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[Best Episode] Se fixer des objectifs – Episode 105

Épisode diffusé le 2 décembre 2024 par Estelle Ballot

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Fixer ses objectifs : la méthode complète pour transformer votre année d’entrepreneur

Chaque fin d’année, un rituel s’installe dans la vie des entrepreneurs, bien plus décisif que le choix entre la dinde aux marrons ou le champagne. C’est un moment de bascule, un entre-deux chargé d’espoir et parfois d’une pointe d’anxiété : celui de la définition des objectifs pour l’année à venir. Comme je le dis souvent, ‘il y a un rituel de fin d’année chez les entrepreneurs qui n’a rien à voir avec la dinde aux marron ou le champagne du nouvel an. Tous les ans en fin d’année, nous fixons les objectifs de l’année à venir.’ Et cette étape est bien plus qu’une simple case à cocher sur une to-do list de décembre. C’est le fondement de votre future réussite.

Pourtant, combien d’entre nous se sont déjà retrouvés en juin, réalisant avec un pincement au cœur que les belles résolutions de janvier sont devenues des souvenirs lointains, ensevelies sous l’urgence du quotidien ? Le problème n’est souvent pas le manque d’ambition, mais l’absence d’un système robuste pour transformer cette ambition en réalité. Se dire ‘je veux faire croître mon activité’ est une chose ; savoir exactement comment, pourquoi, et avec quels jalons en est une autre. C’est la différence entre un vœu pieux et une stratégie gagnante.

Cet exercice de clarification est une boussole. Dans le brouillard permanent de l’entrepreneuriat, où chaque jour apporte son lot de nouvelles opportunités, de doutes et de tâches urgentes, savoir où l’on va est un luxe qui devient une nécessité. C’est ce qui nous permet de dire ‘non’ aux distractions pour dire ‘oui’ à ce qui compte vraiment. C’est ce qui transforme l’agitation en mouvement, et le travail acharné en progrès tangible.

Dans cet article, nous allons plonger au cœur de ce processus. Oubliez les objectifs vagues et démotivants. Ensemble, nous allons construire pas à pas une méthode concrète et humaine pour non seulement fixer des objectifs qui vous inspirent, mais surtout, pour mettre en place le système qui vous permettra de les atteindre. De l’analyse introspective de votre année passée à la planification rigoureuse de vos futurs succès, préparez-vous à poser les rails de votre plus belle année professionnelle.

Pourquoi fixer des objectifs est le premier pas vers votre réussite ?

Avant de nous lancer dans le ‘comment’, il est primordial de s’ancrer profondément dans le ‘pourquoi’. Fixer des objectifs n’est pas une simple formalité administrative pour entrepreneurs sérieux ; c’est un acte psychologique et stratégique d’une puissance redoutable. C’est la première brique de l’édifice que vous construisez. Sans elle, tout le reste risque de s’effondrer à la première tempête. Cette démarche répond à plusieurs besoins fondamentaux qui conditionnent notre capacité à avancer et à performer sur le long terme.

Le pouvoir psychologique : clarté, motivation et engagement

Le premier bénéfice est sans doute le plus important : la clarté. ‘Savoir où l’on va, c’est rassurant pour nous et si on a une équipe, c’est rassurant pour notre équipe.’ Le cerveau humain déteste l’incertitude. Un chemin clair, même s’il est long et difficile, est infiniment moins coûteux en énergie mentale qu’un brouillard d’options illimitées. Cet objectif devient votre étoile polaire, un point de référence constant qui guide vos décisions quotidiennes.

Cette clarté est le meilleur antidote au fameux ‘syndrome de l’objet brillant’. Vous savez, cette tendance à vouloir sauter sur chaque nouvelle stratégie, chaque nouvel outil, chaque nouvelle tendance qui passe ? Un jour, c’est le dernier réseau social à la mode ; le lendemain, une nouvelle technique de publicité. Sans objectifs clairs, vous risquez de vous éparpiller, de diluer vos ressources et votre énergie dans une multitude de directions, pour finalement n’arriver nulle part. Vos objectifs vous permettent de dire : ‘Est-ce que cette action me rapproche de ma destination ?’. Si la réponse est non, la décision est simple. ‘Nos objectifs nous permettent de maintenir le cap et de focaliser nos ressources au bon endroit.’

Ensuite vient l’engagement. Le simple fait de formaliser un objectif change la donne. Et la manière de le formaliser est cruciale. Une étude menée par le Dr Gail Matthews de l’Université de Californie a confirmé ce que l’intuition nous soufflait : ‘écrire un objectif vous donne plus de chance effectivement de le réaliser’. Le passage de la pensée à l’écrit est un acte d’engagement. C’est une promesse que vous vous faites. Et si vous voulez décupler cet effet, faites-le à la main. ‘Si en plus vous l’écrivez à la main, et ben ça vous donne 42 % de chance de plus que si vous l’avez tapé à l’ordinateur.’ Pourquoi ? Parce que l’acte physique d’écrire engage des zones motrices et cognitives plus profondes de votre cerveau, gravant littéralement l’objectif dans votre conscience.

De l’idéal à la réalité : se dépasser et célébrer

Se fixer des objectifs, c’est aussi s’autoriser à rêver grand et se donner les moyens de transformer ce rêve en projet. C’est un puissant levier de dépassement de soi. Comme je le dis souvent, ‘vous ne serez jamais champion du monde si vous ne vous fixez pas l’objectif de l’être.’ Un objectif ambitieux nous tire vers le haut, nous force à sortir de notre zone de confort, à acquérir de nouvelles compétences, à penser différemment. Il nous donne un idéal auquel nous raccrocher dans les moments difficiles, et croyez-moi, dans la vie d’un entrepreneur, ils sont inévitables.

Enfin, et c’est peut-être la raison la plus joyeuse et la plus humaine, fixer des objectifs nous donne une raison de célébrer. L’entrepreneuriat peut être un chemin solitaire, où les victoires sont parfois invisibles aux yeux des autres. Avoir des jalons clairs permet de matérialiser le progrès et de prendre le temps de savourer le chemin parcouru. ‘Faire la fête, se faire plaisir, je crois qu’on est toutes d’accord pour dire que c’est quand même une très bonne raison pour se donner un peu de mal.’ Ces célébrations ne sont pas futiles. Elles rechargent nos batteries émotionnelles, renforcent notre confiance en nous et créent un cercle vertueux de motivation. Elles transforment un marathon potentiellement épuisant en une série de sprints victorieux.

Maintenant que nous sommes convaincus de la puissance de cet exercice, il est temps de retrousser nos manches. La première étape, contre-intuitive pour certains, n’est pas de regarder vers l’avenir, mais de se tourner résolument vers le passé.

Étape 1 : Le bilan, un regard honnête sur le passé pour construire l’avenir

Avant de tracer la carte de votre prochaine destination, vous devez savoir précisément où vous vous trouvez. Tenter de fixer de nouveaux objectifs sans avoir analysé l’année qui vient de s’écouler, c’est comme vouloir construire le premier étage d’une maison sans avoir vérifié la solidité des fondations. Ce travail d’introspection est la base de toute planification stratégique pertinente. C’est un processus en deux temps : une analyse objective des résultats, suivie d’une analyse stratégique plus qualitative pour en tirer des leçons.

L’analyse objective de vos résultats passés

La première chose à faire est de regarder les faits, rien que les faits. ‘Regarder objectivement les choses et voir si on a atteint nos objectifs, les objectifs qu’on avait fixé l’an dernier.’ Si vous aviez des objectifs chiffrés, c’est le moment de les ressortir. Comparez le prévu au réalisé, sans jugement de valeur. L’objectif n’est pas de vous auto-flageller si les résultats ne sont pas à la hauteur, mais de collecter des données brutes. Pensez chiffres : chiffre d’affaires, marge, nombre de clients, taux de conversion, croissance de votre audience, etc.

Si vous n’aviez pas fixé d’objectifs formels, pas de panique. ‘Ce que vous pouvez faire, c’est tout simplement reprendre votre agenda tout au long de l’année, semaine par semaine, voir les grosses étapes que vous aviez, les gros projets que vous aviez en cours et puis voir ce que vous avez réalisé.’ Listez les projets majeurs que vous avez menés, les lancements, les collaborations, les nouvelles offres. Notez également les projets que vous avez initiés puis abandonnés. Cette première étape doit être factuelle. L’émotion viendra après, mais pour l’instant, soyez un scientifique observant son expérience. La clé est ce détachement : ‘Ultra important d’avoir ce détachement et de regarder les choses objectivement.’

L’analyse stratégique : leçons et ajustements pour le futur

Une fois les données collectées, le vrai travail commence. Il s’agit de donner du sens à ces chiffres et à ces faits. C’est une mini-analyse stratégique de votre activité, un moment où vous mettez votre casquette de CEO. Je vous propose de structurer votre réflexion autour de quatre questions clés :

1. Qu’est-ce qui a fonctionné et m’a apporté de la joie ? (À CONSERVER/AMPLIFIER) : Identifiez vos ‘best-sellers’, les actions qui ont généré 80% de vos résultats. Mais ne vous arrêtez pas aux chiffres. ‘C’est important aussi de prendre en compte ce qui nous a plu.’ Un projet peut être rentable mais drainer toute votre énergie. Un autre peut être moins lucratif mais vous nourrir intellectuellement et humainement. Pour être durable, votre stratégie doit aligner performance et épanouissement.

2. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ou m’a épuisé ? (À ARRÊTER) : Soyez honnête avec vous-même. Quelles actions vous ont demandé un effort démesuré pour un résultat décevant ? Quels projets vous ont semblé être une corvée ? Apprendre à dire ‘stop’ est une compétence entrepreneuriale cruciale. Cela libère des ressources (temps, argent, énergie) pour ce qui compte vraiment.

3. Qu’est-ce qui pourrait être amélioré ? (À MODIFIER) : Rien n’est jamais parfait. Peut-être qu’un lancement a bien fonctionné, mais que la communication aurait pu être plus fluide. Peut-être qu’une offre de service est pertinente, mais que le processus d’onboarding client est à revoir. C’est ici qu’on analyse nos ‘erreurs’ non pas comme des échecs, mais comme des opportunités d’apprentissage. ‘C’est ultra intéressant de documenter ce genre de choses parce que d’une part ça va nous éviter de refaire les mêmes potentielles erreurs à l’avenir, mais surtout ça va nous permettre de comprendre comment est-ce qu’on peut modifier les choses.’

4. Qu’est-ce qui manque ? (À AJOUTER) : Votre analyse et l’évolution du marché ont sûrement fait émerger de nouvelles idées. ‘Peut-être qu’il y a de nouvelles stratégies qui vous viennent à l’esprit.’ C’est le moment de lister ces nouvelles pistes, ces projets que vous n’avez pas eu le temps de lancer. Pour ma part, ‘sur chacun de mes lancements, j’essaie de rajouter une nouvelle stratégie.’ Cette approche incrémentale permet d’innover sans se submerger.

Ce travail de bilan est exigeant. Il demande du temps et de l’honnêteté. N’hésitez pas à le faire en plusieurs fois. Mais une fois terminé, vous disposerez d’une vision claire et d’une matière première inestimable pour construire des objectifs pertinents et alignés pour l’année à venir.

Étape 2 : Définir des objectifs qui vous portent vraiment

Avec la clarté obtenue grâce à votre bilan, vous êtes maintenant prêt à vous projeter vers l’avenir. C’est l’étape la plus excitante, mais aussi la plus délicate. Comment définir des objectifs qui soient à la fois ambitieux, réalistes et véritablement motivants ? Il ne s’agit pas de jeter des chiffres au hasard, mais de sculpter une vision claire pour les douze prochains mois. Pour cela, nous allons procéder par étapes, du macro au micro, en utilisant des techniques pour s’assurer que nos objectifs sont à la fois puissants et flexibles.

De la vision macro aux objectifs clairs : la règle des 1 à 3 objectifs

La première règle d’or est la focalisation. L’erreur la plus commune est de vouloir tout faire en même temps. On finit avec une liste de dix ‘priorités’ qui n’en sont plus. ‘À vouloir trop faire, vous risquez de vous perdre.’ Que vous soyez solopreneur ou à la tête d’une équipe, le principe est le même : l’énergie et les ressources ne sont pas infinies. Il faut les concentrer là où l’impact sera le plus fort.

Je vous invite donc à vous limiter à un, deux, ou au maximum trois grands objectifs pour l’année. Cela ne veut pas dire que vous ne ferez que trois choses, mais que toutes les actions que vous entreprendrez devront, d’une manière ou d’une autre, servir ces trois piliers. Comment les choisir ?

  • L’objectif unique (souvent financier) : C’est l’approche la plus directe. Vous définissez un grand objectif de chiffre d’affaires ou de rentabilité. Exemple : ‘Générer 100 000 € de chiffre d’affaires en 2024’. Toutes vos actions (marketing, ventes, développement produit) seront alors orientées vers l’atteinte de ce chiffre.
  • Les objectifs par projet : Si votre activité est structurée autour de grands projets, cette approche est plus pertinente. Vous pouvez vous dire : ‘Mes trois grands projets pour 2024 sont : 1. Lancer ma formation en ligne, 2. Refondre mon site internet pour doubler la génération de leads, 3. Développer une nouvelle offre de consulting à haute valeur ajoutée.’

Le choix dépend de votre modèle économique et de votre personnalité. L’important est de garder une vision d’ensemble simple et mémorable. Ces 1 à 3 objectifs sont votre mantra pour l’année.

Le secret des objectifs quantifiables : au-delà du chiffre d’affaires

Un objectif n’a de valeur que s’il est mesurable. ‘Il ne sert à rien de vous dire je vais lancer un podcast l’an prochain.’ C’est une intention, pas un objectif. Un objectif doit avoir un critère de succès clair et indiscutable. Comment transformer l’intention en objectif ? En y ajoutant un chiffre. ‘En revanche, si vous vous dites ‘Cette année, je souhaite lancer mon podcast et publier un épisode toutes les deux semaines’, voilà, là, c’est quantifiable.’

Absolument tout peut être quantifié, même les aspects les plus ‘qualitatifs’ de votre activité. Voici quelques exemples pour vous inspirer :

  • Visibilité : ‘Obtenir 5 interviews dans des podcasts de ma thématique’ au lieu de ‘être plus visible’.
  • Contenu : ‘Publier 1 article de blog de fond (>2000 mots) par mois’ au lieu de ‘améliorer mon SEO’.
  • Satisfaction client : ‘Atteindre un Net Promoter Score (NPS) de 8/10’ au lieu de ‘avoir des clients contents’.
  • Communauté : ‘Augmenter le taux d’engagement sur LinkedIn de 2% à 4%’ au lieu de ‘être plus actif sur les réseaux sociaux’.
  • Productivité : ‘Passer de 15h à 10h par semaine sur les tâches administratives grâce à l’automatisation’ au lieu de ‘mieux m’organiser’.

Cette quantification vous permet de savoir à tout moment où vous en êtes. C’est binaire : soit vous l’avez atteint, soit non. Cela élimine l’ambiguïté et vous donne un cadre clair pour évaluer votre performance.

La méthode révolutionnaire des 3 niveaux d’objectifs

Voici une technique que j’utilise systématiquement et qui a changé ma relation à l’ambition et à la pression. Pour chaque objectif quantifiable que vous avez défini, au lieu de vous fixer une seule cible, vous allez en définir trois. ‘Je ne pose pas un objectif mais je pose systématiquement trois objectifs.’

1. Niveau 1 : L’objectif ambitieux mais réalisable. C’est votre cible officielle, celle sur laquelle vous basez votre planification. Elle doit vous challenger, vous sortir de votre zone de confort, mais vous devez sentir au fond de vous qu’elle est atteignable si vous travaillez bien. C’est votre ‘contrat’ avec vous-même.

2. Niveau 2 : L’objectif ‘si toutes les planètes sont alignées’. C’est votre ‘stretch goal’. Que se passerait-il si tout se déroulait parfaitement, si vous aviez un coup de chance, si une opportunité inattendue se présentait ? Cet objectif vous donne une direction si vous atteignez le premier niveau plus tôt que prévu. Il vous empêche de vous reposer sur vos lauriers et vous pousse à capitaliser sur une bonne dynamique.

3. Niveau 3 : L’objectif inatteignable (qui ne l’est peut-être pas). C’est là que la magie opère. Vous allez vous fixer un objectif qui vous semble aujourd’hui complètement fou, presque absurde. ‘C’est l’objectif auquel je ne crois pas mais que je vais me fixer pour l’avoir en tête.’ Pourquoi faire cela ? Pour deux raisons neurologiques puissantes. Premièrement, ‘bien souvent on se sous-estime et on n’imagine pas tout ce qu’il est possible de faire.’ Cet objectif ouvre le champ des possibles. Deuxièmement, il reprogramme votre cerveau. En vous visualisant atteignant ce but ‘impossible’, vous activez un mécanisme de répétition. ‘Votre cerveau fonctionne à la répétition.’ Progressivement, il commence à considérer cette information comme une possibilité crédible et se met à chercher activement des solutions et des opportunités pour y parvenir. C’est un hack mental pour élargir votre vision et votre ambition.

Cette approche à trois niveaux est libératrice. Elle réduit l’angoisse de ‘mal’ fixer son objectif et transforme le processus en un jeu flexible où vous avez toujours un cap, quelle que soit la tournure des événements.

Vous avez maintenant des objectifs clairs, quantifiables et structurés. La dernière étape, et non la moindre, est de créer le système qui vous permettra de les concrétiser jour après jour, semaine après semaine.

Étape 3 : Du plan à l’action, le système pour suivre et atteindre vos objectifs

Avoir des objectifs magnifiquement définis sur un document ne sert à rien s’ils restent lettre morte. La véritable différence entre ceux qui réussissent et ceux qui rêvent se situe dans l’exécution. Pour transformer vos ambitions en résultats, vous avez besoin d’un système. Un système fiable pour découper vos grands objectifs en actions concrètes, pour planifier ces actions dans le temps et pour suivre votre progression de manière régulière. C’est la mécanique de la réussite.

Découper l’année : la puissance des objectifs mensuels ou trimestriels

Un objectif annuel, c’est intimidant. Douze mois, c’est long, et il est difficile de rester motivé pour une échéance si lointaine. ‘Ce que je vous invite à faire, c’est vos objectifs quantifiés de commencer par les diviser par période.’ La période la plus courante est le mois, mais le trimestre fonctionne aussi très bien pour une vision plus stratégique.

L’idée est de transformer votre grand objectif annuel en 12 mini-objectifs mensuels. Comment faire cette division ? Plusieurs approches sont possibles :

  • L’approche linéaire : La plus simple. Vous prenez votre objectif annuel et vous le divisez par 12. Si vous visez 120 000 € de CA, cela fait 10 000 € par mois. C’est un bon point de départ si vous n’avez pas beaucoup d’historique.
  • L’approche à croissance progressive : Plus réaliste, elle part du principe que vous allez monter en puissance au cours de l’année. Vous pouvez viser une croissance en pourcentage (ex: +5% de CA chaque mois) ou en valeur absolue (ex: +500 € de CA chaque mois par rapport au précédent).
  • L’approche saisonnière : La plus avancée et la plus juste. Votre activité a probablement des hauts et des bas. ‘La réalité bien souvent c’est que votre business, votre activité suit une certaine saisonnalité.’ Analysez vos données passées pour répartir votre objectif annuel en fonction de vos mois forts et de vos mois faibles. Vous mettrez peut-être un objectif plus bas en août et un objectif plus élevé en novembre.

Quel que soit votre choix, ce découpage rend l’objectif global beaucoup plus gérable et moins effrayant. Chaque mois, vous avez un cap clair et atteignable.

Le rétroplanning : votre feuille de route vers le succès

Pour les objectifs liés à des projets avec une date de fin (un lancement, une refonte de site, etc.), le rétroplanning est votre meilleur allié. C’est un outil que je considère comme absolument essentiel. ‘Si un projet n’est pas planifié, si vous n’avez pas tout simplement un rétro planning, je ne comprends pas comment on peut le réaliser.’

Un rétroplanning, c’est simplement un calendrier inversé. Vous partez de la date de fin (la deadline) et vous listez à rebours toutes les étapes nécessaires pour y parvenir, en leur allouant une durée. Cela vous donne la date à laquelle vous devez commencer au plus tard. Que vous utilisiez un outil de gestion de projet sophistiqué ou un simple tableur Excel, la logique est la même :

  1. Définissez la date de livraison finale.
  2. Listez toutes les grandes phases du projet (ex: recherche, rédaction, design, développement, promotion…).
  3. Détaillez chaque phase en tâches spécifiques.
  4. Estimez le temps nécessaire pour chaque tâche.
  5. Positionnez ces tâches sur un calendrier en partant de la fin.

Ce processus a un avantage immense : il rend le projet concret et vous oblige à anticiper les dépendances entre les tâches. Et il y a une règle d’or absolue : ‘toujours vous laisser du mou.’ Ne planifiez jamais votre temps à 100%. Des imprévus arriveront, c’est une certitude. Prévoyez des semaines ‘tampon’ ou ajoutez 20% de temps à chaque estimation. Ce ‘mou’ n’est pas du temps perdu, c’est la garantie que vous tiendrez votre deadline finale malgré les aléas de la vie.

Le bilan mensuel : le tableau de bord de votre progression

Enfin, pour que tout ce système fonctionne, vous devez intégrer un point de contrôle régulier. À la fin de chaque période (chaque mois, dans mon cas), prenez un moment pour faire un mini-bilan. Attention, il ne s’agit pas d’un reporting fastidieux. ‘Je cherche pas à faire quelque chose de long, de compliqué, de fastidieux.’ L’objectif est d’avoir un tableau de bord simple avec 5 ou 6 indicateurs clés que vous suivez.

Ce bilan mensuel est votre moment de vérité. Vous regardez vos chiffres : avez-vous atteint votre objectif du mois ? Mais surtout, vous analysez le ‘pourquoi’.

  • Si vous avez atteint ou dépassé l’objectif : Bravo ! Qu’est-ce qui a particulièrement bien fonctionné ? Comment pouvez-vous répliquer ce succès ?
  • Si vous n’avez pas atteint l’objectif : Pas de drame. Qu’est-ce qui a bloqué ? L’objectif était-il trop ambitieux ? Avez-vous rencontré un imprévu ? Quelles leçons en tirez-vous ?

Ce rituel est crucial car il vous permet de réajuster le tir en permanence. Un plan n’est pas gravé dans le marbre. Le rétroplanning vous permet de voir immédiatement si vous prenez du retard et de faire des choix éclairés : faut-il décaler la deadline ? Faut-il supprimer une fonctionnalité non essentielle ? C’est un outil de pilotage dynamique.

Conclusion : devenez l’architecte de votre réussite

Nous voici au terme de ce parcours. Fixer ses objectifs, comme nous l’avons vu, est bien plus qu’une simple formalité de début d’année. C’est un processus stratégique complet, un dialogue permanent entre votre vision, vos actions et la réalité du terrain. C’est un muscle qui se renforce avec la pratique.

Récapitulons les trois piliers de cette méthode :

  1. Le Bilan Honnête : Regarder en arrière avec objectivité pour comprendre ce qui a fonctionné, ce qui doit être changé, et ce qui vous a réellement animé. C’est le socle sur lequel vous construisez l’avenir.
  2. La Définition Intelligente : Se concentrer sur 1 à 3 grands objectifs, les rendre quantifiable, et utiliser la puissance de la méthode à trois niveaux (ambitieux, planètes alignées, rêve inatteignable) pour allier réalisme, ambition et audace.
  3. Le Suivi Rigoureux : Transformer la vision annuelle en sprints mensuels, planifier vos projets avec un rétroplanning flexible, et instaurer le rituel du bilan mensuel pour apprendre, ajuster et rester sur la bonne voie.

N’oubliez jamais que vous êtes aux commandes. Ces outils ne sont pas là pour vous contraindre, mais pour vous libérer. Ils vous libèrent de l’incertitude, du sentiment d’être débordé, de la frustration de travailler beaucoup pour peu de résultats visibles. Ils vous donnent le pouvoir de faire des choix éclairés, de concentrer votre précieuse énergie et de construire, pas à pas, l’activité qui vous ressemble et qui vous épanouit.

Alors, prenez ce temps. Accordez-vous cette pause stratégique. C’est l’un des investissements les plus rentables que vous puissiez faire pour votre entreprise et pour vous-même. Définissez votre destination, tracez votre route, et savourez chaque étape du voyage. Votre réussite de demain se dessine aujourd’hui.

FAQ : Vos questions sur la fixation d’objectifs

Comment fixer un objectif de chiffre d’affaires réaliste quand on débute ?

Fixer un objectif financier la première année est un défi car vous manquez de données historiques. La clé est de ne pas partir d’un chiffre abstrait, mais de construire votre objectif ‘par le bas’. Commencez par calculer vos besoins personnels et professionnels : de combien avez-vous besoin pour vivre et faire tourner votre activité chaque mois ? Ce sera votre seuil de rentabilité, votre objectif de survie. Ensuite, estimez le nombre de clients ou de produits que vous pouvez raisonnablement vendre par mois, en fonction de votre capacité de prospection et de production. Multipliez cela par votre prix de vente moyen pour obtenir une première projection. ‘Dites-vous une chose hein, si vous démarrez, si vous commencez, la première année, ça va être très compliqué de fixer des objectifs, fixez-les quand même. ça vous permettra d’itérer l’an prochain.’ L’important la première année n’est pas d’avoir raison, mais d’avoir un cap et d’apprendre.

Que faire si je n’ai atteint aucun de mes objectifs de l’année passée ?

C’est une situation difficile qui peut entamer la confiance en soi, mais il est crucial de ne pas la voir comme un échec personnel. C’est une source d’informations précieuses. La première étape est l’analyse objective, sans jugement. Reprenez chaque objectif et demandez-vous : était-il vraiment réaliste ? Avais-je les ressources nécessaires ? Ai-je rencontré des obstacles imprévus ? Ai-je suivi mon plan ? Souvent, la non-atteinte vient d’objectifs mal calibrés au départ. ‘Peut-être que c’est tout simplement que j’ai mal fixé l’objectif au départ.’ Profitez de cette expérience pour mieux calibrer vos objectifs cette année. Peut-être faut-il viser plus petit mais plus juste, ou décomposer un grand objectif en étapes plus réalisables pour recréer une dynamique de succès.

La méthode des 3 niveaux d’objectifs n’est-elle pas démotivante si on n’atteint jamais le niveau ‘inatteignable’ ?

C’est une excellente question qui touche au cœur de la psychologie de cette méthode. Le secret est de bien comprendre le rôle de chaque niveau. Votre satisfaction et votre célébration doivent être liées à l’atteinte du niveau 1, l’objectif ‘ambitieux mais réalisable’. C’est votre contrat. Le niveau 3, l’objectif ‘inatteignable’, n’est pas un bâton pour vous frapper. C’est une étoile lointaine pour vous guider. Son but n’est pas d’être atteint, mais d’élargir votre vision et de conditionner votre cerveau. ‘Le fait de penser à un objectif quand bien même, il est inatteignable, ça va vous permettre de vous projeter… et ça, ça va dire des choses à votre cerveau, ça va dire à votre cerveau ‘Tu es capable de le faire’.’ Si vous approchez ne serait-ce qu’un peu de cet objectif ‘impossible’, vous aurez déjà largement dépassé vos attentes initiales. C’est un outil d’inspiration, pas de pression.

Comment rester concentré sur ses objectifs et éviter le syndrome de l’objet brillant ?

La concentration est un combat quotidien. La meilleure défense est un bon système. Premièrement, vos 1 à 3 objectifs annuels doivent être visibles en permanence : sur un post-it sur votre écran, en fond d’écran, au début de votre carnet… Deuxièmement, déclinez-les en objectifs trimestriels et mensuels. Chaque mois, définissez 3 priorités maximum qui servent directement ces objectifs. Troisièmement, avant de vous lancer dans une nouvelle idée ou un nouvel projet, passez-le au filtre de vos objectifs. Posez-vous la question : ‘Est-ce que cette action me rapproche significativement de mon objectif principal ?’. ‘Nos objectifs nous permettent de maintenir le cap et de focaliser nos ressources au bon endroit.’ Si la réponse est non, ou ‘peut-être un peu’, notez l’idée pour plus tard et revenez à vos priorités.

Quel est le meilleur outil pour créer un rétroplanning ?

Il n’y a pas d’outil parfait, seulement celui qui vous convient. L’important n’est pas la sophistication de l’outil, mais la rigueur avec laquelle vous l’utilisez. Pour démarrer, un simple tableur est souvent suffisant et très flexible. ‘Personnellement, pardon, je suis un peu à la vieille école hein. J’utilise toujours mon Excel et ça me convient bien.’ Vous pouvez créer des colonnes pour les semaines et des lignes pour les tâches. Si vos projets deviennent plus complexes ou si vous travaillez en équipe, des outils comme Trello, Asana, Notion ou Monday.com sont excellents. Ils permettent de visualiser les tâches sous forme de tableaux Kanban, de calendriers ou de diagrammes de Gantt, d’assigner des responsabilités et de suivre les dépendances. Testez-en quelques-uns et choisissez celui dont l’interface vous semble la plus intuitive.

Comment adapter mes objectifs si un imprévu majeur survient en cours d’année ?

La flexibilité est la clé. Un plan n’est pas une prison. Si un événement majeur (personnel, économique, etc.) bouleverse la donne, il est non seulement acceptable mais nécessaire de réviser vos objectifs. C’est tout l’intérêt des bilans mensuels. Ils vous permettent de détecter rapidement les déviations et d’agir. Face à un imprévu, prenez un temps de recul stratégique, comme vous l’avez fait en début d’année. Évaluez l’impact de la nouvelle situation sur vos ressources et sur le marché. ‘Le principe d’un rétro planning, c’est de vous permettre de réajuster les choses parce que non, vous n’allez jamais réussir à planifier les choses correctement.’ Vous devrez peut-être revoir vos objectifs à la baisse, changer de priorité, ou même pivoter complètement. L’important est de le faire de façon consciente et délibérée, plutôt que de subir la situation.

Dois-je partager mes objectifs avec d’autres personnes ?

Absolument, si vous le pouvez ! C’est l’un des plus puissants accélérateurs de réussite. Le partager augmente votre niveau d’engagement. Vous n’êtes plus seul responsable devant vous-même. L’étude du Dr Gail Matthews le met en évidence : ‘Si vous voulez vraiment mettre toutes les chances de votre côté, et ben ce qu’il faut faire, c’est le dire à un ami et puis lui présenter votre avancement toutes les semaines.’ Vous pouvez le faire avec un mentor, un coach, un groupe de pairs (mastermind) ou même un ‘binôme de redevabilité’ (accountability partner). Le simple fait de savoir que vous allez devoir ‘rendre des comptes’ à quelqu’un vous poussera à agir, surtout dans les moments de faible motivation. Cette personne pourra aussi vous offrir un regard extérieur, vous encourager et célébrer vos victoires avec vous.

Comment faire un bilan efficace sans que ça devienne une tâche trop lourde et chronophage ?

L’efficacité du bilan réside dans sa régularité et sa simplicité, pas dans sa complexité. Pour le bilan mensuel, bloquez une heure fixe dans votre agenda chaque fin de mois. Créez un template simple (sur un document ou un carnet) avec toujours les mêmes sections : 1. Les 5-6 KPIs clés que vous suivez (chiffre vs objectif). 2. La plus grande victoire du mois. 3. Le plus grand défi rencontré. 4. La principale leçon apprise. 5. Les 3 priorités pour le mois suivant. ‘Je veux juste me donner les bonnes informations… Ce ne sont pas des informations sur lesquelles je vais passer du temps.’ En systématisant le processus avec un format simple, vous réduisez la charge mentale et vous allez droit à l’essentiel. L’objectif n’est pas de produire un rapport, mais d’avoir un moment de réflexion stratégique pour piloter votre activité.


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