Logo de l'épisode Comment organiser son temps - Episode 106 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

Comment organiser son temps – Episode 106

Épisode diffusé le 30 décembre 2021 par Estelle Ballot

Écouter l'épisode :

Organisation d’entrepreneur : ma méthode pour tout gérer sans y laisser sa santé mentale

Le fil de nos réseaux sociaux est une vitrine fascinante. On y voit des entrepreneurs qui semblent jongler avec une aisance déconcertante entre la gestion d’une équipe, la rédaction de publications profondes sur LinkedIn, l’animation de multiples canaux de contenu et une vie personnelle digne d’un magazine. C’est le fameux mythe de l’hyper-productivité. Comme je le disais dans le podcast, on se demande souvent : ‘Comment font tous ces entrepreneurs hyper actifs pour réussir à tout faire ?’ Cette image, aussi inspirante soit-elle, peut rapidement devenir une source de pression immense, voire de culpabilité. Car la réalité, surtout quand on est indépendant, est souvent bien différente. Le risque de se ‘laisser un peu aller’ est réel, tout comme celui de s’éparpiller dans un tourbillon de tâches sans jamais avoir le sentiment d’avancer.

La vérité, c’est qu’il n’existe pas de formule magique. Je ne vais pas vous promettre de gagner des millions en travaillant quatre heures par semaine. L’objectif de cet article est bien plus humble et, je l’espère, bien plus utile : partager en toute transparence ma méthode d’organisation. C’est un système que j’ai bâti au fil du temps, non pas sur des théories rigides, mais sur la pratique, les erreurs et l’écoute de mes propres besoins. Car s’il y a une chose dont je suis convaincue, c’est que ‘la bonne méthode, la meilleure méthode, c’est celle qui marche pour vous’. Mon but n’est pas que vous copiez-colliez mon agenda, mais que vous y puisiez des idées pour construire le vôtre. Nous allons explorer ensemble comment le rétroplanning peut devenir votre meilleur allié, comment structurer vos semaines de façon réaliste, et surtout, comment faire de votre organisation un véritable outil au service de votre épanouissement, et non une contrainte de plus.

Le rétroplanning : la pierre angulaire de votre organisation d’entrepreneur

Si je devais ne garder qu’un seul outil d’organisation, ce serait sans hésiter le rétroplanning. C’est un concept dont j’ai déjà parlé, mais sa puissance est telle qu’il mérite qu’on s’y attarde en profondeur. Pour moi, ‘le rétroplanning, c’est la base de l’organisation professionnelle’. Tenter de mener un projet complexe sans lui, c’est un peu comme essayer de traverser l’océan sans boussole ni carte. On peut y arriver avec beaucoup de chance, mais il y a de fortes probabilités de s’épuiser en tournant en rond. Le principal défi pour un entrepreneur n’est pas de gérer des tâches courtes et simples. Une mission qui se boucle en une journée ne pose pas de problème d’organisation majeur. La complexité naît des projets à long terme, ceux qui s’étalent sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois. C’est le cas d’un lancement de produit, d’une campagne marketing, de la création d’une formation ou, comme nous allons le voir, d’une refonte de site internet. Ces projets sont des ‘montagnes’ qui peuvent paraître infranchissables et générer une angoisse paralysante. Le rétroplanning est l’outil qui permet de transformer cette montagne en un escalier accessible, marche par marche.

Du macro au micro : piloter votre année et vos projets

Dans ma pratique, je n’utilise pas un, mais deux types de rétroplannings qui se complètent. Le premier est un rétroplanning ‘macro’, une vision globale de mon année. C’est une sorte de carte stratégique où je positionne les grands temps forts : le lancement d’une nouvelle session de ma formation, une période de création de contenu intense, ou des campagnes promotionnelles. Mais ce rétroplanning annuel a un rôle encore plus fondamental : il m’oblige à planifier mes pauses. C’est là que je bloque mes vacances. Car oui, les vacances sont cruciales, surtout quand on est indépendant. Cet outil me permet de visualiser l’année d’un seul coup d’œil, d’assurer un équilibre entre les périodes de sprint et les périodes de récupération, et de savoir quand je peux raisonnablement intégrer un nouveau projet inattendu. C’est ma tour de contrôle.

Le second type, le plus important au quotidien, est le rétroplanning par projet. C’est la déclinaison opérationnelle du premier. Pour chaque grand projet identifié dans ma vision annuelle, je crée un document détaillé qui décompose l’objectif final en une succession de tâches logiques, datées, en partant de la date de fin pour remonter jusqu’à aujourd’hui. C’est lui qui répond à la question angoissante du lundi matin : ‘Par quoi je commence ?’. Il transforme une ambition vague (‘refaire mon site’) en une liste d’actions concrètes et digestes (‘cette semaine, je contacte trois photographes’). C’est ce qui permet de se ‘voir avancer’ et de maintenir la motivation sur la durée.

L’exemple concret d’une refonte de site web : décortiquer la montagne

Pour bien comprendre la puissance du rétroplanning projet, prenons un cas concret que j’évoque dans le podcast : la refonte d’un site internet. Dit comme ça, l’objectif semble simple. Mais en réalité, c’est un projet tentaculaire. Si on ne le décompose pas, on est certain de foncer dans le mur. Imaginons que l’objectif soit de mettre le nouveau site en ligne dans trois mois. Le rétroplanning consiste à se demander : que faut-il une semaine avant la mise en ligne ? Des tests finaux. Et avant ça ? L’intégration de tous les contenus. Et avant ça ? Avoir les contenus ! Et ainsi de suite.

Attardons-nous sur un seul élément : les photos. Pour avoir de belles photos professionnelles sur le site, il faut organiser un shooting. Le rétroplanning nous force à lister les étapes :
1. Trouver le photographe (6 semaines avant la mise en ligne) : Demander des recommandations, chercher sur des plateformes, analyser les portfolios.
2. Contacter et briefer (5 semaines avant) : Envoyer des demandes, obtenir des devis, faire un appel pour expliquer le besoin (types de poses, formats, ambiance…).
3. Planifier le shooting (4 semaines avant) : Trouver une date commune, ce qui peut prendre du temps car les bons professionnels sont souvent bookés.
4. Préparer le shooting (3 semaines avant) : Réfléchir aux tenues, aux lieux, à la coiffure. Comme je le dis, ‘il vous faudra plusieurs tenues. Donc potentiellement il va falloir passer par la case shopping’.
5. Le jour J (2 semaines avant) : Le shooting en lui-même.
6. Réception et sélection (1 semaine avant) : Le photographe doit traiter les photos, vous les envoyer, et vous devez choisir les meilleures.
Rien que pour les photos, il a fallu s’y prendre un mois et demi à l’avance ! Et je ne parle que des photos. Il faut faire le même exercice pour la charte graphique, la rédaction des textes, le développement technique… Le rétroplanning est le seul moyen de synchroniser toutes ces dépendances et de s’assurer que tout soit prêt au bon moment.

Structurer votre semaine : l’art d’équilibrer projets et tâches récurrentes

Le rétroplanning nous donne la liste des ‘marches’ à gravir pour nos grands projets. C’est parfait. Mais la réalité d’une semaine d’entrepreneur est loin d’être une page blanche sur laquelle on peut simplement inscrire nos tâches de projet. La semaine est déjà remplie par un flot continu d’activités indispensables au bon fonctionnement de l’entreprise. C’est une illusion de penser qu’on va pouvoir se consacrer à 100 % à ses objectifs stratégiques. Comme je le confesse, ‘On aimerait toutes ne travailler que sur nos projets principaux… C’est un leur. Enfin en tout cas, moi, j’ai jamais réussi à le faire’. La raison est simple : ‘très rapidement, vous allez être rattrapé par l’administratif et par les sollicitations extérieures’. La clé d’une semaine sereine et productive réside donc dans la capacité à créer un système qui accueille à la fois les tâches de fond (les projets) et les tâches récurrentes (le quotidien).

La règle des trois objectifs : votre boussole hebdomadaire

Face à la masse de travail potentielle, la tentation est grande de se créer des listes de tâches à rallonge pour la semaine, dans l’espoir d’avancer plus vite. C’est une erreur classique qui mène tout droit à la démotivation. Ma conviction, c’est qu’il faut être radicalement réaliste. C’est pourquoi je préconise de ‘ne choisir que trois grandes actions à faire dans la semaine’. Attention, il s’agit bien de trois actions liées à vos projets en cours, en plus de tout le reste. Ces trois objectifs sont votre cap pour la semaine. Ils doivent être suffisamment précis pour être actionnables et suffisamment ambitieux pour représenter une vraie avancée. Par exemple : ‘Finaliser le plan de la nouvelle formation’, ‘Écrire les trois premiers emails de la séquence de bienvenue’, ou ‘Terminer la recherche de mots-clés pour le blog’. En se limitant à trois, on se donne une chance réelle de les accomplir, ce qui génère un sentiment de satisfaction et de contrôle. C’est une approche qui force à prioriser l’essentiel et qui laisse de la marge pour les inévitables imprévus, au lieu de subir un planning surchargé dès le lundi matin.

Identifier et dompter vos tâches récurrentes

Les trois objectifs de la semaine sont les ‘briques’ que vous ajoutez à votre construction. Mais il faut d’abord faire de la place pour le ‘ciment’ : les tâches récurrentes. Ce sont toutes ces activités qui reviennent de façon périodique et qui sont non négociables. Ne pas les planifier, c’est s’assurer qu’elles viendront perturber votre travail de fond au pire moment. Il est donc essentiel de les identifier et de leur attribuer des créneaux dédiés dans votre emploi du temps. On peut les classer en plusieurs catégories :
L’administratif et la comptabilité : Que ce soit la facturation, le suivi des paiements ou la préparation des documents pour le comptable, ces tâches sont inévitables. Leur dédier un créneau fixe (par exemple, le vendredi après-midi) évite qu’elles ne polluent votre esprit le reste de la semaine.
La création de contenu : Pour beaucoup d’entrepreneurs, c’est le cœur du réacteur marketing. Dans mon cas, cela inclut le podcast et les publications sur les réseaux sociaux. Ces activités demandent du temps et de la concentration, et doivent être sanctuarisées.
La gestion des emails et des sollicitations : C’est un véritable trou noir à temps. Plutôt que de répondre au fil de l’eau, il est plus efficace de définir deux ou trois moments dans la journée pour traiter sa boîte de réception.
Le suivi client : Appels, réunions, support… Ces interactions sont vitales et doivent avoir leur place dans l’agenda. En organisant ces tâches récurrentes dans des blocs de temps, on libère de véritables plages de concentration pour le travail de projet.

Écoutez votre rythme : le chronotype au service de votre productivité

Avoir un plan et une structure hebdomadaire, c’est bien. Mais pour que le système soit véritablement efficace et durable, il manque un ingrédient essentiel : vous. Trop de méthodes de productivité nous traitent comme des machines, capables de fournir un effort constant et linéaire tout au long de la journée. C’est une profonde méconnaissance de la nature humaine. Comme je l’explique, ‘On le sait toutes, nous n’avons pas le même niveau d’efficacité toute la journée’. Ignorer ses propres rythmes biologiques, son ‘chronotype’, c’est se battre contre soi-même et gaspiller une énergie précieuse. La véritable organisation intelligente consiste à faire correspondre le type de tâche à son niveau d’énergie du moment. C’est un changement de paradigme que j’ai moi-même opéré assez récemment, et qui a tout changé.

Découvrir vos pics de concentration

La première étape est une phase d’auto-observation honnête. Il s’agit de devenir le scientifique de sa propre productivité. Pendant une semaine, essayez de noter comment vous vous sentez à différents moments de la journée. Quand avez-vous les idées les plus claires ? Quand avez-vous l’énergie pour abattre une tâche complexe ? À l’inverse, quand votre cerveau tourne-t-il au ralenti ? Pour ma part, après cette analyse, j’ai réalisé quelque chose de très clair : ‘j’ai le sentiment que je suis très efficace soit tôt le matin, soit tard le soir’. La journée, et surtout l’après-midi, est une période où ma concentration est moins intense. Cette simple prise de conscience est fondamentale. Elle m’a permis de comprendre pourquoi je peinais à écrire un article à 14h, alors que les mots me venaient sans effort à 8h ou à 23h. Certaines personnes sont du matin, d’autres du soir. L’important n’est pas de juger son rythme, mais de le connaître pour pouvoir l’utiliser à son avantage.

Construire un emploi du temps type… et flexible

Une fois vos pics d’énergie identifiés, vous pouvez construire un emploi du temps type qui en tient compte. Le but est d’allouer les tâches qui demandent le plus de concentration (le ‘deep work’) à vos périodes de haute énergie, et les tâches plus légères ou mécaniques (le ‘shallow work’) à vos périodes de basse énergie. Dans mon cas concret, cela se traduit par :
Les matins (lundi, mardi, jeudi, vendredi) : Ce sont mes moments de concentration maximale. Je les dédie donc aux tâches les plus exigeantes : la création de contenu et le travail sur mes projets stratégiques.
Les après-midis : Mon énergie étant plus basse, je les réserve à ‘l’administratif, pour la gestion des emails et pour les calls’. Ces activités demandent de l’attention, mais elles sont plus interactives ou moins créatives, ce qui me convient mieux à ce moment-là.
Le soir : C’est mon second pic d’énergie. Je l’utilise souvent pour finaliser un travail de création ou pour rattraper un retard.
Mais attention, le mot le plus important ici est ‘type’. Cet emploi du temps est un guide, pas une loi. La vie est pleine d’imprévus : un enfant malade, une nuit blanche, une baisse de moral… Il est crucial de se rappeler que ‘cette organisation, elle est là pour vous servir et pas pour vous stresser, vous angoisser’. Si un lundi matin, je n’ai pas l’énergie pour la création de contenu, ce n’est pas grave. J’inverse. Je traite mes emails le matin, et je me rattraperai sur la création l’après-midi ou le soir, quand mon énergie sera revenue.

Au-delà du business : intégrer votre vie personnelle dans votre planning

On pourrait croire que notre système est complet. Nous avons un plan à long terme avec le rétroplanning, une structure hebdomadaire réaliste et un agenda quotidien adapté à notre énergie. Pourtant, il manque la pièce maîtresse, la raison d’être de toute cette organisation : la vie. Un entrepreneur qui organise sa vie uniquement autour de son travail court à l’épuisement. Le business doit être un outil au service de notre vie, et non l’inverse. Comme je le dis souvent, ‘avoir son business, c’est bien, mais si vous voulez mon avis, le plus important, c’est quand même ce qu’il y a autour à commencer par la famille’. Une organisation saine et durable est une organisation qui intègre consciemment des moments pour soi, pour sa santé et pour ses proches. Ce ne sont pas des ‘pauses’ que l’on prend s’il reste du temps, mais des piliers fondamentaux de notre performance et de notre bien-être.

Planifier le repos et le sport comme des tâches non négociables

La culture de l’entrepreneuriat glorifie souvent le ‘hustle’, le travail acharné jusqu’à l’épuisement. C’est une vision dangereuse et contre-productive. Il est primordial de prendre conscience que ‘la santé, c’est la santé physique et la santé mentale’. Et elle ne se maintient pas par magie, elle se planifie. C’est pourquoi j’ai décidé d’intégrer dans mon planning des rendez-vous avec moi-même qui sont aussi importants qu’un rendez-vous client. Concrètement, ‘je me suis placé deux séances de sport dans la semaine et une séance déjeuner entre copains pour un peu souffler et prendre soin de moi’. Le sport n’est pas une perte de temps de travail ; c’est un investissement qui me donne plus d’énergie, de clarté mentale et de résilience face au stress. De même, ce déjeuner entre amis n’est pas une distraction ; c’est un rempart contre l’isolement de l’indépendant et une source de joie essentielle. En bloquant ces créneaux dans l’agenda, on leur donne le statut de tâches non négociables, protégeant ainsi notre ressource la plus précieuse : nous-mêmes.

Le droit à l’imprévu et à la flexibilité totale

Le secret d’un planning qui ne craque pas sous la pression, c’est de ne pas le remplir à 100 %. Un agenda surchargé est un agenda fragile, qui explose au moindre grain de sable. Il est impératif de se ‘laisser des plages de temps libre dans votre semaine pour absorber et bien l’imprévu’. Ces créneaux vides ne sont pas du temps perdu ; ce sont des zones tampons. Elles permettent d’absorber le retard d’une tâche qui a pris plus de temps que prévu, de gérer une urgence client inattendue, ou de saisir une nouvelle opportunité qui se présente. Elles permettent aussi, tout simplement, de respirer, de prendre du recul, de réfléchir stratégiquement plutôt que de passer sa vie le nez dans le guidon à exécuter des tâches. Cette flexibilité est aussi un état d’esprit. Il faut se donner le droit de changer son planning. ‘Si à un moment donné il faut changer les choses, et bien sentez-vous absolument libre de les changer’. La seule règle, c’est de garder en tête ses objectifs et de s’assurer, in fine, que le travail soit fait, même si ce n’est pas dans l’ordre initialement prévu.

Conclusion : trouvez l’organisation qui vous ressemble

Nous avons parcouru un long chemin, du rétroplanning stratégique à la gestion de notre énergie quotidienne. Si vous deviez retenir une seule chose, ce serait celle-ci : l’organisation parfaite n’existe pas. Il n’y a que l’organisation qui fonctionne pour vous, à un instant T de votre vie et de votre business. Ma méthode repose sur quatre piliers : une vision claire grâce au rétroplanning, une structure hebdomadaire réaliste avec la règle des trois objectifs, une adaptation quotidienne à mon énergie personnelle, et l’intégration non négociable de ma vie et de mon bien-être. C’est un cadre, une boussole, mais certainement pas une cage. L’enjeu n’est pas de cocher plus de cases ou de remplir chaque minute de son agenda. L’enjeu est de construire un système qui vous soutient, qui réduit votre charge mentale et qui vous permet d’avancer sereinement vers vos objectifs.

Je vous invite donc à cesser de vous comparer aux vitrines idéalisées des réseaux sociaux. Prenez ce qui résonne en vous dans cet article, testez, adaptez, jetez ce qui ne vous convient pas. Votre organisation est une création personnelle, évolutive, qui doit vous ressembler. Comme je le disais pour conclure l’épisode, ‘l’idée en tout cas, c’est de lancer une réflexion sur comment est-ce que je peux faire pour me sentir vraiment bien dans les actions que je mène’. C’est tout le mal que je vous souhaite : trouver le rythme et la structure qui vous permettront non seulement de réussir, mais surtout de vous épanouir dans votre aventure entrepreneuriale.

Questions fréquentes sur l’organisation pour entrepreneur

Comment commencer un rétroplanning pour un gros projet quand on ne sait pas par où débuter ?

Le plus simple est de commencer par la fin. Fixez la date de livraison ou de lancement idéale de votre projet. Ensuite, listez toutes les grandes phases nécessaires pour y arriver (ex: création, production, communication…). Pour chaque phase, listez les tâches détaillées. Enfin, estimez le temps nécessaire pour chaque tâche et placez-les sur un calendrier en remontant le temps depuis votre date de fin. La clé est de décomposer la ‘montagne’ en petites ‘marches’ beaucoup moins intimidantes. L’important est de commencer, même si le plan n’est pas parfait ; il évoluera en cours de route.

‘Le meilleur moyen de ne pas rester bloqué justement face à cette montagne de travail, c’est de séquencer la montagne en petites étapes. C’est très facile de monter une marche, c’est beaucoup moins facile de monter en haut de la Tour Eiffel.’

Est-ce que la méthode des trois objectifs par semaine n’est pas trop lente pour avancer ?

Au contraire, c’est une méthode qui garantit une progression constante et durable. En se concentrant sur trois actions clés, on s’assure de les mener à bien au lieu de commencer dix choses et n’en finir aucune. Il ne faut pas oublier que ces trois objectifs s’ajoutent à toutes les tâches récurrentes qui font déjà tourner votre entreprise. Cette approche réaliste évite la surcharge mentale et l’épuisement, qui sont les véritables freins à la progression sur le long terme. C’est un rythme de marathon, pas de sprint, qui vous mènera plus loin et en meilleure forme.

‘De se fixer trois objectifs, trois choses à faire dans votre semaine, c’est déjà à mon avis largement suffisant. Quand on est en mode projet, moi je pense qu’on peut même ne se fixer qu’un seul objectif.’

Que faire si mon chronotype ne correspond pas aux horaires de travail ‘classiques’ (ex: contraintes familiales) ?

C’est tout l’avantage d’être indépendant : la flexibilité. Si vous êtes plus efficace le soir mais que vos enfants requièrent votre attention de 16h à 20h, l’idée n’est pas de tout révolutionner mais de s’adapter. Vous pouvez peut-être décaler votre journée, en travaillant de 21h à minuit sur des tâches de fond et en consacrant une partie de l’après-midi à des tâches plus légères. Le but n’est pas de trouver un planning parfait, mais le meilleur compromis possible entre vos contraintes extérieures et vos rythmes internes. L’important est d’en être conscient pour exploiter au mieux les créneaux dont vous disposez.

‘Je ne vais pas pouvoir travailler uniquement de 7h à 9h et de 22h à 1h du matin… En revanche, ce que j’ai pu comprendre, c’est que c’est vraiment le matin que je vais pouvoir travailler de façon très concentrée et le soir lorsque mes enfants dorment.’

Comment gérer les sollicitations extérieures (emails, partenariats) sans qu’elles dévorent mon temps ?

Il faut les traiter par lots et leur dédier des créneaux spécifiques. Plutôt que de répondre à chaque email dès qu’il arrive, prévoyez deux ou trois sessions de 30 minutes par jour pour gérer votre boîte de réception. Pour les sollicitations plus importantes, il faut apprendre à dire non à ce qui ne correspond pas à vos objectifs. Il est essentiel de ne pas laisser l’agenda des autres dicter le vôtre. Répondre est une marque de respect, mais accepter chaque proposition est le meilleur moyen de perdre de vue vos propres projets.

‘Au milieu de toutes ces sollicitations… il y a très probablement un certain nombre de sollicitations extrêmement intéressantes pour votre business… Donc bien sûr que vous allez lire tous vos emails et que vous allez répondre… Ça va vous demander du temps et toujours plus de temps que ce qu’on a prévu.’

Je n’arrive jamais à m’arrêter de travailler. Comment intégrer concrètement des pauses et du temps pour moi ?

La seule solution est de les planifier comme s’il s’agissait de rendez-vous professionnels. Bloquez dans votre agenda ‘Séance de sport’, ‘Déjeuner ami’, ‘Lecture’ ou simplement ‘Pause’. Ces créneaux doivent être considérés comme non négociables. L’astuce est de comprendre que ce temps n’est pas ‘perdu’ pour le travail, mais qu’il s’agit d’un investissement essentiel pour recharger vos batteries, maintenir votre créativité et prévenir le burn-out. Votre santé est le premier actif de votre entreprise ; il faut donc la gérer avec la même rigueur qu’un projet client.

‘Attention à votre santé et la santé, c’est la santé physique et la santé mentale. C’est pour ça que moi je me suis, sans être une grande sportive, je me suis placé deux séances de sport dans la semaine et une séance déjeuner entre copains pour un peu souffler et prendre soin de moi.’

Comment rester motivé sur un projet qui dure plusieurs mois ?

Le rétroplanning est votre meilleur allié pour cela. En décomposant le projet en petites tâches hebdomadaires, chaque tâche terminée devient une petite victoire qui nourrit la motivation. C’est le principe de ‘voir avancer’. Plutôt que de regarder le sommet de la montagne, vous vous concentrez sur la prochaine marche à gravir. Célébrer ces petites étapes est crucial. Se dire ‘cette semaine, j’ai réussi à finaliser la charte graphique’ procure un sentiment d’accomplissement qui donne l’énergie de continuer. La motivation n’est pas un état constant, c’est un muscle qui se travaille grâce à des progrès visibles et réguliers.

‘Lorsqu’on a un projet long terme, on peut vite se sentir bloqué, angoissé par la charge de travail qui est à accomplir… le meilleur moyen de ne pas rester bloqué justement face à cette montagne de travail, c’est de séquencer la montagne en petites étapes.’

Mon emploi du temps est toujours chamboulé par les imprévus. Comment puis-je mieux les gérer ?

La clé est d’anticiper l’imprévu en ne planifiant pas 100% de votre temps. Intégrez volontairement des ‘plages de temps libre’ dans votre semaine. Ces zones tampons de 1 à 2 heures peuvent servir à absorber un retard, gérer une urgence ou simplement prendre du recul. De plus, adoptez une mentalité flexible : votre planning est un guide, pas une loi immuable. Si un imprévu majeur survient, prenez le temps de réévaluer vos priorités de la semaine et de reporter ce qui n’est pas urgent. L’organisation ne vise pas à éliminer les imprévus, mais à vous donner la capacité de les gérer sans que tout votre système s’effondre.

‘Sentez-vous absolument libre de les changer mais gardez en tête que quand même in fine, bah il faudra bien faire les choses. Donc si lundi matin vous n’avez pas pu faire la création de contenu comme prévu, et bien trouver un autre moment dans la semaine où vous allez pouvoir caser cette création de contenu.’


Épisodes similaires