Logo de l'épisode Faut-il être expert pour être entrepreneur ? - Episode 198 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

Faut-il être expert pour être entrepreneur ? – Episode 198

Épisode diffusé le 28 septembre 2023 par Estelle Ballot

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Ce mot qui paralyse les entrepreneurs : et si on arrêtait d’avoir peur d’être expert ?

Il y a des moments dans la vie d’un entrepreneur où tout semble s’aligner, et d’autres où le doute s’installe, insidieux et paralysant. Récemment, lors de mes masterclass pour le lancement de ma formation, j’ai touché du doigt l’un de ces doutes profonds, une peur collective qui freine tant de talents. C’était palpable, vibrant dans les questions posées en direct : la peur du mot ‘expert’. Cette simple étiquette semble porter le poids d’une responsabilité écrasante, d’une attente d’infaillibilité qui nous coupe les jambes avant même de commencer à marcher. Je l’ai entendu maintes et maintes fois, cette petite voix qui murmure : ‘Mais qui suis-je pour prétendre savoir ?’, ‘Les autres sont tellement plus qualifiés’, ‘Je ne connais pas tout, donc je ne suis rien’. C’est une ritournelle que beaucoup d’entre nous connaissent par cœur.

Ce que j’ai réalisé, c’est que ce blocage n’est pas anodin. Il est la racine de nombreux maux de l’entrepreneur : la procrastination, la difficulté à fixer ses prix, la peur de se rendre visible, et ce fameux syndrome de l’imposteur qui nous guette tous. On a l’impression de devoir détenir une vérité absolue pour avoir le droit de prendre la parole. Comme je le dis souvent, ‘être entrepreneur pour moi, quelque part, c’est vouloir partager’. Mais comment partager quand on ne se sent pas légitime de le faire ? Comment offrir de la valeur si on est persuadé de ne pas en avoir assez ? C’est un cercle vicieux dévastateur. Cet article n’est pas une simple retranscription de podcast. C’est une invitation à déconstruire ensemble ce mythe de l’expertise, à le ramener à une dimension humaine, accessible et, surtout, actionnable. Nous allons explorer pourquoi ce mot nous fait si peur, comment le redéfinir à notre avantage et, enfin, comment l’intégrer pour libérer notre plein potentiel entrepreneurial.

Le paradoxe français : pourquoi le mot ‘expert’ nous terrifie-t-il ?

En France, nous entretenons une relation complexe, presque sacrée, avec le savoir. Issus d’une culture qui valorise les grandes écoles, les diplômes et les titres académiques, nous avons intégré l’idée que l’expertise est un sommet quasi inaccessible. C’est un statut que l’on obtient après des décennies de recherche, une reconnaissance par ses pairs, une sorte de consécration ultime. C’est cette vision qui nous piège. Lorsque j’échange avec des entrepreneurs, je vois bien que l’image qui leur vient en tête est celle du savant absolu, de la sommité incontestée. Comme je l’évoquais dans le podcast, ‘On y voit souvent en tout cas, c’est ce que moi je vois quand j’entends souvent le terme expert, on y voit le meilleur, la meilleure d’un domaine, la personne qui connaît absolument tout dans un domaine. On y voit presque le Prix Nobel d’un domaine.’

Le ‘syndrome du Prix Nobel’ : une quête d’absolu paralysante

Cette association de l’expertise avec la perfection est un véritable poison. Elle nous place face à une montagne infranchissable. Si être expert signifie être un ‘Prix Nobel’, alors, par définition, la quasi-totalité d’entre nous est disqualifiée d’office. Cette vision binaire – soit on est le meilleur du monde, soit on n’est personne – ne laisse aucune place à la nuance, à la progression, à l’expertise en construction. La conséquence directe est l’auto-censure. On n’ose pas lancer ce blog, car on ne maîtrise pas 100% des subtilités du SEO. On refuse cette mission de conseil, car on n’a pas 20 ans d’expérience dans ce secteur précis. On baisse ses tarifs, car on se compare constamment à une figure idéalisée qui, bien souvent, n’existe que dans notre tête. Ce standard impossible à atteindre nous maintient dans une posture d’éternel apprenti, nous interdisant de monétiser un savoir qui a pourtant déjà une immense valeur pour d’autres.

De la perfection à la contribution : le changement de paradigme entrepreneurial

Le monde de l’entrepreneuriat ne fonctionne pas sur les mêmes règles que le monde académique. La valeur ne réside pas dans l’exhaustivité du savoir, mais dans la capacité à résoudre un problème concret pour une personne donnée. Un client ne vous demande pas d’être le Prix Nobel de votre domaine ; il vous demande de l’aider à passer de son point A (un problème) à son point B (une solution). Votre expertise n’est pas mesurée à l’aune de tout ce qui peut être su, mais à l’aune de votre capacité à générer un résultat. Il est donc urgent de basculer d’une logique de perfection à une logique de contribution. La question n’est plus ‘Est-ce que je sais tout ?’ mais ‘Est-ce que ce que je sais peut aider quelqu’un ?’. Cette simple reformulation change radicalement la perspective et rend soudainement le concept d’expertise beaucoup moins intimidant et bien plus motivant.

Ce voyage pour s’approprier sa légitimité commence par une redéfinition fondamentale de ce qu’est un expert dans le contexte de votre propre activité. Il est temps de jeter le dictionnaire traditionnel et d’en écrire une nouvelle définition, plus juste, plus pragmatique et infiniment plus libératrice. C’est ce que nous allons faire maintenant.

Redéfinir l’expertise : votre savoir est plus grand que vous ne le pensez

Le blocage face au mot ‘expert’ vient de sa définition rigide et absolue. Pour le déverrouiller, il suffit de lui appliquer deux filtres qui changent tout : la relativité et l’expérience. En regardant votre savoir-faire à travers ces deux prismes, vous allez réaliser que non seulement vous avez le droit de vous considérer comme expert, mais que vous l’êtes déjà, sans même le savoir. L’idée n’est pas de s’auto-convaincre artificiellement, mais de poser un regard objectif sur la valeur que l’on détient réellement. C’est un exercice de lucidité qui transforme la peur en confiance.

La puissance de la relativité : vous n’êtes pas expert dans l’absolu, mais pour votre audience

C’est sans doute le concept le plus libérateur que j’ai partagé durant mes masterclass. L’expertise n’est pas un état statique et universel. Elle est une relation entre celui qui sait et celui qui apprend. Vous n’avez pas besoin d’être l’expert mondial du marketing digital ; vous avez besoin d’être l’expert du marketing digital pour le boulanger du coin qui veut créer sa page Facebook. Comme je l’expliquais, ‘On est expert en fonction de son audience. On n’est pas expert nécessairement de façon générale. On est expert en fonction des gens à qui on parle.’ Pensez-y une seconde : pour la personne qui débute, qui est quelques pas ou même plusieurs kilomètres derrière vous sur le même chemin, vos connaissances sont une mine d’or. Ce qui vous semble ‘basique’ ou ‘évident’ est une révélation pour elle. L’expertise, c’est simplement avoir une longueur d’avance. Cette avance peut être de dix ans ou de six mois, peu importe. Ce qui compte, c’est l’écart de connaissances entre vous et la personne que vous aidez. C’est cet écart qui crée la valeur. Arrêtez de vous comparer aux géants de votre domaine et commencez à vous évaluer par rapport aux besoins de vos clients idéaux. C’est là que réside votre véritable légitimité.

L’expérience comme expertise : la valeur inestimable du chemin parcouru

La deuxième clé de redéfinition est de comprendre que l’expertise n’est pas seulement théorique. Elle est aussi, et surtout, empirique. Avoir traversé une épreuve, résolu un problème complexe, ou simplement suivi un processus du début à la fin est une forme d’expertise extrêmement précieuse. Comme je le disais, la proximité entre les mots n’est pas un hasard : ‘expertise, expérience, on n’est pas loin.’ Vous avez monté votre entreprise en naviguant dans les méandres administratifs français ? Vous êtes un expert pour ceux qui s’apprêtent à le faire. Vous avez réussi à perdre 15 kilos en changeant votre alimentation ? Vous êtes un expert pour ceux qui luttent avec leur poids. Vous avez appris à gérer votre anxiété grâce à la méditation ? Vous êtes un expert pour ceux qui sont submergés par le stress. Votre vécu est une base de données de leçons, d’erreurs à éviter, de raccourcis à prendre. ‘Si vous êtes passés sur le chemin avant, vous allez pouvoir partager votre expertise de ce cheminement justement.’ Cette expertise-là est souvent plus impactante que n’importe quel diplôme, car elle est incarnée, authentique et remplie d’enseignements concrets que l’on ne trouve dans aucun livre.

En combinant ces deux visions, l’expertise devient soudainement à portée de main. Elle n’est plus un titre honorifique lointain, mais la simple reconnaissance de la valeur de votre savoir relatif et de votre parcours unique. Une fois cette nouvelle définition ancrée, il devient possible de construire le pilier fondamental de toute réussite entrepreneuriale : la confiance en soi.

Le moteur de l’entrepreneur : comment l’expertise nourrit la confiance et l’action

Comprendre intellectuellement que l’on est un expert est une première étape cruciale. Mais la véritable transformation s’opère lorsque cette compréhension descend de la tête au cœur, lorsqu’elle se transforme en une confiance tangible et solide. Cette confiance n’est pas un luxe ou un simple ‘plus’ pour se sentir bien. C’est le carburant indispensable qui alimente toutes les actions nécessaires au développement d’une entreprise. Sans elle, le moteur cale. Comme je l’affirmais avec force dans l’épisode, cette chaîne est ininterrompue et implacable : ‘Si on ne travaille pas sur sa propre confiance, on ne peut pas partager. Si on ne peut pas partager, on ne peut pas être entrepreneur.’

De la légitimité au partage : pourquoi on ne peut donner que ce que l’on pense avoir

L’acte entrepreneurial est un acte de transmission de valeur. Que vous vendiez un produit, un service, une formation ou un conseil, vous êtes en train de partager quelque chose que vous avez et que votre client n’a pas. Ce partage prend de multiples formes : créer du contenu gratuit, animer un webinaire, rédiger une proposition commerciale, coacher un client, etc. Chacune de ces actions exige de puiser dans un réservoir de confiance en sa propre valeur. Si ce réservoir est vide, si vous pensez au fond de vous n’avoir rien d’intéressant à dire ou à offrir, chaque action devient une torture. Vous allez hésiter avant de publier, vous excuser de vos tarifs, minimiser vos compétences. En revanche, lorsque vous avez pleinement assumé votre expertise, le partage devient naturel, fluide et généreux. Vous ne vous demandez plus si vous avez le droit de parler ; vous vous concentrez sur la meilleure manière de transmettre votre message pour qu’il ait un maximum d’impact. Assumer son expertise, c’est s’autoriser à prendre sa place et à occuper l’espace nécessaire pour servir ses clients.

Confronter le syndrome de l’imposteur : transformer la peur en lucidité

Le syndrome de l’imposteur est le symptôme le plus visible de ce manque de confiance. C’est cette voix intérieure qui, même face au succès, vous souffle que vous êtes une fraude et que vous allez bientôt être démasqué. C’est un sentiment universel, et je le vois constamment. ‘Parfois on se dit qu’est-ce que je fais là ? Mais pour qui je me prends ? Mais qui je suis ? Mais attends, mais les autres sont bien meilleurs et cetera et cetera.’ La pire erreur est de croire que cette voix dit la vérité. La meilleure approche est de la traiter non pas comme un juge, mais comme un signal d’alarme un peu déréglé. Quand elle se manifeste, au lieu de la laisser vous submerger, il faut apprendre à faire un pas de côté et à objectiver la situation. Prenez une feuille et listez factuellement : les problèmes que vous avez résolus pour vos clients, les compétences que vous avez acquises, les témoignages positifs que vous avez reçus, les projets que vous avez menés à bien. Confrontez le sentiment irrationnel de l’imposture avec la réalité tangible de votre valeur. C’est en faisant cet exercice régulièrement que vous musclerez votre ‘muscle de la confiance’ et que la voix de l’imposteur perdra de son pouvoir sur vous.

Maintenant que les fondations théoriques et psychologiques sont posées, il est temps de passer à la pratique. Car la confiance ne se décrète pas, elle se construit par l’action. La dernière étape de notre parcours est donc un atelier concret pour vous aider à définir, nommer et enfin, incarner votre expertise.

Votre atelier pratique : définir et incarner votre expertise dès aujourd’hui

Nous avons déconstruit le mythe, redéfini le concept et compris son lien vital avec la confiance. Il est maintenant temps de passer de la réflexion à l’action. La théorie sans la pratique reste lettre morte. C’est pourquoi je veux vous proposer un exercice concret, une démarche simple mais profonde pour vous approprier enfin votre statut d’expert. C’est le moment de vous poser, de prendre un peu de recul et de faire le travail que trop d’entrepreneurs repoussent indéfiniment. Comme je l’ai suggéré à la fin du podcast, cet exercice est un point de départ : ‘Posez-vous 2 minutes la question de votre expertise. Êtes-vous expert, experte de votre domaine ?’

L’exercice de la convergence : trouvez votre zone d’expertise unique

Prenez une feuille de papier ou ouvrez un document numérique et créez trois colonnes. Dans la première, listez toutes vos **compétences**, qu’elles soient techniques (‘hard skills’ comme coder, écrire, analyser des données) ou comportementales (‘soft skills’ comme l’empathie, la communication, la résolution de problèmes). Dans la deuxième colonne, listez toutes vos **expériences** significatives, professionnelles comme personnelles : projets menés, entreprises créées, défis surmontés, voyages transformateurs, etc. Dans la troisième, listez les **problèmes** que vous aimez résoudre, les sujets qui vous passionnent, les questions sur lesquelles vous pourriez parler pendant des heures. Maintenant, cherchez les points de convergence. Où ces trois colonnes se croisent-elles ? C’est à l’intersection de ce que vous savez faire, de ce que vous avez vécu et de ce qui vous anime que se trouve votre zone d’expertise la plus authentique et la plus puissante. Comme je le mentionnais, ‘plus on va resserrer son domaine, plus peut-être ça va être facile de se dire expert de ce domaine parce que moins de gens ont de connaissances sur ce domaine précis.’ Ne cherchez pas à être ‘expert en marketing’, mais peut-être ‘expert en stratégie de contenu pour les artisans d’art’ ou ‘spécialiste de la reconversion professionnelle pour les cadres de plus de 40 ans’. La précision est votre meilleure alliée.

De la définition à l’affirmation : comment communiquer votre valeur

Une fois que vous avez formulé en une phrase claire votre domaine d’expertise (par exemple : ‘J’aide les thérapeutes à créer leur premier site web pour attirer des clients’), l’étape suivante est de l’incarner. Commencez petit. Mettez à jour le titre de votre profil LinkedIn. Rédigez une bio sur Instagram qui reflète cette nouvelle clarté. Préparez un ‘pitch’ de 30 secondes pour vous présenter en réseau. L’objectif est de vous habituer à le dire à voix haute, à l’écrire noir sur blanc. Chaque fois que vous le ferez, cela deviendra un peu plus réel, un peu plus ancré. Si le mot ‘expert’ vous semble encore trop lourd à porter, utilisez des alternatives qui vous mettent plus à l’aise, comme je le suggérais : ‘Si vous aimez pas ce terme expert, changez de terme hein spécialiste, pourquoi pas spécialiste du marketing digital, c’est peut-être plus facile à dire qu’expert.’ L’important n’est pas le mot exact, mais la conviction qui se cache derrière. C’est l’affirmation intérieure que, oui, sur ce sujet précis, vous avez une valeur unique à apporter. C’est cette conviction qui transparaîtra dans toute votre communication et qui attirera naturellement les bonnes personnes à vous.

Conclusion : votre expertise est votre plus grand atout, osez la partager

Nous arrivons au terme de cette réflexion, qui, je l’espère, aura agi comme un révélateur. Le chemin de l’entrepreneuriat est jalonné de défis techniques, stratégiques et commerciaux, mais le plus grand obstacle est souvent intérieur. La peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être assez ‘expert’, est un frein puissant qui nous empêche de déployer notre véritable potentiel. Nous avons vu ensemble que cette peur repose sur une définition erronée et paralysante de l’expertise. En la ramenant à sa juste dimension – un savoir relatif à une audience et enrichi par l’expérience – nous lui ôtons son pouvoir de nuisance.

Assumer son expertise n’est pas un acte d’arrogance, mais un acte de service. C’est reconnaître que le chemin que vous avez parcouru, les compétences que vous avez développées et les leçons que vous avez apprises ont de la valeur pour d’autres. C’est vous donner la permission de partager, et donc, la permission d’entreprendre. Comme je l’ai ressenti si fort pendant mes masterclass, ce sujet est absolument essentiel. C’est la base de tout. Il s’agit de ‘savoir ne pas s’arrêter à ses peurs et se positionner tel qu’on est vraiment, à savoir, une personne qui a des choses à partager.’

Alors, aujourd’hui, je vous invite à faire ce premier pas. Réalisez l’exercice. Définissez votre domaine. Et la prochaine fois que quelqu’un vous demandera ce que vous faites, répondez avec cette nouvelle clarté, cette nouvelle confiance. Vous n’êtes pas juste ‘en train de monter une boîte’. Vous êtes un spécialiste, un expert, une personne qui a des choses précieuses à apporter au monde. Votre expertise n’est pas un fardeau à porter, mais un cadeau à offrir. Il est temps de commencer à le distribuer.

Foire aux questions sur l’expertise et le syndrome de l’imposteur

1. Suis-je vraiment un expert si je ne connais pas absolument tout sur mon sujet ?

Absolument. C’est l’une des plus grandes idées reçues. L’expertise entrepreneuriale n’est pas une quête d’omniscience. Il s’agit d’en savoir suffisamment plus que votre public cible pour pouvoir l’aider de manière significative. Se focaliser sur la connaissance absolue est le meilleur moyen de ne jamais se lancer. La valeur que vous apportez réside dans l’écart de savoir entre vous et votre client, pas entre vous et un idéal inatteignable.

‘Évidemment que l’expertise, ça n’est pas être le meilleur de son domaine. L’expertise, ça n’est pas tout savoir sur un sujet. L’expertise, c’est en savoir plus que les autres. C’est en savoir plus que la majorité.’

2. Comment puis-je me sentir expert alors que d’autres personnes sont bien meilleures que moi ?

La comparaison est un poison pour la confiance. Il y aura toujours quelqu’un de plus expérimenté ou de plus connu. Cependant, votre expertise est unique car elle est teinte de votre parcours, de votre personnalité et de votre façon d’expliquer les choses. De plus, votre audience n’est pas forcément celle des ‘meilleurs’. Certaines personnes préféreront apprendre de quelqu’un qui n’est que quelques pas devant elles, car la communication est plus simple et plus accessible.

‘On est expert en fonction de son audience. On n’est pas expert nécessairement de façon générale. On est expert en fonction des gens à qui on parle, à qui on s’adresse, envers qui on communique.’

3. Le syndrome de l’imposteur signifie-t-il que je ne suis pas fait pour l’entrepreneuriat ?

Pas du tout. Au contraire, c’est un sentiment extrêmement courant, même chez les entrepreneurs les plus accomplis. Le ressentir signifie souvent que vous êtes conscient de vos limites et que vous cherchez à bien faire. La clé n’est pas de ne jamais le ressentir, mais d’apprendre à ne pas le laisser dicter vos actions. Il faut le reconnaître, puis le confronter avec des preuves factuelles de votre compétence et de la valeur que vous avez déjà apportée.

‘On a, alors je dis pas on tout le monde, mais l’immense majorité des gens a à un moment donné au moins un problème de confiance en soi. […] parfois on se dit qu’est-ce que je fais là ? Mais pour qui je me prends ?’

4. Mon expérience personnelle peut-elle vraiment être considérée comme une expertise légitime ?

Oui, et c’est même l’une des formes d’expertise les plus puissantes. Avoir surmonté un défi, navigué un processus complexe ou atteint un objectif personnel vous confère une connaissance pratique et incarnée que l’on ne trouve dans aucun livre. Cette expérience vécue vous permet de partager non seulement le ‘quoi’ mais aussi le ‘comment’, avec les pièges à éviter et les astuces qui font gagner du temps. C’est une valeur immense pour ceux qui débutent le même chemin.

‘Si vous êtes passés sur le chemin avant, vous allez pouvoir partager votre expertise de ce cheminement justement. Donc on est assez rapidement expert, on est expert si on en sait un peu plus que les autres ou si on a fait les choses avant les autres.’

5. Pourquoi est-il si crucial d’assumer son expertise pour réussir en tant qu’entrepreneur ?

Parce que l’entrepreneuriat est un acte de partage continu. Si vous ne vous sentez pas légitime dans votre savoir, vous ne pourrez pas partager avec confiance. Cela impacte tout : votre capacité à créer du contenu, à vendre vos services, à fixer des prix justes et à guider vos clients. Assumer son expertise est le fondement de la confiance en soi, qui est elle-même le moteur de l’action entrepreneuriale. Sans cette base, il est très difficile de construire une activité pérenne.

‘Si on ne travaille pas sur sa propre confiance, on ne peut pas partager. Si on ne peut pas partager, on ne peut pas être entrepreneur. Donc attention à tous ces éléments.’

6. Quel est l’exercice concret pour commencer à définir mon domaine d’expertise ?

L’exercice consiste à identifier un domaine précis et resserré où vous pouvez légitimement vous sentir compétent. Prenez le temps de lister vos compétences, vos expériences et les problèmes que vous aimez résoudre. Cherchez la convergence pour définir une niche spécifique. Plus votre domaine est précis, plus il sera facile pour vous de vous sentir expert et de communiquer clairement votre valeur. C’est un travail introspectif essentiel pour gagner en clarté et en confiance.

‘Posez-vous 2 minutes la question de votre expertise. […] Quel est votre domaine ? Parce qu’évidemment, euh on peut définir énormément de domaines différents et plus on va resserrer son domaine, plus peut-être ça va être facile de se dire expert de ce domaine.’

7. Que faire si le mot ‘expert’ me bloque complètement ?

Si le mot ‘expert’ est trop chargé émotionnellement, ne l’utilisez pas pour l’instant. L’important n’est pas l’étiquette, mais la conviction interne. Vous pouvez utiliser des alternatives plus douces comme ‘spécialiste’, ‘consultant’, ‘passionné’ ou simplement décrire ce que vous faites avec précision (par exemple : ‘J’aide les TPE à optimiser leur fiche Google My Business’). L’essentiel est de trouver une formulation qui vous semble juste et qui vous permet de communiquer votre valeur sans vous sentir mal à l’aise.

‘Si vous aimez pas ce terme expert, changez de terme hein spécialiste, pourquoi pas spécialiste du marketing digital, c’est peut-être plus facile à dire qu’expert du marketing digital. En vérité peu importe. Ce qui est important, c’est d’entendre en soi que l’on a des choses à apporter.’

8. En quoi l’expertise est-elle intrinsèquement liée au partage ?

L’expertise n’a de sens que si elle est partagée. Un savoir gardé pour soi n’a pas d’impact. Dans un contexte entrepreneurial, l’expertise est le ‘quelque chose’ que vous avez à offrir au monde, la valeur que vous transmettez à vos clients. Assumer son expertise, c’est donc s’autoriser à donner, à contribuer, à aider. C’est la reconnaissance que vous possédez des connaissances ou des compétences qui peuvent être utiles à d’autres, et c’est le point de départ de toute relation commerciale saine.

‘Être entrepreneur pour moi, […] quelque part, c’est vouloir partager. Partager des choses qu’on connaît […]. Mais pour partager, il faut encore assumer le fait qu’on ait une expertise.’


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