Lancer son entreprise en étant salarié : le guide complet pour transformer votre rêve en réalité
Le rêve de l’entrepreneuriat… Cette idée qui germe, cette envie de créer, de bâtir quelque chose qui nous est propre. Mais très vite, la réalité nous rattrape : le loyer à payer, les factures, la sécurité d’un revenu stable. Comment concilier l’aspiration à l’indépendance avec les contraintes d’un emploi à temps plein ? Beaucoup pensent que c’est un choix binaire, un saut dans le vide qu’il faut oser. Pourtant, il existe une autre voie, une voie plus douce, plus pragmatique et, à mon sens, bien plus intelligente. Quand j’ai lancé le Podcast du Marketing, je n’étais pas une entrepreneuse à plein temps. Au contraire. ‘Je travaillais à plein temps pour Microsoft. À l’époque, je pilotais leur site e-commerce Pro, je travaillais avec une équipe basée au Portugal, ma manager était à Londres, ma direction aux États-Unis et mes collègues aux quatre coins de l’Europe. Bref, j’avais des journées bien remplies sur plusieurs fuseaux horaires.’
C’est dans ce contexte intense que j’ai choisi de poser la première pierre de mon projet. Et avec le recul, je peux l’affirmer : ‘je ne regrette pas une seconde, bien au contraire, je ne pense pas que j’aurais pu le faire autrement.’ Cette expérience m’a appris que créer son entreprise en étant salarié n’est pas un compromis, mais une véritable stratégie. Une stratégie qui permet de construire sur des fondations solides, de tester ses idées sans mettre en péril sa sécurité financière, et de grandir à son propre rythme. Cet article est né d’une question d’une auditrice, et elle a eu raison de la poser. Vous êtes nombreux à nourrir ce projet, à vous demander comment faire, si vous en avez le droit, et surtout, où trouver le temps et l’énergie. Je vais vous partager mon expérience, non pas comme une formule magique, mais comme un retour terrain sincère pour vous aider à naviguer les joies et les défis de cette double vie passionnante. Nous verrons ensemble pourquoi cette approche est si puissante, comment vous organiser concrètement, quel cadre légal respecter et, surtout, comment garder le cap grâce à une vision claire.
Les 4 avantages capitaux de lancer son activité en étant salarié
Avant de plonger dans le ‘comment’, il est essentiel de comprendre le ‘pourquoi’. Pourquoi choisir cette voie qui semble, de prime abord, ajouter une charge de travail considérable à des journées déjà bien remplies ? La réponse est simple : les bénéfices stratégiques et psychologiques sont immenses. Loin de l’image d’Épinal de l’entrepreneur qui plaque tout sur un coup de tête, cette approche est celle de la construction patiente et réfléchie. Elle transforme l’un des plus grands freins à l’entrepreneuriat – la peur du risque financier – en votre plus grande force.
Prendre son temps : le luxe suprême de l’entrepreneur-salarié
Le principal ennemi d’un créateur d’entreprise qui a tout quitté est le temps, ou plutôt, le manque de temps avant que ses réserves financières ne s’épuisent. Chaque jour qui passe sans revenu est une source de stress immense. Cette pression contraint souvent à prendre des décisions hâtives : accepter des clients qui ne correspondent pas à ses valeurs, brader ses prix, ou pivoter avant même d’avoir pu valider son concept initial. En conservant votre emploi, vous vous offrez le luxe le plus précieux : le temps. ‘Lorsque vous êtes salarié, ben vous avez quand même beaucoup beaucoup beaucoup moins la pression. A priori si vous êtes salarié et ben c’est que vous touchez un salaire à la fin de chaque mois. donc ben vous n’êtes pas présurisés d’un point de vue financier.’
Dans mon cas, c’était absolument fondamental. Le Podcast du Marketing est un média. Or, construire une audience fidèle et engagée ne se fait pas en quelques semaines. ‘On dit qu’il faut souvent une année pour savoir si un podcast va fonctionner. en tout cas au minimum 6 mois pour savoir s’il y a quelque chose qui se passe.’ Attendre un an, voire un an et demi, sans générer le moindre revenu, tout en investissant du temps et de l’énergie, aurait été psychologiquement et financièrement intenable si je n’avais pas eu la sécurité de mon salaire chez Microsoft. Cette absence de pression m’a permis de me concentrer sur la qualité, de construire une relation de confiance avec mes auditeurs, et c’est seulement ensuite, quand l’audience était là, que j’ai pu lancer ma première formation avec succès. Sans ce temps de maturation, mon projet n’aurait jamais eu la même envergure.
Limiter les risques : une approche pragmatique et responsable de l’entrepreneuriat
La culture populaire glorifie l’entrepreneur qui ‘brûle les vaisseaux’, qui prend tous les risques pour n’avoir d’autre choix que de réussir. C’est une belle histoire, mais elle est dangereusement déconnectée de la réalité de la plupart des gens. ‘Ouais, enfin ça, ça va quand on est célibataire et qu’on n’a pas de loyer à payer.’ Pour ceux qui ont des responsabilités, une famille, un crédit, cette approche est tout simplement irresponsable. La vérité, c’est que de nombreuses entreprises échouent, et cela fait partie du jeu. L’ignorer, c’est foncer droit dans le mur.
Garder son emploi salarié, c’est agir en entrepreneur intelligent et mature. Vous ne mettez pas en péril votre foyer. Vous vous assurez que, quoi qu’il arrive avec votre projet, les besoins essentiels de votre famille seront couverts. Cette tranquillité d’esprit n’est pas un détail, elle est fondamentale. Elle vous permet d’innover, d’expérimenter et de prendre des décisions basées sur la stratégie et la vision, et non sur la peur et le désespoir. Vous pouvez ainsi vous permettre de voir si votre idée a un réel potentiel sur le marché. ‘Lorsque l’on crée une activité, on sait, il faut le savoir qu’il y a un risque que ça ne fonctionne pas, ça fait partie du jeu.’ En étant salarié, vous pouvez jouer ce jeu en toute sérénité.
Tester son projet (et soi-même) sans tout sacrifier
On peut être passionné par une idée, mais détester la réalité du métier qui en découle. On peut rêver d’être consultant pour la liberté que cela représente, mais se rendre compte qu’on exècre la prospection commerciale. On peut adorer l’idée de vendre des créations en ligne, mais réaliser que la gestion des stocks et du service client est un cauchemar. Il n’y a rien de pire que d’investir tout son temps, son énergie et ses économies dans un projet pour s’apercevoir, une fois lancé, qu’il ne nous rend pas heureux. ‘Il y a à mon avis, il y a rien de pire que de créer une entreprise […] et se réveiller un matin et se rendre compte qu’en fait l’entreprise qu’on a créé ben on n’aime pas ça.’
Le ‘side project’ est le terrain de jeu idéal pour éviter cette désillusion. Il vous permet de confronter votre rêve à la réalité, de tester les différentes facettes de l’activité à petite échelle. Vous aimez vraiment ça ? Est-ce que cela vous nourrit intellectuellement et émotionnellement, même après une longue journée de travail ? Si la réponse est non, aucun drame. ‘Si elle ne nous plaît pas, c’est très très facile de faire demi-tour. On a rien investi, on a rien perdu, tout va bien.’ Vous conservez votre emploi et pouvez réfléchir à une autre idée, plus alignée avec vos aspirations profondes.
La voie du ‘slasher’ : et si vous ne deviez pas choisir ?
Enfin, qui a dit qu’il fallait absolument choisir une seule voie ? L’idée de mener une seule carrière toute sa vie est un modèle de plus en plus remis en question. Créer son entreprise en étant salarié peut aussi être un objectif en soi. C’est ce qu’on appelle devenir un ‘slasher’ ou une ‘slasheuse’, ces personnes qui cumulent plusieurs activités, souvent très différentes. J’ai le souvenir d’une ‘jeune femme assez passionnante qui était à la fois opticienne et prof de couture’. L’une de ses activités était technique et scientifique, l’autre créative et artistique. C’est dans cet équilibre qu’elle trouvait son épanouissement.
Peut-être que votre emploi salarié vous apporte la sécurité, une structure et des avantages sociaux, tandis que votre projet entrepreneurial nourrit votre passion, votre créativité ou votre besoin d’impact. L’un n’a pas à remplacer l’autre. Ils peuvent coexister et s’enrichir mutuellement, vous offrant une vie professionnelle plus riche, plus diversifiée et plus résiliente. C’est une option à part entière, parfaitement valable.
Maintenant que les avantages de cette approche sont clairs, une question plus terre-à-terre se pose : est-ce seulement possible ? Avons-nous le droit de monter notre propre affaire alors que nous sommes liés par un contrat de travail ? Abordons sans détour les aspects légaux et administratifs.
Le cadre légal et administratif : ce que vous devez absolument savoir
L’idée est séduisante, mais la crainte de se mettre en porte-à-faux avec son employeur est un frein majeur. La bonne nouvelle, c’est que le principe général est en votre faveur. Cependant, il y a des règles à connaître et des précautions à prendre pour avancer en toute sérénité. Attention, je ne suis pas juriste, et pour toute situation spécifique, l’avis d’un avocat en droit du travail est recommandé. Mais voici les grands principes à maîtriser.
Avez-vous le droit de créer votre entreprise ? Le principe et les exceptions
En France, la liberté d’entreprendre est un principe fondamental. A priori, rien ne vous empêche de créer votre propre activité en dehors de vos heures de travail. Cependant, ce droit est encadré par une obligation essentielle : l’obligation de loyauté envers votre employeur. Cela signifie deux choses très concrètes. Premièrement, vous ne pouvez pas exercer une activité qui concurrencerait directement celle de votre entreprise. ‘Évidemment, si vous êtes en train d’essayer de piquer les clients de votre entreprise, ça risque de pas leur plaire et on les comprendra.’ Deuxièmement, il est absolument proscrit de travailler sur votre projet personnel pendant vos heures de travail salarié et avec les moyens de votre entreprise. C’est une évidence, mais il est toujours bon de le rappeler.
L’autre point de vigilance majeur se trouve dans votre contrat de travail. Cherchez une éventuelle ‘clause d’exclusivité’. Si elle existe, elle peut vous interdire d’exercer toute autre activité professionnelle, même non concurrente. ‘À ma connaissance, c’est assez rare, il faut que ça soit motivé, mais si vous avez une clause d’exclusivité, alors peut-être que vous ne pouvez pas exercer une autre activité sur votre temps libre.’ Une vérification de votre contrat et, potentiellement, de votre convention collective, est donc une première étape indispensable.
Le statut micro-entrepreneur : la porte d’entrée idéale pour votre side project
Une fois la voie légale dégagée, la question de la structure se pose. Faut-il créer une société complexe, avec des statuts, un capital social, un expert-comptable ? Pour un projet que l’on lance en parallèle de son emploi, la réponse est presque toujours non. Il existe une solution d’une simplicité déconcertante : la micro-entreprise (anciennement auto-entreprise). Ce statut a été précisément conçu pour des situations comme la vôtre. ‘C’est extrêmement simple de créer une micro-entreprise, il vous suffit d’aller sur internet en quelques clics littéralement, votre entreprise est créée et vous avez le droit d’exercer.’
Les avantages sont multiples : la création est gratuite et rapide, les obligations comptables sont allégées (un simple livre de recettes à tenir), et surtout, le système de cotisations sociales est proportionnel à votre chiffre d’affaires. Si vous ne gagnez rien, vous ne payez rien. C’est le moyen parfait pour tester votre idée à moindre coût et avec un minimum de contraintes administratives, vous permettant de vous concentrer sur l’essentiel : le développement de votre activité.
Les alternatives à explorer : congé pour création d’entreprise et aides
Si votre projet nécessite plus de temps dès le départ ou si vous sentez que le cumul des deux activités est trop lourd, il existe une option intermédiaire intéressante : le congé pour création d’entreprise. ‘Il faut savoir que ce congé existe, il peut être pris à temps plein ou à temps partiel.’ C’est un congé sans solde que vous demandez à votre employeur. L’avantage majeur est qu’il vous garantit de pouvoir retrouver votre poste à l’issue de la période définie si votre projet ne décolle pas comme espéré. C’est une véritable soupape de sécurité. Votre employeur n’est pas obligé de l’accepter, mais c’est une piste à explorer. Si vous envisagez de quitter définitivement votre emploi, renseignez-vous également auprès de Pôle Emploi (désormais France Travail) sur vos droits éventuels aux allocations chômage, car les conditions sont très spécifiques.
Le cadre est posé, la structure est choisie. Reste le nerf de la guerre, le défi le plus redouté par tous les aspirants entrepreneurs-salariés : comment diable trouver le temps ? C’est ce que nous allons voir maintenant.
Organisation et gestion du temps : la clé de voûte de votre succès
C’est ici que le rêve se confronte à la dure réalité du quotidien. Entre un travail exigeant, les transports, la vie de famille, les amis et le besoin légitime de repos, où insérer la construction d’une entreprise ? La réponse ne réside pas dans l’espoir de ‘trouver’ du temps, mais dans la décision de ‘créer’ du temps. Cela demande de la discipline, de la stratégie et une bonne dose d’honnêteté envers soi-même. Sans une organisation intentionnelle, votre projet restera ce qu’il est : une belle idée sur un carnet.
Le contrat avec soi-même : bloquer des plages horaires non négociables
La clé numéro une, celle sans laquelle rien n’est possible, est de sanctuariser des moments dédiés à votre projet. Il ne s’agit pas de se dire ‘je travaillerai dessus quand j’aurai un moment’, car ce moment n’arrive jamais. Il faut être proactif. ‘Ce qui est très important à mon sens, c’est de prévoir des plages horaires sur lesquelles vous vous engagez à travailler. Sinon, il y a de grandes chances pour que ça reste un doux rêve.’
Pour ma part, alors que j’étais chez Microsoft, avec une jeune enfant et une deuxième grossesse en cours, j’ai pris une décision claire. ‘J’avais décidé de travailler le soir, mes soirées, au lieu de regarder un film […] deux trois fois par semaine, je travaillais sur le podcast. […] Et ça, je n’en dérogeais pas parce que sinon ben les choses ne se font pas.’ Votre méthode peut être différente : peut-être est-ce une heure chaque matin avant que le reste de la maison ne se réveille, peut-être sont-ce vos pauses déjeuner, ou une demi-journée le week-end. L’important est de définir ces créneaux, de les inscrire dans votre agenda comme des rendez-vous professionnels et de les respecter. C’est un contrat que vous passez avec vous-même et votre ambition.
L’art de la productivité : travailler intelligemment, pas seulement durement
Puisque votre temps est limité, chaque heure consacrée à votre projet doit être d’une efficacité maximale. Il ne s’agit pas de travailler plus, mais de travailler mieux. Adoptez des stratégies de productivité. Par exemple, le ‘batching’ : regroupez les tâches similaires. Au lieu d’écrire un post pour les réseaux sociaux chaque jour, consacrez deux heures le dimanche à préparer tous ceux de la semaine. Au lieu d’enregistrer un épisode de podcast chaque semaine, bloquez un samedi pour en enregistrer quatre. Cela réduit la charge mentale et le temps perdu à changer de contexte.
Appliquez également la loi de Pareto : concentrez-vous sur les 20% d’actions qui produiront 80% des résultats. Pour un blog, c’est écrire et promouvoir des articles, pas passer des heures à changer la couleur d’un bouton. Pour un consultant, c’est contacter des prospects et réaliser des missions, pas peaufiner sa carte de visite à l’infini. Soyez impitoyable avec les tâches à faible valeur ajoutée qui vous donnent l’illusion d’être occupé mais ne vous font pas avancer.
Protéger son énergie : la lutte contre le burn-out entrepreneurial
Mener de front deux carrières est un marathon, pas un sprint. Le plus grand danger n’est pas le manque de temps, mais l’épuisement. Si vous vous brûlez les ailes, votre projet s’effondrera en même temps que votre santé. Il est donc impératif de planifier aussi vos temps de repos et de déconnexion. ‘Il faut quand même faire très très très attention à ne pas se brûler les ailes, à ne pas bosser bosser bosser tout le temps tout le temps et ne jamais se reposer.’
Définissez des limites claires : pas de travail sur le projet le samedi, ou après 21h, par exemple. Conservez des activités qui vous ressourcent et n’ont rien à voir avec le travail (sport, loisirs créatifs, temps en nature, moments en famille). Souvenez-vous qu’un entrepreneur fatigué prend de mauvaises décisions, perd sa créativité et sa motivation. ‘Il n’y a rien de pire que un entrepreneur, une entrepreneuse fatiguée, vous ferez pas du bon travail si vous êtes sur les rotules.’ Votre énergie est votre ressource la plus précieuse ; protégez-la farouchement.
L’organisation est en place, les créneaux sont bloqués. Mais même avec le meilleur planning, il y aura des jours de doute, de fatigue, où l’envie de tout laisser tomber se fera sentir. C’est là qu’intervient le dernier pilier, le plus puissant de tous : votre vision.
Construire une vision claire pour ne jamais abandonner
La technique et l’organisation sont indispensables, mais elles ne suffisent pas. Pour tenir sur la durée, pour surmonter les obstacles et la fatigue, il vous faut un carburant bien plus puissant : une vision claire et un ‘Pourquoi’ inébranlable. C’est votre boussole interne, celle qui vous rappellera la direction à suivre lorsque vous serez perdu dans le brouillard du quotidien. Sans elle, le plus beau des projets est voué à s’essouffler.
Définir son ‘Pourquoi’ : votre moteur dans la tempête
On confond souvent l’objectif (‘créer une entreprise qui génère X euros de chiffre d’affaires’) avec le ‘Pourquoi’. Votre ‘Pourquoi’ est bien plus profond. C’est la raison fondamentale, émotionnelle, qui vous pousse à entreprendre ce voyage. ‘Il est impératif de connaître son pourquoi. Et son pourquoi, c’est pas l’objectif de son entreprise. Son pourquoi, c’est pour quelle raison est-ce que vous avez choisi ce style de vie ?’
Prenez le temps de vous poser cette question sincèrement. Pour moi, la réponse était limpide : ‘Mon pourquoi à moi, c’est de libérer tout le temps que je voulais pour mes enfants, d’avoir cette liberté là de pouvoir adapter mon agenda comme je le souhaite et que en fait mon emploi s’adapte à ma vie personnelle et pas l’inverse.’ Pour d’autres, ce sera l’envie d’avoir un impact sur le monde, de résoudre un problème qui leur tient à cœur, de s’exprimer de manière créative, ou de construire un patrimoine pour leur famille. Ce ‘Pourquoi’ doit être si fort qu’il vous donnera la force de vous lever plus tôt le matin ou de vous mettre au travail le soir après une journée épuisante. Écrivez-le, affichez-le, et relisez-le chaque fois que la motivation flanche.
Quelle est la finalité de votre projet ? Trois scénarios à envisager
Une fois votre ‘Pourquoi’ défini, il faut clarifier ce que vous attendez de ce projet à côté de votre emploi. Tous les side projects n’ont pas la même vocation, et être au clair avec vos intentions vous évitera de vous imposer une pression inutile. Il y a principalement trois scénarios :
- Le complément de revenu : Votre objectif est simplement d’arrondir vos fins de mois, de financer des vacances ou de vous faire plaisir. Dans ce cas, l’accent est mis sur la rentabilité rapide, sans forcément chercher la croissance à tout prix. C’est une approche parfaitement légitime qui permet de monétiser une passion sans stress.
- Le laboratoire d’apprentissage : L’argent n’est pas le moteur principal. Vous utilisez ce projet pour acquérir de nouvelles compétences, pour vous former sur le terrain. C’est exactement ce que j’ai fait il y a des années : ‘Quand j’ai créé mon premier blog et par la suite mon premier site e-commerce, c’était uniquement pour me former. […] Je l’avais construit pour me former au marketing digital.’ L’échec n’existe pas dans ce contexte ; chaque erreur est une leçon.
- Le futur temps plein : C’est le scénario le plus ambitieux. Vous construisez cette activité avec l’intention qu’elle devienne un jour votre activité principale, qu’elle remplace et dépasse votre salaire actuel. Cette ambition implique une stratégie différente, axée sur la croissance, la construction d’une audience et la mise en place de systèmes solides.
Planifier la transition : quand et comment sauter le pas ?
Si vous êtes dans le troisième scénario, celui du futur temps plein, il est crucial de ne pas naviguer à vue. Le confort du salariat peut devenir un piège doré si l’on ne se fixe pas d’objectifs clairs pour la transition. ‘Si vous n’avez aucune visibilité, aucun horizon […] le risque encore une fois, c’est que vous ne preniez jamais le risque.’
Je vous invite à définir des jalons, non pas pour vous mettre une pression insurmontable, mais pour créer des points de rendez-vous avec vous-même. Ces jalons peuvent être financiers (‘Quand mon activité générera 75% de mon salaire net pendant 6 mois consécutifs, j’envisagerai de quitter mon emploi’), ou basés sur des indicateurs de marché (‘Quand j’aurai 10 clients récurrents’ ou ’50 000 auditeurs par mois’). Fixez-vous un horizon de temps, par exemple deux ans, non pas comme une date butoir, mais comme une échéance pour faire le point : ‘Est-ce que c’est le bon moment pour moi de passer à l’étape suivante ?’ Cette démarche structurée transformera le saut dans le vide en une étape logique et maîtrisée de votre parcours.
Conclusion : osez le premier pas, pas le grand saut
Créer son entreprise en étant salarié n’est pas une version ‘light’ de l’entrepreneuriat. C’est une voie à part entière, une approche stratégique, intelligente et résiliente pour bâtir un projet qui a du sens. Elle vous permet de remplacer le risque par la patience, la pression par la sérénité, et le saut dans l’inconnu par une construction pas à pas.
Nous l’avons vu, le succès de cette aventure repose sur quatre piliers : la conscience des avantages pour rester motivé, la maîtrise du cadre légal pour avancer sereinement, une organisation de fer pour transformer les intentions en actions, et une vision puissante pour ne jamais perdre le cap. C’est exigeant, oui. Cela demandera des sacrifices, c’est certain. Les soirées devant une série seront parfois remplacées par des heures de travail sur votre projet. Mais la satisfaction de voir votre idée prendre vie, de construire quelque chose qui vous appartient, est une récompense incomparable.
Alors, si vous avez cette flamme en vous, ne la laissez pas s’éteindre par peur ou par inertie. N’attendez pas le ‘bon moment’ qui n’arrive jamais. Le bon moment, c’est maintenant. Commencez petit. Ne pensez pas à quitter votre emploi. Pensez à bloquer une heure dans votre agenda de la semaine prochaine. Une heure pour définir votre ‘Pourquoi’. Une heure pour vous inscrire en tant que micro-entrepreneur. Une heure pour écrire la première ligne de votre blog ou appeler votre premier prospect. C’est par cette succession de petits pas concrets que se construisent les plus grandes aventures. La vôtre ne demande qu’à commencer.
Questions fréquentes sur la création d’entreprise en étant salarié
Quel est le plus grand avantage de créer son entreprise tout en gardant son emploi ?
Le bénéfice le plus significatif est sans conteste la suppression de la pression financière. En conservant un salaire fixe chaque mois, vous éliminez le stress lié à la survie économique, qui est souvent le principal ennemi des jeunes entrepreneurs. Cela vous offre le luxe inestimable de pouvoir prendre votre temps pour construire votre projet sur des bases solides : développer votre offre, bâtir une audience, tester votre marché et affiner votre modèle économique sans être étranglé par des impératifs de rentabilité à court terme. Cette sécurité vous permet de prendre de meilleures décisions, de rester créatif et de ne pas brader votre travail, assurant ainsi une croissance plus saine et durable pour votre future entreprise.
‘Tant que vous êtes en poste, vous ne mettez pas votre foyer, votre famille à risque de ne pas avoir assez d’argent à la fin du mois pour payer le loyer, pour payer la nourriture et cetera. Donc ça, c’est une tranquillité d’esprit qui est immense.’
Est-ce que j’ai légalement le droit de lancer un side project si je suis en CDI ?
Oui, en principe, vous avez tout à fait le droit. La liberté d’entreprendre est un droit fondamental en France. Cependant, ce droit est encadré par votre obligation de loyauté envers votre employeur. Cela signifie que vous ne devez pas exercer une activité qui concurrencerait directement la sienne ni utiliser les ressources de votre entreprise (temps de travail, matériel, contacts) pour votre projet. Le point de vigilance principal est de vérifier votre contrat de travail à la recherche d’une ‘clause d’exclusivité’, qui pourrait restreindre votre capacité à exercer une autre activité professionnelle. Si une telle clause n’existe pas et que vous respectez votre devoir de loyauté, vous êtes libre de développer votre projet sur votre temps personnel.
‘La règle générale a priori, c’est qu’il y a pas de raison que vous ne puissiez pas avoir une entreprise qui vous est propre en plus de votre activité de salarié.’
Quel est le meilleur statut juridique pour commencer une activité en parallèle de son salariat ?
Pour démarrer, le statut de la micro-entreprise (anciennement auto-entreprise) est presque toujours la solution la plus simple et la plus adaptée. Il a été spécifiquement conçu pour permettre de tester une activité facilement. La création est gratuite, rapide et se fait en ligne. Les obligations comptables sont très allégées, et surtout, les cotisations sociales sont calculées uniquement sur le chiffre d’affaires que vous réalisez. Cela signifie que si vous ne gagnez pas d’argent au début, vous ne payez aucune charge sociale sur votre activité indépendante. C’est un statut idéal pour commencer sans risque et avec un minimum de contraintes administratives.
‘L’auto-entreprise vous permet de faire les choses rapidement, simplement et à moindre frais.’
Comment trouver le temps et l’énergie pour travailler sur son projet après une journée de travail ?
C’est le défi majeur. La clé n’est pas d »attendre’ d’avoir du temps, mais de le ‘créer’ de manière intentionnelle. Il est indispensable de définir des plages horaires fixes et non négociables dans votre agenda, comme s’il s’agissait de rendez-vous professionnels. Que ce soit tôt le matin, le soir ou le week-end, ces créneaux doivent être sacrés. L’énergie, quant à elle, vient de votre ‘Pourquoi’ : une motivation profonde et claire qui vous rappelle pourquoi vous faites ces efforts. Il est aussi crucial de protéger votre énergie en ne sacrifiant pas votre sommeil et en vous ménageant de vrais moments de repos pour éviter le burn-out, qui est le plus grand risque.
‘Il faut passer un contrat avec soi-même sur les moments que vous souhaitez dédier à la création de votre entreprise, sinon, il y a de bonnes chances que vous ne le fassiez jamais parce que la vie, c’est fatiguant.’
Faut-il absolument avoir pour objectif de quitter son emploi salarié ?
Absolument pas. C’est une fausse croyance de penser que la seule finalité d’un side project est de remplacer son emploi principal. Il existe de multiples raisons valables de lancer une activité en parallèle. Cela peut être simplement pour générer un complément de revenu, pour explorer une passion, pour acquérir de nouvelles compétences, ou encore pour trouver un équilibre de vie en devenant un ‘slasheur’, c’est-à-dire une personne qui cumule plusieurs activités. L’important est d’être au clair avec vos propres objectifs et de définir ce que vous voulez faire de ce projet, sans vous laisser imposer une vision unique de la réussite entrepreneuriale.
‘On a peut-être envie d’être un slasher, une slasheuse. […] Ça peut être très intéressant d’avoir un système de slasher, c’est-à-dire d’avoir deux activités et pas une comme l’on fait traditionnellement.’
Que faire si mon projet d’entreprise ne me plaît finalement pas ?
C’est justement l’un des grands avantages de cette approche : vous pouvez changer d’avis sans aucune conséquence dramatique. Si vous vous rendez compte que la réalité du métier ne vous correspond pas ou que la passion n’est pas au rendez-vous, il est très facile de faire marche arrière. Puisque vous avez conservé la sécurité de votre emploi salarié et que vous avez probablement opté pour un statut simple comme la micro-entreprise, vous n’avez ni investi toutes vos économies, ni mis en péril votre situation financière. Vous pouvez simplement cesser l’activité, sans regret, et considérer cette expérience comme un apprentissage précieux qui vous aidera à mieux définir votre prochain projet.
‘Si elle ne nous plaît pas, c’est très très facile de faire demi-tour. On a rien investi, on a rien perdu, tout va bien, on a toujours notre activité, notre poste actuel qui nous permet et bien d’avoir un revenu.’
Qu’est-ce que le ‘congé pour création d’entreprise’ et comment en bénéficier ?
C’est un dispositif qui permet à un salarié de suspendre son contrat de travail pour se consacrer à la création ou à la reprise d’une entreprise. Ce congé, qui n’est pas rémunéré, peut être pris à temps plein ou à temps partiel. Son immense avantage est de vous garantir de retrouver votre emploi (ou un emploi similaire) à la fin de la période convenue si votre projet entrepreneurial ne réussit pas. Pour en bénéficier, il faut généralement avoir une certaine ancienneté dans l’entreprise et faire une demande formelle à son employeur, qui peut l’accepter ou le refuser sous certaines conditions. C’est une excellente option pour ceux qui ont besoin de plus de temps pour lancer leur activité tout en conservant un filet de sécurité.
‘C’est une véritable sécurité, ça s’appelle le congé création d’entreprise. […] vous pouvez retrouver votre poste à temps plein dans l’entreprise si jamais votre société, la société que vous avez créé n’a pas fonctionné.’
Comment savoir quand c’est le bon moment pour quitter son travail et se consacrer à son entreprise ?
Il n’y a pas de réponse universelle, mais la décision doit être basée sur des indicateurs objectifs plutôt que sur une simple impulsion. La meilleure approche est de se fixer des jalons clairs en amont. Ces jalons peuvent être financiers : par exemple, lorsque votre activité génère de manière stable et récurrente un revenu équivalent à 80% ou 100% de votre salaire net pendant au moins six mois. Ils peuvent aussi être liés à votre marché : un certain nombre de clients réguliers, un volume de commandes constant, ou une taille d’audience suffisante. Se donner un horizon de temps (ex: ‘dans 2 ans, je fais le point’) est aussi un bon moyen de s’obliger à évaluer la situation et à prendre une décision éclairée.
‘Il faut à un moment donné mettre des délais non pas pour se forcer à le faire […] mais pour pouvoir s’arrêter 2 minutes et se poser la question, est-ce que c’est le bon moment pour moi de passer à l’étape suivante.’


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