Logo de l'épisode Ecrire un livre professionnel avec Muriel Herbert - Episode 115 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

Ecrire un livre professionnel avec Muriel Herbert – Episode 115

Épisode diffusé le 3 mars 2022 par Estelle Ballot

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Écrire un livre : le rêve inaccessible qui peut transformer votre business

Quand on est enfant, les rêves sont simples et grandioses. Pour certains, c’est devenir astronaute, pour d’autres, pompier. Pour Estelle Ballot, l’hôtesse de ce podcast, et pour beaucoup d’entre nous, c’était de devenir ‘écrivain célèbre’. Un rêve teinté de prestige, d’admiration, presque de magie. Puis, les années passent, la vie d’adulte et l’entrepreneuriat prennent le dessus, reléguant ce rêve au rang de fantasme inaccessible, une case à cocher dans une ‘bucket list’ pour ‘un jour, quand j’aurai le temps’. Et si cette vision était complètement fausse ? Et si écrire un livre professionnel n’était pas l’aboutissement d’une carrière, mais le catalyseur le plus puissant pour la faire décoller ?

C’est la perspective radicalement différente que nous apporte Muriel Herbert. Loin de l’image de l’auteur reclus face à la mer, attendant une inspiration divine, elle nous présente le livre comme un outil marketing stratégique, concret et accessible. Dans un monde saturé de contenus éphémères, de publications sur les réseaux sociaux qui disparaissent en 24 heures et de publicités qui luttent pour capter une fraction de seconde de notre attention, le livre apparaît comme un bastion de profondeur et d’autorité. Il ne s’agit plus de savoir si vous avez ‘l’âme d’un écrivain’, mais de comprendre comment transformer votre expertise, votre histoire et votre vision en un actif tangible qui travaille pour vous 24h/24. Comme le souligne Muriel, cette démarche a remué beaucoup de choses chez elle, et pourrait bien en faire de même pour vous.

‘J’ai fait la rencontre de Muriel Herbert qui m’a expliqué comment un livre pouvait trouver pleinement sa place dans une stratégie marketing.’

Cet article n’est pas un cours de littérature. C’est un guide pratique pour les entrepreneurs, les coachs, les consultants, les créateurs qui se demandent comment passer au niveau supérieur. Nous allons déconstruire ensemble les mythes qui vous paralysent, du fameux syndrome de l’imposteur à la complexité technique de la publication. Nous verrons pourquoi le livre est peut-être le levier de crédibilité le plus sous-estimé de votre arsenal, comment il crée une connexion quasi intime avec votre audience, et surtout, nous détaillerons le processus étape par étape pour passer de l’idée floue à un manuscrit prêt à être publié. Préparez-vous à ne plus jamais regarder votre bibliothèque de la même manière.

Pourquoi votre prochain outil marketing devrait être un livre

Dans la quête incessante de visibilité et de différenciation, les entrepreneurs jonglent avec une multitude d’outils : SEO, publicité sur les réseaux sociaux, création de contenu vidéo, podcasting… Chacun a ses mérites, mais tous partagent une nature souvent volatile. Un livre, en revanche, est un actif permanent. Il ne s’agit pas simplement d’un ‘long article de blog’, mais d’un objet physique et symbolique qui modifie radicalement la perception de votre marché. Penser à écrire un livre professionnel, ce n’est pas céder à un projet d’ego, c’est faire un investissement stratégique dans votre marque personnelle et votre entreprise.

Au-delà de l’ego : le livre comme levier de crédibilité ultime

Imaginez deux consultants proposant des services similaires. Le premier a un site web bien conçu et de bons témoignages. Le second a tout cela, plus un livre publié sur son domaine d’expertise, disponible sur Amazon et en librairie. Lequel des deux percevez-vous instantanément comme l’expert le plus crédible ? La réponse est évidente. Le simple fait d’être ‘l’auteur de…’ vous confère une autorité quasi instantanée. C’est un raccourci psychologique puissant dans l’esprit de vos prospects. Comme le mentionne Estelle, l’impact est tangible :

‘J’ai des exemples en tête d’entrepreneurs qui me disent : ben moi en fait, on a commencé à être contacté par des grandes écoles, par des belles conférences et cetera parce que j’ai écrit un livre.’

Cette crédibilité n’est pas une illusion. Le processus d’écriture d’un livre force à structurer sa pensée, à clarifier sa méthodologie et à approfondir son sujet. Le livre devient la preuve matérielle de votre expertise. Il répond par avance aux questions que se posent vos clients, démontre votre approche unique et vous différencie radicalement de la concurrence. Là où vos concurrents affirment être des experts, vous, vous le prouvez avec un ouvrage de référence. Cet artefact de crédibilité ouvre des portes qui resteraient autrement fermées : invitations à des conférences, interventions dans les médias, partenariats stratégiques et consultation de plus haut niveau. Le livre devient votre meilleur commercial, silencieux et infatigable.

Créer une connexion intime et durable avec votre audience

Le marketing moderne est une bataille pour l’attention, mais la véritable victoire réside dans la création de confiance et de connexion. C’est ici que le livre surpasse tous les autres formats de contenu. Muriel l’exprime avec une justesse remarquable :

‘Un livre ça s’invite dans l’intimité de son lecteur hein, quand le livre est sur la table de chevet ou qu’il est tranquillement en train de lire, il a coupé son téléphone.’

Réfléchissez à cette scène. Votre prospect n’est pas en train de faire défiler frénétiquement son fil d’actualité. Il a délibérément choisi de consacrer plusieurs heures de son temps, dans le calme, à écouter ce que vous avez à dire. Vous n’êtes plus un ‘marketeur’, vous devenez un mentor, un ami, un guide. Vous entrez littéralement dans son foyer, dans son espace personnel. Cette proximité crée un lien émotionnel et une confiance qu’aucune publicité ou publication sur les réseaux sociaux ne pourra jamais égaler. Comme le dit Muriel, cela ‘réchauffe’ la relation et vous présente comme ‘un ami et plus comme un marketeur très froid’. Cette connexion profonde transforme des prospects en clients, et des clients en ambassadeurs fidèles de votre marque, car vous leur avez offert une valeur tangible et un moment privilégié.

Ce n’est pas tout. Le livre est un objet qui reste. Contrairement à un contenu numérique qui peut être oublié ou perdu, un livre posé sur une étagère est un rappel constant de votre message et de votre marque. Il peut être prêté, offert, partagé, propageant votre influence bien au-delà de son lecteur initial. L’impact de cet objet physique dans un monde de plus en plus dématérialisé est profondément sous-estimé. Il ancre votre expertise dans le monde réel.

Le plus grand obstacle à votre livre, c’est vous : vaincre le syndrome de l’imposteur

L’idée est séduisante. Les bénéfices sont clairs. Pourtant, à l’instant même où l’envie d’écrire un livre professionnel germe dans l’esprit d’un entrepreneur, une petite voix intérieure s’élève, insidieuse et paralysante : ‘Qui suis-je pour faire ça ? Je ne suis pas Molière. Mon histoire n’intéresse personne. Je ne suis pas encore assez expert’. Cette voix, c’est celle du syndrome de l’imposteur. Muriel est catégorique : c’est l’ennemi numéro un.

‘Le syndrome de l’imposteur, mon Dieu mais ça il faut vraiment lutter contre ça. On pense qu’il faut avoir réussi et après on écrit un livre alors que c’est peut-être l’inverse parfois qui se passe.’

Cette prise de conscience est la clé pour déverrouiller votre potentiel d’auteur. Le livre n’est pas une récompense pour les ‘élus’ qui ont déjà tout accompli ; c’est un outil pour ceux qui sont en chemin.

‘Qui suis-je pour écrire un livre ?’ Déconstruire le mythe de l’écrivain-né

La culture française, en particulier, sacralise l’écriture. On imagine l’écrivain comme une figure littéraire, dotée d’un talent inné pour manier les mots. Cette image est un poison pour l’entrepreneur. Votre objectif n’est pas de gagner le prix Goncourt, mais de transmettre une expertise, de résoudre un problème, de partager une vision de manière claire et accessible. Le plus important n’est pas la perfection stylistique, mais la valeur que vous apportez à votre lecteur. Comme le dit Muriel :

‘Un livre doit rester à son image, accessible aux gens’.

L’expertise requise n’est pas non plus absolue. Vous n’avez pas besoin d’être le plus grand expert mondial. Il vous suffit de savoir quelque chose que votre lecteur cible ignore et qui peut l’aider. L’exemple de Muriel est frappant : elle a écrit son premier livre à succès sur les jumeaux alors que ses propres filles n’avaient qu’un an. Elle n’était pas pédiatre ni psychologue, mais elle avait vécu une expérience, recueilli des témoignages et identifié un besoin. C’est cela, l’expertise : la capacité à synthétiser une connaissance ou une expérience pour la rendre utile à d’autres. Votre parcours, vos erreurs, vos succès, votre méthode… tout cela constitue une matière précieuse. Si votre message est fort et authentique, il trouvera son public.

N’attendez pas la réussite pour écrire, écrivez pour réussir

C’est peut-être le changement de perspective le plus important à opérer. La plupart des entrepreneurs pensent : ‘Quand j’aurai atteint tel niveau de chiffre d’affaires, quand j’aurai signé tel grand client, alors j’écrirai mon livre’. Muriel nous invite à inverser la logique : utilisez le livre pour atteindre ces objectifs.

‘On l’a vu dans beaucoup de cas, des gens qui vont écrire un livre et là, l’activité va exploser.’

Le livre n’est pas un simple récit de vos succès passés ; il est le plan d’action pour vos succès futurs. Pour un consultant, il peut servir à formaliser et nommer une méthodologie unique, ce qui lui permettra de vendre des missions à plus forte valeur ajoutée. Pour un coach, il peut être le meilleur moyen de toucher des milliers de personnes et de remplir ses programmes de groupe. Pour un fondateur de startup, il peut raconter la vision de l’entreprise et attirer des talents ou des investisseurs. L’acte même d’écrire vous force à clarifier vos idées, à structurer votre offre et à affiner votre message. C’est un exercice stratégique intense qui, en soi, fait progresser votre entreprise. N’attendez plus d’être ‘arrivé’. Le chemin est le message. Commencez à écrire et laissez le livre construire votre réussite avec vous.

Les coulisses de la création : la méthode pour écrire votre livre professionnel

Le mythe de l’écrivain qui attend l’inspiration divine pour noircir des pages dans un élan créatif est tenace, mais totalement faux. Comme le dit Muriel, l’image de ‘l’auteur qui va se laisser de l’inspiration et soudainement il va écrire sur son clavier… Ça, c’est pas la réalité, mais pas du tout’. L’écriture d’un livre, et plus encore d’un livre professionnel, est un projet qui demande de la méthode, de la structure et de la discipline. C’est un travail d’architecte avant d’être un travail de poète. En suivant un processus clair, vous transformez cette montagne intimidante en une série d’étapes gérables et réalisables, même avec un emploi du temps d’entrepreneur chargé.

L’idée maîtresse : le point de départ non négociable

Avant d’écrire la moindre ligne, la fondation de votre projet doit être solidement établie. Cette fondation, c’est votre idée conductrice, votre message central. C’est l’étape la plus cruciale et celle sur laquelle il ne faut pas aller trop vite. Muriel insiste lourdement sur ce point :

‘D’abord, faut réfléchir à son idée conductrice, quel est l’objectif du livre ? Qu’est-ce que vous voulez que les personnes se disent en fermant le livre ? La phrase qui va rester.’

Prenez le temps de répondre à ces questions avec une clarté absolue. Quel est le problème numéro un que votre livre va résoudre pour votre lecteur ? Quelle transformation souhaitez-vous qu’il vive après sa lecture ? Si le lecteur ne devait retenir qu’une seule idée, une seule phrase de votre livre, quelle serait-elle ? Cette ‘phrase-empreinte’ sera votre boussole tout au long du processus d’écriture. Elle vous aidera à décider quel contenu inclure ou exclure, et garantira la cohérence et l’impact de votre ouvrage. C’est un travail purement stratégique. Ne le négligez pas, car un livre sans message clair est un livre qui ne laissera aucune trace.

Bâtir le squelette : la structure avant l’écriture

Une fois votre idée maîtresse définie, l’étape suivante consiste à construire ‘le squelette du livre’. C’est une trame très détaillée, un plan chapitre par chapitre, section par section. L’objectif est de savoir exactement où vous allez avant de commencer à rédiger. Ce travail de préparation est immense, mais il vous fera gagner un temps précieux et vous évitera le syndrome de la page blanche. Pour un livre d’entrepreneur, Muriel propose une structure classique et très efficace en trois parties :

  1. L’opportunité pour le lecteur : Le premier chapitre doit capter l’attention en montrant au lecteur ce que le livre va lui apporter concrètement. Pourquoi devrait-il investir son temps dans votre ouvrage ? Quelle promesse lui faites-vous ?
  2. L’histoire de l’auteur et la crédibilité : Ensuite, vous devez expliquer pourquoi vous êtes la bonne personne pour parler de ce sujet. Partagez votre parcours, vos expériences, ce qui vous a amené à développer cette expertise. C’est ici que vous construisez la confiance.
  3. La méthode ou la transformation : C’est le cœur du livre. Vous y détaillez votre méthodologie, vos conseils, votre plan d’action. C’est la partie ‘comment faire’ qui apporte une valeur tangible et qui va transformer la vie ou le business de votre lecteur.

Cette structure est un excellent point de départ. Détaillez chaque partie avec des points clés, des exemples que vous utiliserez, des histoires que vous raconterez. Plus votre plan est détaillé, plus la phase de rédaction sera fluide et rapide.

Le marathon de la rédaction : discipline et endurance

Maintenant, et seulement maintenant, vous pouvez commencer à écrire. Muriel le décrit comme un ‘travail d’endurance’. Il ne s’agit pas de sprints frénétiques, mais d’une pratique régulière. La clé est la constance. Elle conseille de ne pas y passer ses journées entières :

‘Maximum 4 heures parce qu’après la qualité d’écriture ne sera pas là (…) quand on est frais le matin, c’est ce que je conseille.’

Bloquez des créneaux dans votre agenda comme vous le feriez pour un rendez-vous client important. Protégez ce temps. Même 1h par jour, 5 jours par semaine, produit des résultats spectaculaires sur plusieurs mois. N’écrivez pas lorsque vous êtes fatigué, stressé ou énervé ; la qualité de votre prose s’en ressentirait. L’objectif n’est pas de produire un premier jet parfait. L’objectif est de produire un premier jet, tout simplement. Vous corrigerez et améliorerez plus tard. Séparez les phases de création et d’édition. Acceptez que les premiers mots soient imparfaits. C’est en avançant, mot après mot, que le livre prend forme.

Vous n’êtes pas seul : de la rédaction à la publication, comment se faire accompagner

L’image de l’auteur solitaire est un autre mythe tenace. La réalité, surtout pour un entrepreneur dont le temps est la ressource la plus précieuse, est que la création d’un livre est souvent un travail d’équipe. Reconnaître que l’on ne peut pas tout faire soi-même n’est pas un aveu de faiblesse, mais une preuve d’intelligence stratégique. De la structuration de l’idée à la mise en page finale, en passant par la rédaction et la correction, il existe une multitude de professionnels prêts à vous aider à concrétiser votre projet sans sacrifier votre entreprise. Comme le dit Muriel, l’écriture d’un livre demande ‘de l’énergie, du temps’, des ressources que les entrepreneurs n’ont pas forcément en abondance. Savoir déléguer est donc une compétence essentielle.

Déléguer l’écriture : quand et comment faire appel à un co-auteur ou ghostwriter ?

L’idée de faire rédiger son livre par quelqu’un d’autre peut sembler contre-intuitive, voire malhonnête. C’est une fausse croyance. Votre valeur réside dans vos idées, votre expertise et votre histoire, pas nécessairement dans votre capacité à les coucher sur papier de manière fluide et structurée. Faire appel à un professionnel de l’écriture est une pratique courante. Muriel distingue plusieurs rôles :

  • Le rédacteur : Il rédige sur un thème précis que vous lui donnez, en respectant des consignes claires.
  • Le ghostwriter (ou ‘nègre’ littéraire) : Il rédige dans l’ombre, capturant votre voix et vos idées pour que le livre semble avoir été écrit par vous. Son nom n’apparaît pas.
  • Le co-écrivain : C’est le positionnement de Muriel. Le travail va au-delà de la simple rédaction. Il y a une collaboration profonde sur la structure, l’idée conductrice, le message. C’est un véritable partenariat pour donner vie au livre.

Engager un de ces professionnels ne signifie pas que le livre ne sera pas le vôtre. Au contraire, un bon ‘plume’ agit comme un maïeuticien : il vous aide à accoucher de vos propres idées, à les clarifier et à les présenter de la manière la plus percutante possible. C’est un investissement qui peut vous faire gagner des centaines d’heures et garantir un résultat de qualité professionnelle.

Autoédition ou maison d’édition : choisir la bonne voie

Une fois le manuscrit finalisé, corrigé et mis en page, la question de la publication se pose. Deux grandes voies s’offrent à vous. La voie royale traditionnelle est la maison d’édition, qui prend en charge la production, la distribution et une partie de la promotion. Cependant, elle est très sélective et vous laisse moins de contrôle (et une plus faible part des revenus). L’autre voie, de plus en plus populaire, est l’autoédition. Grâce à des plateformes comme Amazon KDP (Kindle Direct Publishing), ‘n’importe qui peut poster’ son livre.

‘C’est un outil génial qu’on a de nos jours’, affirme Muriel.

Chaque option a ses avantages. La maison d’édition offre un sceau de validation et un accès à un réseau de distribution physique, mais le processus peut être long et incertain. L’autoédition offre un contrôle total, une rapidité de publication et des redevances bien plus élevées. Cependant, vous êtes responsable de tout : correction, graphisme, marketing… Muriel suggère une stratégie hybride très pertinente :

‘Si vous avez envie d’autoéditer votre livre dans un premier temps, pourquoi pas, et puis le présenter à une maison d’édition dans un second temps avec des chiffres sur les ventes.’

C’est le meilleur des deux mondes : vous prouvez le potentiel de votre livre sur le marché, ce qui rend votre proposition beaucoup plus attractive pour un éditeur traditionnel par la suite.

Le livre est écrit, et maintenant ? Stratégies pour en faire un succès

Félicitations, votre livre est écrit, corrigé, mis en page et prêt à rencontrer ses lecteurs. Beaucoup d’auteurs pensent que le plus dur est fait. En réalité, une nouvelle aventure, tout aussi cruciale, ne fait que commencer : la promotion. Un livre, aussi brillant soit-il, ne se vend pas tout seul. Il faut le faire connaître, créer l’envie et le mettre entre les mains de votre audience cible. Muriel est très claire à ce sujet : ‘un livre n’est pas différent d’un produit que l’on va vendre. C’est un travail de marketing typique’. Aborder la commercialisation de votre livre avec la même rigueur stratégique que le lancement d’un nouveau service est la clé pour transformer votre travail en un véritable succès.

Penser le lancement comme un produit marketing

Que vous soyez en autoédition ou avec une maison d’édition, vous êtes le premier ambassadeur de votre livre. Ne vous reposez pas entièrement sur l’éditeur, car son attention est partagée entre de nombreuses sorties. Vous devez orchestrer un véritable plan de lancement. Cela inclut des actions marketing classiques adaptées au monde du livre :

  • Pré-lancement : Créez de l’anticipation. Parlez de l’écriture de votre livre sur vos réseaux sociaux, dans votre newsletter. Partagez des extraits, des coulisses. Créez une liste d’attente pour être informé de la sortie.
  • Lancement : Concentrez vos efforts sur une période définie. Organisez une campagne de précommandes avec des bonus exclusifs (une masterclass, un chapitre supplémentaire, une consultation…). Le jour J, mobilisez toute votre communauté.
  • Post-lancement : Le travail ne s’arrête pas. Contactez des blogueurs, des podcasteurs, des journalistes dans votre niche pour obtenir des chroniques ou des interviews. Envoyez des communiqués de presse. Collaborez avec d’autres entrepreneurs pour des promotions croisées.

Pour gérer les attentes, Muriel donne des chiffres concrets. Un ‘livre à succès’ commence à partir de 500 ventes. Le graal, le statut de ‘bestseller’, est atteint avec 10 000 ventes. Chaque vente est une victoire et le résultat d’un effort marketing concerté.

La magie des dédicaces : rencontrer vos lecteurs

Parmi toutes les actions de promotion, il en est une qui a une saveur particulière : la séance de dédicaces. Loin d’être réservée aux romanciers célèbres, elle est parfaitement adaptée aux livres d’entrepreneurs. C’est ‘l’aboutissement de mois de travail’, un moment ‘génial’ où le virtuel rencontre le réel. C’est là que vous pouvez ‘être à la rencontre de vos lecteurs ou de vos prospects’, comme le souligne Muriel.

Même en autoédition, vous pouvez organiser ces événements. Il suffit de prendre contact avec des librairies locales, des espaces culturels comme la Fnac ou Cultura, et de leur proposer d’organiser une séance. L’important est ensuite de communiquer massivement pour faire venir du monde. Une dédicace est un moment d’échange privilégié. Elle renforce le lien que vous avez créé à travers vos écrits, transforme un lecteur anonyme en une personne réelle et ancre durablement votre statut d’auteur dans l’esprit des gens. C’est une expérience humaine et un outil de communication d’une puissance rare. Chaque livre signé, chaque photo prise, chaque conversation est une brique de plus dans la construction de votre marque et de votre communauté.

Conclusion : Votre histoire mérite d’être lue, le premier pas vers votre livre

Nous avons parcouru un long chemin, depuis le rêve d’enfant jusqu’aux stratégies concrètes de lancement. Si vous ne deviez retenir qu’une seule chose, que ce soit celle-ci : écrire un livre professionnel est à votre portée. Ce n’est pas une question de talent littéraire inné, mais de stratégie, de méthode et de courage. Le courage de croire que votre message a de la valeur et mérite d’être partagé.

Nous avons vu que le livre est bien plus qu’un objet. C’est un levier de crédibilité sans équivalent, un créateur de lien intime avec votre audience et un puissant accélérateur pour votre entreprise. Nous avons déconstruit le principal obstacle qui se dresse sur votre chemin : le syndrome de l’imposteur. Rappelez-vous les mots de Muriel : n’attendez pas d’avoir tout réussi pour écrire, écrivez pour réussir. Le processus lui-même, de la définition de votre idée maîtresse à la structuration de votre pensée, est une démarche qui vous fera grandir en tant qu’entrepreneur.

Enfin, souvenez-vous que vous n’avez pas à faire ce voyage seul. Des co-écrivains, des correcteurs, des graphistes sont là pour vous épauler. Les plateformes d’autoédition ont démocratisé la publication. Toutes les barrières, qu’elles soient psychologiques ou techniques, peuvent être surmontées. Le seul véritable obstacle est la décision de commencer. Alors, quelle est cette phrase, cette unique idée que vous voulez laisser dans l’esprit de vos lecteurs ? Prenez un carnet, et écrivez-la. C’est le premier pas. Votre livre a déjà commencé.


Questions fréquentes sur l’écriture d’un livre professionnel

1. Est-ce que je dois être un expert reconnu pour écrire un livre ?

Absolument pas. C’est l’une des plus grandes idées reçues. Vous n’avez pas besoin d’être le meilleur expert mondial pour écrire un livre pertinent. Il suffit d’avoir une expérience, une méthode ou une connaissance spécifique qui peut aider une audience ciblée. Le livre est souvent l’outil qui vous établit comme un expert reconnu, et non l’inverse. Il sert à construire votre autorité, pas seulement à la célébrer une fois acquise.

‘On pense qu’il faut avoir réussi et après on écrit un livre alors que c’est peut-être l’inverse parfois qui se passe et on l’a vu dans beaucoup de cas des gens qui vont écrire un livre et là l’activité va exploser.’

2. Quelle est la toute première étape concrète pour commencer à écrire mon livre ?

La première étape n’est pas d’écrire, mais de réfléchir stratégiquement. Oubliez votre clavier pour l’instant. Prenez une feuille et un stylo, et concentrez-vous sur votre ‘idée maîtresse’. Demandez-vous : quel est l’objectif principal de ce livre ? Quelle transformation unique est-ce que je veux que mon lecteur vive ? Si mon lecteur ne devait retenir qu’une seule phrase après avoir refermé le livre, quelle serait-elle ? Cette clarté initiale est le fondement de tout le projet.

‘D’abord faut réfléchir à son idée conductrice, quel est l’objectif du livre ? Qu’est-ce que vous voulez que les personnes se disent en fermant le livre ? La phrase qui va rester. Le truc que vous voulez faire passer le message.’

3. Combien de temps faut-il prévoir pour écrire un livre d’entreprise ?

Il n’y a pas de réponse unique, car cela dépend de la longueur du livre, de votre disponibilité et si vous vous faites accompagner. Cependant, il faut voir cela comme un marathon, pas un sprint. Muriel Herbert le décrit comme un ‘travail d’endurance’. En y consacrant quelques heures par semaine de manière régulière, un premier jet peut être rédigé en quelques mois (typiquement 3 à 6 mois). Le processus complet, incluant la relecture, la correction et la mise en page, peut prendre entre 6 et 12 mois. L’important est la régularité.

‘C’est vraiment un travail d’endurance, il faut pas non plus y passer toutes ses journées parce que sinon la qualité d’écriture ne sera pas là (…) Le meilleur de soi-même doit ressortir quand on est frais le matin, c’est ce que je conseille maximum 4 heures.’

4. Autoédition ou maison d’édition, que choisir pour un premier livre ?

Les deux options ont leurs avantages. La maison d’édition offre prestige et distribution, mais est très sélective et vous laisse peu de contrôle. L’autoédition, via des plateformes comme Amazon KDP, vous donne un contrôle total, une publication rapide et de meilleures redevances. Pour un entrepreneur, Muriel suggère une approche hybride et stratégique : commencer par l’autoédition pour prouver que votre livre a un marché. Avec des chiffres de vente concrets, il devient beaucoup plus facile et intéressant d’approcher une maison d’édition par la suite.

‘Si vous avez envie d’autoéditer votre livre dans un premier temps, pourquoi pas et puis le présenter à une maison d’édition dans un second temps avec des chiffres sur les ventes et cetera. Ça c’est totalement possible avec Amazon et notamment avec Kindle Direct Publishing.’

5. Comment structurer un livre professionnel pour qu’il soit utile et engageant ?

Une structure claire est essentielle pour guider votre lecteur. Une méthode efficace, recommandée par Muriel, s’articule en trois grandes parties. Commencez par présenter l’opportunité : ce que le lecteur va gagner en lisant votre livre. Ensuite, établissez votre crédibilité en partageant votre histoire et pourquoi vous êtes légitime pour aborder ce sujet. Enfin, livrez le cœur de votre ouvrage : votre méthode, vos conseils, le plan d’action concret qui va permettre la transformation promise au début.

‘Typiquement en général, le premier chapitre va être plus une opportunité pour le lecteur (…) En deuxième chapitre, c’est bien de développer l’histoire de l’auteur (…) Et en troisième partie, c’est bien aussi de développer la méthode, la méthodologie que l’on apporte aux lecteurs.’

6. Un livre peut-il vraiment générer des revenus directs pour mon entreprise ?

Oui, mais il faut être réaliste. Un livre peut générer un revenu complémentaire, mais il est rare qu’il devienne la source de revenus principale. Les droits d’auteur en maison d’édition sont faibles (environ 8-10%) et même en autoédition, il faut vendre un volume conséquent. Le véritable retour sur investissement est souvent indirect : le livre est un produit d’appel qui attire des clients vers vos offres à plus forte valeur (coaching, conseil, formations). Il augmente votre crédibilité, ce qui vous permet de facturer plus cher et de conclure des contrats plus facilement.

‘Ça apporte un revenu complémentaire, c’est pas non plus la pépite d’or parce que bon ça se saurait, mais c’est quand même un petit revenu complémentaire.’

7. Comment promouvoir mon livre si je n’ai pas de maison d’édition pour m’aider ?

En autoédition, le marketing repose entièrement sur vous, mais vous avez de nombreux outils à votre disposition. Considérez le lancement comme celui d’un produit : créez une page de vente, faites une campagne d’emailing à votre liste, utilisez vos réseaux sociaux pour créer de l’attente. N’hésitez pas à contacter des blogueurs, des podcasteurs et des influenceurs de votre niche pour leur proposer votre livre. L’organisation de séances de dédicaces, même à petite échelle dans des librairies locales ou lors d’événements professionnels, est un excellent moyen de créer du lien et de la visibilité.

‘C’est à vous d’organiser avec les cultura, les Fnac et cetera, de c’est à vous d’organiser ces petites séances de dédicace et de les promouvoir tout autant que si vous promouvez autre chose. Et c’est l’occasion de rencontrer les gens, c’est vraiment super.’

8. Je n’ai pas le temps d’écrire, est-ce que je peux quand même avoir mon livre ?

Oui, c’est précisément là que l’accompagnement prend tout son sens. Si vous avez les idées et l’expertise mais pas le temps ou l’envie de passer des centaines d’heures à rédiger, vous pouvez faire appel à un professionnel. Un ‘ghostwriter’ ou un ‘co-écrivain’ peut mener des entretiens avec vous, capturer votre voix, structurer vos pensées et rédiger le manuscrit pour vous. C’est un processus collaboratif où vous restez le maître d’œuvre et l’auteur intellectuel du projet. C’est un investissement qui rend le projet de livre réalisable pour les entrepreneurs les plus occupés.

‘Un livre ça il faut pas non plus vendre du rêve, c’est quand même de l’énergie, du temps, on n’a pas forcément tout ça quand on est entrepreneur. En général, les meilleurs entrepreneurs qui vont comprendre qu’un livre, c’est un outil très important et très puissant pour eux, vont savoir déléguer en tout cas une partie.’


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