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C’est quoi l’ikigai – Episode 175

Épisode diffusé le 20 avril 2023 par Estelle Ballot

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Et si le secret du bonheur au travail venait du Japon ? À la découverte de votre Ikigai

Se lever le matin avec une boule au ventre. Regarder sa montre toutes les dix minutes. Attendre le vendredi comme une libération. Pour beaucoup, cette description du travail est une réalité pesante, une contrainte subie plus qu’une voie d’épanouissement. On nous a trop longtemps répété que le travail devait être un labeur, un effort, presque une punition. D’ailleurs, comme je le rappelais dans l’épisode, cette perception est profondément ancrée dans notre langage.

‘Pas étonnant quand on sait que le mot travail vient du latin Tripallium. Je vous le donne en 1000, Tripallium c’est une machine de torture.’

Cette simple étymologie révèle à quel point notre culture a associé l’activité professionnelle à la douleur. Mais les temps changent. Une nouvelle génération, souvent qualifiée de ‘génération Z’, nous montre le chemin. Non, ils ne sont pas paresseux. Ils ont simplement compris une vérité essentielle : la vie est trop courte pour la passer à faire quelque chose qui ne nous nourrit pas.

Cette quête de sens, cet impératif de bien-être, n’est pas une utopie. C’est une nécessité pour construire une vie professionnelle durable et heureuse. Alors, comment faire ? Comment transformer cette obligation quotidienne en une source d’énergie et de joie ? La réponse se trouve peut-être à l’autre bout du monde, dans une philosophie japonaise ancestrale : l’Ikigai. Ce concept puissant offre une boussole pour naviguer dans la complexité de nos aspirations professionnelles et personnelles. Il nous invite à un voyage intérieur pour trouver ce point de convergence unique où nos passions, nos talents, les besoins du monde et notre subsistance se rencontrent. Dans cet article, nous allons décortiquer ensemble les quatre éléments clés de l’Ikigai. Nous verrons comment les identifier pour vous-même et, plus important encore, comment les intégrer concrètement dans votre activité, que vous soyez entrepreneur ou salarié. Si vous cherchez à donner plus de sens à votre carrière et à trouver un véritable équilibre, alors vous êtes au bon endroit. Il est temps de changer de paradigme.

Qu’est-ce que l’Ikigai ? Définir sa raison d’être professionnelle

Avant de plonger dans ses composantes, prenons un instant pour définir ce concept fascinant. L’Ikigai est un terme japonais qui se traduit littéralement par ‘raison d’être’ ou ‘joie de vivre’. C’est bien plus qu’une simple méthode de développement personnel ; c’est une véritable philosophie de vie qui consiste à trouver le bonheur et le sens dans ce que l’on fait au quotidien. Pour nous, entrepreneurs et professionnels, c’est l’antidote parfait à la ‘rat race’, cette course effrénée et souvent vide de sens que la société nous impose.

‘L’Ikigaï, en fait, et ben il va aider les entrepreneurs à trouver un équilibre entre cette fameuse vie pro, vie perso, en créant une vision commune pour leur entreprise et en l’alignant avec leurs objectifs et leurs valeurs.’

L’Ikigai n’est pas un point unique à atteindre, mais plutôt une zone d’équilibre, un carrefour où quatre grandes forces de notre vie se rencontrent et s’harmonisent. Imaginez quatre grands cercles qui s’entrecroisent. Au cœur de leur intersection se trouve votre Ikigai. Ces quatre cercles sont : ce que vous aimez, ce en quoi vous êtes doué, ce dont le monde a besoin, et ce pour quoi vous pouvez être payé. L’harmonie naît lorsque ces quatre dimensions sont satisfaites. Si l’une d’elles manque, l’équilibre est rompu. Par exemple, si vous faites ce que vous aimez et ce dont le monde a besoin mais que vous n’êtes pas payé pour cela, vous avez une mission, mais pas de quoi vivre. Si vous êtes payé pour ce en quoi vous êtes doué mais que vous ne l’aimez pas, vous avez une profession, mais un risque élevé de burnout et de vide intérieur. L’objectif de cette exploration est donc de trouver ce point d’alignement parfait, cet endroit où votre travail ne vous prend pas de l’énergie, mais vous en donne.

Premier pilier : Identifier ce que vous aimez, le cœur de votre motivation

Le point de départ de toute cette démarche, c’est vous. C’est le plaisir. Le premier cercle de l’Ikigai nous invite à nous reconnecter à nos passions profondes, à ces activités qui nous font vibrer et nous donnent de l’énergie. Il s’agit de répondre à la question la plus simple et pourtant la plus difficile : qu’est-ce que j’aime vraiment faire ? C’est une introspection cruciale car c’est de là que jaillira la motivation intrinsèque, celle qui ne dépend ni d’un salaire, ni de la reconnaissance extérieure.

‘Il s’agit, et bah de vos passions, de vos intérêts, hein, ce qui vous rend heureux, ce qui vous donne de l’énergie.’

Beaucoup de gens bloquent à cette étape, pensant qu’ils n’ont pas de ‘vraies’ passions dignes d’intérêt. C’est une erreur. Vos passions n’ont pas besoin d’être grandioses ou socialement validées. Comme je le disais, ‘ça peut être tout simplement faire la cuisine, de la musique, ça peut être de se balader dans la nature, de voyager’. L’important est d’être honnête avec soi-même. Prenez une feuille et listez tout ce qui vous vient à l’esprit, sans filtre. Qu’est-ce qui vous fait oublier le temps qui passe ? De quels sujets pourriez-vous parler pendant des heures ? Qu’est-ce que vous aimiez faire enfant, avant que le monde des adultes ne vous impose ses contraintes ? Cette liste est votre mine d’or, le carburant de votre futur Ikigai.

Comment intégrer vos passions dans votre travail ?

Une fois cette liste établie, une objection fréquente survient : ‘Je ne peux pas être payé pour me balader en forêt ou pour cuisiner des gâteaux pour mes amis’. C’est là qu’il faut changer de perspective. L’Ikigai ne demande pas nécessairement de transformer votre passion en votre métier principal. Il s’agit de trouver comment l’intégrer, comment la faire infuser dans votre vie professionnelle.

‘Ce qui est important, c’est de prendre le temps d’explorer vos passions, ce qui vous plaît hein, et de comprendre comment ce qui vous plaît peut être intégré dans votre travail.’

Par exemple, si vous aimez la nature, vous pouvez décider que votre entreprise adoptera une politique environnementale forte, ou organiser des séminaires au vert, ou encore choisir des fournisseurs éco-responsables. Si vous aimez enseigner, vous pouvez intégrer une dimension de formation ou de mentorat dans votre management. Si vous aimez écrire, vous pouvez prendre en charge le blog de votre entreprise. L’idée est de créer des ponts entre ce qui vous nourrit personnellement et ce que vous faites professionnellement. Ces ponts sont les canaux par lesquels l’énergie et la joie circuleront, rendant votre travail plus aligné et plus satisfaisant, même si le cœur de votre activité est différent de votre passion initiale.

Deuxième pilier : Capitaliser sur vos talents, ce en quoi vous êtes doué

Le deuxième cercle nous amène sur le terrain de la compétence. Après avoir identifié ce que vous aimez, il faut vous demander : en quoi suis-je naturellement bon ? Il ne s’agit pas forcément de diplômes ou de compétences acquises à la sueur de votre front, mais plutôt de vos talents innés, de vos facilités.

‘Là on parle de vos compétences, de vos talents naturels. En gros, c’est ce que vous faites mieux que les autres. C’est pas forcément là où vous êtes le super cador, mais c’est ce que vous faites mieux que la majorité des gens.’

Cette nuance est fondamentale. Vous n’avez pas besoin d’être le meilleur du monde. Il s’agit d’identifier vos ‘zones de génie’, ces domaines où vous obtenez de bons résultats avec un effort relativement moindre. Cela peut être la capacité à simplifier des idées complexes, à créer du lien entre les gens, à organiser un projet de A à Z, à rester calme en situation de crise, ou encore à avoir une vision stratégique. Pour les identifier, demandez-vous : pour quoi les autres viennent-ils me demander de l’aide ? Quelles tâches me semblent faciles alors qu’elles paraissent compliquées pour mes collègues ? C’est souvent dans ces évidences que se cachent nos plus grands talents.

Le contre-pied culturel : Misez sur vos forces, oubliez vos faiblesses

Identifier ses talents est une chose, mais oser construire sa carrière dessus en est une autre. En France particulièrement, notre système éducatif et managérial nous a conditionnés à nous focaliser sur nos faiblesses. On nous pousse à devenir ‘moyen partout’ plutôt qu’excellent quelque part. C’est une erreur stratégique et une source de démotivation immense. Comme je l’évoquais, ma discussion avec Edgar Grospiron dans l’épisode 140 fut une révélation à ce sujet. Se concentrer sur ses points forts est la clé de la performance et de l’épanouissement.

‘Il faut réussir à identifier ses compétences, c’est un processus vraiment important pour l’Ikigaï parce que ça va nous permettre de maximiser nos efforts sur nos forces. Et ça c’est un point très important parce qu’il est souvent à l’encontre finalement de ce qu’on nous a appris.’

Imaginez l’énergie que vous pourriez libérer si vous passiez 80% de votre temps à faire des choses pour lesquelles vous êtes naturellement doué, et que vous déléguiez ou automatisiez le reste ? Votre impact serait décuplé, et votre satisfaction professionnelle aussi. Faites l’inventaire de vos compétences, qu’elles soient techniques (‘hard skills’ comme le codage, la comptabilité) ou comportementales (‘soft skills’ comme la communication, le leadership, l’empathie). C’est à l’intersection de ce que vous aimez (pilier 1) et de ce en quoi vous êtes doué (pilier 2) que se trouve votre zone de flow, cet état de concentration et de plaisir optimal.

Troisième pilier : Répondre à un besoin, ce dont le monde a besoin

Avoir une passion et un talent, c’est bien. Mais pour que cela prenne tout son sens, il faut que cela serve à quelque chose ou à quelqu’un. Le troisième cercle de l’Ikigai nous sort de notre propre nombril pour nous connecter aux autres et au monde. Il s’agit d’identifier un besoin, un problème à résoudre, une valeur à apporter.

‘Quand on parle du monde, on parle de bah la demande du marché, hein, des besoins de la société. C’est ce qui va pouvoir en fait avoir un impact positif sur les autres.’

Le ‘monde’ ne signifie pas forcément l’humanité entière. Il peut s’agir de votre quartier, de votre communauté, d’une niche de marché spécifique ou d’un secteur d’activité. La question à se poser est : comment mes passions et mes compétences peuvent-elles être utiles ? Quel problème récurrent puis-je aider à résoudre ? Quelle souffrance puis-je alléger ? Quelle joie puis-je apporter ? C’est ce pilier qui donne une direction et un but à votre travail. C’est la transformation d’une activité égocentrée en une contribution qui nous dépasse. C’est ce qui donne le sentiment profond d’être à sa place et d’avoir un impact, aussi modeste soit-il. Pour identifier ces besoins, soyez curieux : lisez, écoutez, observez. Quels sont les sujets de frustration récurrents autour de vous ? De quoi les gens se plaignent-ils ? Où sont les ‘trous dans la raquette’ sur le marché ? C’est dans ces failles que se trouvent les plus grandes opportunités de créer de la valeur.

L’alchimie parfaite : l’exemple du restaurant durable

Pour illustrer comment ces trois premiers piliers s’articulent, reprenons l’exemple que je donnais dans l’épisode. Il permet de voir très concrètement comment l’alchimie opère.

‘Par exemple, si votre passion c’est la cuisine et que vos compétences, et ben c’est la gestion de projets, bah vous pouvez créer une entreprise de restauration rapide qui va utiliser des ingrédients locaux et durables pour répondre aux besoins d’une société qui est effectivement de plus en plus consciente de l’environnement.’

Analysons cette idée : la passion pour la cuisine (Pilier 1 : ce que j’aime) est le moteur. La compétence en gestion de projet (Pilier 2 : ce en quoi je suis doué) est l’outil qui va permettre de structurer et de rendre l’idée réalisable. Le besoin d’une alimentation plus saine, locale et respectueuse de l’environnement (Pilier 3 : ce dont le monde a besoin) est l’opportunité de marché qui donne un sens et une pertinence au projet. On voit ici que les trois cercles ne s’additionnent pas seulement, ils se multiplient. La passion donne l’énergie, le talent donne l’efficacité, et le besoin donne la direction. C’est cette combinaison qui crée une proposition de valeur unique et authentique.

Quatrième pilier : Être rémunéré, le carburant de votre projet

Le dernier cercle est le plus pragmatique, mais il est absolument indispensable à l’équilibre de l’Ikigai. C’est celui de la viabilité économique. Vous pouvez avoir trouvé la combinaison parfaite entre votre passion, votre talent et un besoin du monde, mais si personne n’est prêt à payer pour cela, votre Ikigai restera un hobby ou une activité bénévole.

‘Il s’agit des différentes sources de revenus possibles, c’est ce qui va nous permettre de vivre et de subvenir à nos besoins voire un peu plus.’

Ce pilier nous ancre dans la réalité. Il ne s’agit pas de devenir obsédé par l’argent, mais de reconnaître que la rémunération est l’énergie qui permet à votre projet de vivre et de se développer sur le long terme. Elle vous donne les moyens de continuer à apporter votre valeur au monde. Il faut donc se poser la question : comment puis-je monétiser cette proposition de valeur ? Quel modèle économique est le plus adapté ? Cela peut prendre des formes très variées : vendre un produit, une prestation de service, créer un abonnement, faire de la formation, du conseil, etc. L’idée est d’explorer tout le champ des possibles, d’être créatif dans la manière de générer des revenus. Parfois, la solution n’est pas évidente, mais elle est toujours la condition sine qua non pour transformer une bonne idée en une activité professionnelle pérenne.

L’art de l’équilibre financier et personnel

Il est important de noter, comme je le soulignais, que la rémunération ne doit pas forcément provenir directement de votre passion. L’Ikigai est une question d’équilibre global.

‘C’est pas forcément nos passions qui vont nous rapporter de l’argent, mais c’est d’identifier comment est-ce qu’on va pouvoir faire pour gagner de l’argent de façon à pouvoir se dégager du temps pour pouvoir travailler sur nos projets annexes, nos passions.’

Cela ouvre des perspectives très intéressantes. Vous pourriez par exemple avoir un emploi bien rémunéré qui utilise vos talents (pilier 2) pour répondre à un besoin du marché (pilier 3), et qui vous laisse suffisamment de temps et de ressources pour vous consacrer à vos passions (pilier 1) à côté. L’Ikigai n’est pas un dogme rigide, mais un cadre adaptable à chaque situation de vie. L’essentiel est que, au final, les quatre dimensions soient nourries. Votre Ikigai se trouve précisément à l’intersection de ces quatre cercles, là où ce que vous aimez, ce que vous savez faire, ce dont le monde a besoin et ce pour quoi on vous paie se rencontrent. C’est cet alignement qui crée un sentiment de plénitude et de cohérence profonde.

De la découverte à l’action : Intégrer votre Ikigai dans votre entreprise

Identifier son Ikigai est une étape fondamentale, mais le véritable défi est de le faire vivre au quotidien, de l’incarner dans ses actions et ses décisions. Une fois que vous avez clarifié votre raison d’être, elle doit devenir votre boussole stratégique.

‘Toutes les actions qu’on va mettre en place, toutes les décisions qu’on va prendre, on va les passer au travers du prisme de l’Ikigaï.’

Cela signifie que chaque choix, du plus stratégique au plus opérationnel, doit être évalué à l’aune de vos quatre piliers. Prenons des exemples concrets. Lorsque vous développez une nouvelle offre, demandez-vous : est-ce que cela me passionne (pilier 1) ? Est-ce que cela met en jeu mes meilleurs talents (pilier 2) ? Est-ce que cela répond à un vrai besoin de mes clients (pilier 3) ? Et est-ce que le modèle économique est viable (pilier 4) ? Cette grille de lecture simple mais puissante garantit que votre entreprise ne s’éloigne jamais de son cœur, de son ADN. Elle vous aide à dire ‘non’ aux opportunités qui semblent alléchantes mais qui ne sont pas alignées, et qui risqueraient à terme de vous épuiser ou de vous dénaturer.

Une culture d’entreprise alignée et authentique

Cette approche ne se limite pas à la stratégie produit. Elle doit infuser toute votre culture d’entreprise. Vous pouvez l’appliquer au choix de vos fournisseurs, comme je l’évoquais. Sont-ils en phase avec vos valeurs ? Si votre Ikigai est lié à l’écologie, travailler avec des partenaires qui ne partagent pas cet engagement créera une dissonance. Vous pouvez l’appliquer à votre communication, à vos partenariats, et même au choix de vos clients. Il ne s’agit pas d’être sectaire, mais de chercher la cohérence.

‘Systématiquement, il va falloir pouvoir créer cette balance idéale, je dirais, entre ces quatre éléments que sont vos passions, vos compétences, les demandes de la société et la création de revenus.’

Le test ultime, la question finale à se poser face à chaque décision, est d’une simplicité désarmante : ‘est-ce que tout cela vous rend heureux ?’. Si la réponse est non, c’est probablement que l’un des quatre piliers est déséquilibré. En faisant de l’Ikigai le fondement de votre culture, vous ne créez pas seulement une entreprise plus performante, mais un environnement de travail plus humain, plus authentique et plus épanouissant pour vous et vos collaborateurs.

Conclusion : Osez vous arrêter pour mieux repartir

Nous avons parcouru ensemble les quatre piliers de l’Ikigai, cette philosophie japonaise qui nous invite à réconcilier travail et bonheur. Nous avons vu que la clé réside dans l’alignement de ce que nous aimons, de nos talents, des besoins du monde et de notre rémunération. Intégrer cette boussole dans sa vie professionnelle n’est pas un luxe, mais une nécessité pour quiconque aspire à un équilibre durable et à un travail porteur de sens. Pourtant, je sais que dans le tourbillon du quotidien, dans cette fameuse ‘rat race’, il est facile d’oublier de se poser ces questions essentielles. On avance la tête dans le guidon, parce que ‘la vie est comme ça’.

Mon invitation aujourd’hui est simple : arrêtez-vous. Ne serait-ce que quelques minutes. Prenez le temps de la réflexion. Ce chemin vers votre Ikigai ne sera peut-être pas simple ni immédiat. Il demande de l’honnêteté, du courage et de l’introspection. Mais une chose est certaine :

‘Si on s’arrête pas pour se poser la question, on risque pas de trouver la réponse.’

Le simple fait de commencer cette démarche est déjà une victoire. C’est reprendre le contrôle sur sa vie professionnelle, c’est affirmer que votre bien-être est une priorité. N’attendez pas d’être au bord du gouffre pour chercher ce qui vous anime vraiment. Commencez dès maintenant à planter les graines d’une carrière plus alignée, plus joyeuse et plus impactante. Comme je le disais en conclusion de l’épisode, et je le pense sincèrement : ‘Je vous souhaite de trouver votre Ikigaï, je vous souhaite de réussir à aligner votre Ikigaï avec votre activité professionnelle et surtout, je vous souhaite d’être heureux.’


Questions fréquentes sur l’Ikigai

Qu’est-ce que l’Ikigai, en termes simples ?

L’Ikigai est un concept japonais que l’on peut traduire par ‘raison d’être’ ou ‘joie de vivre’. Il ne s’agit pas d’un objectif unique, mais d’un point d’équilibre où quatre dimensions fondamentales de votre vie se croisent : ce que vous aimez faire (votre passion), ce pour quoi vous êtes doué (votre vocation), ce dont le monde a besoin (votre mission) et ce pour quoi vous pouvez être payé (votre profession). Trouver son Ikigai, c’est trouver une activité professionnelle qui nourrit ces quatre aspects simultanément, apportant ainsi un profond sentiment de sens, d’alignement et de satisfaction au quotidien.

‘Pour faire simple, c’est une philosophie qui consiste à trouver sa propre raison de vivre en identifiant ce qui nous passionne, ce en quoi nous sommes doués, ce dont le monde a besoin et ce pourquoi nous pouvons être payés.’

Pourquoi le mot ‘travail’ a-t-il une connotation si négative ?

La perception négative du travail est profondément ancrée dans notre culture et notre langue. L’origine même du mot est très révélatrice de cette association historique avec la souffrance. Le mot français ‘travail’ dérive du latin ‘tripalium’, qui était un instrument de torture composé de trois pieux. Cette étymologie a durablement imprégné notre inconscient collectif, associant l’activité professionnelle à une contrainte, un labeur pénible et une forme de punition. L’approche de l’Ikigai propose justement de briser ce paradigme en réintroduisant les notions de plaisir, de sens et de joie au cœur de notre vie professionnelle.

‘On a trop longtemps associé le mot travail à labeur. Il faudrait que ça soit dur et il faudrait que ce soit douloureux. Pas étonnant quand on sait que le mot travail vient du latin Tripallium. Je vous le donne en 1000, Tripallium c’est une machine de torture.’

Suis-je obligé de faire de ma passion mon métier pour trouver mon Ikigai ?

Non, pas nécessairement. C’est une nuance très importante de l’Ikigai. L’objectif n’est pas toujours de monétiser directement sa passion, ce qui peut parfois même la dénaturer. L’idée est plutôt de s’assurer que votre passion ait une place significative dans l’équilibre global de votre vie. Vous pouvez avoir un travail qui capitalise sur vos talents et répond à un besoin, vous assurant un bon revenu, et qui vous laisse le temps et l’énergie nécessaires pour cultiver vos passions à côté. L’important est que le pilier ‘ce que vous aimez’ soit nourri, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de votre activité principale.

‘C’est pas forcément en faire directement votre travail mais c’est comment ça va pouvoir s’intégrer dans votre travail. […] c’est pas forcément nos passions qui vont nous rapporter de l’argent, mais c’est d’identifier comment est-ce qu’on va pouvoir faire pour gagner de l’argent de façon à pouvoir se dégager du temps pour pouvoir travailler sur nos nos projets annexes, nos passions.’

Comment identifier ce en quoi je suis vraiment doué ?

Identifier ses talents naturels demande de l’observation et de l’honnêteté. Il ne s’agit pas de chercher des compétences exceptionnelles, mais plutôt ce que vous faites avec plus de facilité que la moyenne des gens. Posez-vous ces questions : pour quelles tâches vos amis ou collègues vous demandent-ils souvent de l’aide ? Qu’est-ce qui vous semble simple alors que d’autres peinent ? Concentrez-vous sur vos forces plutôt que de vouloir corriger vos faiblesses, une tendance contre-productive très répandue. Ces talents peuvent être techniques (hard skills) ou comportementaux (soft skills), comme la communication ou le leadership.

‘Là on parle de vos compétences, de vos talents naturels. En gros, c’est ce que vous faites mieux que les autres. C’est pas forcément là où vous êtes le super cador, mais c’est ce que vous faites mieux que la majorité des gens.’

Comment l’Ikigai peut-il améliorer l’équilibre vie pro-vie perso ?

L’Ikigai est un outil puissant pour améliorer l’équilibre vie pro-vie perso car il vise à faire converger ces deux sphères plutôt que de les opposer. En trouvant une activité qui vous passionne, qui utilise vos talents et qui a du sens, le travail cesse d’être une simple contrainte qui ‘vole’ du temps à votre vie personnelle. Il devient une partie intégrante et épanouissante de votre vie. L’alignement des valeurs professionnelles et personnelles réduit la friction mentale et le stress, libérant ainsi de l’énergie pour tous les aspects de votre existence. L’Ikigai aide à créer une vie cohérente où l’on ne se sent plus scindé en deux.

‘L’Ikigaï, en fait, et ben il va aider les entrepreneurs à trouver un équilibre entre cette fameuse vie pro, vie perso, en créant une vision commune pour leur entreprise et en l’alignant avec leurs objectifs et leurs valeurs.’

L’Ikigai est-il uniquement pour les entrepreneurs ?

Absolument pas. Bien que l’Ikigai soit un formidable outil pour créer une entreprise alignée, le concept s’applique tout aussi bien aux salariés. Un salarié peut tout à fait utiliser cette grille de lecture pour choisir une entreprise dont la mission et les valeurs résonnent avec les siennes, pour trouver un poste qui met en jeu ses talents et ses passions, ou même pour réorienter sa carrière. La démarche est la même : il s’agit de trouver le carrefour entre ses aspirations personnelles et sa contribution professionnelle, quel que soit son statut. C’est une philosophie pour quiconque souhaite que son travail soit une source de bonheur.

‘On ne crée pas une activité ou on ne travaille pas d’ailleurs hein, ça vaut aussi quand on est salarié, qu’on ne soit pas dans une activité qui ne nous apporte pas du bonheur tout simplement.’

Comment commencer concrètement à chercher mon Ikigai si je me sens perdu ?

La première étape est de s’arrêter et de se donner la permission de réfléchir. Prenez une feuille et créez quatre colonnes pour les quatre piliers. Listez sans filtre tout ce qui vous vient à l’esprit pour chaque catégorie : ce que vous aimez, ce en quoi vous êtes doué, les problèmes que vous aimeriez résoudre dans le monde, et les manières dont vous pourriez gagner de l’argent. Ne cherchez pas la réponse parfaite tout de suite. Le plus important est de démarrer le processus d’introspection. Comme le dit l’adage, un voyage de mille lieues commence par un premier pas. Ce premier pas est de vous poser la question.

‘La solution est pas toujours simple à trouver, l’Ikigaï n’est pas toujours simple à trouver, mais ce qui est sûr, c’est que si on s’arrête pas pour se poser la question, on risque pas de trouver la réponse.’

En quoi l’Ikigai est-il une réponse aux attentes de la génération Z ?

L’Ikigai répond directement à la quête de sens qui caractérise la génération Z. Cette génération ne perçoit plus le travail comme une simple source de revenus, mais comme une composante essentielle de son identité et de son épanouissement. Elle refuse le modèle du ‘labeur’ hérité des générations précédentes et exige que son activité professionnelle soit alignée avec ses valeurs, qu’elle ait un impact positif et qu’elle permette un véritable équilibre de vie. L’Ikigai offre un cadre structuré et une philosophie pour atteindre précisément ces objectifs, ce qui en fait un concept particulièrement pertinent aujourd’hui.

‘Non, ce n’est pas qu’ils ne veulent pas travailler. Non, c’est pas une génération de feignants, c’est juste une génération qui a compris que la vie est courte et que tant qu’elle a vivre, et ben autant y prendre du plaisir.’


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