Changer de nom de marque : les coulisses de la transformation de Banque Casino en Floa
C’est l’une des premières choses que l’on fait quand on lance son activité, et cela donne immédiatement corps à notre projet. Une fois qu’on l’a, c’est tout un univers qui s’offre à nous. C’est concret, c’est parti. Cette étape fondamentale, ce début de toute histoire, c’est le choix du nom. Mais cette décision, si exaltante soit-elle, est aussi paralysante. Elle est pavée de doutes et de questions angoissantes : ‘Et si je me trompais ? Et si les gens n’aimaient pas ce nom ? Et si personne ne le comprenait ? Et si je n’avais pas le droit de l’utiliser ?’ Ces ‘et si’ peuvent rapidement devenir un véritable cauchemar pour tout entrepreneur.
Maintenant, imaginez que les enjeux soient décuplés. Imaginez non pas choisir un nom pour un nouveau projet, mais devoir changer celui d’une marque déjà bien établie, avec des millions de clients fidèles et une histoire connue. La pression est immense, le risque de tout perdre est palpable. C’est précisément le défi colossal que Fabienne Le Scornet, directrice marketing et communication de Floa, a relevé. Elle a orchestré la métamorphose de Banque Casino, une marque ancrée dans le paysage français, en Floa, une identité fraîche, digitale et tournée vers l’avenir.
Dans ce guide complet, nous allons plonger avec Fabienne dans les coulisses de ce rebranding audacieux. Loin des théories abstraites, elle nous livre un retour d’expérience pragmatique et détaillé. Comment savoir que le moment est venu ? Quelles sont les étapes cruciales à ne surtout pas manquer ? Comment bâtir une stratégie de lancement qui rassure les anciens clients et séduit les nouveaux ? Vous découvrirez que sa méthode, éprouvée au sein d’une grande structure, est tout aussi pertinente pour une PME ou un entrepreneur solo. Préparez-vous à découvrir une feuille de route complète pour naviguer avec succès dans les eaux complexes du changement de nom de marque.
Le déclic : savoir quand changer de nom est une nécessité, pas un caprice
La décision de changer de nom de marque est l’une des plus lourdes de conséquences pour une entreprise. Elle ne doit jamais être prise à la légère, sur un coup de tête ou pour suivre une simple tendance. Comme le souligne Fabienne Le Scornet, on n’est jamais ‘vraiment sûr’ à 100% que c’est le bon moment. Cependant, une accumulation de signaux faibles et forts finit par créer une conviction inébranlable. Ces signaux proviennent de toutes parts : du marché, des partenaires, des clients, et même de l’interne. Il s’agit de les écouter attentivement pour comprendre que le statu quo n’est plus une option viable. Ignorer ces alertes, c’est prendre le risque de laisser sa marque devenir obsolète, un poids mort qui freine le développement de l’entreprise au lieu de le propulser.
La dissonance stratégique : quand votre nom ne raconte plus votre histoire
Le premier signal, et sans doute le plus important, est celui de la dissonance. C’est ce moment où vous réalisez qu’il y a un fossé grandissant entre ce que votre entreprise est devenue et le nom qu’elle porte. Pour Banque Casino, cette dissonance était flagrante. L’entreprise avait pivoté, passant d’un modèle de banque de retailer à un acteur digital, innovant, travaillant avec des fintechs et leader du paiement fractionné. Or, le nom ‘Banque Casino’ continuait de véhiculer une image traditionnelle, physique, et intimement liée à un groupe de grande distribution.
Cette situation crée une friction permanente. En interne, les équipes qui développent des produits de pointe ne se reconnaissent plus dans cette identité. En externe, les partenaires potentiels et les nouveaux clients ont une perception erronée de l’offre. Comme le dit Fabienne, c’est le moment critique où
‘notre marque ne sert plus du tout la stratégie de l’entreprise. Quand on a une quand on est au cœur de stratégies très digital, quand l’innovation c’est au cœur de notre ADN et que la marque ne porte pas du tout ses valeurs, bon ben là on a une dissonance, ça fonctionne plus et la marque n’est plus du tout au service du business.’
Cette inadéquation n’est pas qu’une question d’image ; elle a des conséquences business directes. Elle ralentit les cycles de vente, complique le recrutement de talents et empêche la marque d’occuper la place qu’elle mérite sur son marché.
Du frein à l’écueil : quand votre nom devient un obstacle commercial
La dissonance devient un problème critique lorsque le nom de la marque passe du statut de simple ‘frein’ à celui d’un véritable ‘écueil’ commercial. Le signal d’alarme le plus puissant est celui qui vient directement d’un client ou d’un partenaire stratégique. Fabienne partage une anecdote révélatrice : un grand opérateur téléphonique, séduit par leur produit, a clairement exprimé ses réserves sur la marque. C’est un moment charnière où le problème n’est plus théorique mais bien tangible et quantifiable. Le nom de la marque, au lieu d’être un atout, devient un point de blocage dans des négociations cruciales.
Cela peut se produire pour plusieurs raisons : une image perçue comme vieillissante, une association à un secteur qui n’est pas valorisant pour le partenaire, ou simplement une confusion qui pourrait rejaillir sur sa propre clientèle. Lorsque votre nom vous fait perdre des contrats ou passer à côté d’opportunités majeures, l’équation économique du changement de nom bascule. Le coût de l’inaction devient soudainement bien plus élevé que le coût et le risque d’un rebranding.
‘Votre produit, il est super. Par contre votre marque c’est un vrai problème pour nous. Donc là non seulement elle n’aide pas la stratégie mais au contraire, elle devient presque un écueil.’
C’est la preuve ultime que la marque n’est plus alignée avec la valeur réelle de l’entreprise et qu’une intervention est devenue indispensable.
Anticiper l’avenir : l’internationalisation comme catalyseur du changement
Un autre catalyseur puissant pour le changement de nom est l’ambition de se développer au-delà de ses frontières. Un nom qui fonctionne parfaitement sur son marché domestique peut s’avérer être un véritable casse-tête à l’international. Les problèmes peuvent être d’ordre linguistique, culturel ou simplement pratique. Pour Banque Casino, l’équation était simple : le nom était tout simplement inexportable.
Fabienne l’explique sans détour :
‘Banque Casino en Espagne, autant vous dire que ça marche pas du tout d’ailleurs, Casino c’est compliqué.’
Cette barrière n’est pas anecdotique. Elle représente un obstacle majeur à la stratégie de croissance de l’entreprise. Un nom difficile à prononcer, qui a une connotation négative ou étrange dans une autre langue, ou qui n’évoque absolument rien pour une audience étrangère, est un handicap dès le départ. Il oblige à des investissements marketing démesurés pour simplement expliquer qui vous êtes. Choisir de changer de nom en amont d’une expansion internationale est donc un investissement stratégique. C’est s’assurer que la future marque sera un passeport pour la croissance, un nom universel, simple et porteur des bonnes valeurs, quel que soit le pays.
Une fois que ces signaux convergent, la question n’est plus de savoir ‘si’ il faut changer, mais ‘comment’ le faire. La prise de conscience est la première étape, mais le plus dur reste à venir : orchestrer cette transformation complexe sans perdre son âme, ses clients, ni son business.
Le processus de création : un triptyque stratégique pour bâtir une nouvelle identité
Une fois la décision de changer de nom actée, le piège serait de se précipiter sur la partie créative, le choix du nom ou le design du logo. L’expérience de Floa démontre qu’une approche méthodique est la seule garante du succès. Il ne s’agit pas d’une, mais de trois phases distinctes et séquentielles qui forment un triptyque stratégique : le positionnement, le naming, et la validation juridique. Omettre ou inverser ces étapes, c’est construire sa nouvelle maison sur des sables mouvants. Avant même de chercher un nom, il faut savoir précisément qui l’on est, ce que l’on veut incarner et s’assurer que le terrain est juridiquement viable. C’est ce travail de fond, souvent invisible, qui fait toute la différence entre un simple changement de nom et une véritable renaissance de la marque.
Étape 1 : Le positionnement, la fondation invisible de votre nouvelle marque
Tout commence par un travail d’introspection stratégique. Avant de se demander ‘Comment allons-nous nous appeler ?’, la question fondamentale est ‘Qui sommes-nous devenus et qui voulons-nous être ?’. C’est l’étape de la plateforme de marque. Il s’agit de définir sur le papier l’ADN de l’entreprise : sa mission, sa vision, ses valeurs, sa personnalité, son ton de voix. Pour l’équipe de Floa, il était clair que la nouvelle identité devait refléter ce qu’ils étaient déjà en interne : un acteur agile, innovant et centré sur la simplification de l’expérience client.
Ce travail s’est fait en petit comité, avec le comité de direction, pour garantir l’alignement et l’efficacité. Ils se sont fait accompagner par une agence spécialisée en branding pour formaliser cette ‘architecture de marque’. Le résultat de cette phase n’est pas un nom, mais un brief clair et précis. Ce document devient la boussole pour toutes les étapes suivantes. Pour Floa, les valeurs clés qui en sont ressorties étaient la simplicité, l’optimisme et la fluidité. Ce sont ces concepts qui guideront ensuite la recherche du nom.
‘D’une part on a travaillé avec une agence de pure branding, là où on a travaillé notre plateforme de marque, notre architecture de marque. Une fois que ça ça a été validé, on a commencé à travailler sur le naming.’
Cette fondation garantit que le futur nom ne sera pas juste ‘joli’ ou ‘moderne’, mais qu’il sera chargé de sens et parfaitement aligné avec la stratégie de l’entreprise.
Étape 2 : Le naming, l’art délicat de trouver le mot juste
Armée de cette plateforme de marque, l’équipe a pu briefer une agence de naming. Le cahier des charges était exigeant. Le nouveau nom devait non seulement incarner les valeurs de simplicité et de fluidité, mais aussi respecter plusieurs contraintes. Il fallait qu’on comprenne, même implicitement, l’univers de la banque ou du paiement. Perdre le mot ‘banque’ du nom ‘Banque Casino’ était un risque, il fallait donc que le nouveau nom soit suffisamment évocateur. La contrainte la plus forte était sans doute l’internationalisation : le nom devait être facilement prononçable, mémorisable et, surtout, ne pas avoir de double sens malheureux dans d’autres langues.
C’est là que des experts, comme des linguistes, entrent en jeu pour analyser les propositions de noms sous tous les angles culturels et sémantiques. Le but est d’éviter les catastrophes de communication classiques, comme des noms de produits qui se traduisent par des insultes ou des termes ridicules à l’étranger.
‘On a travaillé avec des linguistes pour s’assurer qu’on n’est pas voilà que ce soit pas un mot d’argot ou un double sens ou même compliqué à prononcer.’
Le processus de naming est un entonnoir : on part de centaines d’idées pour arriver à une ‘short list’ de quelques noms qui cochent toutes les cases du brief initial. C’est à ce moment précis qu’intervient l’étape la plus critique et la moins glamour du projet.
Étape 3 : La validation juridique, le garde-fou indispensable de votre projet
Avoir un coup de cœur pour un nom ne sert à rien s’il n’est pas légalement disponible. C’est une étape que de nombreux entrepreneurs sous-estiment, pensant qu’une simple recherche sur Google ou sur le site de l’INPI suffit. C’est une erreur grave. Comme le martèle Fabienne, cette phase est absolument clé et il ne faut surtout pas la négliger. Le droit de la propriété intellectuelle est d’une complexité redoutable. Il ne suffit pas que le nom exact ne soit pas déposé ; il faut aussi vérifier les similarités phonétiques, visuelles et conceptuelles dans les bonnes ‘classes’ (les catégories de produits et services).
L’accompagnement par un cabinet d’avocats spécialisé n’est pas un luxe, c’est une assurance. Ils effectuent des recherches d’antériorité approfondies pour s’assurer que personne d’autre n’utilise déjà une marque similaire, même sans l’avoir déposée. L’anecdote de Fabienne est éclairante : le nom qui avait leur préférence initiale s’est avéré indisponible.
‘Le nom pour lequel on avait une petite préférence, bah clairement il était pas libre. Donc voilà, et ben il a fallalé faire un repli et c’est pas du tout un regret puisque Floa aussi était un très beau très beau nom.’
En parallèle, un réflexe vital à l’ère du digital est de vérifier la disponibilité du nom de domaine. Si le ‘.com’ ou le ‘.fr’ sont déjà pris par un acteur pertinent, c’est souvent un signal d’arrêt immédiat. Cette étape juridique est le juge de paix. C’est elle qui transforme une belle idée en un actif de marque protégeable et exploitable pour le futur.
Ce n’est qu’une fois ces trois étapes validées – positionnement clair, nom pertinent et disponibilité juridique confirmée – que l’on peut enfin passer à la phase visible et créative : donner vie à cette nouvelle identité.
De l’idée à l’image : concrétiser la marque à travers le design et la communication
Le nom est trouvé et sécurisé. La fondation stratégique est solide. C’est maintenant que le projet prend une forme tangible et visuelle. Cette phase, souvent la plus attendue car la plus créative, consiste à habiller le nouveau nom, à lui donner une personnalité visuelle, puis à orchestrer son entrée dans le monde. C’est le passage de l’abstrait au concret. Pour Floa, cela s’est traduit par la création d’une identité visuelle porteuse de sens et par la planification méticuleuse d’une bascule opérée en un temps record. Loin d’être une simple question d’esthétique, cette étape est celle qui va incarner la promesse de la nouvelle marque aux yeux de tous, des collaborateurs aux clients finaux.
Le design au service du sens : bien plus qu’un simple logo
Beaucoup d’entreprises commettent l’erreur de commencer par le logo. L’approche de l’équipe de Floa a été l’inverse : le design est l’aboutissement de toute la réflexion stratégique menée en amont. C’est parce que le positionnement (fluidité, simplicité, optimisme) était si clair que la phase de création graphique a été, selon Fabienne, ‘probablement la plus simple et la plus rapide’. Le travail avec l’agence de design n’était pas de trouver une image ‘jolie’, mais de traduire visuellement les valeurs de la marque.
Le nom ‘Floa’ évoque déjà le flux, la fluidité. Le design devait amplifier cette idée. Un détail particulièrement malin de leur identité est la conservation d’un lien avec leur histoire. Plutôt que de faire table rase du passé, ils ont intégré une marguerite stylisée à côté du nom, un clin d’œil subtil à l’héritage du groupe Casino.
‘C’est un petit clin d’œil cette Marguerite qu’on a, l’allico type qu’on a à côté de la marque qui est aussi quelque chose qui qui venait du du groupe Casino et qui faisait aussi partie partie de notre histoire. Donc on voulait pas faire non plus complètement table race du passé.’
Cette décision est stratégiquement brillante. Pour les millions de clients existants, elle crée un pont rassurant entre l’ancien et le nouveau nom. Elle dit : ‘Nous évoluons, mais nous n’oublions pas d’où nous venons et nous sommes toujours la même équipe à votre service’. De plus, dans un environnement majoritairement digital, la charte graphique doit être pensée pour ses applications pratiques : lisibilité sur mobile, impact en petit format (favicon, icône d’app), contraste des couleurs pour l’accessibilité. Le design devient alors un outil fonctionnel au service de l’expérience utilisateur, bien au-delà de sa dimension esthétique.
La stratégie de bascule : orchestrer le lancement comme une opération millimétrée
Changer de nom pour une entreprise digitale avec des millions de clients est une opération à cœur ouvert. Le timing et la planification sont cruciaux. L’équipe de Floa a fait preuve d’une efficacité redoutable. Entre la validation du projet en mai et le lancement public le 4 novembre, moins de six mois se sont écoulés. Un exploit rendu possible par une organisation rigoureuse et une vision claire de l’objectif. Le choix de la date n’avait rien d’anodin. Lancer début novembre permettait à la nouvelle marque d’être en place pour la période commerciale la plus intense de l’année : Black Friday, fêtes de fin d’année, puis les soldes. C’était l’occasion idéale d’imposer rapidement le nom Floa auprès de milliers de nouveaux clients.
La condition sine qua non de cette bascule était : ‘pas d’impact business’. Il était hors de question que le changement de nom perturbe les opérations ou fasse chuter les ventes. Cela impliquait une coordination parfaite entre les équipes techniques (pour changer tous les ‘fronts’ digitaux simultanément), marketing, et service client.
‘Entre le moment où on a décidé de changer de, ça a été validé, on s’est dit ‘Oui ben, ça y est, c’est le bon moment, on y va’ et le moment où on a changé de marque […] il s’est passé moins de 12 mois et en plein confinement.’
Cette rapidité a été permise par l’agilité de la structure, fonctionnant comme une PME, et par un circuit de décision très court. Comme le souligne Fabienne, pour la partie créative, il faut éviter d’être trop nombreux à décider pour ne pas se perdre en débats subjectifs. La confiance envers les experts et une direction alignée sont les clés d’une exécution rapide et efficace.
Communiquer le changement : rassurer les clients et embarquer les équipes
La dernière pièce du puzzle, et non la moindre, est la communication. Un changement de nom peut être une source d’inquiétude pour les clients existants. Ils peuvent craindre un changement de service, de conditions, ou simplement ne plus reconnaître la marque à laquelle ils étaient fidèles. Il est donc essentiel de scénariser l’annonce et d’accompagner ce changement. Il ne faut pas juste annoncer ‘Nous changeons de nom’, mais expliquer ‘Pourquoi nous le faisons et ce que cela signifie pour vous’.
L’objectif est de transformer une potentielle source d’anxiété en une nouvelle positive. Le message doit être clair : l’équipe reste la même, les services que vous aimez sont toujours là, et ce changement est la promesse d’une expérience encore meilleure et plus innovante. Pour une entreprise avec près de 2,5 millions de clients à l’époque, cette communication de réassurance était fondamentale pour éviter une vague de confusion ou de mécontentement.
‘Il fallait aussi bien accompagner bah ce ce ce rebranding auprès de toutes nos toutes nos audiences et toutes toutes nos cibles.’
Cette communication doit être pensée pour chaque audience : les clients, les partenaires B2B, la presse, et bien sûr, en premier lieu, les collaborateurs. Eux sont les premiers ambassadeurs de la nouvelle marque, et leur adhésion au projet est indispensable pour qu’ils puissent porter le message avec conviction à l’extérieur.
Conclusion : Le rebranding, une renaissance stratégique
Le parcours de Banque Casino vers Floa est bien plus qu’une simple anecdote de marketing. C’est une véritable leçon de stratégie d’entreprise. Il nous rappelle qu’un nom n’est pas une étiquette immuable, mais le porte-drapeau d’une vision et d’une stratégie. Quand ce drapeau ne flotte plus au vent de l’ambition de l’entreprise, il est temps, non pas de l’abandonner, mais de le réinventer avec courage et méthode.
Les enseignements de Fabienne Le Scornet sont clairs. Un rebranding réussi repose sur un triptyque infaillible : une écoute attentive des signaux du marché, un processus structuré qui place la stratégie avant la création, et une exécution millimétrée qui embarque toutes les parties prenantes. De la dissonance stratégique à la validation juridique, de la plateforme de marque au design signifiant, chaque étape est une brique essentielle pour construire une nouvelle identité solide et pérenne.
Alors, si vous sentez que votre nom actuel est devenu un costume trop étroit pour votre entreprise, n’ayez pas peur d’envisager le changement. Ce n’est pas un aveu d’échec, mais une preuve de vitalité et d’adaptation. En suivant une feuille de route rigoureuse, en vous entourant des bonnes expertises et en faisant de ce projet un véritable projet d’entreprise, vous pouvez transformer ce qui semble être un risque immense en la plus belle des opportunités : celle de réaligner parfaitement votre identité avec votre ambition, pour repartir à la conquête de votre marché.
Questions fréquentes sur le changement de nom de marque
Quels sont les principaux signaux indiquant qu’il est temps de changer de nom de marque ?
Les signaux les plus forts sont une dissonance entre votre nom et votre stratégie actuelle, notamment si vous avez pivoté vers le digital ou de nouvelles offres. Un autre signal critique est lorsque votre nom devient un obstacle commercial, par exemple quand des partenaires importants le jugent inadapté. Enfin, des ambitions de développement à l’international peuvent rendre votre nom actuel, difficile à prononcer ou culturellement inapproprié, obsolète. Il faut écouter ces signaux combinés pour prendre la décision.
‘C’est quand notre marque ne sert plus du tout la stratégie de l’entreprise. […] Et puis il y a eu un autre phénomène, on travaille beaucoup sur des offres B2B. […] votre produit, il est super. Par contre votre marque c’est un vrai problème pour nous. Donc là non seulement elle n’aide pas la stratégie mais au contraire, elle devient presque un écueil.’
Pourquoi le positionnement de la marque est-il si important avant même de penser au nouveau nom ?
Le positionnement est la fondation de votre nouvelle identité. C’est une phase d’introspection qui définit qui vous êtes, vos valeurs (simplicité, innovation, etc.), votre mission et votre personnalité. Ce travail aboutit à une ‘plateforme de marque’ qui sert de brief précis pour la recherche du nom. Sans cela, le choix du nom risque d’être purement subjectif et esthétique, et non aligné avec la stratégie business. Le nom doit être la conséquence de votre positionnement, pas l’inverse.
‘On a travaillé avec une agence de pure branding, là où on a travaillé notre plateforme de marque, notre architecture de marque. Une fois que ça ça a été validé, on a commencé à travailler sur le naming, c’est-à-dire comment on allait s’appeler.’
Quelles sont les erreurs à éviter lors de la validation juridique d’un nouveau nom ?
L’erreur principale est de sous-estimer cette étape. Une simple recherche sur Internet ou le site de l’INPI est insuffisante. Il est crucial de se faire accompagner par un cabinet d’avocats spécialisé en propriété intellectuelle pour faire des recherches d’antériorité approfondies dans les bonnes classes de marques. Il faut aussi vérifier les similarités phonétiques et visuelles. L’autre erreur est d’oublier de vérifier immédiatement la disponibilité des noms de domaine correspondants (.com, .fr, etc.), ce qui est souvent un critère d’élimination rédhibitoire.
‘La validation juridique, elle est clé. Et il faut pas la sous-estimer cette cette phase-là, d’abord parce qu’elle prend du temps et surtout, il faut vraiment se faire accompagner. Là il faut pas là par contre, il faut pas hésiter à se faire accompagner d’experts parce que c’est un métier qui est complexe.’
Comment un rebranding peut-il se faire rapidement, comme pour Floa en moins d’un an ?
La rapidité d’exécution dépend de plusieurs facteurs clés. Premièrement, une structure organisationnelle agile, même au sein d’un grand groupe, est un atout majeur. Deuxièmement, il est essentiel d’avoir un circuit de décision très court, avec un petit groupe de travail resserré pour éviter les débats interminables, notamment sur les aspects créatifs. Enfin, une planification rigoureuse avec des échéances claires et un objectif partagé par toute la direction permet de maintenir le cap et de coordonner efficacement toutes les équipes impliquées, de la technique au marketing.
‘Je pense que des petits groupes de travail resserrés, ça a aussi pas mal contribué à l’efficacité et au timing ainsi court […] entre le moment où on a décidé de changer […] et le moment où on a changé de marque […] il s’est passé moins de 12 mois.’
Quel est le rôle du design et du logo dans un changement de nom ?
Le design n’est pas qu’une affaire d’esthétique, il doit être la traduction visuelle de la stratégie et du positionnement de la marque. Le logo, les couleurs, et la typographie doivent incarner les valeurs définies en amont (par exemple, la fluidité ou la simplicité). Le design peut aussi servir à créer un lien avec le passé, comme la marguerite de Floa qui est un clin d’œil à l’héritage de Casino, ce qui permet de rassurer les clients existants. Le design doit être une concrétisation signifiante de l’identité de marque, pas juste un habillage.
‘On a vraiment commencé à dérouler par rapport à ce nom Floa qui portait cette fluidité, on voulait que ça embarque cette idée aussi de fractionner de paiement, de simplicité, mais on voulait aussi quand même garder une forme de rattachement à notre groupe qui nous a vu naître au départ.’
Comment annoncer un changement de nom à ses clients existants sans les inquiéter ?
La clé est la réassurance. Il ne faut pas seulement annoncer le nouveau nom, mais expliquer le ‘pourquoi’ de ce changement. Le message doit être centré sur les bénéfices pour le client : c’est une évolution pour mieux les servir, pour innover davantage. Il est crucial de préciser que l’équipe, les services et les engagements restent les mêmes. Une communication bien scénarisée, qui raconte une histoire positive, permet de transformer une source potentielle d’anxiété en un événement enthousiasmant qui renforce la fidélité.
‘Il fallait aussi bien accompagner bah ce ce ce rebranding auprès de toutes nos toutes nos audiences et toutes toutes nos cibles. […] nos clients, ils sont quand même globalement assez fidèles, ils apprécient le service qu’on leur propose en étant banque Casino, bah il faut continuer à les embarquer dans l’aventure l’aventure Floa.’


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