants ne sont pas ceux dominés par une seule espèce prédatrice, mais ceux qui reposent sur des réseaux complexes de symbiose et de coopération.

Les espèces qui ont le plus grandi, qui ont le plus prospéré, qui se sont le plus développées, ce sont pas des espèces qui étaient dominantes de base, c’est des espèces qui ont collaboré.

Transposé au monde de l’entreprise, ce principe est révolutionnaire. Au lieu de dépenser de l’énergie et de l’argent pour vous battre contre d’autres entreprises pour la même part de gâteau, le co-marketing vous invite à vous associer pour créer un gâteau plus grand. En unissant vos forces, vous partagez les coûts, vous mutualisez la confiance que vos audiences respectives vous accordent, et vous créez une offre ou une communication qui a bien plus de valeur que la somme de ses parties. C’est un changement fondamental de perspective : votre écosystème n’est plus un champ de bataille, mais un jardin de partenaires potentiels.

C’est ce que les entreprises en hyper-croissance ont compris. Leur succès n’est pas un accident. Il est le fruit d’une stratégie délibérée de partenariats qui leur permet d’acquérir des clients, de renforcer leur marque et d’innover plus rapidement que leurs concurrents isolés. Il est temps de s’inspirer de ce modèle et de le rendre accessible à tous.

Sortir du privilège d’initié pour démocratiser la collaboration

Le problème, jusqu’à présent, était que le partenariat efficace semblait être un ‘privilège d’élite’. Il fallait avoir le bon réseau, le bon carnet d’adresses, l’attractivité d’une grande marque ou simplement un coup de chance incroyable à la machine à café. Pour les autres, les tentatives de partenariat se soldaient souvent par une énorme perte de temps et d’énergie, des ‘coups d’épée dans l’eau’ qui renforçaient l’idée que ‘ça ne marche pas’.

Mon objectif, avec des outils comme Richmaker et en partageant cette méthodologie, est de briser ce cercle. La collaboration ne devrait pas dépendre du hasard ou du réseau. Elle doit reposer sur une stratégie claire, des outils adaptés et une méthode reproductible. C’est en structurant la démarche que l’on peut permettre à n’importe quelle entreprise, quelle que soit sa taille, de trouver les bons alliés pour accélérer sa croissance. Vous avez maintenant compris le ‘pourquoi’. Passons à l’étape la plus excitante : le ‘comment’.

La méthode infaillible en 3 colonnes pour trouver votre partenaire stratégique idéal

L’idée de collaborer est séduisante, mais la question qui paralyse souvent est : ‘par où commencer ?’. On a tous en tête une ou deux marques ‘de rêve’ avec qui on aimerait travailler, mais la démarche semble inaccessible. La clé est de remplacer les suppositions et le hasard par un processus structuré. C’est pourquoi j’ai développé une méthode simple mais redoutablement efficace, que j’ai affinée pendant 8 ans. Elle repose sur la création d’un tableau à trois colonnes. Attention, ce n’est pas une formule magique, mais je vous le garantis : si vous faites l’exercice sérieusement, vous ferez un bond de géant dans votre vision du partenariat.

Je vous dis pas que vous allez avoir l’idée de génie du partenariat idéal, mais je vous garantis que vous allez faire un bon de géant dans votre vision du partenariat.

Colonne 1 : L’Audience Affinitaire – La base de toute collaboration

La première étape consiste à lister toutes les marques, entreprises ou même créateurs de contenu qui s’adressent à une audience similaire ou complémentaire à la vôtre. La question fondamentale est : ‘Où se trouve ma communauté quand elle n’est pas chez moi ?’. Il s’agit de cartographier l’écosystème de votre client idéal, de comprendre ses habitudes, ses outils, ses centres d’intérêt. C’est ici que la connaissance profonde de votre persona, comme le soulignait Estelle, est absolument cruciale.

Par exemple, si vous vendez des bijoux pour une clientèle citadine, ne vous arrêtez pas aux autres marques de mode. Pensez plus largement : quelles applications de mobilité utilise-t-elle (Vélib, Cityscoot) ? Quels sont ses lieux de vie (espaces de co-working, cafés de spécialité) ? Quelles sont ses valeurs (marques de cosmétiques bio, applications de méditation) ? Si vous êtes en B2B et que vous proposez un logiciel pour les RH, quels autres outils utilisent-ils ? Quels médias lisent-ils ? À quels événements participent-ils ? Jetez pêle-mêle dans cette colonne tout ce qui vous vient à l’esprit. À ce stade, il n’y a pas de mauvaise idée. L’objectif est d’ouvrir le champ des possibles.

Colonne 2 : Le Culture Fit – L’alignement qui garantit le succès opérationnel

Avoir une audience commune est une condition nécessaire, mais pas suffisante. La deuxième colonne va agir comme un filtre puissant : celui du ‘culture fit’. C’est un aspect souvent négligé, et pourtant, c’est là que 90% des partenariats échouent, non pas sur l’idée, mais sur l’exécution. Le culture fit englobe trois dimensions : la vision, les valeurs et les processus.

La vision et les valeurs : Votre partenaire potentiel partage-t-il votre vision du monde, votre éthique ? L’exemple est simple : si vous êtes une marque engagée contre la fourrure, vous éliminerez de votre liste tous les acteurs qui en utilisent. C’est une question d’intégrité et de cohérence pour votre audience.

Les processus : C’est le point le plus pragmatique et le plus important. Avez-vous la même façon de travailler ? Si vous êtes une petite start-up agile qui a besoin de lancer une campagne en deux semaines, vous mettre en partenariat avec un grand groupe qui nécessite 7 mois de validation et 15 interlocuteurs est une recette pour le désastre. Comme je l’expliquais :

J’ai besoin d’une certaine vélocité qui fait que aujourd’hui, j’ai pas du tout envie de construire un partenariat sur 7 mois avec 15 interlocuteurs chez BPI France. Je préfère avancer avec des school lab, des Scalésia.

Soyez honnête avec vous-même sur votre propre rythme et vos propres contraintes. La compatibilité opérationnelle est la clé pour éviter que le projet ne se transforme en cauchemar. Dans cette colonne, ne gardez que les acteurs de la colonne 1 qui semblent alignés sur votre manière de fonctionner.

Colonne 3 : Les Ressources Complémentaires – La recherche du ‘1+1=3’

C’est la dernière étape, celle qui révèle les véritables pépites. Pour chaque partenaire restant, demandez-vous : ‘Quelles ressources possède-t-il que je n’ai pas, et qui pourraient servir mon objectif ?’. L’objectif est de trouver une synergie, une complémentarité qui rendra l’association plus forte. Ces ressources peuvent être de plusieurs natures :

  • Une communauté engagée : une large base d’abonnés sur Instagram, une newsletter avec un fort taux d’ouverture, une chaîne YouTube…
  • Un savoir-faire spécifique : une expertise en production vidéo, une équipe de rédacteurs talentueux, une maîtrise du SEO…
  • Une technologie ou une infrastructure : un logiciel performant, un réseau de distribution physique, des locaux pour un événement…
  • Une image de marque : de la crédibilité, une réputation d’expert, un capital confiance élevé…

Normalement, à la fin de cet exercice, votre colonne 3 contient une liste restreinte de partenaires qui sont non seulement pertinents en termes d’audience, mais aussi compatibles en termes de culture et complémentaires en termes de ressources. C’est votre ‘shortlist’ de rêve. Et souvent, une petite ampoule s’allume au-dessus de votre tête. Vous vous dites : ‘tiens, je n’avais pas pensé à ça’. Vous avez transformé une quête aléatoire en une stratégie ciblée.

De l’idée à l’action : l’art de contacter et de négocier un partenariat gagnant

Avoir une liste de partenaires idéaux est une étape majeure. Mais le voyage ne fait que commencer. Vient maintenant le moment délicat de la prise de contact et de la négociation. C’est une phase où la psychologie, la préparation et la bonne posture sont essentielles. Trop souvent, d’excellentes idées de partenariat meurent ici, victimes d’une approche maladroite ou d’une peur paralysante.

L’approche : investissez deux fois plus d’énergie que pour un client

Le frein principal que j’entends constamment est : ‘le partenaire n’a pas répondu à mon email’. Ma réponse est toujours la même : et alors ? J’aime faire le parallèle avec la vente. Pour convertir un seul client, on estime qu’il faut en moyenne 5 points de contact. Or, quand vous approchez un partenaire, vous ne visez pas un client, mais potentiellement des milliers. Le retour sur investissement est exponentiel.

Quand vous allez chercher un partenaire, vous allez chercher potentiellement des milliers de clients… Pour moi ça me semble évident qu’il faut se donner à minima 1000 fois plus de mal.

L’effort doit être proportionnel à l’enjeu. N’envoyez pas un email générique. Faites vos devoirs. Identifiez la bonne personne pour éviter le ‘ping-pong’ infernal entre les services. Suivez cette personne sur LinkedIn, interagissez avec son contenu, comprenez ses priorités. Votre premier message doit être hyper-personnalisé et centré sur la valeur que vous pouvez LUI apporter. Ne demandez rien. Proposez une idée concrète, simple, qui montre que vous avez réfléchi à un bénéfice mutuel. Et surtout, soyez persévérant. Un suivi intelligent et respectueux n’est pas du harcèlement, c’est la preuve de votre motivation.

Dépasser la peur de ‘se faire avoir’

Une fois le contact établi, un autre obstacle se dresse, profondément ancré dans notre culture : la peur de la mauvaise affaire. C’est, de loin, la crainte la plus commune que je rencontre. Si le partenaire est plus gros, on a peur de se faire ‘écraser’. S’il est plus petit, on a peur de se faire ‘utiliser’. C’est un blocage psychologique qui peut saboter toute négociation.

C’est très français, on est un peu jamais content parfois, c’est-à-dire que tu l’as très bien dit. Quand tu bosses avec un gros, tu dis il va t’écraser, quand tu bosses avec un petit, tu te dis il utilise.

La seule façon de sortir de cette impasse est d’objectiver la discussion. Il faut sortir de l’affect et du ‘je pense que’ pour entrer dans le domaine des faits et des chiffres. Et pour cela, il faut savoir précisément ce que vous mettez sur la table. C’est là qu’intervient la nécessité de valoriser ses propres actifs, et notamment son audience.

Valorisez votre audience : adoptez la posture de l’influenceur

Aux États-Unis, cette pratique est totalement intégrée. Une marque, même petite, se comporte comme un influenceur. À partir du moment où vous avez une audience, même modeste mais engagée, elle a une valeur. La clé est de la quantifier. J’ai créé un outil gratuit basé sur le concept de ‘Earned Media Value’ pour aider à cela. L’idée est de calculer combien il vous en coûterait en publicité pour obtenir la même visibilité que celle que vous générez organiquement.

Préparez votre ‘média kit’. C’est un document simple qui présente :

  • Qui est votre audience : Démographie, centres d’intérêt.
  • Quelle est sa taille et son engagement : Nombre d’abonnés à la newsletter et taux d’ouverture, followers sur les réseaux et taux d’engagement, nombre d’écoutes du podcast…
  • Quelle est la valeur de cette visibilité : La fameuse ‘Earned Media Value’.
  • Quelles sont vos ‘offres’ de partenariat : Une insertion dans votre newsletter, un post dédié sur Instagram, une participation à votre podcast, etc., avec un ‘prix’ ou une valeur d’échange associée.

En arrivant dans une négociation avec ce document, vous changez complètement la dynamique. Vous ne demandez pas la charité, vous proposez une transaction commerciale claire et équitable. Le syndrome de l’imposteur disparaît, la peur de se faire avoir s’estompe, car tout est normé et standardisé. C’est le secret pour passer d’une négociation qui peut durer des mois à une discussion efficace qui se conclut en quelques jours.

Les 9 visages du co-marketing : un univers de possibilités créatives

Une fois l’accord de principe trouvé avec votre partenaire, le terrain de jeu s’ouvre. Le co-marketing n’est pas une action unique, mais une palette de collaborations possibles, que l’on peut combiner pour créer des campagnes riches et impactantes. J’ai recensé au fil de mon expérience neuf grandes familles d’actions. L’important n’est pas de toutes les faire, mais de comprendre l’étendue des possibilités pour choisir celles qui servent le mieux votre objectif commun.

Voici quelques exemples concrets pour vous inspirer :

  1. L’échange de visibilité : C’est le point de départ le plus simple. Vous mentionnez votre partenaire dans votre newsletter, il fait de même dans la sienne. Vous faites un ‘takeover’ de son compte Instagram pendant une journée, et vice-versa. C’est rapide, efficace et facile à mettre en place.
  2. Le co-contenu : Vous unissez vos expertises pour créer un contenu à forte valeur ajoutée. Cela peut être un webinaire commun, un livre blanc, une étude de cas client partagée ou un article de blog invité.
  3. Le co-branding : C’est la fusion de deux marques pour créer une offre ou un produit nouveau. L’exemple des petits sticks à emporter avec du Nutella est parfait. C’est une collaboration plus profonde qui peut avoir un impact très fort sur la perception des marques.
  4. Les offres groupées (Bundles) : Vous combinez vos produits ou services pour créer une offre irrésistible à un prix avantageux. C’est ce que j’évoquais avec Estelle : ‘Aline, si tu nous écoutes, je veux bien qu’on ait un bundle de formation hein’. C’est excellent pour stimuler les ventes et faire découvrir votre offre à une nouvelle audience.
  5. Le jeu-concours commun : Idéal pour lancer un partenariat et générer rapidement de l’engagement et de la visibilité. Vous mettez en jeu des lots des deux marques et demandez aux participants de suivre vos deux comptes, par exemple.
  6. Le programme d’affiliation : Une marque recommande l’autre et touche une commission sur les ventes générées. C’est un modèle basé purement sur la performance.
  7. L’événement commun : Organiser une conférence, un atelier ou même un apéritif en commun pour rassembler vos deux communautés.
  8. L’intégration technologique : Si vous êtes dans la tech, permettre à vos deux logiciels de communiquer entre eux pour offrir une meilleure expérience utilisateur.
  9. Le sponsoring croisé : Une marque devient partenaire d’un événement ou d’un contenu de l’autre (comme le podcast, par exemple).

La puissance de la ‘satellisation’

Face à toutes ces options, la tentation peut être grande de vouloir tout essayer avec plein de partenaires différents. C’est une erreur. La clé d’un co-marketing réussi réside dans la profondeur plutôt que dans la largeur. C’est ce que j’appelle la ‘satellisation’.

Ne faites pas 10 partenariats avec 10 partenaires différents. Essayez de faire un partenariat avec un partenaire et après de satelliser pour faire quelque chose qui a vraiment du sens qui crée de la valeur et de la confiance.

Choisissez un ou deux partenaires stratégiques (identifiés avec la méthode des 3 colonnes) et construisez une relation sur le long terme. Commencez par un simple échange de visibilité. Si cela fonctionne bien, proposez un webinaire en commun. Puis, pourquoi pas, un bundle de vos offres. En multipliant les points de contact et les actions communes, vous renforcez la confiance, vous créez une histoire cohérente pour vos audiences et vous démultipliez l’impact de chaque action. C’est ainsi que l’on passe d’un ‘coup’ marketing à une véritable alliance stratégique.

Conclusion : Osez la collaboration, votre croissance vous remerciera

Nous avons parcouru un long chemin, de la critique du modèle publicitaire compétitif à la construction d’une stratégie de co-marketing structurée. Si vous ne deviez retenir qu’une seule chose, c’est celle-ci : la collaboration n’est pas une simple tactique, c’est une philosophie de croissance. C’est un changement de mentalité qui vous fait passer d’un monde où les autres sont des concurrents à un monde où ils sont des alliés potentiels.

Récapitulons les étapes clés de cette nouvelle approche :

  • Adoptez le bon état d’esprit : La croissance la plus saine et la plus durable se construit en coopération, pas en confrontation.
  • Utilisez une méthode : Ne laissez pas vos partenariats au hasard. La méthode des trois colonnes (Audience, Culture Fit, Ressources) vous donnera une feuille de route claire pour identifier les bons partenaires.
  • Soyez professionnel dans votre approche : Investissez du temps et de l’énergie, valorisez objectivement vos actifs et négociez sur des bases claires et équitables pour dépasser la peur de ‘se faire avoir’.
  • Pensez en profondeur : Privilégiez la construction d’une relation forte avec un partenaire stratégique plutôt que de vous éparpiller dans des actions superficielles.

Le co-marketing est un puissant levier, accessible à tous, des freelances aux grands groupes. Il demande de l’audace, de la méthode et un peu de créativité. Mais le jeu en vaut la chandelle. Alors, mon appel à l’action est simple : n’attendez pas. Ouvrez une feuille de calcul aujourd’hui. Dessinez ces trois colonnes. Et commencez à lister les entreprises qui pourraient, demain, devenir vos plus grands alliés. N’ayez pas peur de l’échec, car même une collaboration qui ne donne pas les résultats escomptés est une mine d’or d’informations.

Il y a pas vraiment de partenariat raté parce que en fait si vous faites un partenariat qui marche pas, vous allez avoir des clés de réponse, des apprentissages.

Chaque tentative est une avancée. Alors lancez-vous, contactez, proposez, construisez. Votre prochaine grande étape de croissance se trouve peut-être juste à côté de vous, chez un partenaire que vous n’aviez pas encore envisagé.

FAQ sur le Co-Marketing

Quelle est la différence concrète entre co-marketing et partenariat ?

Le terme ‘partenariat’ est un mot très large, un peu ‘fourre-tout’, qui peut désigner une relation commerciale avec un client, un fournisseur, ou même une alliance capitalistique. Le co-marketing est beaucoup plus spécifique : il désigne l’ensemble des actions marketing menées conjointement par deux ou plusieurs marques. C’est en quelque sorte la déclinaison opérationnelle et marketing du partenariat. J’ai choisi ce terme car il met l’accent sur le ‘co’ de collectif et de commun, qui est au cœur de la démarche. C’est une façon de rendre le concept plus clair et plus actionnable.

Le partenariat, il se décline en action de co-marketing qui sont des actions marketing qu’on fait à plusieurs soit en croisé soit en commun.

Comment une petite entreprise peut-elle approcher une grande marque pour un partenariat ?

C’est une crainte fréquente, mais la taille n’est pas toujours le critère le plus important. Une grande marque peut être très intéressée par l’agilité, la créativité ou l’audience de niche très engagée d’une plus petite structure. La clé est d’arriver avec une proposition de valeur extrêmement claire et ciblée. Ne proposez pas un ‘partenariat’ vague. Proposez une action précise qui sert un de leurs objectifs (par exemple : toucher une nouvelle cible, rajeunir leur image, tester un nouveau marché). Montrez que vous avez fait vos devoirs et que vous comprenez leurs enjeux. Votre professionnalisme et la pertinence de votre idée compteront plus que la taille de votre logo.

Quand tu bosses avec un gros, tu dis il va t’écraser, quand tu bosses avec un petit, tu te dis il utilise. […] L’idée, c’est de pouvoir un petit peu à minima standardiser combien vaut ton audience.

Quels sont les premiers types de co-marketing à tester quand on débute ?

Pour commencer, privilégiez les actions simples, rapides à mettre en place et qui ne demandent pas un engagement énorme de part et d’autre. Les échanges de visibilité sont parfaits pour cela : un échange de mentions dans vos newsletters respectives, des partages de posts sur les réseaux sociaux ou un ‘live’ en commun sur Instagram. Cela vous permet de tester la collaboration, de voir si le ‘culture fit’ est bon en pratique et de mesurer l’intérêt de vos audiences respectives. C’est une première étape à faible risque qui peut ouvrir la porte à des collaborations plus ambitieuses par la suite.

Tu peux avoir des échanges de visibilité. Alors ça tu vois cycle de vie, si demain tu as, tu fais un échange sur une newsletter avec Aline de The B Boost, bah tu vois c’est c’est ultra c’est ultra facilement actionnable.

Comment mesurer le succès d’une campagne de co-marketing ?

Le succès se mesure par rapport à l’objectif que vous vous êtes fixé au départ. Avant de lancer toute action, définissez des indicateurs de performance clairs (KPIs) avec votre partenaire. Si votre objectif était la notoriété, mesurez la portée (reach), les impressions, les mentions de la marque. Si c’était l’acquisition, suivez le nombre de leads générés, le trafic sur une page dédiée (avec des liens trackés), ou les ventes directes via un code promo commun. Il est crucial de faire un bilan chiffré après chaque campagne pour analyser ce qui a fonctionné ou non. C’est cette analyse qui transforme une simple action en un apprentissage stratégique.

Quand finalement, on a un partenariat ou qui s’est pas passé aussi bien qu’on le souhaitait […] on a tendance à l’enterrer et à ne pas faire de retour d’expérience. En fait c’est une avancée majeure puisque vous avez découvert des choses qui marchaient pas.

Faut-il forcément avoir une audience de même taille pour un partenariat équitable ?

Non, absolument pas. L’équité ne se résume pas à la taille de l’audience. La valeur peut résider ailleurs. Une petite audience très qualifiée et très engagée dans une niche spécifique peut avoir beaucoup plus de valeur pour un grand groupe qu’une audience large mais peu ciblée. La valeur peut aussi être un savoir-faire (par exemple, la production de vidéos de haute qualité), une technologie, ou une forte crédibilité. C’est pourquoi il est si important de valoriser tous vos actifs dans votre ‘média kit’, pas seulement le nombre de vos abonnés. Un partenariat est équitable quand chaque partie a le sentiment d’y gagner et d’obtenir une ressource qu’elle n’avait pas.

Il va vous apporter des leviers qui vous complètent ou vous renforcent. […] Ça va être des réseaux sociaux, une belle communauté, un bon un bon speaker, un savoir-faire, une boîte qui fait de la des super vidéos.

Que faire si mon partenaire potentiel ne répond jamais ?

L’absence de réponse peut signifier plusieurs choses : vous n’avez pas contacté la bonne personne, votre message est arrivé au mauvais moment, ou votre proposition n’était pas assez pertinente. La persévérance est la clé. Variez les points de contact (email, LinkedIn, une connaissance en commun) et les approches. Essayez de reformuler votre proposition pour la rendre plus irrésistible. Mais il faut aussi savoir s’arrêter. Si après 5 à 7 tentatives espacées dans le temps et par différents canaux vous n’avez aucun retour, il est probable que le partenariat ne soit pas une priorité pour eux. Passez au nom suivant sur votre liste sans y voir un échec personnel.

Le frein principal, les gens me disent le partenaire n’a pas répondu après un email. […] quand vous allez chercher un client, la moyenne pour convertir, c’est 5 points de touche.


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