Vous sentez-vous parfois noyé sous une montagne de tâches, courant sans cesse après le temps ?
C’est une sensation que je connais trop bien. Pendant des années, j’ai cru que la clé du succès était d’en faire toujours plus. Plus de publications sur LinkedIn, plus de commentaires, plus de projets lancés en parallèle. J’avais cette impression grisante d’être occupé, productif, de cocher des cases sur une liste à rallonge. Mais le soir, en regardant les résultats concrets, le constat était souvent amer. Comme je le disais dans le podcast : ‘je récoltais des vues et des likes, j’avais l’impression de faire tout bien comme il faut, sauf qu’en réalité, ça me rapportait zéro clients’. Cette dissonance entre l’effort fourni et l’impact réel est épuisante et profondément frustrante. On a l’impression d’être sur un tapis de course, on transpire, on s’essouffle, mais on n’avance pas d’un centimètre.
Et puis, il y a quelques temps, un livre a provoqué un véritable électrochoc. Pas un petit ajustement, non, un changement de paradigme complet. Ce livre, c’est ‘The One Thing’ de Gary Keller et Jay Papasan. Un best-seller de l’entrepreneuriat, et je comprends maintenant pourquoi. Son idée centrale est d’une simplicité déconcertante mais d’une puissance redoutable : le succès ne vient pas de la dispersion, mais d’une concentration quasi obsessionnelle sur une seule et unique chose. L’idée qu’en identifiant et en accomplissant LA bonne action, tout le reste pourrait devenir plus simple, voire inutile, m’a semblé à la fois révolutionnaire et incroyablement libératrice.
Dans cet article, je ne vais pas me contenter de vous résumer ce livre. Je veux vous emmener avec moi dans le cheminement de pensée qu’il a provoqué. Nous allons décortiquer ensemble les concepts clés, non pas comme une théorie abstraite, mais comme des outils concrets que vous pourrez appliquer dès demain dans votre activité. Nous verrons comment ‘penser grand’ n’est pas un luxe mais une nécessité, comment la ‘question de la concentration’ peut devenir votre meilleure alliée, et pourquoi créer une seule habitude à la fois est infiniment plus puissant que de chercher une discipline de fer. Préparez-vous, car ce que vous allez lire pourrait bien, comme pour moi, changer radicalement votre façon de travailler et d’aborder vos objectifs.
Penser Grand : Le Carburant Essentiel de l’Ambition Extraordinaire
Le premier pilier que Gary Keller et Jay Papasan érigent est sans doute le plus intimidant pour beaucoup d’entre nous : l’obligation de ‘penser grand’. Dans notre culture, surtout en France, il y a souvent une forme de pudeur, voire de méfiance, face aux ambitions démesurées. On nous apprend à rester ‘réalistes’, à ne pas avoir ‘les yeux plus gros que le ventre’. Mais les auteurs de ‘The One Thing’ balayent cette prudence d’un revers de main. Pour eux, c’est une certitude : ‘c’est vraiment crucial de penser grand pour avoir du succès parce qu’on ne peut pas espérer avoir du succès si on n’espère pas tout simplement ce succès’. C’est une idée simple mais fondamentale. Nos actions sont le reflet de nos pensées. Si notre pensée est limitée, nos actions le seront inévitablement, et par conséquent, nos résultats aussi.
L’exemple de J.K. Rowling que j’évoque dans le podcast est absolument fascinant à cet égard. Imaginez cette femme, dans une situation personnelle et financière difficile, qui non seulement écrit un livre pour enfants sur un sorcier, mais qui, avant même que le premier tome ne soit accepté par un éditeur, planifie déjà une saga en sept volumes. C’est stupéfiant. ‘Lorsqu’elle a proposé le premier tome de Harry Potter, elle avait déjà commencé les premiers chapitres du 7e tome’. Ce n’est pas de l’optimisme, c’est une vision. C’est la définition même de ‘penser grand’. Elle ne se demandait pas si son livre allait plaire, elle construisait déjà l’univers entier dans lequel des millions de lecteurs allaient s’immerger. Que se serait-il passé si elle s’était contentée de penser ‘petit’ ? Si elle s’était dit : ‘Je vais juste écrire ce premier livre et on verra bien’. Aurait-elle eu la même détermination face aux multiples refus des éditeurs ? Probablement pas. Sa vision à long terme était son armure et son moteur.
Dépasser nos propres barrières mentales
Cette histoire illustre parfaitement le concept de ‘pensées limitantes’. Les auteurs nous alertent sur ce phénomène d’auto-sabotage. Souvent, la plus grande barrière à notre succès, ce n’est pas le marché, la concurrence ou le manque de ressources. C’est nous-mêmes. C’est cette petite voix intérieure qui nous murmure : ‘Mais non, mais qui je suis pour penser comme ça, pour imaginer, pour avoir des rêves immenses ?’. En cédant à cette voix, on ‘réduit notre propre potentiel’ et on s’installe, sans même s’en rendre compte, dans une forme de médiocrité confortable. Penser grand, ce n’est pas de l’arrogance. C’est s’autoriser à explorer tout le champ des possibles. C’est refuser de laisser la peur de l’échec dicter l’ampleur de nos ambitions. Toutes les grandes avancées de l’humanité, de la conquête spatiale aux révolutions technologiques, sont nées d’une pensée qui, à son époque, paraissait folle, démesurée, irréaliste. Pour obtenir des résultats extraordinaires, il faut une pensée extraordinaire. C’est une condition sine qua non.
Concrètement, pour un entrepreneur ou un professionnel du marketing, ‘penser grand’ peut se traduire de multiples façons. Au lieu de viser une augmentation de 10% de votre chiffre d’affaires, pourquoi ne pas vous demander ce qu’il faudrait faire pour le multiplier par 10 ? La question n’est pas de savoir si c’est réaliste aujourd’hui, mais de forcer votre cerveau à imaginer des stratégies radicalement différentes. Au lieu de vouloir être ‘un acteur’ de votre marché, visez à en devenir ‘la référence incontournable’. Ce changement de perspective transforme complètement votre approche. Vous ne cherchez plus à améliorer l’existant, vous cherchez à le réinventer. C’est cette ambition qui vous poussera à innover, à prendre des risques calculés et à sortir des sentiers battus. C’est le point de départ de tout le reste.
Avant de plonger dans les aspects plus pratiques de la méthode, il est essentiel de s’arrêter un instant sur cette idée. Car sans une vision ambitieuse, sans un ‘pourquoi’ puissant, les outils de productivité ne sont que des gadgets. Penser grand donne une direction et un sens à vos efforts. C’est l’étoile polaire qui vous guidera lorsque vous devrez faire des choix difficiles et vous concentrer sur votre ‘seule chose’.
La Question de la Concentration : Votre Boussole pour une Clarté Absolue
Une fois que l’on s’est autorisé à penser grand, une nouvelle question, tout aussi vertigineuse, se pose : ‘Par où commencer ?’. L’ambition peut être paralysante si elle n’est pas accompagnée d’un plan d’action clair. C’est ici qu’intervient le cœur de la méthode de ‘The One Thing’ : la question de la concentration. Cette question est le filtre ultime qui permet de passer d’une vision grandiose à une action immédiate et pertinente. Elle est formulée ainsi : ‘Quelle est la SEULE chose que je puisse faire, de telle sorte qu’en la faisant, tout le reste deviendra plus facile, voire inutile ?’.
Relisez-la attentivement. Chaque mot est pesé. ‘La SEULE chose’ nous force à choisir, à renoncer à la dispersion. ‘De telle sorte qu’en la faisant’ nous pousse à l’action. ‘Tout le reste deviendra plus facile, voire inutile’ met en lumière l’effet domino que l’on recherche. Il ne s’agit pas de trouver la tâche la plus urgente ou la plus simple, mais celle qui a le plus grand effet de levier. C’est un changement radical par rapport à la traditionnelle ‘to-do list’ où toutes les tâches se valent. Ici, on admet qu’il existe une hiérarchie et que certaines actions ont un impact disproportionné. Comme je l’explique dans l’épisode, l’idée est d’identifier ‘une chose […] qui va nous permettre de faciliter, voir de rendre caduque toutes les autres choses’. C’est cette chose-là, et uniquement celle-là, qui mérite notre attention la plus totale.
Appliquer la question à deux niveaux : Macro et Micro
La beauté de cette question est qu’elle s’applique à tous les horizons de temps, créant un alignement parfait entre votre vision à long terme et vos actions quotidiennes. C’est ce que les auteurs appellent l’application macro et micro.
Au niveau macro, vous appliquez la question à vos grands objectifs de vie ou de carrière. ‘Quelle est la SEULE chose que je veux accomplir dans ma carrière pour que le reste ait moins d’importance ?’. La réponse pourrait être : ‘Devenir l’expert n°1 de mon domaine en France’. C’est votre ‘One Thing’ à long terme. À partir de là, vous déclinez : ‘Pour devenir cet expert, quelle est la SEULE chose que je dois faire dans les 5 prochaines années ?’. Peut-être ‘Écrire le livre de référence sur mon sujet’. Puis, ‘Pour écrire ce livre, quelle est la SEULE chose à faire cette année ?’. ‘Réaliser 50 interviews d’experts pour nourrir mon contenu’. Vous voyez le principe ? On transforme une ambition immense en une série de dominos alignés. Il suffit de pousser le premier pour que les autres suivent.
Au niveau micro, la question devient votre guide quotidien. ‘Pour réaliser ces 50 interviews cette année, quelle est la SEULE chose que je dois faire ce mois-ci ?’. ‘Identifier et lister les 100 experts les plus pertinents’. ‘Et pour ça, quelle est la SEULE chose à faire aujourd’hui ?’. ‘Passer 2 heures à faire des recherches sur LinkedIn sans aucune autre distraction’. Voilà comment on passe d’un rêve lointain (‘être l’expert n°1’) à une action concrète, réalisable et immédiate (‘passer 2h sur LinkedIn’). ‘C’est le principe des petits pas. Pour pouvoir avancer, il faut pas regarder le haut de la montagne, il faut regarder déjà juste devant soi et mettre un pas, puis un autre’. Cette approche élimine la procrastination et le sentiment d’être submergé. Chaque jour, vous savez exactement quelle est votre priorité absolue. Votre unique mission est de la protéger et de l’accomplir.
Cette discipline de questionnement permanent est un muscle qui se développe. Au début, il est difficile d’identifier la ‘seule chose’. Tout semble important. Mais avec la pratique, on apprend à mieux discerner l’essentiel de l’accessoire. On développe une clarté stratégique redoutable qui guide chaque décision. C’est le passage d’une activité frénétique à une efficacité ciblée.
Maintenant que nous savons comment identifier notre priorité, un autre défi se présente : comment trouver la discipline et l’énergie pour l’exécuter jour après jour, sans faillir ? C’est là qu’intervient le concept le plus contre-intuitif et, pour moi, le plus puissant du livre.
Le Pouvoir des Habitudes Séquentielles : La Discipline sans Effort
Si je devais retenir une seule idée de ‘The One Thing’, celle qui a provoqué un véritable déclic, c’est bien celle-ci. C’est mon ‘aha moment comme disent les les anglophones. Le moment où je me suis dit ‘Waouh, effectivement là, il y a quelque chose de vraiment intéressant. ». L’idée est la suivante : la discipline n’est pas une qualité morale que certains possèdent et d’autres non. C’est une ressource limitée et épuisable. Essayer d’être discipliné sur tous les fronts, en permanence, est une bataille perdue d’avance. Le secret n’est pas d’avoir plus de discipline, mais d’en avoir besoin le moins possible. Comment ? En transformant les actions importantes en habitudes.
La distinction est fondamentale. La discipline requiert une motivation constante, un effort conscient. C’est ce qu’on essaie de faire avec les bonnes résolutions du Nouvel An, qui tiennent rarement plus de deux semaines. Une habitude, au contraire, est une action qui se déclenche de manière quasi automatique, avec un minimum d’énergie mentale. Je le disais dans le podcast, ‘on se lave les dents le matin […]. J’ai pas besoin de motivation pour me laver les dents. C’est une habitude, je le fais presque sans réfléchir’. Le but est de rendre votre ‘One Thing’ aussi automatique que de vous brosser les dents.
Construire son succès, une habitude à la fois
La clé, et c’est le point central de ce chapitre, est le concept de formation ‘séquentielle’ d’habitudes. Oubliez l’idée de tout changer d’un coup. C’est la recette parfaite pour l’échec. La méthode propose de se concentrer sur l’installation d’une seule et unique habitude à la fois. Vous choisissez la ‘seule chose’ la plus importante pour votre objectif, et vous y consacrez toute votre énergie de motivation pendant une période donnée, jusqu’à ce qu’elle devienne une seconde nature.
Les auteurs, s’appuyant sur des études, estiment qu’il faut en moyenne 66 jours pour qu’une nouvelle habitude soit solidement ancrée, et non les 21 jours que l’on entend souvent. C’est plus long, mais cela reste une période de temps définie et gérable. L’effort de discipline est donc concentré sur un sprint d’environ deux mois. Pendant ces 66 jours, oui, il faudra de la volonté. Il faudra se forcer, peut-être, à se lever plus tôt pour écrire, à passer une heure à prospecter, ou à se former sur une compétence clé. Mais une fois cette période passée, l’action deviendra beaucoup plus facile, presque sans effort. ‘Une fois qu’on aura créé cette habitude, […] bah il y aura plus besoin de se motiver’.
Une fois la première habitude installée, et seulement à ce moment-là, vous pouvez passer à la suivante. Vous construisez ainsi, brique par brique, un système de comportements vertueux qui soutiennent vos ambitions. Par exemple, si votre ‘One Thing’ est de développer votre visibilité, votre première habitude pourrait être ‘écrire 30 minutes chaque jour’. Après 66 jours, cette habitude est ancrée. Vous pouvez alors en ajouter une nouvelle : ‘passer 15 minutes à interagir avec des comptes clés sur LinkedIn’. Vous ne repartez pas de zéro, vous ajoutez une couche à une fondation déjà solide. C’est un effet cumulé extraordinairement puissant. Cette approche est beaucoup plus réaliste et durable que de se dire du jour au lendemain : ‘À partir de maintenant, je vais écrire, prospecter, faire du sport et méditer tous les jours’. Cette dernière approche mène quasi systématiquement à l’épuisement et à l’abandon.
Cette vision de la discipline change tout. Elle devient un outil stratégique que l’on utilise avec parcimonie pour construire des systèmes qui, à terme, fonctionnent sans elle. C’est une libération immense. On cesse de se flageller pour nos manques de motivation et on se concentre sur un processus de construction patient et méthodique.
Cette approche systémique est d’autant plus importante qu’elle nous protège contre les deux plus grands voleurs d’énergie et de concentration de notre époque : le mythe du multi-tâche et l’épuisement de notre volonté.
Démystifier le Multi-tâche et Gérer sa Volonté : Les Piliers de la Performance Durable
Même avec la meilleure habitude du monde, notre efficacité peut être anéantie par de mauvaises pratiques de travail profondément ancrées. ‘The One Thing’ s’attaque frontalement à deux de ces fléaux modernes : la glorification du multi-tâche et l’ignorance de la nature de notre volonté. Comprendre et agir sur ces deux points est essentiel pour protéger le temps et l’énergie que vous dédiez à votre ‘seule chose’.
Le Multi-tâche, ce Faux Ami de la Productivité
Notre environnement de travail moderne nous pousse constamment au multi-tâche. On répond à un e-mail tout en écoutant une réunion, on surveille les réseaux sociaux tout en rédigeant un rapport. On a l’impression d’être efficace, d’abattre plusieurs choses à la fois. Le livre est catégorique : c’est une illusion dangereuse. ‘En entreprise, on nous demande bien souvent d’être multitask […]. La réalité, c’est que ça ne fonctionne pas. On est en fait beaucoup moins efficace.’ Pourquoi ? À cause de ce que les neurosciences appellent le ‘coût du changement de tâche’.
Chaque fois que notre cerveau bascule d’une tâche à une autre, même pour quelques secondes, il doit se déconnecter du contexte précédent et se charger du nouveau. Ce processus n’est pas instantané. Il consomme du temps et de l’énergie mentale. ‘Même si c’est vraiment que quelques […] microsecondes. Mais enfin quand vous additionnez tout ce temps perdu, bah c’est énormément de temps qui est perdu dans votre journée.’ Ces interruptions constantes ne font pas que nous ralentir. Elles augmentent notre niveau de stress, favorisent les erreurs et diminuent la profondeur de notre réflexion. Il est impossible d’effectuer un travail de qualité, qui demande une concentration intense, en jonglant constamment entre différentes sollicitations. Le résultat est souvent un travail superficiel et une fatigue accrue. La solution ? Se concentrer entièrement sur une seule chose à la fois. Cela semble évident, mais c’est un véritable défi. Cela implique de couper les notifications, de fermer les onglets inutiles, de s’isoler si nécessaire. Mais les bénéfices sont immenses : un travail plus rapide, de meilleure qualité, et une plus grande sérénité.
La Volonté, une Ressource Précieuse à Protéger
Liée à cette idée de concentration, il y a la gestion de notre volonté. Le livre nous rappelle une vérité que nous avons tendance à oublier : notre volonté, notre énergie mentale, notre capacité à prendre de bonnes décisions, n’est pas une ressource infinie. C’est comme une batterie de téléphone : elle est pleine le matin (après une bonne nuit de sommeil) et se décharge tout au long de la journée. ‘Cette volonté, c’est une ressource limitée qui s’épuise à force de l’utiliser.’
Chaque décision que nous prenons, de la plus banale (‘Qu’est-ce que je mange ce midi ?’) à la plus complexe (‘Quelle stratégie marketing adopter ?’), puise dans cette batterie. La résistance aux tentations (ne pas aller sur les réseaux sociaux), la gestion de nos émotions, tout cela consomme de la volonté. Par conséquent, en fin de journée, notre batterie est faible. C’est à ce moment-là que nous sommes les plus susceptibles de procrastiner, de faire de mauvais choix alimentaires ou de prendre des décisions impulsives. L’étude sur les juges que je mentionne est éclairante : ils sont plus cléments après une pause, quand leur volonté a été ‘rechargée’.
Quelle est l’implication pratique pour nous ? Elle est majeure. Il faut traiter notre volonté comme notre ressource la plus précieuse et organiser notre journée en conséquence. Cela signifie qu’il faut allouer notre ‘One Thing’, la tâche la plus importante et qui demande le plus de concentration, au moment de la journée où notre batterie de volonté est la plus pleine. Pour la plupart des gens, c’est le matin. Attaquer sa tâche la plus difficile en premier, avant que les urgences, les e-mails et les décisions mineures ne viennent vider notre énergie. C’est le principe du ‘Eat the Frog’ de Brian Tracy, mais justifié ici par la gestion de la volonté. En structurant notre journée ainsi, on s’assure d’utiliser notre pic d’énergie pour ce qui compte vraiment, au lieu de le gaspiller sur des futilités.
Protéger sa concentration et gérer sa volonté sont des stratégies défensives. Mais il faut aussi une stratégie proactive pour se préserver des sollicitations extérieures, ce qui nous amène à une compétence souvent redoutée : l’art de dire non.
Dire Non pour dire Oui à l’Essentiel : L’Art de la Priorisation Stratégique
Une fois que vous avez identifié votre ‘One Thing’ et que vous avez bloqué du temps dans votre agenda pour la réaliser, le monde extérieur ne va pas magiquement se mettre en pause. Les demandes vont continuer d’affluer : collègues, clients, partenaires, amis… Chacun avec ses propres priorités, qui ne sont pas nécessairement les vôtres. C’est là qu’intervient l’une des compétences les plus difficiles mais les plus libératrices pour un entrepreneur : la capacité à dire non. Dire non, ce n’est pas être égoïste ou désagréable. C’est une déclaration de clarté. C’est affirmer que vous connaissez vos priorités et que vous êtes déterminé à les protéger. ‘Il est absolument essentiel de savoir refuser des demandes qui sont moins prioritaires de façon à pouvoir et bien se concentrer sur nos objectifs qu’on a défini comme étant important.’
Chaque ‘oui’ que vous donnez à une demande non essentielle est un ‘non’ implicite que vous donnez à votre ‘One Thing’. Chaque heure passée sur une tâche secondaire est une heure de moins consacrée à l’action qui aura le plus d’impact sur votre succès. L’exemple de Steve Jobs chez Apple est frappant. À son retour en 1997, l’entreprise était au bord de la faillite, avec une gamme de produits pléthorique et confuse. Sa première action majeure a été de dire ‘non’ à la grande majorité de ces produits pour se concentrer sur quelques-uns seulement, mais en visant l’excellence. Il a réduit la gamme de 350 à 10 produits. Ce ‘non’ massif a sauvé Apple et a posé les fondations de son succès futur. La focalisation implique nécessairement le renoncement. On ne peut pas tout faire. Il faut choisir où l’on veut être excellent, et donc accepter d’être médiocre, voire absent, sur le reste.
Des stratégies pour refuser avec élégance
Dire non est difficile, en particulier pour les personnalités qui aiment aider et faire plaisir. La peur de décevoir, de paraître non coopératif ou de rater une opportunité est réelle. Heureusement, il existe des manières de le faire avec diplomatie et professionnalisme. Le livre, et ma propre expérience, suggèrent des approches de ‘redirection’. Plutôt qu’un ‘non’ sec, on peut proposer une alternative. L’analogie que j’utilise avec mon chiot est parlante : ‘Je suis en train d’élever un petit chiot là présentement et je peux vous dire que la redirection, c’est une stratégie vraiment intéressante […]. On redirige vers un petit jeu euh à croquer et ça marche très très bien, c’est la même logique.’
Concrètement, face à une demande, vous pouvez :
1. Rediriger vers une autre personne : ‘Je ne suis pas la personne la plus compétente sur ce sujet, mais je pense que [Nom du collègue] pourrait t’aider beaucoup plus efficacement que moi.’
2. Rediriger vers une autre ressource : ‘Je n’ai pas le temps de t’expliquer en détail, mais j’ai écrit un article / enregistré une vidéo qui couvre précisément ce point. Voici le lien.’
3. Rediriger dans le temps : ‘C’est une excellente idée, mais je suis entièrement concentré sur [votre One Thing] jusqu’à la fin du mois. Pouvons-nous en reparler à ce moment-là ?’
4. Proposer une version réduite de l’aide : ‘Je ne peux pas m’occuper du projet entier, mais je peux volontiers passer 15 minutes avec toi pour te donner mon avis sur ton plan d’action.’
Ces approches montrent que vous êtes de bonne volonté, tout en protégeant fermement vos priorités. Apprendre à dire non est un muscle. Plus vous le ferez, plus cela deviendra facile et naturel. C’est un acte de respect envers votre temps, votre énergie et, finalement, envers l’ambition que vous vous êtes fixée. C’est ce qui vous permet de rester aligné avec votre but ultime, un but qui doit aussi prendre en compte une dimension trop souvent négligée : votre vie en dehors du travail.
L’Équilibre par le Contrebalancement : Repenser la Vie Pro et la Vie Perso
Un livre sur l’efficacité et les résultats extraordinaires pourrait facilement tomber dans le piège de glorifier le travail acharné au détriment de tout le reste. C’est l’une des forces de ‘The One Thing’ que de prendre le contre-pied de cette vision. Les auteurs sont formels : négliger sa vie personnelle et son bien-être au nom de la réussite professionnelle est non seulement une erreur sur le plan humain, mais c’est aussi une stratégie contre-productive. ‘Si on priorise pas sa vie personnelle, si on priorise pas son bien-être, qui on est, ce qu’on fait et cetera. Euh et bien on n’arrivera pas euh à travailler au mieux, à être le plus efficace.’
L’idée n’est pas de rechercher un ‘équilibre’ parfait et illusoire, où chaque journée serait une répartition millimétrée entre travail, famille, loisirs et santé. Les auteurs préfèrent le terme de ‘contrebalancement’. La vie est faite de cycles. Il y aura des moments où un projet professionnel demandera une concentration intense et prendra plus de place. À d’autres moments, un événement personnel (une naissance, un déménagement, un proche à aider) nécessitera que l’on mette le travail en retrait. L’important n’est pas d’être équilibré à chaque instant, mais de s’assurer que sur le long terme, aucun des domaines importants de notre vie n’est durablement sacrifié.
Le point le plus poignant soulevé dans le livre, et que je partage totalement, est la nature irréversible du temps personnel. ‘Le professionnel on va toujours pouvoir le rattraper. Là où le personnel, je vous donne l’exemple classique de voir les premiers pas de son enfant. […] C’est pas récupérable. Une fois que c’est passé, c’est passé. Point.’ On peut toujours regagner un client perdu, reporter une réunion, relancer un projet. On ne peut pas revivre les 5 ans de son enfant, un dîner important avec son conjoint ou des vacances en famille. Cette prise de conscience doit nous amener à considérer notre temps personnel non pas comme ‘ce qui reste après le travail’, mais comme un pilier fondamental de notre vie, qui doit être planifié et protégé avec la même rigueur que nos objectifs professionnels.
Paradoxalement, c’est en appliquant les principes de ‘The One Thing’ à notre travail que l’on libère de l’espace pour notre vie personnelle. En se concentrant sur les quelques tâches qui produisent 80% des résultats, on peut travailler moins mais mieux. En bloquant des plages horaires dédiées à notre ‘One Thing’, on évite que le travail ne s’étale sur toute la journée et les soirées. En devenant plus efficace, on gagne du temps. Et ce temps gagné peut être réinvesti là où il compte le plus : auprès de ceux que l’on aime, dans nos passions, dans notre santé. Une vie personnelle épanouie n’est pas une distraction, c’est le carburant qui nous donne l’énergie, la créativité et la résilience nécessaires pour affronter les défis professionnels.
Conclusion : Quelle est votre ‘seule chose’ ?
Nous voilà au terme de ce voyage au cœur des idées de ‘The One Thing’. Si l’on devait résumer en une phrase la philosophie de Gary Keller et Jay Papasan, ce serait celle-ci : le succès extraordinaire n’est pas le fruit de la complexité, mais de la simplicité et d’une focalisation extrême. Il ne s’agit pas de faire plus, mais de faire mieux ce qui compte vraiment. C’est un appel à l’essentiel, une rébellion contre la culture de l’agitation et de la dispersion qui nous épuise et nous éloigne de nos véritables objectifs.
Nous avons vu qu’il fallait commencer par s’autoriser à ‘penser grand’, car l’ampleur de nos ambitions détermine le plafond de nos réalisations. Puis, nous avons découvert la ‘question de la concentration’, cette boussole infaillible pour identifier, à chaque instant, le domino le plus important à faire tomber. Nous avons compris que la discipline n’est pas une vertu inépuisable, mais une ressource à utiliser stratégiquement pour bâtir des habitudes séquentielles qui, une fois installées, fonctionnent en pilote automatique. Enfin, nous avons déconstruit les mythes du multi-tâche et de la volonté infinie, pour apprendre à protéger notre énergie et à dire ‘non’ afin de pouvoir dire un grand ‘oui’ à nos priorités, y compris à notre vie personnelle.
Ce livre n’est pas une recette magique. C’est un système de pensée, un nouveau logiciel à installer dans notre cerveau d’entrepreneur. Son application demande de la conscience, de la pratique et du courage. Le courage de renoncer, de choisir, de se concentrer quand tout nous pousse à nous éparpiller. Mais la promesse est immense : plus de clarté, moins de stress, et des résultats bien plus significatifs. Alors, je vous pose la question, là, maintenant : quelle est la SEULE chose que vous puissiez faire, de telle sorte qu’en la faisant, tout le reste dans votre business (ou votre vie) deviendra plus facile, voire inutile ? Prenez un instant pour y réfléchir. La réponse pourrait bien être le point de départ de votre propre succès extraordinaire.
Questions fréquentes sur la méthode The One Thing
Comment la méthode The One Thing peut-elle m’aider concrètement si je suis débordé(e) ?
La méthode The One Thing est spécifiquement conçue pour les personnes qui se sentent submergées. Son principe fondamental est de vous faire passer d’une logique de ‘tout faire’ à une logique de ‘faire ce qui compte le plus’. En utilisant la ‘question de la concentration’, vous apprenez à identifier la seule tâche qui aura le plus grand impact, l’effet domino. Cela réduit immédiatement la charge mentale en vous donnant une priorité claire et unique. Au lieu de regarder une liste de 20 tâches avec angoisse, vous vous concentrez sur une seule. En accomplissant cette tâche prioritaire chaque jour, vous créez un élan positif et vous vous assurez de progresser sur l’essentiel, même si vous ne pouvez pas tout faire.
‘Si vous regardez toutes les choses que vous avez à faire […] il y en a une qu’on doit identifier qui va nous permettre de faciliter, voir de rendre caduque toutes les autres choses. Donc c’est cette chose-là the one thing, cette chose-là qu’il va falloir identifier.’
Est-ce que la méthode The One Thing est difficile à appliquer au quotidien ?
L’application initiale demande un changement d’état d’esprit, ce qui peut être un défi. Le plus difficile est de désapprendre nos vieilles habitudes, comme le multi-tâche ou le fait de répondre à l’urgence plutôt qu’à l’importance. Cependant, la méthode est intrinsèquement simple. Elle repose sur une seule question à se poser et sur la construction d’une seule habitude à la fois. Le livre recommande de commencer petit. N’essayez pas de révolutionner toute votre vie du jour au lendemain. Commencez par identifier et bloquer du temps pour votre ‘One Thing’ de la journée. La clé est la constance. C’est une pratique qui devient plus facile et plus naturelle avec le temps.
‘Le principe des petits pas. Pour pouvoir avancer, il faut pas regarder le haut de la montagne, il faut regarder déjà juste devant soi et mettre un pas, puis un autre, puis un autre, des choses qu’on va pouvoir faire.’
Comment identifier ma ‘seule chose’ si tout me semble important ?
C’est un problème très courant. Quand tout est une priorité, plus rien ne l’est. Pour y voir plus clair, partez de votre objectif le plus ambitieux (votre ‘penser grand’). Demandez-vous : ‘Quel est mon objectif principal pour cette année ?’. Une fois que vous avez la réponse, posez la question de la concentration : ‘Pour atteindre cet objectif annuel, quelle est la SEULE chose que je dois accomplir ce trimestre ?’. Puis déclinez au mois, à la semaine, et enfin à la journée. Ce processus de ‘remontée dans le temps’ à partir de votre but ultime vous aide à connecter vos actions quotidiennes à votre vision à long terme et à faire le tri entre les tâches simplement ‘urgentes’ et celles qui sont stratégiquement ‘importantes’.
‘On va pouvoir appliquer ça de deux façons, une façon macro et une façon micro. La façon macro, ça va être d’identifier en fait notre objectif globale, notre objectif de vie ou notre objectif de carrière. […] et l’application micro, et bien ça va être de choisir l’action immédiate qui va être la plus efficace pour progresser vers cet objectif.’
Le multi-tâche est-il vraiment toujours une mauvaise chose ?
Le livre critique le multi-tâche lorsqu’il s’agit de tâches qui requièrent de la concentration et de l’attention. Répondre à des e-mails pendant une réunion stratégique, par exemple, est très inefficace car vous n’êtes pleinement présent dans aucune des deux tâches. Cependant, il est possible de combiner des tâches qui n’utilisent pas les mêmes ressources cognitives. Par exemple, écouter un podcast (ressource auditive) en faisant la vaisselle (ressource manuelle) est tout à fait possible et efficace. Le danger réside dans le fait de jongler entre deux ou plusieurs tâches qui demandent toutes deux votre attention intellectuelle. C’est là que le ‘coût du changement de tâche’ devient significatif.
‘La réalité, c’est que ça ne fonctionne pas. On est en fait beaucoup moins efficace. Pourquoi ? Parce que et bien, il y a ce qu’on appelle un coût du changement de tâche. À chaque fois que notre cerveau va devoir passer d’une tâche à l’autre, et bien il perdre un certain temps. »
Penser grand n’est-il pas un risque de se décourager face à l’ampleur de la tâche ?
C’est un risque réel si l’on ne regarde que le sommet de la montagne. C’est précisément pour cela que la méthode combine ‘penser grand’ avec la ‘question de la concentration’ appliquée au niveau micro. La vision ambitieuse donne la direction et la motivation (‘le pourquoi’), mais l’action quotidienne se concentre sur un tout petit pas réalisable. Vous rêvez de l’Everest, mais votre unique préoccupation aujourd’hui est de faire votre randonnée d’entraînement. En vous concentrant sur la ‘seule chose’ à faire maintenant, vous évitez la paralysie et vous construisez un élan, pas à pas, vers votre grand objectif.
‘Les idées euh fortes, de grande envergure, les grands rêves, ça peut être un peu que intimidant, ça peut faire peur, mais ce qu’ils nous disent, c’est que si on on se limite à cette peur, et ben on limite aussi nos possibilités.’
Combien de temps faut-il pour voir des résultats avec la méthode The One Thing ?
Vous pouvez voir des résultats en termes de clarté et de réduction du stress dès le premier jour où vous l’appliquez. Le simple fait de savoir quelle est votre priorité numéro une de la journée est libérateur. Pour des résultats plus substantiels sur vos objectifs, cela dépend de la nature de votre ‘One Thing’. Le livre insiste sur l’effet domino : en vous concentrant sur la bonne action, vous pouvez déclencher une chaîne de résultats positifs. La clé est la persévérance. L’idée de construire une habitude en 66 jours est un bon indicateur : il faut être patient et comprendre que c’est un marathon, pas un sprint. Les résultats extraordinaires se construisent sur la durée, grâce à la répétition quotidienne d’actions ciblées.
‘On est plus autour de 60 et quelques jours pour créer une habitude, mais peu importe à la rigueur. La question elle est pas là. La question, elle est du fait qu’on est sur un temps qui est défini et qui est relativement court.’
Comment concilier The One Thing avec les urgences et les imprévus du quotidien ?
C’est un défi majeur. La méthode n’est pas rigide au point d’ignorer la réalité. La recommandation est de ‘bloquer du temps’ pour sa ‘One Thing’, de préférence le matin, et de protéger ce bloc de temps comme s’il s’agissait du rendez-vous le plus important de votre journée. C’est votre temps de travail ‘sur’ votre entreprise, pas ‘dans’ votre entreprise. Une fois ce bloc de temps sanctuarisé et votre tâche la plus importante accomplie, vous pouvez consacrer le reste de votre journée à gérer les urgences et les tâches plus réactives. L’idée n’est pas d’éliminer les imprévus, mais de s’assurer qu’ils ne dictent pas l’intégralité de votre agenda et ne vous empêchent pas de progresser sur vos objectifs de fond.
‘Il va falloir prioriser les tâches et les décisions en fonction de notre énergie, de notre volonté disponible de façon et ben à transformer notre approche du travail et et à aller encore une fois vers ce succès qu’on a visualisé.’


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