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Championne Olympique et Entrepreneur – Episode 95

Épisode diffusé le 14 octobre 2021 par Estelle Ballot

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Championne sur le terrain, entrepreneure dans l’âme : le secret pour lancer son projet sans tout quitter

Le doute vous paralyse. Chaque jour, cette idée brillante tourne en boucle dans votre tête, ce projet qui vous anime, cette envie de créer quelque chose qui vous ressemble. Mais chaque jour, la même question revient, implacable : ‘Quel est le bon moment pour se lancer ?’. Et si ce moment n’existait tout simplement pas ? Vous êtes nombreuses, comme moi, à jongler avec un emploi salarié, des responsabilités, une vie déjà bien remplie, et ce rêve d’entrepreneuriat qui semble si lointain, si inaccessible. On nous présente souvent un choix binaire : la sécurité du salariat ou le grand saut risqué de l’entrepreneuriat. Et si la véritable voie se trouvait entre les deux ? Si l’on pouvait bâtir son empire, brique par brique, sans renoncer à sa stabilité ? C’est une question que je me suis longtemps posée, et pour y répondre, j’ai voulu partager le parcours d’une femme dont l’emploi du temps défie l’imagination. Une femme qui, entre deux championnats du monde et des Jeux Olympiques, a trouvé le temps, l’énergie et la passion de lancer sa propre marque. Je parle d’Estelle Nze Minko, championne olympique de handball, mais aussi fondatrice de The V Box. Son histoire n’est pas seulement celle d’une athlète ; c’est une leçon magistrale sur la manière de transformer une contrainte de temps en une force, et de prouver que le ‘bon moment’, c’est celui que l’on décide de créer.

Dans cet article, nous allons plonger au cœur de son expérience pour comprendre non seulement ‘comment’ elle fait, mais surtout ‘pourquoi’. Comment une vie à cent à l’heure peut-elle devenir le terreau fertile d’un projet entrepreneurial ? Comment la passion peut-elle réorganiser les 24 heures d’une journée ? Et comment, finalement, l’entrepreneuriat peut devenir non pas une charge supplémentaire, mais une source d’équilibre et d’épanouissement. Préparez-vous à déconstruire vos certitudes sur l’entrepreneuriat, le temps et la réussite. L’histoire d’Estelle est une invitation à l’action, un rappel puissant que nos seules véritables limites sont souvent celles que nous nous imposons.

Au-delà de la compétition : quand l’entrepreneuriat devient une quête de sens

On pourrait croire qu’une carrière de sportive de haut niveau, couronnée de titres mondiaux et olympiques, suffit à combler une vie. Pourtant, c’est souvent dans les interstices d’une vie bien remplie que naissent les projets les plus significatifs. Pour Estelle Nze Minko, l’idée de lancer The V Box n’est pas née d’un besoin financier ou d’une envie de reconversion, mais d’un manque plus profond, d’une quête de stimulation intellectuelle et d’un désir de créer un projet aligné avec ses valeurs. C’est la preuve que lancer son entreprise en parallèle d’un emploi n’est pas toujours une question de ‘plan B’, mais souvent une quête de ‘plan A’ pour soi-même, pour son épanouissement personnel.

La soif d’apprendre : le moteur intellectuel derrière le projet

Imaginez être au sommet de votre art physique, mais sentir un vide intellectuel. C’est le paradoxe qu’a vécu Estelle en s’installant en Hongrie. Loin de l’effervescence culturelle française, elle a ressenti un besoin vital de se nourrir l’esprit. Comme elle le confie, cette situation a été un véritable déclencheur :

‘Je suis arrivée en Hongrie avec la barrière de la langue, je me suis retrouvée un peu isolée et en fait tout simplement, j’avais envie de me restimuler intellectuellement.’

Cette envie aurait pu la mener vers des études à distance, une voie plus classique. Mais elle a choisi une option plus radicale et plus complète : l’entrepreneuriat. Pourquoi ? Parce que créer une entreprise de A à Z est sans doute la formation la plus intensive qui soit. C’est un apprentissage constant qui touche à tout : le marketing, la logistique, la comptabilité, la communication, la relation client. C’est ce qui lui a permis de ‘développer tout un tas de compétences différentes’ tout en créant un projet qui lui parlait intimement. Cette démarche montre que le side project est une formidable école, un moyen d’acquérir des savoir-faire concrets que l’on ne trouve pas toujours dans son activité principale.

The V Box : bien plus qu’une boîte, une mission pour l’entrepreneuriat féminin

La véritable force du projet d’Estelle réside dans son ‘pourquoi’. The V Box n’est pas juste une box surprise de plus sur le marché. C’est un projet porteur de sens, une plateforme pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin. L’idée est née d’un constat personnel : elle aimait le concept des box, mais ne se retrouvait plus dans les produits proposés. Elle a alors décidé de réinventer le concept pour en faire un outil d’engagement.

‘J’ai eu envie de le décliner d’une manière un peu différente du concept un peu de consommation de produits à un engagement un peu plus social.’

Cette mission est profondément ancrée dans son expérience de sportive, où elle a côtoyé de nombreuses femmes en proie à des doutes et à un manque de confiance. En mettant en avant des produits créés par des femmes entrepreneures, elle ne vend pas seulement des objets ; elle raconte des histoires, elle soutient des parcours, elle crée un écosystème vertueux. C’est cet alignement parfait entre le projet et ses valeurs qui transforme le ‘travail’ en passion. Quand votre entreprise devient le véhicule de vos convictions, elle cesse d’être une simple activité pour devenir une extension de vous-même. C’est là que l’on trouve une énergie insoupçonnée pour surmonter les obstacles.

Le parcours d’Estelle nous enseigne une première leçon fondamentale : avant de vous demander ‘comment’ lancer votre projet, demandez-vous ‘pourquoi’. Un ‘pourquoi’ puissant est la source d’énergie la plus durable. C’est lui qui vous fera déplacer des montagnes, même après une journée de travail harassante. C’est lui qui donnera un sens à chaque heure investie et qui transformera votre projet parallèle en une source inépuisable d’épanouissement.

L’art de l’équilibre : comment concilier deux carrières de haut niveau ?

La question qui brûle toutes les lèvres est bien sûr celle de l’organisation. Comment une athlète internationale, avec des entraînements quotidiens, des déplacements constants et des compétitions aux quatre coins de l’Europe, parvient-elle à piloter seule une entreprise ? La réponse d’Estelle Nze Minko est à contre-courant des gourous de la productivité et de leurs agendas millimétrés. Sa méthode repose sur deux piliers : une flexibilité à toute épreuve et une passion qui sert de carburant. C’est une approche qui déculpabilise et qui montre qu’il n’y a pas un seul modèle d’organisation, mais bien celui qui s’adapte à votre vie, et non l’inverse.

Accepter le chaos : l’organisation flexible comme seule règle

L’erreur que beaucoup commettent en lançant un side project est de vouloir calquer des méthodes d’organisation rigides sur une vie qui ne l’est pas. Estelle a vite compris que c’était une impasse. Son principal défi n’est pas le manque de temps en soi, mais l’imprévisibilité de son emploi du temps.

‘Mon vrai problème, c’est que j’ai des emplois du temps qui changent en permanence… Je peux pas avoir un programme lundi matin, je travaille ça, lundi après-m, je travaille ça ou alors faut que je le change en permanence.’

Face à cette réalité, la clé n’est pas de se battre contre le courant, mais de nager avec. Son organisation ‘évolue perpétuellement’. Cela signifie accepter de ne pas avoir de routine fixe, travailler par blocs de temps disponibles plutôt que par créneaux prédéfinis, et surtout, faire preuve d’une grande agilité mentale. Il s’agit de savoir identifier les priorités du moment et de s’y atteler dès qu’une fenêtre de temps s’ouvre, que ce soit dans un aéroport, entre deux entraînements ou le soir. Cette approche est libératrice : elle nous apprend à lâcher prise sur le contrôle absolu de notre agenda et à nous concentrer sur ce qui compte vraiment : avancer, même à petits pas.

La passion, ce moteur qui réinvente le temps

D’où vient l’énergie pour travailler sur son projet après une journée éprouvante ? La réponse d’Estelle est simple : la passion. Elle insiste sur le fait que l’entrepreneuriat est un ‘état d’esprit’ et qu’il faut être ‘passionné par quelque chose assez pour pour en fait bah trouver le temps ou s’accorder en fait le temps’. C’est un changement de perspective fondamental. Le temps passé sur The V Box n’est pas perçu comme une contrainte ou une obligation, mais comme un moment de plaisir, de création, d’épanouissement. C’est ce qui lui permet de s’y consacrer avec joie, même lorsque la fatigue se fait sentir. C’est une énergie positive qui nourrit les deux facettes de sa vie.

‘Ça me fait du bien quand je réussis dans autre chose que dans le sport, ça m’apporte en fait, c’est complémentaire.’

Loin d’être un fardeau, son entreprise est un exutoire, une source d’équilibre. Elle lui permet de se challenger différemment, de développer d’autres facettes de sa personnalité et de revenir sur le terrain avec un esprit renouvelé. Cette complémentarité est essentielle. Si vous envisagez de lancer votre entreprise en parallèle d’un emploi, assurez-vous qu’elle vous nourrit plus qu’elle ne vous épuise. C’est le secret pour tenir sur la durée.

Ainsi, l’organisation pour concilier salariat et entrepreneuriat n’est pas une formule magique à appliquer, mais un état d’esprit à cultiver. Il s’agit d’embrasser la flexibilité, de définir des priorités claires et, surtout, de s’assurer que votre projet est une source de joie et d’énergie. Car en fin de compte, on trouve toujours du temps pour ce que l’on aime vraiment.

Déconstruire le mythe de l’entrepreneur : de la pression à l’épanouissement

L’un des plus grands freins à l’entrepreneuriat n’est pas le manque de temps ou de compétences, mais la pression psychologique que l’on s’impose. Nous sommes bombardés d’images d’entrepreneurs à succès, de levées de fonds spectaculaires et de croissances exponentielles. Cette vision, souvent déformée, crée une attente irréaliste et une peur paralysante de l’échec. Le parcours d’Estelle Nze Minko est un témoignage puissant sur la nécessité de déconstruire ce mythe pour trouver sa propre voie, une voie où la réussite se mesure en épanouissement et en alignement, bien plus qu’en millions d’euros.

L’illusion du succès immédiat : un piège à éviter

Même en étant une compétitrice aguerrie, habituée à la pression des résultats, Estelle n’a pas échappé à ce piège. Elle l’admet avec une grande honnêteté :

‘Au début moi aussi je suis tombée très vite dans l’image de l’entrepreneur à succès quoi. Mais parce que c’est en fait celle qu’on véhicule le plus souvent.’

Cette pression est d’autant plus forte quand on est déjà une personnalité publique. L’injonction est claire : il faut réussir, et vite. Cette vision peut être destructrice, car elle nous pousse à nous comparer constamment et à ignorer les petites victoires du quotidien. Estelle a dû faire un travail sur elle-même pour s’en détacher. Elle a compris que le véritable succès de son projet ne résidait pas dans une croissance fulgurante, mais dans la concrétisation de sa mission : mettre en avant des femmes entrepreneures qui, elles aussi, sont loin des clichés des ‘start-up nations’. Elle valorise celles ‘qui travaillent chez elle seule’ et ‘qui prennent le temps qu’il leur faut’. C’est une redéfinition puissante de la réussite.

Redéfinir sa propre réussite : l’alignement comme boussole

La clé de la sérénité entrepreneuriale est là : définir ses propres indicateurs de succès. Pour Estelle, ses objectifs initiaux étaient clairs : ‘développer des compétences, de rencontrer des nouvelles personnes, de véhiculer des valeurs qui me tiennent à cœur’. En se reconnectant à ce ‘pourquoi’ originel, elle a réalisé qu’elle était déjà en plein succès.

‘En fait je suis complètement là-dedans. Et je l’ai compris au fur et à mesure.’

Cette prise de conscience change tout. La pression des résultats financiers s’estompe pour laisser place à la joie de construire, d’apprendre et d’avoir un impact. Votre projet est un succès dès lors qu’il vous permet de grandir, qu’il vous rend heureux et qu’il est en phase avec qui vous êtes. Peu importe si vous ne faites pas ‘le million dans la première année’. La véritable richesse est dans le cheminement. L’entreprise devient alors un miroir de soi, un projet qui évolue avec vous, qui se transforme et s’adapte à vos aspirations. Accepter que votre vision initiale puisse changer est une force, pas une faiblesse. C’est la preuve que votre projet est vivant et qu’il vous ressemble.

Ce changement de perspective est libérateur. Il permet de savourer chaque étape sans être obsédé par la destination finale. Lancer son entreprise en parallèle d’un emploi devient alors moins un sprint angoissant qu’une course de fond agréable, où chaque kilomètre parcouru est une victoire en soi. Ne laissez personne vous dicter ce à quoi votre succès doit ressembler. Construisez votre propre définition, et vous aurez déjà gagné.

Le ‘bon moment’ n’existe pas : le pouvoir de l’action pour se lancer

Nous y voilà. La question ultime, celle qui hante les aspirants entrepreneurs : ‘Est-ce le bon moment ?’. Après avoir exploré le ‘pourquoi’ et le ‘comment’, Estelle Nze Minko nous livre sa conclusion, aussi simple que percutante : ce moment parfait que vous attendez n’arrivera jamais. La seule véritable réponse se trouve dans l’action. Attendre d’être ‘prêt’, d’avoir toutes les compétences, d’avoir plus de temps, c’est se condamner à ne jamais commencer. Son expérience prouve que c’est en se jetant à l’eau que l’on apprend à nager.

‘J’étais pas prête du tout’ : l’imperfection, votre meilleure alliée

Cette phrase d’Estelle est peut-être la plus importante de tout son témoignage. Elle avoue avec une franchise désarmante :

‘Je pensais que j’étais prête à me lancer dans l’entrepreneuriat. Et en fait, je me suis vite rendue compte […] qu’en fait j’étais pas prête du tout.’

Cette révélation, loin d’être un aveu d’échec, est une immense source de déculpabilisation pour nous tous. Personne n’est jamais vraiment prêt à 100%. L’entrepreneuriat est un voyage vers l’inconnu, et c’est précisément ce qui le rend si formateur. Elle ajoute même : ‘si j’avais su peut-être que je me serais pas lancé’. C’est la beauté de l’ignorance parfois ! Si l’on mesurait l’ampleur de la montagne avant de commencer à grimper, beaucoup resteraient au pied. Le secret est de faire le premier pas, puis le suivant, en résolvant les problèmes au fur et à mesure qu’ils se présentent. C’est l’essence même de la vie d’entrepreneur : être un ‘solutionneur’ de problèmes en série.

L’apprentissage par l’action : la meilleure école de commerce

Estelle le dit sans détour : en deux ans d’entrepreneuriat, elle a appris ‘cinq fois plus’ que durant ses trois années en école de communication. C’est une affirmation que partagent de nombreux entrepreneurs. Rien ne remplace l’expérience du terrain. Vous pouvez lire tous les livres du monde sur le marketing, mais rien ne vous apprendra plus que le lancement de votre première campagne publicitaire. Vous pouvez suivre des cours sur la finance, mais rien ne sera plus concret que la gestion de votre propre trésorerie.

‘La solution elle est dans l’action’

, comme le résume si bien l’animatrice du podcast. Réfléchir est nécessaire, mais la sur-analyse mène à la paralysie. Une action, même imparfaite, vous donnera des informations précieuses, vous confrontera à la réalité et vous indiquera la direction à prendre. En France, le statut d’auto-entrepreneur permet de se lancer avec un risque financier quasi nul. La seule véritable barrière est souvent psychologique. Alors, lancez-vous. Testez votre idée à petite échelle. Parlez-en autour de vous. Créez une simple page sur les réseaux sociaux. Chaque petite action est une pierre ajoutée à votre édifice.

En définitive, le bon moment pour se lancer, c’est maintenant. Avec vos compétences actuelles, avec votre emploi du temps imparfait, avec vos doutes et vos peurs. Car c’est dans ce mouvement que vous trouverez les ressources, les connaissances et la confiance pour aller plus loin. L’entrepreneuriat n’est pas une destination à atteindre une fois que l’on est ‘prêt’. C’est un chemin que l’on construit en marchant.

Conclusion : et si l’entrepreneuriat était votre plus grande source de joie ?

L’histoire d’Estelle Nze Minko est bien plus qu’un guide pratique pour concilier deux carrières. C’est une invitation à changer radicalement notre regard sur l’entrepreneuriat. Trop souvent, nous le voyons comme une montagne de stress, de risques et de sacrifices. Estelle nous en offre une vision différente, plus lumineuse : celle d’une aventure humaine incroyablement enrichissante. Elle conclut avec des mots qui résonnent profondément :

‘Il faut aussi penser à tout ce que ça peut nous apporter en fait en développement personnel que de voir naître quelque chose qu’on a créé de nos mains quoi.’

L’entrepreneuriat, même en parallèle d’un emploi, est une source de bonheur. Le bonheur de se sentir utile différemment, de développer de nouvelles compétences, de rencontrer des personnes inspirantes, de se challenger et de réussir dans un autre domaine. C’est cette complémentarité qui crée un cercle vertueux, où chaque activité nourrit l’autre. Le succès sur le terrain lui donne la confiance pour son entreprise, et les réussites de son entreprise lui apportent un équilibre mental qui la rend meilleure sur le terrain. Alors, la prochaine fois que vous hésiterez à vous lancer, ne vous demandez pas seulement ce que cela va vous coûter en temps et en énergie. Demandez-vous surtout ce que cela va vous apporter en joie, en fierté et en épanouissement. La réponse pourrait bien vous surprendre et vous donner l’élan final pour, enfin, passer à l’action.


Questions fréquentes sur le lancement d’une entreprise en parallèle d’un emploi

1. Comment trouver la motivation pour lancer un side project après une journée de travail chargée ?

La clé réside dans la nature même de votre projet. Si vous le percevez comme une corvée supplémentaire, votre motivation s’épuisera rapidement. En revanche, s’il est profondément aligné avec vos passions et vos valeurs, il deviendra une source d’énergie et non une dépense. Il faut que ce projet vous ‘nourrisse’ intellectuellement et émotionnellement. Estelle Nze Minko explique que son entreprise lui fait du bien, la rend heureuse et lui permet de se challenger dans un autre domaine que le sport. La motivation ne se ‘trouve’ pas, elle se ‘crée’ en choisissant un projet qui vous anime si fort que travailler dessus devient un plaisir, une forme de loisir productif qui vous ressource au lieu de vous vider.

‘Moi ça me fait du bien. Ça me rend heureuse de me sentir utile dans autre chose, de voir que je développe des connaissances, d’être en contact avec d’autres gens, un autre milieu.’

2. Est-il vraiment possible de créer une entreprise sans y passer toutes ses soirées et week-ends ?

Oui, à condition de redéfinir ses ambitions et d’accepter que le développement prendra plus de temps. Le mythe de l’entrepreneur qui ne dort jamais est toxique. Il est crucial d’accepter un rythme plus lent et de se concentrer sur la régularité plutôt que sur l’intensité. L’important est d’avancer constamment, même par petites touches. Il faut aussi être très efficace sur les temps de travail dédiés au projet. L’approche d’Estelle Nze Minko, basée sur la flexibilité et la priorisation, montre qu’il est possible d’intégrer l’entrepreneuriat dans les ‘interstices’ d’un emploi du temps chargé, sans pour autant sacrifier toute sa vie personnelle.

‘À partir du moment où on accepte que ça peut prendre du temps mais en fait c’est ça reste agréable et le temps quand on veut l’avoir, on réussit à se l’accorder.’

3. Quel est le déclic qui pousse à se lancer dans l’entrepreneuriat même avec une carrière réussie ?

Le déclic est rarement financier. Il s’agit souvent d’une quête de sens, d’un besoin de stimulation intellectuelle ou d’un désir de créer un projet qui porte ses propres valeurs. Pour Estelle Nze Minko, son expatriation en Hongrie et le sentiment d’isolement culturel ont été des catalyseurs. Elle avait besoin de ‘se restimuler intellectuellement’. L’entrepreneuriat est apparu comme la voie idéale pour développer une large palette de compétences tout en créant un projet qui lui ressemblait et qui avait un impact social, en l’occurrence la promotion de l’entrepreneuriat féminin. C’est ce ‘pourquoi’ très personnel qui constitue le véritable déclic.

‘J’avais envie de me restimuler intellectuellement et en fait j’avais deux options, c’était soit de reprendre des études à distance […] soit carrément l’extrême opposé, un peu l’entrepreneuriat.’

4. Comment gérer un emploi du temps qui change tout le temps quand on est entrepreneur ?

Il faut abandonner l’idée d’une planification rigide et adopter une organisation extrêmement flexible. La clé est l’adaptabilité. Plutôt que de planifier des tâches précises à des horaires fixes, il est plus efficace de fonctionner avec une liste de priorités claires pour la semaine ou le mois. Dès qu’un créneau de temps se libère, même court, on pioche dans cette liste pour faire avancer la tâche la plus importante. Estelle Nze Minko explique que son organisation évolue en permanence, car elle ne peut pas prévoir ses semaines à l’avance. Cette agilité est une compétence cruciale pour concilier un emploi prenant et un side project.

‘Mon organisation, elle évolue perpétuellement. Mais malgré ça, j’arrive quand même à m’en sortir en étant seule, plutôt pas mal voilà, en dégageant des axes de priorités, des temps de travail.’

5. Faut-il avoir beaucoup de compétences en business pour se lancer ?

Non, et c’est une idée reçue qui paralyse beaucoup de monde. L’entrepreneuriat est la meilleure des écoles. On apprend en faisant. Estelle Nze Minko avoue elle-même qu’elle n’était ‘pas prête du tout’ et qu’elle a appris infiniment plus en gérant son entreprise qu’à l’école. L’important est d’avoir la curiosité et l’humilité d’apprendre au fur et à mesure. Aujourd’hui, avec les ressources disponibles en ligne, il est possible de se former sur n’importe quel sujet. Le plus important n’est pas de tout savoir au départ, mais d’avoir la capacité à identifier un problème et à trouver une solution pour le résoudre.

‘En 2 ans d’entrepreneuriat, mais j’ai appris mais cinq fois plus que mes 3 ans en école de communication et média enfin ça n’a rien à voir quoi.’

6. Comment surmonter la pression de devoir réussir quand on se lance ?

Il est essentiel de redéfinir ce que le mot ‘réussite’ signifie pour vous. La société nous impose une vision du succès basée sur la croissance rapide et les chiffres, mais c’est une définition très réductrice. La véritable réussite peut résider dans l’apprentissage, l’épanouissement personnel, l’impact que l’on a, ou simplement le bonheur que l’on tire de son projet. Estelle Nze Minko a surmonté cette pression en se reconnectant à ses objectifs initiaux : développer des compétences et véhiculer des valeurs. Se concentrer sur son propre chemin et ses propres indicateurs de succès permet de se libérer de la comparaison et de la pression extérieure.

‘J’avais beaucoup de pression de dire voilà, je lance mon entreprise, donc ça veut dire qu’il faut que ça marche […] Et en fait j’ai mon ma vision a énormément évolué au fur et à mesure du temps.’

7. Y a-t-il vraiment un ‘bon moment’ pour créer sa boîte ?

La réponse unanime des entrepreneurs est non. Le ‘bon moment’ est une illusion, une forme de procrastination qui cache souvent la peur de se lancer. Il y aura toujours une raison d’attendre : plus d’argent, plus de temps, plus de compétences. L’expérience d’Estelle Nze Minko le prouve : elle a lancé son entreprise alors qu’elle n’était ‘pas prête’ et c’est précisément en agissant qu’elle a trouvé les solutions et les compétences dont elle avait besoin. Le meilleur moment pour se lancer, c’est quand la passion pour l’idée devient plus forte que la peur de l’inconnu. La solution se trouve toujours dans l’action, pas dans l’attente.

‘Je suis pas sûr qu’il y ait un bon moment. […] Je pense que chacun le sent un peu individuellement. Voilà, il faut c’est le moment quand c’est le moment pour soi, faut pas trop écouter non plus autour de soi.’


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