De salarié à entrepreneur : pourquoi le vrai défi n’est pas celui que vous croyez
L’idée de quitter le salariat pour créer sa propre entreprise est souvent peinte avec les couleurs de la liberté, de l’autonomie et de la passion. On imagine des stratégies audacieuses, des business models innovants et un positionnement de marque impeccable. Pourtant, au cœur de cette grande aventure, se cache un défi beaucoup plus profond, souvent invisible et presque toujours sous-estimé : le basculement identitaire. Passer du statut de salarié à celui d’entrepreneur n’est pas seulement un changement de fiche de paie ou de lieu de travail. C’est une métamorphose. C’est réapprendre à penser, à décider, à agir. C’est passer d’un monde où les règles sont données à un monde où il faut les inventer.
Dans cet épisode du Podcast du Marketing, Estelle Ballot reçoit Laurence Pognier, spécialiste de l’entrepreneuriat féminin, pour explorer cette zone grise, ce passage délicat qui peut faire la différence entre un projet qui s’épanouit et un rêve qui s’épuise. Trop d’entrepreneurs talentueux, animés par une véritable expertise, se retrouvent paralysés dans les premiers mois de leur activité. Ils sont persuadés qu’il leur manque un outil, une formation de plus, une certification ultime ou une autorisation extérieure pour enfin oser avancer. Mais comme le souligne Estelle en introduction, le véritable manque n’est souvent pas technique.
‘Ce qui manque souvent, ce n’est pas la compétence ou la motivation, mais c’est cette permission intérieure de faire autrement, de décider pour soi, de sortir d’un schéma qui est en fait un schéma d’attente pour rentrer dans un mouvement d’autonomie.’
Cet article est une invitation à faire ce fameux ‘pas de côté’. Nous allons, avec les éclairages de Laurence Pognier, décortiquer les pièges psychologiques qui vous attendent au tournant : la peur de vous vendre, la quête de la perfection, le besoin de validation… Mais surtout, nous allons vous donner les clés pour opérer ce changement de posture fondamental. Préparez-vous à plonger au cœur du mindset entrepreneurial pour comprendre comment, au-delà des stratégies marketing, le véritable succès commence par une transformation intérieure.
Le premier mythe à déconstruire : ‘Je ne sais pas me vendre’
C’est sans doute la phrase la plus entendue dans la bouche des entrepreneurs en devenir, le mantra paralysant qui freine des milliers de projets brillants. ‘J’ai une expertise, une passion, une idée… mais je ne sais pas me vendre.’ Cette croyance est si répandue qu’elle semble être une vérité universelle, une barrière infranchissable pour quiconque n’a pas une âme de commercial. Pourtant, cette affirmation repose sur un malentendu fondamental qui, une fois éclairci, peut libérer un potentiel immense. Le problème n’est pas votre capacité à vous vendre, mais votre perception de ce que ‘vendre’ signifie réellement lorsque vous êtes à votre compte.
Vous ne vous vendez pas vous-même, vous proposez une solution
Le changement de paradigme est ici. Quand on est salarié, on représente une entreprise, une marque, un produit qui nous est extérieur. La transition vers l’entrepreneuriat, surtout dans les métiers de service (coaching, conseil, freelance), crée une confusion. Parce que l’offre est intimement liée à notre personne, on a l’impression de se mettre soi-même sur le marché. C’est cette idée qui génère le malaise. Laurence Pognier insiste sur ce point crucial : il faut dissocier sa personne de son service.
‘On va pas se vendre soi. C’est pas parce qu’on va mettre du cœur dans son activité de reconversion que on va se vendre soi. On va vendre d’abord une solution à des personnes que l’on aura choisi et que l’on aura surtout bien étudié pour bien comprendre ce que l’on va leur apporter comme solution, mais on vend surtout un service et une solution.’
Pensez-y un instant. Quand vous achetez un service, achetez-vous la personne ou la transformation qu’elle vous promet ? Vous ne payez pas un graphiste pour sa personnalité, mais pour sa capacité à créer une identité visuelle qui attirera vos clients. Vous n’engagez pas un coach pour devenir son ami, mais pour atteindre un objectif précis. En vous concentrant sur la solution que vous apportez et sur la valeur que vous créez pour votre client, vous déplacez le projecteur. Il n’est plus sur vous, vos doutes et vos insécurités, mais sur le client, ses problèmes et la manière dont vous pouvez l’aider. Cette posture de service est non seulement plus confortable, mais aussi infiniment plus efficace.
Le lien profond avec la légitimité et le syndrome de l’imposteur
La peur de se vendre n’est souvent que la partie visible de l’iceberg. En dessous, se cache une question bien plus profonde : celle de la légitimité. Suis-je assez expert ? Ai-je le droit de proposer ce service à ce prix ? Qui suis-je pour prétendre résoudre ce problème ? Ces questions sont les symptômes classiques du syndrome de l’imposteur, particulièrement virulent lors d’une reconversion professionnelle. On quitte un statut où notre expertise était validée par un diplôme, un titre de poste, un manager, pour un univers où il faut construire sa propre crédibilité. Laurence le confirme, cette peur est directement liée à un ‘problème de légitimité’.
Pour construire cette légitimité, il ne s’agit pas d’accumuler les certifications, mais de se confronter à la réalité. Chaque interaction avec un client potentiel, chaque mission réussie, même petite, chaque témoignage positif est une brique qui solidifie votre confiance. La légitimité ne se décrète pas, elle s’expérimente. Elle naît de l’action et de la preuve par le résultat. Au lieu de vous demander si vous êtes légitime, demandez-vous : ‘Quel petit problème puis-je résoudre pour quelqu’un aujourd’hui ?’. Cette approche pragmatique vous sort de l’introspection paralysante pour vous placer dans une dynamique de contribution.
Personal branding : Une opportunité ou un piège pour débuter ?
À l’ère des réseaux sociaux, l’idée de ‘se vendre’ est souvent associée au personal branding. On voit des entrepreneurs charismatiques partager leur quotidien, leurs valeurs, leurs succès. Cela peut être une stratégie très puissante, mais c’est aussi un piège redoutable pour celui qui débute. Tenter de construire une ‘marque personnelle’ forte avant même d’avoir une offre claire et des premiers clients, c’est mettre la charrue avant les bœufs. C’est se concentrer sur l’emballage avant le produit. Laurence met en garde contre ce mimétisme qui peut s’avérer contre-productif.
‘Moi il m’est arrivé de voir des jeunes entrepreneuses qui s’étaient lancé sur les réseaux sociaux avec un personal branding très fort et lorsque vous les rencontrez, ça n’a plus rien à voir. […] Il y a d’autres étapes avant.’
Votre énergie, au début, est votre ressource la plus précieuse. Ne la dispersez pas à vouloir ressembler à des modèles qui ont des années d’expérience et des équipes derrière eux. Le personal branding peut venir plus tard, naturellement, lorsque votre activité sera plus solide. Au départ, votre focus doit être ailleurs : comprendre en profondeur votre client idéal, peaufiner votre solution et la proposer. Un bon service est la meilleure des stratégies de marque.
Le passage à l’entrepreneuriat nous force à affronter des mythes tenaces, à commencer par celui de la vente. En comprenant que vous ne vendez pas votre âme mais une aide précieuse, vous débloquez une énergie nouvelle. Mais ce n’est que la première étape. Car une fois cette peur surmontée, un autre ennemi se dresse sur le chemin : l’attente du moment parfait, une forme insidieuse de procrastination.
Le piège de la procrastination déguisée : L’illusion de la préparation parfaite
Une fois le premier obstacle mental franchi, un autre, plus subtil, se présente : la quête de la perfection. C’est un ennemi redoutable car il se pare des vertus du sérieux et du professionnalisme. ‘Je ne peux pas me lancer tant que mon offre n’est pas parfaite’, ‘Je dois suivre encore une formation pour être totalement prêt’, ‘Mon site web doit être impeccable avant que je ne commence à prospecter’. Ces pensées semblent logiques, mais elles sont le plus souvent des excuses élégantes pour ne pas faire le grand saut. C’est ce que l’on peut appeler la procrastination déguisée : une activité intense qui donne l’illusion du mouvement, mais qui retarde le seul moment qui compte vraiment, celui de la confrontation avec le marché.
La formation comme le plus confortable des outils de procrastination
Se former est essentiel. Personne ne le niera. Mais il y a une différence fondamentale entre se former pour acquérir une compétence manquante et nécessaire, et se former pour repousser l’échéance de l’action. Pour beaucoup de personnes en transition du salariat, le statut d’étudiant est familier et rassurant. Il y a un cadre, un programme, une validation finale. C’est un monde connu, à l’opposé du brouillard incertain de la création d’entreprise. S’inscrire à une énième formation sur le marketing, la prospection ou un outil spécifique devient alors une manière de rester dans sa zone de confort.
‘Il y a énormément de gens qui utilisent la formation comme outil de procrastination. C’est-à-dire plutôt que de se… C’est très bien de se former, attention, […] mais il faut se former à bon escient. Il faut pas se former parce que ça nous permet de retarder un petit peu le moment où on va se mettre en action.’
La réalité, c’est que vous n’apprendrez jamais autant qu’en étant sur le terrain. Les problèmes que vous imaginez sont rarement les vrais. C’est en parlant à vos premiers prospects que vous comprendrez leurs véritables objections. C’est en livrant votre premier service que vous identifierez les points à améliorer. L’action est le plus grand des formateurs. La bonne approche est de se mettre en mouvement, d’identifier un vrai blocage pratique, puis de chercher la formation ciblée qui permettra de le résoudre.
L’attente du business plan parfait et du moment idéal
Le fameux business plan à trois ans, avec ses prévisions financières millimétrées et ses graphiques impeccables, est un autre vestige de l’ancien monde. S’il est utile pour structurer sa pensée ou chercher un financement, il devient un frein lorsqu’il est perçu comme un prérequis indispensable au premier pas. Le monde de l’entrepreneuriat moderne, surtout pour les solopreneurs, ne fonctionne pas comme ça. Personne ne peut prédire l’avenir avec une telle précision. Attendre d’avoir un plan parfait, c’est comme attendre que tous les feux d’une ville passent au vert en même temps pour commencer à rouler. Ça n’arrivera jamais.
La clé est de remplacer la planification rigide par l’expérimentation agile. Ayez une vision, une direction, mais soyez prêt à ajuster votre trajectoire en permanence. Votre premier ‘plan’ ne devrait pas tenir sur 50 pages, mais peut-être sur une seule : Qui j’aide ? Quel problème je résous ? Comment je le résous ? Comment je trouve mes premiers clients ? C’est tout ce dont vous avez besoin pour commencer. Le reste, vous le découvrirez en chemin. Il n’y a jamais de bon moment. Le seul bon moment, c’est maintenant, avec les ressources et les connaissances que vous avez aujourd’hui.
Dépasser la peur de se vendre et l’illusion de la préparation parfaite sont deux étapes fondamentales. Elles libèrent le passage vers ce qui est au cœur de la posture entrepreneuriale : la capacité à agir de manière autonome, en se détachant du besoin constant de permission ou d’approbation. C’est le prochain grand changement de paradigme à opérer.
Le moteur du succès : Passer de l’attente à l’action autonome
Le salariat, et même tout notre système éducatif, nous conditionne à fonctionner dans un cadre défini par d’autres. Nous attendons des instructions, nous cherchons l’approbation de notre supérieur, nous suivons des procédures établies. Ce mode de fonctionnement est efficace en entreprise, mais il devient un véritable poison en entrepreneuriat. L’essence même de l’aventure entrepreneuriale est de créer son propre chemin, de prendre des décisions dans l’incertitude et d’assumer la pleine responsabilité des résultats. C’est un saut vertigineux de l’attente à l’action, de la dépendance à l’autonomie. Pour réussir ce passage, il faut briser l’une des chaînes mentales les plus solides : le besoin de validation extérieure.
Briser les chaînes de la validation extérieure
Quand on devient son propre patron, il n’y a plus de manager pour dire ‘bon travail’ ou ‘revois ta copie’. Il n’y a plus de professeur pour donner une bonne note. Cette absence de validation peut être extrêmement déstabilisante. Le réflexe est alors de chercher cette validation ailleurs : auprès de son conjoint, de ses amis, d’anciens collègues, ou même d’autres entrepreneurs. On demande : ‘Tu en penses quoi de mon offre ?’, ‘Tu trouves mon logo joli ?’, ‘Tu penses que je devrais me lancer sur TikTok ?’. Si ces avis peuvent être utiles, ils deviennent dangereux lorsqu’ils remplacent notre propre jugement et deviennent une condition à l’action. Laurence Pognier identifie ce moment de bascule comme un tournant décisif.
‘Je crois que quand elles arrêtent de d’aller chercher cette validation, elles ont basculé. Mais avant, c’est beaucoup beaucoup d’attentes des autres.’
Le risque est double. D’une part, les personnes que vous consultez ne sont souvent pas votre cible et n’ont pas toutes les informations. Leur avis, même bienveillant, peut être complètement à côté de la plaque. D’autre part, cette quête d’approbation perpétue une posture de dépendance. Vous restez dans l’attente d’une permission qui ne viendra jamais. La seule personne qui peut vous donner le feu vert, c’est vous. Apprendre à se faire confiance, à écouter son intuition et à prendre une décision même si elle n’est pas parfaite est une compétence fondamentale de l’entrepreneur.
La puissance du test : ‘On prend des décisions, on teste’
Comment développer cette confiance en son propre jugement ? La réponse est simple : par l’action et l’expérimentation. Le secret n’est pas d’avoir toujours raison du premier coup, mais d’adopter un état d’esprit où chaque action est un test, et chaque résultat, bon ou mauvais, est une information précieuse. L’entrepreneuriat n’est pas un examen final, c’est un laboratoire permanent. Cette approche dédramatise l’échec. Se tromper n’est plus une catastrophe personnelle, mais une étape normale du processus d’apprentissage.
Estelle Ballot partage une analogie parfaite à ce sujet, concernant la peur de publier sur les réseaux sociaux :
‘Je dis ‘Bah rassure-toi, s’il est pourri ton poste personne ne le verra.’ Donc tu peux y aller. C’est exactement la même chose quand on est entrepreneur, souvent on se dit ‘Ah mais j’ose pas parce que mon offre n’est pas parfaite.’ […] Mais si elle est nulle ton offre, personne ne la verra.’
Cette perspective est libératrice. La plus grande erreur n’est pas de lancer une offre imparfaite, mais de ne rien lancer du tout. Chaque test, chaque conversation client, chaque publication vous rapproche de la bonne formule. C’est une boucle vertueuse : vous agissez, vous apprenez, vous ajustez, vous gagnez en confiance, ce qui vous permet d’agir encore plus. C’est ainsi que l’on passe d’un schéma d’attente à un mouvement d’autonomie. Le philosophe Alain, cité par Laurence, résume cela parfaitement : ‘Le secret de l’action, c’est de s’y mettre’.
Ce passage à l’action autonome est le cœur du réacteur entrepreneurial. Cependant, agir sans direction peut mener à l’épuisement. La liberté totale peut se transformer en chaos. C’est pourquoi, paradoxalement, la dernière étape de ce basculement identitaire consiste à construire son propre cadre, une structure choisie qui sera au service de votre liberté et de votre efficacité.
Construire son nouveau cadre : La structure au service de la liberté
L’un des plus grands fantasmes liés à l’entrepreneuriat est celui de la liberté totale : travailler quand on veut, d’où l’on veut, sans personne pour nous donner des ordres. Si cette flexibilité est bien réelle, la confondre avec une absence totale de structure est la voie la plus rapide vers le chaos, le surmenage et l’échec. En quittant le cadre rassurant de l’entreprise, avec ses horaires, ses objectifs et ses processus, on se retrouve face à un vide qu’il est impératif de combler. Mais cette fois, c’est à nous de dessiner le cadre. Un cadre qui ne soit pas une contrainte subie, mais un support choisi pour notre épanouissement et notre performance. La vraie liberté entrepreneuriale ne naît pas de l’absence de règles, mais de la capacité à créer les siennes.
Le mythe de la liberté totale et le risque de l’épuisement
Laurence Pognier le voit constamment chez les entrepreneuses qu’elle accompagne. Le rêve de ‘travailler à mon rythme, ça va être cool’ se heurte souvent, six mois plus tard, à une réalité bien différente : ‘je suis complètement débordée, je passe des journées de fou’. Sans la structure externe de l’entreprise, les frontières entre vie professionnelle et vie personnelle s’estompent. Chaque heure de la journée peut devenir une heure de travail potentielle. On peut se perdre dans des tâches non essentielles, se sentir coupable de prendre une pause, et finir par travailler plus qu’en salariat, pour des résultats moindres. Le syndrome de l’objet brillant, où chaque nouvelle idée ou opportunité nous détourne de notre cap, est aussi un symptôme de ce manque de cadre.
Recréer une structure n’est pas un retour en arrière, c’est un acte de pilotage. C’est décider consciemment où allouer son temps et son énergie, les deux ressources les plus limitées de l’entrepreneur. C’est se fixer ses propres horaires, définir ses priorités, et apprendre à dire non. C’est passer d’une posture réactive, où l’on subit les urgences, à une posture proactive, où l’on construit sa journée et sa semaine en fonction de ses véritables objectifs.
La stratégie du focus : ‘Une cible, une offre, un canal’
La première brique de cette nouvelle structure est la clarté stratégique. Face à l’immensité des possibles, la tentation est grande de vouloir tout faire et de s’adresser à tout le monde. C’est une erreur fatale au démarrage. Laurence Pognier propose une formule d’une simplicité redoutable pour contrer cette dispersion :
‘Moi je dis toujours c’est une cible, une offre, un canal. Après le reste c’est important mais tant qu’on ne maîtrise pas ça, c’est pas la peine de faire des formations LinkedIn, c’est pas la peine de faire des formations Instagram.’
Cette règle est un puissant outil de simplification. Au lieu de vous épuiser à être présent sur tous les réseaux sociaux, choisissez-en un seul, celui où se trouve votre cible, et maîtrisez-le. Au lieu de créer dix offres différentes, construisez-en une seule, parfaitement adaptée aux besoins de votre client idéal. En vous concentrant, vous devenez plus pertinent, plus visible et plus efficace. Vous pouvez tester, mesurer et améliorer beaucoup plus rapidement. Cette discipline du focus est le meilleur rempart contre l’éparpillement et l’épuisement.
S’organiser au quotidien : La règle des trois objectifs
Cette philosophie du focus doit ensuite se décliner au niveau opérationnel, dans la gestion de votre quotidien. Les to-do lists à rallonge sont une source de stress et de démotivation. On finit la journée frustré de n’avoir coché qu’une fraction des tâches prévues. Estelle Ballot partage une approche beaucoup plus saine et réaliste, basée sur le chiffre trois :
‘J’ai trois grandes objectifs sur le trimestre […] Trois entre une à trois grosses tâches à faire sur la semaine et puis trois choses max à faire dans la journée. Si je fais ça déjà, c’est pas mal.’
Cette méthode a plusieurs avantages. Elle oblige à prioriser, à distinguer l’urgent de l’important. Elle procure un sentiment d’accomplissement quotidien, ce qui est essentiel pour le moral. Et surtout, elle laisse de la place à l’imprévu, aux opportunités, à la créativité. Une journée entièrement planifiée est une journée fragile. Une journée avec trois priorités claires est une journée résiliente. Cette structure simple vous permet de garder le cap tout en conservant la flexibilité qui est la grande force de l’entrepreneuriat.
Conclusion : Le courage d’être soi-même, en mieux
Le voyage pour passer de salarié à entrepreneur est bien plus qu’une simple reconversion professionnelle. C’est une aventure intérieure, un chemin de transformation qui nous demande de désapprendre autant que d’apprendre. Nous avons vu que les plus grands obstacles ne sont pas les business plans ou les stratégies marketing, mais les barrières mentales que nous nous érigeons : la peur de nous vendre, qui n’est que la peur de ne pas être légitime ; la quête de perfection, qui masque notre peur d’agir ; et le besoin de validation, qui trahit notre difficulté à devenir notre propre guide.
La solution, comme nous l’ont montré Estelle Ballot et Laurence Pognier, ne réside pas dans l’accumulation de savoirs, mais dans un changement de posture radical. Il s’agit de comprendre que vous ne vendez pas votre personne, mais une solution précieuse. Il s’agit d’embrasser l’action imparfaite comme le plus puissant des moteurs d’apprentissage. Il s’agit d’apprendre à vous faire confiance, à tester, à ajuster, et à recommencer, sans attendre la permission de personne. Enfin, il s’agit de comprendre que la vraie liberté n’est pas l’anarchie, mais la capacité à construire un cadre qui vous soutient et vous permet de vous épanouir.
Ce basculement identitaire est exigeant, il est parfois inconfortable, mais il est profondément libérateur. Il vous invite non pas à devenir quelqu’un d’autre, mais à devenir pleinement vous-même, en pleine possession de vos moyens et de vos décisions. Alors, si vous êtes sur ce chemin, souvenez-vous que le secret de l’action, c’est de s’y mettre. Faites ce premier pas, si petit soit-il. Le reste suivra.
FAQ : Les questions que se posent tous ceux qui veulent passer de salarié à entrepreneur
Comment surmonter la peur de se vendre quand on débute ?
La clé est de changer de perspective. Vous ne vous vendez pas en tant que personne, mais vous proposez une solution à un problème spécifique. Concentrez-vous sur la valeur que vous apportez à votre client et sur la transformation que vous lui permettez de vivre. Ce changement de focus déplace l’attention de vos propres insécurités vers les besoins de votre client. En adoptant une posture de service, la ‘vente’ devient une conversation d’aide, ce qui est beaucoup plus naturel et authentique. Il s’agit de comprendre profondément le problème de votre client et de lui expliquer comment votre service est la meilleure solution pour lui.
‘La première chose, c’est de se dire je suis d’abord je vends un service. Et ça, quand on est salarié et même quand on vient juste de sortir du salariat pour se lancer, c’est pas clair du tout.’
Est-il nécessaire d’avoir un business plan parfait avant de se lancer ?
Absolument pas. Attendre un business plan parfait est une forme de procrastination. Si un plan est utile pour structurer ses idées, il ne doit jamais devenir un obstacle à l’action. Le marché évolue constamment et vos premières hypothèses seront probablement fausses. L’approche moderne consiste à démarrer avec un plan simple (cible, problème, solution, canal) et à se confronter rapidement au marché. C’est en testant votre offre, en parlant à de vrais clients et en obtenant des retours que vous construirez un modèle économique solide. La stratégie s’affine dans l’action, pas dans l’attente.
‘Attendre un business plan parfait avant de bouger, ou encore chercher des validations extérieures avant de prendre une décision. Cet épisode, c’est une invitation à faire le pas de côté nécessaire pour voir l’entrepreneuriat autrement.’
Je me forme beaucoup mais j’ai du mal à passer à l’action, que faire ?
C’est un piège très courant. La formation peut devenir une zone de confort qui retarde la confrontation avec la réalité. Inversez le processus : commencez par agir, même à petite échelle. Lancez une version simple de votre offre, contactez quelques prospects, publiez un premier contenu. C’est cette mise en action qui révélera vos véritables besoins en compétences. Ensuite, vous pourrez choisir une formation très ciblée pour résoudre le problème spécifique que vous avez rencontré. L’action doit être le moteur, et la formation un outil pour débloquer les points de friction, et non l’inverse.
‘Il y a énormément de gens qui utilisent la formation comme outil de procrastination. […] C’est en faisant qu’on va comprendre où sont les vrais problèmes, parce que les problèmes qu’on a imaginé sont rarement les bons.’
Comment arrêter de chercher la validation des autres pour prendre mes décisions ?
Prendre conscience de ce mécanisme est la première étape. Comprenez que, dans l’entrepreneuriat, vous êtes la seule personne apte à prendre les décisions finales. Entraînez-vous à prendre de petites décisions par vous-même chaque jour sans demander d’avis extérieur. Fondez vos choix sur des données (retours clients, tests) plutôt que sur des opinions. Acceptez l’idée que vous allez vous tromper, et que ce n’est pas grave. Chaque ‘erreur’ est un apprentissage. La confiance en votre jugement se construit par la pratique, en assumant la responsabilité de vos actions et de leurs conséquences.
‘Je crois quand elles arrêtent de d’aller chercher cette validation, elles ont basculé. Mais avant, c’est beaucoup beaucoup d’attentes des autres.’
Faut-il être présent sur tous les réseaux sociaux pour réussir ?
Non, c’est même une erreur fréquente qui mène à l’épuisement. Au début, la clé est le focus. La stratégie la plus efficace est celle de ‘une cible, une offre, un canal’. Identifiez le réseau social principal où se trouve votre client idéal et concentrez tous vos efforts sur cette plateforme. Il vaut mieux être excellent sur un seul canal que médiocre sur cinq. Une fois que vous maîtrisez ce premier canal et que votre activité est stable, vous pourrez envisager de vous diversifier, mais pas avant. La simplicité est votre meilleure alliée au démarrage.
‘Un seul ça suffit pour démarrer, mais concentrons-nous sur ce que l’on doit connaître, c’est-à-dire la personne que l’on va accompagner. Moi je dis toujours c’est une cible, une offre, un canal.’
Comment m’organiser pour ne pas être débordé en devenant mon propre patron ?
La liberté de l’entrepreneur nécessite une autodiscipline forte. Créez votre propre cadre. Définissez des horaires de travail clairs pour préserver votre équilibre vie pro/vie perso. Surtout, appliquez la règle de la priorisation. Chaque jour, identifiez les trois tâches les plus importantes qui vous feront réellement avancer vers vos objectifs. Concentrez-vous sur leur réalisation. Cette approche vous évite de vous noyer dans une liste de tâches interminable et vous donne un sentiment d’accomplissement. Une structure simple mais appliquée avec constance est plus efficace qu’un système complexe que vous n’arrivez pas à tenir.
‘C’est trois grands objectifs, trois grandes tâches par jour, si on arrive à les faire, on est content, si on en a fait une, c’est déjà très bien. Je vois des entrepreneuses qui ont 10 priorités dans la journée.’


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