Logo de l'épisode [Best Episode] L'importance du passage à l'action avec Roger Ormières - Episode 146 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

[Best Episode] L’importance du passage à l’action avec Roger Ormières – Episode 146

Épisode diffusé le 4 juin 2024 par Estelle Ballot

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Cette petite voix qui vous dit ‘Attends, ce n’est pas encore le moment’ : et si vous décidiez de ne plus l’écouter ?

Vous est-il déjà arrivé de vous sentir complètement bloqué ? D’avoir une idée brillante, un projet qui vous anime, mais de rester paralysé devant la montagne de choses à faire ? Vous vous dites sans cesse : ‘Non mais il faut d’abord que je peaufine mon projet avant d’y aller’. Vous repoussez à demain, puis au surlendemain, ce lancement, cet appel, cette décision. Sans vouloir me prendre pour Madame Irma, je suis prête à parier que vous avez répondu ‘oui’ à au moins une de ces questions. Mon péché mignon à moi, c’est le perfectionnisme. Cette impression constante que tout doit être absolument parfait avant de me lancer. C’est une petite voix insidieuse et néfaste qui nous ralentit et, pire encore, nous empêche de vivre des expériences cruciales. Car, et c’est une conviction profonde que je partage, c’est dans l’action que l’on trouve les véritables solutions. La théorie est un point de départ, mais seule la confrontation avec la réalité nous permet de faire vraiment bien.

C’est précisément ce dialogue intérieur, cette lutte entre l’envie d’avancer et la force d’inertie, qui est au cœur de notre discussion aujourd’hui. J’ai eu la chance d’échanger avec Roger Ormières, un coach professionnel pour entrepreneurs au parcours et au franc-parler atypiques. Loin des discours convenus, Roger va droit au but avec une conviction chevillée au corps : seule l’action fait progresser. Il accompagne au quotidien des entrepreneurs, des CEO de startups, des créateurs à forte visibilité, ces personnes que l’on admire pour leurs réussites, et il est le témoin privilégié de leurs doutes et de leurs blocages. Son travail, c’est de les aider à réduire le temps entre l’identification d’un problème et le passage à l’action.

Dans cet article, nous allons plonger au cœur de ce mécanisme universel. Pourquoi est-il si difficile de sauter le pas ? Quelles sont ces peurs qui nous retiennent en otage ? Et surtout, comment pouvons-nous, concrètement, reprendre le contrôle et faire de l’action notre principal moteur de croissance ? Préparez-vous à déconstruire vos certitudes et à découvrir des clés pragmatiques pour enfin libérer votre potentiel. Car comme le dit si bien Roger, ne pas agir, c’est peut-être le plus grand risque de tous.

Pourquoi passer à l’action est non négociable pour votre évolution

On a souvent tendance à percevoir l’inaction comme un état passif, une pause, un moment de réflexion nécessaire avant le grand saut. Mais si cette perception était une illusion ? Et si, en réalité, chaque moment passé à ne pas agir était un pas en arrière ? Roger Ormières propose une perspective radicale et éclairante sur le sujet : ne pas agir est un choix actif, celui de freiner consciemment son propre développement. C’est une décision qui a des conséquences bien plus profondes qu’on ne l’imagine. En choisissant de rester immobile, on ne fait pas que stagner ; on se laisse distancer par un monde qui, lui, ne s’arrête jamais. Cette prise de conscience est la première étape fondamentale pour comprendre l’urgence et l’importance de se mettre en mouvement, même lorsque l’incertitude et la peur nous assaillent.

L’analogie des lacets : comment une petite action débloque un univers de possibilités

Pour illustrer la puissance cachée derrière chaque passage à l’action, même le plus trivial, Roger utilise une métaphore simple mais incroyablement parlante : celle d’un enfant qui apprend à faire ses lacets.

‘J’ai mon fils qui aujourd’hui doit apprendre à faire ses lacets et il avait le choix entre garder les scratch ou ou apprendre à faire ses lacets. Ben ne pas passer à l’action veut dire que peut-être possiblement de toute sa vie, il ne saura jamais faire ses lacets.’

Cette simple décision pourrait sembler anodine. Après tout, est-ce si grave de ne pas savoir nouer ses chaussures à l’ère des sneakers sans lacets ? Mais le véritable enjeu n’est pas là. En apprenant à faire une boucle, l’enfant n’acquiert pas seulement une compétence pratique. Il débloque une cascade de possibilités futures.

‘Une fois qu’il sait faire ses lacets, il peut faire plein d’autres choses qui sont sur le même principe… On peut faire des nœuds quand on joue avec une corde, d’une corde, on peut construire une cabane. D’une cabane, on peut se prendre la passion pour devenir architecte et de là, on construit un truc complètement dingue.’

C’est l’effet papillon de l’action. Une compétence en entraîne une autre, qui ouvre la porte à une passion, qui peut définir une carrière. En refusant d’apprendre à faire ce premier nœud, l’enfant ne se prive pas seulement de porter des chaussures à lacets ; il réduit drastiquement son champ des possibles. Transposons cela à l’entrepreneuriat. La peur de passer un premier appel commercial, c’est refuser d’apprendre à faire ses lacets. En surmontant cette peur, vous n’apprenez pas seulement à vendre ; vous apprenez à communiquer, à négocier, à comprendre les besoins d’un client. Ces compétences vous permettront ensuite de manager une équipe, de lever des fonds, de bâtir une entreprise. Chaque action est une brique fondamentale pour la suite de votre parcours.

Le coût caché de l’inaction : quand le monde avance sans vous

L’autre facette, plus sombre, de cette réalité est que l’inaction n’est jamais un état neutre. Comme le souligne Roger, citant une phrase souvent attribuée à Tony Robbins, ‘il y a qu’un truc qui change pas, c’est le changement’. Le monde, le marché, vos concurrents, vos clients, tout est en perpétuel mouvement. Choisir de ne pas agir, c’est donc décider de se laisser distancer.

‘Si nous on n’est pas en mouvement, le monde lui, il est en fait. Donc c’est-à-dire que si parfois être en inaction est une action… ça veut dire que potentiellement on ce qui était accessible tout de suite, le devient de moins en moins.’

L’exemple des générations plus âgées face à la technologie est frappant. Pour ceux qui n’ont pas ‘passé à l’action’ en s’initiant à internet il y a 20 ans, le fossé aujourd’hui est devenu immense. Des concepts simples pour nous, comme ‘ouvrir une fenêtre’ ou ‘glisser dans la corbeille’, sont devenus un langage de développeur pour eux. Le coût d’entrée est devenu prohibitif. Pour un entrepreneur, c’est exactement la même chose. Pendant que vous peaufinez votre logo pendant six mois, votre concurrent lance une version bêta de son produit, récolte des feedbacks, l’améliore et prend des parts de marché. Le ‘bon moment’ que vous attendez s’éloigne à chaque jour qui passe. L’inaction crée une dette technique, marketing et stratégique qui devient de plus en plus difficile à rembourser. Passer à l’action, même imparfaitement, c’est rester dans la course, c’est apprendre en continu et s’adapter au réel, plutôt que de fantasmer une perfection qui n’existera jamais.

Cette compréhension que l’inaction est une forme de régression est essentielle. Elle transforme notre perception de la peur. Le risque n’est plus de se lancer et de faire des erreurs. Le véritable risque, c’est de ne rien faire du tout et de devenir obsolète. Alors, si l’enjeu est si clair, pourquoi restons-nous si souvent paralysés ? La réponse se trouve dans les méandres de notre propre cerveau.

Les véritables raisons qui nous paralysent : autopsie de nos peurs

Nous savons intellectuellement que l’action est bénéfique. Nous voyons les autres réussir en se lançant. Pourtant, au moment de sauter le pas, une force invisible semble nous clouer au sol. Cette force, ce sont nos peurs, alimentées par un cerveau dont la mission première n’est pas notre épanouissement, mais notre survie. Comprendre cette mécanique interne est la clé pour cesser de subir nos blocages et commencer à les déjouer. Roger Ormières nous guide dans l’exploration de cette résistance intérieure, en mettant en lumière le rôle de notre cerveau reptilien et en dressant un inventaire des peurs qui sabotent le plus souvent les entrepreneurs. C’est en nommant l’ennemi que l’on peut commencer à le combattre.

Votre cerveau, ce gardien surprotecteur qui sabote votre croissance

Pourquoi est-il si difficile de sortir de sa zone de confort ? La réponse est neurologique. Notre cerveau est une machine extraordinaire, mais il est le produit de millions d’années d’évolution où le danger était omniprésent. Ses fonctions primaires sont simples et efficaces : assurer la survie, trouver de la nourriture et se reproduire. Tout ce qui sort de ce cadre connu et sécurisé est perçu comme une menace potentielle. Comme je l’évoque dans le podcast, le job principal du cerveau, ‘c’est quand même de nous garder en vie’. Il préfère un chemin tout tracé, même s’il est médiocre, à un nouveau sentier potentiellement rempli de prédateurs. Roger le confirme avec force :

‘Il déteste l’incertitude. Quelle qu’elle soit, il déteste. Genre il dit incertitude, potentiellement, comme tu l’as très bien dit, égale possiblement, on va mourir à la fin.’

Cette réaction est profondément ancrée. Que vous soyez face à un lion ou face au bouton ‘publier’ de votre premier article de blog, le système d’alarme qui se déclenche est fondamentalement le même : une décharge de cortisol, l’hormone du stress. Votre cerveau vous crie : ‘N’y va pas, c’est dangereux !’. La conséquence physiologique est réelle et désagréable. Le problème, c’est que la conséquence réelle de l’action, elle, est 99% du temps sans commune mesure avec la catastrophe imaginée par notre cerveau. Personne n’est jamais mort en lançant une formation en ligne. Pourtant, le cerveau l’interprète comme un danger existentiel. C’est ce décalage entre la perception et la réalité qui nous paralyse. Nous donnons raison à cette peur archaïque plutôt qu’à la possibilité de croissance qui se trouve de l’autre côté.

Le catalogue de nos peurs : de l’imperfection à la peur du succès

Cette alarme biologique générale se manifeste ensuite sous la forme de peurs spécifiques, des rationalisations que nous construisons pour justifier notre inaction. Roger en énumère plusieurs, qui forment un véritable catalogue des blocages de l’entrepreneur.

‘Il y a la peur de l’imperfection, peur de l’inconnu, peur d’être jugé, peur de commettre des erreurs, peur du succès… la peur du changement, la peur des responsabilités.’

Analysons les plus courantes. La peur de l’imperfection, le fameux ‘syndrome de la bonne élève’, nous pousse à peaufiner sans fin, attendant un alignement parfait des planètes qui n’arrive jamais. La peur d’être jugé est l’une des plus puissantes : que va penser cette personne que j’admire ? Et si on me dit que mon travail est ‘de la merde’ ? Cette peur nous fait oublier les 99% de gens bienveillants pour nous focaliser sur une ou deux critiques potentielles. La peur de commettre des erreurs nous empêche de nous confronter à la réalité, alors que l’erreur est le plus rapide des processus d’apprentissage. Et puis, il y a la plus paradoxale, la peur du succès. Elle peut sembler étrange, mais elle cache souvent la peur des responsabilités et du changement que le succès impliquerait. Réussir signifie devoir maintenir un niveau, gérer des attentes plus élevées, changer de statut. Toutes ces peurs ont un point commun : elles nous font préférer le ‘plaisir’ immédiat de ne pas affronter l’inconfort à la satisfaction différée de la réussite. Le cerveau choisit toujours la voie de la moindre résistance émotionnelle. Notre travail n’est pas d’éliminer la peur, mais d’apprendre à agir malgré elle.

Maintenant que nous avons identifié le ‘pourquoi’ de nos blocages, il est temps de s’intéresser au ‘comment’. Comment transformer cette compréhension en action ? C’est là que l’accompagnement, comme celui d’un coach, peut jouer un rôle de catalyseur. Mais pas de la manière dont on l’imagine souvent.

Le rôle du coach n’est pas de donner les réponses, mais de vous aider à les trouver

Face à un blocage, notre premier réflexe est souvent de chercher une solution toute faite, une recette magique, un expert qui nous dira exactement quoi faire. C’est l’approche du consulting. Pourtant, Roger Ormières défend une vision radicalement différente et bien plus responsabilisante du coaching. Pour lui, la solution réside déjà en nous. Son rôle n’est pas d’apporter des réponses, mais de créer un espace et un contexte propices à leur émergence. C’est une nuance fondamentale qui change tout. En guidant l’entrepreneur à travers un processus de questionnement et de remise en cause, il lui permet de s’approprier pleinement sa stratégie et de construire une confiance durable en sa propre capacité à résoudre les problèmes. Cette approche est au cœur de la philosophie du passage à l’action : l’autonomie et la découverte de ses propres ressources.

Coaching vs. Consulting : la différence fondamentale

Le monde de l’accompagnement est vaste et les termes sont souvent galvaudés. Roger prend le temps de clarifier la distinction essentielle entre le consultant et le coach.

‘Le consultant… [c’est] d’essayer d’apporter directement une réponse en disant ‘Voici ma solution, voilà ce que je te propose pour arriver du point A au point B’. Bah c’est la limite du consulting.’

Le consultant vend son expertise et une solution. Le coach, lui, vend un processus. Il part du principe que l’expert de l’entreprise, c’est l’entrepreneur lui-même. Le travail du coach est d’utiliser des outils, principalement le questionnement, pour permettre à cet expert de voir son propre business sous un nouvel angle. Comme il l’explique, ‘je ne trouve jamais la réponse pour eux’. C’est une posture d’humilité et de confiance en l’autre. C’est aussi un pari sur le long terme. Une solution apportée de l’extérieur peut fonctionner à court terme, mais elle ne développe pas la capacité de l’entrepreneur à résoudre ses futurs problèmes. En revanche, en apprenant à trouver ses propres réponses, il développe un muscle décisionnel qui lui servira toute sa vie. C’est pourquoi j’étais si heureuse d’entendre Roger dire cela : ‘je suis vraiment intimement persuadée que bien souvent la solution, ce sont les entrepreneurs… il faut après réussir à les sortir, à les faire émerger’. Le coaching est l’art de cette maïeutique, de faire accoucher les esprits de leurs propres solutions.

Créer le bon contexte : l’art de poser les questions qui dérangent

Comment un coach facilite-t-il cette émergence ? En créant des contextes spécifiques et en posant des questions puissantes, parfois déstabilisantes. Roger ne se contente pas d’une écoute passive. Il intervient activement pour challenger les certitudes de son client.

‘Je pose des questions pour remettre en cause leur réalité, je remets en cause leurs objectifs, je crée des contextes pour les mettre soit dans l’embarras, soit à les faire rêver encore plus grand… ou carrément essayer de détruire leurs objectifs pour voir comment ils vont réagir.’

Cette approche peut sembler brutale, mais elle est incroyablement efficace. En ‘détruisant’ un objectif, il force l’entrepreneur à défendre ce qui compte vraiment pour lui, à trouver le ‘pourquoi’ profond derrière son projet. En le poussant à rêver plus grand, il l’aide à sortir des limites qu’il s’est lui-même imposées. C’est un travail de sparring-partner intellectuel et stratégique. Le plus fascinant, c’est que ce processus mène souvent à des solutions totalement inattendues, des chemins que ni le coach ni le coaché n’auraient pu imaginer au départ. Roger partage cette expérience : ‘ce qui m’est déjà arrivé… c’est de découvrir que en fait la personne trouve une solution que je n’aurais même jamais pu imaginer et qui est juste complètement dingue’. C’est la magie de ce processus : il ne se contente pas de résoudre un problème, il ouvre la porte à l’innovation et à la créativité.

Cette exploration du ‘pourquoi’ nous sommes bloqués et du rôle d’un accompagnant pour nous débloquer est essentielle. Mais elle ne serait pas complète sans une méthode concrète, un plan d’action que chacun peut appliquer dès aujourd’hui pour transformer la peur en carburant et l’hésitation en mouvement.

De la peur à l’action : une méthode simple pour enfin sauter le pas

La théorie, c’est bien. La compréhension, c’est essentiel. Mais au final, la seule chose qui crée du changement, c’est l’action. Alors, comment faire, concrètement, quand on est tétanisé par la peur ? Roger Ormières propose une approche d’une simplicité déconcertante mais d’une efficacité redoutable. Il ne s’agit pas de trouver une formule magique pour éradiquer la peur, mais de la regarder droit dans les yeux, de la disséquer, et de lui opposer une analyse rationnelle de nos propres forces. C’est une démarche en deux temps : d’abord, objectiver la menace en cartographiant nos peurs, puis, contrebalancer cette menace en faisant l’inventaire de nos ressources. Ce processus permet de faire basculer notre perception : la montagne insurmontable de la peur se transforme en une série d’obstacles gérables, et le passage à l’action devient non seulement possible, mais logique.

Étape 1 : Cartographier vos peurs sans complaisance

Le point de départ est un exercice que, selon Roger, ‘personne ne fait’. Pourtant, il est la base de tout. Il s’agit de prendre un moment pour définir précisément ce qui nous effraie.

‘Il faut déjà savoir qu’est-ce que tu… définir, qu’est-ce que tu mets derrière la peur. Chose très simple que personne ne fait. Genre en fait, j’ai peur de quoi ?… OK, d’accord, qu’est-ce qu’il… Et tu listes OK, quelles sont les choses qui peuvent arriver de pire en le faisant ? Et tu listes. Juste basiquement.’

Prenez une feuille de papier ou ouvrez un document vierge. Pensez à l’action que vous repoussez (lancer votre produit, contacter un prospect, publier une vidéo). Maintenant, sans filtre et sans jugement, écrivez toutes les conséquences négatives qui pourraient en découler. ‘J’ai peur qu’on me juge’, ‘j’ai peur que mon client ne soit pas content’, ‘j’ai peur de perdre de l’argent’, ‘j’ai peur d’avoir l’air ridicule’. Allez au bout de la pensée. Et si on vous juge ? Quelle est la conséquence ultime ? Que cette personne ne vous parle plus ? Que vous vous sentiez mal pendant une journée ? En matérialisant ces peurs par l’écriture, on les sort du brouillard anxiogène de notre esprit pour les transformer en éléments concrets et analysables. Très souvent, on se rend compte que le scénario catastrophe est bien moins terrible une fois posé sur le papier, ou qu’une peur diffuse et énorme se résume en fait à la crainte du jugement d’une seule et unique personne.

Étape 2 : Inventorier vos ressources cachées

Cette première étape est cruciale, mais elle serait incomplète et même contre-productive sans la seconde. Une fois la liste des ‘pires scénarios’ établie, l’exercice consiste à y opposer une autre liste : celle de vos ressources.

‘Parmi toutes ces peurs, est-ce que je suis en mesure, même si ça arrive, est-ce que j’ai des ressources supplémentaires pour faire de cette peur quelque chose une opportunité ou est-ce que j’ai des ressources pour quand même y faire face ?’

C’est le changement de perspective fondamental. Nous pensons à la peur, mais nous oublions de penser à notre capacité à y faire face. Pour chaque peur listée, demandez-vous : ‘Et si cela arrive, qu’est-ce que je peux faire ?’. Si un client n’est pas content, quelles sont vos ressources ? Votre capacité à dialoguer, la possibilité de lui offrir un remboursement, l’opportunité d’apprendre de son feedback pour améliorer votre offre. Si vous avez l’air ridicule, quelles sont vos ressources ? Votre humour, le soutien de vos proches, la conscience que le ridicule ne tue pas et que l’audace est souvent admirée. Vous découvrirez que vous avez bien plus de ressources que vous ne l’imaginiez : vos compétences, votre expérience, votre réseau, votre capacité d’apprentissage, votre résilience. Cet inventaire a un effet psychologique puissant : il vous redonne le contrôle. Vous n’êtes plus une victime potentielle d’un événement futur, mais un acteur capable de réagir et de s’adapter, quoi qu’il arrive.

Le déclic : quand la peur devient plus petite que l’opportunité

En réalisant cet exercice en deux temps, un déclic se produit. La peur, qui semblait être une entité monolithique et paralysante, se fragmente en une série de risques gérables. Et face à chaque risque, vous avez identifié une ou plusieurs ressources. La balance change. Le poids de la peur diminue, tandis que le poids de votre confiance en votre capacité à gérer les situations augmente.

‘À 99 % des cas, la réponse est oui [j’ai les ressources pour y faire face] et en plus ce qui est ouf, c’est qu’en faisant ça, bah tu trouves des nouvelles idées… Généralement ce qui se passe c’est : ‘En fait j’ai pété un câble. Genre n’importe quoi quoi, en fait’.’

Vous réalisez que vous avez donné une importance démesurée à des scénarios improbables ou à des conséquences mineures. La peur de passer à l’action est alors remplacée par la prise de conscience du coût de l’inaction. L’énergie qui était bloquée dans l’anxiété se libère et se transforme en énergie pour l’action. Vous ne vous demandez plus ‘Et si ça rate ?’, mais ‘Ok, comment je fais pour que ça marche, et si ça ne marche pas comme prévu, comment je m’adapte ?’. C’est le passage d’un mindset de peur à un mindset de solution.

Conclusion : Votre prochain lacet vous attend

Nous avons parcouru un chemin essentiel, de la reconnaissance de nos blocages à la compréhension de leurs origines neurologiques, jusqu’à la découverte d’une méthode concrète pour les surmonter. Le message central de Roger Ormières est clair et sans appel : l’action n’est pas une option, c’est une nécessité vitale pour quiconque souhaite évoluer. L’inaction, ce confort illusoire, est en réalité le choix le plus risqué, celui de se laisser distancer par un monde en mouvement constant. Nous avons vu que nos plus grands freins ne sont pas extérieurs, mais intérieurs. C’est notre propre cerveau, dans sa quête de sécurité, qui nous maintient dans l’hésitation, et ce sont nos peurs – du jugement, de l’échec, de l’imperfection – qui nous servent d’excuses pour ne pas sauter le pas.

Mais nous ne sommes pas condamnés à rester paralysés. La clé, comme nous l’avons appris, n’est pas d’attendre que la peur disparaisse, mais d’agir malgré elle. La méthode est simple : nommer la peur, la regarder en face, lister les pires scénarios possibles, et surtout, lui opposer la liste de toutes les ressources dont nous disposons pour y faire face. Cet exercice simple a le pouvoir de transformer notre perspective, de réduire la peur à sa juste taille et de libérer l’énergie nécessaire pour avancer. C’est en trouvant nos propres solutions, en nous faisant confiance, que nous construisons la résilience et l’agilité indispensables à tout entrepreneur.

Alors, quelle est la prochaine étape pour vous ? N’attendez pas le plan parfait ou le moment idéal. Pensez à l’analogie des lacets. Quelle est la plus petite action, le premier nœud que vous pouvez faire dès aujourd’hui pour vous rapprocher de votre objectif ? Passez cet appel. Écrivez ce premier paragraphe. Publiez ce post. Chaque petite action est une victoire contre l’inertie, une brique qui construit votre confiance et ouvre un champ des possibles que vous n’imaginez même pas encore. Le plus grand voyage commence par un simple pas. Le vôtre commence maintenant.


Questions fréquentes (FAQ) sur le passage à l’action

1. Pourquoi est-ce que je me sens bloqué même si je suis motivé par mon projet ?

C’est une situation très fréquente qui s’explique par le conflit entre votre motivation consciente et les mécanismes de peur inconscients. Votre motivation vient de votre vision et de votre désir de créer, mais votre cerveau, programmé pour la survie, perçoit le lancement de votre projet comme une sortie de la zone de confort, et donc comme un danger. Ce blocage est souvent le symptôme de peurs sous-jacentes comme le perfectionnisme (la peur que ce ne soit pas assez bien) ou la peur du jugement. Vous restez alors dans la phase de planification, qui est rassurante, pour éviter la confrontation avec la réalité, qui est incertaine.

‘Mon péché mignon à moi, c’est le perfectionnisme. Je suis plutôt du genre bonne élève, j’ai l’impression qu’il faut que tout soit parfait pour me lancer… cette petite voix, bah elle est très néfaste. Elle est néfaste parce qu’elle nous ralentit et surtout parce qu’elle nous empêche de vivre des expériences.’

2. Est-ce que ne pas passer à l’action est vraiment si grave pour mon entreprise ?

Oui, c’est probablement plus grave que de passer à l’action et de faire une erreur. L’inaction n’est pas une pause neutre, c’est une régression active. Pendant que vous attendez, le marché évolue, vos concurrents avancent, et les besoins de vos clients changent. Vous accumulez un ‘retard’ qui devient de plus en plus difficile à combler. L’action, même imparfaite, génère des données, des apprentissages et des opportunités. L’inaction ne génère que de l’obsolescence. Ne pas agir, c’est décider consciemment de ralentir votre propre processus d’évolution et celui de votre entreprise.

‘Ne pas passer à l’action, ça voudrait dire décider de ralentir le processus d’évolution d’une personne… si nous on n’est pas en mouvement, le monde lui, il est en fait. Et en fait bah ça veut dire que potentiellement on ce qui était accessible tout de suite, le devient de moins en moins.’

3. Quelle est la différence concrète entre un coach et un consultant pour un entrepreneur ?

La différence fondamentale réside dans la source de la solution. Un consultant est un expert qui analyse votre problème et vous fournit une solution basée sur son expérience : ‘voici ce que vous devriez faire’. Un coach, en revanche, part du principe que vous êtes l’expert de votre propre situation et que la meilleure solution se trouve déjà en vous. Son rôle est de vous poser les bonnes questions, de challenger vos certitudes et de créer un contexte pour que vous trouviez vous-même cette solution. L’approche du coaching vise à développer votre autonomie et votre capacité à résoudre les problèmes sur le long terme.

‘Un consultant… essaie d’apporter directement une réponse en disant ‘Voici ma solution’… le but c’est que moi je j’utilise tous ces outils là pour que eux trouvent une réponse. Je n’ai jamais la réponse, je ne trouve jamais la réponse pour eux… la personne trouve une solution que je n’aurais même jamais pu imaginer.’

4. Comment mon cerveau me piège-t-il dans l’inaction et comment le déjouer ?

Votre cerveau vous piège en utilisant son système d’alarme primitif. Sa fonction première est la survie, et il associe tout ce qui est nouveau ou incertain à un danger potentiel de mort. Face à une nouvelle action, il libère des hormones de stress (comme le cortisol) pour vous dissuader d’y aller. Pour le déjouer, il faut court-circuiter cette réaction émotionnelle par la logique. En listant vos peurs et les ressources que vous avez pour y faire face, vous montrez à votre cerveau que la menace n’est pas existentielle. Vous remplacez la question ‘Vais-je survivre ?’ par ‘Comment vais-je gérer cette situation ?’, ce qui désamorce la panique et vous redonne le contrôle.

‘Il déteste l’incertitude. Quelle qu’elle soit, il déteste. Genre il dit incertitude, potentiellement… on va mourir à la fin… la conséquence derrière, elle est jamais quasiment à 99 %, elle est jamais aussi grave qu’on aurait pu l’imaginer.’

5. J’ai une peur panique d’être jugé par les autres, comment puis-je surmonter cela ?

La peur du jugement est l’une des plus paralysantes. Pour la surmonter, commencez par rationaliser : de qui avez-vous peur exactement ? Souvent, cette peur diffuse se cristallise sur une ou deux personnes spécifiques dont l’opinion a beaucoup de valeur pour vous. Ensuite, comprenez que leur jugement, même s’il est négatif, n’a pas de pouvoir réel sur votre capacité à avancer. L’exercice de lister les pires scénarios est très efficace ici. Que se passe-t-il si cette personne critique votre travail ? La conséquence réelle est souvent bien moins dramatique que ce que vous imaginez. Enfin, concentrez-vous sur ceux que vous voulez aider plutôt que sur ceux qui pourraient vous juger.

‘Il y a peut-être une seule personne qui te fait peur de le faire au lieu de plein de personnes… tu as peur que eux ils te disent que ce que tu fais, c’est de la merde mais que toi ça te sabote en terme d’identité et que tu dises ‘Ah non, moi je veux je veux pas vivre ça.’ OK, tu viens de décider d’arrêter d’évoluer.’

6. Quelle est la toute première étape concrète pour passer à l’action quand la peur est trop forte ?

La première étape est de rendre la peur tangible pour la rendre gérable. Ne restez pas avec une angoisse vague dans votre tête. Prenez littéralement un stylo et une feuille de papier. Posez-vous la question : ‘Concrètement, qu’est-ce qui peut arriver de pire si je fais cette action ?’. Listez tout ce qui vous vient à l’esprit, sans censure. Cet acte simple de nommer et d’écrire vos peurs les fait sortir de l’ombre et leur fait perdre une grande partie de leur pouvoir émotionnel. C’est le point de départ indispensable avant même de penser à vos ressources. C’est la première confrontation, le premier pas hors de la paralysie.

‘Juste tu dis peur de… j’ai peur qu’on me juge, j’ai peur que mon client soit pas content de moi, j’ai peur. Et après tu regardes en fait OK, parmi toutes ces peurs, est-ce que je suis en mesure, même si ça arrive, d’y faire face ? Personne ne fait ça, genre personne.’


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